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[RP]Au 11 Quartier de la Violette - Dispensaire de Montauban

Kindjal
Kindjal avait repris les fourneaux depuis le début de la semaine, et avait constaté la veille avec plaisir que son stock de farine baissait enfin, au point qu'elle n'aurait pas le nécessaire pour faire une nouvelle fournée. Mais plutôt que de passer au marché, elle avait décidé de s'offrir quelques vacances... enfin, elle irait bien sûr étudier à la bibliothèque, mais au moins elle profiterait de sa matinée pour dormir.
Ce fut donc avec un léger grognement que Kindjal accueillit les coups qui retentirent sur la porte du dispensaire.
Baaaah qui peut bien venir en pleine nuit comme ça ? songea-t-elle en ouvrant un oeil.

Les coups se répétèrent, et Kindjal dut se rendre à l'évidence : l'heure était beaucoup plus avancée qu'elle ne l'avait pensé !
Elle sauta mollement de son lit, cherchant sa cape et s'enroulant dedans en prenant la direction de la porte à une allure assez modérée, en beuglant :

J'arriiiiiiiiiiiiiive !

Son regard tomba sur le poissonnier. Elle mâchonna par réflexe, bouche pâteuse. C'est le bouquet... ça faisait longtemps qu'il était pas venu me trouver pour une poule qui pond des oeufs carrés ou une carpe qui a les yeux vitreux, celui-là... songea-t-elle en resserrant sa cape.
Ecoutez... je veux bien rendre service, mais je suis vraiment pas spécialisée dans les bêtes...
Isambre
Le charretier avisa l’allure de la femme qui venait de lui ouvrir la porte. Avec le temps qu’elle avait mis, elle aurait pu au moins avoir l’air plus présentable. Tout ceci ne cadrait pas du tout avec la jolie princesse à qui il souhaitait rendre son moribond! Une petite moue déçue s’afficha discrètement sur son visage tanné, ça n’allait pas du tout! Son beau conte de fée s’écroulait insidieusement au rythme des paroles de la jeune femme.

-Bah, bien le bonjour, m’dame… j’viens pas pour ma jument, quoique, bon, elle aurait bien besoin d’une petite purge… elle a ses nerfs en ce moment! Vous savez moi, avec la route que je fais tout le temps, ça leur tourneboule les boyaux à mes bêtes! Depuis que je suis parti de la Teste…

Il se lança dans le récit effréné de son épique traversée de Guyenne, qui se serait résumée pourtant à une simple énumération de ville, si le bonhomme n’avait pas eu la langue si bien pendue.

-Et puis, v’là qu’en plus pour couronner le pompon, j’avais une charge en plus dans la carriole!

Une lueur s’alluma dans le regard du charretier. Il allait oublier ce pourquoi il était venu! C’était pas tous les jours qu’il pouvait raconter ses voyages à une jeune femme!

-En fait, je viens pour lui…

Il fit un petit signe de la main et entraîna par le bras, sans trop de façon, la jeune femme, à l’arrière de la charrette et secoua la forme avachie qui râlait.

-Il a pas arrêté de vous appeler, m’dame, j’me suis dit que vot’ fiancé était bien en point, alors j’en ai profité pour vous le ramener. Comme s'était sur ma route... et de la route hein, j'en fais moi!

Et c'était reparti... les routes ... les villes, les auberges...
La forme tourna la tête et le capuchon dévoila quelque peu le visage du « gamin ».
Isambre battit péniblement des paupières.
Kindjal
Kindjal sentait ses forces l'abandonner au fur et à mesure du récit de son interlocuteur. Elle commençait à se demander s'il n'y avait pas là une relation de cause à effet, en constatant qu'il était, lui, tout à fait vaillant.
La Teste par ci, Marmande par là, les saletés de routes d'un côté, les longues soirées en taverne de l'autre...
Oh je vois... il vient pour une syphilis... pourquoi est-ce qu'il n'a pas commencé par ça ? Les hommes, je vous jure ! pensa-t-elle en plissant les yeux.

