Scath_la_grande
[Montauban - Début de l'automne 1460]
Dans la quiétude du matin, le sommeil habite encore ses gestes et les fauves embrumés davoir écourté sa nuit en longue insomnie ne sont que deux lueurs mortes au fond de leur cage. Les tourments de lâme sagitent en elle comme des épouvantails et ont eu raison de sa superbe.
La Musteile a perdu quelques plumes dans son vain combat entre ses émotions détraquées et sa froide lucidité.
Rien de tel que les affaires de pécune pour lui mettre un peu doubli dans le cur asséché par quelques nuits à sabreuver de malt et débènes.
Les yeux fatigués relisent une dernière fois la lettre de son spinoziste banquier qui soccupe de ses « entreprises » parisiennes. Soupir.
Aucune somme versée par ce béjaune de Vaisneau, il est temps de mettre à exécution son plan, davancer ses pions, placer ses pièges.
La plume glisse sur les deux parchemins, laissant sa traînée carmin.
Lécriture du premier est tout en courbes élégantes et fluidité dans le trait tandis que la deuxième revêt laustérité de la réformée, ramassée et avare sur le feuillet.
Dans la quiétude du matin, le sommeil habite encore ses gestes et les fauves embrumés davoir écourté sa nuit en longue insomnie ne sont que deux lueurs mortes au fond de leur cage. Les tourments de lâme sagitent en elle comme des épouvantails et ont eu raison de sa superbe.
La Musteile a perdu quelques plumes dans son vain combat entre ses émotions détraquées et sa froide lucidité.
Rien de tel que les affaires de pécune pour lui mettre un peu doubli dans le cur asséché par quelques nuits à sabreuver de malt et débènes.
Les yeux fatigués relisent une dernière fois la lettre de son spinoziste banquier qui soccupe de ses « entreprises » parisiennes. Soupir.
Aucune somme versée par ce béjaune de Vaisneau, il est temps de mettre à exécution son plan, davancer ses pions, placer ses pièges.
La plume glisse sur les deux parchemins, laissant sa traînée carmin.
Lécriture du premier est tout en courbes élégantes et fluidité dans le trait tandis que la deuxième revêt laustérité de la réformée, ramassée et avare sur le feuillet.
Citation:
A vos, Donaisèla Maureen de la Lande
Chevalier banneret de Bertrix
- Le salut vous va,
Je ne sais si vous avez la remembrance de ma personne, et peut-être que mon nom ne sera daucun secours à votre mémoire néanmoins je suppose que jy ai laissé un souvenir impérissable.
Nous nous sommes brièvement croisées lors du mariage dElisabeth et de Gautier, je suis la sublissime rousse qui a goûté le marié avant quil prenne noce.
A présent, jen suis certaine que vous me remettez et je puis allégrement continuer ma missive à votre encontre. Je souhaiterais vous voir prestement pour vous entretenir dun sujet qui vous tient à cur. Votre ami ou plutôt devrais-je écrire votre amant, il y a peu de chose qui échappe à une femme dexpérience de mon acabit.
Préparez une malle légère, dans la matinée du lundi à venir je vous enverrai chercher à Lusigny par un équipage, vous serez escortée par une femme de confiance qui vous mènera sur les terres de mon oncle. Nous pourrons tout à loisir converser, jai tant à vous compter et vous, vous avez tant à entendre de vérités de ma bouche.
Détruisez par le feu au plus vite ce parchemin, et gardez-vous den parler à qui que ce soit pour lheure.
Je confie le salut de votre âme à Dieu.
Chevalier banneret de Bertrix
Citation:
Dune Musteile à son Renard,
S.
- A vous mes yeux et oreilles en Bourgogne, ma fidèle main de lombre, lheure est arrivée où ma patience sest effilochée.
De ce que nous avons mis en place, il est temps de lexécuter sur le champ. Néanmoins ayez les plus grandes prudences aux abords des terres de mon oncle, faites-vous discrète, même si je sais que le pavillon de chasse de monsieur se trouve inusité, gardez-vous dêtre vue, nalertez pas le quidam où il vous en cuira.
Je vous enjoins de ne point quitter la Maureen de lil, quelle ne babille à personne durant les étapes mais veillez à son confort, restez aimable et souriante avec elle, inutile de linquiéter durant le voyage.
Je vous rappelle quil vous est interdit dy porter la main ni de me labîmer, elle est ma monnaie déchange ! Je la veux sauve et saine au possible.
Pour le reste, je vous sais assez précautionneuse pour vous en être chargée.
Tenez-moi au courant et comme toujours, brûlez mes courriers.
S.
Le vin est tiré... il ne reste plus qu'à le boire.
A vos, Donaisèla (occitan)/A vous, demoiselle
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[Si j'oublie de répondre à quelque part... un Mp et c'est le pied !]