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[RP]Chroniques italiennes -Le Prince, la Médicis et le tyran

Taliesyn_de_montfort
Entre le décolleté de la dame et la rapière du mari

    Je sais qu'elle profite de ma présence pour se servir de moi dans ses intrigues. Mais pour ce coup-ci être manipulé ne me gêne pas, je profite des conséquences de sa provocation sur moi. J'aurai d'ailleurs presque pu me sentir flatté d'être l'instrument de ses manœuvres si mon orgueil n'avait pas été aussi grand pour considérer que c'est moi qui lui faisait la fleur d'être conciliant. Sûr de ma capacité à convaincre un sombre inconnu, Cosme de Médicis, qui m'avait déjà jugé et jaugé, je ne voyais pas la réelle nécessité de l'accord passé quelques heures plus tôt avec Alessia qui consistait à lui donner un sauf conduit contre mon aide. A ce moment là, je ne réfléchissais pas encore aux vrais conséquences que cela impliqueraient dans les négociations d'accord

    La danse commence, son regard plonge dans le mien, craint elle de croiser celui de son mari, de son père. Est-ce un but de vouloir absolument ignorer ce qu'il y'a autour? Mais je me laisse guider à sa demande, les seuls risquent qui pourraient exister seraient un duel avec son mari, mais je ne le vois pas triompher de moi, et son père me forcerait à m'exiler de cette République sans pour autant apporter d'autres menaces. Alors on danse !

    Cette danse au fur et à mesure de son développement apparaît comme un flirt exalté, provocant, extraverti à son summum. Il s'en amusait, s'amusait de voir l'excitation de sa cavalière, l’énervement de son mari, l'agacement de son père. Il savait qu'il réduisait ses chances de réussites en acceptant cette danse, mais il savourait les sensations l'envahissant, avec gourmandise. Et avec la cadence qu'impose les mesures qui s’enchaînent joue le jeu de la danse avec toute l'élégance que son rang lui donne, montrant un autre visage à la Médicis qui va jusqu'à le tutoyer dans ce moment de grâce.

    La musique s'arrête, la salle se dérobe, un brouhaha envahit la salle et le chaos la gagne.

    Ce soir, vous êtes plus riches de 15 000 florins. Les coffres sont en routes pour vos appartements.

    Un sourire, un échange de regard, elle avait tenu parole, ainsi il pourrait consacrer sa négociation essentiellement à l'accord avec Gênes. Et quoiqu'il arrive, il ne pourrait-être que gagnant. En quelques secondes, il sait ce qu'il va demander et comment il va le faire, mais le "quand" ne sera fixé que plus tard, les conditions de cette bravade de la part de la fille ne pouvait mettre le père en bonne condition.

    Rejoignez-moi dans le petit salon au prochain coup d'horloge.

    Je ne dis rien, mais je saisis que cela lié au contrat que nous avions passé lorsque je m’échappais de ses appartements. Je sers mes poings, soupirant de la regarder fuir afin de ne pas avoir a assumer et surtout en public, son comportement. Elle gardera ainsi la tête haute et l'on ne se remémorera que de son acte et pas des conséquences. C'est finement joué, mais pas pour moi, car si je l'aide, je peux faire une croix sur l'accord de Florence. Il va donc falloir que je lui fasse comprendre qu'elle va devoir être patiente. Le père et le mari sont tout aussi disparu, à mon avis le second se plaignant au premier du comportement de la Médicis. Et je reste à savourer les présences féminines pendant les quelques minutes qui me sépare de l'entrevue avec la Duchesse, mais j'ai beau être courtisé par des filles toutes plus alléchantes les unes que les autres que mes pensées ne sont pas ailleurs que dans le petit salon.


Dans le petit Salon

    Pas de garde, pas de domestiques, la consigne fut clair et elle veut toute la discrétion possible visiblement, et mon a priori se fausse quand je découvre, au sol, les vêtements et sous-vêtements de la sulfureuse. Un rictus vite remplacé par un rire résonne dans la pièce quand je comprends que c'est une toute autre escapade qui nous attend, je cherche du regard où est ce qu'elle se cache, cherchant un indice, une porte dérobée, bref une piste.

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--Alessandro.pazzi
Personnage joué par jd Lemerco. Merci à lui.



