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[RP] La place du marché

Faustine
Ce que Faustine préférait dans les marchés étaient toutes ces couleurs chatoyantes des tisserands, ces étoffes faites de fils différents. Elle aimait à caresser le velours, à regardez le souffle de l'air passer sur le satin, à s'imaginer dans telle pièce.

Aussi, quant elle arriva sur la place, elle sourit à Colineau, grimpant sur le second barreau d'une échelle posée en démonstration contre un mur et entonna une chanson, en l'honneur de son héros : le tisserand.


Le tisserand dès l'aube se démène
Tout en croisant la trame avec la chaine
Comment dit-il, pourrai-je fuir la gêne ?
Et tipe-tape et tipe-tape
Un fil cassé, du temps perdu
Comment pourrai-je avoir mon dû ?
I roun lan la
En poussant la navette
Le beau temps viendra

Dans sa chaumière ou dans la grande usine
Il a toujours misère pour voisine
Même aux jours gras bien maigre est sa cuisine
Et tipe-tape et tipe-tape
Est-il trop gros, est-il trop fin ?
Et les petits pleurent la faim
I roun lanla
En poussant la navette
Le beau temps viendra

Il peut tisser velours, coton ou laine
Pour le dimanche ou bien pour la semaine
Il a beau faire, il est toujours en peine
Et tipe-tape et tipe-tape
Et couché tard, levé matin
Ourdis la toile ou le satin
I roun lanla
En poussant la navette
Le beau temps viendra

Le tisserand, malgré sa male chance
Sait bien pourtant que le printemps s'avance
Et dans son coeur tressaille une espérance
Et tipe-tape et tipe-tape,
Au dur tapage des métiers
L'esprit voyage volontiers
I roun lanla
En poussant la navette
Le beau temps viendra

Non pour lui seul, mais bien pour tous ses frères
Les meurt-de-faim, les gueux, les pauvres mères
Se lèvera l'aurore qu'il espère
Et tipe-tape et tipe-tape
Il entend bruire la cité
Où l'on travaille en liberté
I roun lanla
En poussant la navette
Le beau temps viendra
Eglantina
Le marché était comme d'habitude vivant et bruyant. Partout l'activité régnait en maître, les charrettes peinaient même, à cette heure-là, à passer entre les badauds et les échoppes.
C'est dans ce brouhaha et cette exaltation ambiante qu'une nouvelle échoppe voyait le jour, celle d'Eglantina. Celle que beaucoup connaissait uniquement comme une patronne de taverne, avait décidé depuis peu de se lancer dans la tissanderie. Sous le soleil ardent elle avait dressé son futur espace de vente. Deux caisses de bois recouvertes d'une drapée, elle profiterait aussi d'un arbre au-dessus de son stand pour y accrocher quelques modèles d'habits. Essuyant son front parsemé de gouttelette de sueur elle regarda autour d'elle : Non loin, on apercevait l'échoppe de Colineau, où déjà pas mal de monde se pressait. Plus proche encore, le commerce de Torlem et ses nombreux vêtements. C'était totalement volontaire de se placer si proche de lui, elle avait dans l'idée de créer une concurrence avec son ami.
Avant d'étaler sa marchandise, Eglantina avait même profité d'une petite ballade pour venir épier l'organisation de l'échoppe du tisserand, elle avait discrètement tâté la qualité de sa laine, observé la finesse du tissage d'un bas et profiter d'un bout de cuir qui traînait pour regarder le tannage. C'était assez évident que le Torlem verrait son petit cirque et que la compétition qu'Eglantina faisait naître serait vue comme un sujet de plaisanterie et de petites boutades.
Dans un sourire satisfait, elle retourna sous l'ombre de l'arbre sous lequel était installé son étal.
Rapidement sur sa table, elle exposa ses matières premières, du chanvre, du lin, très peu de soie, plusieurs pelotes de laine et sur les branches pendantes de l'arbre, quelques jupes, une paire de braie et de nombreux petits travaux en dentelle.

Quand tu fus fin prêt, elle prit sa voix la plus haut perchée et bêla depuis sa place.


