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[RP] Cathédrale Saint Etienne de Limoges

--Le_sergent_bourgogne
Le sergent Bourgogne est d'une humeur à décorner un boeuf. Pour faire court, disons que son haleine renverserait un Jarl scandinave, que son oeil percerait la ceinture de chasteté de la reine, que ses jurons lancés aux quatre vents engrosseraient la Mère supérieure du couvent le plus reculé.
"Le vicomte et ses lubies!"
C'est qu'il est en mission, le vétéran. En mission pour le seigneur! En mission pour son seigneur, pour le Seigneur.
Car en sortant pour son pipi du matin, juste en face du lavoir et sous les rires taquins des lavandières hilares, le vicomte avait dit:

- Bourgogne, ça ne peut plus durer ainsi!
Le sergent ne pipa mot, habitué aux effets de manche du Leu, et patienta tranquillement jusqu'à ce que le cabot accouche de sa nouvelle marotte.
Tout juste quelques spéculations vinrent trembloter en surface de sa cervelle blindée. Est ce que l'Ysengrin en avait assez de la vie Limousine? peu probable, il était ici chez lui. Est ce qu'il avait passé plus de quelques minutes à courtiser en vain une garcelette? Probable, la patience étant peu naturelle chez le vicomte. Mais en général, la chasse était courte et pourtant fructueuse.
Est ce qu'il

- Je dois me confesser!
La mâchoire du sergent, déglinguée à plusieurs reprises, tomba sur sa poitrine de barrique. La fièvre des marais devait le reprendre.... mais ça remontait à déjà deux ans! Ou un bonne biture qui trainerait jusqu'au matin? Il ne buvait jamais! Un mauvais coup sur la trogne? Il y aurait eu des morts, et la ville était d'un calme sépulcral...
- Mais.. mon vicomte... z'êtes aussi pur que la pucelle brûlée par l'anglois!
- Fous toi de ma gueule et je t'envoie en Terre Sainte à coups de Caliguline!
- Qu'est ce que vous voulez confesser mon Prince? Des bricoles que tout le monde fait, en hypocrite? Quelques ramonages sur femelle consentante? Quelques morts qui ne manquent à personne?
- Plus grave!
- Euh... vos rêves de meurtre sur votre futur Beau Père, Lastours?
- Des enfantillages! Non, plus grave!
- La gifle sur la comtesse?
- Je la RA-NI-MAIS! Bordel! Je lui aurais fait du bouche à bouche mais elle puait la Pr... la P.... la Pru.... enfin ce truc immonde que tout le monde s'enfile comme de l'eau claire.
- je ne vois qu'une chose alors... Mes gages que vous ne m'avez jamais versés, ladre que vous êt

La baffe interrompit le sergent, mais ne put effacer son sourire de piège à ours. Le vicomte n'était pas un tendre, mais le sergent en avait vu bien d'autres.
- J'vois pas mon Prince, et surtout, je vois pas pourquoi vous voulez passer le col dans le noeud coulant des calotins!
- Moi non plus! Une impression... un malaise que je n'aime pas!
- Vous regrettez?

Le Leu le regarda, interloqué.
- Regretter? Regretter quoi? pas un jour que je n'aie pleinement vécu, pas une nuit dont je n'aie joui jusqu'au bout! Que veux tu que je regrette?
- Ben je vois pas ce que ça va vous apporter. P'tete que vous vieillissez.
- Peut être...


Ainsi le vicomte s'était enfermé dans sa cellule du guet de Guéret et avait rédigé une lettre, remise au sergent pour la porter à Limoges.
Lettre dont il est à présent en train de présenter l'étui au bedeau de la cathédrale de la cité.

- Pour le Nonce Eloin, de la part du vicomte de St Pardoux. Et ça urge! Sinon ça sent la Croisade et le Pilier de feu Divin sur ta trogne, bedeau!

