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[RP] Au pied de la tour Trompette, une venelle...

--Taliesyn.
Un page en livré apparait auprès de la maitresse de cérémonie, visiblement guidé par un garde disparu avant d'apparaitre, il tend un velin scellé par Taliesyn.




Votre Grandeur,

Je tenais à me faire excuser de mon absence auprès de votre table, mais après un moment de réflexion, qui fut modeste, je ne peux sciemment m'asseoir auprès d'une femme qui fut jadis dans la couche de mon père.

Encore que cela, j'aurai pu le supporter, c'est alors peut-être votre haute estime de l'amour que vous vous portez à vous même qui m'en empêche, ou du moins avec quelle rapidité vous êtes prompt à juger les autres, voir cette rapidité à faire la morale autant qu'a me fuir lorsque vous me croisez en ville.

Ainsi, j'épargne à nos deux êtres un moment à la fois pénible et lourd de cérémonie à n'en satisfaire que votre égo. Je ne sais si seul mon prédicat est le bienvenue en votre demeure et préfère garder cette part de mystère pour la prochaine fois où Dieu aura la perversion de nous faire nous croiser de nouveau.

Vous pourrez constater donc qu'à mon tour je vous juge, mais j'aurai au moins pris la politesse de dépasser un a priori quelconque avant de le faire.

Je ne vous salue donc pas, et veuillez souhaiter mes vœux de bonheur à ma soeur et sa nouvelle futur conquête !

Taliesyn de Montfort

Ftn_andenmarv
ftn parcourait la pièce,
il devait bien reconnaître ne pas connaître grand monde, mise à part la maîtresse des lieux, la Princesse et une ou deux personnes rencontrées au hasard des rues ou des tavernes de la ville.

Il faut dire que ses anciennes occupations, dont il était "libéré" lui avait pris beaucoup de ses heures de vie, mais il avait aimé ça, c'était le principal.
Aujourd'hui le baron vivait une nouvelle et ancienne vie à la fois, sans obligation ou presque,
il savait qu'après s'être accordé 3 ou 4 jours il allait se mettre en quête d'une Armée,
car cette voix là il la connait étant un soldat dans l'âme depuis sa prime enfance et jamais elle ne l'a déçue, blessé oui mais c'est le jeu de la guerre qui veut ça, mais déçu non jamais.

L'homme n'était pas souriant par nature, même si aimable,
alors de temps un autre il décrochait un rictus qui se voulait amical
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Taillevent
Une servante allait d'un verre à l'autre, cruche de vin d'Anjou à la main, resservir les convives.
Quant à Taillevent, il apporta lui-même une jatte vide et une seconde cruche remplie d'eau parfumée à la lavande, une longière sur le bras, invitant d'abord sa maîtresse puis les autres à venir se laver les mains.

A peine avait-il fini que le premier service arrivait. Guillaume s'éloigna pour inspecter une dernière fois les plats avant qu'ils ne soient disposés sur la table.
En premier lieu arriva un plateau d’œufs farcis au fromage de brebis, agrémentés de safran, marjolaine, cardamome et clous de girofles broyés, et couchés sur un fin lit de bardes de lard tout juste dorées.
Le deuxième plat était constitué de rissoles en jour de char (petits pâtés à la moelle). La moelle, couchée sur le pâte, était saupoudrée d’œuf dur, de cumin, de sel et de poivre, puis la pâte était repliée en deux et dorée au feu. Taillevent passa une main juste au dessus pour vérifier qu'ils étaient servis bien chauds, et passa enfin au dernier plat, des gros bastons (bâtons au fromage), faits de farine pétrie aux œufs et à la poudre de gingembre dans lesquelles sont glissées de fines tranches de gruyère, et le tout mis entre deux fers.
Assez satisfait, le queux s'en retourna à la tablée.


- Messires et Dames, la mise en bouche est servie. Gros bastons, rissoles en jour de char, et œufs farcis sont à votre menu.

