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[RP] Je ne t'attendais plus.

Lanceline
    [Auch, taverne Auch-en-Navarre.]

Tout va bien mon aimée ?
- Ou... Oui.
À vous voir, j'ai cru que c'était une mauvaise nouvelle.
- Non. Non, enfin, dans un sens... Oui.
Oh ?
- Oui... C'est un ami qui m'écrit.
Ah ?
- Trois ans... que ça passe vite...
murmura-t-elle.
Il vous oublie puis se rappelle de vous lorqu'il a besoin de vous !
- C'est un ami !
Quel sorte d'ami est ce ?
- Un ami à qui je ne peux pas tourner le dos ! Pas maintenant, alors qu'il met sa fierté de côté pour me demander son aide.
Non. Vous êtes bien trop bonne pour cela.
Mais qu'il ne vous oublie pas, la prochaine fois.


Voilà ce qui s'était dit en taverne entre la Balafrée et Arnaut, au moment de la réception de la lettre. Elle avait pâli puis s'était réjouie.
Et puis, elle lui avait répondu.


Lanceline a écrit:
De moi, Lanceline de Valdesti,
À toi, Artemis Stormind,


    Salut.

    Je suis heureuse de te lire. Je t'ai cru mort. Quelques pigeons sont bien partis pour te retrouver, mais ils m'étaient tous revenus. Je m'étais résignée.

    En trois ans, les choses ont changé, tu sais. J'ai gagné une cicatrice sur ma joue gauche, des soucis en plus -un ou deux kilos également-, ainsi que quelques blessures de plus à mon coeur. Enfin. Je m'y suis faite.
    Trois ans, c'est beaucoup trop à se raconter dans une simple lettre qui peut se perdre, se déchirer ou que sais-je encore.

    Je suis touchée que tu fasses appel à moi.
    Cela ne m'étonne pas que tu aies des soucis. Je te l'avais bien dit ! (Pardon, j'avais promis que je ne le dirai pas... Mais les choses changent...)
    Ils veulent brûler ton chez-toi, et toi avec ? Ne reste pas là. Pars. Je ne sais pas où tu es, mais reviens en Armanhac.
    Viens me retrouver à Laguian, chez moi. -Oui, j'ai désormais une terre. Cadeau de mon Cousin. Je t'expliquerai comment je vois les choses, si tu veux.-
    Tu grimpes dans ta charrette, tu prends tes cliques et tes claques, et tu te ramènes iceluec. Je t'attendrai.

    J'aime toujours les violettes. Si tu en trouves sur ton chemin, ramène-m'en, je commence à manquer de liqueur.

    Lanceline.


Elle était donc partie pour Laguian, avait fait préparer une chambre pour lui, et l'attendait de pied ferme. Il n'allait plus trop tarder, elle le sentait au fond d'elle-même. À croire que les femmes avaient un don naturel pour « ces choses-là ».
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Artemis.stormind
Artemis sauta au sol en grognant. Il n'avait pas aimé son départ précipité. Il avait laissé chez lui trop de livres qu'il n'avait pu emporter. Il rageait de finalement avoir été vaincu, en quelque sorte, par ce prétentieux seigneur. Lui qui se croyait au dessus de ces imbécillités, de ces imbéciles, en restant tranquillement cloîtré chez lui, il s'est finalement trompé. Il ferait plus attention à l'avenir.

Il soupira, essayant de se calmer. Il tenait beaucoup à ses livres. Il passa une main dans ses cheveux en bataille en grommelant dans sa fine barbe, avant d'observer l'habitation. Une grosse maison fortifiée. Ou un petit château. Curieux.

Artemis avait à la main un bouquet de taille gigantesque de violettes sylvestres, et à l'autre une bouteille remplie d'un liquide ambré. Il resta un assez long moment, les yeux dans le vague. Il avait connu Lanceline dans de drôles de circonstances...
Pendant longtemps, Artemis était médecin de bataille. Un médecin dans l'armée. Il avait fait plus de couture que n'importe quelle grand-mère, et désentripaillé plus que n'importe quel boucher. C'est peut-être à cause de ça qu'Artemis pouvait passer pour un insensible. Il a vu des choses qui l'ont partiellement dénaturé.
Ainsi donc, un jour, Artemis chevauchait avec une escouade, pour venir en aide à un petit campement de voyageurs qui s'était fait attaqué. Que des morts. Un charnier. Des membres jonchaient le sol. Des litres de sang avaient éclaboussé les tentes. Quelques corps avaient été empilés. Des mouches de toutes les couleurs festoyaient. Le médecin ne pouvait plus servir à rien. Sauf, peut-être, à trouver une jeune femme survivante, les yeux écarquillés, l'air absent, sous plusieurs cadavres. Artemis l'aida à se relever, à lui enlever le sang. Il s'occupa d'elle le temps qu'elle émerge. Son cerveau s'était déconnecté devant tant d'horreurs. Elle n'était pas blessée. Elle avait eu une chance hors-du-commun, enfin, façon de parler.
Depuis s'était liée une connaissance, puis une amitié. Il était fasciné par la jeune femme. Il avait du mal à cerner sa personnalité, et s'était rendu compte qu'il lui portait une grande estime.

