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[RP]Chroniques italiennes -Le Prince, la Médicis et le tyran

Taliesyn_de_montfort
      Il la regarde s'observer dans la glace. la situation lui semble déconnecté de la réalité. Elle se regarde dans le miroir, portrait irréaliste de la scène, insoutenable pour le Prince. Mais sa colère l'a fuit, il se sent honteux de son désir, ca serait une ribaude qu'il en aurait fait son affaire depuis longtemps pour chasser de son esprit la donzelle comme il faisait à chaque fois, comme il savait faire, comme il ne savait que faire d'ailleurs.

      Il prend soin de l'observer comme il n'avait pas encore eu l'occasion, sa faiblesse naissante lui donne cette faim carnassière qui sait l'animer. Il n'avait jamais vu telle femme qui n'était pas effrayée par la mort. C'est ce qui le déroutait, la réaction normale n'était pas celle là. Ces habitudes étaient troublées, son fonctionnement. S’avançant vers elle, reprenant son stiletto au passage, il s'approche d'elle, qui continue de fixer son miroir.


      Non

      Finalement ca ne l'étonne même plus. Cette femme veut que Taliesyn soit celui qui la délivrera.

      Non, votre altesse

      Laissant la pointe de sa dague glisser sur la nuque avec une presque délicatesse, jusqu'au forme de l'épaule et s’arrêter net. Cette étrange sensation se trahissait dans la façon dont il observait sa peau, une sorte d'admiration pour la résistance et la fébrilité. Seul son sourire laissait transparaître le coté malsain qu'il pouvait s'en inspirer, sa lame glissant proche des lacets de son corset. Pour enfin la fixer dans les yeux qui se reflétait dans le miroir.

      Ce n'est pas une requête, Duchesse, ce n'est pas un souhait, c'est tout simplement ce que vous ferez, je ne peux que vous conseiller de le faire de votre plein gré. Si je vais porter la parole du Doge de Gênes au Palazzo Vechio, ce n'est pas pour voir simplement la beauté des colonnes. Le Médicis ne verra aucun intérêt à refuser ce marché, même pour vos beaux yeux. Je vous dis adieu, et ne peux que vous souhaiter le pire, vous ne méritiez pas mon père, votre mari vous va si bien.

      Je me retourne pour aller en direction de la porte, cherchant de quoi la blesser d'autant plus, cherchant par la même à me dégoutter d'elle même, je trouve un mensonge :

      Votre réputation vous précède Duchesse, les marins de fonds de cales me disait encore à Pisa avec quelle facilité vous écartiez les cuisses.

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Alessia.medicis



L'animal s'approche. Le goût du sang sans doute. Ou de la conquête. Chez les hommes, cela revient souvent au même.
Alessia ne le lâche pas du regard tandis que la lame prend contact avec la peau nue de sa nuque.
Aaaah non ! Les chatouilles c'est pas du jeu !

Depuis le viol légal (ou plutôt la boucherie) de son mari lors de leur nuit de noce, elle n'avait laissé aucun homme la toucher, même indirectement. Et à cet endroit là, la sensation est douce, presque enivrante. Trop, bien trop. Alors elle reste de glace. Se contraint à ne pas ciller son regard. Pas un souffle, pas de lèvres entrouvertes ni de poitrine qui se soulève.
Rien.


_ Ce n'est pas une requête, Duchesse, ce n'est pas un souhait, c'est tout simplement ce que vous ferez, je ne peux que vous conseiller de le faire de votre plein gré. Si je vais porter la parole du Doge de Gênes au Palazzo Vechio, ce n'est pas pour voir simplement la beauté des colonnes. Le Médicis ne verra aucun intérêt à refuser ce marché, même pour vos beaux yeux.

_ Non. Mon père ne refusera pas ce marché pour mes beaux yeux. Il refusera parce qu'il n'a rien à y gagner. Quel serait son intérêt à aider l'ennemi de son allié le plus loyal, et accessoirement, le plus armé ? N'entrez pas au Palais avec pour seule assurance votre lignage. Sans contrepartie et garantie fortes, vous entendrez le même refus que le mien.

_Je vous dis adieu, et ne peux que vous souhaiter le pire, vous ne méritiez pas mon père, votre mari vous va si bien.

