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[Rp] Une tante c'est...

Aude_elisa
    "... La seconde mère que la nature nous donne !"


Retrouver un homme qui serait susceptible d’en savoir plus sur ma jumelle. Ma moitié, celle qui a disparu, alors qu’elle était mal en point… Malade avec un enfant à sa charge.
Bornée, elle était et n’avait guère voulu de mon aide, à tout prix, chercher celui qui est le père de sa fille, coûte que coûte, mais surtout seule.

Sauf que la maladie se propage, et qu’au fil du temps… Les nouvelles s’estompent, de plus en plus rare, jusqu’à ne plus être. L’avait-elle retrouvée ? Je n’en ai aucune idées…

C’est à mon tour…
Entreprendre des recherches, pour le retrouver… Euzen, celui qui aurait probablement réponses à mes questions. Il me faut engager un homme pour partir à sa recherche, et au plus vite !
Je charge donc Aubert, mon valet, de me trouver un homme qui pourrait se charger de cette affaire :


-Aubert, viens ici je te prie… J’ai besoin de toi, sur le champs !
-Oui m’dame, à votre service… Que puis-je pour vous ?
-Il me faut un homme…
-Mais…
-Chut ! Ne m’interromps pas ! Il n’y a pas de "mais" qui tienne, Aubert… Il me faut cet homme au plus vite… Un homme digne de confiance, qui saura être discret… J’ai une affaire importante à régler… Il me faut retrouver cet homme !
-Je… je ne comprends pas… Vous pouvez pas m’en dire plus m’dame ?
-Tu n’es pas sans savoir que je n’ai plus de nouvelles de ma sœur et je m’en inquiète fortement. Elle est partie pour une affaire personnelle et importante… Mais étant donné qu’elle ne me donne guère de nouvelle et que je ne sais où elle se trouve… Je dois retrouver cet homme qu’elle recherchait et savoir si elle a réussi… Et peut être sait-il où elle se trouve !
Je t’en prie, ne cherche pas à en savoir plus… Trouves moi juste un homme que je paierais pour ces services… s’il te plait, c’est important pour moi…


Un hochement de tête plus tard, mon valet disparait. Un bon… Tout ce que je peux lui demander, il le fait sans rechigner, tout du moins devant moi, je ne sais ce qu’il en est réellement derrière.
Quand à moi, je tourne en rond. Je me préoccupe beaucoup de l’état de santé de ma sœur… Et si… Non, cela ne peut me traverser l’esprit, si tel était vraiment le cas, je l’aurais ressentie, pour sûr, elle est ma moitié.
M’occuper l’esprit… Écrire des lettres. Oui voila un passe temps qui me ferait oublier un instant…

Plusieurs heures plus tard, ce qui me parût une éternité pour tout avouer, Aubert apparait dans l’encadrement de la porte… Je me lève alors promptement :


-Ah Aubert te revoilà… As-tu trouvé ce que je t’ai demandé ?
-Oui m’dame, il est ici… Je le fais entrer ?
-Mais oui ! Oui fais le entrer, vite !

Les secondes passent… Et un homme entre. Il semblait passer partout, ni trop grand, ni trop petit, ni trop fin, ni trop gros… A première vue, il me semblait parfait. Un léger sourire s’étire sur mes lèvres carmines :

-Bonjour, tout d’abord, laissez moi me présenter… Aude Elisa Casaviecchi. Vous devez probablement vous demandez ce que vous faites icelieux…
-Bonjour ma dame ! Enchantée, on me nomme passe partout… S’en suivit un long monologue, lui expliquant le pourquoi du comment de ce surnom… Votre homme m’a dit que vous recherchiez un homme discret et compétent… Je peux être votre homme.
-Bien, donc mon valet vous a déjà mis au parfum… mais il y a certains détails que vous devez connaitre. Tout d’abord, cet homme que j’aimerais retrouver, se nomme… Euzen.

Et la conversation continua ainsi… En toute intimité. Le peu de détails que je connaissais, fut porter à la sienne. Et c’est ainsi qu’il partit à sa recherche. Je lui ai donné une avance sur sa paie… Pour le reste, tout lui sera transmis lorsqu’il l’aura retrouver.

Les mois passent… Et le passe partout se trouvait être muet comme une tombe…. Certainement des plus discrets, vu l’importance de l’affaire. Ne pas envoyer de courriers qui puissent être interceptés. Bien il me faut donc attendre patiemment… sauf que la patience n’est pas mon point fort.
Mais tout vient à point, lorsque l’on sait attendre… Et c’est donc ainsi que j’appris où il se trouvait.
Les malles sont préparés à la hâte :


-Aubert, dépêche toi ! Il nous faut partir de suite pour la seigneurie des Portes… C’est la bas qu’il est !

Le coche est prêt… Et c’est donc depuis le sud que je prends route.
Le voyage est long et éprouvant, mais je ne veux faire aucune halte… Qu’à cela ne tienne ! Plus vite arrivée… Plus vite trouvé !

Me voila, au jour d’aujourd’hui, devant les grilles du domaine… Après plusieurs mois d’attente, de questionnement, je vais enfin le rencontrer… Mais comment va-t-il m’accueillir ? Pensera-t-il que je suis elle ?

La peur commence à me pétrifier… Je reste là immobile, les azurs rivés sur le château, cette légère brise fraiche qui caresse mon visage au teint de porcelaine… et quelques boucles rousses qui passent devant mon visage… Y arriverais-je ? Ou prendrais-je la fuite alors que maintenant il est à ma portée de savoir…

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**Merci Jd Catherine**
--Thomas_perrin




    Installer à la grille pendant que les autres soldats faisaient leurs rondes, Thomas rêvassé. Rêver, penser, réfléchir, était la principale occupation des gardes à ce poste. Des allers et venu, il y en avait peu. Quoi que toujours plus quand le seigneur était là, ce qui était justement le cas. Mais hors mis les journées de doléances, il n’y avait jamais foule, et ce jour n’était pas une journée récriminations publics, le Perrin pouvait donc rêver autant qu’il lui plaisait.