Artemis cligna des yeux et secoua la tête, faisant battre sa queue de cheval. Il se sentait un peu ridicule. Il s'était volontairement éloigne d'elle pour éviter de lui faire du mal. Il n'avait jamais été aimé, et pouvait attirer du mal sur ses proches. Or, Lanceline était la personne qui comptait le plus à ses yeux. Il s'était donc "exilé". Et, comble, le voilà qui revient parce que lui a besoin de son aide.

Il grogna, essayant de chasser ses inquiétudes, et frappa deux coups secs contre le battant de la porte.

[HRP] : Si notre "rencontre" ne te convient pas, dis-le moi...Je trouverai autre chose =)
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http://image.noelshack.com/fichiers/2013/20/1368995483-artemisstormind.jpg
Lanceline
Elle se tourna vers Arnaut qui était adossé au mur nonchalamment.

- Il va arriver.

Deux coups. C'était lui. Elle adressa un sourire de victoire à son fiancé.

La Balafrée ouvrit la porte, qui la fit découvrir à Artemis telle qu'elle était. Une cicatrice sur la joue gauche, qui resterait indélébile. Ses longs cheveux avaient été tressés sur le côté et reposaient sur son épaule droite. La robe était rouge, comme relativement souvent, et démontrait bien qu'elle était noble.
Les noisettes se firent enjouées quand elle les posa sur son vis-à-vis. Elle n'avait vu que ses yeux et son allure fatiguée mais l'avait reconnu.


- Artemis... Arty !

Sans se soucier de son épaule blessée, sans se soucier des fleurs et de la bouteille, instinctivement, elle se jeta dans ses bras, oubliant qu'il n'aimait pas plus que cela le contact. Puis elle se recula, reprenant une distance convenable.

- Je suis contente de te voir.

Puis, se tournant vers Arnaut, elle lui fit signe d'approcher de sa senestre, bras tendu. En grimaçant, évidemment. Il était des douleurs qui ne disparaissaient pas si facilement. Alors qu'il vint se poster près d'elle, elle regarda à nouveau Artemis.

Dis, tu te souviens quand je te disais que je ne me marierais jamais ? Quand je te disais en riant qu'aucun autre homme ne me ferait ce coup-là ? Eh bien, j'avais parlé trop vite.


- Arnaut, je vous présente Arté -pardon, sans assent- Artemis Stormind. Arty, je te présente Arnaut de Bazaumont Noldor. Mon fiancé.

Le sourire naquit au dernier mot. Fiancée, oui. Elle était fiancée et chaque fois qu'elle le disait, cela avait le don de l'étonner. Cela lui collait une étiquette sur le dos ; et elle qui la respectait suffisamment, en avoir une supplémentaire ne lui plaisait guère.

Et puis elle remarqua les fleurs et le sourire s'agrandit.


- Ooh, tu y as pensé... Elle fondait. Mercé, Arty...

Elle s'effaça pour le laisser passer, indiquant le couloir d'un vague geste de la main. Se faisant elle se rapprocha d'Arnaut auquel elle agrippa la main avec douceur.

- Mais viens, entre, je t'en prie. Tu n'as pas fait tout ce chemin pour rester sur le pas de la porte...

Elle partit d'un rire léger. Aucun doute, elle était heureuse...
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Artemis.stormind
Artemis ne s'attendait bien sûr pas à ce que Lanceline tienne un comportement très différent, mais il fut tout de même très, très étonné. Cela faisait...oui, bien trois ans, au moins, qu'on ne lui avait accordé un tel sourire. Et surtout un accueil de ce type. Trois ans qu'on ne l'avait pas serré dans ses bras. Il avait oublié. Il s'est rendu compte, vraiment, à ce moment, qu'il a toujours été détesté, au mieux bien ignoré, sauf par de rares personnes.
Trois ans qu'on ne l'avait pas appelé Arty. Il eut envie de pleurer.

