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[Rp] Toutes vérités éclatent un jour...

Aude_elisa
Toutes vérités éclatent un jour. Mais quand cela survient, il y a toujours des dommages collatéraux qu’on ne peut contrôler. Et j’en ai fais l’amer expérience lors d’une soirée.
Depuis maintenant quelques semaines, j’ai retrouvé celui qui est le père de ma nièce. Par chance, il l’avait accueilli en sa famille, pensant qu’elle était orpheline… Sans savoir qu’elle était réellement sa fille.

C’est ma personne qui lui apporte la nouvelle, après de multiples recherches. De la seigneurie des Portes à Bourges en Berry, le secret est gardé sur la paternité. Mais je le sais, plus ça traîne, plus cela sera difficile pour la jeune Abigail. Car en l’écoutant, elle est tout comme sa sœur Eloan, adoptée, elles sont deux, mais ne forment qu’une… Alors que les jumeaux, le sang de leur père, sont deux, mais ne forment qu’un… Deux et deux, comme elle le disait bien souvent; Alors que leur père, les aimait tous de la même manière, cela se ressentait… Aucun favoritisme. Les quatre étaient les mêmes… Sauf que dans la tête de la jeune tout est différent.

Euzen voulait parlé à son ainée avant d’annoncer la nouvelle à Eloan, voir comment celle-ci allait réagir. Espérant certainement au plus profond de lui, qu’elle l’accepterait, qu’elle voit que rien ne changerait. Mais les enfants, c’est bien compliqué… ça se chamboule la tête en un rien de temps. Pensent tout de suite au pire…

Et cette soirée tourne simplement au cauchemar… Après avoir demander au paternel de ma merveille, si il avait discuté avec son ainé… Bien entendu, il ne l’avait guère encore fait, ne sachant probablement pas comment le lui annoncer… choisir les bons mots dans ces moments là, ce n’est jamais évident. Il décide de se lancer… Prends donc sa fille à part pour tout lui avouer…

Sauf qu’au départ, ils ont tout deux du mal… Euzen ne sait comment le lui dire, et la jeune enfant ne comprends pas tout. Et alors que vient enfin le moment… Le tout se bouscule, je me sens de plus en plus mal à l’aise… Et Abigail ne réagit pas trop bien à la situation. Comment pourrait-il en être autrement de toute façon ? Et la faute est rejetée sur ma personne, c’est moi qui ai apporté cette nouvelle, donc forcément oui. Et je me sens fautive d’avoir mis Euzen dans cette situation… si je n’avais pas cherché à le retrouver, rien de tout cela ne serait arrivé.

La nuit passe… J’en dors très mal. Le réveil est difficile… et une idée me vient à l’esprit. Ecrire à la jeune fille, lui expliquer ce que je sais. Lui proposer de la voir pour en discuter avec elle. Plume à la main, encrier disposé sur le bureau, je me penche sur le parchemin vierge.


Citation:
Chère Abigail,

Si je vous écris ces quelques lignes, c’est avant tout pour m’excuser. Je suis pour vous une illustre inconnue. Et vous devez penser que si je suis parmi vous c’est simplement pour semer la zizanie. Hors ce n’est pas le cas.

Quelques années auparavant, ma sœur a mis au monde Eloan. Me contant son histoire avec votre père. Elle a voulu le retrouver par la suite, étant souffrante, elle voulait que sa fille ai la chance de connaitre son père. Je n’avais guère de nouvelles, j’ai donc décidée de retrouver celui qui était le paternel de la fille de ma sœur. C’est par ces recherches que j’ai appris où il était. Je suis donc allée à sa rencontre… Et j’ai appris qu’Eloan était parmi vous.

Abigail, acceptez que l’on se voit, pour discuter de tout cela. J’aimerais beaucoup. Je sais que ce n’est point évident pour vous, d’accepter ce fait. Mais rien ne changera, je puis vous l’assurer. Retrouvez moi, cette après midi, sur la place publique. Je vous attendrais près de la fontaine.