    Ces pensées se tournèrent rapidement vers le maitre du lieu et l’espoir secret que Thomas couvait de devenir un jour intendant. Cet espoir avait été ravivé et renforcé par l’indiscrétion d’une conversation entre le Montbazon et l’homme actuellement en place à cette charge : Jacopo. Italien d’origine et d’éducation, l’homme n’était guère apprécié dans la place. Il fait preuve d’un orgueil et d’une fainéantise sans égal. Quand le seigneur n’était pas là, Jacopo prenait sa place, au sens propre comme au figuré. Que dirait le Maitre s’il savait que bien souvent, son intendant dormait dans son lit, manger à sa place et bien plus ? Combien de voit le Perrin n’avait pas prié pour que le borgne ne fasse une visite imprévue et ne découvre tout cela, combien de fois ?! Evidemment, ici, personne n’osait rien dire. Tous savaient que Jacopo était le seul en contact avec leur seigneur quand celui-ci était loin. Que noterait-il dans ces satanés rapport si Intel osait s’opposé à lui ? Personne ne voulait prendre le risque de perdre sa place alors tous se taisait. Thomas compris. Et cela le faisait enrager. Plus encore parce qu’il pensait que leur Maitre ne se rendait compte de rien.


    Mais cette discussion avait tout changé.


    Il n’en avait parlé à personne, pas même à Aline, sa femme, mais il se la ressassait sans cesse. L’affaire s’était dérouler quelques jours auparavant, un paysan, en mal de réclamation, exiger un entretien avec le seigneur pour une histoire de vol de poule. Thomas avait bien tenté de l’en dissuadé, ce n’était pas le jour, avant de céder devant l’entêtement du vieil homme. Alors il avait quitté son poste et s’était diriger vers la demeure. Une question à sa sœur, Eugénie, lui avait appris qu’Euzen était dans son bureau avec Jacopo … encore. Ce fourbe ne lâchait pas le propriétaire du lieu d’une semelle quand il était là, lui léchant les bottes à qui mieux mieux. Ravalant sa colère, le jeune homme s’était donc rendu devant la porte menant à l’antre seigneurial. En temps normal, il aurait cherché Augustin, le valet, pour le charger du message. Mais là, une force inconsciente l’avait poussé à ne rien en faire et à y aller lui-même. Et il en était là, main levé, poing serré, prêt à frapper pour signaler sa présence et obtenir le droit d’entrer quand les voix s’élevant de l’autre côté l’en avait empêché. Ce n’était pas tant les voix qui avait provoqué se brusque arrêt, puisqu’il les connaissait et il n’y avait rien d’étonnant à ce que leur propriétaire ce trouve là. Non, ce qui l’interpela fut le ton de l’une d’entre elles et les brides de conversation qui lui parvient au travers du panneau de bois. Il était question d’incohérence dans les comptes, de falsification évidente, de menace, et autre joyeux noms d’oiseaux qui fusaient tous les trois mots. Le Seigneur était hors de lui.


    Et le Perrin avait souri.


    Cela sentait de début de la fin pour l’intendant alors Thomas avait fait laisser retomber sa main le long de son corps et fait demi-tour sans se faire remarquer. Rejoignant ces grilles, il avait fait comprendre au paysan de revenir plus tard, que le moment n’était pas propice. L’homme sembla comprendre et s’en fut. Depuis Thomas vivait dans l’attente. Il tentait de tout observer pour noter le moindre changement, un petit signe qui lui ferait comprendre qu’il ne s’était pas trompé. Jacopo ne se montrait plus guère qu’aux messes et réunion du matin, tant dis que le Maitre semblait plus soucieux encire qu’à l’habituel. Alors il attendait, espérant que l’affaire trouverait une nouvelle évolution avant le départ du seigneur dans quelques jours.

    « La patience paie toujours » lui avait inlassablement répété son père et le Perrin fils tentait d’obéir à ce précepte avec peine, bien qu’au fond, il n’est pas le choix. Il n’était pas question qu’il débarque un jour devant le Montbazon en lui disant « Alors ? Que se passe-t-il à présent ? » Il en mourrait d’envie pourtant. Il en était là de ces pérégrinations mentales quand le bruit de roue malmenant les cailloux de la route, lui fait relever la tête. Une charrette ? Non, un coche. Ce n’était donc pas un paysan venant ravitailler la demeure mais bel et bien un visiteur. Se redressant, Thomas ne perdit rien de l’arrivée. La voiture stoppa et une femme en descendit. Rousse, belle, bien vêtue mais peu sûre d’elle. Elle ne s’approcha pas de lui aussitôt, se perdant dans la contemplation de l’endroit. Alors Thomas attendit, un peu, avant de comprendre qu’elle ne réagirait pas dans l’immédiat.

    Se raclant la gorge pour signaler sa présence et ne pas la surprendre, il quitta alors son poste pour s’approcher de quelques pas.



    - Puis-je vous aider Dame … ?


    Question bien banal mais que pouvait-il dire d’autre ?

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Aude_elisa
     "Une pensée, et l’immensité est emplie." Citation de William Blake.


L’endroit était des plus ravissants, il faut l’avouer. Mais étais-je vraiment à contempler ce dernier ?

Dans l’absolu, pas le moins du monde… Mes pensées étaient tournées vers ma sœur, les discussions que nous avons eu toute deux, les moments passés à se chamailler, mais aussi ceux où l’on était plus complice que jamais…

Puis cette nouvelle, celle de la grossesse… Elle m’avait contée sa rencontre. Et je dois bien l’avouer, je n’avais guère apprécié. Moi et mes principes, comment avait-elle pu faire un enfant hors mariage ? Offrir la pureté de son corps à un homme… J’étais réellement contre.
Le pire dans tout cela, c’est qu’elle le savait parfaitement… Mais elle avait souhaité avoir une oreille attentive, et quoi de mieux que sa jumelle, sa confidente pour cela.
Suite à cela, nous nous sommes brouillées quelques temps, mais les liens du sang sont plus fort qu'on ne l’imagine, et j’ai finis par lui pardonner cet acte.