Il fut très, très surpris une deuxième fois. Au "mon fiancé". Il considéra ledit fiancé avec de grands yeux. Savait-il qu'il avait une chance exceptionnel ? Oh, oui, sans doute : Lanceline ne s'est sans doute pas retenue de lui dire, au début, que jamais, au grand jamais elle ne se marierait.
Elle aurait été une femme ordinaire, Artemis se serait dit, à l'air fier qu'arborait Lanceline, qu'elle serait une femme qui se serait prostituée auprès de ce noble pour gagner un nom. Mais le médecin savait que la fierté sur le visage de la jeune femme était...juste de la fierté, de la joie, et du "regarde ce que je suis devenue, Arty, regarde ce que je suis heureuse !".

Et Artemis sourit. Sincèrement. Quelle sensation bizarre.

Elle remarqua les fleurs, et il se sentit rougir légèrement sous sa barbe. Elles lui plaisaient autant ? Il baissa la tête au remerciement, marmonnant quelque chose dans sa barbe, mais avec un grand sourire.


- Mais viens, entre, je t'en prie. Tu n'as pas fait tout ce chemin pour rester sur le pas de la porte...

Artemis se sentait un peu gauche, timide dans la maison de son amie.

- Je...Tu as dit que tu aimais encore la liqueur...je t'en ai apporté...Une nouvelle recette "spéciale"... Je...J'espère qu'il te plaira !...

Vraiment très bizarre, cette sensation. Comme sur un petit nuage.
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Popsas
Laguian. Voilà qui refoule pour la deuxième fois les terres de sa fiancée , pour lui faire plaisir. Ou bien pour se faire plaisir à lui même , lorsqu'il s'agit de Lanceline , de voyage et si vous ajoutez un homme dans l'équation , difficile à dire si c'est par plaisir qu'il suit sa fiancée. Est ce par ce qu'il devenait mou -enfin mou , nous parlons ici de son caractère , le reste , ça va , Bazaumont , étalon , vous voyez le truc- au contact de Lanceline qu'il avait bien accepté qu'elle aille rencontrer cet ami ? Ou bien que sa petite discussion sur l'amitié avec elle l'avait rassuré ? Les deux en fait. Pourquoi poser la question alors ? Pour faire genre.

Laguian. Donc. Il était là , adossé au mur , tant qu'à faire. Il attendait avec impatience cette arrivée tant attendue par sa blonde. Il avait hâte de connaitre l'homme , cet ami ayant mis sa fierté de coté. Et puis pour quelle raison ? Il ne manquerait pas de lui poser la question , quitte à être très indiscret.

Quelques coups sur la porte et cela était suffisant pour voir Laguian sourire. Alors , par automatisme nouvellement acquis , il laisse ses lèvres s'étirer à leur tour jusqu'à ce que l'homme fasse son apparition. Là , c'est une autre histoire. Sa fiancée qui le prend dans ses bras , cela ne lui plait pas trop, même pas du tout. Il ne pouvait rien y faire , c'était ainsi , une maladie incurable il faut croire. Mais il n'en perdait pas sa mauvaise humeur pour autant , la lettre reçu l'avait tellement illuminée qu'il n'allait pas gâcher le plaisir des retrouvailles. C'est qu'il apprenait vite.



Bonjorn , senhèr.

Des salutations simples destinés au barbu , ne voulant pas se faire trop envahissant , se sentant , presque , déjà de trop dans cette histoire. Fort heureusement , sa dorénavant pierre précieuse ne l'avait pas oublié pour autant et cette nouvelle proximité lui redonna de l'entrain au point d'attirer sa curiosité sur la bouteille , sans pour autant oublier de resserrer avec délicatesse ses doigts sur les siens. Un petit baiser pudique sur sa joue pour accompagner son rire et il était d'attaque pour en apprendre plus.
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Lanceline
- Je...Tu as dit que tu aimais encore la liqueur...je t'en ai apporté...Une nouvelle recette "spéciale"... Je...J'espère qu'il te plaira !...

Les noisettes descendirent jusqu'à la bouteille. Sans se départir de son sourire, elle tendit sa dextre.

- Donne, je vais te débarrasser.

Elle prit avec précaution les fleurs ainsi que la bouteille, se tourna une fois de plus vers son brun à qui elle tendit la liqueur. Nul doute que lui saurait quoi en faire -mais non, pas la boire, enfin pas tout seul, quoi-. Juste la poser sur la table.
Elle ne buvait presque plus que de la tisane. L'une des dernières fois où elle avait trop bu, elle s'était retrouvée attachée à un lit. La fois suivante, elle avait été « mariée » -si si- à une femme. Encore que cette histoire était plutôt drôle, quand elle y repensait.
Elle se tourna vers Suzane, fidèle au poste, lui faisant signe d'aller chercher de quoi rafraîchir lesdites fleurs. Elle les ferait sécher. Mais plus tard.