Puis s'inclinant, Guillaume alla s'installer dans un coin de la pièce, entre la porte des serviteurs et la table, en bon douanier des cuisines comtales.
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Guillaume Tirel, dict Taillevent.
"Magit mad ho korf hoc'h ene a chomo pelloc'h e-barzh."

Lien vers le livre de recettes "Le Tranchoir" ICI
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Marzina
Le cuistot ! Elle a entendu le cuistot. Ca, c’est bon signe.
Ruons nous sur l’alcool prestement ! Mais en toute discrétion.
Grand sourire aguicheur au maitre queux.
Donne-moi une bouteille, brave homme !
Elle sautille vers lui, se rapprochant de la source de nourriture comme un chat s’approcherait d’un oisillon particulièrement appétissant. Doucement, pour ne pas l’effrayer. Trop lentement peut-être, parce que la maitresse des lieux apparait. La tête de Marzina se tourne vers elle, tandis que s’agite dans l’air l’unique plume fichée dans ce tricorne élimé qu’on croirait plus vieux qu’elle. Et à raison, puisqu’il l’est. Vieil héritage d’un brigand.
Et patatra. Encore une qui s’intéresse à sa robe. Pour une fois qu’elle sort des vieux trucs de son placard ! Seul le papy ici a l’air normal. Elle pense secrètement à s’en faire un allié. Après tout, pour ne rien gâcher, il sait cuisiner ! Restait à goûter sa prestation, parce qu’elle avait connu un cuistot qui…gast. Le cœur qui se serre encore, au souvenir de l’affreuse tambouille, la blessure est encore trop fraîche. Le vin d’Anjou qu’elle n’aime pas spécialement lui fait soudain très envie. Elle répond donc avec politesse à son hôtesse, espérant qu’en étant sage, elle aurait un verre plein en guise de récompense
.

« A vrai dire, cette robe est un cadeau…un héritage. »

Je m’habille avec les vêtements des morts ! Ambiance ambiance !

« Pour ce qui est des anciennes traditions, mes parents y étaient tous deux très attachés. Ce n'est pas mon cas, j'ai bien assez à faire avec les cours de théologie de Tadeus. »

Elle repensa alors au testament que Chimera lui avait demandé de déterrer, et se demanda si elle avait bien reçu le bâton de druide de son père. A elle, il ne lui avait laissé que Lemerco. Et les "bons soins" de celle qui lui faisait face. Et elle maugrée, à demi-mots :

« Trugarez. Pour le compliment. »

Et enfin elle reçut en main le précieux verre. Les convenances lui devenaient de plus en plus pesantes dernièrement. Elle vida le verre d'un trait, puis se lava nonchalamment les mains quand ce fût son tour. Les yeux sombres s'étaient glissés vers la porte quand celle-ci se referma. Elle aurait juré apercevoir la livrée de Retz. Son frère se serait défilé? Une habitude dernièrement chez les hommes de la famille. Ne restait qu'elle finalement pour faire preuve de courage. Elle s'avance vers Ftn, lui adresse un sourire qui se veut encourageant. Il semble un peu perdu. Elle-même se sent un peu dans la gueule du loup...Elle ne sera pas l'agneau sacrificiel ce soir. Elle redresse son tricorne et prend son bras.

"Cela ne vous dérange pas? D'être mon voisin de table?"

