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[RP] Pérégrinations de deux Ombre

Du.chene.
Enfoiré, Ganelon
Ganelon, Enfoiré.
Ganelon, Enfoiré
Enfoiré, Ganelon.
Les rôles s'échangent dans l'avantage au combat. De parade en attaque. D'esquive en ruse. De ruse en trahison. De trahison en vengeance.

Et la belle de s'enfuir, la petite dans les bras. Sans que Ganelon ne change d'un iota son attitude. Elle peut fuir. Il n'a que faire d'elle. Il n'a plus besoin de faire pression sur l'Ombre, puisqu'il est en face d'elle. Tout se joue sur le combat. Empoisonnes-tu toujours tes armes, Ombre ? On me dit fourbe quand tu l'es plus encore que quiconque. Alors oui, j'esquive. Agilité et vitesse font ma force, quand puissance et force font ma faiblesse. La précision oscillant de façon aléatoire dans le mouvement du combat.

Mais, voilà que tu ris. Tu ris à une conclusion fausse. Décidément tu ne comprends rien. Où est donc passé ton sens de la déduction ? Ton intelligence ? Ta malignité de renard pervers ? Tu ris, et je ris en même temps. Plus fortement. Plus brièvement aussi. Tu ne comprends pas. Et je t'apporterais des réponses.

Des années. Des années passées à me soigner. A me remettre de cette flèche dans mon épaule, de cette chute bien trop haute, de cette semi noyade dans un torrent trop puissant. Des années. Pour réapprendre à utiliser mon bras. Pour reprendre l'entrainement de l'escrime, et m'améliorer. Des années. Sans jamais te perdre de vue. Sans jamais oublier. Des années. Oui, des années. A fulminer. A élaborer une vengeance pour reconquérir ma fierté piétinée. Des années. Mais c'est le grand jour. Et si la vie n'a pas été le Grand Bal que j'espérais, j'y ai été invité. Et je prendrais le temps de bien y danser. Et de bien t'y faire danser.

D'ailleurs, regarde. Je ne combat pas, je virevolte. Je danse. J'esquive plus que je n'attaque. Oh, je connais ta résistance, mais tu te fatigueras avant moi. Toi, tu t'entêtes quelque peu. Ton souhait étant ma mort. Oh ! tu renierais tes grands principes pour moi ? Ceux qui tu essaient d'enseigner à ta Dame ? Ne pas tuer. Ne pas tuer. N'est-ce pourtant pas ce que tu veux faire à ce moment précis ? Me tuer. D'ailleurs, observe bien. Tu souffles déjà. Tu parles pour gagner du temps. Et dans ma grande bonté, je t'offre des réponses. Pour titiller un peu plus ton envie de meurtre.


A l'Ordre. Ce ne sont que des faibles. C'est à toi que j'en veux.

Ce que prouve à merveille cette attaque à l'épaule, rapidement suivi par une botte personnelle, que tu connais bien. Mais, la fatigue, la peur, la colère peut-être aussi, seront capable de troubler tes réflexes et tes perceptions. Tes souvenirs aussi. J'attaque. Tu pares. Ton habileté n'a pas changé. Malgré tout, j'ai toujours admiré en toi l'escrimeur que tu étais. Sauf que... J'ai l'impression que tu n'as pas beaucoup progressé depuis. Un sourire étire mes lèvres sardoniquement, tandis que je recule à pas lent. Conservant mon équilibre, je pare cette fois-ci tes attaques, te faisant croire que sous l'assaut je recule. Ma sénestre se tend alors dans le vide derrière moi. Et le lancer avec force à tes pieds. L'encrier se renverse, huilant le sol à sa manière, rendant le terrain glissant.

Etais-je traître à l'Ordre, ou bien traître à toi ? Avec toi, aucune erreur n'est possible. Juger, sans savoir. Punir sans essayer de comprendre. Pardonner ? Tu ne m'as jamais appris à pardonner. Non, je ne sais pas pardonner. La faute à qui ? Les coups s'échangent toujours. Les étincelles sortiraient presque des lames échauffées de tant se rencontrer. Les mâchoires se serrent, les muscles sont bandés sous l'effort. Ma lame s'échappe de ma main et tombe au sol, inerte. Mais, mon pied vient percuter ton plexus, tandis que tu tentes de ramener ton épée devant toi. J'ai juste le temps. Juste le temps d'enfoncer ce pied dans ton abdomen, de glisser, et d'effectuer un rouler bouler.

J'ai le corps saturés d'entailles rouges plus ou moins profondes. Le souffle commence à se faire haletant. La sueur ruissèle allègrement, venant flirter avec les plaies ouvertes. Piquant. Je sens. Je sais que le poison ne tardera plus à faire effet. Je te connais. Mon regard farouche croise le tien. Je sais qu'au bout de la ruelle, une femme au bras entaillé, et une enfant regarde par ici. J'ai toujours eu une perception aigue de ce qui m'entoure. Des regards qui pèsent sur moi. Sur nous. Alors je crie. Un cri puissant. De victoire plus que de rage. Juste pour que le vent porte à ses oreilles ce cri. Qu'elle éprouve un instant, un autre instant, la peur. Et à présent, je ris. Et j'attends. Se tourner autour. Voilà qui est alléchant. Je n'ai plus d'armes. Mais tu as mal. Equilibre, équilibre ?
Alaric_
Je rassemble mes esprits...

Son coup puissant m'a coupé le souffle, et à présent, le poids de mes blessures me rattrape... Il est désarmé et c'est ma chance... Mon poison parcoure ses veines. Pour un être humain normal, cela signifie la paralysie d'ici une minute. Mais nous ne parlons pas d'un être humain normal. Nous parlons d'un rôdeur. Chaque jour, il en a pris une dose, chaque jour, il s'est mithridatisé contre mon poison. La concentration de la solution que j'utilise pour ma lame est trop grande. Il succombera au poison, mais il lui reste 30 dernières minutes qui seront cruciales, et cette fois ci, je ne laisserai pas sa mort au hasard.

Je compte bien cette fois ci l'enterrer définitivement.

J'ai mal, et il me sait faible. C'est là ma dernière chance. Car désarmé, il va à présent tenter une attaque de front, me sachant trop lent pour mettre mon épée dans la ligne de mire. J'ai bien vu l'encre au sol, et je sais qu'il va tenter de me mettre à terre. Et pour une fois, j'ai bien l'intention de lui donner raison.