Puis vient le temps de cette fuite pour le retrouver, je l’ai assez mal vécue, surtout que la maladie avait fait son apparition… Mais elle ne voulait guère de moi, alors que faire à part patienter, lui écrire… Rien ! Je me devais d’attendre… Mais bon sang ce que le temps est long…

Voila où j’en étais dans mes pensées quand une voix retentit pour les cesser. Mes azurs se posent alors sur un homme rondouillard… Le garde semble-t-il.
A cet instant, l’envie de prendre la fuite envahit mon esprit. J’y étais… J’allais très certainement le rencontrer, si le passe partout ne s’est guère trompé dans ses recherches.
Je suis là, immobile, bloquée sur lui… Un long silence, pesant.
Les secondes passent… Les minutes parurent des heures…
Puis je finis par entrouvrir mes lèvres, afin d’en sortir un léger son timide :


-Le bon jour. Je… Je me demandais si nous étions bien à la seigneurie des Portes. Si tel est le cas, Est-ce que le maitre des lieux, Euzen, est présent ?

Troublée, perturbée, je le suis. Je ne sais comment présenter les choses… J’aurais certainement dû lui dire comment je me nomme, mais que cela aurait-il changé ? Sur le moment, je n’en sais strictement rien.
L’espoir de le voir prend le pas sur l’envie de fuir… Alors un léger sourire vient fendre ma lippe carmine.
Le voir… M’entretenir avec lui… Voila ce qui était le plus important en cet instant.

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**Merci Jd Catherine**
--Thomas_perrin




    Ah, elle n’était pas muette ! Un instant, un long moment, le Perrin l’avait craint. Autant qu’il craint de la voir prendre ces jambes à son cou tant il semblait l’avoir effrayé. Ces yeux, d’un très jolie bleu nota-t-il, avait la lueur de celle des biches que l’on surprend à l’orée des forêts en train de brouter avec leur faon. En temps normal, il se serait gargarisé d’une telle réaction, se faire craindre par simple présence était un désir inavoué de tout bon garde. Mais il n’avait pas ce souhait avec les femmes, encore moins avec les dames d’un certain rang, et il n’y avait pas de doute sur celui que devait tenir la représentante du beau sexe, présente à quelques pas de lui.

    S’obligeant à sourire, il savait que cela lui donnait un air rassurant car il accentuait l’air enfantin qui ne semblait pas vouloir le quitter malgré les vingt-cinq ans qu’il avait fêté au mois de décembre dernier. Il tenait cela de sa mère. En fait, hors-mis le blond tirant sur le roux de ces cheveux, qui lui venait tout droit de la généalogie Perrin, Thomas était un pur produit François, du moins physiquement. Mathilde, née François avant de devenir épouse Perrin, était une femme bien portante, à la bonhommie naturelle et aux yeux brun toujours vif. Rien ne lui échappé, jamais. Mais il ne fallait pas se fier à cette impression de douceur et de joyeuseté qui s’échappé de cette femme au boucle brune que des fils d’argent, toujours plus nombreux, venaient décolorer avec les années. Car son caractère était en totale opposition avec son allure. Elle avait une âme pure et un caractère bon, mais Mathilde était également très exigeante, autoritaire et vindicative. Comment pourrait-il en être autrement pour une femme qui a mis au monde dix-sept enfants et pour en perdre six à différent âge ?


    En fait, si l’on devait résumer, Thomas avait le physique de sa mère, mais le caractère et les cheveux de son père.


    Cet ensemble n’était en rien un atout dans son rôle de garde, trop doux, pas assez impressionnant. Il en avait souffert, longtemps, avant de se faire une raison. Il ne voulait pas être garde toute sa vie à l’image de Léon, qu’il n’en ait pas le physique n’était donc en rien un souci. Mais encore fallait qu’il arrive à devenir autre chose … Un instant il regretta de ne pas être né fils de son grand-père. Le pépé François avait été intendant en son temps et cette charge se transmettait souvent de père en fils, sinon comment Jacopo aurait-il pu le devenir ? Impossible. Mais il était fils de son père et devait faire avec. Alors, le petit sourire toujours sur les lèvres, il répondit avec autant de douceur et d’assurance qu’il le pu.


    - Vous ne vous êtes pas trompé, les Portes c’est bien ici ... Enfin la seigneurie des Portes. Et vous avez de la chance, le seigneur est bien là. C’est que ça n’arrive pas souvent donc vous êtes vraiment en veine.

    Reculant de quelques pas, sans relâcher ni son attention, ni son expression, il continua.

    - Attendez un instant, j’vais faire venir l’Augustin qu’il vous conduise à lui.

    Atteignant l’extérieur de la grille, Thomas y trouva ce qu’il cherchait : La cloche, et s’en attendre, se saisit de la corde et l’agita, faisant ainsi raisonné le cuivre dans un bouquant de tous les diables. C’était le signal pour le valet du seigneur qu’un visiteur devait être accueillit. Après un instant de ce remue-ménage, il s’arrêta et revient vers la jeune femme.

    - Voilà, il ne devrait pas tarder, il n’est jamais loin, l’Augustin.

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Aude_elisa
Faux semblants, sourire pour ne pas montrer mon mal aise. Je suis au bon endroit, une très bonne chose…
Mais qu’adviendra-t-il de la suite ? Ai-je vraiment fait le bon choix ?
Peut être aurais-je dû prendre le temps de m’entretenir avec lui, épistolairement. Des regrets me submergent, mais je ne peux plus faire demi tour.

L’on m’a toujours appris à faire face, quoi qu’il arrive.
Aujourd’hui, je le dois, bien plus que les précédentes. Pourtant l’envie de fuir refait surface en mon sein…
Mais pour quel genre de femme passerais-je si je le fais ?

Silencieuse, je reste face à ce garde qui s’est absenté quelques instant pour faire venir un certain Augustin. Hochement de tête pour le remercier.
Ce silence est lourd et très pesant sur l’atmosphère.
Et quand un homme arrive, en se présentant comme l’Augustin, je ne peux plus faire demi tour.
J’avance dans les méandres du château, à la suite de ce qui semble être un valet…
Je repense au mien que j’ai laissée à l’entrée, il m’aurait été d’une aide précieuse pour affronter ce qui va suivre.