Messire, Dame
C'est Eglantina qui vous parle, votre future tisserande
Si vous cherchez de quoi vous habillez,
Pour la vie ou une soirée,
C'est ici que ça se passe !
Froufrou et dentelle
Ourlet et chemisier
C'est ici qu'il faut commander !
Prix du marché ou marchandage accepté !
Braie
Il fallait à Braie des produits de premières nécessités, prenat sa grande besace, vissant un bonnet blanc sur la tête d' Elouan, ils partirent main dans la main au marché laissant Emma et Erick avec Albanne.
Braie fila a travers les échoppes, puis vit Colineau et s'approcha pour le saluer.


Bonjour Colin que nous présente tu?

_________________
Dame Braie de Féternes lieutenant et ambassadrice de Savoie. (ancienne chancelière)

Modimir
Capeblanche avait une nouvelle fois confondu son cornet en cuivre pour mieux ouir avec un eunuque-jombarde.. Il utilisait souvent l'instrument pour se distraire, mais jamais le bon. Il n'entendait ainsi... rien.


Bonzhor Colineau ! 'Mint é qu'i balye ? Comment ? Vous n'auriez point de haine à m'entendre conter une politiqu'action qui n'en serait point maussade ? Bon, et bien j'étais venu vous acheter une charrette, mais puisque vous vendez peu cher et que vous aspirez à un cours théorique d'économie politique, je commencerai ainsi par celui-ci. N'oubliez pas toutefois que "de la théorie à la pratique, il y a de loin et certaines choses ne doivent pas trop sortir des ouvrages d'économie" comme disait en ses grandes heures le baron de Miolans. Ce cours n'est ni de lui ni de moi, mais peut-être peut-on en tirer quelque chose au point de vue théorique.


Aussi, vous vendez assez peu cher. Certaines personnes pensent qu'il est pertinent de vendre à bas prix afin d'aider les autres. Ce long cours que je vais vous conter de mémoire a pour but de vous prouver qu'il n'en est rien et que cela provoque juste un appauvrissement général de toute la population. Mais il vous montrera aussi qu'il existe bien d'autre moyen d'aider efficacement son prochain. Le cours est très long, mais je vais essayer de faire long, puisque vous êtes si avide de connaissances.. mais sachez toutefois que toute personne s'intéressant un peu à l'économie ou ayant une idée sur le sujet se doit de l'entendre.


Tout d'abord quelques généralités : Comprenons qu'il faille faire un choix, soit l'on fait des économies soit l'on augmente ses caractéristiques. Faire les deux en même temps est quasiment impossible. Pour être riche et puissant il faut donc du temps. Pour les personnes qui désirent systématiquement vendre leur production dans la demi-journée, rappelons le temps de passage moyen d'une classe de la population à l'autre à partir du moment de son apparition, si l'on respecte les consignes bien sur. Pour le niveau le paysan : 1 à 2 semaines, pour l'artisan : 3-4 mois environ et pour devenir un notable, comptez bien 1 an à 1 an et demi.


Il faut donc penser à long terme, ne penser qu'à court terme ne peu que rallonger ces durées. Ne pas vendre immédiatement sa production n'est donc pas bien grave. Précisons également que certaines personne on mis beaucoup plus de temps, mais ce sont des personnes qui n'ont pas suivi les recommandations faites. Que ce soit volontaire ou pas, le résultat reste le même : une progression plus lente.


Maintenant que vaut-il mieux avoir pour s'enrichir rapidement : Un marché avec des prix élevés ou un marché avec des prix bas ?


En fait un village est incapable d'écouler l'intégralité de sa production sans l'aide de la mairie, la production étant supérieure aux besoins de la population. La mairie achète donc beaucoup de produits sur le marché, essentiellement du blé et du maïs mais pas uniquement. Au total environ 10% de la production globale est ainsi achetée. Dans l'ensemble, la population vend donc plus de produits qu'elle n'en achète. Et c'est justement cela qui nous permet de nous enrichir car, si l'on achète plus que l'on ne vend, on s'appauvrit. C'est une évidence mais certains ont tendance à l'oublier. Ne soyez pas de ceux-ci Colineau !


Ensuite, tout est affaire de pourcentage : Il est plus intéressant de vendre pour 100 écus et d'acheter pour 90 que de vendre pour 50 écus et d'acheter pour 45. Le pourcentage n'a pas changé mais, le gain final est doublé.