Je lève mon épée, une frappe de taille qu'il esquive sans mal.
Il riposte: coup dans le dos qui vise à me pousser vers la zone glissante.
Mais j'avais justement envie de me mettre à terre, et je feins de tomber dans son piège. A présent, je lâche mon épée.

Il sourit, me voyant faible et désarmé. De plus, j'ai roulé dans le verre de la fenêtre, et mes coupures sont nombreuses. Cependant, il a oublié un détail, et je compte bien faire en sorte qu'il lui soit fatal.

Je suis tombé au sol, car c'est là que se trouvait mon arme.
J'ai lâché mon épée, car elle m'encombrait.

Mon arc...

Et tandis que je roule au sol, ma main gauche agrippe fermement le bois de mon arme, et ma main droite va chercher dans mon carquois une des dernières flèches qui y est restée malgré les évènements de notre combat.

Le temps semble s'immobiliser tandis que je bande l'arc, et que la flèche part. Ce n'est plus l'épaule que je vise, mais bien ton torse.

Par le passé, c'est une flèche qui t'avait fait tombé, quelle ironie que de voir qu'à nouveau, c'est l'arme d'Apollon qui te fait à nouveau chuter. Dans tes yeux, on lit la rage qui augmente. A présent, tel le tigre mourant, tu vas donner tes derniers coups de griffes.

Tu regardes la flèche partir. Elle part sans un bruit et pénètre ta chair, traversant tes muscles, brisant les os de ta cage thoracique. A présent pour toi, nulle échappatoire possible.

A nouveau, tu te prépares à attaquer. J'ai à peine le temps de dégainer une deuxième flèche qui part se ficher non loin de la première. Ton destin se scelle, tandis que ton corps hésite entre mourir par mon poison ou mourir par mes flèches.

Je me relève à présent, tandis que la force quitte tes membres. Je range peu à peu mes armes, méthodiquement, alors que tu restes au centre de la pièce, riant de ton rire si sinistre. Enfin, je me redirige vers toi, l'épée en main cette fois. Je compte t'éviter les souffrances, mais dans ton regard, je sens venir une dernière provocation, et je suis disposé à l'écouter, tandis que je me prépare à te donner ton repos éternel.
Andrea_
Les minutes passent, longues comme des heures. Victoire est calme, la tête contre l'épaule de sa mère, une main caressant une mèche de cheveux chataîns, les billes rondes rivés sur celle qui lui a donné la vie. Et même si la Belle regarde sa fille avec toute la tendresse du monde, son esprit est ailleurs. Dans une pièce sombre. Les yeux Colombiens se ferment pour revoir Alaric, les lames s'entrechoquent, les corps s'affrontent et bientôt le visage d'Alaric s'éclaire. Ganelon n'est plus.

Un cri la sort de sa torpeur. Pas un cri de plainte, d'agonie, de douleurs ni même de combat, un cri victorieux, et si le visage de la Belle se crispe c'est parce que ce n'est pas la voix d'Alaric qui résonne dans sa tête mais bien celle de son ennemi.



    Nooooooooon !



Et la course de reprendre en direction des deux hommes, les yeux embués et la respiration incertaine. Rien n'a changé pourtant, Victoire est toujours là, sa vie importe toujours plus que n'importe quelle autre, mais ce n'est ni la raison ni même le coeur qui parlent, simplement... Simplement...C'est à la fois pire et meilleur que l'Amour.

Ce que voit la Chiasse la laisse sans voix. Remontant la cape de Victoire pour lui cacher les yeux, la Belle observe.
La pièce est dévastée, les vitres brisées, le sol souillé. Et au milieu de tout ce bourrier gît le corps de Ganelon. Le sourire s'esquisse pour laisser place à la stupeur quand Alaric se penche sur lui, épée à la main.



    Alaric...
    Nemo judex in causa sua.
    *




Vous ne pouvez pas le tuer Ombre.
Regardez moi!
Ne le tuez pas. Ne tuez quiconque devant moi, devant Victoire.
Je sais que vous avez déjà tué, je l'accepte, comme vous acceptez mon passé. Mais entre savoir et voir il y a un monde.
Ne tuez pas cet homme quand vous vous battez pour la justice, quand me serinez à longueur de temps que justice ne doit pas être faite soi même.



* Nul ne peut être à la fois juge et parti.

_________________
Alaric_
Je regarde Andrea à présent...

Elle a raison... Ma colère m'aveugle... Et je sais que je suis en train de faire une erreur mais...

Je rengaine mon épée...

Il est temps pour moi de tirer un trait sur cet épisode. Je regarde néanmoins mon ennemi une dernière fois. Il est là, toujours souriant de façon sinistre. Il sait que si je le tue, je lui donnerai raison. Il jubile de voir que je suis bien celui qu'il a prédit que je serai, et ce devant elle...

En partant, je lui répète ces mots qu'à chaque fois, inlassablement, je lui répète après en avoir finis.


Rien n'est vrai...
Tout est permis...


A présent, je m'éloigne, et je sors. Je demande à Andrea d'aller mettre Victoire en sureté, et pendant ce temps là, je retourne au lac... Il est temps de panser mes plaies. Je me déshabille, et je plonge dans l'eau (un peu froide du lac). Je me lave de tout ce qui vient de se passer, et je sais qu'à présent, mon ennemi ne pourra plus nous nuire avant longtemps, et s'il revient, je serai prêt à l'affronter...

J'en profite pour raccommoder et pour laver mes vêtements. Ils empestent la sueur, le sang, ... bref la mort.

Je finis par ne plus ressembler à un combattant barbare, et je redeviens le semblant d'homme civilisé que je m'efforce de créer. Après le lavage, je passe au rasage, que j'effectue avec soin, faisant disparaître cette barbe de trois jours qui s'est dessinée sur mon visage.

J'ai enfin la quiétude, et à présent, je m'apprête enfin à vivre des jours plus heureux. Mon ennemi, s'il survit, me vouera une haine plus grande encore que celle qu'il a actuellement, mais qu'à cela ne tienne.

Parce que je sais qu'il utilisera toujours le mensonge, dans toutes les paroles qu'on m'offrira, je saurai que...
Rien n'est vrai
Parce que je sais qu'il est capable de tout pour m'atteindre, étant prêt aux pires exactions pour commettre ses crimes, je sais que...
Tout est permis.

