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[RP]Au 11 Quartier de la Violette - Dispensaire de Montauban

Kindjal
Kindjal regarda le petit panier que Fantik lui amenait et son sourire s'élargit.

Humm des fraises ! Merci beaucoup Fantik !

Heu... tu travaillais ? Excuse moi tu as quelque chose,là sur la joue...
Cà à l'air d'être de l'encre ...
Tout va bien ?


Kindjal toucha sa joue comme si elle pouvait par ce mouvement vérifier les dires de Fantik. Elle sortit un mouchoir de sa poche et alla le mouiller dans un seau d'eau claire et se frotta la joue énergiquement.

Désolée... je crois bien que je dois manquer un peu de sommeil ces derniers temps...
Fantik37
Kindal avait réussi à effacer la tache.

Je comprends que tu manques de sommeil avec tout ce qu'il y a à faire !
Si je peux t'aider n'hésites pas !
_________________


souriez à la vie et la vie vous sourira
Kindjal
[Quelques jours plus tard]

On frappa à la porte. Kindjal leva le nez de ses courriers et alla ouvrir, se demandant qui cela pouvait bien être. Un jeune garçon dont l'hygiène était plus que douteuse fit danser un pli sous son nez, en criant à tue tête :


Du courrier pour D'moiselle Kindjal ! J'ai du courrier qui vient de loin !

Sans attendre, Kindjal saisit le papier qu'il lui tendait, ne pouvant croire qu'elle recevait enfin une réponse. Mais son optimisme n'eut pas le temps de lui laisser imaginer monts et merveilles. Sur l'enveloppe, elle venait de reconnaitre sa propre écriture. Le pli n'était qu'un retour de sa dernière lettre. Elle interrogea le gamin du regard, qui répondit :

C'est tout parti en cendres, là bas ! Mais j'ai t'nu à vous ramener ça !

Kindjal le saisit par le col, le secouant comme un prunier :

Le couvent a brulé, tu dis ? Un accident ou un incendie criminel ? Quels sont les dommages ? Les nonnes ont-elles été blessées ?

Le gamin répondit en criant :

J'en sais fichtre rien ! J'suis juste venu vous ramener ça, moi ! J'ai marché des jours !

Kindjal se calma, comprenant l'absurdité de sa réaction, et lâcha le gamin.

Je vais te chercher quelque chose pour ta peine. dit-elle en entrant dans le dispensaire.

Elle sortit et lui donna deux miches de pain, une gourde d'eau fraiche et quelques pièces. Le gamin sembla satisfait et déguerpit non sans un malicieux clin d'oeil.

Kindjal referma la porte du dispensaire derrière elle et contempla à nouveau l'enveloppe. Elle s'assit à la table pour la regarder encore, comme si par ce simple exercice elle pouvait en apprendre encore davantage. Mais c'était peine perdue. Si l'incendie avait ravagé les archives du couvent, si la mère supérieure était partie... alors son baptême était impossible à prouver... et personne ne pourrait lui en apprendre davantage sur ses parents. Ses recherches s'arrêtaient ainsi....
Kindjal
Kindjal entendit toquer à la porte et alla ouvrir. Elle regarda à droite, puis à gauche, mais ne vit personne. Une mauvaise farce ? Non vraiment ça n'était pas drôle, elle n'avait pas le temps de jouer à ça en ce moment !! Elle allait fermer sa porte quand elle vit un petit piaf tout maigrichon harnaché d'une lourde missive. Elle fit une petite moue.
Déjà les missives, elle en avait bien assez en ce moment. Une bonne nouvelle, au moins, ça changerait !
En plus, elle avait entendu dire qu'un hibou s'était déjà cogné contre l'enseigne du dispensaire, et voilà que celui-là s'était pris la porte. Elle se dit qu'elle aurait peut-être dû se spécialiser en médecine ornithologique, car elle semblait destinée à avoir plus de patients dotés de plumes que dotés de parole.
Elle ramassa le piaf, lui donna quelques graines et un peu d'eau, et déplia la missive.


Citation:
Que bien vous le veuilliez que d'admettre mon profond este tant respectueux salut!