Un marché fort est donc l'assurance d'un enrichissement plus important. Comme l'on vend plus que l'on achète, il faut donc se placer du coté du vendeur et non de l'acheteur, pour permettre à chacun de s'enrichir plus rapidement. Bien sûr, ceci n'est valable que si le marché est équilibré au niveau des prix, les grilles indicatives sont justement là, pour ça.


Maintenant, voici quelques chiffres : nous allons prendre un exemple concret avec le pain. Pourquoi le pain ? C'est un produit de base, accessible à tous et que toutes personnes désireuses de faire des économies consomment. De plus, la production de sa matière première (le blé) n'est pas soumise à des aléas comme les carcasses, cela rend les calculs plus simples.


Voyons ce qu'il se passerait si l'on désirait faire baisser son prix de 15 deniers (0.15 écus).


Pour obtenir ce résultat, nous pouvons agir sur 4 éléments différents : le prix du blé, le prix du bois, le salaire du boulanger et le salaire du meunier. Étudions les cas un par un.


Le prix du blé : plus de 50% de la production est faite par les paysans, ce serait un peu donner d'une main pour prendre de l'autre, il n'y a donc pas grand intérêt puisque ça revient à vouloir faire gagner de l'argent à tout le monde sur le dos des personnes les moins riches. Au final il n'y aura donc que les riches qui en profiteront vraiment. Il vaut donc mieux s'axer sur les autres points.


Le prix du bois : pour obtenir une baisse de 15 deniers sur le prix du pain, il faudrait une baisse de 90 deniers sur le prix du bois : actuellement, un bûcheron expérimenté gagne en moyenne 21 écus (5 stère à 4.20), cela ramènerait sont salaire à 16.50 écus (5 stères à 3.30). Soit, une perte de 4.50 écus par jour, 135 écus par mois, et un salaire à peine plus haut que celui d'un mineur. Alors que cela nécessite beaucoup de force et de préférence l'intelligence qui va avec pour être efficace. Ceci ne me semble pas acceptable.


Le salaire des boulangers : en une journée, le boulanger produit 36 miches de pains. Baisser son prix de 15 deniers provoque donc une perte journalière 5.40 écus, 162 écus sur un mois. Avec une telle baisse de salaire les boulangers ne travailleront plus beaucoup dans leur échoppe, préférant postuler à des offres d'emplois visibles à la mairie. Il y aura donc moins d'offre intéressante pour les paysans puisqu'elles seront prises d'assaut par des personnes à fort charisme qui ne travaillent plus dans leurs échoppes et, un risque de pénurie de pain.


Le salaire des meuniers : les meuniers devraient vendre leur farine 45 deniers moins chers, soit une perte journalière de 4.50 écus, 135 écus par mois. Elle est un peu plus faible que pour les boulangers mais reste conséquente et l'on obtient donc des effets identiques. A ceci il faut ajouter les effets de bords. Les artisans sont les plus gros consommateurs de nourriture comme la viande, le lait et les légumes. Diminuer leur salaire fera qu'ils en consommeront moins. Cela provoquera donc un ralentissement économique. On vendra moins, on sera donc moins riche et l'on évoluera moins vite.


Nous venons de voir que les pertes seraient plutôt importantes, occasionnant de gros sacrifices pour certaines catégories de la population. Mais, qu'y gagnerait un mangeur de pain ? Il gagnerait 0.15 écus par jours, soit 4.50 écus par mois. Au bout de 4 mois, il aura gagné à peine plus que l'équivalent d'une dure journée de labeur à la mine, les artisans et les bûcherons auront perdu eux, plus de 500 écus soit l'équivalent d'une cinquantaine de légumes par exemple. Presque la production d'un champ de légumes sur la même période. C'est donc l'équivalent de la production de plusieurs champs qui ne trouveront plus acquéreur donc, un enrichissement moins rapide.


Bien sur un artisan en particulier, ne travaille pas tous les jours dans son échoppe mais, il faut voir la profession dans son ensemble.


Certain pourrait penser qu'il serait pertinent de partager les pertes entre les meuniers, boulangers et bûcherons. On voit bien que de toute façon le gain est ridicule mais, les pertes restent conséquentes. Les partager n'enlevant pas le fait que la perte est bien la. Lorsque l'on s'engage sur cette voie sans réflexion, on ne comprend généralement pas pourquoi l'on ne gagne pas plus d'argent qu'avant, et l'on a tendance à vouloir continuer à faire baisser les prix pour obtenir l'effet escompté, aggravant en fait, le problème. C'est un cercle vicieux dans lequel il est dangereux de s'aventurer.


