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[RP] Chacun a Père et Mère...

Zelgius
... mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère.*

Début de Mai 1461, Saint-Aignan, Berry. En taverne.

J'ai plus de nouvelles de mon frère.
Depuis quand ?
Longtemps...
Il était où aux dernières nouvelles ?
Embrun.
Allons le chercher !

Voilà comment le voyage de l'extravagant couple avait été organisé. Le frère de la Rousse du Brun ne donnait plus de nouvelles depuis quelque temps et celle-ci, même si elle ne le montrait pas, s'inquiétait. Le Champlecy l'avait bien remarqué, après tout, ils vivaient ensemble depuis assez longtemps pour qu'il ait appris à déchiffrer ses différentes moues, d'ailleurs l'inverse était certainement vrai aussi, mais là n'était pas la question. Ils décidèrent de partir à la recherche de ce frère disparu pour différentes raisons. Elle, pour... Elle vous l'expliquera en fait ! Ou pas ? Vous verrez bien. Et lui pour apprendre à ce béda de ne plus jamais laisser sa soeur dans l'inquiétude.

18 Mai 1461, Montbrisson, Bourbonnais-Auvergne.

Le Champlecy avait pris la plus belle chambre louable de la ville comme à chaque arrêt. Vivre dans la pauvreté était devenu pour lui une chose oubliée. Après tout, il était "Vicomte" maintenant... Et déjà avant cela, il avait oublié la crasse depuis bien longtemps. Bref ! On s'égare là. Montbrisson, plus que quelques jours de voyage pour arriver à destination et "expliquer sa façon de penser" à... Ah non, pas son beau-frère ! Mais d'abord... Inaugurer la chambre avec Andhara !

*Super titre trouvé par super JD Andh !

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Andhara_velvet


Après avoir râler, pester, tempêter, grommeler, vociférer et grogner en tout genre, le brun, la connaissant presque trop bien avait compris qu'il ne s'agissait pas seulement de l'état engrossé de la rousse.
Andhara avait peu de failles mais le Champlecy les connaissait aussi et à force de la voir toujours mâchouiller sa mèche de cheveux, vieux tic révélateur que la fougueuse arborait lorsqu'elle était inquiète, il avait pris une décision.
Et pas n'importe laquelle. Aller chercher le frérot. Depuis le temps que cette idée lui trottait dans la caboche, elle n'eut pas le cœur de le contrarier et le voyage fut rapidement préparer pour retrouver le couple singulier sur les routes, chevauchant côte à côte.
Les villes traversées, villes-étapes plus qu'autre chose n'avaient généralement qu'une de leurs chambres d'honorer de leur présence.
Ce jour du 19 mai, ils arrivèrent dans la capitale Lyonnaise. Cette ville lui rappelait notamment sa dernière visite par ici où avait été un ancien amant mais il ne semblait plus y être et c'était aussi bien.
De toutes façons, ses pensées étaient principalement axées sur son frère qu'elle avait cru enfin définitivement retrouvé et le brun essayait de la distraire de ses inquiétudes, de la rassurer. En vain.
Elle, était principalement épicurienne (et non hédoniste bien que les deux ne soient pas incompatibles) et croyait davantage en la nature de l'homme qu'en un "très-haut" invisible et sourd. C'est pourquoi, en dépit de la volonté rassurante de son brun, elle restait soucieuse. Maintenant qu'elle portait la vie envers et contre tout, elle avait la curieuse envie que son frère soit là aussi pour voir ce petit être et qu'il soit là pour elle aussi.
Fragile la rouquine ? Très certainement et tout aussi sensible quand elle ne cachait pas ses traits sous son épaisse carapace…

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Zelgius
J'avais une famille, je l'ai perdue. J'ai retrouvé une soeur pour la perdre aussitôt, je me suis marié pour me faire trahir. Et voilà qu'Elle a perdu son frère...
De Zel, un jour où il pensait à autre chose qu'à lui seulement.

20 Mai 1461. Euh... Norf, c'est quoi le nom de ce patelin là ? Ah oui, Vienne.

Donc, voilà le couple arrivé à Vienne, Lyonnais-Dauphiné... Qu'il n'aimait pas les Dauphins le Champlecy, tout ceux qu'il avait rencontré avaient été pires les uns que les autres pour son pays, peut-être même pires que leurs p'tits Roys !
Mais passons ! Tout ici puait le Royalisme étouffé et l'éloignement des forêts berrichonnes, la plaine, les rivières, toussa toussa ; odeurs que le Berrichon connaissaient mais dont il se serrait fortement passé si cela n'avait été pour retrouver le frère de sa Rousse. D'ailleurs, s'était-il déjà demandé si le frère en question était roux lui itou ? Ah oui ! Mais il n'avait jamais demandé directement à Andhara... Bouarf, il verrait bien en temps voulu !

