Elisabeth_stilton
Titre adapté du recueil d'Aphonse Daudet et de Paul Arène, les lettres de mon moulin.
[Mai, fait ce qu'il te plait.]
Ils s'étaient quittés, elle ne pouvait plus vivre avec lui, pas après ce qu'il lui avait encore fait. Quoique là pour elle c'était pire, elle lui avait pardonné le premier viol mais elle ne pardonna pas le second. Seulement il lui avait laissé un beau cadeau de ce voyage, un enfant. Quand elle avait reçu le courrier, elle avait longuement hésité avant d'ouvrir le pli. Elle n'était pas sure de vouloir lire ce qu'il voulait lui dire. IL, c'était son mari, celui qu'elle aimait, celui qu'elle avait choisit après Ulrich. Elle avait perdu les deux, l'un par la mort et l'autre par la folie. Seulement après avoir ouvert l'enveloppe elle ne put se résoudre à brûler la lettre, elle la gardait précieusement avec elle, la relisant de temps à autres quand elle pensait à lui.
[Mai, fait ce qu'il te plait.]
Ils s'étaient quittés, elle ne pouvait plus vivre avec lui, pas après ce qu'il lui avait encore fait. Quoique là pour elle c'était pire, elle lui avait pardonné le premier viol mais elle ne pardonna pas le second. Seulement il lui avait laissé un beau cadeau de ce voyage, un enfant. Quand elle avait reçu le courrier, elle avait longuement hésité avant d'ouvrir le pli. Elle n'était pas sure de vouloir lire ce qu'il voulait lui dire. IL, c'était son mari, celui qu'elle aimait, celui qu'elle avait choisit après Ulrich. Elle avait perdu les deux, l'un par la mort et l'autre par la folie. Seulement après avoir ouvert l'enveloppe elle ne put se résoudre à brûler la lettre, elle la gardait précieusement avec elle, la relisant de temps à autres quand elle pensait à lui.
Citation:
Elisabeth,
Pourquoi je prends la plume ce soir, je ne le sais... Peut-être parce que j'ai bu, peut-être est-ce la fatigue, en aucun cas ce ne sont les remords. Depuis plusieurs mois déjà, nous ne nous parlons plus, c'est comme si le temps avait usé ce que nous étions, cet amour que nous avions l'un pour l'autre. Nous nous aimions n'est-ce pas? Je crois que je t'ai aimé, je crois que je t'ai haï, je crois que je t'ai fait du mal.
Peut-être que peu t'importe, peut-être que ça n'a réellement pas d'importance en soi, mais je ne voulais pas te faire du mal. Je t'ai aimé plus qu'aucune femme, tu me connais mieux qu'aucune autre.
Je sais qu'il n'y a plus rien, je sais que tout est fini. Je sais pour tes épousailles, je sais que je n'ai plus ma place. Ce fut un beau moment, n'est-ce pas? Nous? Je voudrais te tuer, te haïr encore et encore, mais je n'en ai plus envie. Je te laisse à ta vie, à tes intrigues, à tes amants, à ton mari, à ton désir d'évolution. Ce n'est pas ma vie, d'ailleurs, ça n'a jamais été ma vie.
Je sais que tu me hais, bien plus que tu ne m'aimes, tu me hais depuis cette foutue traversée, comme je te hais de m'avoir traité comme un chien, devant ce bordel et de m'avoir congédié comme un laquais.
Peut-être n'étais-je qu'un chien pour toi... Peu importe. Je ne t'importunerai plus.
Vis.
Adieu.
Je ne garderai que le bon de toi. La douceur de ta peau, la beauté de ton sourire, comme je l'ai aimé ce sourire. Je le garde à jamais, pour moi, mon amour.
Vis.
Adieu.
Déjà tu me manques, tu me manques depuis cette nuit que tu as passé loin de moi, dans les bras de cette Axel et de son montagnard. Depuis j'ai froid sans toi. Mais tu vois... je m'habitue et aujourd'hui, je n'en ai cure. Je vais bien. Je sais à quoi m'en tenir maintenant, sur toi, sur nous, sur tout.
Vis.
Adieu.
Mon amour...
