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[RP] On vous l'avait dit, que la tisane célemal.

Lanceline
[Le 3 mai au soir.]*

    « Le sommeil est un emprunt fait à la mort pour l'entretien de la vie. »
    Arthur Schopenhauer


- Suzane, apporte-moi une tisane. Avec de la valériane.

L'ordre avait claqué sèchement. La Blonde était posée là, fatiguée. Elle voulait dormir. La valériane, elle pouvait. Cela faisait assez longtemps qu'elle n'en avait pas pris pour ne pas ressentir d'effets néfastes maintenant. Bien au contraire. Juste dormir. Là-bas, il y avait les Cartes. Là-bas, il y avait Miaou. Elle ne voulait pas y penser. Elle voulait juste se reposer. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas disposé d'une bonne nuit de sommeil.
Elle ferma les yeux, ne voulant pas s'imaginer ce qui pourrait se passer lorsqu'elle combattrait. Si, évidemment, combat il y avait.


Voilà Mam'zelle.

Elle sursauta. Que ? Ah, oui. La tisane. Elle la prit d'une main lasse et la porta à ses lèvres. La but à petites gorgées. Elle se brûlait la gorge, mais peu lui importait. Le tout était de pouvoir dormir. De se laisser aller au sommeil. Rêver, enfin. Profiter d'un peu de répit avant de rejoindre les autres. Avant, surtout, de rejoindre Arnaut. De commencer une nouvelle journée. Se laisser glisser dans un monde où tout n'est qu'illusion, mais où il est bien clair que c'en est ; où tout est liberté, où tout est fiction. La Valdesti se leva et, d'un geste fatigué, se dirigea vers sa couche. Elle s'étendit dessus, sans prendre même la peine de se changer ni d'ôter quoi que ce soit.
Ce soir, elle ne pensait plus à rien. Elle sombra lentement dans le sommeil sans même s'en rendre compte.

Dors, Lanc'line, dors.
Il n'est pas tard et le matin s'est perdu sur son chemin,
Il nous reste quelques heures de quiétude, avant l'horreur...**


* Léger flash-forward, quoi.
**« Dors, bébé, dors » de Goldman, modifié par mes soins.

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Suzane
    « On fait toutes des erreurs, on s'écarte toutes du droit chemin de temps en temps, moi la première ! Mais je ne veux plus jamais, tu m'entends, plus jamais que tu refasses quelque chose dans ce genre-là. Sinon, tu prendras la porte. »
    Lanceline à Suzane, peu après le vol & port de la robe violette au mariage de Johanara & Balian.

L'ordre avait été lancé. J'avais acquiescé avant de sortir de la pièce. J'avais d'abord mis chauffer de l'eau, le temps de retrouver les bonnes plantes. Enfin, quand je dis « plantes »... Je savais que la valériane était une fleur. Mais parfois, je faisais juste infuser les feuilles. Ça marchait tout aussi bien, ma Mistra n'avait aucun mal à s'endormir et son sommeil n'était pas troublé d'aucune manière. J'attrapai la besace. Je savais qu'elle rangeait tout dans une petite boîte, qui ne contenait que ça. Je trouvais le contenant en bois que j'ouvris. Il était divisé en deux. Normalement, elle rangeait toujours les plantes dans la partie de gauche, sauf que là il n'y en avait plus. Je poussai un soupir. Ma Mistra devrait s'en passer. Il n'y en avait pl... Ah, si, dans la partie de droite. Re-soupir, de soulagement cette fois. Je lui dirai demain, quand elle aurait dormi, qu'il n'y en avait plus beaucoup. Inutile de l'inquiéter maintenant. Je pris les feuilles et retournai à l'eau qui était prête. Je versai le tout dans un petit verre, laissant le temps d'infuser, puis je retournai dans la chambre de Lanceline. Elle n'avait pas bougé, elle avait même fermé les yeux. S'était-elle déjà endormie ?

Voilà Mam'zelle.

Elle sursauta. Je lui avais fait peur !
Je lui tendis le liquide brûlant, ne prenant même pas la peine de lui dire que c'était tout sauf froid. Elle le savait, depuis le temps. Je la regardai se lever, restant attentive à la suivre pas après pas, quelque fois qu'elle eût chu. Elle s'affala sur son lit. Troisième soupir en peu de temps : les vêtements allaient être froissés.
Silencieusement, je sortis de la chambre à reculons.
Demain serait un autre jour.

