Gautier.de.kestel
Elle ne répond pas à ses questions et en pose d'autres pour le décourager. Une légère moue vint se dessiner sur les lèvres du jeune homme. Au moins une chose était sûre : Baile n'était pas reine du self-control comme Désirée.
Et puis beaucoup de travail qui l'attendait... Ce n'était pas très gentil pour lui ! Donc Gautier était quelque chose de complètement inachevé qui nécessiterait beaucoup d'énergie pour le remodeler convenablement ? Baile ne souhaitait certainement pas faire comprendre cela mais... tout de même !
- Et bien ? Moi je n'ai jamais été fils, nous sommes quittes.
Tout dépendait de ce que l'on entendait dans le mot fils mais étant donné qu'il n'avait jamais connu ses parents, l'un mort en couche et l'autre... on ne savait pas, il n'avait pas eu à assumer ce rôle.
- Et moi alors ? Vous croyez que je n'aurais pas beaucoup de travail, également ? Cela ne marche pas que dans un sens. Je vous épargne les années les plus difficiles en échange de quoi j'obtiendrai surement les pires de vous : quand vous serez gâteuse. Ah ! Que dit-on maintenant ?
Enfin il aura tout le temps de changer de mère d'ici qu'elle soit gâteuse. Il en prendra une de vingt ans sa cadette et la chose sera réglée. Griotte ne l'avait-elle pas qualifié de girouette qui retourne sans cesse sa veste, après tout ? Gautier, plein de bonté, aimait faire plaisir aux gens en les réconfortant dans leurs idées. Par exemple, il fallait mal se faire voir par Marie-Alice qui n'approuvait pas du tout cette adoption et ainsi elle serait heureuse de penser avoir raison. Ou alors il fallait bien se faire voir dans le but de la rendre heureuse pour son amie, Baile ? Véritable dilemme. Note : penser à vérifier si l'amitié que porte la Pair au Chevalier est sincère.
- Vous savez, il y a une excellente manière pour n'être pas déçu. Imparable, je vous assure. Ne rien attendre. Je n'attends rien de vous, mon entreprise est totalement désintéressée, ainsi vous ne pourrez me décevoir en aucun point.
Pas bête la bête, pas folle la crêpe !
Ce fut uniquement au dernier mot de Baile qu'une toute petite pointe d'appréhension vint s'immiscer dans son ventre. Le sien. Oui le nom d'une femme avec qui il n'avait jamais rien partagé. Sauf le bras de fer, bien évidemment. Tout était vierge, à construire. Il y avait un côté excitant et un autre légèrement plus inquiétant. Une adoption, ce n'est tout de même pas rien.
- Ils risquent de ne pas me reconnaitre ? Vous savez, je ne compte pas changer de visage avec mon nom. Je sais, il aurait été bien que je prenne quelques uns de vos traits, histoire que la chose soit plus crédible, mais on fait avec ce que l'on a hein ? Tiens, je pourrais prendre vos "hein" ! Changer de nom, pour un avocat, ce n'est pas forcément très judicieux en effet, mais vous savez je ne suis pas très ancien dans le métier, ma réputation n'est pas encore fortement établie. Pourtant je n'ai jamais perdu qu'une seule affaire, et uniquement parce qu'on ne m'avais pas communiqué le réquisitoire. En coutume, ce n'est pas simple de faire relâcher l'accusé, hein !
Ah ça oui, il est fier, hein !
- Si vous souhaitez être une bonne mère, commencez par répondre à mes interrogations, non ? Je vous demandais quand on devient un homme, selon vous.