Par contre, elle sait reconnaitre chez lui les affres du désir. Le dilemme qui l'assaille. Le même que son époux.
Vous me détestez tous les deux autant que vous me désirez. Et votre seul recours est la destruction. Je hais cette forme d'amour...

Déjà, il s'éloigne. L'air emplit de nouveau les poumons d'Alessia, mais elle se contraint à ne pas se retourner. Pas encore. Rester droite, digne, fière. Même si sa victoire a le goût d'échec ... Soulagement ou déception que les pas du Prince se dirigent vers la porte ?


_ Votre réputation vous précède Duchesse, les marins de fonds de cales me disait encore à Pisa avec quelle facilité vous écartiez les cuisses.

Oui bon, ça suffit maintenant. Il commence à me fatiguer sévère avec cette rengaine le Montfort puant !
La Médicis se retourne, et dans toute sa superbe lui lance.

_ Seulement les marins de Pisa ? A Gênes pourtant, la caserne militaire ne tarit pas d'éloge sur ma croupe. Et que dire des sénateurs romains qui s'extasient sur mon coup de langue. Le Comte de Chianti a fait dessiner une bouteille en l'honneur de mes formes qui trône dans chaque taverne de la Lombardie aux Deux Siciles ! Ton père, imbécile, je l'ai tant aimé que j'allais devenir sa femme !!!

La voix tremble plus qu'elle n'aurait voulu. Ses derniers mots n'ont pas la robustesse qu'elle aurait souhaité leur donner.
Sur un ton plus bas, presque offensée de s'être livrée ainsi, malgré elle.


_Comment est-il...mort ?


" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
Taliesyn_de_montfort
Entre l'antichambre de la pitié et les appartements de la colère


    Je ne réagis pas, préférant quitter cette pièce qui commençait à faire émerger trop de souvenir en moi, trop de sentiment contradictoires que je ne maîtrisais plus. La scène qui s'est déroulée dans cette pièce n'est pas très élogieuse pour moi, même si le voile de la colère est encore présent, je reprends mes esprits, comme si une autre personne avait pris possession de moi durant ces quelques instants précédents. Perdre mon sang froid ainsi ne devrait plus se produire, surtout pour une femme, peu importe les titres que lui offrent son mariage, je ne devrais pas me montrer si vulnérable face au sexe faible. Toutes mes pensées qui tentent de me faire reprendre les moyens que j'avais perdu n'ont que pour réussite le grincement de mes molaires à l'écoute de ces paroles qu'elle adresse à mon dos.

    ...aux Deux Siciles ! Ton père, imbécile, je l'ai tant aimé que j'allais devenir sa femme !!!

    Mon pas s’arrête sur ces derniers mots que je m’efforçais d'ignorer, mais sans y parvenir. Comment pouvait-elle dire ca, alors qu'elle s'était enfuie. Quelques instants plus tôt j'aurai pu la tuer et à ce moment là je ne savais pas si je le ferai, mais j'ai compris au moment même ou je l'ai prononcé, que son calvaire était plus grand à rester vivante avec sa vie actuelle, que ce que je prenais pour une témérité insensée n'était qu'un désir d'abandon, de mort. Et que, bien que je ne connaissais rien de ce qui l'avait amené à cette situation, une partie de moi s'en réjouissait, elle payait le prix de ses erreurs. Je vais pour repartir qu'elle m'interrompt de nouveau dans ma progression, ne se lasse-t-elle pas de cette tension, de la présence d'un homme qui a failli la tuer, pourquoi ne me laisse-t-elle pas partir, que je puisse l'oublier, la détester et ranger les souvenirs de mon père là où je les avais laissé quelques temps plutôt à son enterrement.

    Comment est-il...mort ?

    Je ne me retourne pas, seul ma tête s'incline, lui parlant par dessus mon épaule, après un soupir de lassitude qui chasse désormais toute colère. Cette femme est perdue, et ne me trouble plus autant qu'elle le devait plus tôt. Elle n'est que l'ombre de sa réputation, et parait presque sans âme, malgré qu'elle doit avoir mon âge.