Et j'étais loin d'imaginer à quel point.

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Suzane
    ~Le lendemain~


Je tirai avec entrain les rideaux de ma Mistra, laissant passer le soleil.

D'bout, Mam'zelle ! C'l'heure d'vous l'ver !

Je me tournai vers elle ; mon sourire commençait à se faire large, plein d'entrain pour l'inciter à se sortir du lit mais il se figea sur mon visage. Là, à côté de sa couche... Je m'approchai.

Mam'zelle ?

Elle semblait plutôt pâle. Je lorgnai l'affreuse tache sur le sol. C'était bien ça. Elle avait rendu son repas de la veille. Inquiète, je la vis se redresser puis tenter de se lever. Je me tordis les mains avant de lui attraper le bras pour la soutenir.

V'nez, Mam'zelle. Z'allez v'passer l'visage à l'eau. Mam'zelle ?

Je rêvais, ou elle tremblait vraiment ? Elle avait dû attraper quelque chose. Certainement pas le froid, puisque les beaux jours revenaient. Mais alors quoi ?

Z'allez v'nir avec moi, hein, Mam'zelle ? Pis verrez, v'sentirez mieux après. Pis vous vous assiérez, pis moi j'nettoierai la tache. D'accord Mam'zelle ?

Entendre le son de ma voix me rassurait, et je préférais lui dire ce que je comptais faire plutôt que me heurter à son silence qui me semblait effrayant.
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Lanceline
La nuit avait été calme, le sommeil sans rêves. La fin seulement avait été quelque peu agitée, mais cela signifiait juste, pour la Balafrée, que Morphée s'enfuyait de sa couche à pas de loups. Ou, dans le cas contraire, au galop en sonnant la retraite. Parce que la Blonde se redressa aussitôt et se tourna sur sa droite pour régurgiter les aliments pourtant digérés de la veille. Zut. Hagarde, les yeux vides, elle se recoucha aussitôt, prise de vertiges, avant de fermer les yeux.

Plus tard -mais était-ce vraiment plus tard, ou simplement dans les quelques instants qui suivirent ?-, la lumière vint brûler les paupières de la Valdesti. Suzane commença à pérorer mais elle ne comprit pas ce que la servante disait. Elle tenta de se redresser mais c'était comme si des tas de cloches s'étaient mises à sonner en même temps dans sa tête. Sa vision se teinta de noir, avant de réapparaître comme si de rien n'était. Elle sentit à peine le bras de la brune se glisser sous le sien.

La sensation était étrange. Elle se sentait trembler, mais c'est comme si ce corps n'était plus le sien. Elle mit cela sur le compte de la peur. Après tout, Arnaut lui avait bien dit qu'il passerait. Et maintenant qu'elle savait ce dont il pouvait être capable... Oui, elle pouvait bien frissonner. Les exclamations de Suzane lui parurent bien loin. La Blonde lui jeta un regard dénué de tout sens, avant de la lâcher et de faire quelques pas dans la pièce, chancelante. Vertiges.


- Je vais... aller me recoucher. Ce sera mieux... Je crois.

Elle fit demi-tour, pantelante, sans cesser de grogner contre cette foutue épaule qui lui faisait mal de « l'altercation » de la veille. Elle manqua tomber, se rattrapa grâce à Suzane qui l'avait suivie. Elle s'affala sur sa couche, dos le premier, et scruta le plafond.

- Nettoie, Suzane, je te prie. Je ne sors pas ce matin.