Ce soir, une nouvelle lune se lève, et cette nuit, je pourrai dormir à nouveau.

Du.chene.
Habitude, je commence à en avoir l'habitude.
Désabusé. Je suis désabusé.

Il s'agit là d'un mythe, de dire que tout va trop vite. Qu'on ne contrôle plus rien. Au contraire... Tout se passe au ralenti. A l'extrême ralenti. Comme si le temps s'arrêtait. Et si le temps se fige, l'Ombre elle bouge toujours. Oui, j'ai fait une erreur. Je n'ai pas vu. Je ne me suis pas souvenu. Mais, est-ce vraiment une erreur ? Ou est-ce finalement la fin que je souhaitais ?

Ces flèches. Encore et toujours ces flèches. A croire que tu ne sais me blesser qu'avec ces fichues flèches. A croire que tu ne peux me tuer qu'avec cette arme. Me tuer ? Tandis que la première flèche s'enfonce en moi, et que la douleur qu'elle apporte se propage déjà dans mon corps, je souris. Je t'applaudirais presque. Tu as mieux visé cette fois. Nouveau choc et nouvelle flèche. Je la vois partir, je visualise tout son trajet. Mais je suis une statue qui attend le choc qui viendrait l'émailler. L'abîmer, la briser, la casser.

A présent, mon corps est agité de soubresaut. Et mon fol esprit s'égare. Je tombe au sol. Mais mes yeux restent grands ouverts. Et je vois l'Ombre s'approcher, épée en main. Ainsi tu bafouerais tes grands principes pour moi ? Oui, un sourire sinistre éclaire mes lèvres. Peut-être était-ce à ça que je voulais parvenir finalement. Te pousser dans tes retranchements. Te pousser à tuer celui que parfois on appelait ton élève, ton partenaire. Au fond, je crois bien que ta haine, ton envie de me tuer sont plus grandes que les miennes. Deux fois que tu m'envoies cette flèche que tu veux, que tu espères mortelle. Souviens-toi, la première fois, j'étais au pied de cette falaise, sans arme autre que mon regard, et que mes mots qui tentaient de te convaincre. Tu t'étais improvisé grande Faucheuse. Tu t'étais fait juge et bourreau.

Alors, un simple sourire étire toujours mes lèvres. M'achever pour assurer ta tranquillité. Quelle douce idée. Tu me couperas la tête, comme meurent les nobles fautifs ? M'achever. Ta conscience n'en souffrira pas. Tu as déjà fait pire. As-tu seulement une conscience Ombre ? Non. tous les membres de cet Ordre, toutes ces Ombres n'ont pas de conscience. Pas de sentiments non plus. J'attends. Vas y, tues-moi. Je retiens mes mots. Seule façon de titiller ta curiosité. De te troubler plus tard. Tu sais que j'avais des choses à dire. Mais je ne les dirais pas. Et tout homme normalement constitué se demanderait toujours ce que j'aurai voulu dire à ce moment là. Mon corps est pris sous l'assaut de soubresauts. Entre douleur et sursaut de vie. Entre souffle de mort et évasion de haine.

Je n'ai pas besoin de plaider ma cause. Douce colombe le faisant pour moi. Et si je survis, je ne manquerais pas de la remercier, un jour. Je n'ai pas besoin de retenir des gémissements de douleur. Le poison endormant mes membres. Il ne reste que ma respiration sifflante, haletée. Douce colombe qui me berce même avec des mots latins, si cher à mon cœur. Douce colombe qui désarme l'Ombre juste avec 5 mots. Ombre qui vient ranimer ma colère quand il tente de conclure ma vie sur cette rengaine sans fin qu'il récite si souvent. Je rirais bien si je le pouvais. Mais... mes os brisés, les flèches, le poison, tout ceci m'en empêche. Je suis incapable de rire, alors je me contente de sourire ironiquement. Un sourire qu'il ne verra pas, puisqu'ils partent déjà.

Alors, en attendant de succomber, de m'endormir, je laisse mes pensées divaguer. Et le nœud du problème est là, Ombre. Tout est vrai. La vie comme la mort. Tout est vrai. Le monde dans lequel tu vis. Ton enveloppe charnelle. Tes voyages. La caresse du vent, et la berceuse de la pleine lune. Le murmure des ruisseaux, et le soleil brillant s'échappant des rires des enfants. Tout est vrai. Et la question se pose alors réellement. Si tout est vrai, est-ce qu'alors, tout est permis ? L'Ordre, une réunion de faibles menteurs.

Parce que je sais que l'Ordre utilisera toujours les mêmes méthodes et que tu ne quitteras jamais l'Ordre. Que le mensonge coule dans tes veines autant que dans les miennes.
Tout est vrai.
Parce que je sais que j'aime me battre, avec persuasion. Et que vivre, c'est gagner en osant et perdre avec classe. Et qu'en mourant ainsi, je vis.
Mais tout est permis.

Tout est permis. L'espoir, comme la haine. La colère et la rancœur comme l'amour et le pardon. Tout est permis. Et chacun choisis les sentiments qui le guide. Chacun se trompe. Parce qu'au fond, peut-être que... Tout est vrai mais rien n'existe. Ce soir, une nouvelle lune se lève, et cette nuit, je m'endors à nouveau. Pour toujours ? Ou pour quelques heures seulement ?
Rien n'est vrai, tout est permis après tout, n'est-ce pas ta devise...
Andrea_
Dire que ce combat n'a été qu'une parenthèse dans notre vie ne serait que pure mensonge.
Aussi vrai que l'on peut sauver la vie d'un plant avec une seule petite averse, aussi vrai qu'il suffit d'une simple entaille au bout d'un doigt pour perdre la vie, Galenon venait de montrer que nous étions vulnérable.
Et même si mon ego s'en remettait sans aucun souci, Alaric semblait avoir plus de mal à digérer l'affront.

Il y aurait un "avant", et un "après".


Je ne saurais dire si les blessures d'Alaric sont superficielles ou profondes, si sa fierté est la plus touchée ou s'il est juste de mauvaise humeur. J'ai pourtant du mal à croire que mon cycle menstruelle puisse avoir une quelconque influence sur lui, pas plus que la lune à vrai dire. Toujours est-il qu'il laisse entre nous se creuser un petit fossé.

