Lara..
Raaaaa, les hommes ! Tous les mêmes.
Larguée, - oui je sais, encore une fois - et dans un trou à rats en plus. Mais pas de larmes, juste de la colère.
Si je le retrouve, je le ... le ... et je lui coupe ... Raaaaaaa !
Mon poing s'abattit sur la table, renversant le nécessaire d'écriture. J'allais ENCORE être la risée de la famille et de mes amies. Je les voyais déjà le sourire en coin, l'air de dire "tu vois, je te l'avais dit ..."
Mais c'est ma vie ! De quoi j'me mêle. En plus ces quelques mois avec lui c'était ... aaaaahhh, les hommes.
Reprends-toi ma petite Lara, ce n'est pas comme si c'était la première fois et comme si c'était L'HOMME de ta vie. L'aventure avait été agréable, mais il fallait bien que ça se termine.
N'empêche qu'il aurait pu me dire au revoir et me laisser quelques écus. Le rustre ! Et ça se disait gentilhomme en plus. Mais que faire maintenant. Où aller ? Retourner auprès de ma sur Angel ? Aller retrouver ... comment s'appelait-il déjà ... machin truc ... à Paris ? Tiens et si ...
L'aubergiste nous avait souhaité la bienvenue à Péronne avant qu'IL ne déguerpisse - toi si je te remets la main au collier tu ne perds rien pour attendre - C'est où ça ? Je sortis la carte des Royaumes que toute fille de bonne famille avait dans son journal de voyage à côté de la généalogie des grandes dynasties. L'Artois ? Mais qui donc habitait ici ?
Gros soupir. Je ne connaissais personne en France à part dans la seule ville digne d'intérêt : Paris. Une liste de noms défila dans ma tête, j'en écartai d'office ceux qui m'étaient apparentés de près ou de loin. Il restait ... pas grand chose au final.
BLANCHE ! Que n'y avais-je songé plus tôt. Ma plume, où est ma plume ? Mon vélin ?
Voyons, comment présenter la chose. Mon regard se perdit dans les flammes du candélabre, puis l'inspiration venant, les mots se couchèrent tout seul sur le papier
Très chère Blanche,
Ce la fait une éternité que je n'ai pas pris de vos nouvelles. J'en parlais dernièrement à Alexandre - vous vous souvenez de lui ? ce magicien de la coiffure sis sur la Grande Place de Paris - il me disait qu'il ne vous avait pas vue depuis votre départ pour cette terre du bout du monde qu'on appelle la Bretagne.
Avez-vous toutes les commodités auxquelles une Dame de votre rang peut prétendre ? On dit l'air breton agressif sur les vêtements et sur le fard à paupières ? Mais tellement sain pour la santé. Ah je vous envie, que ne donnerai-je pour me lever chaque matin et de poser mes yeux sur une terre de légendes ?
Est ce que je n'en faisais pas trop là ?
J'ai décidé de laisser derrière moi les mondanités et les assauts incessants de ces messieurs qui se croient irrésistibles parce qu'ils portent l'habit des dragons ou la livrée royale. Me voici donc en Artois pour me changer les idées ...
C'est sur que je n'ai plus que ça à faire ici. Hum !
... jusqu'à ce qu'on me fasse une proposition intéressante pour que je puisse me rendre utile. J'hésite, je tergiverse. Dois-je retourner dans notre Saint Empire et mettre mes modestes talents au service de l'Empereur, ou continuer à parcourir le monde puisque les voyages forment la jeunesse dit-on.
Pas la peine de lui rappeler que je n'ai plus vingt ans depuis longtemps !
Vous qui êtes ma sur de cur, ma confidente, que me conseilleriez-vous ? Mais je me languis de vos nouvelles, avez-vous besoin de quelque chose ? Quelle est la mode à Vannes en ce moment ?
Votre amie dévouée,
Lara de la Fiole Ébréchée
Je ne pus m'empêcher de faire la moue. Ne m'aurait-elle pas oubliée depuis le temps ? Il n'y a pas si longtemps, avant ses fiançailles et alors que nous étions comme inséparables, elle avait même envisagé de me ... mais c'était avant.
Ah Vannes, la Bretagne, que de souvenirs, une partie de ma jeunesse et ces "Da Garan" chuchotés au creux de l'oreille.
C'est sur le rappel de ces beaux jours passés que je m'endormis le sourire aux lèvres.