Elle haletait. Elle ferma les yeux quelques instants, et s'endormit d'un sommeil léger et pourtant agité.
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Popsas
«Autre souffrance! Douleur incompréhensible pour ceux qui n'aiment pas avec ce despotisme envahisseur et féroce dont le moindre effet est une jalousie monstrueuse, un perpétuel désir de dérober l'être aimé à toute influence étrangère à l'amour.» Si Lanceline connaissait de Balzac sans doute qu'il n'aurait pas eu à lui montrer toute l'affection qu'il lui portait face à tout étranger. C'était pas la meilleure des façons certes , mais "bon sang , ce n'est qu'un dessin ! Un dessin qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment"! A force de répéter ça il allait presque le croire lui même. Enfin , il aurait pu y croire s'il n'avait pas pris autant de plaisir à détruire cette oeuvre. Il en a même rêver le soir même. Un poignard à la main , le dessin prenait une étrange forme humaine , un homme portant un masque , le masque. Et encore une fois , le même plaisir , si ce n'est pas plus , en croyant voir le dit ami en face de lui : "Gniaaaa gniaaa , crèves ! Au total deux cent cinquante-trois coups donnés à la silhouette. Pas un coup de plus. Le poignard avait disparu dans tout le liquide et bouts d'organes que le cadavre dégageait en poussant ce drôle de bruit " groin groin ". Autant dire que le réveil fut des plus bons , manquait juste le chant des oiseaux , l'odeur du pain chaud et le petit rayon de soleil sur la tronche. Étirements , petit pet matinal et sourire suffisant , il était d'attaque , plus qu'à s'habiller.

Quelques habits plus tard , donc.


Bon. Ce n'est pas tout , mais j'ai une blonde à visiter. Au plus trop jouvenceau d'aller rendre visite à la plus vraiment jouvencelle. Mais ça , faut pas lui dire , à la vieille. Dans les petites ruelles de la capitale il avait le temps de penser à d'éventuelles blagues qu'il pourrait faire à sa fiancée , toutes se portent sur son épaule blessée. Après tout , il se devait bien de prendre de ses nouvelles après ce si célèbre "malheureux accident". "Tendez moi la main mon amour , non pas celle là , l'autre , hahaha" Il n'avait plus qu'à le voir rire dans ces ruelles sans que qui que ce soit puisse comprendre ce qui pouvait bien le faire rire. Une blague pas drôle. Il en a d'autres , et je crois bien que celle ci était la plus drôle. Il continuait son chemin donc , jusqu'à ce qu'il arrive là où il devait arriver , et d'une main forte , quelques coups furent donner à la porte.

Ma douce colombee , ouvreez. C'eest mooi , votre céleste fiancéé. Ooouhoouh. Ma diviiiiineee. Ouvrez moooi. C'est d'une voix très mielleuse mais aussi sur un ton très ironique qu'il se fait annoncer auprès de sa fiancée , en espérant qu'elle n'était pas trop traumatisée par le beau mâle pour lui refuser l'entrée. Il ne le faudrait pas , il risquerait de casser la porte pour entrer , ou plutôt de la faire casser. Il ne faudrait pas qu'il se casse un ongle dans l'affaire.
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Suzane
La première chose que j'avais faite, c'était ouvrir la fenêtre, pour l'odeur. Les bruits de la ville qui s'éveillait nous parvenaient peu à peu. Je sortis de la chambre et revint peu après avec un seau, de l'eau et de quoi frotter. Je me mis à l'ouvrage en silence, non sans avoir observé ma Mistra avant. Elle avait fermé les yeux et s'était mise sur le dos, bras ouverts, un peu écartés du corps. Son ventre respirait à intervalles régulières. S'était-elle rendormie ? Je l'espérais ; elle n'avait pas souvent cette occasion.
Je me redressai et sortit de la pièce pour poser le seau plus loin. Pas dans le passage, pas très visible, mais je ne l'oublierai pas. Je rentrai à nouveau, me tenant là près de la porte, à disposition. Je savais qu'elle ne tarderait pas à se relever.


Ma douce colombee , ouvreez. C'eest mooi , votre céleste fiancéé. Ooouhoouh. Ma diviiiiineee. Ouvrez moooi.

Elle ouvrit les yeux alors que je marchais vers la fenêtre pour voir qui c'était. Il n'y avait qu'une réponse. Ou peut-être pas, en fait. Cela pouvait être un peu n'importe qui. Mais non, c'était bien Arnaut.

- Suzane...

Sa voix grinçait. J'avançai vers elle.

- Suzane. Qu'il entre s'il veut... Je faillis protester, mais elle n'avait pas fini. ... mais reste dans la pièce. Il est possible que j'aie besoin de toi... Pour me redresser, par exemple.
Bien Mam'zelle.

