Marzina
Le beau fil, il s'est cassé
Pirouette cacahuète!
Le beau fil, il s'est cassé
Le bout du nez s'est envolé
Le bout du nez s'est envolé!*
Au château de Machecoul, sur les terres du duché de Retz
Marzina avait fini par reprendre ses quartiers à Retz, en attendant de rentrer à Quiberon. Tant que son frère était là, elle voulait tenter d'apprendre à le connaitre, et essayer de le garder le plus loin possible de sa petite protégée. Peut-être espérait-elle aussi secrètement tomber sur le nouvel intendant de son ainé en train de réparer quelque chose...Ou pas, ou pas, c'est mal! C'est mal de loucher sur l'intendant de son frère, même s'il ne s'agit que d'envisager de regarder. Pour l'instant, Retz était vide, Retz était triste, Retz était froid. Trop froid. Mais elle aimait l'idée d'être l'unique rayon de soleil de cette terre dévastée. A Quiberon aussi, elle était le centre d'attention de ses gens, mais ce n'était pas pareil, c'était ses terres, ils étaient presque obligés de l'aimer, en un sens.
Etant donné le temps maussade, elle avait demandé à ce qu'on allume un feu. Pendant qu'elle prenait son pied à se faire rôtir les orteils devant les flammes qui l'hypnotisaient -et lui donnaient l'envie de jouer les pyromanes au château de Dol, accessoirement-, on était entré lui porter une lettre. Avachie dans son fauteuil, enveloppée dans un tissu des plus chauds, elle ruminait pensées sombres envers son futur bonheur envolé, et se surprenait à envisager un espoir en la personne de sa filleule. Poupée meurtrie sur le fil entre le bien et le mal, les ténèbres et la lumière...A en devenir schizophrène.
Elle fût surprise de recevoir une lettre, elle n'en recevait plus beaucoup dernièrement, plus depuis son réveil. Elle prit la lettre entre ses doigts fins et blanchâtres, et la fit tourner pensivement. Elle n'avait presque pas envie de l'ouvrir, le mystère avait quelque chose d'amusant, le fait de ne pas savoir, de ne pas connaitre le sceau, d'avoir une petite part de surprise dans sa vie...un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. La garderait-elle ainsi, à imaginer ce qu'elle pourrait contenir, ou allait-elle l'ouvrir? Elle la posa sur le meuble et ne l'ouvrit pas avant plusieurs heures.
Quand la nuit fût tombée, elle se décida finalement à l'ouvrir, les idées s'épuisant, le jeu était devenu moins réjouissant. Il était temps de savoir. Elle rompit le sceau, et parcourut les quelques lignes qu'elle contenait.
Vous me devez un nez, ou des excuses, au choix. acquittez vous de vos dettes, Montfort!
Judas Gabryel Von Frayner.
Pour un peu, elle aurait pu froncer le nez, s'en offusquer, jeter la lettre au feu! Mais elle ne le fit pas. Le sourire revint, s'élargit. Elle était bien trop amusée pour en être fâchée. Après tout, il n'avait peut-être pas tort...
Elle prit sa plume, la lettre de Judas, et nota à la suite, de ses lettres aux extrémités incisives:
Venez chercher.
SA Marzina de M-P
Puis, elle scella le tout de son sceau à la sirène, et donna la lettre à un coursier.
"N'hésitez pas à le faire réveiller. Invoquez une question de vie ou de mort, brodez. Il veut se faire rembourser, c'est urgent."
Sourire sadique, elle se verse un verre de chouchen, son petit péché mignon, le porte à ses lèvres. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait faire. S'excuser? Probablement pas, elle n'en a pas envie. Mais elle tenterait bien de s'en tirer par une pirouette, cacahouèteuh...
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*Il était un petit homme
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Pirouette cacahuète!
Le beau fil, il s'est cassé
Le bout du nez s'est envolé
Le bout du nez s'est envolé!*
Au château de Machecoul, sur les terres du duché de Retz
Marzina avait fini par reprendre ses quartiers à Retz, en attendant de rentrer à Quiberon. Tant que son frère était là, elle voulait tenter d'apprendre à le connaitre, et essayer de le garder le plus loin possible de sa petite protégée. Peut-être espérait-elle aussi secrètement tomber sur le nouvel intendant de son ainé en train de réparer quelque chose...Ou pas, ou pas, c'est mal! C'est mal de loucher sur l'intendant de son frère, même s'il ne s'agit que d'envisager de regarder. Pour l'instant, Retz était vide, Retz était triste, Retz était froid. Trop froid. Mais elle aimait l'idée d'être l'unique rayon de soleil de cette terre dévastée. A Quiberon aussi, elle était le centre d'attention de ses gens, mais ce n'était pas pareil, c'était ses terres, ils étaient presque obligés de l'aimer, en un sens.
Etant donné le temps maussade, elle avait demandé à ce qu'on allume un feu. Pendant qu'elle prenait son pied à se faire rôtir les orteils devant les flammes qui l'hypnotisaient -et lui donnaient l'envie de jouer les pyromanes au château de Dol, accessoirement-, on était entré lui porter une lettre. Avachie dans son fauteuil, enveloppée dans un tissu des plus chauds, elle ruminait pensées sombres envers son futur bonheur envolé, et se surprenait à envisager un espoir en la personne de sa filleule. Poupée meurtrie sur le fil entre le bien et le mal, les ténèbres et la lumière...A en devenir schizophrène.
Elle fût surprise de recevoir une lettre, elle n'en recevait plus beaucoup dernièrement, plus depuis son réveil. Elle prit la lettre entre ses doigts fins et blanchâtres, et la fit tourner pensivement. Elle n'avait presque pas envie de l'ouvrir, le mystère avait quelque chose d'amusant, le fait de ne pas savoir, de ne pas connaitre le sceau, d'avoir une petite part de surprise dans sa vie...un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. La garderait-elle ainsi, à imaginer ce qu'elle pourrait contenir, ou allait-elle l'ouvrir? Elle la posa sur le meuble et ne l'ouvrit pas avant plusieurs heures.
Quand la nuit fût tombée, elle se décida finalement à l'ouvrir, les idées s'épuisant, le jeu était devenu moins réjouissant. Il était temps de savoir. Elle rompit le sceau, et parcourut les quelques lignes qu'elle contenait.
Vous me devez un nez, ou des excuses, au choix. acquittez vous de vos dettes, Montfort!
Judas Gabryel Von Frayner.
Pour un peu, elle aurait pu froncer le nez, s'en offusquer, jeter la lettre au feu! Mais elle ne le fit pas. Le sourire revint, s'élargit. Elle était bien trop amusée pour en être fâchée. Après tout, il n'avait peut-être pas tort...
Elle prit sa plume, la lettre de Judas, et nota à la suite, de ses lettres aux extrémités incisives:
Venez chercher.
SA Marzina de M-P
Puis, elle scella le tout de son sceau à la sirène, et donna la lettre à un coursier.
"N'hésitez pas à le faire réveiller. Invoquez une question de vie ou de mort, brodez. Il veut se faire rembourser, c'est urgent."
Sourire sadique, elle se verse un verre de chouchen, son petit péché mignon, le porte à ses lèvres. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait faire. S'excuser? Probablement pas, elle n'en a pas envie. Mais elle tenterait bien de s'en tirer par une pirouette, cacahouèteuh...
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*Il était un petit homme
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