Pourtant les questions affluent, je ne voudrais pas laisser la plaie se gangrener, vous comprenez, une relation -même comme la nôtre-, ça s'entretient il parait.

J'ai toujours du mal à trouver les mots adéquates, les bonnes attitudes sans parler du moment "propice" à la discussion.
Mais c'est l'intention qui compte non?

Alors bon, d'accord, je m'y prends encore comme une bleue. Mais c'est MAINTENANT que j'ai envie d'en parler. Ça fait déjà une bonne heure que je m'entortille dans les draps en tentant de trouver le sommeil, parce que ça serait quand même bien d'attendre qu'il se réveille, qu'il fasse jour, que Victoire ne soit ps dans la pièce, qu'il soit habillé, que je sois habillée aussi.
Peut être qu'il serait plus coopératif s'il avait le ventre plein, parce que même moi je sais ça, attaquer un homme au saut du lit, en pleine nuit, avec l'estomac vide, c'est -avouons-le- s'envoyer au casse-pipe.

Mais si la patience coulait dans mes veines, ça se saurait alors...

Alors la Chiasse dépose un baiser sur le front de sa fille, qui même en plein sommeil se met à sourire, puis file hors du lit en prenant soin de la couvrir.
Quatre petits pas feutrés mènent le corps Chiassique couverte d'une chemise légèrement trop grande vers le lit de camps que l'Ombre a préféré à la couche principale. Prenant soin de s'asseoir en tailleur non loin du visage de l'homme, elle l'observe. Oh pas longtemps hein, juste le temps que son index se plante sur l'épaule de la même manière qu'un Pic vert qui chercherait des vers derrière une écorce -le bruit en moins-.



    Ala...Chut c'nest qu'moi!



Quel bon petit soldat toujours en alerte!
A peine les deux premières syllabes prononcées, voilà déjà l'homme en service. Cet homme l'étonnera toujours.



    Il faut qu'on parle.



Oui maintenant, oui j'ai vu l'heure, non il n'y a rien de particulier, oui tout va bien, non je n'ai mal nulle part, oui...
Bon, vous m'écoutez ? Parce que j'ai plein de questions, et il me faut des réponses.

_________________
Escandre
Un cauchemar...

Je ne cesse d'en faire depuis... et ben depuis ce soir là...
Je ne peux pas imaginer Andrea gisant dans son propre sang. Je ne peux pas me dire qu'elle peut perdre la vie à cause de la mienne. Ganelon m'a montré la fragilité de ce que je tente de construire. Je pensais que ma vie avec Andrea serait paisible, il m'a montré que mon passé me rattrapera toujours.

J'ai les yeux fermé, je dors, quand tout à coup, quelque chose frappe mon épaule. J'attrape la dague qui est sous mon oreiller, et je la colle sous la gorge de mon agresseur en me relevant soudain.

Ala...Chut c'nest qu'moi!

Je respire. Elle va me rendre dingue...

Il faut qu'on parle.

Bip bip... Bip bip...

Ah, les gars, vous l'avez reconnu: c'est le détecteur de crises... Les femmes veulent toujours parler la nuit, jamais le jour. C'est plus fun, ça vous fait chier deux fois plus. Et bien sûr, avec ce détecteur, le coeur qui accélère.

En plus, pour une fois, madame donne dans le cliché: Il faut qu'on parle. Je crois que dans l'histoire des intros, il n'y a jamais eu pire.

Quel est le problème?

Et oui messieurs, j'ai un super pouvoir: je n'ai jamais la tête dans le pâté. Je suis opérationnel 7/7, 24/24.

Quel est le problème... Et bien oui, messieurs: quand elle vous dit il faut qu'on parle, c'est qu'il y a un problème... Et là, étant donné l'heure, le fait qu'elle ait pris la peine de se lever, de s'accroupir à mes cotés, et surtout, Qu'elle m'aie réveillé, il doit y avoir une sacré tuile...

Je sais, je lui parle moins. Je sais, je suis moins à ses cotés. Je passe plus de temps à m'inquiéter pour elle, à veiller. Je passe mon temps à faire des rondes, à surveiller les alentours, à vérifier que personne ne nous suit...

J'ai peur...

Peur pour elle, peur de la perdre, et surtout peur d'être responsable de cela. Elle a failli perdre sa vie, sa fille, et tout cela par ma faute. Il est déjà inacceptable de songer qu'il puisse lui arriver le moindre mal. Si en plus ce mal vient par ma faute, je ne sais si j'y survivrai...

Alors il me faut veiller, et rappeler l'Ombre.
Car pour toujours
Rien n'est vrai,
Tout est permis.
Andrea_
Oui mais nan.
En fait c'est pas une "grosse" tuile qu'il a faite. D'ailleurs il n'a rien fait. C'est Elle.
C'est une femme vous comprenez, une femme a des soucis, des dilemmes, des trucs super profonds qui prennent aux tripes. Comme " quelle couleur le ruban aujourd'hui?" vous voyez ce genre de choses.
Sauf que cette fois c'est pire, pire que la couleur du ruban, pire que le choix " robe ou braies?", pire que " viande ou poisson?", ouai, pire que tout ça réuni.

Ça arrive un beau matin, comme une envie d'caguer, pis ça repart plus. Ça empêche de dormir, et le matin, alors que vous regardez votre reflet dans le miroir, c'est encore ça qui revient vous hanter. Alors vous commencez à y penser quand vous avez du temps libre, puis quand vous êtes occupée. Quand vous êtes avec Lui et quand vous êtes seule. Quand vous marchez, quand vous mangez, et quand enfin vous arrivez à trouver le sommeil, cette idée revient inlassablement. Et finalement vous devenez cette pensée, vous ne vivez plus que pour savoir.

Bon j'en rajoute un peu parce que ça ne fait que quelques jours mais... Mais l'idée est là - et c'est le souci, on a compris-.


Passé la dague sous la gorge, qui n'est il faut le dire, pas un passage très agréable, la Belle constate avec un tendre sourire que l'Homme est réceptif. Là où certains seraient grognons, voir même totalement exécrables, Alaric est... disponible. Faut juste lui sortir les vers du nez.

Le museau montre la couche où elle se glisse contre l'homme, puis lui murmure.



    Pourquoi?



Ouaip, c'est vraiment une femme, une femme qui dit un mot, un seul et qui veut dire plein de choses...
Alors Ombre, pourquoi?