Aude Elisa Casaviecchi.


Je confie la lettre à mon valet et lui demande de l’amener expressément à la jeune enfant. Lui lire si besoin est…
Et pendant ce temps, je tourne en rond, je ne sais si elle viendra… La matinée passe… Pour laisser place à cette fameuse après midi.

Je m’apprête, afin de rejoindre les lieux.
La fontaine est non loin… Lentement je m’en approche et prends place sur le rebord. J’observe les alentours, espérant que la jeune fille vienne…

Acceptera-t-elle de me parler ? Ou aura-t-elle simplement fuit ? Qui sait ce dont les enfants sont capable…

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**Merci Jd Catherine**
Abigail.
Toutes les vérités sont elles bonnes à dire... On lui avait dit, depuis sa petite enfance que tout se savait un jour et souvent, dans ses bêtises, elle en avait fait l'expérience. Les révélations lui avaient valu quelques fessées, remontrances aussi... mais celle d'hier soir avait ébranlé les fondations de son enfance fragiles.

Abigail... petite fille d'à peine 10 ans, venait de franchir la barrière de l'enfance... Brutalement, sans s'y attendre... Elle avait, à plusieurs reprises, remarqué que quelques conversations cessaient quand elle poussait la porte, pour autant, elle ne s'en offensait pas, elle n'était qu'une enfant et certains secrets doivent être gardés... certaines choses ne doivent pas heurter les oreilles de petites têtes blondes.

Depuis qu'elle s'était glissée sous son édredon, que son père l'avait bordé... son père... Longtemps... elle l'avait appelé "son presque papa", réveillant sa colère, pourtant aujourd'hui cette définition ne pouvait prendre que tout son sens...
Elle s'était battue il y a peu, avec une addition... n'essayait il pas déjà de lui dire quelque chose... 2 + 2 = 4... il ne supportait pas qu'elle parle ainsi, 4, ils étaient 4 et ça suffisait... mais aujourd'hui, dans la tête de la hérissonne, ils n'étaient plus 2 et 2... 2 de sang et 2 adoptées... ils étaient 3... contre 1... Elle, l'ainée, celle qui avait sans doute hérité des traits de caractère de son père... se retrouvait "seule"... la seule à ne pas partager le sang des Montbazon...

Et la nouvelle ne cessait de l'ébranler.... la réveiller quand le sommeil réussissait à la gagner, la réveillant en sueur et en sursaut.... Elle regardait sa soeur, endormie à coté... sa soeur Eloan... qui ne savait rien ...

Abigail ne dirait rien, laissant aux grands le soin de le faire. Elle ne voulait parler à personne... elle voulait juste partir. Non, elle ne fuierait pas, elle partirait, chez son parrain et chez Victoire, ou chez Jehan, elle n'en savait rien finalement. Mais le temps de se reconstruire, elle partirait...

Le petit matin se lève, le soleil perce à travers les nuages mais dans le coeur d'Abigail, les nuages gardent la dominante... Elle s'étire, s'extirpe d'un sommeil agité. Elle n'adresse la parole à personne... peut être à part sa tante... celle qui hier, a réussi à apaiser le volcan qui menaçait ... Un valet arriva... elle le reconnut... il venait pour elle... pour un courrier... Abigail avait appris à lire, mais ses compétences n'étaient pas celles des adultes, elle prit le temps de lire, de déchiffrer chaque mot, s'appuyant sur Ambre pour ceux qu'elle ne comprenait pas.

Un rendez vous... sur la place du village. Elle n'en dit rien, demanda juste à Ambre de garder le secret. Elle irait... seule... elle n'avait plus peur de rien, le pire venait d'arriver hier... elle ne faisait plus partie d'un 2, elle était 1... l'ainée mais 1... la première ... 1 ...