Citation:


Au nonce apostolique Eloin Bellecour
D'Attila Caligula d'ysengrin, Vicomte de St Pardoux

Salutations
Il est des moments au long de nos existences misérables ou glorieuses, pendant lesquels on doit se poser et regarder alentour, le monde que l'on foule, le peuple que l'on côtoie, l'empreinte que l'on laisse.
Nous sommes, Attila Caligula d'Ysengrin, à un tel moment.
Nous avons suivi bien des chemins par le passé, de l'aventure, aux mondanités passablement décadentes, de la guerre à l'embuscade.
Ayant choisi de notre propre volonté d'épouser Arégonde de Rien, d'embrasser la Carrière et viser à la couronne comtale, nous sentons qu'il nous faut donner à cette nouvelle orientation la solennité qu'il convient.
En vertu de quoi nous requerrons de votre part de nous entendre en confession, édifiante et complète, sincère et sans dissimilation ou menteries. Notre âme, devant vous mise à nu en espère onction, quitus et respectabilité.
Nous nous en remettons à vous, et au secret de la confession, pour nous entendre, selon les fautes qu'il vous appartiendra de pointer, n'ayant nous mêmes qu'une vague connaissance de ce que l'Eglise réprouve ou approuve.

Votre serviteur, pour cette occasion tout spécialement.

Attila Caligula d'Ysengrin
Vicomte de St Pardoux
Baron de la Roche Canilhac

Eloin
Le bedeau hocha la teste, à la foys terrorisé par l'allure martiale du sergent qui luy faisait face, et indisposé par l'odeur peu ragoutante qui s'en dégageait.
Pour sur qu'il préférait l'odeur de rose qui flottait dans le sillage de la nonce apostolique, à l'hygiène douteuse du porteur du message vicomtal !

Mais, bien éduqué par sa mère - la pauvre femme était morte en couches peu de temps auparavant, paix à son âme ; le garçon tout juste pubère se saisit de la missive, et disparu en direction du palais épiscopal, heureux de s'éloigner du soldat bougon.

Il plongea en un profond salut lorsqu'il croisa la nonce, et luy tendit la missive avec un grand sourire, niais mais sincère.


Du courrier pour vous, monseigneur !

Mercè Gabriel. Mais je t'ais jà dit que "ma mère" suffisait amplement, gardes le "monseigneur" et les courbettes pour le prochain évesque de Limoges !

Le bedeau cessa de sourire et bredouilla un bref acquiescement avant de prendre congé, sous l'oeil amusé de la diaconesse de Bourganeuf. Puys elle décacheta la missive, et haussa un sourcil en voyant le nom de l'expéditeur.

*Ça par exemple ! Moy qui croyais ne voir cet homme-là qu'au matin des épousailles, me voilà quitte pour l'encontrer avant l'office !* Songea-t-elle en achevant sa lecture.

Sans tarder, elle s'arrêta au premier bureau qu'elle trouva, saisit une plume et la trempa dans l'encrier, et rédigea sa réponse, par souci d'économie, au bas du parchemin, puisqu'il restait un peu de place sous le scel du vicomte. Elle replia le tout, siffla un pigeon à la patte duquel elle attacha la missive, et l'envoya à son destinataire ; avant de rejoindre la grand-place, et la tribune de la liste à laquelle elle avait accepté de participer.


Citation:


    A monseigneur Attila Caligula d'Ysengrin,
    Vicomte de St Pardoux,
    Baron de la Roche Canilhac.

    De moy, Eloin Bellecour,
    Diaconesse de Bourganeuf,
    Nonce Apostolique du Limousin-Marche,
    Grande Prieuse de l'ordre cistercien.

    Salut et Paix.

    Permettez-moy tout d'abord de vous féliciter, tant pour vos prochaines épousailles, que pour cette sage décision.

    Il est utile, et je dirais mesme nécessaire de se confesser avant de s'unir à sa promise ; en ce que l'âme se trouve purifiée et apaisée, ce qui permet une meilleure compréhension des paroles aristotéliciennes lors de l'office nuptial.
    Soyez assuré de mon entière discrétion et de mon éternel silence quant à tout ce que vous me confirez au cours de cet entretien.

    J'ai coutume de recevoir mes paroissiens à l'église, au seing des murs clos du confessionnal ; mais je pense que vous ne viendrez point jusqu'à Bourganeuf pour cela.
    Aussi suys-je preste à me déplacer jusqu'en vostre hostel, puisqu'il me semble que vous possédez pareille demeure en la capitale limousine.

    Que le Tout Puissant veille sur vous, monseigneur.