La présenste missive à pour but de vous remercier, et de vous faire assavoir que gîte enfin j'ai trouvé dans la bonne ville de Fribourg, que ja-ci longtemps vous m'eustes recommandée lors de cette tant mémorable traversée entre les larges côtes du royaume de France et les hautes et blanches falaises du royaume d'Albion. Cy je me permets ja de vous tenir missive, c'est aussi dret pour vous ramentevoir ceste equipée, et me ramener dans vostre bon souvenir.

En attendant le plaisir de vous relire, j'ai quant-ey moi le plaisir de me dire,
Votre dévoué serviteur,

Daevinn d'Arlanda.

Donné en le dix-neuvième jour du mois de juin.


Kindjal se gratta la tête, essayant de déchiffrer ce dialecte peu commun.
Humm Daevinn ?
Elle qui se targuait de ne jamais oublier un nom, elle ne se souvenait vraiment pas de celui là... Elle relut encore, et elle crut comprendre.
... mémorable traversée entre les larges côtes du royaume de France et les hautes et blanches falaises du royaume d'Albion...
Albion ? L'Angleterre ? Mais alors cette traversée ? Celle qui l'avait menée en Angleterre deux ans plus tôt ? Mémorable traversée ? Elle se souvint d'avoir passé la majeure partie du trajet le cou sur le bastingage, avec un marin pour lui tenir les cheveux...

Son visage s'éclaira ! Daevinn ! Daevinn était le nom du marin ! Elle relut encore la lettre avec ce nouvel éclairage. Elle se souvint alors de lui avoir parlé de son périple et de quelques auberges. Il s'était visiblement souvenu de ce qu'elle avait dû dire à l'époque de la ville de Fribourg. Elle n'en avait elle-même qu'un très vague souvenir, mais se dit qu'elle avait sans doute dû être élogieuse pour inciter un marin à rejoindre la terre ferme de façon permanente. Elle prit sa plume et un nouveau parchemin - jetant un coup d'oeil inquiet à la Forêt de Montauban qui diminuait à vue d'oeil et se promettant d'aller replanter des arbres quand toute l'affaire serait finie - et commença à rédiger une réponse.


Citation:
Messire Daevinn,
je suis forte aise que vous ayez trouvé abri dans cette bonne ville de Fribourg. J'espère que vous y serez bien et que mon conseil restera bon.
Comme vous le voyez, j'ai moi même à nouveau déménagé depuis notre dernière rencontre et je suis à présent à Montauban.
Si d'aventure vous passiez dans le Sud Ouest de la France, n'hésitez pas à venir me rendre une petite visite.
Amitiés,

Kindjal


Elle se relut et ajouta :

Citation:
PS : Je vous conseille de venir armé ou sous escorte, les routes ne sont pas très sures par chez nous ces derniers temps.


Elle roula le pli et l'accrocha au petit piaf, se demandant s'il pourrait faire le trajet retour. Mais l'oiseau, bien que d'aspect famélique, avait de l'énergie à revendre. Il s'envola d'un vif coup d'aile, heurta une pierre tombale du cimetière tout proche, et repartit sans un piaillement, même si sa trajectoire était un rien sinueuse.
Andaevinn
Un jeune piaf bien vigoureux et bien nourri survolait dans le ciel noir de la France les forêts de chênes et les larges rivières, les champs bien lignés et les sages villages endormis. Parfois, un nuage égaré accroché tel un voile de nuit au sommet épointé d'une église barrait son chemin, mais toujours vaillant il volait. Le mince parchemin aux coins brulé lui pesait... Ah, si seulement il pouvait faire une pause, et gober une de ces larves dodues qui tant lui plaisaient!

Mais l'heure n'était pas à la flânerie, son maître avait été clair:
vole dret, sans te retourner, et délivre cette missive à Dame Kindjal, avant le jour suivant, et tu sera bien accueilli! Tu reconnaîtra l'enseigne du dispensaire. Va, et vole dret!

Et il volait.