- De la liqueur de quoi ? demanda-t-elle tout en les menant au salon, les invitant à prendre place sur un siège, s'asseyant elle-même au côté du Bazaumont. Quelque chose à boire ?

Suzane revenait déjà, les mains libres, prête à retourner en cuisine chercher les boissons.
La Valdesti détailla son ami. Fatigué, mais le sourire venait contrebalancer la mauvaise impression.
Elle était heureuse, donc elle parlait. Elle avait l'impression que si elle se taisait, il allait s'envoler, disparaître pour ne plus revenir. Elle devait briser le silence. Elle l'aimait beaucoup, mais parfois il devenait effrayant voire morbide. La Blonde ne voulait pas de cela aujourd'hui.

Elle crut le revoir, trois ans plus tôt. Son visage dans le flou, alors qu'elle refusait de voir la vérité en face. Elle avait vu les brigands, s'était effondrée et eux l'avaient cru morte, et s'étaient acharnés sur tous les autres. Une fois de plus, le sang avait été versé ; elle portait quelque part en elle le poids de cette culpabilité mais l'oubliait volontiers, arguant que ce n'était « qu'une question de chance ». Une des trop rares fois où celle-ci ne l'avait pas oubliée.


- Ton voyage s'est bien passé ? Pas trop de brigands sur les routes ?

Moi tu sais, les brigands, je les fais mettre à genoux et ils s'excusent d'abord. J'ai même tué la commandante d'une armée ennemie. Si si. Mais ça faut pas le rappeler à Arnaut, parce que sinon après il râle. Je te le dirai, mais plus tard. Pas devant lui. Parce que sinon il va lâcher son fameux « tss ».
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Artemis.stormind
Artemis jeta un coup d'oeil à l'homme, qui le scrutait du regard en retour. Ils s'évaluaient. Le savant était curieux de savoir qui il était. Pourquoi était-il venu ? Était-il curieux (peu probable, mais possible), très amoureux de Lanceline à tel point qu'il ne veuille jamais la quitter (ben quoi, ça existe) ou simplement...d'un naturel jaloux ? Son cynisme le poussait à croire qu'effectivement ce Arnaud était d'un jaloux maladif, et qu'il prenait son arrivée comme celle d'un potentiel concurrent. Très animal. Ne manquerait plus qu'ils se tournent autour en grognant et en exhibant leurs musculatures...
Allons bon, le voilà qui s'emballait... Il allait pas se mettre en froid dès maintenant. Essayons de changer un peu notre façon de penser...Ou au moins le cacher un minimum.

Il répondit à la question de Lanceline avec un petit sourire.

- Un mélange d'anis, de violette...et de rose. Assez curieux, mais tu me diras ce que t'en penses...Rien à boire, merci. Sauf, peut-être...Tu as...oh je prendrais la même chose que vous.

Elle parlait, parlait, parlait. Artemis la regardait, émerveillé. Elle débordait d'énergie, de joie de vivre. Un sourire éclatant. Elle rayonnait. A croire que sa joie était contagieuse ; Artemis la regardait parler avec un grand sourire, son verre à la main, toujours plein. Elle n'avait pas changé, mise à part la cicatrice sur son visage. A croire qu'ils s'étaient quittés hier. Le visage de la jeune femme semblait inaltérable, figé dans le bonheur. Peut-être parlait-elle encore plus que dans son souvenir...Trois ans à rattraper ! Grands dieux, elle allait le noyer de paroles !

- Ton voyage s'est bien passé ? Pas trop de brigands sur les routes ?

Artemis mit quelques instants à réaliser que c'était à lui de parler. Il fit un petit "Oups" en posant son verre.

- Ooooh non... Euh, ah, si, un groupe de six...Ou sept...Heum. ça fait sept bandits en moins dans le monde. Mais les bandits les plus dangereux ne sont pas hors-la-loi.

Il claqua la langue en posant ses mains sur ses genoux.

- Et bien...Je...je dois vous remercier. Merci, merci Liline...Merci monsieur. Je te dois sûrement la vie, Lanceline. Je...Enfin, je ferai des remerciements un peu plus corrects sans doute plus tard...

Il trouvait ces mots bizarres dans sa bouche. Il avait très rarement remercié au cours de sa vie, et là, ça faisait beaucoup en une seule fois... Même si il trouvait que c'était pas assez. Il espérait trouver de meilleurs mots plus tard...
Artemis regardait ses pieds, maintenant. Foutredieu, qu'il n'aimait pas ce genre de situation !...
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Lanceline
- Du Bordeaux pour Arnaut et Artemis. Et moi de la tisane à la valéryane. Mais ne te trompe pas, cette fois.