Je regarde la scène, hors de moi. Je me contiens devant ma mère si irritante et irritée, devant les invités dont la passion pour le qu’en dira-t-on n’a d’égale l’hypocrisie et le mépris ; je me contiens mais les os de ma mâchoire en font les frais. Je suis pris dans un tourbillon de sensations et de sentiments qui dérivent frénétiquement vers la colère et l’agression. Je n’entends plus les invectives dirigées sur l’attitude de mon épouse ; elles se succèdent sans rencontrer les creux de mes oreilles. Non ! Mon attention entière est focalisée sur l’objet de ma haine, cette Médicis que je chéris et abhorre. Dieu, comme j’aimerais que ce soit son cou, si gracieux, si doux, si fragile, et non la garde de ma rapière, que je sers sans plus aucune modération. Et lui. Enfant de putain venu de sa crasse armoricaine, qui se pavane comme un coq, qui se donne en spectacle avec elle, qui me couvre de honte devant ma mère, devant les convives de mon beau-père ! Je sens déjà les rumeurs et les moqueries à mon sujet, qui se propagent de bouche à oreille dans l’assemblée, tel un venin se répandant dans le corps de la victime, à savoir moi, et je ne peux rien faire.

Elle me le paiera.
Ils me le paieront.

La danse défile sous mes yeux déments. Elle se reflète sur mes pupilles dilatées, sur les iris de chaque membre composant cette assemblée, tous braqués sur l’objet de ma ire. Je n’en rate pas une miette, et plus les pas de danse s’enchainent, plus le sang afflue dans mes veines à une vitesse effrénée. J’imagine comment je pourrais me venger, et alors que leur danse se termine, je la vois se pencher, montrer ce que jamais personne d’autre qu’un mari ne devrait voir. Je hurle intérieurement et mon imagination s’efface. Inconsciemment je lis sur les lèvres, inconsciemment, je me décide à agir comme il se doit.

Il le paiera.
Et elle aussi.

Ils vont s’isoler, comme des rats à l’abri du regard des hommes, et ils se penseront seuls, mais je serai là. Et alors j’enfoncerai ma lame dans son sang, je me repaitrai de la vision de ce sauvage se vidant de toute vie, et elle… elle ne sera plus qu’à moi. Jamais plus elle n’osera regarder un autre, jamais plus elle ne me fera pareil affront.

Je suis l’homme aussi discrètement que la fureur le permet, la sueur perlant sur mon visage incendié par le sang de la colère. Je pénètre la même pièce que lui, et là tout s’accélère. Je le vois planté là, au beau milieu, la parure rouge qui a fait tant scandale à ses pieds. Il n’en fallait pas plus pour démarrer les hostilités. Je m’emballe, je dégaine, je fonds sur le breton.

Crèèèèèèèèèèèèève Prince de Montcul !
Lame en avant, je suis prêt à l'embrocher comme un vil pourceaux.
Taliesyn_de_montfort
    Bâtarde contre bâtarde pour une bâtarde

    Amusé, un sourire en coin, je comprends qu'elle n'est plus dans la pièce depuis longtemps. Je cherche à comprendre, à redresser une carte au trésor, d'un coté le bustier de la mort, qu'il faut contourner pour voir apparaître les jarretelles jumelles, prendre au nord direction la culotte immaculée (ouf) pour découvrir peut être le trésor de capitaine Médicis!

    Un bruit derrière moi me fais penser à une surprise, je fais un pas sur le coté me tournant en même temps, les mains en avant comme pour la rattraper, mais dans mon élan, ce n'est pas la voix auquel je m'attends qui résonne. Stupéfaction, la Médicis serait un homme ? ou tout simplement serais-ce son homme qui me fonce dessus ! Je n'ai pas le temps de sortir ma batarde que celui ci est déjà sur moi.

    Crèèèèèèèèèèèèève Prince de Montcul !

    Montfort ! Bordel, c'est si dur à dire en italien? Pas le temps d'y penser, je profite de ma position qui pourrait être embarrassante, si pour le coup elle n'était pas si utile, la lame me frôle, ses avant bras allant presque d'eux même vers mes mains. Je saisis ma chance, ainsi que les bras du mari jaloux et je le pousse dans son élan. Malheureusement celui-ci m’entraîne dans sa chute et j'atterris quelques mètres plus loin de lui, cette fois-ci, je prends le temps de dégainer en même temps que je me lève.

    Une nouvelle danse m'attend, tout aussi charnelle, tout aussi provocante, mais non moins dangereuse, à son issue le buste sera maculé rouge sang comme le bustier de la Médicis, reste à savoir qui mène la danse. Et je compte bien que ce soit moi. Pas de technique de spada longa digne du Fiore dei Liberi ou de Liechtenauer, mais l'utilisation du 'Bataireacht, initialement utilisé pour le bâton en Irlande, transposée à la bâtarde.
    Son adolescence dans les guerres des clans irlandais aura servi à utiliser sa colère pour le combat.