    Du feu de Saint-Antoine, je pensais que vous le saviez, mais je comprends qu'après avoir fui vous vous soyez désintéressé. Si seulement vous l'aviez vu dans ses derniers jours

    Une grimace apparue sur le visage du prince, c'est visiblement l'image qui le hantait et qui le hanterait pour toujours quand il penserait à son père. Au sentiment de compassion naissant, sentiment que le Prince se refusera de reconnaître, s'ajoute un questionnement. Pourquoi cette détresse chez cette femme si elle avait abandonné son père, et pourquoi l'avait-elle fait. Des interrogations que la colère du Montfort n'avait pas laissé émerger. Mais maintenant il voulait savoir, et à toutes ces interrogations, il ne trouva qu'un mot

    Pourquoi?


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Alessia.medicis



« Trois mesures de Gin Gordon’s, une de vodka, 1/2 mesure de Kina Lillet. Servez-le frappé avec un citron zesté très fin. Et buvez cul-sec !»


La Médicis reste quelques secondes sans bouger.
Comme il lui tourne le dos, et qu'ils sont séparés de cinq mètres au moins, elle n'a saisi que des marmonnements.
Il lui a répondu ou pas là ? Aurait-elle perdu l'usage de la langue bretonne ?
Ou alors...il admire la vue depuis la fenêtre.
Un passe-temps comme un autre. Une façon supplémentaire de l'humilier.

Elle avance jusqu'à lui. Frottements délicats sur le parquet. Il n'est réplique si piquante que le mépris silencieux.
Non mais quel mufle !

Alessia n'aura pas d'autres chances pour savoir ce qu'a souffert son Amour. Connaitre ses derniers instants. Ni d'autres opportunités pour lever le voile sur son départ soudain, et que cesse dans l'esprit du Prince ces accusations.
Il pourra toujours lui jeter la DERNIERE pierre, après, si il y tient !
Elle sait qu'elle doit agir d'une manière ou d'une autre. Ce genre de certitude, on l'a une fois dans sa vie.
Alors, d'un mouvement rapide et déterminé, elle claque la porte, la verrouille et se positionne devant.


Croisant les bras sur la poitrine, clé étroitement tenue dans une main.
_ A ce que je vois, ignorance et arrogance ne riment pas seulement, ils vont souvent de pair.

Dis-le que tu n'attendais que ça !
Ou pas...



" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
Taliesyn_de_montfort
    Devant la porte, devant la Médicis, devant ses contradictions et devant une narratrice qui emprisonne mon personnage, nan mais faut le lire pour le croire ! Reprenons, il nous reste quoi comme solution, la fenêtre? Hurler à la mort et se rouler par terre? Essayer de chopper la clé? Mouais.

    Je regarde la Médicis, elle me regarde, je la regarde, elle me regarde, je regarde une goutte de sang perler sur sa poitrine, elle me regarde, Bref, elle me bloque.

    A ce que je vois, ignorance et arrogance ne riment pas seulement, ils vont souvent de pair.

    Un bref soupir, je veux fuir cette pièce, fuir cette femme et arrêter de parler de mon père alors que finalement j'ai fuis moi-même la Bretagne pour ne pas avoir à assumer son décès. Ce n'est donc pas pour en parler là avec une femme qui a partagé son lit et qui l'a trahit. Alors je vais au plus concret, je ne passe pas par des voies détournées et volontairement je suis cru, car je lui en veut toujours. Et je ne vois pas en quoi ca s’arrêterait en l'espace de quelques minutes.

    Il est mort, mort du feu de saint-antoine, la folie, la gangrène, la paranoïa et la nécrose était son quotidien sur ses derniers jours, me bloquer ici ne changera rien.

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Alessia.medicis



Ou pas, visiblement !
Il est mort, mort du feu de saint-antoine, la folie, la gangrène, la paranoïa et la nécrose était son quotidien sur ses derniers jours, me bloquer ici ne changera rien.

Alessia accuse le choc. Terminé le sursaut de fierté. Jeté aux chiens la morgue.
Une douleur torrentielle lui vrille le coeur et elle lâche la clé qui chute au sol.
Les larmes ne viendront pas à son secours. Comme au plus profond d'une brume épaisse, elle avance en aveugle, pas incertains, jusqu'au fauteuil le plus proche.

La voie est libre. Qu'il sorte. Le masque de la Médicis s'est brisé.



" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
Taliesyn_de_montfort
    Son ton était victorieux, rageux, débordant de sûreté. Il voulait lui faire mal. Et il parut presque surpris qu'elle vacille ainsi. Définitivement il préférait les femmes simples, qu'il suffisait d'apprivoiser, d’éblouir et d'impressionner. La Médicis l’agaçait au plus haut point, elle ne le faisait pas paraître sur de lui, elle le désarçonnait, il n'avait pas su la faire plier. Même sa victoire sur elle avait un gout amer de défaite, comment pouvait-il se sentir coupable alors qu'il la haïssait. Oui, c'était à ses yeux une sorcière, et bien qu'il avait ramassé la clé avec un automatisme, il fut attiré vers elle, se retrouvant là, à la regarder, ne sachant que faire, tout simplement bête comme un enfant qui aurait blessé un autre et se rendait compte de sa bêtise.

    Fouillant dans sa poche, il en sortit un mouchoir qui se voulait être propre même s'il sentait affreusement l'equiné.


    Vous devriez mettre ca sur votre gorge

    Il la regardait faire, restant debout près d'elle, sans dire un mot, de toute manière, il n'aurait su quoi dire qui aurait pu paraître doux ou réconfortant, finalement seul son silence pouvait être ce qu'il y'avait de moins agressif chez lui.

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Alessia.medicis


Alors ça, c'est bien les mecs. Tu les enfermes, ils veulent sortir. Tu leur files la clé, ils restent !

Vous devriez mettre ça sur votre gorge.
Le Prince lui tend le drapeau blanc. Enfin blanc... toutes proportions gardées, c'est une trêve à l'odeur louche.

Engourdie dans le fauteuil à bras, Alessia lève un visage étonné d'abord vers le mouchoir et ensuite sur lui.
Prendre le tissu proprement poisseux ou ne pas le prendre ? Telle est la question d'hygiène.

Le geste est symbolique, et elle le sait. Elle scrute l'expression de ses pupilles noires à l'affût du moindre mouvement brusque, tout en avançant lentement ses doigts vers les siens. Un duel silencieux après les mots meurtriers.

Il a l'air sincère. C'est le moment de tout lui dire.
Oui, elle peut encore le faire : prendre sa main et le tirer à elle pour qu'il plie un genoux à terre, là, lui murmurer cette vérité qui soulagera son coeur et sa conscience...
Mais ses doigts s'arrêtent à quelques centimètres de sa peau, pétrifiée par...



TAP TAP TAP
Trois coups portés à la porte, une main qui s'énerve sur la poignée, la gouvernante.
- La delegazione ottomano vi aspetta nel grande salone Duchessa. Sono impaziente !
(La délégation ottomane vous attend dans le grand salon Duchesse. Ils s'impatientent!)

Avec un mouvement rapide, la Médicis prend le mouchoir et se redresse vivement. Si il est vu dans ses appartements, il risque sa vie.
Vous devez partir ! Non, Par là !

Elle se précipite vers une porte dissimulée par une tapisserie qu'elle ouvre grand. Quand il passe à sa hauteur, elle l'arrête de la main. Plissant à demi ses yeux.
J'ai une offre à vous faire : je vous obtiens l'argent auprès de mon Père, et vous... vous m'aidez à m'enfuir.

Oui oui, il a bien compris.



" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
Taliesyn_de_montfort
    TAP TAP TAP
    Trois coups portés à la porte, une main qui s'énerve sur la poignée

    La delegazione ottomano vi aspetta nel grande salone Duchessa. Sono impaziente !

    Quoi?!?! Les Ottomans attaquent? Purée, faut vraiment que Nicola me donne des cours. Bref, je vois le visage de la Duchesse reprendre des couleurs, mais pas les bonnes. L'impression désagréable et trop régulièrement connue de me retrouver surpris par un mari revenant plus tôt de la chasse, sauf que cette fois-ci le scénario fut tout autre. Je comprends que mon départ est imminent, mais qu'il ne se fera pas par la fenêtre ...

    Vous devez partir ! Non, Par là !

    ...mais par une porte dérobée, un sourire se dessine sur le visage du Montfort. Il n'aurait pas cru cela lorsqu'il entrait dans cette pièce quelques instants plus tôt, il était d'ailleurs loin de s'imaginer tout ce qui s'y était passé. A la main qui le bloque il l'a saisit, non pas violemment mais avec douceur pour y glisser la clé de la porte.

    J'ai une offre à vous faire : je vous obtiens l'argent auprès de mon Père, et vous... vous m'aidez à m'enfuir.