Pour sûr, il aurait su apaiser cette peur qui prend forme en mon être. Nous voici devant une porte…
Le valet frappe, une voix retentit. Se doit être lui…
Une longue et profonde inspiration, je prends, avant de m’engager à la suite de l’homme dans la pièce.


-Le bon jour.

Rien de plus, rien de moins… Un simple bonjour, alors que je suis cachée derrière le valet. Comment réagira-t-il lorsqu’il va m’apercevoir ?
Un tourbillon de sentiment s’enchaine. Je suis à la limite de l’étourdissement, tellement la pression que je me suis mise est grande.


Bon sang Aude Elisa, reprends toi ! Petite voix intérieur.

J’essaie de me concentrer sur ma respiration, les battements de mon cœur qui tambourine… Inspire, expire pour reprendre contenance.

Ce n’est pas le moment de faiblir… Non vraiment pas.

En rien de temps, je me retrouve face à lui… Le borgne blond, je ne peux plus me cacher derrière le valet qui a prit congé. Petit inclinaison de la tête pour le saluer, j’observe sa réaction…

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**Merci Jd Catherine**
Euzen

        Quand les fantômes du passé nous rattrape … « Le réel finit toujours pas revenir. »
          De Monique Larue




    Les coudes sur le bureau, le front dans les paumes, le borgne ruminait une fois de plus. Une étude approfondit du livre des comptes ouvert devant lui, lui avait fait admettre l’évidence. Ce goujat, ce port, ce malandrin, bref cet homme le volait ! Agacé, il se leva brusquement, manquant de faire chuter sa chaise. Il allait devoir le virer, il n’avait pas le choix ! Mais qui prendrait sa place ? Là résidait tout le fond du problème. Et quel châtiment allait-il lui infligé ? Il verrait cela plus tard.

    - Poltron ! Mécréant ! Foimenteor ! Chiabrena ! Sottard ! …

    Trois coups à la porte l’interrompirent, le prévenant par la même occasion, qu’il ne serait bientôt plus seul dans le bureau. Enervé, pensant ne trouver qu’Eugénie ou Aline venu le prévenir que le repas était prêt, il lança un :

    - Quoi ?!

    Hargneux, avant de découvrir Augustin, droit comme un « i », toujours stoïque fasse aux colères de son jeune maitre et ami. La lueur d’amusement qu’il perçu dans le regard brun du valet, conséquence surement direct de son monologue solidaire et particulièrement vulgaire, qui n’avait possiblement pas échappé à l’oreille fine du Fiel, augmenta encore un peu plus l’ire du Corniaud.

    - Que veux-tu ?! Je t’avais dit ne pas vouloir être déranger.
    - T … vous avez de la visite.
    - Je n’attends personne.
    - Il y a pourtant du monde …


    Ce ne fut qu’à cet instant que le borgne prit connaissance de la seconde présence intruse dans son antre. Et pour ce faire, son amant avait dû s’écarter d’un pas sur le côté. Le Saligot ! Il l’avait fait exprès ! Jetant une œillade noire vers l’espagnol qui s’en fut sur ce fait, le jeune seigneur se promis de lui faire ravaler et chèrement payer ce petit sourire goguenard qu’il lui avait sur le coin des lèvres. La nuit serait longue pour lui … Se renfrognant, n’ayant aucune volonté de dissimuler sa mauvaise humeur ou son irritation, il entama l’accueil.

    - Que puis-je pour vous demois …

    La fin de sa phrase mourut entre ces lèvres. Muré dans son déplaisir, il n’avait jusqu’à lors, accordé qu’un coup d’œil à la jeune femme, qui ne lui avait permis d’en déduire que deux chose : C’est une femme et elle est rousse. Mais à présent qu’il lui faisait face, avec l’obligation de la détailler plus, un étrange malaise de saisit. Son ire initiale fut oubliée en un claquement de doigt, ne laissant place qu’à l’incompréhension. Il l’observa longuement, cette impression de déjà vu se renforçant à chaque seconde passante. Le silence se fit long, pesant, chargé d’interrogations muettes et de supposition infondée. Dans son unique œil, devait se lire la question qui le taraudait : « Qui êtes-vous ? Ou nous sommes nous déjà rencontré ? » Chemin faisant, l’esprit Montbanesque remonta les semaines, les mois, puis les années, cherchant un détail, un petit rien qui le mettrait sur la voie d’une réponse cohérente. Limoge ? Non … Sa fugue ? Non plus … Le Lyonnais … Le … Oui, le Lyonnais, mais où et quand ? Valence ? Dié ?

    Il aurait été plus simple de lui réclamer des explications mais le Navailles n’avait pas pour habitude de faire les choses simplement. Et ce fantôme surgit du passé lui avait coupé le souffle. Pourquoi ? Sillonnant les chemins tortueux de sa mémoire, l’évidence le saisit sans prévenir et son visage s’éclaira alors.


    - Aphélie ? Nom d’Aristote mais que fais-tu ici ?

    Sur de son fait à présent, il s’était approché de quelques pas pour accueillir comme il se doit cette amie disparue depuis tant d’année. La joie soudaine ne lui fit alors pas réalisé ce nouvel inconfort qui germé dans son esprit : Aphélie ? Ou avait-il entendu ce nom récemment … ?

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Aude_elisa
Certaines situations sont très difficile à vivre. Sèment la confusion en vous, vous mettent mal à l’aise. Et il est de ces situations, où l’on a juste envie de prendre nos jambes à notre cou et fuir… Loin, très loin ! Courir, se réfugier à l’autre bout du monde pour ne plus entendre, ne plus penser, juste oublier ce que l’on ressent.

Et ce jour, c’est bien l’une de celle-ci que je vis. Je suis là dans ce bureau… Je l’ai cherchée, je l’ai trouvée. Mais cette exposition n’est pas des plus confortable. Tout ira de plus en plus mal… Je le sens au plus profond de mon être.