Une lueur d'intelligence sembla poindre dans le regard bovin de l'homme, et Kindjal se redressa, juste comme il lui prenait le bras sans ménagement pour la tirer vers sa charrette.
Oh mieux... il m'a ramené un poivrot...

Elle remonta sa cape sur ses épaules, vérifiant avec embarras que personne ne se promenait dans sa rue à une heure si "matinale".

Il a pas arrêté de vous appeler, m’dame, j’me suis dit que vot’ fiancé était bien mal en point, alors j’en ai profité pour vous le ramener.

Les joues de Kindjal prirent la couleur de sa cape - un beau rouge bien vif - comme elle regardait avec effarement la forme avachie. Elle bégaya enfin ses premiers mots de la journée :
Mon... fiancé ?

Son sang ne fit qu'un tour et son coeur se mit à battre la chamade, comme la capuche tomba, dévoilant le visage de son tendre...
Isambre ??!

Kindjal écarquilla les yeux. Le visage était ruisselant de sueur, l'expression typique d'une fièvre trop intense, mais cela ne faisait aucun doute. C'était bien Isambre. Tout se bouscula dans sa tête.
Les courriers de ses amis de l'OST, inquiets ; l'absence de nouvelles de sa part ; les derniers affrontements militaires ; avait-elle été blessée dans un combat ? avait-on attenté à sa vie par un autre subterfuge ?
Kindjal serra sa cape d'une main crispée. Elle se pencha pour prendre son pouls, mais celui-ci, bien qu'un peu rapide, était régulier.


Pourriez-vous la transporter à l'intérieur, s'il vous plait ?

Elle ne releva pas l'attitude interrogative de l'homme quant à l'emploi du féminin, et le suivit à l'intérieur du dispensaire, lui indiquant un lit où installer sa nouvelle patiente. Elle revint dans sa chambre prendre sa besace, fouillant rapidement à l'intérieur, elle sortit une poignée de pièces sans même les compter qu'elle fourra dans la grosse main du charretier.

Merci infiniment, Messire... voilà de quoi vous désaltérer en taverne pour la peine...

L'homme sorti, elle fila en quatrième vitesse dans sa chambre, passa une houppelande et revint au chevet d'Isambre, posant sa main sur son front. Il fallait avant toute chose faire baisser cette fièvre... Elle saisit un linge qu'elle plongea dans un peu d'eau fraiche et le posa sur son front.
Kindjal
Kindjal feuilletait le livre qu'elle avait fait envoyer de la bibliothèque de l'Université. Elle n'avait pas peur de l'avouer, le cas d'Isambre dépassait de loin ses connaissances... douleurs osseuses, oculaires, fièvre, perte de poids... sa masse musculaire avait pratiquement fondue, surtout au niveau des jambes... son genou gauche avait, de plus, acquis une quasi-rigidité qui inquiétait Kindjal. Elle leva les yeux de son livre pour contempler sa patiente qui dormait paisiblement et soupira. Au moins elle avait recommencé à s'alimenter. Kindjal retourna à son ouvrage, consultant en bas de page le traitement indiqué dans la pathologie décrite, bien qu'incertaine que cela était le bon diagnostic.
Citation:
Saignée

Petite moue.
Une saignée ? Avec la faiblesse dans laquelle elle est en ce moment, ça finirait juste par l'achever... songea-t-elle en tournant la page pour voir les traitements proposés aux autres pathologies.

Citation:
Saignée

Soupir.
Ah oui... quand même...

Elle feuilleta chaque page, accélérant le rythme.
Saignée, saignée, saignée, saignée...

Elle referma l'ouvrage.
Mince alors, c'est un mono-maniaque qui a écrit ce livre ou quoi ?
Elle contempla la couverture un instant.

Citation:
Le petit guide de la saignée

Elle plissa les yeux. Elle aurait dû donner des titres d'ouvrages au lieu de laisser la bibliothécaire faire la sélection.
Dans ce cas...