    Il ne faudra pas s'attendre à de la finesse, enroulant sa main gauche dans du tissu, il empoigne le bout de la lame pour venir taper la garde de sa bâtarde en direction du crane du Duc. Cherchant direct un corps à corps dérangeant pour tout escrimeur, visant ensuite les reins d'un coup de genou, le repoussant le plus possible, tentant d'esquiver les parades y parvenant tant bien que mal. Le petit salon, trop petit pour pouvoir y échanger des coups de lame, il finit par sortir du salon, rejoignant le dégagement menant à la grande salle. Il l'aura eu son combat finalement, autant que tout le monde en profite, un sourire sur son visage, haletant, et riant à gorge déployer.

    Alors Pazzi, marre de n'avoir pour unique fourreau a fréquenté que celui de ta lame?

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Alessia.medicis



Encore amusé par le spectacle de sa fille, Cosimo boit un verre de chianti en compagnie de quelques ambassadeurs.
Ses yeux gris fixent un point dans le vague tandis que Contessina Pazzi, non loin de lui, s'étend en propos indignés. Et patatati et patata.

Quand soudain une voix sourde résonne dans le hall. Bientôt suivit par des coups d'épées, tirs d'estocs croisés.


Qu'est-ce encore...

Les duellistes font irruption dans la salle de bal, parmi les froufrous et petits fours. Les convives s'affolent. Les danseurs se précipitent contre les murs.
Contessina, voyant le crâne de son fils en sang, se met à hurler.
Gardes en factions débarquent la main sur la garde.

Le Renard Médicis plisse à demi les yeux en observant les deux hommes qui se battent à mort.

Ce soir, nous allons de surprises ,dit-il à ses proches interlocuteurs, en surprises.

Sous la violence d'une passe, le Prince arrache un cri de douleur à Alessandro.
Baam fait le corps de Contessina qui s'évanouit aux pieds de Cosimo.
Un fin sourire. Un signe aux valets pour la relever. Une gorgée de chianti.

L'imprévu a parfois quelques charmes...

Gardant en bouche le breuvage, il calcule les chances de l'un comme de l'autre. Sans douter une seconde du motif de leur duel.

Et la Medicis, joue-t-elle à strip cache cache ?


" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
--Alessandro.pazzi
Personnage écrit par jd Taliesyn.



Lui hurler dessus n'aide pas à le prendre par surprise, c'est un fait. Mais je ne pouvais retenir en moi tout ce que cet enfant de putain m'inspire. Il a touché Alessia. Je le sais, je peux le sentir. Il a osé toucher ma Femme. Probablement avec ce sourire goguenard, cette morgue puante, ces mains et cette bouche odieuses... Il n'avait pas le droit, JE l'ai gagné au prix de tant de sacrifices. Avoir l'objet de désir de tout Florence, de Bretagne et du Royaume de France ! Il pense vraiment qu'il peut se pointer, la toucher, exister dans son regard, m'effacer ainsi sans risquer la mort ??

Alors quand son regard me fixe avec amusement dès qu'il m’aperçoit, je ne peux dévier de ma trajectoire. Sans pouvoir réagir, je ne comprend qu'après que je suis au sol. Ma lame toujours à la main, j'ai à peine le temps de me relever qu'il me fonce déjà dessus. Je dois prendre l'ascendant, coûte que coûte. Ma colère décuple ma force et je parviens à bloquer sans mal sa lame, mais cet enfant de salaud la fait pivoter et me vise avec sa garde qu'il abat sur mon crâne violemment.

Il me colle trop près pour que ma bâtarde me soit d'une quelconque utilité. Je me sens impuissant un court instant. Sauf que je suis Alessandro Pazzi, le Tyran de Florence. Combien de prétendants ai-je tué, nuit après nuit, sans relâche depuis mon mariage maudit ? Il n'est rien d'autre qu'une vermine supplémentaire que je dois rayer de l'équation.

J'esquive son genou en le bloquant de mon avant bras, dans ce geste je frôle ma dague. Je vais te saigner Princesse, tu pleureras tes aïeux ! Lâchant ma bâtarde pour saisir la dague, je parviens à le surprendre suffisamment pour l'entailler au niveau de la hanche. Blessure qui reste superficielle étant donné que mon bras n'a pas assez de recule pour l'embrocher comme il le mérite.

Puis tout s’accélère. Je pare les coups de sa bâtarde qu'il tient étrangement comme un bâton. J'attends une occasion d'ouvrir une brèche dans son attaque. Occasion qui ne tarde pas quand son pied accroche mon talon. Même si cela me déséquilibre un léger moment, lui, prend la tangente en direction de la grande salle. Cette engeance puante l'ignore mais il court vers une mort certaine, je suis plus à l'aise dans les grands espaces. Et puis, j'aime avoir du public.
Son sang peindra bientôt les dalles du Palazzio Vechio. J'en ferais remplir une coupe afin que ma délicieuse Duchesse goûte le fruit de ma fureur. Elle la boira jusqu'à la lie, cette fureur. J'ai hâte de voir comment meurt un breton et je me lance à sa poursuite, cœur battant, absolument sur de ma victoire.