... Rose. Et violette. Ah, mais oui. Il la connaissait bien. Trop bien. Et il avait les arguments pour la faire fléchir. Ses fleurs préférées. Rose et violette. Avec de l'anis. Oh, elle avait hâte d'y goûter. Elle lorgna sur la bouteille posée sur la petite table tandis que Suzane revenait avec les boissons. Elle prit sa tisane avec précaution, parce que c'était brûlant. Souffla dessus comme à son habitude. Et l'écouta à son tour.
Il était comme ça. Insouciant. Se riant du danger et de la Faucheuse qui le suivait de près. C'était d'ailleurs là une des raisons pour lesquelles elle l'appréciait.

Et puis, le nom tombe. « Liline ». Il l'a appelée Liline. Trois ans. Effectivement, le temps passe vite ! Trois ans, un peu plus sûrement, qu'on ne l'avait plus appelée de la sorte. Et après... Après elle l'avait cru mort, avait rayé ce surnom de sa mémoire parce qu'il faisait mal et sonnait faux.

D'ailleurs c'était un nouveau fantôme qui revenait à la vie. Mais celui-là, elle n'en voulait pas à la Mort de l'avoir recraché. Celui-là, elle ferait tout pour le garder en vie le plus longtemps possible. Elle lui apporterait, sûrement -et au grand dam d'Arnaut-, une plus grande attention, sachant que la grande Encapuchonnée pouvait le lui reprendre à n'importe quel moment.

Et le voilà qui regardait ses pieds.

Si j'osais, Artemis, si j'osais je poserai mon index sous ton menton et je te ferai relever la tête. Mais je ne le ferai pas. Non à cause d'Arnaut mais parce que je me souviens que tu n'aimais pas la proximité. Alors je ne bouge pas, et je cherche ce que je pourrais bien te dire pour te voir poser tes yeux rieurs sur moi.

Elle trouva mais but quelques gorgées de tisane pour se donner une contenance, jetant un coup d’œil vers son fiancé pour s'assurer que tout allait bien. Pour le moment, il demeurait silencieux, se contentant de les observer. À quoi pouvait-il bien penser ? Elle lui adressa un léger sourire, avant de se tourner vers le blond.


- « Un prêté pour un rendu ». Je n'ai pas oublié, Arty.

Oui ! Il la regardait à nouveau ! Elle eut un gentil sourire à son intention.

En y réfléchissant bien, c'était dingue le nombre d'hommes à qui elle était redevable. Lui, plus Henri, plus le Chat, plus Riw... Ah non, fallait pas pousser mémé dans les orties non plus. Lui il pouvait toujours courir.


- Tu ne me dois rien.

Et puis pourquoi elle avait demandé à son fiancé de venir ? Elle aurait dû y être seule ; elle aurait dû se douter que cela n'arrangerait rien. Elle aurait dû comprendre, savoir, deviner. Sa présence ne faisait que renforcer le malaise déjà ambiant. Enfin ! Trop tard, il était trop tard désormais. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même.
D'un autre côté... Elle ne voulait pas se séparer trop longtemps de lui. Elle aussi, le savoir loin ça la tuait.

Indéniablement, la Balafrée l'aimait trop, pour son bonheur, et son malheur sûrement... Mais le malheur, elle fermerait les yeux dessus.

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Popsas
Juger les hommes qui s'approchaient de sa dame , à lui seul , était une habitude , un rituel même. Un rituel dont le cérémonial se mettait en place peu à peu et qui , comme tout rite , le guidera dans ses rapports avec ses semblables du genre masculin. Le corps et le coeur , acquis à son unique personne , il avait accepté dans un élan de grande bonté , le partage de l'âme. Mais on allait pas le changer si facilement , il avait ses propres conditions qui pour une fois seraient volontiers accepté par sa balafrée de fiancée. Du moins il osait l'espérer. Elle souriait et riait , à moins d'être un idiot , ce qu'était malheureusement pour certains , loin d'être le cas pour Arnaut , on ne pouvait manquer le bonheur qu'envahissait la Valdesti -future Bazaumont Noldor- à cet instant. Alors c'était décidé , tant qu'il ne commettait pas d'impair il saura l'apprécier ou ne pas le détester si l'on veut penser comme Arnaut.