Elle sortit son scalpel, s'approcha doucement de sa patiente et commença à soulever la manche de sa chemise. Elle posa la lame contre la peau, puis songea soudain, comme une illumination, que la douleur allait réveiller Isambre. Et qu'elle était de très mauvais poil dans ce genre de situation... Elle se ravisa, redescendit avec mille précautions la manche et rangea son scalpel. Elle devait trouver une autre méthode... pour l'instant.
Elle attrapa son vieux recueil d'herboristerie et le consulta. Son choix se porta sur les feuilles de cassis. Elle en avait sans aucun doute dans sa petite pharmacopée.
Feuilles de cassis, hum, ça me semble très bien... Feuilles de cassis ce sera ! Et beaucoup, beaucoup de gâteaux !
Kindjal
Kindjal posa la palette sur les genoux d'Isambre et vérifia qu'elle n'avait rien oublié. Elle posa sa lancette puis contempla encore sa patiente. Les gâteaux aux pommes lui avait pour le moins profité, au point qu'elle s'était un peu laissé aller. Mais Kindjal veillait, et cette saignée si longtemps retardée n'avait plus de raison d'attendre. Isambre semblait assez calme, sans doute habituée à ce genre de traitement, elle présenta son bras sans plus de cérémonie. Kindjal prit une grande inspiration et se répéta mentalement les notes de cours qu'elle avait.
D'abord, la ligature...

Elle commença par chercher la veine, se saisissant du garrot, puis tapota doucement le pli du coude pour faire ressortir l'axe vasculaire. Une fois la veine repérée, elle compta quatre doigts de distance en proximalité et noua fermement le tissu autour du bras. Puis elle prit la lancette.
Bloquer le vaisseau...

D'un geste ferme, elle posa son pouce trois doigts en distalité de l'endroit où elle avait prévu de piquer.
La lancette à l'aplomb du vaisseau...

Elle s'exécuta, posant l'instrument contre la peau et fit un petit signe à Isambre pour lui indiquer de prendre une bonne inspiration. Et doucement, elle laissa la lancette pénétrer la chair avec une grande facilité. Puis d'un geste plus rapide, elle ressortit légèrement la lame, permettant de maintenir la plaie ouverte. Le sang commença à affluer doucement sur le bras, et elle le plaça au dessus de la palette pour y recueillir le liquide. Quand celui-ci atteint la graduation adéquate dans le récipient, elle retira la lancette puis la ligature. Rapprochant les deux lèvres de la plaie, elle la nettoya, appliqua une compresse et fit un pansement. Elle leva les yeux vers sa patiente, affichant un sourire, toute fière de sa première saignée et dit :

Alors ? C'était bien ?
Isambre
Le bruit de choc auprès d’elle la réveilla. Quelque chose lui dit que ce bruit n’augurait rien de bon. La saignée…
Elle ferma les yeux un instant. Cette histoire était longue, très longue… Elle serra de la main droite le drap souillé sur lequel elle reposait. Il y avait quelques jours… non, plus d’une semaine…


Isambre avait ouvert les yeux, un gâteau au cassis sous le nez. Elle était tout à fait dans les vapeurs de ses mauvais rêves et l’odeur de la pâtisserie n’avait rien arrangé. Un haut le cœur l’avait prise brusquement et s’est sur la jeune médecin qu’elle avait rendu l’intégralité de ses boyaux. Expulsée de son lit par un brusque mouvement incontrôlé, elle s’était écroulée sur le tapis souillé et Kindjal avait eu toutes les peines du monde à lui faire réintégrer sa couche.
Kindjal était décidément une infâme cuisinière. La jeune femme s’en doutait, mais la dégustation "palpitante" du remède, l’avait confirmée dans cette idée. Immonde, c’était l’adjectif qui avait traversé les brumes de son esprit à la première bouchée. Il avait pourtant fallu le finir ce fichu médicament. Encore une fois, la « chose » n’était pas passée et Kindjal semblait s’être résignée à laisser son tapis en l’état, avant la fin de la convalescence d’Isambre.
Le soir était venu à petit pas et la nuit était arrivée avec son lot de cauchemars qui pesait lourd sur le crâne douloureux d’Isambre. Toujours le même rêve…


Isambre balaya d’un battement de paupière les réminiscences odieuses de ses rêves et se concentra sur les faits et gestes de Kindjal. Elle fixa avec attention la veine qu’on allait lui sectionner et se résigna, puisqu’il le fallait…
Une petite grimace s’esquissa lorsque la lame pénétra la peau. Elle se sentit couler, couler de son bras au rythme du sang qui s’épanchait, autour de sa chaire. Elle résista à cette envie insidieuse de s’endormir, de laisser aller sa tête contre les plumes de l’oreiller. Les mots de Kindjal l’empêchèrent de céder à cette tentation.