Elle quitta la combinaison de nuit, coiffa ses cheveux et les tressa comme on lui avait appris... La matinée passa... elle ne déjeuna pas... son estomac refusait toute nourriture depuis le matin. Noué qu'il était... que lui voulait Aude... celle par qui le fracas était arrivé... Elle se dirigea vers la place du village...

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Aude_elisa
Certaines vérités font mal, très mal… D’autant plus lorsqu’on la refuse. La douleur s’insurge en notre être sans s’en déloger… Elle pique, vous tord les tripes, enfonce tout un tas de lames tranchantes… Et vous donne cette impression que tout s’effondre autour de vous, toutes les convictions que vous aviez depuis longtemps, toutes les vérités que vous pensiez absolues, mais qui se sont révélées mensonge à vote insu… Oui ça fait mal. Mais il faut trouver la force pour la surmonter, quelque soit le prix à payer.

Je suis là, installée près de cette fontaine… A attendre. Peut être pou rien… mais peu m’importe. J’espère au plus profond de mon être qu’elle viendra, que je puisse lui parler… Tenter de la rassurer sur la place qu’elle occuper dans cette famille, qui à cause de moi, est en train de se déchirer. La petite princesse a prit la nouvelle comme un coup de massue… Très difficile. Et moi je me sentais mal pour elle.

Depuis combien de temps faisait-elle partie de cette famille ? Depuis combien de temps, elle avait la conviction qu’elle et Eloan étaient pareille ? Deux petites princesse qui furent adoptées, par un homme au grand cœur. Une vie de famille, dont-elles rêvaient toutes deux… Une complicité qui s’était installée, parce qu’elles se sentaient en osmose… Deux petites filles adoptées.

Et moi je débarque dans leur vie, et fais effondrée les fondations solides de leurs vies. Mais de quel droit ? Je me sens coupable, je n’aurais jamais dû… Oui mais le mal est fait. Ne reste plus qu’à tenter de recoller les morceaux… Ce qui ne sera pas chose aisée, qu’on se l’avoue.

Viendra-t-elle ?

Et là une petite silhouette fait son apparition dans la foule, je la distingue parfaitement… Petite tête blonde. Elle a donc acceptée, un soulagement pour moi, elle ne s’est pas refermée telle une huitre… Elle veut bien m’écouter.

Je me lève promptement pour aller à sa rencontre… Sourire ne serait pas le bienvenu, je me contente donc d’incliner la tête lorsque j’arrive à sa hauteur.


-Abigail, vous avez donc accepté de me rencontrer…

Je tends ma main vers elle, acceptera-t-elle de la prendre, j’en doute. Mais j’essaie…

-Venez, allons marcher un peu… Et trouvons un endroit plus calme que la place publique, si cela vous convient…
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**Merci Jd Catherine**
Abigail.
Ses pas l'avaient mené jusqu'au lieu du rendez vous. La foule dense à cette heure dissimulait encore l'enfants aux yeux de celle qui l'avait convié, mais cette dissimulation ne serait que de courte durée. Déjà elle se scindait à l'approche de la fontaine. Aude y était avant de venir vers elle... Abigail regarda la main que la jeune femme lui tendait, la jugeant, la jaugeant, et préférant garder les siennes dans sa poche. Elle porterait sans doute un coup au coeur supplémentaire de celle qui avait voulu bien faire, mais elle était encore trop en colère pour accepter de pactiser...

Sa courte vie avait défilé ces dernières heures, depuis sa rencontre avec Euzen, au bord des chemins quand elle n'avait que 3 ans et qu'elle fuyait déjà ... l'orphelinat où elle avait du aller, craignant que jamais il ne revienne... et pourtant... dés qu'il l'avait pu, il était venu et ils avaient tous les deux repris la route. Leur installation à Limoges, la rencontre avec la famille hérisson, tout lui était revenu, en vrac, parfois jusqu'à ce jour où il lui avait dit vouloir officialiser leur lien. Depuis toujours, malgré son jeune âge, il l'avait considéré comme sa fille, elle l'avait toujours appelé Papa de ce que sa mémoire se souvenait... Pouvait elle laisser cette jeune femme se tenant devant elle, effacer par un effet d'annonce, ce qu'ils avaient tous les deux construit.