Maintenant plaçons-nous dans un autre cas de figure : prenons une personne fort riche et qui n'a pas besoin d'argent et qui décide de produire quand même pour vendre sa production à très bas prix.


On peut penser que l'on aide quelqu'un en vendant à très bas prix. Certes, la personne qui a profité de l'aubaine gagne quelques écus mais, c'est à nouveau se placer du mauvais coté, puisqu'il a été montré qu'il fallait se placer du coté du vendeur et non de l'acheteur pour s'enrichir.


Voici un exemple concret : un maraîcher vend un légume à 7 écus au lieu de 11. La personne qui l'achète gagne donc 4 écus. Mais vu la différence de prix, ils seront certainement nombreux à le vouloir. Celui qui l'obtiendra aura donc certainement un haut charisme donc, probablement pas le plus démuni.


La somme n'est pas négligeable mais, que pourra t-il acheter avec les 4 écus ainsi gagnés ? Mis à part un sac de maïs, il n'y a pas grand chose. Mais à coté de cela, un maraîcher va se retrouver avec un légume à 11 écus qui n'a pas été vendu. Une personne avec un faible charisme certainement, une personne qui aurait certainement bien eu besoin
des 11 écus de cette vente.


On a donc d'un coté, une personne aisée qui a gagné 4 écus et de l'autre, une personne de moindre expérience qui en a perdu 11. Pas terrible comme aide.


Et avec les 11 écus en question, qu'aurait-il pu acheter ? Une bouteille de lait par exemple, ce qui est déjà mieux qu'un sac de maïs. C'est donc un éleveur bovin qui se retrouve lui aussi avec un invendu. Et, comble de l'ironie, cet éleveur c'est peut être la personne qui a acheté le légume à 7 écus, lui occasionnant une perte indirecte de 11 écus.


Ainsi l'on voit bien l'effet boule de neige que l'on obtient avec cette action que l'on voulait altruiste au départ.


Le tout pour vous dire que ce n'est même pas la peine d'y répondre puisque le cours n'en vaut même pas la peine, et vu qu'il y a de loin de la théorie à la pratique (...)


(...) J'aimerai vous acheter une charrette à bas prix, qui profite à un démuni tel que moi, va engendrer de grosses conséquences néfastes pour la ville en boule de neige - vu qu'il y en a sur ce marché et j'en ai vu, me demandant les raisons pour lesquelles elles ne fondaient pas - mais qui serait un bon geste. Aurais-je le droit à un quatrain ?
Colineau
Colineau, tout absorbé qu'il était par la boîte mystérieuse de Lavande, mis un certain temps à réagir à la question de Braie.

Eh bien, voilà ce qu'on peut voir sur mon étal. Toutes sortes de choses faites avec du bois : Sabots, charrettes, manches, échelles... et sur commande, je peux faire d'autres objets encore. Un chapelet vous plairait-il ? Oh, j'oubliais, vous vouliez un lit pour un de vos enfants ! Vous le voudriez de quelle taille à peu près ?

Puis, ce fut au tour de Modimir de surgir. Il se lança dans un tel discours sur l'économie ! Colineau eut bien du mal à tout suivre, un peu surpris de le voir palabrer ainsi sans reprendre son souffle. Il le laissa finir, puis lui répondit.

Modimir, hélas, je n'ai guère le temps de parler politique, ici, du moins pas pour d'aussi longs débats. Mais si vous le désirez, on peut parler de ça ailleurs, où on sera plus tranquilles ? D'autant que j'ai des choses à dire sur l'économie, vous le savez bien.

Sinon, pour votre charrette...


Colineau avait décidé de lui jouer un petit tour. Il prit un air contrit.

Hélas, Modimir, trois fois hélas ! J'en avais une faite juste pour vous, et voilà qu'un client impatient me l'a prise ! Je la lui aurais refusée s'il n'avait pas eu un besoin urgent ! Rassurez vous, il a acheté votre charrette au prix fort ! Il va falloir attendre un certain temps, pour que je vous en fasse une autre !
Braie
Colin répondit à la question de Colin:

Pour mon plus jeune disons qu'il me faut un lit plus grand à barreaux mais à sommier haut pour éviter les désagréments du dos et du chien.
Elouan de son côté observé l'étale juste à sa hauteur touchant doucement les sabots.
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Dame Braie de Féternes lieutenant et ambassadrice de Savoie. (ancienne chancelière)

Modimir
Comment ! Par les saintes bourses du Père Mie de Conduyr ! Vous m'aviez dit que si je me présentay en vostre étalage vous auriez ce jour ma charrette et même un beau quatrin !