Boucle d'Or prend les choses en main.
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Ftn_andenmarv
l'ambiance est calme et feutré chacun saluant de ça de là, par ici un rire, un éclat de voix amical
ftn n'est pas homme à aimer ça,
et c'est vraiment par respect et pour faire plaisir à la Comtesse qu'il avait accepté.

ftn aperçoit la princesse,
aie aie elle vient par là, aie non pas qu'il ne l'appréciait pas, mais car il allait devoir parler,
ouille elle lui sourit et approche vite, trop vite même

le bonjour Princesse
incline la tête

la princesse est directe

"Cela ne vous dérange pas? D'être mon voisin de table?"

ftn n'en revient pas et essaye de ne rien en faire paraître

me déranger Princesse? je serais le dernier des goujats,
c'est un honneur que vous me faîtes

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Chimera
Inutile effectivement de chercher à séparer blonde et brun de mille lieues. Avec pas plus de six becs à table, les possibilités de barricades de chasteté sont limitées, et rousse a donc affronté sans broncher la jalouse situation dans laquelle, imbécile, elle s'est elle-même fourrée. Voilà donc chacun attablé, son verre tout bien empli à portée de main. Dénéré considère la réponse qui lui est faite. Un héritage, tiens donc. Et la voilà qui appelle les vertus aristotéliciennes à l'époque. Allons, allons, attifée ainsi, Marzina fait aussi chaste vertueuse que Riwan fait honnête altruiste. C'est élégant, mais les valeurs druidiques, sans complexes, auraient collé davantage.

- Parlant d'héritage, il nous faudra nous entretenir très prochainement au sujet de celui que vous savez. Mais l'heure n'y est pas, elle est aux réjouissances de l'occasion. Festoyons...

Sourire, franc. Si, Si. Blondinette bien joviale et rebondissante aura ce soir l'occasion de goûter aux attentions choletaises, et la comtesse endosse sans trop broncher le rôle maternel confié par le père disparu. Buté jusque dans l'au-delà, l'amant couronné ne lui laissait pas le choix, en lui confiant des responsabilités qu'il avait fuies de son vivant. Aurait-il été un père pour Maeve également? Questions dans le vague, condamnées par destin et Ankou voyous à rester sans réponses. La brève rêverie est interrompue par l'entrée d'Ifig, qui pénètre dans la pièce pour venir glisser entre les doigts comtaux un pli bien épais scellé du carmin Montfort. Après s'être excusée pour le moment d'inattention à venir et avoir fait sauter le cachet, Cholet en prend connaissance, forçant dès les premiers mots le vieux masque diplomatique à museler les manifestations de surprise et d'ire mêlées que lui inspirent les phrases. Elle va au bout, néanmoins, accordant au pédant plus d'attention qu'il n'en mérite pourtant. Fort heureusement, elle n'est vis-à-vis de celui là tenue par aucun engagement par procuration.

Tu ne perds rien pour attendre, mon coco.
Car oui, tu vas attendre.
Fauve a appris, comme d'autres plats qui se mangent froids, à ne pas adresser sur le vif les mots venimeux. Il se trouve que tout est bien, car elle n'a en sus aucune envie de sacrifier la tiédeur de son plat à l'urgence de la riposte. Elle repose donc le pli sur la table, adressant un résumé courtois à la tablée.


- Son Altesse le Prince de Montfort ne se joindra malheureusement pas à nous ce soir. Mais malgré cette attristante défection -c'est le cas de le dire- voyons le côté positif des choses, une bouche de moins, c'est une part de plus pour les estomacs gourmands. Si vous le souhaitez Marzina, Taillevent vous fournira un panier empli d'une portion de chaque met pour votre frère, ainsi il pourra partager ce dîner, bien qu'après coup.

Cordialités de Pinocchio sont interrompues par l'intrusion discrète d'un invité surprise bis. S'appuyant sur les genoux de son sauveur, Constance se hisse, culotté, jusque sur la table. Un peton, puis l'autre, insolent, et ronronnant, qui plus est! La comtesse, hôte impeccable, s'offusque de cet écart de conduite, et rouspète:

- Constance! Descends de là! Fissa!
Je suis confuse, il ne fait jamais ça... Perturbé, sûrement, pauvre ami, le monde... Ayant failli finir dans les assiettes de bourguignons affamés, voyons l'affront comme une victoire sur ses craintes.
Allez! Shhh!