Jusqu'au moment, ou enfin, il vit paraître l'enseigne du dispensaire, dans une rue sombre ou tous ja dormaient. Une petite fissure au plafond l'acceuillit, et il entra dans la maison. Puis voleta jusqu'au bois de la table ou mourrait une chandelle... puis s'installa sur une solive du plafond, bien à l'abri. Il se roula en boule, la tête dans les plumes, les sens tout de même en éveil, et attendit. On est jamais à l'abri d'un chat!

A sa patte, le mot roulé finement lisait:


Citation:
Voyez-moi donc tout ébaudi!

Point encore le soleil ne se fût-il couché derrière le clocher de nostre Dame la cathédrale, que ja, vif comme le vent, mon messager s'en est revenu. Que tant de bon heur et soulas me procura vostre réponse!

Tant de choses j'ai à vous dire depuis ce jour lointain ou sur mon Navire vous embarquâtes, pour gagner le royaume aux trois Lions rampants... Mon nom était donc en vostre remembrance demeuré? De cette noire nuit ou vous souffrîtes le haut mal, du mouvement incessant des vagues autour de la « Nocturne », qui il est vrai fût particulièrement dur a supporter… Avez-vous retrouvé les membres de vostre famille que ja lors vous cherchiez ?

Quant à parler de moi, la « Nocturne » n’est plus. Payé par la Hanse, chargé jusqu'à la bonde de harengs saurs et de cire a chandelles, elle prit la mer sous mon commandement une ultime fois au soir de la Saint-Pierre-ès-Liens dans l’an passé. Nous quittâmes Malmö par une mer d’huile, et les goélands de la baltique semblaient nous souhaiter bonne chance. Mais Dieu nous a abandonné pendant la traversée, et nous heurtâmes un écueil que quelque diable avait en là semé ! Ma belle « Nocturne », drossée sur les rochers de la Poméranie, ma cargaison perdue, mes lettres de passage que sa majesté le bon Roy de Suède et du Danemark m’avait accordées pour faire commerce, elles nourrissent désormais les harengs que nous étions supposés transporter ! Et me voila ruiné.

Une longue errance m’a en Suisse amenée, et la grâce de ses habitants fût de m’accueillir en leur lieu. J’occupe mon temps entre messes en l’église et travaux à la mine, en attendant de réunir assez d’or pour pouvoir découvrir ce beau royaume qu’est vostre Royaume de France. Peut-être Dieu mettra-t-il Montauban sur mon chemin ?

En l’attente de la grâce de vous lire, gente Dame Kindjal, mon plaisir est de me dire,

Votre dévoué serviteur,

Andaevinn d'Arlanda
Kindjal
Kindjal avait dormi un peu en ce début de soirée, contrairement à son habitude. Elle se réveilla quand la lune était déjà haute et se prépara à aller passer la soirée dans le camp à l'extérieur. En entrant dans la grande salle, elle vit qu'elle avait oublié d'éteindre sa chandelle et pesta contre ce gaspillage inutile tout en en allumant une neuve. Elle attrapa une épingle et s'évertuait à refaire son chignon quand elle entendit un roucoulement. Elle leva la tête, l'épingle toujours à la bouche et vit un volatile niché sur la poutre juste au dessus de sa tête.
Elle fit un bond en arrière puis dit à son étrange visiteur :


Mais comment t'es rentré, toi ?

Comme pour lui répondre, l'oiseau déploya ses ailes et vint se poser sur la table ou il commença à picorer la bougie.

Je vois, je vois, tu ne parleras qu'après avoir mangé, c'est ça ?

Elle alla chercher une poignée de graines en cuisine et lui posa sur la table. Après quoi l'oiseau la laissa docilement prendre sa missive. Elle fut bien surprise de trouver déjà une nouvelle lettre d'Andaevinn. Décidément cet oiseau bien que ne payant pas de mine était un coursier d'exception.
Elle lut la lettre en diagonale, fixant son épée à sa ceinture et son bouclier dans son dos. Elle n'avait plus le temps ce soir, elle répondrait demain en rentrant...
Kindjal
Kindjal revint du campement au petit matin. Elle constata qu'elle avait encore oublié d'éteindre sa bougie en partant. Elle remplaça donc à nouveau la chandelle et s'apprêta à aller se coucher quand elle vit la lettre toujours sur la table. Elle la saisit et commença à la lire debout, tout en se débarrassant de son épée et de son bouclier. Elle fronçait les sourcils pour déchiffrer tout ça quand un rai de lumière divine s'abattit sur le parchemin. Tout d'abord troublée par cette intervention, elle se retourna pour regarder son plafond et ne put que constater l'évidence...
Un trou ! Il y avait un trou dans son plafond ! Voilà donc par où le piaf était entré ! Eh bien, voilà qu'elle devait trouver un charpentier maintenant ! Heureusement que les beaux jours étaient là !
Ecartant ce souci pour l'instant, elle s'installa à la table et rédigea sa réponse :