Ainsi donc, le Champlecy avait loué une chambre, inauguré celle-ci avec Andh, s'était reposé aux côtés de la rousse puis eut l'envie de ne plus la quitter avant que le départ ne soit donné. Peut-être que si il pouvait se vider un peu l'esprit... La disparition d'un habitant de cette ville ne devrait pas faire trop de vague, surtout si ils partaient le soir même. Il devrait simplement faire vite...

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Andhara_velvet


Embrun… ou comment mourir d'ennui en une leçon ?

Embrun, foutue ville où son frère avait été se terrer au fin fond d'un cloître. Pourquoi fallait-il qu'il soit parti faire ce que leur propre mère avait fait ? Certes, cette dernière avait eu bien plus de raisons, la vieille femme qu'était leur mère avait toujours été assez pieuse et à la perte de leur père, la veuve n'avait plus eu la force ni l'envie de travailler. Soit.
Mais concernant Tom, son frangin, elle ne s'expliquait pas cette désertion de la vie du commun des mortels.
Peut-être avait-il lui aussi perdu celle pour qui il avait tout quitté ? C'était une possibilité après tout et, si elle avait pu voir trace de l'ancienne dame blanche dans les registres de la mairie qu'elle avait eu la finesse de consulter au nez et à la barbe du vieil archiviste échevelé, en dehors de ça, ne l'avait croisée nulle part en ville.

Peut-être celle-ci se cachait-elle de la sœur qui serait très certainement intraitable quant à celle qui ferait souffrir son frère. Andhara portait peu de personnes en son cœur mais son frère faisait partie des deux ou trois qui avaient ce privilège et il ne fallait pas qu'il leur arrive quelque chose sans que ça se paye.
Plus la rouquine ruminait et plus elle était persuadée qu'il y avait de ça dans cette histoire. Elle connaissait son frère et il n'avait jamais été particulièrement pieux non plus donc ça ne pouvait être que ça. A moins qu'il soit blessé ou souffrant ? ça pourrait également être une possibilité mais elle le savait solide comme un roc. C'était même un des traits principaux propres à leur famille. Leur père était autrefois fort comme un taureau et Tom avait indéniablement pris de lui, malgré les divergences qui opposaient les deux hommes de la famille.
Elle avait laissé son Brun se reposer de leurs derniers ébats et était discrètement sortie car depuis quelque temps, elle ne dormait plus qu'à moitié, en proie à toutes sortes de doutes.
Une fois de plus elle avait été arpenter la ville, seule, trainant son ventre qui s'arrondissait de jours en jours et tournant en rond dans la ville pour essayer de trouver une solution. Maintes fois, elle était passée devant le bâtiment religieux mais à chaque fois qu'elle se risquait à vouloir y entrer, un vieux curés laid, à l'œil torve et barbant lui disait que les visiteuses n'étaient pas admises.
Seule solution, retourner voir Zel ; celui-ci aurait sans doute quelque chose à lui proposer et elle avait déjà une idée de ce qu'il lui répondrait… Probablement tout faire brûler. Voilà ce que c'est quand on s'ennuie.

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Zelgius
Et dire qu'Embrun était une ville morte était un doux euphémisme... En effet, le couple avait réussi à faire brûler le cloître de la ville sans en subir la moindre conséquence à part quelques quintes de toux et une fouine blessée, bien que le Champlecy soutenait que ce n'était pas durant l'incendie d'Embrun - comme il aimait à l'appeler depuis leur départ, donc la veille au soir -, qu'elle s'était brûlée mais bel et bien par le propriétaire de la fameuse taverne dans laquelle ils l'avaient retrouvé !

Et heureusement qu'ils avaient quitté cette ville, enfin si on pouvait le qualifier ainsi... Lui aurait bien tout fait brûler et pas seulement le cloître ! Bref, le but de leur voyage était tout de même atteint... Du moins en quelques sortes. Elle avait enfin des nouvelles de son frère, et lui avait vu ce pour quoi il avait quitté ses douces terres berrichonnes. A savoir, un homme peu sûr de ce qu'il veut réellement et totalement accroché à quelqu'un qui ne veut de lui que pour satisfaire quelques besoins élémentaires... Ça vous rappelle quelqu'un ? Non j'vois pas, qui ? Mais passons ! Le Champlecy avait appris une chose : si c'était un fils que sa rousse lui donnait, il serait brun ! Si si, j'vous jure, c'est cool !