Alors Pazzi, marre de n'avoir pour unique fourreau a fréquenté que celui de ta lame?

C'est ça, marre-toi tant que tu le peux.
Je fulmine et saisis ma bastarde. Les deux lames à la main, le sang à ma tempe coulant jusqu'à la commissure de mes lèvres, un cri rauque sort de ma gorge.

Raaaaahhhhh ! Socmela, Ben in punta !*

A cet instant, un valet arrive derrière le Montfort, plateau chargés de victuailles. Trop tard pour que le Prince l'évite. Ils se percutent et le breton me tourne le dos une fraction de seconde. Suffisant pour que je me jette sur lui. Je lui taillade le dos en une grande ligne diagonale, de l'épaule jusqu'aux reins. Une belle entaille profonde d'une phalange.
Douloureux, non ?
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EDIT : rajoute du dernier paragraphe.

*Biiiip! Biiiiiip, Bip Bip Biiiip
Taliesyn_de_montfort
"Le dos ne se brise pas parce qu'il s'incline."

    Je ris à gorge déployée, tant et si bien que tous les regards se tournent vers moi et celui qui me suit de près. Je me retourne près à le recevoir, quand celui-ci hurle quelques insultes italiennes bien senti. Il est à bout, mûr près à être cueilli, je plie mes genoux, tenant ma bâtarde à deux mains, prêt à recevoir une charge. Concentré sur le fait qu'il a maintenant deux lames, je fixe ses épaules pour deviner d'où viendra l'estoc, quand, en reculant, malgré être persuadé de n'avoir personne derrière moi, je percute quelqu'un ou quelque chose. Mon épée vole à quelques mètres de moi et je sens une déchirure, dans mon dos, malgré moi j'hurle un cri de douleur et roule sur le sol.

    Je jette un œil sur ma lame qui est bien trop loin pour moi, je serre des dents, voyant le Duc courir pour se mettre entre moi et mon épée. Ce couard ne cherche même pas un combat loyal, après m'avoir frappé dans le dos voilà qu'il va m'attaquer désarmé... Quel duelliste de merde, sont il tous ainsi dans cette péninsule! Je n'aurai pas la clémence que m'ont enseigné mes maîtres d'armes, lâche qu'il est, il aura au moins le mérite de mourir par les armes. Ce n'est pas la douleur mais la rage qui me fait serrer les poings, mes yeux le foudroient comme j'aimerais lui rompre la nuque de mes mains.

    Un couteau, présent sur le plateau que j'ai renversé, traîne au sol non loin de ma main. Je m'empresse de le saisir, il me faudra être rapide si je ne veux pas qu'il me saigne. Quand je regarde quel endroit viser, je sens la douleur tant de ma hanche que de mon dos me lancer une lourde décharge. Mon temps est qui plus est compté et déjà il s'approche de moi. Je cherche du regard à trouver une diversion, je n'aurai droit qu'à un seul essai, lorsque je vois, accroché à son baudrier ... la culotte de la Médicis, qu'il avait dû épinglé sans s'en rendre compte, lors de sa ruade dans le petit salon. C'est ma chance !

    Il semblerait que vous soyez sur le point de perdre votre culotte, votre Grâce.

    Je pointe du doigt de ma main libre la fameuse culotte, comptant sur la réaction des gens autour, espérant qu'il soit déstabilisé un instant. Puis je me relève, lui lance le couteau dans l'épaule droit, celle qui tenait la bâtarde. Je pousse sur mes pieds, profitant de mon impulsion pour lui coller mon épaule dans le sternum, afin de lui couper la respiration un instant. Je saisis son poignet droit et enfonce de toutes mes forces sa lame dans son pied. Je vois que ce lâche me fixe incrédule, il se voyait déjà me transpercer de part en part visiblement. Il me reste cependant sa main gauche, je saute légèrement en arrière pour me détacher de lui, tape avec force dans son poignet pour qu'il cède, afin de récupérer la dague. Dague que je glisse soigneusement entre ses jambes, le moindre mouvement pouvant être fatal. Je lui sort mon plus grand sourire carnassier, une chose est sure, je lui enlèverai là toute chance de conclure avec la Médicis, mais aussi avec toute femme sur cette terre.


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Alessia.medicis


Lu précédemment dans Le Prince, la Médicis et le Tyran :
Alessia a manigancé un truc. Mais on sait pas encore quoi. (Vilaine fille).
Taliesyn est tombé dans le piège. Mais il a pas encore compris lequel. (Breton pur souche)
Alessandro s'est pris pour le loup. Mais il est à un coup d'épée de jouer le Petit chaperon. (Rouge comme la culotte de la Médicis).