Citation:
Messire Andaevinn,
je suis bien peinée d'apprendre que vous avez eu tant de soucis ! J'aimerais pouvoir vous être d'une aide quelconque mais je ne connais personne en Suisse vers qui je pourrais vous diriger, et je suis moi même dans l'impossibilité de voyager à ma guise ces temps-ci... J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir un jour, même si je doute que cela soit avant longtemps...
Pour ce qui est de ma famille... la piste qui m'a menée en Angleterre était bonne, et j'ai pu retrouver mon frère. Hélas nos retrouvailles n'ont pas duré car il a été emporté par la maladie... Je suis donc revenue en France en suivant des colons, et j'ai atterri à Montauban. Je n'ai plus guère l'âme d'une aventurière et me suis donc établie ici pour l'instant...
Mes parents... je crois bien que je ne les retrouverais plus maintenant... je me demande même si tout cela a encore un sens, après tant d'années...
Bref, si je peux vous être d'une quelconque aide, dites le moi et je ferais mon possible !

Kindjal


La fin de la lettre l'avait mise un peu mal à l'aise. Elle soupira. Inutile de se torturer davantage avec ça... Elle plia sa missive, appâta le piaf avec quelques graines et lui colla à la patte. Elle le laissa s'envoler dans la douce brise matinale et rentra se coucher pour une sieste bien méritée.
Andaevinn
Le vol oblique et doux de la chauve souris... Elle tisse l'obscurité de sa navette noire! Et le velours du ciel se rature et se moire... C'est l'heure ou les troupeaux s'en reviennent de boire, et ou les hommes jouent à pousser le carreau sur la grand'place du village.

Un peu de clarté saigne au cœur des portes closes, au dessus des jardins flotte un souffle de rose. Comme un bouquet, fané peut-être, sur une tombe?

Et tandis que sans bruit, un peuplier balance, son panache de deuil, au dessus de l'église qui dort...

La chauve souris brode un voile de silence...

Se faufilant dans les rues de Montauban, puis sans bruit se pose sur la fissure du plafond. Chance, elle n'est pas encore comblée! Mais que vienne la pluie, et elle serait bonne pour en trouver une autre... Si ce n'est pas ici, peut-être à l'université? Qu'importe, elle verrait. Mordillant le mince rouleau attaché à sa patte postérieure, la chauve souris fit tomber le parchemin sur la table, à côté de la chandelle. L'anneau d'argent qui l'enserrait fit un petit bruit mat en heurtant le bois dur. Cet anneau! Qu'elle idée stupide avait donc piqué son maître de l'avoir mis autour de ce papelard! C'est que ca pesait lourd!

Enfouissant son petit museau dans son poil argenté brillant dans les ombres du plafond, la chauve souris attendit...




Citation:
Ma Dame Kindjal,

Mon cœur se serre tant à l'idée que ce voyage ne fut pour vous que source de chagrins et de d'infini douloir... Que le sort ne s'acharne-t-il pas sur quelqu'un d'autre? Du moins je suis dans l'espérance que votre sort en Montauban n'est pas désagréable, et que vous estes bien logée, accomodée comme il se doit pour une Dame de vostre qualité. Soyez merciée pour votre sollicitude et votre bon vouloir d'aide. Dieu me préserve pour le moment, je ne suis désormais que dans la quête de quelques pièces suffisantes pour me constituer un équipage digne de m'en aller sur les grands chemins de France. Si je puis le long du chemin conduire quelqu'enquête qui puisse vous estre d'une quelqu'oncque utilité, faites me l'assavoir, et si je le puis, tant je ferai.