Et la première claque ne tarde pas à arriver. Plus aucun doute, c’est bien lui… Il me prend pour elle. Mon cœur se serre, ma gorge se noue. Je reste là, pétrifiée. L’expression de mon visage doit le prouver. Je suis terrifiée, angoissée. Comment lui expliquer que je ne suis pas elle… Comment lui faire comprendre que je suis venue à sa recherche, justement à cause d’elle.

Les minutes s’écoulent comme des heures… Et rien ne change.

Juste cette envie de prendre les jambes à mon cou et fuir… je me sens tellement mal. Mais pourtant, il va falloir. Se concentrer… Les azurs qui dérivent ailleurs, ne pas le regarder. Être déstabiliser au plus haut point… Une inspiration… Et prendre son courage à deux mains.


-Ex… Excusez moi, mais… Je… Je ne suis pas Aphélie…

Bafouiller, encore sous le choc… Mettre les deux pieds dans le plat directement. Il faut que j’arrive à me sortir de cette situation. Nouvelle inspiration et poursuivre.

-Je me nomme Aude Elisa… Je suis sa jumelle.

Être brève pour le moment. Puis s’engager sur la pente raide, très dangereuse.

-Je suis ici ce jour… Justement à son sujet.

Continuer ? S’arrêter ? Je ne sais plus quoi faire. Mes yeux le cherchent du regard, sachant pertinemment qu’il n’est point présent… Aubert. Il aurait su me calmer en un regard.
Silence qui perdure dans le temps… Pesant, long, très long…

Me reprendre, et continuer, je ne peux décidément pas m’arrêter ici…


-Avez-vous du temps à m’accorder ?

Simple question, un commencement… La suite n’en sera que plus difficile, je le sais. Mais je le dois. Il me faut savoir, si elle a su le retrouver, si sa fille est avec lui. Mais en y réfléchissant… Peut être a-t-elle échoué ? Mais bon sang, où se trouve-t-elle ? Pourquoi me suis je embarquée la dedans ? Suis je folle ?
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**Merci Jd Catherine**
Euzen

    Surpris, le Corniaud se figea.

    - Vous n’êtes pas … ?

    Les mots mirent un certain à retrouver leur consistance dans l’esprit du blond. « Je ne suis pas … » « … sa jumelle. » « Aude Elisa » Comment est-ce … ? Depuis quand Aphélie avait-elle une jumelle ? Question idiote, on a un double depuis toujours où on ne l’a pas, mais il n’avait pas souvenir que la jeune femme lui en ai touché un seul mot à l’époque. Il faut dire qu’ils n’avaient guère parlé quand ils s’étaient connus. Nouvelle rectification : Ils ont beaucoup parlé, mais peu d’eux. Ils agissaient comme beaucoup de couples illégaux : le secret, la dissimulation était de mise, seul l’instant présent comptait. Que savait-il vraiment sur son ancienne en vérité ? Peu, très peu de chose en vérité. Il l’avait trouvé belle, elle lui avait plu, il l’avait charmé, elle avait céder avant de se revoir à quelques reprise. En sommes, leur relation pouvait ce résumé à cela.

    Les derniers mots de la jeune femme le ramenèrent à la réalité.


    - Oui, bien-sûr.

    Il l’étudia. Elle était blanche, pire, livide. Un instant, il eut la crainte qu’elle ne flanche et s’écroule à l’endroit même où elle se trouvait. Voulant éviter cela, il lui effleura le bras pour l’inciter à avancer et l’accompagna jusqu’à l’un des sièges devant l’âtre. Il n’y en avait que deux, et c’est souvent là que le jeune seigneur recevait qui de droit quand il avait le soin de s’entretenir avec elle un certain temps.

    - Je vais demander à ce qu’on vous apporte quelques choses, je reviens.

    Et il sortit pour revenir quelques minutes plus tard. Habituellement, il aurait profité de ce lapse de temps pour expliquer sa façon de penser à l’espagnol mais il n’en fit rien. Non, il en était plutôt à ce demandé si Agos avait lui aussi connu Aphélie à l’époque. Il n’en était pas bien sûr. Lui en avait-il parlé au moins ? Possiblement, mais sans étalage. Aphélie. Aphélie. Aphélie … Un détail lui échappait, il en était certain, mais quoi ? Soufflant de frustration, il pénétra dans le bureau en suivant Eugénie dont les doigts fins portaient un lourd plateau. Il attendit qu’elle l’est posé le tout, sans heurt et sans casse, et soit ressortit pour refermer. Quelques enjambées lui firent franchir la distance et il s’installa.

    - Servez-vous et expliquez-moi ce qui se passe.

    Ces jambes se croisèrent tandis que ces mains trouvèrent les accoudoirs. Il lui fallait attendre à présent. Intrigué, il coula un regard vers elle. Elle n’était pas Aphélie … Difficile pour lui de se faire à l’idée.

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Aude_elisa
La surprise n’est pas toujours agréable… Et là pour sûr, nous avons la preuve. Il me prends pour elle, je me sens plus que mal à l’aise. Surtout en sachant tout ce que j’ai à lui dire. Peut être ai-t-il au courant ? Mais si il ne l’est pas… Il en aura un choc.

-Non je ne suis pas…

Simple mots… Les coups sont dures à prendre. Je ne sais où elle se trouve, et il semblerait qu’il n’ai pas l’air de le savoir. Aurait-elle donc échouée ? Elle qui était si déterminée à le retrouver. Comment vais-je m’en sortir ?

Je me sens vraiment mal. Le poids de mon corps se fait lourd, et je ne sais si mes jambes le supporteront. Tout semble s’écrouler… les espoirs en cet rencontre, secrètement, oui j’avais espérer que possiblement elle soit présente non loin. Mais la réalité des choses est tout autre.
Et cet effleurement de sa part, n’arrange en rien mon état… Les jambes fléchissent à peine perceptiblement, je tente de me reprendre pour pouvoir avancer jusqu’au siège présenter.