Ce qui était un spectacle divertissant tourne à la farce. Cosimo de Médicis, du haut de sa tribune, goûte la plaisanterie de moins en moins.
Contessina, qui est revenue à elle, le tire par la manche en lui répétant un frénétique "Faites quelque chooose Padre ! Faites quelque choooose !". (Je rappelle que Cosimos de Médicis est appelé "Padre" de Florence).

Le déclic pour le Renard est le coup, bientôt fatal à la virilité de son gendre, que le Prince est prêt à lui infliger entre les jambes. Un beau-fils castré, ça fait désordre.
D'un signe du Maitre, vingts gardes entourent en quelques secondes les deux hommes, lames tirées de leur fourreau dans un ensemble parfait.
Ils tiennent en joue le Montfort. Au moindre geste, ils se jetteront sur lui comme des chiens sur un os.

Ça risque de faire mal...
Le Médicis, sans la moindre apparence de contrariété, s'avance jusqu'au centre. Ses bottes sur le sol résonnent d'un son reconnaissable entre mille : celui de la colère.
Tremble pretty Prince. Si un homme en colère en vaut deux, Cosimo, lui, vaut un Empire !
La Contessina pleure de soulagement. L'assemblée retient son souffle. Alessandro souffre en silence, cette humiliation là, c'est une de trop.


Le Renard toise le Montfort avec un visage sans expression.

- On m'avait dit que vous étiez une brute, impertinent, sanguinaire et complètement débauché.
Mouvement léger du menton pour qu'un valet lui ramasse la lingerie froissée. Une fois en main, ses yeux gris se plissent.
Imaginez mon désarroi de me retrouver face à un Prince endimanché qui se bat pour une...culotte.

Et à la fin de l'envoi... je touche.


" L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé, à consommer avec modération"
Taliesyn_de_montfort
...insérez la lame de couteau entre une cuisse et le corps, sectionnez l'articulation qui les relie...
Source : http://www.loue.fr/conseil_cuisine_recette.asp

    Ma lame tremble, ma main tremble, non pas la douleur mais l'adrénaline qui m'enivre et le fait de stopper le mouvement au dernier moment. Une fois encerclé, mes choix se limitent grandement, et je sens mon dos entre l'engourdissement et la douleur terrible. Des étoiles devant mes yeux ! Je descend doucement ma lame pour faire face au Medicis, le Pazzi c'est comme si je l'avais émasculé, il ne fera plus de mal à grand monde maintenant. Je lâche la dague, qui tombe dans un fracas résonnant dans le silence soudain de la salle. Je sens les regards sur moi, et je ne peux m’empêcher de sourire et de me redresser tel un coq. Bien bête idée je sens le sang perlé sur la peau de mon dos, je prend des grandes respirations, tant pour garder mon contrôle et ne pas m’évanouir de la douleur mais aussi pour ne pas montrer un essoufflement trop important pour un combat qui n'a que peu duré.

    - On m'avait dit que vous étiez une brute, impertinent, sanguinaire et complètement débauché. Imaginez mon désarroi de me retrouver face à un Prince endimanché qui se bat pour une...culotte.

    La perche est tendue, il n'y pense pas certainement, mais ne pourra se dérober cette fois-ci, et je n'ai plus le temps de lui courir après, cette occasion étant certainement la dernière qui me sera offerte. Alors je mets en place mon discours, bien haut et bien fort, que tous m'entendent et fait fi autant que je peux de cette douleur lancinante dans mon dos. M'éloignant du Pazzi m'approchant du renard de Toscane, un sourire en coin, le menton levé les épaules redressé.

    Votre Excellence, permettez moi de vous corriger, je ne me bats pas pour votre fille, si c'est ce que vous vouliez savoir, il semblerait que malgré leur mariage son mari se bat pour elle plus qu'il ne s'ébat avec elle. Quant à vos renseignements, si je suis une brute c'est pour corriger les tyrans, si je suis impertinent c'est parce que je ne respecte pas les lâches, si l'on me dit cruel c'est parce que je n'ai pas de pitié envers ceux qui maltraitent leurs sujets et de débauche chez moi il n'y a que l’énergie que j'use pour séduire ces dames.


    Phrase que je ponctue en me retournant vers les quelques femmes qui m’observaient au début du bal et qui glousse de mon attention envers elle. Je me retourne maintenant clairement vers le renard, me frayant un passage un peu forcé à travers les gardes qui me laissent passer car désarmé.