Se ressaisissant, il changea d'humeur en la brusque, salua Braie d'un grand coucou, puis, à l'intention de son premier compère :



C'est ce que je viens de vous conter voyez-vous. Ah ! Pauvre de vous ! N'écoutez vous donc point vos aînés ? En mon temps et mes jeunes années...


(...)


... tout ça pour vous dire que c'était mieux avant, comme depuis toujours. L'âge d'or, vraiment. Et notre âge dort, vous savez, comme dirait l'autre trouvère bûcheron.


A qui alors l'avez-vous vendue ?



Tandis même que Modimir allait finir la présente question, il vit passer un jeune homme au visage inconnu - et qu'il manqua de peu d'insulter de fils à papa - suivi de peu d'une charrette neuve magnifique, basse et d'un rouge éclatant. Une silhouette si fine, tel une Prince et ce que Modimir en perdit son latin au profit d'un anglois mauvais.



Little Red Cor(pss)ve(l)tte !


Vous m'avez donc fait cocu pour un homme comme lui, Colin ? Par les bigre semelles de l'Abbé Mol !
Colineau
Oui, oui, dame Braie ! Je vous fais ça aussi vite que possible. Vous souhaitez que je vous l'apporte à votre demeure quand il sera fini ? Je pense pouvoir le terminer dans la semaine ! Pour le prix, on s'arrangera une fois que j'aurais fini le lit, ça si ça vous convient.


Puis, se tournant vers Modimir :

Oui, je vous ai dit ça... mais si vous aviez vu combien le bonhomme a aligné pour l'emporter... Pas moins de trois cent cinquante écus ! Et en effet, c'est bien cet homme qui avance avec classe qui a reçu votre véhicule. Il faut avouer que je l'ai bien réussie, n'est-ce pas ? Voyez cette silhouette ! César lui-même n'eut pas de char plus élégant lors de son triomphe ! Et Bon Dieu, vous avez remarqué le roues ? Pas moins de six rayons chacune ! Et le cerclage des roues, du bon fer de chez Zig ! Le bois provient des scieurs de long de Belley, qui font d'habitude les planches pour les bateaux, c'est dire s'ils connaissent leur travail Il n'y en a pas de plus droites ! Rien à voir avec ces planches exotiques mal équarries importées de la lointaine France, qui ont pour seul mérite de contenir une quantité invraisemblable de termites et autres vermisseaux !

Tout en parlant, il se déplaça sur le coté, vers une des étoffes qui protégeaient un des amas de marchandise qui n'étaient pas sur l'étal.

Comme Dame Braie de Féternes vient de commander un lit... votre charrette devra attendre encore un bon petit mois avant que je la commence ! A moins que vous ne vouliez vous contenter de celle là ?

Il tira sur l'étoffe d'un geste théâtral, dévoilant ainsi d'un seul coup la magnifique charrette qu'il dissimulait. Il avait apporté un soin particulier à tous les détails, et s'il fallait bien avouer qu'elle était moins tape-à-l'oeil que celle qu'ils venaient d'observer, elle y gagnait en robustesse et en capacité de port. Et le fond... sur ce fond de charrette était gravé, en lettres précisément découpées dans le bois, le quatrain qu'il avait composé pour Modimir.


Charrette de Modimir a écrit:
Il est rusé, fiable, et dans ses oraisons
Les gens un peu sensés lui donnent chaque fois raison.
Il a fallu que le Sans Nom prenne sa revanche
En rendant presque sourd Modimir Capeblanche.
Arwenn1
La jeune femme avait laissé les uns et les autres discuter mais le discour de Modimir l'avait un peu laissé perplexe car vivant sur la capitale du temps où elle pouvait travailler à sa boulangerie arwenn avait conclue des accords avec des paysans et des meuniers pour vendre du blé entre 1.50 et 12 écus et ensuite une farine entre 13.50 et 14 écus afin d'offrir du pain à 5.90. alors oui la marge était faible mais c'est en commençant a changer doucement les mentalité qu'on changeait un monde.