On se perd là... Bien, reprenons le fil de nos pensées -pas les plus intimes hein, celles-là on les laisse au couple en passe de devenir parents !- et repartons sur les reflets flamboyants d'Embrun une dernière fois. L'homme pour qui ils avaient traversé les duchés sans même prendre la peine de se faire connaitre était d'un brun, pas aussi noir que celui DU Brun, kef de tous les bruns, mais bon, il aurait pu faire parti de son armée... Mais il n'en serait pas ! Pas parce que sa soeur, et donc compagne de Zel, aurait tué ce dernier si il en était venu à enrôler son frère dans une guerre capillaire, mais bien parce qu'il était son frère qu'il ne fallait pas le faire ! Tout le monde suit ? Non, parce que je me suis perdu là, ça y est...

Bon... Passons plutôt à l'autre point, le plus dérangeant, vous savez... Mais si, allez faites pas vos timides, l'intérêt ! Oui, l'intérêt que Tom, puisque c'était là son nom, portait à sa soeur. Ou du moins, le presque non intérêt, bin oui, quand on traverse la moitié d'un royaume pour recevoir comme tout accueil un simple "Je vais rester là, je crois que j'en ai besoin", ça doit refroidir !

Et c'est donc en pleine cambrousse, dans le magnifique coche qu'il avait fait venir de Germigny durant leur attente à Embrun qu'il se décida à lui demander.


Andh, dis moi... C'est normal si j'ai eu envie de cogner sur ton frère à chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour lui apprendre à s'occuper de sa soeur ?

Voilà... Là, j'crois bien que tout était dit !
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Andhara_velvet


Elle qui avait toujours rêvé de voir l'Italie, ils y étaient. Enfin.
Malheureusement pour elle, les conditions n'étaient pas idéales, les contractions de son ventre ne se calmaient pas, ce qui la rendait toujours de mauvaise humeur, du moins plus que d'habitude. Mais surtout, les brèves entrevues avec son frère n'avaient pas été à la hauteur de ses attentes.
Non pas qu'elle avait cru pouvoir emmener son frangin avec elle, même si elle l'avait souhaité, elle s'était doutée de sa réponse… Mais elle avait innocemment espéré qu'il serait plus compatissant quant à l'angoisse que lui procurait son état. La mèche de cheveux rouges ne quittaient que de moins en moins souvent l'entrée de la lippe boudeuse.


Andh, dis moi... C'est normal si j'ai eu envie de cogner sur ton frère à chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour lui apprendre à s'occuper de sa soeur ?

Elle n'avait même pas répondu, poussant un profond soupir avant de se recroqueviller en position fœtale sur le banc du coche aux côté de Zel, avant de poser sa tête rousse sur les genoux du brun.
Elle n'aimait pas l'idée qu'on puisse faire du mal à son frère mais elle connaissait Zelgius et s'il disait ça, c'était surtout par inquiétude pour elle ; et force lui était d'admettre qu'il avait quelque part raison.
Tom semblait très préoccupé déjà par sa propre situation pourtant, selon lui, relativement stable alors évidemment, il n'avait pas réalisé l'angoisse de sa cadette quant à mettre un enfant au monde.
Seule chose qui l'avait rassurée, elle avait pu constater qu'il allait bien, comme toujours et elle s'était probablement inquiétée pour rien. Peut-être même qu'au fond, ce voyage n'était qu'égoïste, cherchant avant tout le soutient fraternel qu'elle n'avait finalement pas ressenti.
Les chaos de la route la gênait de plus en plus, mais la rousse commençait à s'enfermer dans un mutisme qui était loin d'être son attitude normale ; yeux clos, elle serrait de ses ongles le genou sur lequel elle reposait.

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Zelgius
Et voilà, ils repartaient ! Ils avaient vu l'Italie, et ils avaient parlé italien. Si si ! Ils avaient appris des mots tels que "boué n'a noté" ou encore "tchia Ô" Et bien que le Champlecy se plaisait grandement dans ce pays dont l'astre lumineux ne semblait laisser la place qu'à une lune tout aussi claire, l'autre astre autour duquel il tournait voulu rentrer. Ce qu'ils firent donc !