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Larguée, - oui je sais, encore une fois - et dans un trou à rats en plus. Mais pas de larmes, juste de la colère.
Si je le retrouve, je le ... le ... et je lui coupe ... Raaaaaaa !
Mon poing s'abattit sur la table, renversant le nécessaire d'écriture. J'allais ENCORE être la risée de la famille et de mes amies. Je les voyais déjà le sourire en coin, l'air de dire "tu vois, je te l'avais dit ..."
Mais c'est ma vie ! De quoi j'me mêle. En plus ces quelques mois avec lui c'était ... aaaaahhh, les hommes.
Reprends-toi ma petite Lara, ce n'est pas comme si c'était la première fois et comme si c'était L'HOMME de ta vie. L'aventure avait été agréable, mais il fallait bien que ça se termine.
N'empêche qu'il aurait pu me dire au revoir et me laisser quelques écus. Le rustre ! Et ça se disait gentilhomme en plus. Mais que faire maintenant. Où aller ? Retourner auprès de ma sur Angel ? Aller retrouver ... comment s'appelait-il déjà ... machin truc ... à Paris ? Tiens et si ...
L'aubergiste nous avait souhaité la bienvenue à Péronne avant qu'IL ne déguerpisse - toi si je te remets la main au collier tu ne perds rien pour attendre - C'est où ça ? Je sortis la carte des Royaumes que toute fille de bonne famille avait dans son journal de voyage à côté de la généalogie des grandes dynasties. L'Artois ? Mais qui donc habitait ici ?
Gros soupir. Je ne connaissais personne en France à part dans la seule ville digne d'intérêt : Paris. Une liste de noms défila dans ma tête, j'en écartai d'office ceux qui m'étaient apparentés de près ou de loin. Il restait ... pas grand chose au final.
BLANCHE ! Que n'y avais-je songé plus tôt. Ma plume, où est ma plume ? Mon vélin ?
Voyons, comment présenter la chose. Mon regard se perdit dans les flammes du candélabre, puis l'inspiration venant, les mots se couchèrent tout seul sur le papier
Très chère Blanche,
Ce la fait une éternité que je n'ai pas pris de vos nouvelles. J'en parlais dernièrement à Alexandre - vous vous souvenez de lui ? ce magicien de la coiffure sis sur la Grande Place de Paris - il me disait qu'il ne vous avait pas vue depuis votre départ pour cette terre du bout du monde qu'on appelle la Bretagne.
Avez-vous toutes les commodités auxquelles une Dame de votre rang peut prétendre ? On dit l'air breton agressif sur les vêtements et sur le fard à paupières ? Mais tellement sain pour la santé. Ah je vous envie, que ne donnerai-je pour me lever chaque matin et de poser mes yeux sur une terre de légendes ?
Est ce que je n'en faisais pas trop là ?
J'ai décidé de laisser derrière moi les mondanités et les assauts incessants de ces messieurs qui se croient irrésistibles parce qu'ils portent l'habit des dragons ou la livrée royale. Me voici donc en Artois pour me changer les idées ...
C'est sur que je n'ai plus que ça à faire ici. Hum !
... jusqu'à ce qu'on me fasse une proposition intéressante pour que je puisse me rendre utile. J'hésite, je tergiverse. Dois-je retourner dans notre Saint Empire et mettre mes modestes talents au service de l'Empereur, ou continuer à parcourir le monde puisque les voyages forment la jeunesse dit-on.
Pas la peine de lui rappeler que je n'ai plus vingt ans depuis longtemps !
Vous qui êtes ma sur de cur, ma confidente, que me conseilleriez-vous ? Mais je me languis de vos nouvelles, avez-vous besoin de quelque chose ? Quelle est la mode à Vannes en ce moment ?
Votre amie dévouée,
Lara de la Fiole Ébréchée
Je ne pus m'empêcher de faire la moue. Ne m'aurait-elle pas oubliée depuis le temps ? Il n'y a pas si longtemps, avant ses fiançailles et alors que nous étions comme inséparables, elle avait même envisagé de me ... mais c'était avant.
Ah Vannes, la Bretagne, que de souvenirs, une partie de ma jeunesse et ces "Da Garan" chuchotés au creux de l'oreille.
C'est sur le rappel de ces beaux jours passés que je m'endormis le sourire aux lèvres.
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