Serregill
RP ouvert bien sûr. Aux autres blessés, à ceux qui veulent l'aider à faire passer sa convalescence plus vite et même à ceux qui veulent lui mettre une grande claque dans le dos juste pour le voir souffrir...
[Dans la matinée du 2 mai]
Je me sens bercé comme dans un rêve. Tout mes sens sont atténués. Je me sens pourtant secoué comme un navire en plein tempête. Moi qui ai le mal de mer, c'est bien ma veine. J'entend d'abord le fracas des armes contre l'acier, mais comme si celui-ci était distant, ou assourdis par une pièce de tissus. Comme si on essayait de ne pas faire de bruit pour ne pas me réveiller. Quelle délicate attention.
Puis le roulis reprend. Pendant un long moment. J'ouvre un instant les yeux et voient les pavés qui défilent sous moi, les sabots d'un cheval qui avance sur la route. J'ai l'impression que quelque chose coule le long de mon dos, et jusqu'à ma cuisse. Un liquide chaud, pas désagréable. Puis à nouveau, je perd connaissance
Je me sens tomber. Aussitôt, j'ouvre les yeux, affolé. Plusieurs personnes sont à coté de moi, habillés de robes de bure, et entreprennent de me faire descendre de cheval. Je me laisse faire, trop abasourdis pour tenter quoi que ce soit. On arrive enfin à me faire descendre et on m'allonge sur une civière. Un éclair de lucidité me traverse. J'essaye maladroitement de me relever :
Attendez, je dois d'abord le desseller...
Et je retombe inconscient dans la civière.
Je suis à nouveau réveillé. Des mains bourrue me retourne et m'allonge sur le ventre. Je me rend compte que je suis dans un bâtiment, allongé sur un lit, et complètement nu. On verse un liquide dans mon dos, sur mon épaule. Je crie de douleur. Mon épaule est en feu, la douleur cuisante. Je me débat comme un diable, malgré ma faiblesse, persuadé d'être entre les mains des brigands et de subir une quelconque torture. Mais je suis rapidement maîtrisé. Des mains me maintiennent sur le lit, face contre la paillasse. D'autres mains, calleuses, palpent mon dos. Elles remontent vers l'épaule et finissent par empoigner fortement la hampe du carreau qui y est toujours fiché, et sans prévenir, tire fortement dessus et finissent par l'arracher.
La douleur est insoutenable. J'ai l'impression d'être poignardé de part en part, comme si la lame était ensuite retournée dans la plaie, dans le simple but de faire mal. Je hurle de douleur sans même m'en rendre compte et fini par tomber à nouveau dans les pommes.