Ils s'étaient fait confiance d'un simple regard... elle ne laisserait pas cette jeune femme tout gâcher, pour autant, elle ne la laisserait pas s'en tirer à si bon compte. Elle avait osé ébranler les fondations que l'enfant avait mis tant de temps à construire.

Retour sur le temps présent : Elle regarda la main que la jeune femme lui tendait mais ne la saisit pas. On ne peut pas toujours saisir une main tendue.

Elle ne fit que répondre, poliment, elle avait de l'éducation car au fond d'elle, elle le savait... elle était une Montbazon ...


Oui je suis venue; Ca se voit non ? J'suis la ! qu'est ce que vous avez à me dire ? Pourquoi ne pas les dire ici.

Pourtant, Abi s'éloignait déjà de quelques pas. Ses yeux la brulaient, elle n'était qu'une enfant, une enfant en manque de sommeil... ébranlée...
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Aude_elisa
Imaginez vous détruire tout ce qu’une enfant orpheline, a construit.
Imaginez vous à mettre la pagaille dans la tête de cette même enfant, ébranler toutes les fondations qu’elle a mis tant de temps à construire.
Imaginez vous auprès de cette enfant, a recollé les morceaux cassés…
Ce n’est pas chose aisée, mais pourtant…

A l’heure actuelle, je suis dans cette situation. Une douce enfant qui après avoir vécue seule, a trouvé famille auprès d’Euzen. Une jeune fille qui se compare à sa jeune sœur, puisque toutes deux se pensaient adoptées… Une complicité que j’ai perturbée… Et maintenant la culpabilité me ronge.

Oui, il me faut réparer, ce que j’ai détruit, sans nul doute.

Mais cette fillette est blessée, plus rien ne sera jamais pareil dans son petit monde, en sa petite tête… Non maintenant ils sont 3 + 1 comme elle ne cessait de le dire. Elle n’est pas la fille d’Euzen, elle en a la conviction… Et pourtant…

Cette main, que je lui offre, est refusée… Comment aurait-il pu en être autrement ? Bien entendu qu’elle n’allait point l’accepter, pas après tout ce qui s’est passé la veille. Elle semble froide et distante… En colère, pour sûr. A moi de faire de mon mieux pour la rassurer, lui expliquer…

Marchant non loin d’elle, je reprends donc la parole.


-Tout d’abord, merci d’être venue à ma rencontre jeune fille. Je sais que ce n’est point évident pour vous. Que tout votre monde s’écroule face à cette nouvelle. Mais permettez moi de vous dire que rien ne changera.

A mes yeux, rien ne changera… Mais aux siens, tout sera différent, je le comprends, le conçois… Elle finira par l’accepter tôt ou tard.

-Je voulais vous voir, car je sais que vous êtes mal, et tout est de ma faute. Mais croyez bien que pour moi, ce n’est pas facile. Je suis l’inconnue porteuse de nouvelle qui peuvent détruire une famille. Ce n’est pourtant en aucun cas, ce que je veux. Mais votre père était en droit de savoir qu’il avait des liens de sang avec Eloan.

Silence… Ne rien ajouter pour le moment, voir comment la jeune fille réagit, pour mieux reprendre ensuite… Oui ça n’allait guère être simple. Mais c’est à moi, et moi seule, de réparer ce que j’ai probablement détruit à tout jamais…
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**Merci Jd Catherine**
Abigail.
Elle aurait voulu hurler … hurler qu'à quoi bon savoir puisqu'il élevait ses enfants au même rang, adoptés ou non, de sang ou pas, que tous avaient le droit aux mêmes égards et que c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il avait fait les papiers officiels. Que personne ne puisse un jour lui retirait ceux qu'il chérissait parce que oui, il chérissait ses enfants, de sang ou non. Jamais Abigail et Eloan n'avaient vu de différence avec les jumeaux...

