Gautier.de.kestel
- On rêve de réapprendre à respirer
Que la médiocrité qui nous accable
Aille se faire enfler au Pakistan
On attend désespérément celui ou celle
Qui apaisera dun doigt nos muscles noués
Et nos encéphales en sous-régime*
Dans cette affaire, l'un des deux personnages principaux ne survivra pas, le tout est de connaître lequel.
Tibère de Lioncourt et Gautier de Vaisneau devenu Kestel, c'est une longue histoire. Ils étaient au début d'avantage des frères que des ennemis, l'un se faisant complice de l'autre dans la necessité, partageant des bouts de route ensemble, jusqu'à Genève, et ailleurs. Une femme s'était immiscée dans tout cela, contre sa volonté d'ailleurs. Un mariage avait réussi à faire basculer l'amour en haine. C'est que les liens ne devaient pas être si puissants que cela.
En allant à la rencontre de Tibère avec Elisabeth, Gautier savait que cette fois-ci tout le monde ne s'en tirerait pas indemne. Une histoire avec une base aussi malsaine, selon lui, ne pouvait pas s'achever aussi simplement. Comme si des larmes et du sang, il n'en avait pas déjà suffisamment coulé. Il n'était plus question de reculer. Tibère tenait l'enfant de la Stilton et il n'y avait que Gautier, son époux, pour pouvoir lui porter secours. Trouver la trace de cet enfant n'avait pas été tâche aisée, ainsi c'était par un grand hasard que le Kestel était remonté jusqu'à lui. Swan la piquante, qui lui écrivait de temps en temps, lui avait parlé du bambin en compagnie de Tibère, et Gautier avait fait le lien.
Retrouver Tibère ne fut ensuite plus qu'une formalité.
Comme promis plusieurs mois plus tôt, la progéniture Stiltonienne, que Gautier trouvait pourtant parfois assez encombrante, avait été retrouvée. Le jeune homme dénichait ici un peu d'un acte glorieux à montrer à Elisabeth, peu auréolée par son époux ces derniers temps. Il y avait les relents de l'ambition de devenir Grand Homme, illustre et renommé. Ce genre d'idée n'existait plus chez le Kestel, il ne croyait plus aux Grands Hommes. Mais il restait la fierté du « paraître éclatant». Et qu'y avait-il de plus éclatant que de sauver un enfant des griffes du méchant ?
En ville, on les avait renseigné : Tibère couchait dans une roulotte. Il y était depuis quelque temps déjà, pour se remettre de blessures, avait-on dit.
Elisabeth et Gautier avaient convenu d'y aller ensemble. Une nuit de printemps tombait, doucement.
Un peu d'argent glissé dans la main d'un badaud renseigné, le lieu de campement désigné précisément et trois coups à la porte de bois...
Le moment fatal.
*Nuit Fauves de FAUVE
_________________