    Si je suis ici, c'est parce que je représente les intérêts du Doges de Gênes mais aussi de l'ensemble de la noblesse de Naples qui vous appelle à l'aide pour les libérer de la Maison d'Aragon qui s'est imposée par la violence, le sang et maintenant les intrigues du fils. Vous qui mettez en exergue, comme vous me le disiez devant le Palais Pitti, l'humanisme du dirigeant, la volonté de conduire pour le peuple et les bienfaits de la Res publica dans votre ville. Comment pourriez-vous rester impassible devant les agissements opposés d'un despote agissant avec cruauté envers son peuple? Renouez votre ancienne alliance, vieille de plusieurs générations, et cesser la ligue d'Italie, qui n'est là que pour imposer le batard d'Alfonse d'Arragon et non pas pour couvrir vos intérêts.

    Je le fixe un instant puis je me retourne pour tirer l'épée d'un des gardes près de moi dans un geste rapide. Plie un genou et pose l'autre sur le sol, et lève mes mains a plats tenant l'épée, comme un chevalier donnant l'épée à son maître, je fais ce geste d'autant plus symbolique qu'il est réalisé devant l'ensemble de la salle Je serre les dents, sentant un gout de fer dans ma bouche, je n'ose imaginer mon dos, mais n'ai guère le choix.

    Si vous croyez en vos sentiments, en vos émotions, si vos pensées savent passer aux actes, laissez passe-droit à la flotte immense de Gênes et rejoignez vos forces à cette occasion pour libérer Naples et leur rendre le dirigeant généreux et respectueux qu'est Jean de Calabre, dirigeant qu'ils appellent à cor et à cri.

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--Alessandro.pazzi
Post écrit par Jd Faust. Merci à lui pour sa participation.



Les choses se passèrent très vite alors. La suffisance avait été mon principal défaut. J'avais cru ce scélérat défait, cette vermine sanguinolente pissait de son dos le peu de sang que son corps contenait. La rage m'emplissait. Il avait été au sol. Il avait été défait. Et moi ... dans mon illustre orgueil, dans ma démesurée gourmandise, dans ma vicieuse luxure, j'avais commis l'erreur de vouloir faire durer le spectacle d'une exécution douloureuse. Et le scélérat en avait profité.

Ce lâche couard m'avait arraché tout l'objet de mon désir. La lame dès à présent de celui-ci imposait à mes parties les plus cachées le froid de sa morsure castratrice. Mon rival me regardait de son regard vicieux, satisfait, orgueilleux. De ce regard qui aurait du m'appartenir alors que je le vidais à petit feu de ses tripes. Mais tout cela ne représentait rien. La fureur qui me prit n'en était qu'à ses prémices. Elle n'était qu'une graine que la note métallique de vingt épées frappées du sceau Médicis tirées de leur fourreau fit germer. Elle n'était qu'une petite pousse qui s'était alors élevée sous le bruit des pas lourds du Médicis martelant le marbre de la Grande Salle. Ainsi, quand l'homme que j'aborais plus que quiconque, plus encore que le fils de chien qui avait tenté de me dérober Alessia prit la parole, ma frustation était à son point culminant. Ma frustration et ma honte. Et mon humiliation. Et ma rage. Toi, Cosimo. Sac-à-Vin ! Zoophile ! Débris de Prépuce ! Toi qui a tué ma famille et qui vient de m'ôter le droit de répondre à cette raclure de siphon. Je te le jure, Cosimo, un jour tu subiras toute l'étendue de ma colère.

Du discours du breton à Cosimo, je n'entendis plus rien. Qu'importe les mots ! Encore un qui s'agenouille. Un, qui va se complaire dans le jeu de la servilité que tous offrent à ce vieux débris de Cosimo. Cette servilité qui le rend toujours plus imbu de lui-même. Tout Florence se pressait pour venir vivre entre les mains de Cosimo. Tout Florence lui reconnaissait cette autorité répugnante. A lui. Ce meurtrier. A mes pieds, je vis alors la dague dont le fer avait signé mon ridicule. Le Breton était de dos. Il ne me voyait pas. Cosimo, lui, Narcisse émérite écoutait avec une attention si marquée le discours panégyrique du breton qu'il ne voyait plus rien que les lèvres qu'il le dépeignaient tel un héros. Plus personne ne regardait en ma direction. C'était le moment idéal. L'inspiration me prit. Sans attendre, je me saisis de cette dague à mes pieds et m'élançai en avant. Oui, c'était parfait ! J'allais faire d'une pierre deux coups. Tuer et le fou qui avait osé me défier en public et tâcher du sang de ce salaud le visage de ce Cosimo qui me répugnait. La pointe dirigée vers le cou du breton.. J'y étais. A la fois surpris et horrifiés, les regards qui s'étaient détournés se posèrent de nouveau sur moi alors qu'avec une incroyable lenteur je vibrais de chaque battement de cette carotide que ma lame approchait en brulant et en tranchant les chairs sous son fil.