Abigail serrait les poings, les bras le long du corps. Elle était perdu tant les sentiments contradictoires se bousculer en elle. Elle aurait tant voulu dire à la jeune femme

Partez et ne revenez plus !

Restez ça ferait du mal à ma soeur et ma soeur reste ma soeur !


Tout se bousculait en elle oui... Elle écoutait, pensive, laissa un moment s'installer le silence, toussa un peu et cogna du pied dans un caillou qui avait osé se mettre sur son passage...


Oui vous avez tout détruit ! tout ! vous n'êtes qu'imbécile d'avoir cru que j'accepterais la nouvelle sans broncher. Je suis une enfant, qu'une enfant. J'ai peur vous l'entendez ! peur qu'on ne m'aime plus, qu'on me rejette même et qu'est ce que vous en savez qu'il m'aimera toujours papa ! qu'est ce que vous en savez vous ?! Il est où votre père vous ? vous savez s'il vous aime ?

Et elle laissa couler les larmes sur ses joues, larmes de peur, de tristesse, de colère mélangées.
Elle tomba à genoux au sol, se recroquevillant sur elle même... elle pleurait.... pleurait tout ce qu'elle pouvait... toutes les larmes qu'elle avait retenues jusqu'alors....

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Aude_elisa
La colère de la jeune enfant est si puissante, qu’elle finit par craquer. Et ces mots transpercent mon cœur comme une centaine de lame. Ça fait si mal de l’entendre… Partir et ne plus revenir, j’y ai pensée. Mais je n’en ai aucune envie. Je veux connaitre ma nièce, je veux apprendre à connaitre la famille dans laquelle elle vit maintenant.

Que lui répondre ?

Et la suite n’est pas mieux, elle fait d’autant plus mal… La détresse se lit dans ses yeux. La peur d’être abandonnée, d’être rejeter par les personnes qu’elle aime, qu’elle côtoie depuis des années maintenant…
Je suis là face à la détresse de cet enfant et je ne sais que faire… Partir serait peut être mieux…

Mais la voir au sol, les larmes qui ne sont retenues… Non je ne peux la laisser ainsi. Doucement je m’en approche, je me mets à sa hauteur… Et délicatement la prends dans mes bras, elle me repoussera probablement mais qu’importe.


-Abigail… Je suis navrée, vraiment… Mais personne ne va vous rejeter, personne ne va ne plus vous aimez. Vous êtes la fille d’Euzen, certes adoptée, mais cela ne change rien pour lui. Il vous aime autant que ces enfants de sang… Vous êtes la première Abigail, la première. Celle qu’il a recueillie, qu’il a aimé… Et qu’il aime toujours.

Il est certain que son père ne la rejettera pas… Il est aimant avec ces enfants et les considère tous comme telle. Certes certains sont de son propre sang et elle ne l’est point. Mais il l’aime… Elle est comme tous les autres, son enfant.

-Je ne vous veux point de mal, je vous l’assure. Tout ceci n’est pas évident, pour vous, pour moi, pour votre père, pour Eloan… Rien de tout ceci va être simple. Mais c’est ainsi, Abigail. Vous pouvez m’en vouloir d’avoir apporter cette nouvelle, je le surmonterais… Mais ne rejeter pas votre sœur, votre père. Ils sont là pour vous… Ils restent votre famille.

Mes mains viennent trouver refuge sur la chevelure dorée de la jeune fille… Douce caresses, comme pour la rassurer.