Si vous me l'acccordez, je souhaiterais vous demander de conserver cet anneau que ma messagère vous aura porté en quelque endroit de vostre demeure ou vous le retrouviez. Il n'est pas en sureté chez moi, ou chaque planche cache un vaurien, un quémand ou quelque vermine tire-laine! Je vous en dirai plus si nos chemins se croisent bientôt.

Puisse cette lettre trouver le chemin de votre maison et ces mots le chemin de votre coeur, pour avoir l'honneur de me dire encore,

Vostre dévoué serviteur

Andaevinn d'Arlanda.
Kindjal
Kindjal rentrait d'une soirée en taverne, euh, d'une dure journée de labeur plutôt et poussa la porte de son dispensaire nonchalamment. Ce soir au moins elle dormirait dans son lit. Elle alluma la bougie et vit qu'une missive se trouvait sur la table, avec un anneau d'argent. Elle considéra un instant l'objet puis se demanda si le piaf était revenu. Elle prit la bougie et la leva au plafond.
Elle eut un mouvement de recul mais ne fit pas tomber sa bougie et étouffa un cri en voyant la chauve-souris en train de nicher tranquillement sur une poutre de son établissement. Elle allait la chasser mais comprit bien vite que c'était là le messager. Elle prit la lettre et la lut, contempla à nouveau avec curiosité l'anneau. Il devait avoir de la valeur aussi alla-t-elle dans sa chambre pour chercher un petit coffret en bois qu'elle cachait sous son lit.
Elle le posa sur la table à côté de la vieille lettre qu'elle avait reçu en retour depuis quelques semaines déjà et les regarda tous les deux. Elle se décida finalement à ouvrir le coffret, et sortit le petit collier qu'il contenait, l'étalant précautionneusement sur la table. Au fond du coffret le petit mot qui avait accompagné cet envoi était encore lisible malgré les années.

Pour ma soeur chérie, je me souviens que tu aimais déjà ce qui brillait. Ton frère qui t'aime, ...

Elle cessa de lire, caressant du bout des doigts le collier, comme s'il eut s'agit du visage d'un être aimé.
Puis ses yeux tombèrent à nouveau sur sa lettre. Elle la prit dans ses mains et la contempla sous tous les angles, comme si quelque message secret pouvait y avoir été écrit si minuscule qu'il aurait pu échapper à son premier examen. Elle l'approcha même de la bougie pour voir si la transparence pouvait lui montrer un mot inscrit avec une quelconque encre magique. Puis, consciente que tout cela était ridicule, elle approcha encore davantage la missive de la flamme, laissant le feu dévorer doucement le papier. Elle ne put s'empêcher de penser au couvent, détruit par les flammes, en voyant l'appétit insatiable de sa bougie.
Quand il ne resta plus que des cendres, elle rangea le collier dans son coffret, y ajouta l'anneau, referma le coffret et alla le replacer dans sa chambre.

Elle relut alors la lettre de son ami et commença à écrire une réponse :


Citation:
Messire Andaevinn,
Je garde précieusement ce que vous m'avez confié. Vous pouvez venir le chercher chez moi à toute heure.
Ne vous faites pas de souci pour moi, le temps sait panser les plaies les plus profondes et il y avait même longtemps que je n'avais repensé à tout cela. Ma vie à Montauban est très agréable et je n'ai aucun regrets d'avoir suivi ce chemin et fais ces choix.
Il est vrai cependant, que si vous vous aventurez en Dauphiné, prévenez-moi car je pourrais y avoir besoin de vos services.
Amitiés,