«Crève donc, maintenant et gicle ton sang à la face de cette raclure »
Taliesyn_de_montfort
« Il n'y a pas d'héroïsme sans cicatrices. »
-de Moses Isegawa


    Un sourire de malice devant le spectacle que je donne, un sourire de satisfaction à l'issue d'un discours qui laisse l'ensemble de la salle dans l'attente, un sourire que je me cache bien de montrer, mon visage face au sol. Un sourire qui disparaît bien assez-tôt tant mon dos se rappelle à moi, cette position est tout sauf propice à récupérer de cette déchirure. J'attends la réaction du Médicis, et je crois deviner la réaction qu'il à quand j'entends les présents prendre une grande aspiration, curieux, je lève les yeux et devine ce qui se trame au regard du renard, et à la froideur de la lame sur mon cou.

    Jusqu'à maintenant je n'avais jamais ressenti cette angoisse, perdre m'était impossible, mais j'étais capable de prévoir une perte pour une plus grande victoire. Mais là, tandis que je sens ma peau se déchirer, figé par mon dos, mon corps lourd et mes forces vaines, la vie est-elle aussi fragile? Suis-je si fragile? Alors qu'un si grand destin m'attend, alors que je sens que je peux triompher de n'importe qui, ce Duc dont je n'ai cure m’ôterai la vie. Un accident de parcours si idiot, contre MA destinée. Tout ceci ne peut s'arreter là, je n'en suis qu'au début ! Cette dernière phrase, plus que je ne la pense, je l'hurle ne m'en rendant compte qu'une fois terminée.

    Tout ceci ne peut s'arreter là, je n'en suis qu'au début !

    Le Prince, pour se dégager, tandis que la dague entaille à vif la chair de son cou faisant perler les premières larmes de sang, donne un coup de coude en direction de celui qui s’apprête à l'égorger. Un léger mouvement de recul diminue la tension de manière suffisante pour que le breton se laisse glisser dans une roulade sur le sol. Un léger mouvement de recul ne laissant cependant pas assez d'espace pour épargner son visage, la lame s'effilant sur sa joue gauche. Un genou à terre, haletant, le Prince cherche dans le peu de force qu'il lui reste pour faire face au Duc. L'épée qu'il tendait quelques secondes plus tôt au Médicis toujours dans ses mains, la lame pointée vers le sol, sol qu'elle embrasse, du fait de la fébrilité de son escrimeur.

    C'est ainsi qu'un grand maître d'arme se bat en Italie? Par deux fois vous m'avez attaqué de dos tourné.

    Je suis courbé, l'épée est lourde comme jamais et me sert bientôt plus de canne qu'autre chose. Mon visage est recouvert de sang, je vais le saigner comme il m'a saigné. Je m'étais trompé en pensant que son honneur résidait dans ses parties, il sera d'autant plus souillé après ce que je lui ferais. Je m'élance vers lui, l'épée traine sur le sol dans un bruit retentissant à mes cotés, épée que je tiens à deux mains à bout de force. Quoiqu'il arrive c'est la dernière estocade que je pourrai porter, alors j'y mets les forces qu'il me reste, je profite de mon élan et lui assène un coup de pied au niveau du genou, ses appuis se défont et je lève mon épée au dessus de moi pour l'abattre sur son bras tendu. Je vois dans ses yeux la crainte que je lui inspire, à moins que ca soit la douleur, ou la compréhension de ce que je lui retire.

    Le poids de l'épée m'aide, mais je ne sais si c'est ma faible force restante ou la lame qui est émoussé, mais bien qu'enfoncé aux deux tiers dans son avant-bras, ma lame se bloque et je dois donner un dernier coups pour achever mon oeuvre. La scène est macabre, sur un champ de bataille elle paraîtrait presque moins violente, qu'ici dans une salle de bal, les hurlements du Pazzi résonnant dans ceux des donzelles effarouchés. Je le regarde se tenir le bras, une moue de dédain à mon visage, il ne se recollera pas, tu auras bu hurler et saigner. Je m'approche de lui, doucement, il est à ma merci, je pourrai l'achever si l'envie m'en prenait.

    Il me regarde pétrifié, il n'a plus la force de me haïr, il pleure son honneur, et sa fierté d'épéiste. Je viens face à lui, qui est à genoux, attendant la mort certainement, et je lui assène une gifle du revers de ma main, avec plus d'élan que de force dans le coup, qui gagne en théâtralité. Il s'étale de son long devant moi, et mon pied vient se poser sur sa pomme d’Adam. Mes lèvres dessinent quelque chose entre le dédain et la douleur, j'ai triomphé, non sans mal mais la terreur que je lis sur les visages en relevant mes yeux, me va très bien.