-Votre père vous aime… Votre sœur également, ne l’oubliez jamais jeune fille…
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**Merci Jd Catherine**
Abigail.
Les larmes s'étaient taries laissant place à la sécheresse d'un regard. Elle ne pouvait se relever, se redresser, rester prostrée était la seule alternative... quand soudain elle se sentit lever de terre...

Elle ne connaissait pas ces bras, mais qui d'autres que Aude pouvait la porter de la sorte... D'instinct, alors que tout laissait présager du contraire, elle vint se nicher dans le coup de la jeune femme... Abigail n'était pas calmée pour autant, mais ça n'était qu'une enfant, et à ce moment précis, elle n'avait que besoin d'un contact qu'elle avait senti chaleureux.

Les mots d'Aude avaient résonné, comme ceux qu'Euzen avait prononcé la veille... Elle sanglota encore, les yeux secs.

Je veux quand même partir, même si je veux pas laisser Eloan, parce qu'elle est petite Eloan, et j'ai plein de choses à lui apprendre moi. Mais je veux partir, et s'ils m'aiment hé ben ils le comprendront et puis quand je reviendrai, c'est la que je verrai si ma place a été prise ou pas...

Elle se redressa et demanda à être reposée au sol. Elle releva le menton, reprit son aplomb.

Un mot de tout ça à mon père, et je me vengerai.

Il restait une pointe de colère dans le regard de l'enfant, de la colère mais aussi de la tristesse et toujours cette crainte latente d'être à nouveau abandonnée.
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Aude_elisa
La surprise me prend lorsque la fillette enfoui son visage dans le creux de cou. J’aurais pourtant juré qu’elle me repousse. Je suis l’investigatrice de tout ces soucis d’aujourd’hui. Mais non elle a juste besoin de réconfort, de se sentir rassurée, quoi de plus normal.

Ces mots sont fort pour une enfant, elle veut partir, s’éloigner pendant un moment de sa famille… Certainement pour se retrouver un peu, perdue elle est, pour savoir aussi sa place est toujours auprès d’eux.


-Où voulez vous aller ? En tout cas, je suis certaine que lorsque vous reviendrez, votre place sera toujours la même… Vous êtes une Montbazon-Navailles, à n’en pas douter. Eloan sera probablement triste, mais je prendrais soin d’elle le temps de votre absence.

Ma merveille risque fortement de souffrir de cette absence. Elle pensera certainement que tout est de sa faute…
Délicatement je la repose au sol à sa demande, je lui offre un léger sourire. Mais la colère reprend le dessus et la suite de ses mots me touchent en plein cœur.


-Je ne dirais rien… Mais vous devrez lui en parler, vous ne pouvez laisser tout ceci sous silence vous savez.
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**Merci Jd Catherine**
Abigail.
Les idées se bousculaient dans sa tête, mille voix résonnaient dans sa caboche d'enfant... Non, elle ne fuguerait pas, donc oui son père et sa soeur seraient au courant de son départ. Et puis après tout, pourquoi la faute serait elle rejetée sur elle, elle n'avait rien demandé, elle n'avait pas demandé à ce que sa mère l'abandonne... Pourtant, elle avait tout gagné depuis le dit abandon.

Elle était devenue une jeune petite fille de bonne famille, elle envisageait embrasser une carrière de chevalier, avec sa cousine et son parrain. Elle était tout simplement heureuse... et elle n'avait que 9 ans... et même si elle devait patienter, elle parvenait généralement à obtenir ce qu'elle voulait...

Elle soupira lourdement.


Je leur parlerai oui, je verrai avec eux pour tous ces projets.

Elle s'adoucissait. Pour sa soeur, elle ferait presque tout... Il allait lui falloir vivre avec Aude et même si, tout au long de sa future vie, elle se méfierait un peu d'elle, il lui faudrait accepter la jeune femme rousse qui n'était pas méchante, juste porteuse d'une nouvelle que personne ici n'avait imaginé...
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Aude_elisa
L’enfance et ses bonheurs…
L’enfance et ses tracas…
Qui a dit que l’enfance était ce qu’il y avait de plus beau dans une vie ? Insouciance… Bêtises… Amusement… Certes, il y a un peu de tout cela, mais la réalité est belle et bien différente.