_________________
Alaric_
Et voilà...

Elle fait des devinettes à 2 plombes du mat'... Ah mais attendez... Elle s'est glissée sous mes draps? Bon ben ça c'est cool.

Je l'enlace donc, la serrant contre moi et je repose ma tête sur ce qui me sert d'oreiller.

Pourquoi quoi?

Pourquoi... Ca pourrait vouloir dire tout et n'importe quoi:

Pourquoi n'y a t'il pas de fraises dans la recette du pâté de pommes de terres?
Pourquoi les singes n'ont ils pas d'ailes?
Pourquoi les femmes sont incapables de faire une phrase complète à 2 heures du matin?

Ou alors, c'est quelque chose de plus métaphysique:

Pourquoi l'essence de l'homme devrait surpasser son existence?
Pourquoi suis je?
Pourquoi la dichotomie du bien et du mal représente un dilemme tant sur le plan éthique que sur le plan moral?

Ou encore quelque chose sur moi:

Pourquoi vous ne vous êtes pas couché à coté de moi?
Pourquoi vous n'êtes plus aussi... impétueux qu'avant à mon égard?
Pourquoi vous gardez toujours une dague sous votre oreiller?

Et tandis que je dis cela, je caresse son dos... Puis je me rappelle que je dors à même le sol, et plutôt que de lui casser le dos ici, je pense qu'il serait préférable de la remettre dans son lit, et d'en profiter pour m'offrir un bon matelas...

Je la prends donc dans mes bras, lui faisant signe de rester silencieuse, puis je la ramène dans ses draps, et cette fois ci, c'est moi qui me glisse contre elle.

Puis je la regarde en fronçant les sourcils. J'attends toujours une réponse à ma question.
Andrea_
Pourquoi quoi...
Bien joué Alaric, si je me lance dans le cliché avec le merveilleux et si connu " il faut qu'on parle", avouez que vous vous surpassez avec la réponse universelle de l'homme qui n'a pas envie de réfléchir, j'ai nommé le " pourquoi quoi ?".


Et c'est là que l'impensable se produit - effet papouilles oblige-, je suis là, à même le sol, j'ai enfin trouvé les couilles de poser LA question qui me turlupine depuis des jours et des nuits, à deux doigts d'avoir LA réponse-du moins j'en suis persuadée-, et... et mes paupières sont lourdes?
Allo, cervelle pour paupières vous m'entendez? On ne se met pas en veille, ce n'est pas le moment, je répète, ce n'est pas le moment!
Oui mais il fait des papouilles dans l'dos, on peut pas résister aaaaaaahhh



    Hmmm...




Ça, c'est le "hmmm" de quand on s'endort vous voyez, vous pourrez poser n'importe quelle question, aborder n'importe quel sujet, si vous avez déjà eu le petit soubresaut -tout le monde fait ça- de votre compagnon de lit, le Hmmm ne devrait pas tarder. Le corps est "out", complètement alangui sous les caresses qu'elle sent dans son dos. Pourtant le cerveau fonctionne encore, la belle cherche LA réponse au "pourquoi quoi?". LA réponse bien conne pour que le Brun comprenne bien que sa question est débile.
Genre...
Pourquoi les pommes ne poussent pas sur les cerisiers?
Pourquoi les zèbres ont des rayures, ils n'aiment pas les carreaux?

Ouai je tenais à vous rassurer, si la Belle venait à poser une question à l'Ombre, ça ne serait sûrement pas une question métaphysique, l'homme est tellement cultivé qu'il lui pondrait une réponse compliquée, ennuyeuse, et l'obligerait à écouter la réponse jusqu'à la fin. La Chiasse n'est pas suicidaire, enfin pas cette nuit.

Mais...



    Je rêve où vous tentez de me corrompre?



Nan parce que vous croyez quand même pas que je vais avouer que je m'endormais là? Ahahah. Bref, l'Ombre fronce les sourcils et la Chiasse comprend rapidement qu'il n'avait aucunement l'idée de faire des galipettes.
Profitant tout de même de la proximité du Brun, la Belle en profite pour glisser une jambe entre les siennes, main parcourant son flanc, occasion par la même de vérifier s'il y a de nouvelles balafres.
Les azurées se glissent dans le regard de l'homme...



    Vous savez très bien.



Nan mais c'est vrai, vous savez très bien.
_________________
Alaric_
Parce que... Vous savez très bien pourquoi...

Ben ouais, je sais, c'est faible comme réponse. Mais après tout, c'était faible comme question...

Pourquoi veut elle en parler? Surtout à cette heure là? Pourquoi ne ferions nous pas, je sais pas moi... des charades?
Ou alors on se raconte des blagues...

J'ai encore du mal. L'Ombre est revenue mais n'est pas repartie. J'ai de nouveau du mal à être Homme. A exprimer ce que je suis, ce que je ressens.

Dans la tonalité de ma réponse, j'espère qu'elle ressent toute ma gêne. Je détourne le regard, fixant désormais le plafond. Je retire mes mains de son corps, et je les pose sur mon torse.

Elle veut parler de choses sérieuses avec l'Homme, mais je ne peux dévoiler mes faiblesses si facilement. Elle le sait. Elle veut juste que j'admette des raisons inavouables. Elle veut que j'accepte ce que je me suis toujours refusé d'accepter. Oui, je sais, je suis un lâche de refuser mes faiblesses, mais je ne dois pas en avoir. En les niant, je les repousse. Je ne suis pas faible, et donc personne ne pouvait m'atteindre.

Mais elle veut m'atteindre, et c'est son droit. Elle y arrive très bien la plupart du temps, mais là nous parlons de choses qui m'atteignent trop.

Tout à coup une pensée m'effleure... Elle n'est pas heureuse avec moi...

Elle a vu ce que j'étais: un tueur, professionnel de surcroît, un marchand de mort, une bête immonde. Elle se rend compte de la vie de secrets que je lui offre. Elle s'aperçoit que je ne peux pas être sauvé, et qu'à jamais il perdurera en moi une part d'Ombre.

Elle a vu que cette part d'Ombre était source d'ennuis, faisant de sa fille un sacrifice acceptable, faisant d'elle même un appât intéressant... J'ai joué avec les gens, comme s'ils étaient mes poupées. Peut être songe t'elle à présent à ne plus vouloir que je la touche... L’écœurement arrive peut être...