Ses mirettes noires étaient dorénavant posées sur la fameuse bouteille qui lui a été si gracieusement tendue. Bien qu'il n'avait encore aucune idée du contenu de cette dernière , il savait déjà où le dit contenu allait finir sa prochaine cascade. Quoi que pour le moment , il allait se contenter de la poser sur la table du salon où il avait été amené en suivant les pas gracieux de la maîtresse des lieux.

Et c'était avec une parfaite aisance qu'il posa son solide -et non mou- fessier sur le fauteuil près de la table , tout en s'assurant de la proximité d'une autre place pour l'autre fessier qui appartenait dorénavant.
Artémis se trouvait quant à lui face au jeune couple -même si Lanceline faisait accroître la moyenne d'âge du couple ; et toc- et se tenait près à tenir face à l'assaut éminent de Lanceline qui semble-t-il , voulait tout savoir sur le barbu.

Une grimace aussi rapide que légère traversa le visage "peau de vampire" -parait il- du Bazaumont à l'annonce de la composition du contenu de cette bouteille qu'il voulait vider , tantôt. De la liqueur ? Il n'avait pas vraiment eu l'occasion de boire une quelconque liqueur , mais il n'aimait déjà pas. Mais cela , il se le garde pour lui , qui sait , il aimera peut être. Il allait sourire par deux fois. La chance.

La première en entendant Lanceline commander à sa servante du Bordeaux. Elle savait bien ce qu'il aimait , du bon vin de chez lui. Sans doute qu'il aura l'occasion de parler de nouveau avec ferveur de ce vin là.

La seconde fois , un étirement de ses lèvres vers la gauche de son visage suite aux premières paroles de l'invité du jour. Il venait de sous entendre le massacre de sept "vilains pas beaux" et cette idée l'amusait assez. Sans parler de son second sous entendu. Peut être lui dira-t-il qu'il est un politicien , magouilleur pour certains , ou fin stratège pour d'autres s'il venait à entamer la discussion de "Et vous que faites vous dans la vie ?". Fier cultivateur de maïs , toussa toussa.

C'était à présent le moment pour lui d'ouvrir la bouche et de laisser échapper d'autres mots que les "bonjorn senhèr" prononçaient jusqu'ici.


Si , Liline , il tenait à bien insistait sur cette appellation qui l'amusait un peu avant d’enchaîner , ne vous doit rien , alors moi , encore moins senhèr. Et puis je vous en prie , pas de monsieur , je m'appelle Arnaut. Il se voulait être plus accueillant et c'est donc d'un sourire qu'il accompagna ses paroles , avant de continuer dans sa lancée , tant qu'à faire , il n'avait aucune raison pour que seule la blonde fasse sa curieuse. Mais , dites moi. Loin de moi l'envie de me montrer indiscret , mais votre vie était elle menacée pour que ma merveilleuse fiancée vous la sauve ?
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Artemis.stormind
Artemis se serait volontiers cru dans un récit, ou une autre situation irréelle. Depuis toutes ces années, mince... Toutes ces années sans la voir, lui parler... Il se demanda alors comment il avait pu seulement vivre ainsi, pendant trois ans. Il s'était caché, caché d'elle, de tout ce qu'il avait vécu avec la jeune femme... Alors qu'il n'avait véritablement vécu qu'avec elle... On peut respirer, sentir, voir, sans vivre... Mais la vie implique aussi de vouloir souffrir, avoir des déceptions, de la haine... Et Artemis avait laissé tomber. Peut-être parce qu'il était trop faible. Ou trop lâche. Ou peut-être ne voulait-il pas causer de mal autour de lui. Pourquoi avait-il disparu, déjà ?... Il voulait que sa faculté à attirer des problèmes ne retombe pas sur Lanceline, pensait il. Mais il se sentait terriblement con à ce moment là, car il voyait dans ces yeux quelque chose qui lui avait totalement échappé.

En disparaissant ainsi, n'avait-il justement pas fait du mal à Lanceline ?

Et plus il y réfléchissait, plus il ne se trouvait aucune excuse.


Liline lui parla. Il fut rassuré, mais il ne fut pas moins désolé du tout, au contraire. Il fallait qu'il lui parle. Pour ça et aussi pour autre chose... Oh qu'il se sentait mal à l'aise !!...

Son attention fut alors attirée par l'homme, qui était jusque là resté silencieux. Artemis ne l'avait pas extraordinairement observé, et ce fut le moment de le faire. Un "brun ténébreux", dieu qu'il les aimait. Enfin, il n'aimait pas beaucoup de stéréotypes de personnes.

- Mais , dites moi. Loin de moi l'envie de me montrer indiscret , mais votre vie était elle menacée pour que ma merveilleuse fiancée vous la sauve ?