    Je feins une non réaction, où plutôt je ne sais comment réagir, pourquoi l'aiderais-je à s'enfuir? Pourquoi s'enfuirait-elle de nouveau? Et l'ensemble de sa réaction lorsque je lui appris les maux qui avaient rongés mon père ne semblaient pas feint. Alors je lui dis oui, je ne sais comment faire, je ne sais comment tout ceci se déroulera, mais j'avance, j'avance dans la pénombre et devine des marches qui descendent pour enfin arriver aux caves du palais. Je me faufile parmi les domestiques et retrouve mon chemin vers la taverne ou m'attends sagement l'homme de main de mon cousin.

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Taliesyn_de_montfort
A la taverne de "La cortigiana di Papa"
-La courtisane du Pape


    Taliesyn entre dans la taverne et avance à tâtons le temps que ses yeux se fassent au changement de luminosité. Décidément, ces lieux là n'était pas fait pour la noblesse, à le voir arriver, certains hommes sortirent les têtes des poitrines opulentes des serveuses pour jeter un œil au jeune prince. Seul la présence du stilleto et de la bâtarde firent en sorte que leurs yeux regagne d'autres objet plus convoités que cette bourse visiblement bien gardé. Voyant enfin l'homme de main de mon cousin affalé et attaquant une énième outre de vin une ribaude à ses côtés, il s'approcha de la table, soulevant le cavalier par le col.

    Quand je t'avais dit de m'attendre, ce n'était pas non plus pour que je te retrouve totalement aviné dans ce bourbier au nom peu convenable.

    Il n'a visiblement plus l'ombre d'une force pour protester et je le jette au sol, lui donnant un vulgaire coup de pied au seul endroit du corps qu'un homme peut encore sentir dans cet état. Ca lui réveillera les sens ! pensa-t-il.

    Inutile de me suivre, je trouverai mon chemin seul...

    C'était disproportionné, mais le Prince ressentait le besoin de passer ses nerfs sur quelqu'un, et de retrouver son guide dans cet état avait suffit à être la déconvenue de trop. Après son entrevue avec la Médicis, qu'il ne savait pas encore comment interprétée, il se retrouvait avec la nécessité de rejoindre le patron de cette cité. Sortant de la taverne, il retrouve son cheval et part en direction du Palais Pitti alors encore en construction. Sur la route, il eut pas mal de fois l'occasion de ressasser ce qui s'était passé plus tôt. Il ne s'en voulait pas, mais ne parvenait pas à trouver un sens à la réaction de la Duchesse, il faudrait qu'elle lui éclaircisse tout ceci bien assez-tôt si elle voulait qu'il l'aide. Au final dans cette histoire il se retrouvait sans la possibilité d'avoir une avance sur les fonds de la Banque Montfort et sans accord de quelque teneur que ce soit avec Florence. La situation pour l'instant ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices pour le jeune Prince, il verrait plus tard pour peser le pour et le contre de la proposition d'Alessia, il faudrait déjà qu'elle tienne parole.

    Chantier du Palais Pitti

    J'avais au moins eu une bonne information lorsqu'on m'indiquait que Cosme de Medicis ne se trouvait pas au Palazzo Vechio mais au chantier du banquier Luca Pitti. Après avoir passé le Ponte Vechio je commençais à distinguer trois hommes en âpre discussion. Ma présence fut rapidement découverte, et l'un d'eux se détacha des autres pour venir à ma rencontre. Il me prit les rênes pour laisser le cheval errer quelques instants avant qu'un valet ne prenne rapidement le relais. Il s'avère que c'est Cosme de Médicis, tout ce qui a de plus affable, je n'eus point besoin de me présenter, ma venue lui étant déjà annoncé, il faudra que je parvienne à deviner ce qu'il savait sur moi et ma venue avant d'aborder quoique ce soit. Il me présente à ses deux acolytes, le premier est Luca Pitti, un riche banquier allié de la famille Médicis, le second Luca Fancelli, un architecte avec des ambitions nouvelles. J'aperçois qu'en effet la batisse est loin de ressembler aux places fortes françaises ni à tous les hostels que l'on peut voir pousser dans les remparts des grandes cités.