    Mère Eloin




Le vert et le rouges sont réservés à la censure merci d'utiliser les autres couleurs. Deirdre.
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Héraldique
Attila_caligula
Quelques feuillets échangés, un peu d'impatience, celle qu'on éprouve quand on doit se débarrasser de quelque corvée, une chevauchée à train d'enfer pour se rendre à Limoges, et voici le vicomte devant la cathédrale de la ville. Le chantier est énorme (*) et c'est dans les vestiges romans qu'il doit se rendre.
- Qu'est ce que je fous là Dode, tu peux me le dire?
Pas de réponse, le vieux fou n'est pas là, ou choisit de ne pas se manifester. L'Ysengrin n'est pas amateur d'introspection, c'est le moins qu'on puisse dire. Pourtant... pourtant.

Le destrier est attaché à un anneau, le vicomte est en avance et fait le tour du bâtiment monumental, contemplant les maîtres maçons, francs pour la plupart, les manœuvres, journaliers, apprentis, la forêts d'étais et d'échafaudages qui grimpe le long des murs, le village des tailleurs de pierre, chanvriers, forgerons qui affutent les ciseaux, et l'aréopage de boulangers, commis, charcutiers, filles folieuses qui nourrissent et distraient toute cette population laborieuse. Quelques soutanes se promènent, admirant telle figure sainte ou tel élancée de pierre vers les cieux du créateur, estimant la date à laquelle ils pourront inviter Monseigneur à constater où passe le bel or de l'évêché.

Allons, il est temps. Le pas du vicomte s'affermit et entre résolument dans les lieux consacrés. Il délaisse les confessionnaux alignés, et se dirige vers une chapelle latérale, en retrait, où l'on n'aura toute latitude pour s'entretenir avec Dieu, en la personne de sa diaconnesse.

- Mais qu'est ce que je fous là?


(*) 1458 marque le début des travaux de la nef.
Eloin
Lesdits travaux avaient d'ailleurs failli s'arrêter, le départ de l'évesque pour sa nouvelle affectation ayant provoqué un élan d'inquiétude chez les maistres maçons. Le nouvel évesque serait-il aussi emballé par les actuels plans de construction que l'ancien ? Ne risquait-on point de revoir leurs salaires, ou tout simplement de les renvoyer en attendant une nouvelle élection ?

Il avait fallu le passage de la nonce apostolique dans la nef de la cathédrale, quelques jours avant le couronnement de la comtesse, pour que le souci trouve un début de réponse. Eloin avait donc eu plusieurs entretiens avec les maistres d'œuvre du chantier, à l'issue desquels il avait été convenu que rien ne serait modifié, tant qu'un nouvel évesque ne serait point élu. Maçons et ouvriers avaient donc reprit le travail de plus belle, dans une humeur joyeuse et légère.

La moniale se fit donc un plaisir, ce jour-là, de faire un détour par le chantier avant de se rendre au confessionnal. Elle salua les ouvriers qu'elle croisa et échangea brièvement avec le maistre bâtisseur, puys rejoignit l'allée où les confessionnaux étaient disposés les uns à côté des autres, le long d'un bas-côté. Alors qu'elle s'étonnait de n'y point trouver son visiteur, un homme de peine chargé d'un panier de gravats luy désigna de la teste l'une des petites chapelles qui couraient sur les côtés, et filaient derrière le chœur.

Eloin gagna le réduit garni d'un autel et de quelques bancs de bois, où se trouvait un homme de belle allure, qui semblait un peu perdu dans ce grand édifice élevé à la gloire du Tout Puissant, d'Aristote et de Christos.


Messer d'Ysengrin ? Manda-t-elle à mi-voix.

N'ayant jamais, jusqu'à présent, discuté de vive voix avec le vicomte de Sainct-Pardoux, elle préférait demander confirmation plutôt que de confesser un autre que luy, sans le savoir !

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Héraldique
Attila_caligula
Le vicomte faisait des grimaces à la ribambelle de gargouilles, démons, salamandres, satyres et sélénites qui couraient en bas relief sur la parois. Certains montraient leur fesses, d'autres ricanaient de grotesque manière, tous se moquaient ou riaient des émois des capucins quand leur regard les surprenaient sur le mur.
C'est donc en plein tirage de langue à un gnome aux appendices démesurés que le vicomte entend -trop tard- un froufrou accompagné d'un murmure.

