Frereroger entra dans l'Abbatiale songeur, préoccupé... Son bien aîmé Frère Bardieu l'avait chargé de corriger des copies du Séminaire, mais il n'avait point trouvé la clef des salles, et donc rien n'avait été fait... Il s'excuserait platement, faisant valoir son grand âge...
Il vérifia la présence des Eléments Aristotéliciens puis s'en fut sonner la cloche afin d'appeler Frères et Soeurs à l'Office... Puis, au milieu du choeur, il demanda Pardon au Très Haut pour les fautes qu'il avait certainement commises...
Mes chères Soeurs, mes chers Frères, mes Amis, je vais vous donner lecture d'un passage de la vie d'Aristote enfant...
Un jour le jeune Aristote, agé seulement de cinq ans, voulu s'asseoir près du temple du faux dieu Apollon dans sa ville de Stagire. Le temple était sur une petite colline à l'extrémité est de la ville. L'enfant aimait regarder les hautes colonnes de pierre blanche se découpant dans l'azur du ciel.
Alors qu'il s'approchait des marches du temple il s'arrêta, comme immobilisé par une force invisible. Ne comprenant pas ce qui ce passait, il se retourna vers la ville pour appeller sa mère Phaetis, qui était à quelque distance de là. Mais ses lèvres ne produisirent aucun son.
La terreur commencait à inonder son âme, quand un roulement de tonnerre gronda au dessus du temple du faux dieu. Un éclair vint le frapper en son centre et il s'écroula aux pieds de l'enfant.
Puis une voix puissante qui faisait frémir les cieux retentie dans l'esprit d'Aristote; elle disait: "Voilà ce que ma puissance réserve aux idoles qui se font honorer comme des dieux. Cherche le Dieu unique, cherche la Vérité et la Beauté, car un jour viendra celui qui restaurera tout".
Bouleversé l'enfant tomba inanimé sur le sol. Lorsque ses yeux se rouvrirent il était dans la maison de son père, et sa mère était tendrement penchée sur lui: " Mon fils, que t'est'il arrivé? Nous t'avons trouvé près du temple écroulé, le visage tourné vers le ciel. Est-ce le dieu qui t'es apparut? Qui a détruit le temple? "
Mais l'enfant ne répondit rien. Il restait en silence et regardait sa mère avec les yeux de quelqu'un qui voit pour la première fois.
Enfin il pris la parole: " Mère chérie, je vous en prie, dites moi: qu'est ce que la Vérité? "
La pauvre femme était bonne, mais hélas son âme était encore pleine des erreurs paiennes, et elle ne sut répondre à cette question. Elle se pencha sur le front de son fils, l'embrassa et lui ferma les yeux avec douceur.
"Je t'aime mon fils, n'est ce pas la seule chose importante? Dors maintenant; demain ton père revient de guerre et il faut que tu sois reposé pour le recevoir dignement."
Inspirons nous de cette histoire, englobons la en nos pensées car elle nous sera grandement utile dans les moments de doute, de chagrin... Par le plus grand des bonheurs, les pensées païennes se voient reculer de jour en jour, mais voilà que se font jour hérésie ou dissidences et nous devons savoir répondre à ceux qui nous interrogent qu'il suffit de s'en remettre au Très Haut et suivre sans faillir le Chemin de la Vérité... Allons, chantons notre Credo !
Je crois au Trés-Haut le Créateur tout puissant,
Qu a fabriqué avec rien le Ciel et la Terre,
Le Soleil, et tous les petits oiseaux de Lausanne,
Il est le Juge de notre âme ici et à la toute fin.
Je crois en Aristote, son prophète,
Un Grec, fils de Nicomaque et de Phaetis,
Expédié pour étaler sa sagesse
Et les lois divines de l'Univers sur les hommes chahuteurs.
Je crois aussi en Christos, un autre gars mystérieux,
Né de Maria et de Giosep, un couple pas ordinaire.
Il a voué sa courte vie à nous parler du Paradis, du chemin quon voyait pas pour sy rendre.
Cest ce qui lui a coûté la vie par le martyr sous Ponce,
Mais il sen fichait, cest ce quil voulait pour nous sauver,
Et pour rejoindre la vraie Lumière où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
Que la fulgurance d'Aristote nous accompagne !
Que l'extase de Christos nous transcende!
Que le Très-Haut nous garde !
Frereroger leva droit ses maigres bras vers la voute puis traça un grand signe de croix dans l'air... D'un clin d'oeil il fit un signe et pains et vin fûtent apportés pour une dégustation collective...
Allez en paix mes Frères et Soeurs, et que le Très Haut vous ait en Sa Saincte Grâce... a la prochaine !