Aloan
Aloan s'en va-t-en guerreuuuuh, Mironton, mironton, mirontaineuuuh!
Aloan s'en va-t-en guerreuuuuh, ne sait quand reviendra, ne sait quand reviendraaaa!
De sa voix de crécelle, le jeune Lorrain faisait fuir tous les animaux des environs, assurément.
Et la pauvre Hortense, perchée sur sa jument avec lui, devait n'avoir qu'une idée: lui enfourner son gant dans la bouche pour le faire taire.
Madame monte à sa touureuuuuh, Mironton, mironton, mirontaineuuuh!
Madame monte à sa touureuuuuh, si haut qu'elle peut monter, si haut qu'elle peut monteeeer!
Petit retour en arrière de quelques heures.
Finalement Aloan et Hortense se retrouvaient seuls sur la route, le frère de Al ayant eu un imprévu de dernière minute.
Il faut dire qu'au vu de la tête de deux pieds de long que tirait la fiancée du blond la veille, Equemont avait certainement d'autres soucis en tête que d'aller chasser dans la forêt de Moulins.
Une querelle d'amoureux à laquelle Aloan, même si il refusait d'admettre la chose, n'était pas totalement étranger avec ses envies perpétuelles de guerroyer.
Bref. Al était parti seul - du moins sans son frère - qui était resté à Nevers avec la fiancée en question, essayant de réparer les pots cassés.
Jusque là vous suivez? Bien.
La raison du départ, maintenant. Depuis plusieurs jours, il était devenu impossible de trouver le moindre morceau de barbaque sur ce foutu marché de Nevers. Et pour un jeune homme tel qu'Al - en pleine croissance musculaire - cela devenait insupportable.
Trop c'est trop!
Il avait bien essayé de braconner un peu dans les environs mais sans grand succès. Si bien qu'en prospectant un peu, il s'était mis en tête que les bois de Moulins seraient certainement plus giboyeux ou, au pire, que leur marché lui fournirait sa ration quotidienne de bidoche.
C'est que vous comprenez, aller guerroyer c'était bien beau - façon de parler bien sûr - mais encore fallait-il qu'Al ne tombe pas comme une mouche dès qu'il croiserait le fer avec ses adversaires.
Bien évidemment, s'il avait su que ses pires craintes - à savoir tourner de l'oeil et se réveiller le crâne en compote le lendemain matin - allaient se réaliser pas plus tard que cette nuit-là, notre petit jeune homme aurait fait immédiatement demi-tour. Retour à la case départ. "Juré, craché! Vous ne m'y reprendrez plus jamais!".
Seulement il n'avait aucun moyen de le savoir, lui, et c'est pourquoi il braillait au clair de lune tel un paysan pinté qui rentrait après une soirée passée en taverne.
Sauf qu'Aloan était sobre, lui. Oui je sais, c'est pathétique.
Reprenons.
Nos deux zozos avançaient donc, perchés sur la jument d'Aloan prénommée Mérida, lorsque soudain la route se sépara en deux. Une partie semblait repartir en direction du nord-ouest tandis que l'autre prenait un tournant par les bois, au sud.
Les bois ne faisaient pas peur à Al, même après la nuit tombée. Il y passait régulièrement ses nuits, après avoir posé quelques collets par ci par là, bercé par les craquement d'une belle flambée qui lui réchauffait le coeur.
Il se sentait donc en terrain allié, au milieu des bois.
Ralentissant le pas de sa jument, Aloan se tourna vers sa passagère en désignant la route qui s'enfonçait parmi les feuillus.
A mon avis c'est plus court si nous coupons par ces bois. Qu'en pensez-vous, Hortense?
Tout en écoutant la réponse, Al passa machinalement sa main près du fourreau où il gardait sa dague. On n'y voyait pas grand chose dans ces bois, mais qui pouvait avoir envie de jouer à cache-cache à une heure si avancée de la nuit?
Oh, jeunesse présomptueuse!
Ecoutant la décision de la jeune femme, le jeune cavalier pressa ses jambes contre le flanc de Mérida et suivit la direction choisie.