Blanc chaussé d'un coup de serviette est chassé, mais c'était sans compter sur les dommages collatéraux à l'expulsion. Félin filou bondit loin du tissus qui l'assaille, sans calculer l'endroit de la réception. Aussi est-il le premier surpris de se trouver les quatre pattes dans le plat de pâtés à la moelle, gras à souhait. Constance est précieux, et, apparemment conscient qu'il a déjà une ardoise bien longue, semble résister à la tentation d'en chiper un. En lieu et place, il choisit de s'écarter du lieu de son méfait, et d'aller réfugier corps chamboulé -et pattes luisantes assorties- sur les genoux de la princesse bretonne.

Elle se lève précipitamment et s'approche à pas vifs de la princesse par le jais velu élue la débarrasser de son fardeau en mode calin-culot. Elle ne rechignerait pas à écoper elle aussi de quelques traces grasses, solidarité coquette oblige, et ce malgré l'inavouable plaisir qu'elle avait eu à voir le chat punir cet affront à la prédominance que Cholet aime avoir dans sa demeure, surtout quand s'y trouve Von Frayner. Plus sincèrement, l'enfant jalouse est muselée, l'hôte humble invoquée, et la nuque du chat maltraitée quand la senestre prend garde à ce que, réticent, matou ne s'agrippe pas au tissus déjà malmené.


- Je suis vraiment navrée, Marzina... Vous me laisserez votre tenue, et je veillerai à ce qu'elle vous soit restituée aussi immaculée qu'à votre arrivée... je ne vous laisse pas ce choix, j'y tiens.

Entre la chemise avinée et la robe tâchée, ils sont à un partout.
Constance, maître des neutralités, je te aime.
Tut, Buchet, à l'aide! Hospitalité, hospitalité.
Les joues roses d'embarras, après avoir demandé à ce qu'on retire de la table les infortunés pâtés et qu'on les débarrasse de l'intrus incongru, elle tente elle aussi de retrouver ses appuis, en lançant, à la tablée:


- La... mise en bouche vous réjouit-elle?

Avec tout ça, elle n'a pas même encore goûté.
Plus tard...

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Judas, incarné par Chimera
Frayner avait accueilli l'annonce du vin avec grand intérêt, tellement d'intérêt d'ailleurs qu'il finit part n'en avoir que pour lui, le temps que tous les invités se congratulent et se servent d'hypocrites sourires. Le minois aux filins noirs se pencha vers la Kermorial, la saluant plus chastement qu'il n'aurait pu le faire avec feue sa soeur. Marie de Kermontfort semblait contre toute attente s'être définitivement invitée au repas et cela conduisit manifestement Judas à s'enfermer dans un silence de plomb, tiraillé entre de vieilles sensations et d'acerbes conclusions. Il avait accusé le mot d'honneur de l'hôte commun d'un léger hochement de tête, rehaussant un peu son hanap plein. Qui ne le resta pas longtemps.

Diantre, que toutes ces simagrées étaient inutiles, tout le monde avait compris que la blonde n'aimait pas la rousse et que son frère moins encore, que la rousse était gardienne possessive d'un brun que son gout pour les blondes devançait. Quant aux autres... Judas ne savait pas bien, quoi qu'intimement persuadé que le double encore vivant de la paire que nous savons le détestait viscéralement, en silence. Qu'importe, le vin apportait toujours d'étranges éclaircissements. Il prit son temps avant de s'asseoir dans le giron de Cholet, piquetant ici et là de la pointe d'un couteau sorti de son ceinturon ce qui ne se trouvait pas touché de la grâce - graisse - de Constance. Taciturne, il avait laissé trainer les yeux sur le spectacle félin baptisant la robe de la discorde. Rousse avait manoeuvré, il en aurait juré.