Quelque chose sonnait faux, mais j'ignorais quoi. Depuis le vol de la robe, ma Lanceline ne me faisait plus vraiment confiance. Je comprenais tout à fait mais j'en étais blessée.
Je descendis les escaliers et j'allai ouvrir la porte.


Mam'zelle est malade.

Il réitéra sa demande, à savoir qu'il voulait entrer. Je soupirai. « Malade », ça voulait bien dire « ne pas déranger ». Mais visiblement, lui n'était pas familier avec le terme. Je m'effaçai pour le laisser entrer, refermai la porte derrière lui avant de reprendre ma place devant pour le guider.

L'a b'soin d'repos, juste. La surmenez pas trop.

Je frappai à la porte et entrai.

Mam'zelle ? C'vot'fiancé qu'est là, annonçai-je d'une voix forte.

Je la vis ouvrir ses yeux à nouveau. Il entra et de nouveau je refermai la porte tout en restant à l'intérieur, me campant juste à côté du panneau de bois. Elle m'avait encore jamais demandé expressément de rester quand elle recevait quelqu'un.

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Triora
La sorcière marche au centre de la bourgade silencieusement en gardant une capuche trop grande sur sa tête cachant presque l’entièreté de son visage dedans .. étant même obligée de faire deux trous pour voir ce qui se passe devant elle.
Marchant la tête légèrement baissée pour pas qu'on la reconnaisse .Elle garde sa main dans la grosseur de sa vielle tunique situé a son estomac ou un lourd sac remplis de plante et de décoction se trouvent a la recherche d'une quelconque potions ou maléfices fait la veille .

Une fois arrivée devant la porte elle observe de loin ce qui s'y passe en plongeant dans ses pensées


La blessure doit être presque guéris ... si c’est le cas je vendrais ça a un blessé ou quelqu'un d'autre ... Contre un pain ! Oui ! ainsi je pourrais manger !

Elle sourit fièrement devant son idée en regardant la pâtée verte dans le petit verre de cuir durci recouvert d'un tissu qui sert de couvercle avant de grimacer en repensant a ce qu'il ne fallait pas

J'ai faim ... pas grave ... Je vais faire ça ... j'aurais peut être a manger ...

L'orpheline reprend ses quelques pas vers la porte a son tour en marchant maladroitement et quelque peu mal a l'aise avant de se figer devant la porte
Elle lève son poing très légèrement et toque légèrement et dit la première chose qui lui vient en tête


Heuuu ... c'est moi !!!


... oui l'orpheline est quelque peu stressée ... et reste devant la porte , figée , en attendant une réponse
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Popsas
Il trouvait l'attente étrangement longue. Il aimait avoir dans l'instant ce qu'il désirait , et à cette instant il désirait voir sa fiancée qui tardait à lui ouvrir. Il prenait déjà la tête d'un homme fort contrarié pour accueillir la blonde sur le pas de la porte.

Que fait elle ? Fort heureusement la porte n'a pas tardé à s'ouvrir , mais à sa grande surprise , c'est une servante qui vient lui ouvrir , alors c'est avec un grand étonnement qu'il laissa ses sourcils se lever. Le premier lorsqu'il a vu Suzane et le second lorsqu'elle lui annonça que Lanceline était malade. C'est vraiment y prêter attention qu'il réitère son souhait , pensant que cela n'était qu'une excuse.

Je veux entrer. Après tout il avait sans doute raison , la veille , elle semblait bien se porter , du moins si l'on fait abstraction d'une épaule bien amochée , mais la faute à qui ? cela restait très discutable. Quoi qu'il en soit la servante semblait ne pas être idiote au point de le faire poireauté devant la porte , bien au contraire , elle a su faire preuve d'amabilité en l'amenant jusqu'à là chambre où se trouvait ce qui peut passer aisément pour le cadavre de la Valdesti. Elle semblait étrangement vieille avec ce teint pâle , une mine affreuse , elle était bel et bien malade , mais ça , il ne voulait pas le voir. Alors c'est tout à fait normal que ces paroles suivirent le sourire qu'il adressait et ce sans prêter attention aux paroles de la servante :

Vous avez bonne mine ma douce. Après ces mots , qui peuvent prononcés que par un aveugle , ou bien , un homme se voulant être plus doux , il avait rapidement posé ses yeux sur la fenêtre vers laquelle il se dirigea , mettant une main de chaque coté comme pour s'assurer qu'elle était bien ouverte puis se tourne vers la blonde valétudinaire en se pinçant les narines.

