--.judas.
Frayner apprécie les petites réflexions de son hôte, piquantes et audacieuses, tout comme elle après tout. Il amorce un imperceptible sourire lorsqu'elle s'effarouche et se rassérène tour à tour, lorsqu'elle lâche les rênes pour mieux les reprendre.
Ha ma jouvencelle... Les rênes, les vraies, elles sont plus bas. Il sait qu'elle le sait, en cela c'est amusant. Il se laisse torturer un peu, flatter son accent, débrailler son col, il l'observe de jais à jais. Le vis à vis est criant de non dits. La dernière remarque trahit immanquablement le masque. Audace est d'une fragilité toute dissimulée. Une bonne raison pour ne pas l'approcher de trop.
céder une bataille ne garantie pas de céder la guerre.
Combien de femmes s'étaient tournées vers lui pour se soigner ou se consoler de quelque chose? Toutes en vérité. Marzina tentait d'oublier un affront, Marie avait tenté d'oublier le désastre de sa vie maritale, Chimera avait tenté de se consoler de la mort d'un non né, Anaon d'un tas putrescent de non dits. Et toutes les autres aussi avait dansé autour de ce grand feu de non joie, qu'il est fou de se soigner par le poison. Pourtant à petite dose souvent ce dernier apaise, du néfaste au bénéfique, tout est histoire de modération. Et modéré n'est pas Judas, elles l'apprendront, là où les autres l'ont fait au prix de leur maigre restant de bonheur. L'homme est un plaisir qui sape à force.
Vous avez quelque chose, là.
Il approche sa senestre du visage opalescent pour en chasser une poussière imaginaire, là au creux du menton. Finalement les doigts se saisissent de ce dernier et il dépose un furtif baiser sur la lippe au gout nouveau avant de se détourner d'elle. L'homme longe la table attrapant une grappe de raisin au passage et se dirige vers la sortie en faisant le chemin inverse de celui qui l'avait conduit dans les bras d'Audace. Sans amertume aucune, presque soulagé, il franchit la porte de Machecoul, non sans se retenir de filer une douloureuse tape au cul de la Mathilda avant de disparaitre. Quelque chose lui disait que si Marzina lui était si semblable, s'offrir à elle comme un grain de raisin gonflé de suc à la première occasion venue n'était pas la meilleure façon de retenir son intérêt. Quelque chose aussi le murmurait qu'elle ne connaissait pas la frustration, belle comme elle était. Lui, marié, trentenaire, de rang inférieur, étranger attaché à une femme qu'elle n'appréciait guère ... Après tout ne devait pas être le plus intéressant des partis. Autant attendre de voir si deux personnes non frustrées peuvent créer à elles seules la frustration.
Ha ma jouvencelle... Les rênes, les vraies, elles sont plus bas. Il sait qu'elle le sait, en cela c'est amusant. Il se laisse torturer un peu, flatter son accent, débrailler son col, il l'observe de jais à jais. Le vis à vis est criant de non dits. La dernière remarque trahit immanquablement le masque. Audace est d'une fragilité toute dissimulée. Une bonne raison pour ne pas l'approcher de trop.
céder une bataille ne garantie pas de céder la guerre.
Combien de femmes s'étaient tournées vers lui pour se soigner ou se consoler de quelque chose? Toutes en vérité. Marzina tentait d'oublier un affront, Marie avait tenté d'oublier le désastre de sa vie maritale, Chimera avait tenté de se consoler de la mort d'un non né, Anaon d'un tas putrescent de non dits. Et toutes les autres aussi avait dansé autour de ce grand feu de non joie, qu'il est fou de se soigner par le poison. Pourtant à petite dose souvent ce dernier apaise, du néfaste au bénéfique, tout est histoire de modération. Et modéré n'est pas Judas, elles l'apprendront, là où les autres l'ont fait au prix de leur maigre restant de bonheur. L'homme est un plaisir qui sape à force.
Vous avez quelque chose, là.
Il approche sa senestre du visage opalescent pour en chasser une poussière imaginaire, là au creux du menton. Finalement les doigts se saisissent de ce dernier et il dépose un furtif baiser sur la lippe au gout nouveau avant de se détourner d'elle. L'homme longe la table attrapant une grappe de raisin au passage et se dirige vers la sortie en faisant le chemin inverse de celui qui l'avait conduit dans les bras d'Audace. Sans amertume aucune, presque soulagé, il franchit la porte de Machecoul, non sans se retenir de filer une douloureuse tape au cul de la Mathilda avant de disparaitre. Quelque chose lui disait que si Marzina lui était si semblable, s'offrir à elle comme un grain de raisin gonflé de suc à la première occasion venue n'était pas la meilleure façon de retenir son intérêt. Quelque chose aussi le murmurait qu'elle ne connaissait pas la frustration, belle comme elle était. Lui, marié, trentenaire, de rang inférieur, étranger attaché à une femme qu'elle n'appréciait guère ... Après tout ne devait pas être le plus intéressant des partis. Autant attendre de voir si deux personnes non frustrées peuvent créer à elles seules la frustration.