Taliesyn_de_montfort
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La brise marine se faisait sentir, l'arrivée en bateau sur les côtes bretonnes prenait toute son importance à ce sentiment de retour chez soi.
Un an était passé, un an de campagne militaire, de voyage de cour en cour. Le Prince, à défaut de voir un intérêt pour lui à la Cour bretonne, une rancune lié au nom de son aieul certainement avait préféré proféré aides et conseils aux monarques et altesses chez qui la bienvenue lui était souhaité.
Des campagnes italiennes en tant que noble commandeur de forces mercenaires l'honorait d'un titre tout autre que celui de Prince, Condottiere.
Là où sa réputation le précédait et ou on ne s'étonnait plus d'accoler le titre de Prince à Condottiere, il revint en Bretagne, loin d'être en terre conquise et parce qu'il s'était fait la promesse de relever Retz tel un phénix.
-"Altesse !"
Moins enclin à se retourner à se titre qu'aux autres du fait d'une habitude toute autre, l'accent chantant italien ou l'allemand guttural ne donnait pas la même intonation qu'un serf bas breton.
La voilure était réduite depuis un moment, et le coursier accompagnait l'arrivée du bateau le long des quais jusqu'à se stopper définitivement à force de retenu par les bouts amarrés des mousses agiles à passer par dessus le bastingage pour harponner le bateau aux bites d'amarrages.
Il n'y eut pas d'hésitation dans le regard du coursier à la vue du Prince, portant un doublet armant aux dorures impériales de Lotharingie, un stiletto en guise d'arme à sa hanche.
Le pli remis comportait le sceau du Grand-Duc, ainsi sa venue était connue, ou serais-ce un intendant qui lui aurait routé ce pli lorsque quelques semaines plus tôt il annonçait son retour en terre bretonne.
Décachetant, il lut la levée de ban signé de nombreux jours plus tôt, il prit encre et plume depuis la cabine du capitaine pour envoyer réponse au Grand Duc et instructions pour préparer son arrivée à Retz.
Il ne bénéficiera pas d'un repos salutaire à l'issue de son retour, la guerre, toujours la guerre. A la différence que ses mercenaires napolitains, espagnols et portuguais ne seraient pas de la bataille cette fois-ci. Peu importe l'ennemi, il faudra d'abord qu'il ait fait la revue de ses effectifs à Retz avant de pouvoir anticiper quoique ce soit.
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