Et bien , que s'est il passé ici ? Me cacheriez vous un cadavre mon aimée ? Il scrutait la chambre , cherchant d'où pouvait bien provenir cette puanteur qui semblait persister dans la pièce. Puis ses yeux se posèrent près du lit , au sol , une légère grimace vint remplacer son petit sourire.

Hmm , je ne veux pas savoir qui vous avez tué , cela ne me regarde pas. S'il avait conscience de ce qu'il lui disait ? Qu'il la mettait sans doute mal à l'aise ? Non , ce n'était pas son genre à penser à toutes ces choses lorsqu'il avait une idée bien arrêtée. C'est suite à ces paroles qu'il se dirigea vers sa couche , sur laquelle , dans un coin , il posa délicatement son fessier , s’asseyant près d'elle.

Vous voyez mon amour , je suis là , comme promis. Ses lèvres s'étirent de nouveau avec moins de conviction cette fois ci. Mais je ne m'attendais pas à vous voir au lit. Non pas que cela ne me déplaît pas , je m'attendais à être seul avec vous , et non pas avec votre servante , hausse le ton en se tournant vers la domestique , lui faisant comprendre que sa présence le dérange , qui ne semble pas vouloir nous laisser seuls. Et comme il savait si bien le faire , en se tournant vers la Valdesti , sa voix devenait plus douce , plus reposée , plus amoureuse. Mais dites moi , que vous arrive t il ? Ses mains s'en vont prendre sa main droite pour marquer l'inquiétude qui apparaît enfin chez lui.
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Lanceline
« Bouge ».

Arnaut était là. Elle ne devait pas rester allongée. Il fallait qu'elle s'extirpe de sa couche, qu'elle vienne à sa rencontre. Là, dans cette position, elle était plus vulnérable que jamais. Elle ne devait pas rester comme cela. Bouger. Elle devait bouger. Et pourtant elle restait clouée là. Par la peur, probablement.
Elle les entendit entrer. Elle ouvrit les yeux, respirant un peu plus fort. Il ne fallait pas qu'il s'approche plus. Il n'aurait même pas dû être là. « Bouge ».
Elle entrouvrit ses lèvres.


- Heu... Non. Nul cadavre iceluec.

« Bouge ». Pourquoi n'y arrivait-elle pas ? Sa tête envoya l'ordre à son index droit de bouger. Rien. Elle tenta la même chose avec son pied. Plus rien ne semblait répondre. Panique à bord. Et pourtant, la douleur de l'épaule douloureusement comprimée, elle la sentait toujours aussi fort. Elle ne l'entendit pas lui débiter son couplet sur « c'est mieux d'être seuls pour procréer blablabla ». Tout ce qu'elle sentit, c'est un bout de son lit s'affaisser sous le poids de l'homme.

« BOUGE ! » Mais rien. Si elle avait pu trembler, elle l'aurait fait. Elle sentit la chaleur des mains d'Arnaut contre la sienne propre. « Serre tes doigts sur les siens. C'est toujours des mains menaçantes de moins. Replie tes doigts. Ferme-les sur les siens. Raah ! Pourquoi je n'y arrive pas ?! »
Tandis que Suzane filait vers la fenêtre ouverte pour crier à Triora d'entrer, la Valdesti lâcha faiblement :


- Oui, vous êtes là... Vous aviez promis, en effet...

Et pourtant aucune peur ne filtrait dans sa voix. Du moins pour le moment.
Elle cligna à nouveau des yeux, tenta de se relever. Impossible. Pourtant, elle n'avait pas tant mangé que cela.
La noble sentit la panique s'infiltrer dans ses veines. Plus rien ne répondait présent dans son corps. Sauf la douleur implacable de la blessure à l'épaule gauche. Elle serra les dents, restant de longs instants à contempler les caissons de bois au-dessus d'elle.
Elle ne voulait pas se résoudre à l'évidence. Elle ne voulait pas s'avouer vaincue. De longues minutes, elle combattit contre les membres de son corps qui refusaient de lui obéir. Et puis, haletante, elle soupira. Elle avait perdu.