Moi même, j'ai honte de ce que j'ai été. Le paradoxe entre l'Ombre, calculatrice, froide, insensible, et l'Homme, amoureux, apeurés, est très grand. En moi, il existe un ravin, avec un pont pour le traverser. Les deux rives sont radicalement opposées, avec d'un coté un milieu désertique, vide, et de l'autre une jungle, belle mais dangereuse. J'ai le choix entre l'un et l'autre, et j'ai l'impression d'être lunatique: ou tout l'un, ou tout l'autre.

Je ne peux pas me résigner à un seul coté. L'Ombre en moi est présente à jamais, même si je me préfère Homme.

Est cela qu'elle attend que je dise? Je ne parle pas beaucoup... Du moins, je l'espère. Ceux qui parlent beaucoup montrent généralement une culture qu'ils n'ont pas. J'aimerais avoir une culture.

Je sais que tu veux parler, Colombe.
Alors la parole est à toi...
Andrea_
C'est la première chose qui m'a attirée chez Alaric. D'ailleurs à l'époque il se faisait appeler Erial, et c'est parce qu'il changeait souvent de nom que je me contentais de l'appeler Ombre. Donc oui, c'est ce qui m'a intrigué chez Lui. Quand enfin il a fait entendre sa voix, il ne répondait jamais aux questions, même les plus anodines.
Alors pourquoi, alors qu'il évite soigneusement de répondre à la dernière en date, j'ai soudain l'envie de lui taper dessus? De piquer l'oreiller qu'il a sous la tête et de l'étouffer avec ? Et ce genou qui est en visite dans le coin et qui ne demande qu'à rencontrer son service trois pièces... Je me demande si c'est toute cette violence qui cohabite dans mon petit corps qui l'a intrigué chez moi...

Depuis l'histoire, l'enlèvement de Victoire et la rencontre avec Ganelon, je ne me suis pas une seule fois dit que tout pouvait être de la faute d'Alaric. Pas une seule fois j'ai eu envie de lui tordre le cou de s'être servi de ma fille comme appât, puis de moi, pour les mêmes raisons. Je n'ai pas une seule fois remis en question mon jugement pour Alaric.

Je veux juste comprendre. Je veux savoir POURQUOI Ombre, qui se bat pour que justice soit juste -hahin-, a tout d'un coup revu ses principes face à Ganelon.

J'ai bien mon idée sur la question, j'veux dire j'ai quand même eu le temps d'y penser hein.
Perso, je pense que le Brun là, il fait des grands discours sur le bien et le mal, sur la justice et tout un tas de trucs qui me dépassent totalement, uniquement pour se repentir. Je pense qu'il est pas si "blanc" que ça, dans l'histoire et que ça l'fait bien chier que je sois revenue sur mes pas lors de la fameuse "attaque", parce que sinon, il aurait pris un malin plaisir à le tuer le Ganelon. Le tuer, parce qu'il aime ça et qu'au final, ça l'embête de m'avoir pris le choux sur tout ça alors que... alors qu'il est comme moi.

Vous me suivez?


Et à ceux qui se diraient : "elle est folle?!", ou " elle comprend rien!", je répondrais " j'ai des preuves".
Et ouai, j'ai des preuves.
- Il m'a toujours dit qu'il n'avait pas idée de qui ça pouvait être. Pourtant il n'a pas été surprise outre mesure, un simple, "toi".
- Il s'est servi de nous comme appât, comme ça il s'est dit qu'il aurait une bonne raison de le trucider.
- Il m'a fait promettre au moins vingt fois de ne pas m'en mêler : peur que je le bute avant lui ?
- Il a TOUT FAIT pour me rassurer : il connaissait déjà l'issue.
- Depuis que je sais ce qu'il est -un tueur compulsif-, il s'éloigne, je ne lui sers plus à rien.

Alors? Ça calme hein ?!
Moi aussi.
Mais j'ai eu le temps d'y penser, et si je lui fais des misères depuis des jours, c'est parce qu'il abuse. Qu'il joue avec sentiments. Qu'il joue avec moi. Je ne suis qu'une distraction, ne m'en déplaise.

Forte de son éloignement et de sa dernière parole comme preuve ultime, la Belle joint son regard à celui du Brun dans la contemplation du plafond.




    Oui je sais...
    Ce qui me gène Ombre, ce n'est pas "ça", puisqu'au fond j'le savais, mais que vous m'ayez laissé penser que.



C'est vrai, c'est pas qu'vous soyez un tueur aux réactions primitives qui me gène, simplement que vous m'ayez menti. Un léger soupir et la corps se tourne pour fixer la poignée de la porte.


    Je pense qu'il serait plus sage que nous dormions, nous avons de la route, à moins que la nouvelle lune de cette nuit ne sonne votre ultime départ ?



L'avantage c'est que maintenant je sais à quoi m'en tenir. Il m'a menti, depuis le début, il n'est qu'un tueur, je n'ai été que son appât.
Alors Ombre, maintenant que je sais que je n'ai été qu'une distraction, que vous n'allez plus pouvoir m'endormir avec vos belles paroles, vous allez partir?


Les femmes sont compliquées, elles pensent savoir et s'enfoncent dans l'incompréhension.

_________________
Alaric_
Je fixe toujours le plafond... et pendant que je fais cela, je sais qu'elle m'écoute, alors je commence mon récit: elle mérite de savoir.

Il y a bien longtemps, alors que je venais d'entrer dans l'ordre, je fus envoyé en Grèce. Là, je fis la connaissance d'un garçon, du même âge que moi. Il était jeune, impétueux, et orgueilleux. Nous apprîmes ensemble le métier de rôdeur. Nous nous complétions. J'étais meilleur en lames, il maitrisait la ruse, et savait faire naitre la peur chez ses ennemis.

En Grandissant, et avec notre culture grandissante, notre philosophie évolua. J'étais admirateur des préceptes de l'ordre, mais lui considérait que l'Ordre était insuffisant, hésitant à faire ce qu'il appelait la Justice, principe qui selon lui méritait tout les sacrifices. J'étais plus sceptique à ce sujet. Avant que l'Ordre nous donne nos mentors, nous nous disputâmes. Nos philosophies divergeaient trop. Il disait commencer à comprendre en quoi l'Ordre était faible, et insuffisant. L'Ordre apprit cela, et il me tint pour responsable de cela, disant que je l'avais dénoncé.