Ce fut dans le coche que le brun se souvint de leur départ d'Embrun... Sachant qu'ils allaient très certainement repassé par cette ville et que le départ s'était fait sans même un au revoir de son frère, il redoutait presque ce retour. La dernière fois qu'ils avaient parler de ce frère disparu, retrouvé, reperdu... Enfin la dernière fois qu'il avait posé une question sur celui-ci, elle n'avait rien répondu, se contentant de marquer le genou Champlecyen de ses ongles. Il en avait encore d'ailleurs la marque.

Cette fois, il ne tenterait pas de parler de lui, peut-être même dirait-il au cocher d'éviter ladite ville par le Sud... Ou alors de ne pas s'arrêter ? Non non, ils l'éviteraient par le Sud !

Au niveau de l'avant dernière ville qu'ils traverseraient avant de retrouver le Royaume Français, il décida tout de même de ramener le sujet sur le tapis. Milanais le tapis ! Il l'avait fait importer durant leur séjour, il devait avoir quelques trois jours d'avance sur eux, il serait bientôt à Germigny d'ailleurs. Mais passons. Il s'était décidé à poser sa question.


Prête pour la seconde partie du retour ?

Evidemment sous cette simple question se dissimulait une question bien plus profonde ! "Prête à traverser la ville où se cache ton frère ?"
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Andhara_velvet


Le coche allait, silencieux, sur la route rocailleuse, Nacre et Cocotte attachés à celui-ci, à l'arrière, suivaient tranquillement.
Les heures étaient longues et la rousse ne savait plus quoi faire entre deux sommeils chaotiques.
Lors d'un de ses réveils, elle releva la tête vers le brun, la joue en appui sur l'épaule Zelgiusienne. Il veillait. D'ailleurs, il dormait toujours très peu. Elle l'observa un moment, alors qu'il avait gardé la tête tournée vers le dehors,
peut-être perdu dans ses pensées mais alors qu'elle pensait passer incognito quand à l'étude de son amant, il tourna la tête vers elle, non surpris.


Prête pour la seconde partie du retour ?

Elle sourit en coin, déçue de s'être faite repérer si facilement puis, se redressant un peu mieux sur la banquette, elle s'étira comme une chatte, engrossée qu'elle était, avant de "répondre" après un bref soupir.

Et si on allait voir la mer du sud ?

Ou "comment changer de sujet sans s'embarrasser d'une réponse gênante". Réponse qu'elle n'avait pas, d'ailleurs. Le départ d'embrun s'était fait sans presque un au-revoir et cela l'avait beaucoup déçue.
Son frère, qu'elle s'était évertuée à retrouver, d'abord pour l'annonce de la mort de leur père et par lien fraternel, avait pour elle, changé. Il disait être heureux mais elle ne le voyait pas dans son regard.
Lui qui avait dit vouloir réfléchir, qui avait dit vouloir la suivre dans sa voie. Rien. Rien de tout cela ne fut finalement vrai et elle commençait à douter de sa sincérité à son propre égard.
Eux qui avaient tant partagé ensemble dans leur enfance avaient tous deux grandis et le temps efface bien des choses qui jamais ne renaîtront.
En proie à cette désillusion qui touchait le rare mythe qui lui restait, elle ne voulait même plus y penser.
Peut-être après tout, qu'elle avait eu tort d'essayer de le retrouver. Ils étaient in fine, très différents l'un de l'autre et elle en était maintenant à se dire qu'elle aurait du faire comme avant, quand elle le croyait encore mort.
C'est, dans la suite de ses pensées, qu'elle déclara ensuite en réponse au regard interrogateur de Zel :

Mon frère est mort. On va se promener ?

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Zelgius
Une réponse plutôt simple à une question pourtant compliquée, elle voulait donc échapper à une véritable réponse ? Du moins c'était là ce que pensait le Champlecy.

Et si on allait voir la mer du sud ?

Cela restait une bonne idée, ils pourraient ainsi prendre encore un peu leur temps et laisser à Violyn le temps de terminer sa convalescence. D'ailleurs l'animal était toujours assez mal en point, en effet, celle-ci ne semblait pas vouloir laisser le temps au temps et le brun gardait toujours un oeil sur elle pour qu'elle ne se mette pas à retirer le bandage qu'Andh lui avait fait et lui changeait assez souvent mine de rien.