- J'ai... Je...

Il fallait qu'elle mange ! Qu'elle boive ! Qu'elle marche ! Elle ne pouvait pas rester comme cela. Impossible. Têtue, elle tenta à nouveau d'agiter ses doigts dans les mains de son brun. C'était invraisemblable. Invraisemblable ! Elle prit une profonde inspiration.

- Il arrive que je ne peux plus bouger. Du tout.

Allez, vous m'faites marcher, hein. « Non ». C'est une grosse blague très nulle et vous allez m'annoncer la chute.[1]

[1]Donjon de Naheulbeuk, saison 1 épisode 11.

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Popsas
Si ce n'était pas l'oeuvre d'un cadavre alors de qui cela pouvait bien provenir ? Un oeil suspicieux à l'attention de la balafrée comprenant que cela a été causé par elle. Mais encore une fois , il ne lui en tiendrait pas rigueur , puisque cela s’estampait avec le temps et cela était bien pire lorsqu'il était resté cloué au lit durant deux mois entiers. Souvenir difficile , l'une des seules histoires qui pouvaient raviver en lui une douleur profonde et c'est sans doute pour cela qu'il compatissait. Il avait bien vu qu'elle n'allait pas bien , il en a pris conscience , mais qu'elle n'arrive plus à bouger , il avait du mal à le saisir. Et comme d'habitude il allait s’entêter durant une courte période à croire que tout va pour le mieux , c'est fou d'être borné à ce point.

Vous ne...? Mais si , il vous faut juste bouger vos bras... Il laissa retomber la main qu'il tenait dans les siennes , la regarde en faisant un léger mouvement de tête "aller , aller ". Sans réaction de sa part , il réitère le même mouvement , sans résultat. Mon amour , bougez juste cette main. Il se saisi du poignet droit de sa blonde à l'aide de son index ainsi que de son pouce , et soulève de nouveau le bras entier et le relâche , d'un peu plus haut cette fois ci. Son bras avait rebondi une fois sur le lit mais toujours aucune réaction de la grabataire. Vous ne pouvez plus bouger.. Waa c'est fou , il lui en a fallu du temps , mais cette fois ci il ne pouvait plus s'entêter , il avait la vérité bien en face. Qu'avez vous fait mon amour ? Bien sûr en premier lieu il n'était jamais coupable. Jamais. On a beau le prendre sur le fait , un bout de l'épée à la main et l'autre bout dans un cadavre tout frais avec un milliers de témoins , il répondra toujours "ce n'est pas de ma faute". Et ce n'est pas qu'il n'assume pas ses actes , mais il y avait toujours une bonne raison qui le poussait à entreprendre la moindre action , par la faute d'un quelconque idiot.

Toutefois il s'agit là de sa fiancée , et l'amoureux qu'il est prend rapidement le dessus sur n'importe quelle autre personnalité du Bazaumont , bien que ce sont toutes ses facettes qui font de lui ce qu'il est : Une personne à priori détestable.


Que vous ai je fait mon amour ? Il pensait poser la bonne question , se croyant responsable de son état. Sentant cette lueur de tristesse apparaître au coin de l'oeil , c'est sans attendre la larme qu'il pris son visage entre ses mains , prenant une grande inspiration pour ne pas se laisser aller. Bien qu'il avait pu prendre un certain plaisir à lui infliger une telle douleur , puisque la baffe lui avait faire perdre tout sens de raisonnement , sadique qu'il est , il n'était jamais indifférent aux souffrances qu'il pouvait causer.