Tibère de Lioncourt
Pourquoi je prends la plume ce soir, je ne le sais... Peut-être parce que j'ai bu, peut-être est-ce la fatigue, en aucun cas ce ne sont les remords. Depuis plusieurs mois déjà, nous ne nous parlons plus, c'est comme si le temps avait usé ce que nous étions, cet amour que nous avions l'un pour l'autre. Nous nous aimions n'est-ce pas? Je crois que je t'ai aimé, je crois que je t'ai haï, je crois que je t'ai fait du mal.
Peut-être que peu t'importe, peut-être que ça n'a réellement pas d'importance en soi, mais je ne voulais pas te faire du mal. Je t'ai aimé plus qu'aucune femme, tu me connais mieux qu'aucune autre.
Je sais qu'il n'y a plus rien, je sais que tout est fini. Je sais pour tes épousailles, je sais que je n'ai plus ma place. Ce fut un beau moment, n'est-ce pas? Nous? Je voudrais te tuer, te haïr encore et encore, mais je n'en ai plus envie. Je te laisse à ta vie, à tes intrigues, à tes amants, à ton mari, à ton désir d'évolution. Ce n'est pas ma vie, d'ailleurs, ça n'a jamais été ma vie.
Je sais que tu me hais, bien plus que tu ne m'aimes, tu me hais depuis cette foutue traversée, comme je te hais de m'avoir traité comme un chien, devant ce bordel et de m'avoir congédié comme un laquais.
Peut-être n'étais-je qu'un chien pour toi... Peu importe. Je ne t'importunerai plus.
Vis.
Adieu.
Je ne garderai que le bon de toi. La douceur de ta peau, la beauté de ton sourire, comme je l'ai aimé ce sourire. Je le garde à jamais, pour moi, mon amour.
Vis.
Adieu.
Déjà tu me manques, tu me manques depuis cette nuit que tu as passé loin de moi, dans les bras de cette Axel et de son montagnard. Depuis j'ai froid sans toi. Mais tu vois... je m'habitue et aujourd'hui, je n'en ai cure. Je vais bien. Je sais à quoi m'en tenir maintenant, sur toi, sur nous, sur tout.
Vis.
Adieu.
Mon amour...
Tibère de Lioncourt
[En juin, brume obscure, Trois jours seulement dure.]
Ah ba tiens, un courrier de son futur. Si ça continue Ulrich allait lui écrire d'outre tombe lui aussi. Qu'est ce qu'il lui voulait lui ? Elle n'en avait aucune idée, elle était bien trop occupée à inviter beaucoup de monde pour le mariage. Plus il y aurait d'invités et plus Eusaias allait payer. Elle ne pouvait pas revenir sur le choix de son époux, suzerain décidait, vassale obéissait, ainsi allait la vie. Seulement elle n'avait pas dit son dernier mot et sa vengeance passait par ruiner son suzerain. Donc elle descella le document et commença sa lecture. Elle passa par plusieurs sentiments la blonde, l'amusement, la colère, le mépris puis la résignation. Elle n'était pas tomber sur le pire homme visiblement.
Citation:
Elisabeth,
J'espère que vous vous portez bien et que les troubles en Bourgogne ne vous touchent pas. Pour ma part mon voyage se passe très bien. Surtout, ne vous inquiétez pas, je serai bien à l'heure à Reims. Après tout ce temps écoulé, il ne faudrait pas le rater, cela vous donnerait trop de déplaisir. A Reims ! De grandes et belles choses nous attendent, ne croyez vous pas ? Le Cardinal a d'ailleurs cru que le choix était délibéré. Pourtant je n'ai rien choisi, j'ai fait ce que j'ai pu. C'est idiot. Un mariage qui se veut « forcé » et l'époux qui s'en occupe. Mon frère et votre « oncle » sont certainement trop occupés à guerroyer. Toujours leurs pensées belliqueuses, pas un pour rattraper l'autre. Heureusement que vous m'avez moi, pour mari, et pas un autre !
Plus sérieusement, je ne considère pas ce mariage comme forcé. Et il ne l'est pas. Vous êtes consentante et c'est vous qui direz « oui », le jour venu, nul autre. Je vous ai entendu parler à mon frère de choix sur la consommation du mariage, par exemple. Quelle est l'épouse idéale ? Celle qui saura donner un héritier mâle. Vous avez déjà eu un garçon, c'est bien là une qualité que je peux vous accorder. En plus d'être fidèle et obéissante, une épouse se doit d'être intacte avant le mariage et blanche de suspicion. Vous êtes tout cela à la fois, aucun doute là dessus !