Trop fatiguée pour participer au débat pour le moment la jeune femme alla faire un tour au lac avec son fils Adonis.

_________________
Candyce...
Le marché... Cet endroit bruyant mais agréable où tout le monde se retrouvait... Plein d'odeurs se mêlant les unes aux autres...Artisans ventant leurs marchandises, paysans présentant leurs plus belles récoltes...

En cette chaude journée d'été Candyce cherchait parmi tout ce monde l'échoppe de son amie Eglantina... Saluant au passage quelques habitués elle l'aperçu enfin et se faufila jusqu'à elle...

Bonjour mon amie!! C'est toi que je cherchais!!

Elle lui colla une grosse bise qui claque et lui sourit...

Je suis venue te demander, si tu n'as pas encore commencé la cape, de la remplacer par une houppelande.

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Eglantina
Eglantina avait arrangé son stand depuis de nombreuses minutes et elle commençait doucement à être satisfaite de l’esthétique. Pourtant il manquait une chose qui avait son importance à ses yeux, un lieu un peu isolé et protégé ou elle pourrait prendre les mesures des futures clients et où ils auraient la place de faire quelques essayages, à l’abri des regards bien évidemment. Si ses doigts commençaient à être agiles sur son métier à tisser ce n'était pas le cas quand il était question de grands travaux. Il lui fallait demander de l'aide, qui à Annecy était capable de construire une petite structure en bois à moindre coup ? La solution lui apparu comme une évidence.
Mais pas le temps d'agir voilà quelqu'un qui s'approche. Quand Eglantina reconnu Candyce elle l’accueillit avec un grand sourire et mouvement chaleureux de la main. Elle profita aussi pour glisser un clin d’œil à Torlem, de l'autre côté de la rue, histoire de remettre une couche sur la gentille concurrence qu'ils se faisaient.

Candyce ! Approche, approche, bienvenue dans mon humble échoppe !

Elle se pencha par dessus sa table d'exposition pour lui rendre une bise sonnante, puis reprenant son rôle de tisserande en main elle écouta la requête de son amie. Passer d'une cape à une houppelande ? Elle aurait pu être ennuyée... Si elle avait commencé l'ouvrage ! Mais ce n'était pas le cas, avec les petites pénuries de peaux, elle avait tendance à être en retard sur ses commandes.

Il n'y a pas de problème, le tissu que j'avais imaginé est le même. Il me faudra quelques jours par contre...

elle commença à énumérer en comptant sur ses doigts

Il me faudra faire un patron, et puis prendre tes mesures et ensuite les retouches et fatalement l'essayage ! Le moment le plus excitant et angoissant à la fois ... Mais je te rassure d'ici qu'on arrive à cette étape j'aurais trouver un petit coin où on peut faire tout cela tranquillement. Tu restes intéressée ?
Candyce...
Au milieu des tissus chatoyants, Eglantina restait égale à elle même souriante et aimable, tout comme elle l'était à l'abreuvoir...

Elle écouta Eg énumérer les diverses étapes de la fabrication qu'elle connaissait bien pour avoir elle même exercer ce métier... Elle se remémora l'espace d'un instant l'échoppe " du fil en aiguille" qu'elle avait laissé à Périgueux... L'époque où elle allait ramasser les plantes pour en faire des teintures, les écheveaux de laines séchant au soleil... Les clochettes pendu à l'entrée, qui teintaient chaque fois que quelqu'un poussait la porte... Cette échoppe était le seul regret qu'elle avait de sa vie passée.

Elle chassa ses pensées d'un sourire à son amie et répondit gaiement ...

Bien sur que je reste intéressée et plus que jamais!! je suis à ta disposition pour prendre les mesures dont tu as besoin loin des regards bien entendu... Elle rit en se souvenant de la soirée de la veille et fit un clin d'oeil à son amie...

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Eglantina
Pour les essayages je passerais un mot à Colineau pour voir s'il arrive à construire une petite structure en bois.

En disant cela, elle avait scruté l’allée du marché à la recherche de l'échoppe du charpentier. Colineau semblait déjà bien occupé entre Braie et Modimir. Ce n'était pas vraiment le bon moment pour lui demander un service, mais elle tenta quand même d'attirer son attention par quelques grands mouvements de bras. Puis elle tourna à nouveau la tête vers Candyce et lui sourit

Je t'explique mon idée ...