Accoudé lame en main, le gaucher dénicha un des plus bel oeuf farci dont les éloges stomacales ne pouvaient que tôt ou tard revenir à leur créateur. Judas oeil de velours observa les réactions Marzinesques, se défiant de toute intervention ironique. Difficile. Une coupe, puis deux, voilà qui est mieux. Décoincé, libéré graduellement de son mutisme, Frayner se mit réellement à manger, comme tout vrai mâle Bourguignon savait le faire, au couteau et aux doigts, s'étonnant lui même de son attrait pour les bastons qu'il n'épargna pas. Tant pis pour l'absent, à qui la part belle fut largement volée.

    Note personnelle: Penser à faire venir le Taillevent, lors de la prochaine visite de la Bretagne en sa Bourgogne.

Marzina
Ftn accepta son invitation, et elle lui répondit avec un sourire. Elle s’installa donc à son coté à table, comme convenu.

« Trugarez messire. »

Elle s’installa avec grâce à coté de lui, déposa précautionneusement son chapeau sur son dossier. Les souvenirs, elle s’y accrochait toujours fermement. Ceux de sa mère, ceux de Rowenda, ceux d’Elfyn, et maintenant, ceux de Marie. Elle en portait deux aujourd’hui comme totem. Elle préférait ces morts aux vivants, ne serait-ce que pour des raisons comme celles qu’évoquait la lettre que Chimera venait de résumer. Les vivants sont si décevants. Elle répondit d’une voix rembrunie :

« Je doute que ça lui fasse plaisir, ce serait gâcher. »

Et puis elle se voyait mal ramener le doggy bag à Machecoul. « Tiens César, tatie Chim nous a donné de quoi manger pour ce soir. » Pas le genre de la maison. Pas le genre de la fratrie Montfort.
Elle prend son verre, le vide d’un trait, le remplit à nouveau. Il lui faudra au moins ça, ce soir. Plus cette soirée avançait et moins la blonde pensait pouvoir s’en sortir sans un esclandre. C’était comme ça, elle y était abonnée. Elle observa le chat grimper sur la table, et le fixa. Il ressemblait beaucoup à Attila…Sans soin pendant son sommeil, la pauvre bête avait disparu. Peut-être avait-il été recueilli ? Peut-être était-il mort ? Celui-là semblait bien inoffensif comparé à Attila. Une erreur peut-être, de penser ce genre de chose, car la raclure vint tremper ses pattes dans la nourriture et se réfugier sur ses genoux.

Pourquoi ? Pourquoi ?

La blonde était restée sourde aux excuses de la maitresse des lieux, fixant le chat dans les yeux sans mot dire, en se demandant pourquoi tous ces êtres petits et faibles venaient se réfugier en ses jupons, elle qui était incapable de les protéger. Elle regarde sans mot dire la bête se faire gourmander, puis décoller dans les airs entre des mains gracieuses. La blonde n’affiche aucune émotion, impassible.


- La... mise en bouche vous réjouit-elle?

Elle prend son verre de vin qu’elle venait de remplir, le vide à nouveau au fond de son gosier. Puis avec des mouvements fébriles elle attrape la cruche d’eau, remplit son verre, et le renverse d’un coup sur la robe blanche.

Plic plic plic fait la robe qui goutte au sol.

La blonde lève des yeux anthracite glacés vers Cholet.

« Pas besoin de la nettoyer, c’est fait. »

Le nettoyage selon Marzina : passez tout à grande eau, et le plus rapidement possible. Et comme si de rien n’était, elle attrape un morceau de nourriture entre ses doigts, et le dévore férocement. Et qu’on ne vienne pas lui dire qu’on ne mange pas avec les doigts à Cholet, parce qu’à Machecoul, les chats ne vont pas sur les tables !
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Else
Côté Kermorial, ça avale beaucoup moins. L’estomac diaconal n’est solide que par métaphore, et les prouesses de Taillevent rassasient l’œil avant même d’arriver aux lèvres. Question de tempérament. D’habitudes. D’une certaine conception, discutable, du savoir-se-tenir. De voisinage aussi : l’appétit bourguignon éclipse tous les autres. On doutera seulement que les tensions, palpables ou non, lui restent en travers de la gorge et lui coupent l’appétit : raide par défaut, et prévenue suffisamment à l’avance pour avoir entraîne son réflexe de déglutition, elle est prête à ingurgiter bien plus de couleuvres que ça.