    Notre discussion est intéressante, et surtout n'aborde à aucun moment Gênes ni le but de ma venue ici. J'apprends beaucoup des projets du Médicis sur l'art, et il me fait comprendre que pour lui la paix est une nécessité pour que les esprits puisses tendre vers les valeurs de l'aristotélicisme et que l'art est un moyen de grandir notre âme. Je parle peu, je me sens dépassé et sens un ascendant naturel de mon interlocuteur dans son domaine. Pour moi la beauté est avant tout une femme et l'art une expertise dans le combat tandis que le talent est dans la capacité à dépasser son adversaire avec les mêmes moyens. Enfin il m'invite à un bal organisé le soir même, je comprends que cette invitation n'est pas forcément son idée et je comprends enfin qu'il n'est pas enclin à me recevoir seul, les deux autres personnes n'étant guère plus que des témoins que nous n'avons pas parlé accord, mais art, mécénat et croissance de nos Banques. Je l'abandonne donc sur son chantier et m'en vais à la quête des étuves. Je n'avais pas prévu de rester plus d'une journée, je n'ai que peu d'affaires car elles sont toute à Pisa. Je pensais mon entreprise déjà réussie avant de commencer, je vois que j'aurai un certain nombre d'efforts à réaliser pour y parvenir finalement.

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Alessia.medicis


Dans le bureau du Père de Florence (comme le peuple l'appelle), Cosimo de Médicis et sa fille terminent la signature de certains documents avant la réception.
Le noir et l'austérité d'Alessia tranche avec le faste et l'or du mobilier et des lustres.


LA MEDICIS _ (Lui présentant un dernier papier) Une avance de fond pour le Prince Montfort de 15 000 florins.
COSIMO_ (Il ignore le document, bourrant sa pipe) Sais-tu pourquoi le Printemps est ma saison préférée ? La nature bourgeonne, croit, se multiplie, tout comme nos intérêts.

Cosimo Médics est un homme qui a toutes les émotions en horreur. Les sentiments lui semblent, d'une façon générale, totalement méprisables. Quand il en a, il les justifie par la raison, en jugeant digne de lui l'objet de sa préférence.
Sa fille est l'objet de sa préférence. Plus jolie, plus intelligente, plus intrépide même que ses garçons. Il s'est donc offert le luxe (ou le caprice) d'élever Alessia à son image.
Comme un homme. Et mieux qu'un homme.


LA MEDICIS_ (Le visage sérieux) Il met en garantit ses possessions bretonnes. Ses actifs recouvrent six fois la somme demandée.
COSIMO_ (L'air faussement rêveur) J'aime surtout cette saison pour sa cruauté natuelle. L'espèce qui s'obstine dans l'hiver, disparait. Si la panthère savait combien on la craint, elle aurait quitté son long sommeil depuis longtemps.
LA MEDICIS_ (Ne prêtant pas oreilles aux divagations paternelles, elle dépose d'autres papiers devant lui) Il a l'ambition d'ouvrir une nouvelle route commerciale entre la Bretagne et Florence. J'ai ici..
COSIMO_ Il suffit. Je connais parfaitement son ambition. Ou plutôt, celle de ses comparses. Il n'est qu'un pion dans ce grand échiquier italien. La seule question digne d'intérêt que je me pose est quand la Panthère s'éveillera...

Les deux Médicis s'observent. Alessia comprend soudain dans le regard du renard où il veut en venir. Il négocie ! Elle acquiesce par une oscillation infime des cils.
Ce soir, la Panthère enlève le Noir.
J'étourdirais de couleur ta cour, ton nom, ta réputation, ta ville.

Après cet échange muet, Cosimo tire une dernière fois sur sa pipe, et signe l'ordre de retrait en faveur du Prince Montfort.



" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
Taliesyn_de_montfort
Auberge "Il sale ha paura dell'acqua"
-Le sel a peur de l'eau

Aux étuves j'ai préféré les appartements de cette auberge bourgeoise, découvrant avec plaisir que le tenancier gérait l'approvisionnement régulier en ribaude. M'accordant avec outrance les services de deux d'entres elles pour m'accompagner dans ma toilette je fus satisfais de me détendre en défoulant mon énergie entre les cuisses de ces italiennes. Propre et rasséréné je récupérais mes vêtements qui avait été dépoussiérés et embaumés de parfum pour paraître plus présentable. Mes affaires ainsi faites, je traversais rapidement les rues de Florence pour retrouver mon chemin, les sabots battants les pavés prévenant les ivrognes et rares passant de mon arrivée à toute trombe dans les venelles.