- Messer d'Ysengrin ?
- C'est bien moi. Eloin Bellecour... ma mère?
Elle flûte de la voix, il bassonne de la sienne. Avec le bruit ambiant des masses, maillets, ciseaux, burins, poulies grinçantes et cris de maçons, nulle crainte d'être surpris par une oreille indiscrète.
- Merci de répondre à ma demande avec autant de promptitude. Aristote m'est témoin que je ne vous connais pas, et que je n'attends nulle complaisance de votre part.
Une pointe rouge sang qui darde entre les babines, presque un défi.
- J'ai les glandes, ma Mère.
Un coup d'oeil rapide à celles de la Nonce, avant de poursuivre.
- J'abandonne une vie aventurière, dissolue, sanglante, pour revenir sur mes terres en noble soucieux de gloire et d'honneur, nos deux mamelles. Et j'ai scrupule que, au moment de ceindre la couronne comtale et épouser ma belle cousine, on ne vienne pas me chicaner sur mon manque d'implication dans ces deux entreprises.
Dans cette nouvelle vie que je choisis, je'ai besoin de vous pour le bien et le mal. Comme je suis un peu confus à ce propos, voulez vous bien mener cet entretien?
Eloin
La diaconesse hoche simplement la teste, lorsqu'il luy mande si elle est bien celle qu'il attend en cet instant. Un mince sourire paraît sur ses lèvres lorsqu'il parle de complaisance.

Il est clair que je suys bien plus réceptive à honnêteté et à la sincérité, plutost qu'aux ronds de jambes et autres manières hypocrites. Commenta-t-elle d'une voix calme et posée.

Elle l'écoute alors confirmer son besoin d'estre ouï en confession, et opine du chef en luy désignant l'un des bancs peuplant la petite chapelle. Pour sur qu'elle acceptait de s'entretenir avec luy, autrement elle ne se serait point déplacée, et surtout, n'aurait point répondu favorablement au courrier qu'elle avait reçu de luy la veille !


Je vous écoute, messer. Et n'ayez nulle peur de froisser ma pudeur en parlant crument, je ne suys point de celles qui n'ont jamais partagé la couche d'un homme et qui rougissent dès lors que certaines choses se trouvent évoquées en leur présence.

La moniale faisait partie de cette catégorie de gens qui, après avoir fondé une famille et vu le pan sentimental de leur vie s'écrouler ; s'étaient découverts une vocation tardive. Elle avait naguère commencé par devenir oblate et diaconesse, elle était désormais moniale et nonce apostolique, et serait bientôt -si Aristote le voulait- abbesse...
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Héraldique
Blackathena
Paul avait besoin de discuter avec l'évêque du Limousin a' propos de Guéret, car la situation ne pouvait pas continuer comme ca. Son role de Paladin n'était pas de s'occuper de l'église de son village, il aurait du être a' la croisade en Savoie et non pas en train de chercher de garder l'église de son village ouverte pour permettre aux gens de prier. On risquait de voir se développer des héresie et il vallait mieux prévénir que guérir avec l'épée...

Il alla donc a' l'éveché et il se présenta

"Bonjour, je suis fr Paul Blackathena, Paladin de l'Ordre du Temple et Chancellier pour les questions de diplomatie de l'Ordre. J'aurais besoin de conférer avec SE l'évêque du Limousin, si cela est possible."
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Attila_caligula
- Ma mère, tout d'abord, il faut vous dire... J'ai un arrangement spécial avec le Seigneur.
Le Seigneur nous a fait tarés, toute la lignée. Moi un peu plus que les autres. Ça doit être l'apport de sang poitevin de Mère si vous voulez mon avis. Pour que les hommes, en nous voyant se disent: "Le Seigneur est grand, je ne suis pas comme ceux là". En échange de quoi, le Seigneur nous aime. Du moins ne nous jette-t-il pas des caillasses.


Un petit éboulement là haut sur les échafaudages fait dresser la tête du Leu vers la demeure céleste, une lueur inquiète dans le regard. Puis il se reprend.