Jusque là, donc, elle s’en tire bien.

Lorsque le chat de la maison a ajouté son grain de sel à la mise en bouche, elle a même failli sourire. Entendons-nous : Elisabeth « la taciturne » Kermorial se serait satisfaite d’une soirée en mer d’huile. Bonne fille, elle aurait même ramé pour que le dîner se déroule sans encombre. Mais quoi ? Faut-il bouder l’événement quand il se présente, pour donner un coup de patte blanche dans le plat, le fétiche et le mille ? Allons donc ! Qui se voit offrir un dîner-spectacle, en profite, réfléchit, et la boucle. Quant à la vision de la robe souillée, une bouchée de rissole en fera passer l’amertume.

Cynique ? Non. Encore que, quelque part, dans un coin très moche, très obscur, et très refoulé, la jumelle jalouse jubile : une tache de gras marque l’imposture. La voici démasquée, la fausse réplique, Marie en chiffons, forcément intolérable puisque plus proche en certains points de sa disparue. La sienne. Ménechme rescapée souffre moins bien les intrusions sur une frontière absente.
Mais tout cela est lointain, enfoui à l’ombre des méandres de l’âme, intouchable, et heureusement intouché. Du côté raisonnable, plus tendre et plus conscient, on ne s’amuse pas de la douleur des autres. Seulement du comique de situation. Voire ! La compassion élisabéthaine est acquise à la blonde de trop : n’aimait-elle pas Marie au point de la porter à même la peau ? Quoi qu’on pense du procédé, le fait est là. Et comme la princesse est femme, le soupçon pesant sur Judas ne la menace pas. Bêtement.

En somme, réjouir n’est pas le mot. Elisabeth économise un regard bienveillant pour le chat qu’on embarque, et qui s’en fiche, pour gratifier la princesse des glaces d’un signe de sympathie.

Puis :


- Taillevent fait merveilles.

Brave, précieux homme, qui offre à Blondie le moyen de ramer. Style croisière.
Ftn_andenmarv
ftn regarde tout ce qui bouge,
en gardant son attention première pour la princesse, s'il n'était pas accoutumé aux mondanités il n'était pas un goujat pour autant, même s'il est vrai qu'avant d'être quelqu'un du monde il était avant tout quelqu'un des champs pas ceux où l'on laisse pousser son maïs ou son blé, mais celui que l'on fait rougir du sang de l'ennemi

ils avancèrent à table et ftn attendit que la Princesse et la Comtesse soit assises pour en faire de même

de quoi allaient ils parler,
du temps? cela allait ennuyer la Princesse et lui encore plus
de Pierre, Paul ou Jacq ftn n'en avait cure
de la politique là pour le coup c'est ftn qui allait s'ennuyer et vite perdre pied
de la famille de la Princesse, non trop grande, donc sans doute pas soudée à tous les niveaux
du Grand Duc, non, joker sur ce coup là

alors il se dit qu'il verrait bien,
les convenances de toute façon voulaient que ce soit la Princesse qui commence.
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Chimera
    [Quand l’habit doit faire le moine]

Ah ouais, d’accord. Pas piquée des verres, princesse étrangère aux us des lavandières emploie ici comme ailleurs des moyens aussi grands qu’inadéquats. Elle en sourirait presque. Presque. Elle a pu remarquer chez Marzina un défaut d’anticipation qui la tutoie. Grande illustration, à l'instant, made in incontinente volontaire.

