Suniva
A l'extérieur d'Eauze, non loin de la poterne, perchée sur un tertre se dresse la vieille maison rénovée à leur arrivée par les coquillards et que désormais, Suniva est seule à occuper.
On y accède par un chemin pierreux qui grimpe entre les arbres formant un bosquet au bord de la Gélise, à l'endroit précis où la rivière soudain paresseuse s'élargit et ralentit son cours. Endroit propice aux baignades s'il en est...
La construction de pierre, bien que modeste comporte un étage à pan de bois et est percée de nombreuses fenêtres aux ouvertures calfeutrées de papier huilé qui laisse passer une lumière chiche.
A quelques pas, un bâtiment allongé abrite la soue à cochons, un saloir où Suniva conserve la viande de ses bêtes avant de l'aller vendre au marché et de petites écuries. Tout près une petite mare enclose d'une barrière qui la relie à la porte par où peuvent sortir les verrats.
Entre les communs et la demeure, un puits et un arbre isolé, sans doute jugé trop vénérable par les bâtisseurs pour qu'on songe à le couper. Le grand chêne dispense aux grosses chaleur à qui vient s'installer à son pied, une ombre douce fort appréciée.
Et voila le petit domaine de Suniva qui s'en contente bien. La vue est belle, les alentours peuplés d'animaux sauvages qui fournissent à l'occasion un plus aux repas et les herbes abondantes qui servent à la fabrication de décoctions et autres onguents. Ajoutons à tout ceci, une rivière au frais murmure qui offre ses rives en pente douce et ses eaux claires sont invitation à s'y plonger. Un petit paradis sur terre... Ni trop loin, ni trop près du village.
Ce jourd'hui, la petite troupe est arrivée.
Les chevaux ont gravi au pas le chemin pierreux. Suniva ne manquant pas de moquer encore Eleane pour sa magnifique envolée et l'incitant à la prudence sur le ton de la plaisanterie.
C'est donc dans la bonne humeur que la jeune femme leur a fait les honneurs de son chez-elle : Visite guidée et indications, chacune aura sa chambre, le chacun étant tendrement invité, sur un chuchotement rougissant à partager la sienne ; elle ouvre fenêtres et portes de chaque salle pour chasser l'odeur de vieilles poussières et faire entrer dans les pièces le soleil de mai qui brille de tous ses feux.
" - Et ici, c'est mon repaire !! "
Elle a gardé pour la fin la pièce à l'arrière de la maison dont les fenêtres donnent sur la campagne et où trônent sur deux longues tables posées sur des tréteaux des pots de terre, des mortiers, des poêlons et autres chaudrons... Quelques simples planches de bois accrochées au mur supportent divers contenant et sachet de toile... Du plafond pendent des bouquets d'herbes et de fleurs séchés qui attendent de devenir remèdes ou crème doucement parfumées. Au fond de la pièce une cheminée de belle taille abrite un chaudron. Auprès de l'agencement de pierres blanches, un tas de bois bien sec. Fièrement, elle explique :
" - C'est ici que je conserve mes plantes et fabrique mes mixtures ! D'ailleurs, il faut absolument que je refasse de mon onguent cicatrisant... Et aussi celui qui soulage les coups divers et variés. Avec Ele, il vaut mieux ne pas être prise au dépourvu !!"
Un gloussement moqueur plus tard, voici les quatre amis bien installés.
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