- Je crois que j'ai un peu péché ma Mère, même si je n'arrive pas à bien savoir en quoi. Le péché de chair, ce n'est pas grand péché. Et puis je n'ai jamais pris que ce qu'on me donnait librement. Je pense avoir plus œuvré pour la croissance et la multiplication que la plupart, même si le fruit n'est pas toujours venu.
J'ai beaucoup tué. Mais bien moins que d'autres, qui se disent pieux. Et jamais de prêtres. Enfin je ne crois pas. Ce n'est pas toujours marqué sur leur front n'est ce pas. Mais j'estime avoir fait attention à ce genre de détail.
Je n'ai jamais volé. Car bien sur le sac d'une ville, ce n'est pas voler. C'est la guerre et le prix du vainqueur. Dieu a créé la guerre ainsi. C'est que ça coute diablement cher une guerre! Que penserait Dieu si celui qui gagne la guerre devenait plus pauvre que celui qui la perd? L'Ordre Divin doit être respecté n'est ce pas? "Malheur aux vaincus". Ou "aide toi, le Ciel t'aidera", je ne sais plus trop quelle belle phrase il a pondu à ce sujet.

J'ai taquiné l'hérésie Druidique, en me mariant sous ce rite avec la Pannecé. Mais ce n'en était pas une, voyez vous... de panacée. Et on peut dire maintenant que je suis veuf. Enfin pour les druides, mais vous vous en foutez non ?

Je n'aime pas mon prochain. Mais comme je ne suis pas Chevalier, ou homme de robe, on va dire que ce n'est pas bien grave. Même ma prochaine, j'ai souvent du mal. Je ne parle pas des gamins, je les exècre.

Tout bien considéré, je ne vois pas là matière à pénitence.
Gabriel_le_jeune
*Ma mère, ma mère... Elle en avait de bonnes la nonce ! *

Le pauvre bedeau avait jà bien du mal à ne point bégayer en s'adressant à la moniale, s'il fallait en plus qu'il abandonne les formules de politesse ! Car oui, Gabriel, surnommé "le Jeune" pour le différencier de son père, "Gabriel l'Ancien" ; Gabriel avait le béguin pour la diaconesse de Bourganeuf. Pourtant il combattait cette attirance, à grands renforts de prières, d'auto-flagellation, et de pénitences à faire pâlir les pleureuses des civilisations antiques !
Mais rien n'y faisait, la tendre attirance qu'il ressentait pour la moniale restait ancrée dans son coeur, d'autant plus douloureusement qu'elle ne s'en était point rendu compte, et qu'il savait que jamais, elle ne pourrait estre à luy, puisqu'elle appartenait toute entière au Très-Haut.

Il errait dans la cathédrale, ce jour-là, prenant le prétexte d'observer les travaux pour expliquer sa présence, si quelqu'un venait à luy mander ce qu'il faisait au milieu des ouvriers du chantier ; lorsqu'il remarqua un homme en tenue de templier, dans la partie qui n'était pas en travaux. Il se dirigea donc vers luy, heureux de pouvoir se changer les idées durant quelques instants, s'inclina respectueusement, et déclara.


Bonjour, frère templier. Je me nomme Gabriel, bedeau de la cathédrale. Je me dois de vous informer qu'il n'est plus d'évesque en Limousin, et cela durera tant qu'aucun clerc n'aura été élu par les membres de l'Assemblée Episcopale de France.

Vous pouvez aller demander audience à soeur Malisende de Marsannay, l'archidiaconesse, au palais épiscopal de Limoges, elle vous recevra avec plaisir.

Mais s'il vous faut absolument discuter avec un prélat, c'est à Son Eminence Verty de Montfort-Toxandrie, actuelle archevesque de Bourges, qu'il faudra vous adresser.


Les indications apportées, Gabriel attendit la réponse du templier, dont il enviait, en cet instant, la silhouette musclée par les entraînements et les combats.
Eloin
Eloin n'attendit point que le vicomte se soit assit pour s'installer sur le banc le plus proche, des nuits à prier pour le repos de ses deux sœurs récemment disparues avaient mis ses genoux à vif, elle préférait donc reposer ses jambes pour éviter de trop affaiblir son corps.

L'entretien avait à peine débuté qu'un petit tas de gravats vient s'étaler sur les pavés de la nef, à une dizaine de pas devant eux. L'apprenti coupable de cette bourde se fit brièvement mais sèchement remonter les bretelles par un maçon plus âgé, sous le regard froid de la moniale. Elle n'irait point rabrouer le jeune ouvrier, mais elle gardait tout de mesme un œil attentif sur l'avancée des travaux et le comportement de tous ceux qui y travaillaient.