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Aloan s'en va-t-en guerreuuuuh, ne sait quand reviendra, ne sait quand reviendraaaa!
De sa voix de crécelle, le jeune Lorrain faisait fuir tous les animaux des environs, assurément.
Et la pauvre Hortense, perchée sur sa jument avec lui, devait n'avoir qu'une idée: lui enfourner son gant dans la bouche pour le faire taire.
Madame monte à sa touureuuuuh, Mironton, mironton, mirontaineuuuh!
Madame monte à sa touureuuuuh, si haut qu'elle peut monter, si haut qu'elle peut monteeeer!
Petit retour en arrière de quelques heures.
Finalement Aloan et Hortense se retrouvaient seuls sur la route, le frère de Al ayant eu un imprévu de dernière minute.
Il faut dire qu'au vu de la tête de deux pieds de long que tirait la fiancée du blond la veille, Equemont avait certainement d'autres soucis en tête que d'aller chasser dans la forêt de Moulins.
Une querelle d'amoureux à laquelle Aloan, même si il refusait d'admettre la chose, n'était pas totalement étranger avec ses envies perpétuelles de guerroyer.
Bref. Al était parti seul - du moins sans son frère - qui était resté à Nevers avec la fiancée en question, essayant de réparer les pots cassés.
Jusque là vous suivez? Bien.
La raison du départ, maintenant. Depuis plusieurs jours, il était devenu impossible de trouver le moindre morceau de barbaque sur ce foutu marché de Nevers. Et pour un jeune homme tel qu'Al - en pleine croissance musculaire - cela devenait insupportable.
Trop c'est trop!
Il avait bien essayé de braconner un peu dans les environs mais sans grand succès. Si bien qu'en prospectant un peu, il s'était mis en tête que les bois de Moulins seraient certainement plus giboyeux ou, au pire, que leur marché lui fournirait sa ration quotidienne de bidoche.
C'est que vous comprenez, aller guerroyer c'était bien beau - façon de parler bien sûr - mais encore fallait-il qu'Al ne tombe pas comme une mouche dès qu'il croiserait le fer avec ses adversaires.
Bien évidemment, s'il avait su que ses pires craintes - à savoir tourner de l'oeil et se réveiller le crâne en compote le lendemain matin - allaient se réaliser pas plus tard que cette nuit-là, notre petit jeune homme aurait fait immédiatement demi-tour. Retour à la case départ. "Juré, craché! Vous ne m'y reprendrez plus jamais!".
Seulement il n'avait aucun moyen de le savoir, lui, et c'est pourquoi il braillait au clair de lune tel un paysan pinté qui rentrait après une soirée passée en taverne.
Sauf qu'Aloan était sobre, lui. Oui je sais, c'est pathétique.
Reprenons.
Nos deux zozos avançaient donc, perchés sur la jument d'Aloan prénommée Mérida, lorsque soudain la route se sépara en deux. Une partie semblait repartir en direction du nord-ouest tandis que l'autre prenait un tournant par les bois, au sud.
Les bois ne faisaient pas peur à Al, même après la nuit tombée. Il y passait régulièrement ses nuits, après avoir posé quelques collets par ci par là, bercé par les craquement d'une belle flambée qui lui réchauffait le coeur.
Il se sentait donc en terrain allié, au milieu des bois.
Ralentissant le pas de sa jument, Aloan se tourna vers sa passagère en désignant la route qui s'enfonçait parmi les feuillus.
A mon avis c'est plus court si nous coupons par ces bois. Qu'en pensez-vous, Hortense?
Tout en écoutant la réponse, Al passa machinalement sa main près du fourreau où il gardait sa dague. On n'y voyait pas grand chose dans ces bois, mais qui pouvait avoir envie de jouer à cache-cache à une heure si avancée de la nuit?
Oh, jeunesse présomptueuse!
Ecoutant la décision de la jeune femme, le jeune cavalier pressa ses jambes contre le flanc de Mérida et suivit la direction choisie.
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