Une fois installée, il s’absente… Le temps pour moi de remettre mes idées en place. Elle n’est pas ici… Advienne que pourra donc ! Je lui expliquerais le pourquoi de ma venue, et nous verrons ce qui se passe ensuite. Mes azurs se perdent dans les flammes qui virevoltent dans l’âtre. A son retour, un léger soubresaut prend mon corps…

Mon regard se porte alors sur le plateau puis la domestique qui l’a apporté, un léger sourire pour la remercier, et je porte ma main afin de récupérer un des mets salés disposés… Ainsi qu’un verre, j’opte pour l’eau. Garder mon esprit clair, afin de continuer. Après m’être sustenter, je me retourne vers lui pour reprendre là ou nous nous étions arrêter.


-Je disais donc que ma venue ici est porté sur elle. Ce que j’ai à vous dire, n’est pas évident.

Une légère inspiration, avant de poursuivre.

-Vous avez connu ma moitié, il y a de cela quelques années. Quand je l’ai retrouvée, nous avons beaucoup discutée toutes les deux. Elle m’a parlé de vous, me contant cette rencontre.

Le moment qui va suivre, est celui que je redoute le plus… Est-il au courant ? Quelle va être sa réaction ? Une pause… Un temps de silence pour mieux reprendre.

-Ce qui suit, est des plus délicat.

Mon regard se détourne à nouveau sur les flammes.

-Suite à votre relation, lorsqu’elle est rentrée donc… Elle m’a appris qu’elle… Qu’elle était enceinte de vous. Plusieurs mois plus tard, elle a accouchée d’une merveilleuse petite fille, qu’elle a prénommé Eloan. La petite grandissait… En très bonne santé, mais après quelques années, ma sœur eu une lubie… Celle de vous retrouver, car la maladie la gagnait petit à petit. J’ai reçu quelques nouvelles de sa part durant les premiers mois… Puis plus rien, je me suis donc dit que sa mission si je puis dire ainsi, eu été un succès.

Nouvelle pause… Reprendre ma respiration, sans oser le regarder. Je poursuis.

-Je me suis beaucoup inquiétée, je le suis toujours d’ailleurs… Car en voyant votre réaction lorsque vous m’avez aperçu, je suppose qu’elle ne vous a guère retrouver. Je me demande où elle peut se trouver, si elle va bien, ainsi que l’enfant… Je suis désolée, si vous n’étiez pas au courant, je vous apprends tout cela de but en blanc… Mais vous êtes le seul espoir que j’avais… Je ne sais plus… Tout cela n’est peut être qu’une terrible erreur que je viens de faire…

Tout est brouillon, je le sens bien… Mon explication n’est pas ce qu’il y a de plus clair. Mes mots sont maladroits… J’aurais dû choisir une manière plus subtile de lui annoncer la nouvelle. Mais il est trop tard, le mal est fait...
Les yeux se baissent vers le sol, confuse je suis…

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**Merci Jd Catherine**
Euzen

        « Les armes détruisent le monde, les mots le fait s’effondrer. »
          d’un inconnu.



    L’attente se fait et la patience s’anime. Discrètement, il dévisage le profil de la jeune femme. Lentement mais surement, un brin de couleur revient sur ces joues pour redonner un peu de vie à cette peau laiteuse. Plus il la voie, plus il se rappelle. Aphélie … Ils avaient tous deux une quinzaine d’année et toute l’insolence de leur âge. Comme lui, elle avait l’esprit revanchard, indépendant et une envie folle de défier le monde. Les règles étaient alors, pour eux, la métamorphose verbale des grilles des geôles et leur aventure, la lime qui les sciés à la base et la hauteur pour les faire tomber et les libérer. Ils n’avaient que cela à l’esprit : La Liberté. Ce n’était bien sûr qu’un mirage doux amer, la vrai liberté, il l’avait prise que semaine après, en s’enfuyant. Ils se retrouvaient quand il terminait sa journée d’apprenti et qu’elle réussissait à échapper à la surveillance de ces chaperons. Ils se retrouvaient, s’échappaient et s’aimaient. S’aimaient-ils vraiment d’ailleurs ? Non. Ils ne s’aimaient pas l’un l’autre, ils aimaient ce que l’autre représentait, rien de plus.


    Pourquoi ne lui avait-elle jamais parlé d’une sœur ?


    Est-ce avec sa complicité et son aide qu’elle réussissait, ainsi, plusieurs fois par semaine pendant tout un été, à venir le rejoindre ? Peut-être. Il devrait lui poser la question. Mais avant, il la laisserait parlé. Elle en avait besoin, s’était évident. Alors en silence, il continua à la détailler. L’image n’était pas exactement la même que celle de son souvenir. Quoi de plus normal après les années passées ? De la quinzaine, ils en étaient à présent à la vingtaine. Mais il retrouvait sans mal le même tracé fin et doux de la mâchoire, la même courbe du nez, les mêmes yeux bleu pâle et la même ligne de bouche qu’il avait mainte fois effleurée. Aphélie avait été une amante mais pas des plus régulières. Ils étaient jeunes, s’était sa première fois. L’acte n’avaient été consommé que rarement, pensant le plus claire de leur temps à se bécoter comme les gamins qu’ils étaient. Se souvenir le fit sourire.

    La voix de la jumelle l’arracha à son souvenir. Est-ce également la même ? Là, il n’aurait su le dire. Chassant ces pensées d’un revers de main mental, il l’écouta. Sa venue est portée sur elle ? Pourquoi. « Patience, Chelsey, tu vas bientôt avoir la réponse. » La critique de sa conscience le dérangea. Déjà parce qu’il n’aimait pas être repris, même part lui-même ... ironique n'est-ce pas ? ... et parce qu’elle employait encore Ce prénom. Bientôt vingt-ans et il surgissait encore parfois. Quelle plaie ! Retour sur la jolie rousse. « D’ailleurs n’aurais-tu pas une préférence pour les rousses toi ? Aphélie, Aldraien, Salva … » De nouveau, il chassa cette pensée. Il reviendrait dessus plus tard « Ou pas.» Tsss ... – Quand je l’ai retrouvée – « Ah ceux-ci expliquerait donc cela. Tu vois, tu l’as ta réponse ! » Grrr … Saleté ! Va-t-elle ce tai …- ce qui suit est plus délicat.-


    Silence radio. Les oreilles s’ouvrent.