Le pêché de chair n'est point grand pêché lorsqu'il n'a point de conséquences, mon fils. Imaginez que chacune des femmes que vous avez charnellement connues aient eu un enfant des suites de vos œuvres ? Tiendriez-vous le mesme discours devant moy ?

Petit hochement de teste lorsqu'il évoque le sujet militaire.

Vous avez tué en temps de guerre, en digne noble serviteur de son comté que vous estes. Les soldats que vous avez passé au fil de vostre épée connaissaient les risques, en étant eux-mesme combattants, et nous savons tous que la guerre provoque toujours des victimes, tant dans le camp du vainqueur, que dans celuy du vaincu.

Cependant, envoyer de vie à trépas de simples habitants qui n'ont rien fait que de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment s'avère estre un crime, involontaire, certes, mais un crime tout de mesme. Il convient donc de mander pardon au Très-Haut pour cela, que ce soit au seing de vos prières, ou par une confession.


Un mince sourire étire ses lèvres en l'oyant parler de sa précédente union.

Je ne dirais point que je m'en contrefiche, mais il est clair que ce genre d'union est réprouvé par la Saincte Eglise Aristotélicienne.

Quant aux enfants... Vous avez conscience qu'il vous faudra en engendrer au moins un, dans les liens sacrés du mariage, pour pouvoir un jour luy léguer vos biens et vos titres ?


Elle n'avait souvent que peu d'arguments à opposer aux coureurs de jupons endurcis, aussi espérait pouvoir ébranler quelque peu les certitudes du Leu le plus célèbre du Limousin...
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Héraldique
Blackathena
--Gabriel_le_Jeune a écrit:

Bonjour, frère templier. Je me nomme Gabriel, bedeau de la cathédrale. Je me dois de vous informer qu'il n'est plus d'évesque en Limousin, et cela durera tant qu'aucun clerc n'aura été élu par les membres de l'Assemblée Episcopale de France.

Vous pouvez aller demander audience à soeur Malisende de Marsannay, l'archidiaconesse, au palais épiscopal de Limoges, elle vous recevra avec plaisir.

Mais s'il vous faut absolument discuter avec un prélat, c'est à Son Eminence Verty de Montfort-Toxandrie, actuelle archevesque de Bourges, qu'il faudra vous adresser.



Super...
se dit Paul

"Bonjour messire, je vous remercie pour vos renseignements. Pourriez-vous m'aider car je ne sais pas trop a' qui m'adresser. Voyez-vous, a' Guéret ca fait longtemps qu'on n'a plus de curé et je commence a' m'inquieter car l'héresie pourrait commencer a' sévir. Pour le moment il n'y a point de question, mais on ne sait jamais et il me semble qu'il vaut mieux prévenir le développement d'idées bizarres sur la réligion"
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Attila_caligula
Le vicomte écoute religieusement les paroles de la Diaconesse quand un raclement de métal sur la pierre vient passer, et repasser, devant le seuil de la petite chapelle de la cathédrale. non pas que ce fût gênant, les manouvriers innombrables faisant déjà copieux vacarme.
Simplement la cathédrale immense ne manquait pas de foutus coins isolés pour aller lutiner la gueuse ou tarabuster le bedeau. Mais non, il fallait que ce fut justement là, devant ce qu'il convenait maintenant d'appeler la chapelle Ysengrin, que le personnage blindé jusqu'aux oreilles vint trainer ses grèves.


- EST CE QU'ON PEUT AVOIR UN PEU DE DISCRETION BORDEL!!!
OU EST CE QU'ON VA VOIR AUSSI DÉBOULER TOUS LES CAMELOTS DE LIMOGES?


Et par camelot, le Leu n'entendait pas faire référence à un vague tas de caillasses en Angloisie.