Ce qui est bien, c'est que je peux vous écrire tout et n'importe quoi puisqu'il n'est pas dans vos habitudes de répondre à mes lettres.
Je ne puis pas vous reprocher votre absence de virginité puisque vous avez déjà été mariée. Par de trop nombreux éléments, ces épousailles sont ratées à l'avance. Vous êtes plus âgée que moi, vous avez déjà eu un enfant, vous êtes enceinte, déflorée, déshonorée, débauchée, en somme la tache. Mais malgré tout cela, si je n'avais pas voulu ce mariage, il n'aurait pas eu lieu. Je suis entièrement consentant. Et si vous ne l'êtes pas, annulez. Vous n'aurez jamais le courage de le faire, je le sais. En cela, vous ne pourrez jamais vous plaindre de notre union. Moi même ne m'en plaint pas. Ne me demandez pas pourquoi, je ne le sais pas moi même. Je suppose que malgré votre réputation exécrable, vous êtes un bon parti. Et vous êtes belle. On dit que la beauté extérieure reflète celle de l'âme. J�émets quelques doutes là dessus.
Ma lettre s'arrête ici mais ne vous attristez pas, nous nous reverrons très bientôt. Prévenez moi si vous annulez.
Que le Très-Haut vous guide,
J'espère que vous vous portez bien et que les troubles en Bourgogne ne vous touchent pas. Pour ma part mon voyage se passe très bien. Surtout, ne vous inquiétez pas, je serai bien à l'heure à Reims. Après tout ce temps écoulé, il ne faudrait pas le rater, cela vous donnerait trop de déplaisir. A Reims ! De grandes et belles choses nous attendent, ne croyez vous pas ? Le Cardinal a d'ailleurs cru que le choix était délibéré. Pourtant je n'ai rien choisi, j'ai fait ce que j'ai pu. C'est idiot. Un mariage qui se veut « forcé » et l'époux qui s'en occupe. Mon frère et votre « oncle » sont certainement trop occupés à guerroyer. Toujours leurs pensées belliqueuses, pas un pour rattraper l'autre. Heureusement que vous m'avez moi, pour mari, et pas un autre !
Plus sérieusement, je ne considère pas ce mariage comme forcé. Et il ne l'est pas. Vous êtes consentante et c'est vous qui direz « oui », le jour venu, nul autre. Je vous ai entendu parler à mon frère de choix sur la consommation du mariage, par exemple. Quelle est l'épouse idéale ? Celle qui saura donner un héritier mâle. Vous avez déjà eu un garçon, c'est bien là une qualité que je peux vous accorder. En plus d'être fidèle et obéissante, une épouse se doit d'être intacte avant le mariage et blanche de suspicion. Vous êtes tout cela à la fois, aucun doute là dessus !
Ce qui est bien, c'est que je peux vous écrire tout et n'importe quoi puisqu'il n'est pas dans vos habitudes de répondre à mes lettres.
Je ne puis pas vous reprocher votre absence de virginité puisque vous avez déjà été mariée. Par de trop nombreux éléments, ces épousailles sont ratées à l'avance. Vous êtes plus âgée que moi, vous avez déjà eu un enfant, vous êtes enceinte, déflorée, déshonorée, débauchée, en somme la tache. Mais malgré tout cela, si je n'avais pas voulu ce mariage, il n'aurait pas eu lieu. Je suis entièrement consentant. Et si vous ne l'êtes pas, annulez. Vous n'aurez jamais le courage de le faire, je le sais. En cela, vous ne pourrez jamais vous plaindre de notre union. Moi même ne m'en plaint pas. Ne me demandez pas pourquoi, je ne le sais pas moi même. Je suppose que malgré votre réputation exécrable, vous êtes un bon parti. Et vous êtes belle. On dit que la beauté extérieure reflète celle de l'âme. J�émets quelques doutes là dessus.
Ma lettre s'arrête ici mais ne vous attristez pas, nous nous reverrons très bientôt. Prévenez moi si vous annulez.
Que le Très-Haut vous guide,
Il fallait répondre, elle ne pouvait pas ne pas répondre. Elle prit donc son nécessaire à courrier.
Citation:
Gautier,
Je ne réponds pas quand vous me demandez de ne pas répondre. C'est logique non ? Enfin là je me dois effectivement de me fendre d'une réponse, du moins cela serait logique.