En voici une preuve, avec la douce Abigail. Qui n’a rien demandé à ce qui lui arrive. C’est difficile pour elle, et je m’en veux de lui apporter tant de malheur, si je puis dire ainsi.

Elle s’adoucissait, un bon signe très certainement. Alors un léger sourire, à nouveau se dessine sur mes lèvres.


-Vous savez, je suis réellement désolée… Je ne vous veux aucun mal, ni à vous, ni à votre famille. J’ai jugée bon qu’Euzen sache qu’il est le vrai père d’Eloan. Sans penser aux conséquences, je l’avoue. J’ai peut être agis maladroitement…

Ou pas… J’ai fais ce qu’il y avait à faire. Euzen était en droit de savoir son lien de sang avec la petite. Tout comme ses enfants sont en droits de le savoir. Certes ça bouscule leur vie… Mais les imprévus arrivent, lorsque l’on s’y attend le moins.

-Vous savez que votre père vous aime n’est-ce pas ?

Simple question… Mais la réponse en ai déterminante.
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**Merci Jd Catherine**
Abigail.
Abigail avait retrouvé son calme et ses couleurs. Le rouge de ses joues revenaient, petit à petit. La colère refluait comme l'écume des mers après une tempête et ses coups de vent.

Il n'y avait plus que le ressac des vagues dans l'esprit dans la blondinette.

Vous savez que votre père vous aime n’est-ce pas ?


Oui elle le savait, mais pour autant elle avait la peur qui lui tenaillait le ventre. Même si elle était la première, même s'il l'avait choisi pour enfant là où d'autres l'avaient ignoré, elle avait peur qu'il la délaisse au profit des ses vrais enfants ... entendez par les ses enfants de sang.
Malgré les phrases rassurantes des uns et des autres, cette crainte restait la, s'insinuait toujours un peu plus à chacune de ses respirations. Elle savait que lorsque l'information circulerait, elle serait montrée du doigt et même si le regard des autres ne l'affectait habituellement pas, celui ci ne manquerait pas de lui rappeler la triste réalité.

Elle secoua ses cheveux pour chasser de sa tête tous les mauvais esprits qui la taraudaient depuis l'annonce...


Oui je sais qu'il m'aime. Il me l'a dit mais... mais j'ai peur... et ça... personne n'y peut rien. Toujours j'aurais peur et ça ... personne non plus n'y pourra rien.

Elle épousseta une poussière imaginaire sur son épaule, tapa dans un caillou qu'elle envoya rouler plus loin ... regarda la fontaine au milieu de la place.

Je sais que vous deviez le faire. Mais.... mais ça fait mal...

Elle fit quelques pas en direction de la place du village comme pour signifier que la discussion était close mais l'était elle réellement... Il lui faudrait vivre aux cotés de Aude, la voir complice avec Eloan. Elle n'avait personne de son sang dans les alentours... personne...
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Aude_elisa
La peur est un sentiment que chacun connait… Enfant, adulte, personnes plus âgées, nourrisson. Nous avons tous en nous un peur plus ou moins grande. Et chacun de nous, a sa propre manière de la gérer. Certains se braquent, quand celle-ci montre le bout de son nez…
D’autres craquent littéralement… Colère ou pleurs….
Tandis que d’autres, savent l’enfouir au plus profond d’eux même, et ne jamais la laissait s’en échapper.
Oui chacun à sa propre manière de la gérer… La garder, ou la faire ressortir.

Pour ce qui est du cas de la jeune enfant face à moi… C’est un mélange de colère, de frustration, de tristesse. Tout s’est ébranlée en un rien de temps. Et une peur, qu’elle avait réussit à enfermer, ressurgit… A cause de moi.