Puis il reprend d'une voix un peu plus rauque qu'auparavant

- J'ai bien conscience de cela ma Mère, et j'ai planté le germe de ma lignée avec empressement, un peu trop peut être. Néanmoins j'épouse. Au sein de l'Église. Finis les Druides.
Pour le reste de mes péchés, je ne suis pas bien sûr. Est il condamnable de dire que l'Eglise est un ramassis de prélats bedonnant auto proclamés chefs sorciers?
Ou de souhaiter l'éclatement du royaume de France et le retour à des âges plus sombres où l'homme ne comptait que sur lui pour accomplir sa destinée?
Ou vouloir brûler un village pour voir si ses habitants se laisseraient rôtir vifs dans leurs masures plutôt que de mettre le nez dehors?
Ou voir des signes magiques alors que tous y voient des signes divins?
Quoiqu'il en soit ma Mère, je demande le pardon aristotélien car j'entends bien mener ma Promise à l'Autel en toute quiétude, et diriger ce Comté avec la conscience sereine. N'en déplaise à mes détracteurs.


Un genoux en terre, l'Ysengrin baisse le chef et murmure une dernière question.
- Ne puis je être le châtiment si mérité par les hommes pour le peu de cas qu'ils font de ce don sacré qu'est la vie?
Eloin
Placée comme elle l'était, elle vit passer, de dos, l'homme en tenue de templier. Gabriel était dans les parages - normalement il n'aurait point du y estre, puisqu'elle luy avait confié la mission de nettoyer les nappes et autres objets liturgiques en tissu, en vue de la prochaine cérémonie qui se déroulerait au seing de la cathédrale. Mais le bedeau était là, donc il se chargea d'accueillir le soldat.

Le hurlement du Leu la fit sursauter, et il s'en fallut de peu pour qu'elle ne pousse un petit cri de frayeur. Des années passées au seing des ambassades luy avaient, heureusement, appris la retenue et la maistrise d'elle-mesme, aussi se contenta-t-elle simplement de jeter une œillade significative à Gabriel : le bedeau comprendrait certainement ce que cela voulait dire.
Là-haut, les ouvriers et apprentis avaient cessé leur ouvrage durant un court instant, surpris eux aussi par la puissance des cordes vocales du visiteur. Puys ils se remirent à l'oeuvre, tout en prenant soin de ne point faire de bruits superflus.

Eloin elle reporta son attention sur la réponse du vescomte, réponse mêlée d'interrogations toutes plus virulentes les unes que les autres, qui la firent frissonner. Diantre ! Si tous les limousins mâles étaient comme luy, elle aurait fort à faire, avec ses soeurs du diocèse, pour les exhorter à mener une vie plus vertueuse !


Vous pouvez fort bien le penser, mais dire ouvertement que l'Église est un ramassis de prélats enveloppés et hautains ne serait pas forcément bon pour vostre image de noble, et surtout, de candidat aux élections comtales. Mesme si je me doute que beaucoup connaissent la teneur de vos convictions religieuses, il est parfoys plus sage de savoir tenir sa langue.

Pour ce qui est du Royaume de France, je ne saurais vous dire si une telle pensée est ou non condamnable, je pense que, du moment que vous ne tentez rien qui pourrait porter atteinte au Royaume ou à l'une de ses institutions, vous pouvez continuer à penser ce que bon vous semble à propos de la royauté !

Brûler un village juste pour voir la réaction de ses occupants ? M'enfin, messer, il n'y a guère que les infirmes et les sots qui ne quitteraient point leurs demeures lors d'un incendie !

Je vous conseille vivement de ne plus songer à de telles idioties ! Pareil acte vous voudrait un procès pour trahison ou haute trahison par les autorités temporelles, et de graves ennuis avec les autorités spirituelles, en ce que l'inquisition pourrait y voir l'acte d'un homme ayant perdu la raison !

Des signes magiques ? De quels genres ? Et en quelles occasions ? Je ne connais d'autre culte que l'Aristotélisme, pardonnez mon ignorance.


La moniale s'orne d'un mince sourire en oyant le murmure de l'Ysengrin.

Seul le Très-Haut a le pouvoir de châtier les hommes qui fautent, mon fils.
_________________

Héraldique
Gabriel_le_jeune
Gabriel écoutait attentivement l'homme en armure, tout en gardant un œil sur la discussion de la nonce avec le noble. Ce qu'il craignait ? Que le vicomte ose un acte répréhensible envers la diaconesse, ou qu'il la violente pour obtenir plus aisément le pardon de ses fautes. La cistercienne luy ayant dit pourquoi elle rencontrait l'Ysengrin en ce jour, le bedeau avait décidé de rester dans les parages, pour veiller à ce que tout se passe bien.

