Marzina
La journée avait commencé comme elles commençaient toutes, avec ce calme paisible qui entourait la chambre. Lunique servante restant sur les lieux passa la porte avec une bassine deau tiède et un linge propre. Comme tous les jours elle eût une impression bizarre en jetant un il vers le lit, et comme tous les jours elle posa la bassine sur la petite table contre le mur et mouilla le linge. Lambiance qui régnait ici était des plus étranges, le corps étalé là sur le lit était sans vie, il navait plus bougé depuis un an déjà, il navait plus parlé, lui qui était si bouillant de vie autrefois
Et pourtant, son apparence ne changeait pas, il ne pourrissait pas comme les autres corps sans vie. Quand on sen approchait, on entendait même le faible souffle régulier qui passait entre ces fines lèvres qui avaient fait rêver bien des gens, qui semblait une douce brise, comme un esprit qui passe près chuchoter près de votre oreille. Mathilda lappelait « sa belle au bois dormant ». Elle la trouvait toujours aussi belle, on aurait dit quelle dormait, même si elle ne se réveillait jamais. Le temps semblait ne pas avoir de prise dans cette chambre, seules les saisons changeaient tout autour de la pièce, et faisait se mouvoir le paysage quon apercevait à travers les fenêtres.
Cétait le printemps maintenant, et elle ouvrit la fenêtre pour aérer. Tout était si bien conservé ici que ca sentait le renfermé. Rien ne bougeait, et elle était la seule à passer encore pour faire le ménage et retirer la poussière qui saccumulait sur les meubles. Elle faisait aussi la toilette de mademoiselle, et elle soccupait de la nourrir. Cétait lovate proche de Sa défunte Majesté qui avait examiné le petit corps frêle et avait annoncé quelle ne faisait que dormir pour une raison inconnue, et quelle nétait pas morte. On avait eu peur quelle meure de faim pendant son long sommeil, et sur les conseils de lovate, on avait réduit sa nourriture en bouillie pour lalimenter. Son corps acceptait encore la nourriture, il fallait la nourrir comme un petit enfant qui ne mâchait pas, sauf quaucune paire dyeux ne vous observait pendant cette opération. Cétait comme alimenter une jolie poupée de cire
On entendait chanter les oiseaux dans le jardin, et la jeune Mathilda prit le temps de saccouder à la fenêtre pour écouter le doux chant, la nourriture de mademoiselle attendrait, ce nest pas comme si elle allait sen rendre compte ou se plaindre
« Gast ! Je meurs de faim ! »
Mathilda sursauta et se cogna la tête contre le dessus de la fenêtre. Elle se retourna vivement, croyant avoir entendu parler sa maitresse, et elle la vit. Redressée dans son lit, baillant à sen décrocher la mâchoire, tentant de dompter vainement sa crinière de lion qui avait poussé pendant un an sans que personne ne sen occupe.
« Hmmmf Cest quoi cette paille qui me sert de cheveux ? Il sest passé quoi cette nuit pour que mes cheveux soient dans cet état ? »
Mathilda resta à lobserver là, ne sachant que dire, la bouche restant ouverte en un O de stupeur. Les yeux noirs finirent par se poser sur elle, et ils nétaient pas des plus chaleureux.
« Jai faim, quon mapporte un buf entier, gast ! Cest pas croyable de laisser les gens crever de faim comme ca ! »
Mathilda ne se fit pas prier, et même si son esprit peinait à accepter la vérité se déroulant sous ses yeux, elle courut aller chercher ce quelle avait prévu pour son déjeuner qui se trouvait près de lentrée. Quand elle revint avec son panier repas, la princesse démêlait ses boucles avec soin, mais semblait avoir du mal à se mouvoir.
« Jai les bras lourds jai dormi combien de temps ? »
Mathilda ne savait toujours que penser ou que dire, mais de toute façon, la princesse ne lécoutait pas vraiment et nattendait pas vraiment de réponse.