- Vous voilà trempée. Grandes eaux n’ôtent pas ce genre de taches, voyez ; Venez, vous n’allez pas dîner dans cet état, et vous gouttez sur mes tapis. D’ici peu vous aurez le sentiment d’errer dans les marais de Suscinio si nous n’y faisons rien.

Sans laisser le choix à son hôte, elle glisse sa main sous son bras, l’incite -plus qu'elle ne l'invite- à se lever. Les azurines maitres de céans accrochent en passant celles de la Kermorial:


- Elizabeth, vous qui êtes ici chez vous, je me permets de vous laisser un instant veiller au grain, en vous remerciant. Sourire courtois à la tablée.
Veuillez nous excuser.

Le cadeau est empoisonné, évidemment, mais confiance règne, de ce côté -ouf, et c’est sans doute aucun sur la suite des événements qu’elle entraine l’aspirante wassingue* dans le dédale élégant des couloirs et marches de son antre hospitalier. Dans un silence pesant, bien que guidant presque tendrement, la comtesse rejoint ses appartements, et déniche dans un coffre une robe d’étoffe légère, azurée aux manches brodées d’or. Lissant l'étoffe avec un soin peu commun, elle murmure:

- Passez cela… vous serez au sec. C’est une tenue que j’ai fait faire pour Maeve, lors d’un de ses passages ici. La voix traine, tant ils sont rares, comme pour en retenir le souvenir. Elle… n’en a pas l’usage, aussi prenez, vous y serez au sec. Vous pourrez la conserver, avec les amitiés de Constance.

Cholet vient à la rescousse, après avoir appelé Nolwenn pour les étapes délicates. Accoutumée, néanmoins, aux gestes qui suivent, elle contourne Montfort pour se placer dans son dos. Doigts blancs s’emparent sans menace des lacets avec lesquels plus d’un -ou d'une- aurait pu être étranglé, pour les dénouer dans une pacifique lenteur. Les yeux clos un bref instant visualisent feu en lieu et place de l’or, d’âge similaire, en deuil de l’époux à venir et non du père, similaires dans leur étrangeté, et vouées, presque, à être d’égale familiarité. Dans un cas comme dans l’autre, le terrain est miné de non-dits plombants, aussi fauve décide d’éclaircir sa position. Alors qu’elle délace l’immaculée aux gouttes, tableau charmant dégoulinant, elle glisse donc avec douceur son menton par-dessus l’épaule de la blonde, jusqu’à ce que lèvres tendres côtoient le lobe princier :

- Je me suis promise à cet homme. Et j’espère pour toi que tu n’en savais rien. De ce savoir vous ferez l’usage qui vous convient...

Le souffle s’éloigne, alors que la suivante pénètre dans les appartements comtaux. Cholet n'est pas stratège, et elle se plait -avouons, se plaint souvent aussi- dans son habit d'honnêteté souvent mal associé. Qu'importe, rou(x)blardise au placard, elle joue carte sur table, aussi friande de secret que matou l'est d'un baquet d'eau froide.
C'est dit, comme on dit souvent. Pouvoir réel réside dans le choix que l'on fait de ne pas en user. L'adage a bon dos, et c'est en posant la main dans celui de la jeune héritière qu'elle termine:


- Nolwenn vous assistera. Rejoignez-nous en bas, et passons une belle soirée.

Sur le pas de la porte, elle s’interrompt, mouvement est suffisant pour attirer les yeux zinesques.

- De lui, j’attends peu… mais rappelez-vous, Marzina, que tout n’est pas jeu......ni "je", en bref.

Une fois la jeune blonde en habit filial, place autre sans être moindre, rousse pourrait juger si elle parviendrait à ressentir autre chose que la défiance hurlant par chacun des pores de sa chair.