Mais alors qu'il s'apprêtait à répondre au templier, une vive exclamation lui vrilla les oreilles, et il ne put s'empêcher de jeter sur le nobliot un regard stupéfait. Il n'eut guère le loisir de répliquer que la nonce luy jetait un regard sans équivoque, et Gabriel, obéissant, tira doucement sur la manche du templier pour le guider à l'écart de la petite chapelle.

Il s'arrêta lorsqu'il jugea qu'ils étaient assez loin pour ne plus déranger la vue ni l'ouïe de quiconque -c'est à dire à l'autre bout de la nef, là où les travaux étaient achevés depuys deux semaines, et où nul ouvrier ne travaillait plus. Et il reporta son regard sur le templier, en se gardant bien de commenter la manière dont ils venaient d'estre congédiés !


Ma foy vous avez deux solutions : soit vous allez voir soeur Malissende à son bureau d'archidiacre ; soit vous demandez audience à mère Eloin, la nonce apostolique et diaconesse de Bourganeuf.

Il jeta un bref regard vers les chapelles latérales, et s'efforça de cacher la lueur mauvaise qui brillait au fond de ses yeux.

Mais là, elle est occupée, dit-il avant de hausser les épaules.Vous voudriez vous investir pour la paroisse de Guéret, frère ? Ou vous posez la question par simple curiosité ?

Méfiant le bedeau ? Non pas. Mais s'il devait envoyer un quidam auprès de la nonce ou de l'archidiaconesse, autant que ce ne soit point pour des prunes !
Blackathena
Paul avait compris que quelques chose de grave était en train de se passer que les deux personnes étaient en train de se disputer et vu l'air preoccupé du bedeau il décidit de faire comme s'il n'avait rien remarqué... meme si le cri le poussa a se retourner pour voir et il vit une cistercienne en train de discuter avec un noble. Il se retourna, il vit que le bedeau était stressé par la situation et il le suiva plus loin. Ce n'était pas le moment je jouer d'autres jeux...

"Merci pour vos conseil, donc l'une ou l'autre c'est la meme chose..."

Il se caressa la barbe et il sourit

"Pour le moment, a' Guéret il n'y a pas de probleme, mais j'ai préféré rester a' Guéret au lieu de participer a' la croisade en Savoie pour m'occuper de l'église"

Peut etre le bedeau ne connaissait rien aux ordres monastico-militaires et alors il expliqua

"Notre role est de protéger l'église, ses idées et ses représentants"

et il ne put pas s'empecher de faire un sourire entendu au bedeau en appuyant su le mot représentants

"Moi, je suis Paladin, qui veut dire que je suis un ecclésiastique mais je ne peux pas prendre la voie de la pretrise sans devoir renoncer au voeux de rester en armes"

Il regarda au déla du bedeau et il mit les mains dans les manches de sa bure blanche

"A Guéret il n'y a plus de berger pour les fideles, il n'y a plus personne qui puisse écouter, confesser et diriger les prieres. Moi, j'ai pris en charge le nettoyage de l'église et le fait de la garder ouverte pour que les gens puissent venir prier. Plus, je ne peux faire. Comme je l'ai dit, pour le moment il n'y a point de problemes a' Guéret, mais qui sait un jour? Les gens sont pauvres et beaucoup d'ecclesiastiques riches, et de plus, quand on est laissés a' soi memes des idées bizarres peuvent intérvenir et sans explications, chacun peut arriver a' des intérprétations différentes des livres sacrés. Pour le moment, rien ne me permet d'avoir ces craintes, mais j'ai suffisament participé a' des croisades

et machinalement sa main caressa le pommeau de son épée avec une air triste

" pour vouloir que cela ne se produise plus. Avec un pretre ou un diacre dans chaque village, chacun peut parler et poser des questions afin que toute la communauté reste dans la bonne voie. Comprenez-vous cela? Il est important que le mal ne prenne meme pas de racines..."

Paul n'avait pas envie de quitter les lieux car il craignait que la cistercienne pourrait avoir besoin d'une main un peu plus musclé que celle du bedeau.
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