Pardonnez moi mon coeur , si vous saviez..je regrette tellement mon geste..ce n'était pas moi..je..je n'aurais jamais pu vous faire de mal. Vous savez bien que je vous aime et qu'un tel acte n'est dû qu'un excès d'alcool..et de.. Il n'allait pas en rajouter plus que cela au risque de dévoiler le jeune en homme plein de tendresse qui se trouvait sous sa très solide carapace. Il se contenta juste de reprendre sa dextre entre ses mains , les ouvrant assez pour venir déposer un baiser sur la paume de sa main afin de clore ses excuses , mais surtout , pour qu'elle s'excuse à son tour , puisqu'encore une fois , il avait toujours un autre fautif. Et puis , «depuis Adam, il n'y a eu guère de méfaits en ce monde où une femme ne soit entrée pour quelque chose» *, alors jugeait bon qu'elle s'excuse à son tour.


*William Thackeray
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Lanceline
    « L'enfer des femmes, c'est la vieillesse. »
    François de la Rochefoucauld, Maximes.

Et il insistait, le drôle. Elle sentit bien qu'il soulevait sa main et la relâchait. Mais rien. Elle n'avait aucune possibilité de se mouvoir. Elle réessaya, encore et encore. À croire que seul son cerveau, ses yeux et ses lèvres étaient encore fonctionnels.

Les yeux de la Balafrée s'écarquillèrent soudain. Peut-être que son jour était venu. Peut-être était-elle devenue vieille. Après tout, elle n'y connaissait pas grand-chose. Alors peut-être que la vieillesse, ça vous tombait dessus, comme ça, paf. Peut-être que ça y était. Que les rides étaient là. Que c'est pour cela, en fin de compte, qu'elle tremblait tantôt, et non à cause d'Arnaut. Une sorte d'accélération. Elle vivrait sa journée, paralysée, et demain elle serait morte. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Qu'avait-elle fait ? Elle se savait âgée, mais à ce point... ? Et la Blonde de se dire que peut-être, sa chevelure -sa magnifique chevelure, sa fierté- avait blanchi.

Eh, mais... Mais il se planque derrière ses mains ? Une envie irrépressible la prit de rigoler et de lui dire : « Vous savez, vous avez beau vous planquer, je vous vois toujours et je sais que vous êtes là, hein ! ». Mais elle se tut. Aucun rire ne franchit la barrière de ses lèvres closes tandis qu'elle l'observait. Après tout, elle lui en voulait toujours. Ce qu'il avait fait ? Il le savait pertinemment bien. Elle ne lui ferait pas ce plaisir de le lui répéter.

Et... Et... Il s'excusait ? Lui, Arnaut de Bazaumont Noldor, il s'excusait ? -'Tendez, bougez pas, le peintre va immortaliser l'événement.-
À moins que ce ne fut un rêve. Nulle vieillesse venue perturber la vie de la Valdesti. C'était tout simplement un rêve qui avait tourné au cauchemar. Si cela se trouvait, peut-être même qu'elle ouvrirait les yeux, pleine d'entrain, sans aucune douleur à l'épaule. Si cela se trouvait, rien n'était arrivé -rien encore- !

Sûre d'elle, elle adressa un sourire à Arnaut. C'était cela. Un bête rêve. Qui avait viré au cauchemar. Mais désormais c'était certain.
Forte de cette évidence, elle se décida à répondre au brun qui, lèvres toujours sur sa dextre, semblait attendre quelque chose.


- Je l'avais dit, que l'alcool ne créait que des ennuis. En même temps, avec tout ce qu'elle avait connu à cause de l'alcool... Mais de toutes manières, là n'était pas le propos. Et, estimant qu'elle lui avait bien montré qu'elle avait entendu, elle enchaîna : Dites-moi, mon amour... N'ai-je pas les cheveux blancs ?

Il allait la regarder, se moquer d'elle et lui assurer que oui. Ce ne pouvait être autrement. Et puis elle se réveillerait en grommelant contre Suzane qui aurait tiré les rideaux, trop tôt à son goût.

Non ?

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Triora
La sorcière ouvre la lourde porte et la referme derrière elle après l'appelle de Suzanne et monte les quelques marches en trottant le plus vite qu'elle peut avant de se retrouvée dans la même pièce que Line , Suzanne et Arnaut

Bonjou ... OUAH !

La sorcière se prend le pied dans sa tunique et se vautre lamentablement en avant et grogne de colère au sol durant un court instant

aaaaiiiie ...

