Karyaan
C'est timidement qu'elle entra dans la cathédrale. Elle n'avait jamais mis les pieds dans un tel édifice. On n'y entre pas quand on ne porte pas de chausses. Ça ne se fait pas.
Elle entra dans un silence religieux et se glissa sur sa gauche, derrière quelques piliers qui feront l'affaire. Se collant à l'un d'entre eux, elle resta là à regarder la cérémonie.
Détaillant la nef, contemplant le haut plafond. Ses yeux de pluie parcourant chaque recoin, chaque vitrail, chaque statue. Elle lisait les lieux comme on lit un livre.
Puis ils se posèrent sur l'assemblée réunie. Chacun à la place qui lui était assignée par son rang. Et cette voix qui porte, grave et pesante du vieil évêque. Comme des coups de semonce frapper dans un rythme régulier.
Elle pencha la tête sur le coté et sourit en voyant la Comtesse.
Tiens... elle avait remisé le noir...
Étrange de voir parfois les gens comme ils sont et d'autres fois comme ils veulent paraitre.
Mais bon, là, elle ne semble pas avoir beaucoup de choix.
Elle l'aimait bien, malgré les mots échangés.
Puis ses yeux glissèrent sur Marie et tous les autres. Tant d'autres...
Même lui était là. Ça l'amusa.
Continuant d'arpenter les visages, elle arqua un sourcil quand elle vit le matou. Original... mais pourquoi pas.
Elle souriait toujours quand ses yeux se posèrent sur ce qui lui glaça le sang.
D'instinct elle fit un pas en arrière. Ses yeux ne décollant pas des épaules de celui qui était près du Vicomte.
Soutane noire et blanche, port altier, fier de ce qu'ils sont et de ce qu'ils provoquent. Tellement surs de leur bon droit. Ces juges et bourreaux.
Par réflexe elle posa sa main sur son médaillon. Oui, le tissu la rassura.
Mais une sueur froide s'immisça malgré tout.
Posant sa main sur la pierre froide du pilier, elle le fixa, lui qu'on appelle la mort, le couperet, la sentence.
Elle devrait partir, elle devrait s'enfuir, mais elle ne peut pas. Elle reste là, à le regarder, comme hypnotisée. Et puis sortir en pleine cérémonie, il y a mieux comme discrétion.
Elle se terra alors derrière son pilier en se maudissant d'avoir été trop curieuse et d'avoir franchis ce seuil qui la met face à l'un de ceux qui représente, à ses yeux, ce qu'il y a de plus exécrable...
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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
Elle entra dans un silence religieux et se glissa sur sa gauche, derrière quelques piliers qui feront l'affaire. Se collant à l'un d'entre eux, elle resta là à regarder la cérémonie.
Détaillant la nef, contemplant le haut plafond. Ses yeux de pluie parcourant chaque recoin, chaque vitrail, chaque statue. Elle lisait les lieux comme on lit un livre.
Puis ils se posèrent sur l'assemblée réunie. Chacun à la place qui lui était assignée par son rang. Et cette voix qui porte, grave et pesante du vieil évêque. Comme des coups de semonce frapper dans un rythme régulier.
Elle pencha la tête sur le coté et sourit en voyant la Comtesse.
Tiens... elle avait remisé le noir...
Étrange de voir parfois les gens comme ils sont et d'autres fois comme ils veulent paraitre.
Mais bon, là, elle ne semble pas avoir beaucoup de choix.
Elle l'aimait bien, malgré les mots échangés.
Puis ses yeux glissèrent sur Marie et tous les autres. Tant d'autres...
Même lui était là. Ça l'amusa.
Continuant d'arpenter les visages, elle arqua un sourcil quand elle vit le matou. Original... mais pourquoi pas.
Elle souriait toujours quand ses yeux se posèrent sur ce qui lui glaça le sang.
D'instinct elle fit un pas en arrière. Ses yeux ne décollant pas des épaules de celui qui était près du Vicomte.
Soutane noire et blanche, port altier, fier de ce qu'ils sont et de ce qu'ils provoquent. Tellement surs de leur bon droit. Ces juges et bourreaux.
Par réflexe elle posa sa main sur son médaillon. Oui, le tissu la rassura.
Mais une sueur froide s'immisça malgré tout.
Posant sa main sur la pierre froide du pilier, elle le fixa, lui qu'on appelle la mort, le couperet, la sentence.
Elle devrait partir, elle devrait s'enfuir, mais elle ne peut pas. Elle reste là, à le regarder, comme hypnotisée. Et puis sortir en pleine cérémonie, il y a mieux comme discrétion.
Elle se terra alors derrière son pilier en se maudissant d'avoir été trop curieuse et d'avoir franchis ce seuil qui la met face à l'un de ceux qui représente, à ses yeux, ce qu'il y a de plus exécrable...
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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."