L'Ordre lui offrit un procès. Je fus appelé comme témoin. Je devinais que celui qui fut mon ami était trop dangereux pour qu'on lui offrit le savoir de l'ordre. Je choisis donc de dire la vérité: sa philosophie, ses projets...

C'est depuis ce jour que nous sommes ennemis. Il prit même le nom de Ganelon, le paladin félon: dans la légende, Ganelon est celui qui dénonce l'injustice de l'amour de Charlemagne envers Roland, et c'est Ganelon qui tend à rétablir la Justice en faisant tuer Roland.

Il fut banni de l'Ordre, et pour ma part, on me donna un mentor. Je poursuivais mon entrainement. Un jour, nous fûmes rappelé chez les Nizârites. En arrivant à Masyaf, nous trouvâmes l'Ordre en sang. Tout le monde avait été tué. Dans la Forteresse, le conseil des anciens avait disparu. Mon maître parti vers la grande tour, où se trouvait le vieux sur la Montagne, grand maître de notre ordre, et il me chargeait de trouver des survivants.

Arrivé dans la cours de la Forteresse, à l'endroit même où j'avais prêté serment, je le vis face à moi. Il m'attendait. Nous commençames notre premier affrontement. A la fin, le désarmant, je m'aperçus que je ne pouvais le tuer... Il se mit à rire de cette faiblesse. Voyant que mon maître arrivait, il pris la fuite, me jurant de me retrouver...

A lui seul, cet homme avait réussi à anéantir la défense de la citadelle, et à vaincre la garde... Il était devenu l'Homme le plus dangereux du Moyen Orient...

Je passerai sur le nombre de fois où nous nous sommes affronté, et où je n'ai pas pu le tuer... La dernière fois où je l'ai vu, c'était non loin d'un village nommé Bairols. Il cherchait à m'atteindre, et avait tué pour cela une femme que j'avais aimé alors que j'avais 18 ans. La jeunesse l'emportant sur la sagesse, j'avais choisi de voir ce qu'il en coutait de lier cette vie à la mienne...

Je le poursuivis jusqu'au lieu connu comme le Ravin de Saint Martin: en bas de pentes escarpés coulait une rivière chaotique. Aveuglé par ma tristesse, je décochais une flèche qui atteignait son épaule. La dernière vision que j'eus était celle de cet homme en train de s'enfoncer dans les eaux, ma flèche dans son épaule...

Voilà pourquoi j'ai songé à le tuer. Il avait tué celle qui était la plus proche de moi à cette époque, et maintenant que je vous ai vous, je suis certain que son projet aurait été de faire de même...

La seule chose qu'il ne peut faire, c'est tuer un enfant. Victoire était réellement saine et sauve avec lui. En revanche, quand j'ai reconnu son visage, j'ai compris qu'il serait prêt à vous tuer sans hésiter...

Je ne vous demande pas de me pardonner. Je veux seulement que vous comprenniez ce qui m'a poussé à agir... J'ai toujours respecté mes principes, ne tuant jamais par choix, mais par obligation. J'ai failli le faire une seule fois, et vous êtes celle qui m'en a empêché...


Je me lève... Je sais qu'à présent, je ne trouverai pas le sommeil. Avant de partir, je lui dis que je la verrai demain, pour la rassurer: je ne compte pas fuir. Mais elle reste sans parler. Je ne sais si elle considère mes paroles comme de fausses excuses, ou si elle est troublée par ce que je viens d'avouer.

Je sors, mais par la fenêtre. Je vais m'asseoir sur le toit, regardant vers la Lune, songeant à ce passé qui m'a si souvent fait peur... En reparler a réveillé en moi une douleur que je croyais cicatrisée à jamais...

Et quelque chose en moi sait qu'il est toujours en vie, et que cette histoire n'est pas terminée...
Andrea_
    I wish I could do better by you,
    Cos that's what you deserve.
    You sacrifice so much of your life,
    In order for this to work.
    *



Je n'ai pas compris tout de suite le sens de ses paroles. Je crois que j'étais aveuglée par ma propre peine, aveuglée par son départ, aveuglée par la peur de le perdre.
J'ai compris ni ses mots,ni le fait qu'enfin il m'ouvre un pan de son histoire, ni qu'il avouait à demi mot son amour pour moi. Je n'ai pas compris qu'il me laisse en plein désarroi, alors que j'avais seulement besoin de sentir son souffle contre ma peau.

Chaque pas qu'il fait en s'éloignant de moi, chacun de mes regards qu'il fuit, chaque question laissée sans réponse, chaque nuit qu'il passe dans un autre lit que le mien, chaque instant loin de moi est un véritable abandon. Notre relation est basée sur un mensonge. Notre relation est basée sur le fait que j'étais sa mission, il devait me sortir de mon pétrin et partir. Sauf que je n'en ai ni la force, ni l'envie. Alaric n'est plus seulement un "sauveur", il n'est plus celui qui m'a redonné goût à la vie, il est l'essence même de ma vie.

Le souci avec deux êtres si différents, c'est justement qu'ils sont différents -profond non?-.
Madame, quand elle a peur de perdre, devient une glu, une glu qui renie ses préceptes, sa nature profonde pour devenir une pauvre petite chose emplie de doute. Une petite chose qui a besoin de réponses, et qui aimerait les avoir sans poser de question. Une femme quoi.

Monsieur, quand il a peur, s'éloigne, se raccroche à ses principes, redevient lui à part entière, médite sur lui même et s'éloigne. Une Ombre quoi.

La tension monte, pour la première fois entre ces deux là.
Monsieur pense que Madame comprend et continue son petit bonhomme de chemin d'homme en plein introspection en mode " je lui ai fait du mal, blablabla" , pendant que Madame se monte le bourrichon " il l'a aimé plus que moi, elle lui manque".

Du coup à un moment, fallait que ça clash.

Monsieur se pointe en taverne, Madame l'ignore.
Monsieur tape la discut' aux autochtones, Madamereste silencieuse. En plus y a une donzelle que la Chiasse ne peut pas blairer qui s'interesse à lui, le pompom.

Monsieur préfère sortir prendre l'air. Madame va se venger sur le mur de la taverne voisine.