Oui je vais bien, je pense me rendre à Strasbourg après notre mariage afin d'assister au sacre de l'Impératrice, à défaut d'être aller à celui du Roy de France. Si vous pensez que notre mariage est une belle chose c'est déjà ça, j'avoue être plus septique. Quand à Eusaias ne vous inquiétez pas, ce mariage lui fera mal, très mal. Je compte bien le ruiné avec.
Ce mariage est forcé, forcé par mon suzerain, forcé par la situation, forcé par la société, bref il est forcé. Ce qui ne l'est point c'est d'accepter de m'unir à vous. Il est vrai que le choix aurait pu être pire, surtout après avoir avoué ma grossesse. Vous êtes un homme d'honneur, je ne puis vous refuser ceci. Seulement ne me demandez pas de devenir l'épouse idéal, vous n'iriez que de déception en déception. Laissez moi vivre ma vie et j'en ferais de même. Quand au devoir conjugal, j'ose croire que vous ne me forcerez pas si je ne voulais pas ?
Mon âge ? J'ai à peine dix sept ans, faudrait pas pousser. J'accepte les qualificatifs que vous avez porté sur moi sauf les derniers, je ne suis ni déshonorée, ni débauchée ! Quel mouche vous pique ! Et vous savez très bien que je ne puis refuser ce mariage. Alors oui je m'y résigne, je ne m'en plaindrais pas, j'assumerais être l'épouse d'un Vaisneau, avec tout ce que cela comporte. Et ... heu ... merci pour la beauté pourtant je ne corresponds pas aux critères de mode de notre époque. Et pour être sincère, vous êtes un jeune homme plaisant. En d'autres circonstance j'aurais pu être, j'aurais été sans doute séduite par vous.
Je ne compte pas annuler. Je pense que vous n'êtes pas le pire homme que la planète est compté, je pense que nous pouvons vivre en harmonie, et que notre union serait un choix raisonnable. J'espère vous donner un fils plus tard, c'est le moins que je puisse faire pour le reste nous verrons au quotidien.
Je vous souhaite un bon voyage et que le Très Haut vous protège.
Je ne réponds pas quand vous me demandez de ne pas répondre. C'est logique non ? Enfin là je me dois effectivement de me fendre d'une réponse, du moins cela serait logique.
Oui je vais bien, je pense me rendre à Strasbourg après notre mariage afin d'assister au sacre de l'Impératrice, à défaut d'être aller à celui du Roy de France. Si vous pensez que notre mariage est une belle chose c'est déjà ça, j'avoue être plus septique. Quand à Eusaias ne vous inquiétez pas, ce mariage lui fera mal, très mal. Je compte bien le ruiné avec.
Ce mariage est forcé, forcé par mon suzerain, forcé par la situation, forcé par la société, bref il est forcé. Ce qui ne l'est point c'est d'accepter de m'unir à vous. Il est vrai que le choix aurait pu être pire, surtout après avoir avoué ma grossesse. Vous êtes un homme d'honneur, je ne puis vous refuser ceci. Seulement ne me demandez pas de devenir l'épouse idéal, vous n'iriez que de déception en déception. Laissez moi vivre ma vie et j'en ferais de même. Quand au devoir conjugal, j'ose croire que vous ne me forcerez pas si je ne voulais pas ?
Mon âge ? J'ai à peine dix sept ans, faudrait pas pousser. J'accepte les qualificatifs que vous avez porté sur moi sauf les derniers, je ne suis ni déshonorée, ni débauchée ! Quel mouche vous pique ! Et vous savez très bien que je ne puis refuser ce mariage. Alors oui je m'y résigne, je ne m'en plaindrais pas, j'assumerais être l'épouse d'un Vaisneau, avec tout ce que cela comporte. Et ... heu ... merci pour la beauté pourtant je ne corresponds pas aux critères de mode de notre époque. Et pour être sincère, vous êtes un jeune homme plaisant. En d'autres circonstance j'aurais pu être, j'aurais été sans doute séduite par vous.
Je ne compte pas annuler. Je pense que vous n'êtes pas le pire homme que la planète est compté, je pense que nous pouvons vivre en harmonie, et que notre union serait un choix raisonnable. J'espère vous donner un fils plus tard, c'est le moins que je puisse faire pour le reste nous verrons au quotidien.
Je vous souhaite un bon voyage et que le Très Haut vous protège.