Kindjal


Elle plia sa missive avec grand soin et se tourna vers le messager. Un petit bruissement d'elle lui répondit et elle se demanda comment on pouvait bien attacher un pli à la patte d'une telle bestiole. Certes ses cheveux étaient attachés et l'animal ne devrait pouvoir s'y accrocher, mais elle n'était que faiblement désireuse de toucher cette boule de poils... Elle fronça les sourcils, posa la missive sur sa table et se dit qu'elle trouverait bien quelque courageux jeune homme pour l'aider dans cette tâche absurde. Elle se rendit donc dans sa chambre et ferma bien la porte derrière elle, non sans avoir vérifié que l'animal était toujours niché au plafond.
Andaevinn
Dès que la porte fut fermée, la chauve souris émergea du bout de la poutre, et plongea en silence sur la table... En quelques secondes, elle eût attrapé la lettre, et s'enfuit à tire d'aile vers le levant...
---fromFR*Deewali*
Le jour se levait sur Montauban quand Deewali entra dans la bourgade. Elle jeta un regard de propriétaire sur les lieux, visitant chaque ruelle comme si elle était un simple touriste. Le village semblait bien animé ce matin, comme on entendait déjà de la musique se répandre dans les rues. Au détour d'un chemin, elle tomba sur le dispensaire qu'on lui avait indiqué. Ainsi c'était ici... Bon, il fallait la jouer fine maintenant, si elle voulait dormir au chaud ce soir. Elle fouilla un instant dans son sac, trouvant rapidement la précieuse missive qui l'amenait en ces lieux. Elle acheva de la défroisser et alla se présenter à la porte du dispensaire.
_________________
Pickpocket Nocive et Jolie de Kindjal
Kindjal
Kindjal venait de sortir de sa chambre et cherchait, un brin effrayé, la moindre trace de l'horrible bestiole. Elle dut se rendre à l'évidence, le monstre avait décampé ! Elle n'aurait qu'à faire appel à un gamin pour porter sa missive. Elle s'approcha de la table et constata alors que la missive elle-même manquait à l'appel. Elle commença à retourner tout sur la table puis sur son bureau quand on toqua à la porte.

J'arrive ! hurla-t-elle, songeant que c'était sans doute Fantik qui passait lui rendre visite en rentrant de sa ronde.

Elle ouvrit la porte et resta nez à nez un instant avec la jeune fille, surprise de voir une nouvelle tête. Elle détailla un instant les traits de son visage pour vérifier qu'elle lui était bien inconnue, mais elle dut se rendre à l'évidence : elle ne l'avait tout bonnement jamais vue !


Je peux vous aider ?
Andaevinn
Sur le faite du toit jouxtant le dispensaire, une corneille mantelée contemplait la scène d'un oeuil curieux.

crôôâ...

Tiens donc... Un visiteur inattendu. La corneille voleta autour de la maison et alla s'installer sur un tas de foin, contemplant la scène de loin...

A manger?

crôôâ...


Ou... autre chose?

Je ne puis décemment poser cette lettre maintenant!
---fromFR*Deewali*
Deewali prit son air le plus affecté possible et dit avec une voix faible, presque tremblante :
Kindjal ? Vous êtes Kindjal, n'est-ce pas ?

N'attendant pas sa réponse, elle lui tendit sa précieuse missive, baissant la tête.

Ah ah, elle a l'air encore plus naïve que ce que je pensais... ça va être facile ! songea Deewali en voyant l'air déjà apitoyé de son interlocutrice.

_________________
Pickpocket Nocive et Jolie de Kindjal
Kindjal
Kindjal prit la missive, de plus en plus surprise. Elle fit signe à la jeune fille d'entrer, déplia le parchemin et commença à lire.
Citation:
Kindjal,
je suppose que tu as su que notre couvent était parti en fumée. Ne t'inquiète pas, il n'y a eu aucun blessé. Cependant l'ensemble des archives a été détruit, et chacune est partie de son côté. Je crains aux vues des circonstances que tes recherches ne puissent se poursuivre, et j'en suis désolée.
Si je t'écris ces lignes, c'est pour te confier cette enfant d'Aristote, prénommée Deewali. Elle est arrivée au couvent peu après ton départ et avec cet accident, elle n'a plus d'endroit où aller. J'ai cru comprendre que tu avais maintenant ta propre maison, et je suis certaine que tu n'as pas oublié l'amour de ton prochain tel que nous te l'avons enseigné.
Affectueusement,
Soeur Marie Elisabeth.


Kindjal sentit une profonde mélancolie l'envahir en lisant ces lignes, car elle avait toujours eu une profonde affection pour la soeur.
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