Palazzio Vechio - Salle de bal

Après avoir laissé son cheval à un valet, il vit les voitures faire la queue devant l'entrée principale, de nombreux gardes verrouillant l'endroit aux coins des rues ou sur les toits. Les quelques tensions internationales récentes avait visiblement fait monter le plan vigipirate ! Une vague trace de dédain traversa le visage de Taliesyn en voyant tout ces nobles de robe se pâmer entre eux. S'orientant vers un coin de la pièce il attendant l'apparition des personnes qui l'intéressait. Un verre de chianti à la main qu'il tenait pour figuration, ne touchant pas une goutte d'alcool suite à des souvenirs trop douloureux de perte de contrôle.
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Alessia.medicis


Le réveil de la Panthère.

Lorsque la Médicis parait dans la salle de réception, un « oooooh » de stupéfaction parcourt l’assemblée : elle porte une robe majestueuse d’un Rouge Sang.

Les Velours Noirs, sa cour de fidèles, rougissent de plaisir en détaillant ici un décolleté plongeant, là une dentelle couvrant à peine la pointe d’un sein.
Red is the new chic !
Les Velours Blancs, sa belle-mère Contessina Pazzi en tête, se jurent n’avoir jamais vu tenue plus scandaleuse.
Et que dire de la chevelure que l'étiquette veut retenue bien haut ?
Ses longs cheveux noirs qui moussent en vague sur ses épaules achèvent le tableau d’un outrage dont la société florentine se souviendra longtemps.


Alessia, le visage haut, lèvres entrouvertes, sourit avec une expression déterminée. Elle traverse la grande salle d’un pas chaloupé qu’aucune musique ne scande encore. (Les musiciens attendent le signe du Maitre).

Alessandro évite de peu l’apoplexie en suivant sa femme du regard. Il la découvre comme jamais il ne l’a vu, féline, rayonnante, amusée. Oui, elle s’amuse !
Sa mère lui souffle à l’oreille.

CONTESSINA_ (Méprisante) Quelle honte...
ALESSANDRO_ (Sur le ton de la vexation) Vous n’aimiez pas son Noir, et maintenant vous voyez Rouge. Quelle couleur mon épouse devra-elle porter pour vous satisfaire ?
CONTESSINA_ (Cinglante) Celle de la Bienséance mon fils. Et de l’Honneur.

Les convives s’écartent sur le passage de la Médicis qui s’approche de son objectif situé au fond de la salle : le Prince Montfort. Aussi séduisant que sauvage.
Et quand ils se font face, un silence outragé les entoure. Alessandro grince des dents, prêt à s’arracher les molaires de colère. Non, elle n’osera pas !
Pourtant si, elle ose.

Sur un ton à la fois provocant et ingénue, elle va faire une proposition au Prince qu’il ne peut pas refuser.

M’accorderez-vous cette danse, votre Altesse ?

Et l’espace de son bras s’étend jusqu’à lui, main offerte qui veut prendre, qui veut tout...



" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
Taliesyn_de_montfort
    Accoudé au mur, le Prince faisait clairement tache dans le décor. Son verre à la main, sans y avoir touché, intriguait les valets qui passaient et repassaient devant lui sans discrétion. Du moins, plus discret que trois gourgandines de basse noblesse chuchotant, cachant de leur main leurs bouches, tout en le fixant des yeux. A croire qu'elles étaient invisible pour lui selon elles, ... quoique à y regarder de plus près, elles n'étaient pas loin de la vérité. Dans les pensées de Taliesyn résonnait les images de la Médicis, farouche, mais pas pour autant ignorante de la chose, visiblement.

    A l'entrée de la Duchesse, il ne put que la regarder. Elle était tellement à son aise, clairement dans son élément. Cela lui rappelait le sacre de son père, il ne manquait que sa soeur aguichant des chevaliers pour être dans l'ambiance. Il posa son verre, l'attention n'étant plus sur lui mais sur la mariée noire qui s'était transformée en papillon.

    Il constata un clivage dans la salle, la principale source de tension étant celle qu'il traitait de sorcière pour avoir su le désorienter. Observant les jouvencelles visiblement en pâmoison devant leur idole, il ne pu feindre un rire assez vexant envers elles.
    Et, forcément lorsque la Médicis arriva vers le Prince, les nobliotes s'en offusquèrent, entre admiration et jalousie.


    M’accorderez-vous cette danse, votre Altesse ?