Elle montra à Candyce un espace imaginaire derrière son échoppe. Elles se trouvaient sous un arbre et l'épais feuillage ainsi que les larges branches offraient déjà une certaine intimité

J'imagine un petit espace confiné, peut-être avec des rideaux, voilà... Je vais voir s'il peut me faire des tringles. Mais en tant que femme, tu serais à l'aise de te changer ici ?

La question n'était pas anodine, et malgré le sérieux de son idée Eglantina avait son air amusé des bons jours.
Je monterais la garde devant, ne t'inquiète pas !
Candyce...
Candyce essayer de visualiser les explications d'Eglantina ... Tringles, rideaux, Colin!!... Ce dernier point la perturbait un peu après la soirée en taverne où il avait échafauder des plans afin justement de voir les dames à leurs essayages... elle n'avait pas totalement confiance.

Je vois très bien ce que tu veux dire Eg! ... Hum!... Si ça t'ennuie pas trop j'irais faire les essayages dans une chambre de L'abreuvoir... Se sera surement plus confortable et... Hum!... Plus sur!

Elle lui sourit et ajouta pour expliquer sa demande sans révéler ses craintes...

Tu aura surement fini la houppelande avant que Colin finisse le travail, maintenant qu'il est maire il ne doit surement pas avoir trop de temps avec toutes les choses dont il doit s'occuper...

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Modimir
Modimir en le discours de son compère l'artisan Colineau n'en avait point compris besace mais, au tout du long, il s'en était acquiescé par de vives mouvements d'en-têtes dans le sens qui porte à créer sourire.
Une farce ! Tout un dialogue d'en ce genre-ci pour une farce ! Modimir, ne s'en remettant pas, décida de lui dire d'une intonation mal levée ce qu'il pensait, à quelques mots près, de cette saugrenue histoire.



C'était ainsi une farce ! Ah la maudite farce ! Croyez-moi une telle farce ! Vous rendez le gens fous ! Heureusement que je suis costaud, on a vu bien des Genèvois périr de folie en le nom du Sans Nom pour bien moins ! Ah ! Tout ce dialogue préparé pour une farce destinée à faire souffrir d'attente éternel votre vieil ami que je suis ! Tout un dialogue de ce genre pour une farce !


L'intonation se faisait vieillie, dans des accents et des pointes d'agressivités dramatiques plutôt bien jouée pour l'instant. Modimir aussi aurait pu dire d'en grand bien préparer la réplique.



Ah ! Je ne m'en remet pas, de votre saugrenue histoire !


Capeblanche attendit ainsi de ses traits furieux que les passants s'écartent un peu, puis s'en pencha à l'oreille de Colineau.



En fait, je déteste que cette vieille bique de Madame Traput me vois de bonne humeur, aussi m'en fallait-il vous encolèrer...


Modimir dans ses élans émotifs incertains n'en avait point remarqué un petit détail et n'avait qu'en jusqu'alors adressé à l'outil neuf qu'une moindre attention. Sitôt que son attention s'en revint à des états normaux, il ne put s'empêcher à la lecture du quatrain se bondir, plein d'entrain.



Oh ! On ne m'en avait point menty ! Vous avez donc vraiment écrit un quatrain ! Mmh enfin euh c'est quoi cette histoire de sourd, je simplement un peu d'une oreille, ne l'oublions pas.. Mon cher Colineau ! Encore une fois - là, il faisait référence aux maintes fois où l'artisan lui avait annoncé sa charrette achevée, peu avant qu'il ne l'a vende à un quelqu'autre acheteur - un grand merci pour tout ! Je la rangerai toujours pendue au mur aux côté de ma Cape, enfin d'une de celle-ci, enfin plutôt à côté de.. bref, j'y songerai plus tard !


Modimir déposa tout plein d'écus de la somme qu'il avait un peu préparée pour l'occasion au compte goute non compté de sa bourse, jusqu'à ce que celle-ci soit vide.



Au moins, tu pourra recompter !


Trouvant curieux ce tutoiement passager, il décida sous l'effet bienheureux du moment, de faire un gros câlin d'ami à Colineau, devant toute la foule des jours de marché qui aujourd'hui aussi s'en trouvait présente. Modimir affichait un sourire radieux et figé.
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