"Merveilleuse fiancée". Deux solutions : soit il est fou amoureux et très prétentieux, et ça va vite le gonfler (OUI beaucoup de choses le gonfle.), soit il est d'un naturel jaloux et il veut affirmer son territoire. Et ça rejoignait la thèse de l'animal évoquée plus tôt. L'homme abordait un sourire qui, curieusement, sonnait plutôt faux. La mâchoire crispée trahissait un sourire forcé, même si, Artemis le reconnaissait, l'homme semblait mettre de la bonne volonté. C'est donc avec un pareil sourire qu'Artemis lui répondit.

- Ma vie est menacée, tout comme la votre, depuis que nous sommes nés. Mais je saisis le sens de votre question, Arnaut. Voyez-vous, je suis...assez...cynique. Insolent, pour beaucoup. j'ai juste tendance à voir la nature humaine...assez mauvaise. je veux dire que j'ai tendance à voir le mauvais côté des gens...et à leur faire savoir de manière brute. En gros, je suis insolent pour beaucoup, beaucoup de personnes... Et je n'ai pas encore connu de personnes à qui ça plaisait. Je ne regrette pas ce que j'ai fait. Si c'était à refaire, je l'aurait fait. Je suis comme ça, c'est tout. En l’occurrence, il s'agit d'un seigneur... Je lui ai "manqué de respect". A plusieurs reprises. Il a fini pour en avoir plus que marre, et vous connaissez ce genre d'hommes...Il détruisent ce qui leur résistent trop. Je suis médecin et scientifique. Il a donc fait courir le bruit que je pratiquais de la magie... Vous connaissez l'esprit humain d'ajourd'hui. J'ai pris des initiatives et j'ai pris tout ce que je pouvais avant de me barrer. Je voyais déjà la lueur des torches quand j'étais sur la route.

Artemis se tut, regardant le fond de son verre. Voilàvoilà. L'homme savait maintenant à qui il avait affaire. Il pouvait le juger, il s'en moquait. Que pouvait-il dire de plus ? Qu'il s'était mis au chant ? Qu'il avait écrit d'autres livres ? Qu'il ne connaissait décidément rien aux vins ? Qu'il avait gagné quatre nouvelles cicatrices sur les bras et sur le torse (qu'il n'exhiberait certainement pas, non) ?
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Popsas
Le pouce , l'index et le majeur en haut , annulaire et l'auriculaire en bas , ses longs doigts étaient parfaitement repliés sur la coupe remplie du liquide carmin qu'il faisait tourbillonner lentement , ses yeux toujours posés sur Artémis qui prenait la parole pour répondre à sa question. Du moins il l'espérait. Il avait fait son curieux et espérait bien voir sa curiosité rassasiée. Et pour rassasier son gosier , il n'allait pas l'attendre. La coupe portée à hauteur de ses narines , légère inspiration nasale afin d'humer le parfum dégagé par le vin. Ce parfum qui avait le don de lui faire quitter les pieds du sol pour l'envoyer au delà des étoiles. Non faut pas croire c'est juste une image forte , il est pas défoncé. Pas encore.

Ma vie est menacée Il était lancé. Un bon tempo , ses lèvres qui s'ouvrent pour parler , alors que les fines et acérées lèvres du Bazaumont s’entrouvrent pour laisser quelques gouttes de vin y débarquer , assez nombreuses pour humecter ces dites lèvres.
Il avait éloigné le vin de son visage après ce premier contact , préférant écouter ce que le barbu avait à lui conter , plus par cette curiosité qui l'avait poussé à parler plutôt que par politesse , bien qu'il ne voulait pas faire de faux pas dans cette rencontre. Et bien qu'à son habitude ; rien ne pouvait lui retirer un verre de vin si proche de ses lèvres , à la seule exception d'un de ces baisers dont seule sa fiancée avait le secret -une friandise- ; il ne semblait pas regretter , l'histoire à peine débutée qu'elle le passionnait. Il en apprenait bien plus sur ce barbu que sa balafrée semblait tant apprécier.

Cynique ? Cela ne le dérangeait pas. On disait de lui qu'il était effronté. Beaucoup de gens le détestaient pour son insolence ? Ah non. Il n'allait certainement pas l'embrasser ! Mais il y avait là de quoi s'entendre.

Bien qu'il apprenait des choses passionnantes ne regrettant plus vraiment sa présence , il avait soif et le vin commençait à le narguer. Alors c'est tout naturellement qu'il resserra son emprise sur la coupe la portant rapidement jusqu'à ses lèvres pour laisser échapper les saveurs de sa région et couler en cascade dans son gosier. "mmh , un délice" , il ne manquerait sans doute pas l'occasion de remercier sa fiancée pour cette agréable attention. On vous l'a déjà dit , le vin de Bordeaux , il l'adorait.