    Mon visage trahit ma pensée, je suis... séduit. D'autant que son attention toute particulière pour ma personne alimente l'orgueil particulier que j'accorde à mon ego. C'est un personnage important de la cour de Florence. La Médicis !
    Impossible de résister, je saisis la main qui m'est tendu et préfère le silence à toute parole, d'autant que la Duchesse se montre beaucoup plus ouverte qu'à notre dernière rencontre.

    Je laisse sa main se glisser dans la mienne de manière à la soutenir élevée, la guidant au centre de la salle terriblement silencieuse. Je me poste face à elle, prêt à entamer la danse.  Les yeux fixés sur nous me poussant d'autant plus à l'arrogance. J'oublierai presque que quelques heures plus tôt, nous nous déchirions sous un flot d'insultes

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Alessia.medicis


Come on baby ! Set fire to the dancefloor !

Paume ouverte sur la sienne, leurs peaux s'effleurent autrement.
A la manière dont son regard se réfléchit sur elle, la Médicis voit naitre en lui un désir plus grand que sa haine.
(Round 1, victoire par décolleté)

Cosimo Médicis préside la tribune. A sa gauche, les musiciens. A sa droite, sa famille, Alessandro et Contessina.
Tous les regards sont désormais sur le Maitre de Florence. Donner le signal aux musiciens, c’est consentir au scandale. L'alimenter. L'absoudre.
L'attente est insupportable.

Alessia, main gauche sur la hanche, tenant la main droite levée, garde obstinément ses yeux dans ceux du Prince.
Alors Papa, on regrette déjà le réveil de la Panthère ?

Un doute commence à envahir Alessia. Et si…
Non non non. Je ne m’arrêterais pas en si bon chemin, alors que la victoire est proche. La délivrance à portée de main.


Alors, forçant le destin,

Tap Tap Tap Tap.
Elle martèle le sol à petits coups de talon.
Tap Tap Tap Tap.
Tournoie au rythme d’une sarabande silencieuse.
Tap Tap Tap Tap
Une musique à 4 temps, heurtée, rapide, résonne soudain dans la grande salle.

Avec un sourire victorieux, elle lève un regard vers son père. Difficile de dire si le Renard sourit ou si il grimace, mais le Maitre a parlé. Les musiciens s'en donnent à coeur joie.
La Médicis est faite Reyne de la piste. Reyne de Florence !
Round 2, victoire par talon doré.


Croisant l’épaule de son cavalier, elle lui murmure un tu impromptu « Laisse-toi guider… »
Dans sa robe, merveille d’organza et de mousseline de soie, elle ondoie des hanches, esquisse des gestes lascifs.
Ils se tournent autour d’un pas harmonieux, rythmé.
Ils s’approchent, s’affrontent, se fuient, se disputent, se réconcilient en cadence.

Son expression rend comme fou Alessandro, cette joie qu’elle ne se donne même pas la peine de cacher. Elle garde la tête baissée, mais quand elle la rejette en arrière, son regard devient sous l’intensité de son plaisir comme le feu de l’enfer.

Mais déjà la musique s'achève. La Sarabande endiablée prend fin. Le reste du monde peut bien s'offusquer, mon Prince puisque tu me... veux.
Avant que le breton ne lâche sa main, elle en profite pour échanger quelques mots :

Ce soir, vous êtes plus riches de 15 000 florins. Les coffres sont en routes pour vos appartements.
Un sourire entendu qui signifie "pas de quoi".

La Médicis se penche ensuite dans une révérence profonde, aussi indécente que le Rouge baiser de son décolleté le permet.
Lui murmure,
Rejoignez-moi dans le petit salon au prochain coup d'horloge.
Quand elle se redresse, son oeil brille d'un vif éclat argenté.

Plantant là le Prince, son père, son époux, toute la société florentine, la Médicis sort sans même se retourner. Laissant dans son sillage le parfum du scandale.



Dans le petit Salon


Pièce richement meublée d'inspiration ottomane. Au sol, tapis et coussin mordorés.
A l'entrée de la pièce, une paire de chaussures de brocard rouge et or abandonnée.
Près du fauteuil à bras, la robe écarlate jetée négligemment.
Ici, une jarretière. Là, un ruban de soie. Un corset à une chaise qui pend.

Mais de la Médicis, nulle trace.



" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
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