    -m’a appris … Qu’elle était enceinte.- Quoi ?!?! La bouche s’ouvre et se referme sur ce cri silencieux. La suite le rend muet. Eloan … Non, non, non, non. Perdant sa superbe, perdant son self control, le buste se penche en avant, se coude trouve des cuisse alors que son visage se réfugie dans ces paumes. Il n’écoute pas la suite, centrée sur son intérieur. Aphélie … Eloan … Rapidement, dans un bazar mental infernal, le puzzle se forme, chaque pièce trouvant enfin sa place. Aphélise … Aphélie … Doux prénom déformé par le défaut de prononciation d’une enfant de cinq ans. Ce malaise, apparue avec l’arrivée de l’enfant dans sa vie, qui ne l’avait jamais vraiment quitté, qui couvait au plus profond de lui pour ne se raviver qu’un bref instant ici et là, tentant de raviver sa mémoire défaillante. Il n’y avait pas prêté attention, ne prenant jamais le temps de creuser cela. Plus tard, toujours plus tard, jusqu’à qu’il soit trop tard … « Au fond, tu le savais, mais tu ne voulais pas le voir. » Shut the "Bleep" up !*


    Sa conscience, il l’aurait volontiers envoyé valdingué ailleurs, si seulement il avait pu …


    La tête toujours dans les mains, sa respiration se fit saccadée par la panique. Une mauvaise blague, s’était surement une mauvaise blague. Rapidement, il fit le calcule. L’âge l’accueil, celui actuelle, la différence d’année entre le présent et le Lyonnais, l’ajout des mois de grossesse. Non, ça se tenait … Et le prénom. Eloan. Si peu commun. Est-ce une tentative d’arnaque ? Il jeta un regard lourd à la jeune femme. S’il n’y avait pas cette ressemblance, il se serait enfoncé dans cette brèche pour nier l’évidence. Mais s’était impossible aussi baissa-t-il de nouveau la tête. « Ressaisis-toi nom d’un chien ! Est-ce si dramatique ? » Non. Il savait que non. Et étrangement, il réalisa que sa peur inaugurale n’était en rien dirigée vers cette révélation elle-même : Eloan était sa fille, Sa fille ! Il ne pouvait que s’en réjouir. Mais il avait peur. Non pas pour sa cadette mais pour son aînée. Instinctivement, il avait déjà accepté cette évidence mais craignait pour la réaction d’Abigail. Comment allait-elle le prendre ? Comment allait-il lui dire ? S’il la perdait …


    Non. Non, non, non, non.


    Il ne la perdrait pas. Abigail était sa fille aussi et rien qu’à lui, totalement à lui. Il n’avait à la partager avec personne. Pas de mère … ou de tante, personne. De nouveau son œil partie à la rencontre de son étrange messagère. Se reprendre ? Oui, il le devait. Ne tenant plus en place, il se leva et fit quelques pas. La fébrilité lui secouait tous les membres. Eloan est sang de son sang, chaire de sa chaire. Un fin sourire lui échappa alors qu’il tournait encore le dos à la jeune femme. Se reprendre et parlait. Mais que dire ? « Réponds-lui. » Mais qu’a-t-elle dit ? Rapidement, il tenta de retrouver des brides de son monologue. –vous retrouver –la maladie la gagnait petit à petit- Elle parlait d’Aphélie. Mais encore ? –quelques nouvelles – premier mois – plus rien. – De nouveau, tout fut clair. Elle cherchait sa sœur et lui savait malheureusement que trop bien ce que celle-ci était devenu …

    Se tournant enfin vers elle. La panique avait laissé place au calme en un claquement de doigts. S’était toujours ainsi chez lui. Il avait retrouvé son control. Le Corniaud resta silencieux encore un instant cherchant ces mots. Comment lui annoncer cela ? Devait-il commencer par la bonne ou la mauvaise nouvelle ? Qu’importe au fond.

    - Il est vrai que je ne savais pas ce qu’elle était devenu jusqu’à il y a un instant. Si cela peut vous apaisez, sachez qu’Eloan est bien avec moi, votre sœur a réussi sa … mission, à sa manière. Car je ne l’avais jamais revu depuis notre … séparation. Pouvait-il nommé cela ainsi puisqu’ils n’avaient jamais été véritablement ensemble ? J’ignorais tout de l’histoire que venez de me compter et je ne savais pas qu’Eloan était véritablement … enfin vous voyez.

    De nouveau, il fit une pause et s’approcha de la console sur laquelle le plateau trônait pour se servir un verre de vin qu’il vida aussitôt à la moitié. Le précieux liquide bordeaux lui fit du bien instantanément, détenant ces nerfs encore à vif. Alors, il reprit place.

    - Vous aviez à votre connaissance, la majeur partie du récit, à moi maintenant de vous faire part du dernier chapitre ou du moins ce que j’en sais. Je n’étais pas conscience de le savoir mais je viens de le comprendre.


    Nouvelle gorgée.


    - Je vis à Limoge. Comment votre sœur l’a-t-elle su, je l’ignore, mais elle l’a su et y ai venu avec sa … notre fille. Un soir, j’ai rencontré une fillette seul en taverne. Un peu maigrichon, un peu sale, mais l’esprit vif et la langue bien pendue, elle m’a tout de suite plu. Il m’a fallu plusieurs jours et l’intervention de ma fille ainée pour l’amadouer et la convaincre de venir chez nous. On l’a lavé, nourrit, vétu et, au fil du temps, elle est devenu un membre à part entière de notre famille : Elle est devenu ma fille, au même titre qu’Abigail.

    Petite pause. Il savait que la suite aller déchirer le cœur de cette jolie rousse si semblable à son ancienne amante. Le déchiré autant que l’apaiser. Lui-même, l’avait pincé.