Plus l'homme avançait dans son histoire , plus il trouvait qu'il ressemblait un peu à Triora. Incomprise. Par lui d'abord. Et il ne la comprenait toujours pas d'ailleurs , à ce moment là. La coupe à moitié pleine , ou à moitié vide -lui , dirait- , il avait fini par la déposer sur la table , finissant par acquiescer à ses paroles.

"Oh oui senhèr , je connais ces gens là , je suis moi même un de ces seigneurs. Manquez moi de respect et je vous écrase tel un insecte que j'écraserai sous mes bottes. Alors oui , je les connais bien. Mais contrairement à eux. Moi je ne fais courir aucun bruit , j'ai l'honnêteté de prendre plaisir à massacrer ceux qui me manquent de respect , et cela , seul." Il ne lui dira rien de tout cela , il l'apprendra sans doute un jour , s'ils venaient à se revoir. Mais il n'avait fait qu'acquiescer , compatissant. Bien qu'à son habitude , il ne connaissait pas la compassion , mais étrangement depuis sa rencontre avec la blonde et les connaissances faites depuis , il en ressentait , pour certains.


Navré. Senhèr. Personne ne devrait avoir à fuir sa demeure , mais la vie est ainsi faite.

Que pouvait-il dire de plus , qu'il n'avait plus à fuir , qu'ici il serait en sécurité ? non certainement pas , il n'était pas chez lui pour se permettre de dire de telles choses. Sa merveilleuse fiancée , le lui dira sans doute.
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Lanceline
« Merveilleuse fiancée ». Elle eut un léger sourire. Il cherchait tant à marquer sa propriété qu'à montrer qu'il l'aimait. Beaucoup. Trop peut-être.
Une phrase lui sauta au visage. -Si tant est que les mots pouvaient être doués de vie-.


[...] Il détruisent ce qui leur résistent trop. [...]

Oui. Il l'aimait trop. Une ombre moqueuse passa dans ses noisettes tandis qu'elle ne lâchait pas le blond du regard. Comme si, en posant ses yeux ailleurs, il risquait de s'évaporer. Il valait mieux éviter de prendre des risques.

Ses doigts à elle se resserrèrent un peu plus fort sur la tisane brûlante. Elle se contenta d'observer Artemis par-dessus sa boisson mais mourait d'envie de se tourner vers Arnaut. Déjà, pour le regarder, ensuite, pour lire sa réaction sur son visage. Elle fut un peu surprise de ne pas l'entendre répondre à son ami. Enfin. Sa voix mélodieuse emplit à nouveau la pièce. Pour un peu, elle aurait fermé les yeux et penché la tête pour l'écouter mieux encore.


Navré. Senhèr. Personne ne devrait avoir à fuir sa demeure , mais la vie est ainsi faite. 

Ainsi faite. « La vie est ainsi faite ».

La vie est ainsi faite, qu'elle doit se marier avec lui. La vie est ainsi faite, que certains fantômes la poursuivent. La vie est ainsi faite, qu'elle veut voyager, encore et toujours. La vie est ainsi faite, qu'elle a fait contre mauvaise fortune bon cœur. Mais est-ce qu'il allait s'en servir pour l'utiliser bon gré mal gré pour arriver sur ses fins ?
[1] Seul l'avenir le lui dirait.

En attendant, elle fit pivoter légèrement sa dextre pour boire de la tisane. Suzane avait rajouté un peu de liqueur de violette.
Elle reposa la boisson sur la table proche. La proximité avec Artemis était telle qu'elle se risqua à se pencher légèrement vers lui pour poser sa senestre sur le bout de son genou, lui adressant un sourire et, d'une voix qui se voulait rassurante -on sait jamais, elle aurait pu se manger une baffe- :


- Prends tes aises. Iceluec, tu es chez toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit... N'hésite pas. D'accord ?

Le reste était, bien évidemment, sous-entendu. Toute noble qu'elle était, elle ne le chasserait pas de chez elle. Pas encore.

- Évidemment, Non, cela ne l'était pas pour tous, mais pour elle, si. tu es libre d'aller et venir comme tu le souhaites. Juste, essaie de ne pas t'attirer d'ennuis avec les habitants des environs. Ils sont... supersticieux.

Parce que, oui, elle aussi a une terre. Mais elle n'est pas de ceux qui chassent à tout-va. Non, elle elle est... « trop bonne » pour cela.

[1] Karadoc, Les Exploités, Livre II, Kaamelott.

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