Pourquoi pas, on pourrait s'amuser, mais je t'interdis de tenter de me faire entrer dans l'eau !

Voilà qui était dit ! Il n'irait pas se baigner ; oh bien sûr il savait nager mais il préférait rester les deux pieds bien posés au sol. Et pendant qu'il tendit la main vers Violyn d'un geste menaçant alors qu'une nouvelle fois elle plantait les dents dans le bandage, la phrase qu'il entendit le laissa quelques secondes perplexe.

Mon frère est mort. On va se promener ?

Il savait pertinemment que c'était un nouvel état d'esprit plus qu'une annonce officielle annonçant -comme toute annonce se doit de le faire- ladite mort prématurée d'un frère devenu trop différent des derniers souvenirs en date.

Eh ! Dis-toi que tu le reverras dans un an. La mer du Sud tu as dit ? Et bien allons-y !

Evidemment, la façon dont le Champlecy comprenait son "dans un an" n'était pas tout à fait le même que celui d'une personne lambda, mais c'était là tout l'amusement de la chose.

Ainsi, il attrapa la canne attachée à la porte droite du coche pour taper trois coups au plafond et lancer comme si il parlait à une personne en face de lui quelques nouveaux mots.


Cocher, direction le Sud !
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Andhara_velvet


Et la mer du sud se profila bientôt à l'horizon.
Les senteurs, les couleurs. Tout y était. Mais étrangement, elle ne se sentait pas très bien. Comme un vieux souvenir remontant comme de la vase remuée au fond qui refait surface pour mieux retomber ensuite en ayant souillé l'eau.
La grossesse ne l'enchantait guère, c'était le moins que l'on puisse en dire mais cette fois, ce n'était pas ses interminables questionnements sur le fait de vouloir accoucher ou non. De souffrir ou non.
Ce n'était pas non plus son frère, mort dans son cœur, du moins tachait-elle de le croire. C'était l'amertume d'un souvenir heureux lié à ces lieux qu'elle avait depuis longtemps oublié. Pourquoi y repensait-elle ? Peut-être qu'elle n'avait jamais vraiment digéré la trahison qu'elle avait subie par la suite, bafouant du même coup cet ancien bonheur.
Zel était là. Présent. Fou, mais elle savait qu'elle pouvait compter sur lui malgré ça. Et pourtant malgré elle, ce souvenir troublant était revenu la hanter.
Ne voulant plus y songer, ré-enfouissant cette réminiscence de mémoire au fin fond de son esprit, elle se blottit contre le brun, dans le coche qui sursautait au rythme des nids-de-poules.
Le toucher familier de sa chemise, l'odeur habituelle de sa peau. Sa respiration ; le rythme de son palpitant ; sa présence. Elle se sentait mieux. Comme un bateau qui avait un instant perdu son ancre et qui l'aurait retrouvée comme par miracle.

Zel, j'voudrai m'baigner. J'ai mal aux jambes encore… Ses phrases étaient courtes depuis quelques temps et cela devenait une habitude.
Re-soupire quant à son état qui, selon elle, la handicapait chaque jour un peu plus. Toutefois, elle avait un tout petit peu exagéré la chose, espérant réussir à le convaincre de partager une baignade avec elle.

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Zelgius
Parfois, le regard du Champlecy se perdait sur les routes et les diversités de la nature et des hommes cherchant à comprendre l'attrait que cela attisait chez les voyageurs et autres roturiers.

Zel, j'voudrai m'baigner. J'ai mal aux jambes encore…

Le temps que les paroles atteignent l'esprit du Brun, un soupir s'échappait déjà des lèvres Andharienne et un sourire naquit sur le visage Zelgiusien. Peut-être était-il plus proche de ce que les gens trouvaient intéressant dans l'environnement finalement.

Hmm... Nous irons, mais je ne t'accompagnerai pas plus loin que le bord de l'eau.

Et au fil de ses paroles, sa main gauche vint se poser sur la gorge de sa rousse , dessinant les grains de sa peau du bout des doigts.

Ou peut-être que je me laisserai convaincre, qui sait...

A mesure des pérégrinations de son esprit, le Champlecy amplifiait le mouvement de ses doigts allant jusqu'à s'aventurer sous la couture des vêtements de voyage d'Andhara. Oui, il commençait vraiment à comprendre l'intérêt des voyageurs. Et sans vraiment qu'il n'y fasse attention, plus porté sur les caresses qu'il attribuait à sa compagne, la main droite du Champlecy vint se poser sur le ventre emplit de la vie.