Elle se relève lentement en se frottant le front et observe ce qui se passe autour d'elle en se sentant extrêmement ridicule . avant de figer son regard fatigué sur Line et se rapproche en trottant en pensant "je vais enfin être utile" oubliant les politesses qu'elle a apprise

Vous avez quoi ?

La jeune sorcière observe Line minutieusement et dit sans cacher l'impatience dans sa voix

Z'avez de la fièvre ou quelque chose ?
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Popsas
Il commençait , à peine , à se sentir idiot à attendre des excuses qui ne viendraient pas. Et puis pourquoi est ce qu'il s'était excusé ? D'autant plus qu'il en avait fait des tonnes. Certes , il avait eu un geste qu'elle ne manquerait pas de lui rappeler par de subtils regards et des remarques pleines de spiritualité , mais était il nécessaire de se comporter comme il le faisait ? L'amour , n'est ce pas. Il parait qu'il ne faut pas s'en faire , puis que «celui dont le coeur est ressuscité par l'amour ne mourra jamais»*. Et c'était bien le cas pour le jeune apprenti taureau assis sur le lit de mort d'une fiancée brutalisée , il sera immortel -on y croit-.

Il fallait se reprendre , ne plus se laisser aller dans ce genre d'égarement , penser à autre chose.

Vous ne voulez pas présenter des excuses à votre tour ? Soit. Je ne vous en tiendrai pas rigueur cette fois-ci. Vous avez de la chance mon aimée. Vous avez beaucoup de chance. Si je ne vous aimez pas tant que cela votre situation m'aurait tant d'idées pour vous torturer. Si seulement vous saviez.. J'aurai d'abord commencé par soulever votre corps si frêle..je l'aurai plongé avec soin dans un bain d'eau bouillante. Mais pas trop , parce que le supplice doit commencer sans trop abîmer la victime. Juste assez pour que vous sentiez votre chaire brûler. Et je resterai planté là. Dans un premier temps , je ne ferai rien. Je vous regarderai juste , les lèvres à demi étirées , prenant plaisir à vous voir tenter de barboter pour sauver votre peau. Bien sur, vous n'y arriverez pas , vous ne pouvez bouger le moindre membre. C'est après quelques secondes de souffrances , je vous demanderai , sur un ton si posé qu'il en sera effrayant " Vous avez mal ?". Vous regarderez mes yeux à ce moment là , et vous comprendrez que votre fin est proche. Mais je ne saurai me satisfaire d'une telle fin. Je vous sauverez de la noyade , pour passer à une autre étape de la torture , et à chaque fois vous dégusterez. Oui vous dégusterez. Et la mort viendra ensuite vous prendre après avoir été délesté de quelques uns de vos membres et tout espoir de survie. Et à ce moment là , je pourrais oublier les excuses qui ne m'ont pas été faites.

Elle a de la chance , oui. Et non ce n'est pas exagéré pour uniquement de misérables excuses. Elle savait de quoi il était capable , mais il l'aimait. Il a eu un geste regrettable , mais cela aurait pu être pire. Et c'est cela , il aurait aimé le lui dire. Mais il préféra le penser en l'observant attentivement jusqu'à ce qu'elle change de sujet et de revenir sur un sujet qui allait l'énerver. "La paillarde!" Il eu instantanément une pensée pour la -rouqueen- qui sera dorénavant la grande fautive des inquiétudes de sa blonde de balafrée face au temps qui passe. C'est le plus grand soin qu'il remis la main de la grande malade à sa place , se mettant ainsi dans de bonnes conditions pour répondre à fiancée.


J'ai beau voir vous ne..

Tagada tagada qui voilà ? La petite apprentie sorcière qui daigne enfin se montrer et au mauvais moment tant qu'à faire. Et tout naturellement qu'il s’interrompt pour l'observer au sol avec la terrible envie de se moquer d'elle , mais , pour une fois , au vu de la situation il s'abstient , préférant le choix de l'observation silencieuse.

Doucement fillette. Ne la malmenez pas !

Il avait fini par poser son regard , cette fois ci , malveillant , sur la jeune servante presque choquée par son entrée.

Vous ne pensez pas avoir oublié la courbette avant de vous exciter de la sorte?


*Un proverbe arabe
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