* Serpillère en langage commun - Nord pas de Calais représente!
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Marzina, incarné par Alix_ann
« Dans le jeu on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège. »
Milan Kundera

Elle est trempée oui, normal pour une sirène, ça ne craint pas l’eau. Enfin celle là si, un peu. Quand il y en a beaucoup. Elle retient une réaction de gamine, un « je m’en fiche que ca parte pas ! Je la garde quand même ! ». Emportée, furieuse, dans toute sa démesure, sa mère était morte du même mal, elle suivait le même chemin tracé par les femmes de la famille avant elle. C’était inscrit dans ses gênes. Elle ravale donc sa fierté, plus obligée qu’autre chose de suivre l’hôte de ces lieux. C’est bon gré mal gré qu’elle se laisse mener jusqu’où la Comtesse le désire, et elle se sent un peu animal de compagnie pour le coup. Ne manquait que la laisse.
Elle aurait pu apprécier le geste, les gestes même. Le quasi maternalisme dont Cholet essayait de faire preuve. Mais voilà, la méthode n’était probablement pas la bonne. La blonde s’offusque qu’on choisisse à sa place, qu’on la traîne malgré elle, qu’on lui donne des vêtements d’occasion, et des conseils qui ressemblaient à s’y méprendre à des menaces voilées. Le tout l’agace, la fait trépigner. Elle aurait pu remarquer l’allusion à la fille absente de cette maison, mais elle était bien trop énervée par le reste pour s’en rendre compte, trop à rebrousse poil pour se rendre compte de tout ce qu’elles auraient pu partager. Cet animal de compagnie là a été battu, tendez-lui la main et il vous mordra, le réflexe est instinctif.
Elle prend une profonde inspiration, se redresse, ayant l’impression d’être déguisée, qu’on voulait la faire entrer dans un rôle comme on la glissait dans cette robe. Tandis que l’hôte l’appelle, qu’elle lui demande de retourner à table, comme une gentille fille, elle ne bouge et annonce avec dureté :


« Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Si les promesses étaient toujours tenues, voyez donc, j’aurais alliance à chaque doigt de cette main là. »

Démission de sa part, de la leur, morts violentes aussi. Les bagues avaient glissé de son doigt si vite pour être remplacées par d’autres. Fous dangereux possessifs, frustrés devenus violeurs, ennemis passionnés devenus meurtriers par amour, quand il ne s’agissait pas d’un veuf pervers inconsolable, les fréquentations de la blonde n’avaient rien d’exemplaire. Ils l’avaient tous transformée petit à petit, façonnée par leur folie et leur passion dévorante, leur violence dévastatrice.

« Vous vous trompez ! C’est un jeu, tout est jeu. Votre vie elle-même est un jeu, quiconque veut jouer peut vous l’enlever par simple caprice ! »

Elle s’est tellement contenue qu’elle finit par vider son sac et lui dire bien plus qu’elle ne pensait lui dire à lui base.

« Vous vous plaisez à me regarder avec vos grands airs, comme si vous valiez mieux que moi ! Mais en quoi êtes-vous différente de moi ? Vous êtes pire Chimera ! Non contente de coucher avec un homme marié, vous voulez vous l’approprier ! Il n’est pas à vous, il est à une autre ! Alors cessez de me faire ces reproches, faites-les lui. Au fond de vous, vous savez très bien qu’il retournera auprès d’elle ! »

Elle attrape la robe souillée et vient en face d’elle, plantant ses prunelles noires et froides dans les siennes.

« Voyez, je suis venue, je vous ai laissé une chance. Vous m’insultez, vous me méprisez ! Finalement, c’est Taliesyn qui a raison. Vous êtes froide. »

Elle descend ensuite les escaliers et retourne dans la salle à pas pressés, attrape son tricorne qu’elle enfonce sans ménagement sur ses boucles blondes. Les yeux noirs furieux parcourent rapidement la table.

« Gout mat* ! Vous savez où me trouver. »

Et elle tourne les talons, quittant la maison avec l’allure de celle qui part en guerre.
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* Bon appétit
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