Tu parles moins depuis quelques temps, est-ce lui qui te pèse ?
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Andhara_velvet


Il acceptait bien qu'il précisa tout d'abord qu'il n'irait pas dans l'eau mais elle savait quoi faire pour le convaincre facilement.
Puis finalement, ce fut lui qui se mit en condition de se faire convaincre tout seul et un sourire s'étira, discrètement, sur les lèvres de la rouquine.
Une caresse, tendre et sensuelle sur sa gorge et elle se met à frissonner, à fermer les yeux et oublier ses préoccupations pour se laisser bercer… Mais cela ne dura pas et le rêve s'évanouit aussi vite qu'il fut arrivé lorsqu'il posa sa main sur l'objet de la discorde intérieurement Andharienne. Et surtout, sa question acheva de faire remonter à la surface de ses préoccupations ce qu'elle aurait souhaité ignorer.
Les yeux se rouvrirent et un énième soupir se fit entendre avant d'acquiescer de la tête.

Je dirai même qu'il me hante… Ou comment faire face à ses peurs quand on est seul à devoir y faire face ? J'ai besoin de penser à autre chose, allons nous baigner. Et ils allèrent se baigner.
Le coche fut arrêté au plus près d'une crique qu'ils avaient vue en passant devant et ils descendirent sur la plage. Andhara, pour l'occasion, avait retirer ses bottes et foulait maintenant pieds nus le sable chaud et granuleux qui marquait sous son passage. Faut bien dire que son poids s'était quelque peu alourdi, voir même beaucoup en fait mais ce qui comptait en cet instant, c'était l'odeur du large, le vent qui jouait avec ses cheveux rouges et surtout, surtout, ne penser à rien d'autre que la grande bleue qui s'étendait sous ses yeux.
Pour la première fois depuis longtemps, Andhara souriait vraiment. L'air marin rendait la chaleur moins pesante et elle ne put s'empêcher d'aller très vite tremper ses pieds dans l'eau encore fraîche.
Souriante, elle se retourna vers Zel pour lui faire signe de la rejoindre. Viens Zel ! L'eau est bonne !
Après tout, c'était probablement la première fois qu'ils s'octroyaient réellement un moment de détente en dehors de tout soucis, du Berry et du quotidien et qu'ils partageaient ensemble quelque chose de différent.

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Zelgius
Viens Zel ! L'eau est bonne !

"Non, j'suis bien là sur la plage loin de l'eau !" Comment ça ce n'était pas la réponse escomptée ? Heureusement alors qu'elle ne fut que pensée.

En vérité il réfléchissait à ce qu'elle lui avait dit un peu plus tôt "Je dirai même qu'il me hante…". De qui parlait-elle réellement ? De son frère ? De l'enfant ? Des deux ? Non non, elle parlait de son frère ! A coup sur... Vraiment ? Oui oui !

Pourquoi tant de questions ? Peut-être que le Champlecy s'intéressait vraiment à ce qu'il se passait autour de lui finalement ? Non ! Jamais ! Éventuellement à Andhara mais pas au reste. Donc si en fait... Si ce qui l'entourait consistait à Andhara. Norf ! Voilà qu'il devenait civilisé ! Ah non, juste humain.

Alors il s'approcha, doucement certes, mais il s'approcha. De la pointe de chaque pied il appuya sur le talon de chacune de ses bottes, donc deux hein il n'a que deux pieds le Champlecy ! Des pieds maintenant nus sur le sable.

En quelques pas, il se retrouva derrière la rousse, les pieds trempés d'une eau ni trop chaude ni trop froide. Elle avait raison : l'eau était bonne ! Il se souvint la dernière fois qu'il avait approché de la mer. Il avait failli être noyé par quelques vieilles connaissances qui avaient voulu se débarrasser de lui et cela avait laissé comme une marque au fer rouge sur lui. Mais cette fois... Cette marque disparaissait, il n'en avait plus conscience, il ne faisait qu'une chose, s'avancer et s'avancer encore jusqu'à la rejoindre.

Et alors, sans vraiment chercher une explication au geste qu'il s'apprêtait à faire, il prit la main d'Andhara dans la sienne et porta son regard au même endroit qu'elle : vers l'avenir ?


Comme toi oui.

Un sourire s'esquissa sur son visage, il ne pensait pas qu'à cela, non. En vérité il pensait au bien qu'elle lui procurait par sa présence...
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