Monsieur entre. Madame attend.
Monsieur discute, se livre, s'approche, prononce les mots tant espérés. Madame écoute, colle sa joue à cette main qui s'avance doucement. La discussion de la veille trouve sa juste place dans la tête Colombienne, les phrases s'embriquent, les langues se dénouent, les esprits s'apaisent.
Et les corps s'allanguissent...

Avec Alaric j'ai un projet qui me tient à coeur, celui de ne pas en faire. Les gens font leurs vies, ça fourmille dans tous les coins, ça fornique, ça s'fait des grandes déclarations, des promesses que personne ne tiendra. Et le monde... Le monde lui, il fout rien à part tourner, tourner, tourner encore mécaniquement. Alors avec Alaric, j'ai envie d'prendre mes lubies, mes rêves et d'envoyer chier le monde,de m'casser loin de ces pantins pour juste vivre.

Une faille est ouverte...
Rester en sachant que je suis sa faiblesse, ou partir pour qu'il reste lui...


Tout est simple avec lui, il n'y a jamais de cri. Jamais de mot plus haut que l'autre, de gestes déplacés. Le calme et la tempête. Deux compléments... Il faut du temps à l'Ombre pour parler mais je vais vous livrer un secret... On est rarement déçu.

Quand les hommes suivent la vérité aveuglément, rappelle toi...
Quand la morale ou la loi bâillonne l'esprit des hommes, rappelle toi...
Quand seule la voix des tyrans se fait entendre, quand la vérité est une chose imposée,souviens-toi...
Quand les faibles sont oppressé, que les justes sont calomniés, souviens toi...

Il n'existe aucune vérité objective en dehors de nos perceptions,
Rien n'est vrai,
Tout est permis.








* City and Colour,The girl
En gros :
J'aimerais devenir meilleure à votre contact
Parce que vous le méritez,
Vous sacrifiez tellement de votre vie
Juste pour que tout fonctionne.

_________________
Alaric_
Et nous revoilà sur les routes...

Madame prend ses aises, je m'occupe comme je sais bien le faire, tandis que les deux enfants font mumuse dans la charette. Et oui, j'ai bien dit deux. On en a gagné une en route. Laissez moi vous dire que c'est un vrai bonheur.

Anna est une jeune fille pleine de vie, qui souhaite voyager jusqu'à son bel... "n'amoureux"...

Je ne sais pas si Andrea a insisté pour l'avoir à nos cotés pour me punir ou pour s'amuser avec moi...Oui, j'ai bien dit me punir, car la jeune fille a pris cette belle habitude qui consiste à -accrochez vous bien- me faire la bise!

Oui, mesdames mesdemoiselles messieurs, on peut faire des bisous mignons tout pleins à l'Ombre... Bientôt, je me prostituerai en Dindon, en ourson mignon tout plein, je donnerai des sucreries aux pitits nenfants, en faisant oh oh oh...

Nous arrivons à Angoulême... Et à présent, j'ai repris l'habitude de dormir auprès de ma belle. On peut presque croire qu'on est un couple marié, avec deux enfants... Et pire que ça, on peut presque croire que nous sommes heureux...

Et l'illusion est tellement poignante que même moi je commence à y croire. Je commence à être persuadé que ça peut marcher, qu'après tout, il n'y a pas de raisons...

En chemin, pendant que les gamines... Les mioches... les morveux... enfin les enfants quoi.... dorment, je continue de donner des leçons à Andrea. Les dagues de lancer commencent à être un sujet maitrisé par mon élève, et nous avons commencé le combat sans armes, qui semble primordial pour se défendre à tout moment.

J'ai du mal à l'admettre, mais elle progresse vite. Son corps s'assouplit (et croyez bien que le soir venu, sous les draps, ça se ressent). Ses coups sont encore faible, et elle s'arrête tout les quart d'heure parce que, je cite "ça fait mal...". Cependant, sa rapidité et son agilité me laissent croire qu'elle peut devenir une bonne combattante.

Comment apprendre à une femme à combattre à mains nues? C'est très simple:Le premier jour, demandez lui de vous mettre un coup de poing sur le nez.

Elle commence par vous rire ... au nez, justement. Insistez un peu. Elle va amorcer son poing, et l'envoyez. Parez l'attaque aisément, puis insistez: demandez lui de ne pas faire semblant, et de vous mettre un coup de poing sur le nez. Elle va recommencer, et vous parerez encore...

Au bout d'une bonne heure, elle va en avoir marre. Elle va donc passer à des mouvements plus complexes. Parez les encore et encore...

Peu à peu, une danse va commencer. Au bout d'un moment, elle en aura marre. Arrêtez seulement quand ça lui fait vraiment mal.

le deuxième jour: demandez lui de vous mettre un coup de pied dans la jambe. Croyez moi, après les douleurs de la veille, elle ne se fera pas prier. Parez l'attaque, et reprenez la même danse que la veille. N'arrêtez que lorsqu'elle a mal.

Le troisième jour, demandez lui de vous mettre un coup de poing sur le nez, ou un coup de pied dans la jambe. La danse reprend de plus belle. Parez toutes les attaques encore une fois. Cette fois ci, si elle est pas trop cruche, elle va commencer à être plus vive, meilleurs.

Pendant une semaine, répétez ce dernier exercice. Elle finira par vous toucher.

Lorsqu'elle vous a touché, demandez lui de recommencer. Elle attaquera en premier, mais cette fois ci, au lieu de ne faire que parer, commencez à riposter. Elle va gueuler un bon coup, puis elle va vouloir vous faire mal. Parez à nouveau, et ripostez. La danse reprend de plus belle, mais cette fois ci, elle devient plus proche des combats réels.

Bien sûr, pendant tout cela, n'hésitez pas à donner des conseils sur les parades, sur les enchainements, et sur la position des mains et des pieds. Cependant, elle trouvera souvent d'elle même les positions les moins fatigantes, les attaques les plus dignes d'intérêts.

Dans l'absolu, pour que votre élève devienne une combattante aguerrie, il faudrait bien 4 mois minimum de ce genre d'entrainement, à supposer que vous pratiquez tout les jours. Pour Andrea, nous n'en sommes qu'à une semaine, et la pauvre en a marre, car nous venons d'attaquer la face où je riposte... Bref, il lui reste du chemin à parcourir, et pour la première fois, je l'ai giflée (gentiment, hein...). Elle veut prendre sa revanche, et je n'attends que cela...
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