    Tu ne mérites pas de mourir par la lame, ce serait t'offrir l'honneur que tu ne mérites pas. Tu es trop lâche et tu mourras de vieillesse, tandis que toute ta vie tu auras devant tes yeux, le moignon de ta défaite, et tu vivras assez longtemps pour que tous se rappelle du jour ou j'ai triomphé de toi.

    Je m'éloigne du Duc, qui s'est visiblement évanoui et laisse les gardes s'en charger avec qu'il ne se vide de tout son sang, maintenant, j'attends la réaction de Cosme.

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Cosme.de.medicis
« C'est souvent la solution écartée d'office qui aurait été la bonne. »


    Ce freluquet de Prince, qui avait visiblement pour don d'agacer au point de susciter l'intérêt de son audimat, commençait à mettre sans dessus dessous la cour florentine, aidé par cet écervelé de Duc. Agacé de ce dérangement, à l'origine ce bal devait servir à finir de boucler quelques intrigues permettant d'en terminer avec la semi-dépendance des voix que lui offraient les Albizzi, il fallait en terminer, et son discours ne me laissait finalement guère de choix. Comment paraître comme étant le garant des valeurs du peuple si je contredis les idéaux prônés? J'abandonnais donc l'idée pour ce soir de finaliser le chantage financier sur le parti qui me résistait encore pour m'attaquer vers une possibilité tout aussi juteuse. Une aide se négocie, des terres et des titres seraient à la clé, la fortune et le pouvoir étant déjà acquis, ce serait l'occasion d'acquérir le rang qui nous résistait encore.

    Déjà approché par le passé par Gênes, leur porte parole avait aujourd'hui plus d'audace, et n'était visiblement pas informé de la promesse faite lors de la dernière rencontre d'envoyer tout émissaire pour cette guerre au cachot. J'avais eu loisir d'étudier la question depuis, à vrai dire tout dépendait de Milan. S'il faisait pression, nous n'aurions guère le choix de nous rétracter, mais il ne ferait pas pression si nous ne faisions officiellement qu'accueillir la flotte de Gênes. Du moins officiellement, il me faudrait surtout trouver parade pour que les rumeurs qui partiraient de ces murs ne fassent pas état de notre collaboration. Je souris, première expression qui pouvait transparaître de mon visage quasi impassible de la soirée. J'avertirais en secret le Prince de l'accord, mais officiellement, je m'en tiendrais à un tout autre discours.

    La grandeur des dirigeants n'est pas dans leur personne, mais dans la mesure où ils servent la grandeur des peuples. Et à voir comment se déroule le règne du tyran sur le Royaume de Napoli, la grandeur n'y réside que dans la sottise. Alors soit, Montfort, je vous représenterai dans le creux des débats de la république, pour votre requête, mais les intérêts de Florence n'y seront assurément pas, et les débats sont longs et houleux. Bien que représentant du conseil, je n'en ai qu'une humble représentation et n'ai pas le pouvoir de décider en son nom, et l'issue de votre proposition me parait bien compromise, notre souhait n'est pas à la guerre. Cependant nous pouvons vous assurer que notre neutralité vous offre l'accueil de nos quais à votre flotte.

    Tous n'était pas dupe quant à ma marge de manœuvre et quant au fait que mes décisions étaient forcement plébiscitées, mais le doute était permis quant à ma participation en cette guerre. Cela me laisserait toute possibilité d'annuler mon engagement si je voyais les Sforza s'inquiéter un peu trop. Je fis un signe pour renvoyer le jeune Prince, qui ne dit pas son reste, la réponse devait le satisfaire en parti, à moins que ce soit le fait d'être renvoyé au vu de l'état de son dos... Je n'eus pas l'occasion de m’appesantir plus à son sujet que j'eu droit au visage tuméfié d'horreur de la Contessima, pleurant l'honneur de son fils, m'insultant tout en appelant à ma pitié entre deux sanglots pour que j'enferme celui qui avait triomphé du Duc...
Taliesyn_de_montfort
C'est ainsi que se termine le premier chapitre des chroniques italiennes sur le passé de Taliesyn. Certes dernier post tardif, mais la période estivale n'aide pas !

Désormais le prochain chapitre traitera de la préparation du voyage et des contretemps enregistrés à Gênes par le Montfort, du voyage en lui même et de l'escale à Florence. Avec quelques surprises et guest.

Avant d'attaquer le chapitre 2 cependant, j'en profite pour vous demander votre avis sur cette démarche RP. Un peu plus construite qu'a l'accoutumée, et introduite dans l'histoire, n'hésitez pas à partager votre avis, sur ce que vous pensez de l'histoire tout simplement.

Faites pour le plaisir d'écrire, bien sur, il y'a surtout le plaisir du lecteur, cette tribune est donc libre à la suite de mon post.

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