La peur de l’abandon, beaucoup d’entre nous la connaisse. Et certains l’ayant déjà vécu, ont beaucoup plus de mal à la gérer. Ça semble être le cas de cette enfant.


-Je sais que vous avez peur. C’est tout à fait normal… Vous êtes de celles qui ont déjà été abandonné par le passé, puis vous avez été recueilli par Euzen, il a su vous aimé, faire en sorte que vous ayez confiance en lui, et vous a adopté.

L’abandon d’un parent est d’autant plus difficile. J’en sais quelque chose… Ma mère ne nous a pas élevé, elle nous a abandonné, nous laissant à mon père… Certes j’avais tout de même l’un de mes parents, mais n’empêche qu’une mère, dans la vie d’une jeune fille, c’est tout ce qu’il y a de plus important. C’est à elle que l’on se confie, à elle que l’on raconte ses premiers amours, à elle que l’on parle quand quelque chose nous tracasse.

-Tu sais, princesse…

Nom qui normalement est destinée à ma merveille, mais elle l’est tout autant. Sans m’en rendre compte, je me suis mise à la tutoyer…

-Lorsque j’étais bébé, ma maman nous a abandonnée ma sœur et moi… je ne l’ai jamais connu. Et j’ai comme toi, cette crainte de l’abandon… D’autant plus lorsque je m’attache à une personne. Ce n’est pas un sentiment simple à gérer. Ça fait mal sans que l’on puisse en échapper…

Prendre la direction de la fontaine… La suivre de près, puis s’installer, sur le rebords de cette dernière, en poursuivant.

-Tu es méfiante à mon égard, ce que je comprends… Mais lorsque tu comprendras que je ne vous veux aucun mal, si un jour tu ressens l’envie de parler de tout cela… Je serais là à ton écoute. Et je tenterais de t’aider du mieux que je le peux. Ce sentiment, je le connais… Je pense être capable de pouvoir t’aider, si tu le souhaite… Dans le cas contraire, jamais je ne m’imposerais…
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**Merci Jd Catherine**
Abigail.
Parler... voila ... le mot était dit.... Parler, toujours parler ! mais n'était ce pas justement ce dont Abi avait besoin... qu'on la rassure par la parole, qu'on rassure l'enfant que les craintes qu'elle avait n'étaient qu'infondées.... Mais parler à une inconnue, du sang de sa soeur quand elle n'a que ...

Abi s'était calmée, la tempête dans son coeur avait enfin refluer vers d'autres rives.

D'accord Aude Elisa, d'accord, j'essaierai.

Abigail lissa sa robe... Après tout, une alliée ne serait peut être pas de trop le jour où l'enfant en aurait besoin. Elle gardait cependant en tête son départ prochain pour l'Ordre des Hospitaliers. La bas, elle apprendrait, et elle pourrait accepter la situation.
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Aude_elisa
La petite semblait comprendre que je ne lui voulais aucun mal. Comprendre, que je ne souhaitais que l’aider, et vouloir le bien pour tous. Euzen devait être au courant de son lien avec ma merveille, ses enfants par la même occasion se devaient d’être aussi au courant. Chose faite pour l’ainée. Certes, avec difficulté, mais nous y sommes parvenus.

Un léger sourire, une douce caresse sur le somme de la tête blonde, je reprends la parole.


-Essaie oui, si tu y arrives, cela te fera le plus grand bien, tu verras… Cela va te soulager. Si tu as besoin d’hurler, tu peux le faire sur moi également…

Une main, qui à nouveau, se tends vers Abigail, l’acceptera-t-elle maintenant qu’elle est calmée ?

-Rentrons, veux-tu…

La main est acceptée… Le sourire s’étire sur mes carmines. Une bonne chose de faites, la jeune fille est calmée, peut être même rassurée de part mes mots.
C’est donc main dans la main que je l’amène près de son père…

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**Merci Jd Catherine**
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