-Bien… je ne sais pas ma chère… tu as déjà essayé toi? Je n’ai pas d’élément de comparaison…
Kindjal
Kindjal se sentit prise au dépourvu, et n'eut pas la présence d'esprit de mentir, répondant simplement en rougissant un peu :
Oh non, en fait... c'était ma première fois...

Elle évita soigneusement le regard d'Isambre, prit la palette encore remplie de sang et bredouilla :
Je vais... je vais jeter ça...

Cherchant à s'échapper rapidement de la chambre, elle tenta un demi-tour si rapide qu'elle se prit les pieds dans le tapis en tentant d'éviter une énorme tâche laissée par le reflux gastro-oesophagien d'Isambre. La palette glissa inexorablement de ses mains en direction de sa patiente. Ses doigts se crispèrent comme elle ferma les yeux pour ne pas voir le massacre.
Quand elle les rouvrit, elle put voir le regard éberlué d'Isambre qui contemplait totalement incrédule la palette remplie de sang qui s'était arrêtée devant son visage. C'était moins une.

Dehors... je vais jeter ça... dehors ! Désolée !
Kindjal
Doucement, Kindjal balayait le sol du dispensaire. Cela commençait à s'avérer nécessaire, et elle se sentait de plus dans une de ses humeurs où le ménage lui semblait une activité saine.
Loin de voir le tas de poussières et autres miettes qui se rassemblaient au sol, elle essayait de remettre le même ordre dans son esprit, entre les différentes idées qui s'y bousculaient comme toujours.

Les mots, les gestes de certains, ces derniers temps... du bon comme du moins bon. Parfois elle se prenait à sourire, juste en pensant à quelques conversations en taverne.
Le silence du dispensaire n'était guère troublé que par les coups de balais, qui semblaient s'être synchronisés avec la respiration calme d'Isambre qui dormait dans sa chambre.

Kindjal termina son ménage et rangea son balai, reprenant sur son bureau le livre de médecine avancée là où elle l'avait arrêté.
Kindjal
Kindjal avait veillé bien tard la veille au soir pour se rendre en cours, mais celui-ci avait été très intéressant et l'on y avait bien mangé, aussi était-elle d'excellente humeur ce matin-là. Elle ouvrit donc ses volets avec grand bruit, décidée à ce que la journée soit menée avec tout autant de dynamisme.

Oh, je vais aller secouer un peu Isambre, ça lui fera les pieds ! songea-t-elle en sortant de sa chambre, louchant vers celle de sa patiente.

Elle s'avança donc d'un pas décidé et poussa la porte en hurlant :

Bonjoooooooour !

Elle s'attendait au minimum à recevoir une botte en pleine tête, et fut bien déçue de l'accueil qu'elle reçut.
Les draps avaient étaient défaits, pliés et posés en ordre sur le lit. La fenêtre entrouverte laissait rentrer une brise glacée. Sur la petite table de chevet, une enveloppe avait été posée délicatement.
Passée la surprise, Kindjal s'approcha pour lire la missive.

Citation:
Kindjal,

Navrée de partir sans t'embrasser, mais je n'ai que trop différé un rendez-vous qu'il m'est impossible de retarder plus longtemps. Comment te remercier de l'hospitalité et des soins que tu m'as offert, mon amie? Je suis pour toujours ta débitrice et je ne reviendrai sous peu afin de te donner de mes nouvelles.

à bientôt,

Isa.

Kindjal s'assit sur le lit, affichant une petite moue.
Oh...
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