« Où est mon ours ? Est-il déjà réveillé ? »
Il serait difficile de lui apprendre la vérité. Quand elle sétait cogné la tête et plongée dans son profond sommeil, elle allait bientôt se marier, et elle envisageait dadopter sa filleule. Les deux étaient on ne savait où. Il faudrait aussi lui apprendre que ses deux amies les plus proches étaient décédées. Quun de ses frères avait disparu lui aussi. Par quoi allait-on commencer ? Les bonnes nouvelles ? Il semblerait quil ny en ait pas
« Ya que ça à manger ? Cest une blague ? Je suis devenue pauvre dans la nuit ou bien ?! »
Cest presque ça.
Et un coursier darriver, avec le sceau du Grand Duc, dont il faut annoncer lidentité à la Sleeping Beauty. Levé de ban. Les jours qui allaient suivre seraient beaucoup moins calmes, pour sûr.
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J'suis tombée dans les pommes....
Cétait le printemps maintenant, et elle ouvrit la fenêtre pour aérer. Tout était si bien conservé ici que ca sentait le renfermé. Rien ne bougeait, et elle était la seule à passer encore pour faire le ménage et retirer la poussière qui saccumulait sur les meubles. Elle faisait aussi la toilette de mademoiselle, et elle soccupait de la nourrir. Cétait lovate proche de Sa défunte Majesté qui avait examiné le petit corps frêle et avait annoncé quelle ne faisait que dormir pour une raison inconnue, et quelle nétait pas morte. On avait eu peur quelle meure de faim pendant son long sommeil, et sur les conseils de lovate, on avait réduit sa nourriture en bouillie pour lalimenter. Son corps acceptait encore la nourriture, il fallait la nourrir comme un petit enfant qui ne mâchait pas, sauf quaucune paire dyeux ne vous observait pendant cette opération. Cétait comme alimenter une jolie poupée de cire
On entendait chanter les oiseaux dans le jardin, et la jeune Mathilda prit le temps de saccouder à la fenêtre pour écouter le doux chant, la nourriture de mademoiselle attendrait, ce nest pas comme si elle allait sen rendre compte ou se plaindre
« Gast ! Je meurs de faim ! »
Mathilda sursauta et se cogna la tête contre le dessus de la fenêtre. Elle se retourna vivement, croyant avoir entendu parler sa maitresse, et elle la vit. Redressée dans son lit, baillant à sen décrocher la mâchoire, tentant de dompter vainement sa crinière de lion qui avait poussé pendant un an sans que personne ne sen occupe.
« Hmmmf Cest quoi cette paille qui me sert de cheveux ? Il sest passé quoi cette nuit pour que mes cheveux soient dans cet état ? »
Mathilda resta à lobserver là, ne sachant que dire, la bouche restant ouverte en un O de stupeur. Les yeux noirs finirent par se poser sur elle, et ils nétaient pas des plus chaleureux.
« Jai faim, quon mapporte un buf entier, gast ! Cest pas croyable de laisser les gens crever de faim comme ca ! »
Mathilda ne se fit pas prier, et même si son esprit peinait à accepter la vérité se déroulant sous ses yeux, elle courut aller chercher ce quelle avait prévu pour son déjeuner qui se trouvait près de lentrée. Quand elle revint avec son panier repas, la princesse démêlait ses boucles avec soin, mais semblait avoir du mal à se mouvoir.
« Jai les bras lourds jai dormi combien de temps ? »
Mathilda ne savait toujours que penser ou que dire, mais de toute façon, la princesse ne lécoutait pas vraiment et nattendait pas vraiment de réponse.
« Où est mon ours ? Est-il déjà réveillé ? »
Il serait difficile de lui apprendre la vérité. Quand elle sétait cogné la tête et plongée dans son profond sommeil, elle allait bientôt se marier, et elle envisageait dadopter sa filleule. Les deux étaient on ne savait où. Il faudrait aussi lui apprendre que ses deux amies les plus proches étaient décédées. Quun de ses frères avait disparu lui aussi. Par quoi allait-on commencer ? Les bonnes nouvelles ? Il semblerait quil ny en ait pas
« Ya que ça à manger ? Cest une blague ? Je suis devenue pauvre dans la nuit ou bien ?! »
Cest presque ça.
Et un coursier darriver, avec le sceau du Grand Duc, dont il faut annoncer lidentité à la Sleeping Beauty. Levé de ban. Les jours qui allaient suivre seraient beaucoup moins calmes, pour sûr.
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J'suis tombée dans les pommes....