    - Mais j’étais intrigué au début. Malgré son manque évident de nourriture et de soin, elle n’en était pourtant pas au stade des enfants qui sont nés dans les rues. Elle n’en avait pas non plus le langage malgré son petit défaut d’élocution. Alors je l’ai questionné : Es-tu seule ? Non. Qui est avec toi ? Maman. Ou est-elle ? Elle dort. Où ? Sous la pierre … Comment se nomme-t-elle ? Aphélise …

    Le regard qu’il posa alors sur son interlocutrice se fit désolé. Il savait que ces deux dernières questions lui feraient comprendre le sort tragique de sa jumelle.

    - Ce défaut d’élocution, Aude, est un cheveux sur la langue. Involontairement, Eloan a déformé le prénom de sa mère, c’est pour cela que je n’ai pas compris …

    L’aurait-il pu autrement ? Peut-être, peut-être pas. Il en le saurait jamais.

    *Ferme-là vulgairement dit.

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Aude_elisa
La réaction se fait attendre… Cela me paraît une éternité. Comment ai-je pu me mettre dans une telle situation ? J’en ai bafouillée, je ne suis pas à l’aise du tout. Le ventre se noue, l’impression que les intestins forment un sac de nœud, difficile à démêler. Comment vais-je m’en sortir ?

L’observer un instant, remarquer la décomposition de son visage… Changeant d’aspect à chaque réflexion. Je ne sais comment il le prend réellement, je ne sais ce qu’il pense au fond. Et probablement que jamais je ne serais mise au courant.

Après un temps d’attente, il entame son histoire… Je crains. Il ne savait pas, jusqu’à il y a un instant… Elle a donc échouée, mais où se trouve-t-elle alors ? Perdue au fin fond du royaume, mal en point ? Ou peut être… Non, une fois de plus, je ne peux penser à cela. Il m’est inconcevable de l’imaginer. Ce n’est pas possible ! Écoutons plutôt la suite…

Eloan est avec lui… Soulagement, elle a donc réussi, toute mes craintes s’évaporent. Elle l’a retrouvée, et sa fille est présente. Est-elle en ces lieux ? Et ma sœur ? Les questions lui seront posées plus tard… Laissons le terminer.

Jamais revu depuis leur séparation… Douche froide ! Comment peut-il avoir sa fille, sans l’avoir revu elle ? A ce moment là, tout se bouscule en ma tête… Je ne sais plus quoi penser. Comment est-ce possible ? Comment une petite fille peut avoir retrouver son père, sans être accompagnée de sa mère ?

Les sons ne parviennent plus à mes tympans, tout est silence, je n’entends guère la suite de l’histoire… Tout du moins pour l’instant, j’essaie de reconstruire le puzzle. Pourtant mes pupilles qui maintenant sont dilatées, se posent sur lui… Les lèvres remuent, mais aucun son ne me parvient.

Se reprendre… Sortir de cette bulle insonorisée qui m’enferme, la faire éclatée… Pour entendre la suite. Je me concentre… Et enfin un son, certes sourd parvient jusqu’à mes oreilles. Le début de son histoire… De la rencontre avec une fillette, seule, sale, démunie… Je ne veux pas penser que ce soit Eloan, sinon cela voudrait dire que…

La suite tombe… Seconde gifle, ou plutôt coup de poignard qui s’immisce en mon cœur… Tout s'effondre, tout fait mal. Elle n’est plus…

Elle, ma moitié…
Elle, mon identique…
Sous terre, sous une pierre…
Me laissant seule dans ce monde, avec pour seul repère maintenant… Sa fille.
Cette petite qui ne me connait pas… qui me prendra probablement pour sa mère lorsqu’elle me rencontrera.

La gorge se noue, une perle salée se forme au coin de mon œil… La pupille se floute. J’ai mal. Cette douleur, jamais je n’ai souhaitée la ressentir, et pourtant au fond de moi-même je savais qu’un jour cela arriverait. Mais j’ai eu l’espoir que je serais à ces côtés. Cette maladie l’a emportée… Le très haut me l’a enlevé.

Mon corps se met à trembler, je me sens mal… Vraiment mal, je ne peux contrôler cette peine qui s’insurge en mon être. Comment vais-je pouvoir le vivre ? Pas même un son ne sort de mes lèvres, j’en suis tout simplement incapable. J’ai pourtant cette envie d’hurler, de montrer à quel point ça fait mal… Elle me manque, et je ne pourrais jamais lui dire au revoir… Je ne pourrais plus jamais lui dire à quel point je l’aime, à quel point je pense à elle. Qu’un vide s’est crée en moins, à la minute ou j’ai appris sa mort… Je lui en veux, comment a-t-elle pu me laisser, sans même un mot ? Comment a-t-elle pu laisser cette enfant ? Pourquoi ne m’a-t-elle pas écrit pour me dire qu’elle était mal en point ? Je me serais empressée de la retrouver… Non, elle n’en avait guère envie. Pourquoi ? Je ne le saurais jamais. Je vais devoir vivre avec… Cette peine et cette haine mélangées… Comment ? Pourquoi ? Des questions auxquelles jamais je n'aurais réponses...

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**Merci Jd Catherine**
Euzen

    L’arme fatale était tombée, le coup l’avait frappé.

    En quelques mots, il venait de plonger une âme rongée par l’inquiétude mais pleine d’espoir dans les abysses du deuil. Cela faisait peine à voir. Mais, ne dit-on pas que la plus dure des vérités est préférable à tous les plus beaux mensonges ? Oui mais ce fait est faux, le borgne le savait. Il y avait certaine vérité qu’il n’était jamais bon de connaitre, la preuve en était faite avec sa petite Louise. « Ce diction trouve sa véracité selon les circonstances. » Et dans le cas présent, s’était préférable. Combien de temps encore aurait-elle cherché cette part d’elle qui n’était déjà plus ? Combien de temps se serait empêché de vivre car obnubiler par ce manque ? A présent, elle allait souffrir un temps, longtemps mais pourrait dès lors voir au-delà de ce point flou de se vie : Une vérité difficile est mieux qu’un doute permanant.

    Il avait eu raison de le lui dire, il le savait, mais cela ne rendait pas la chose plus plaisante pour autant, ou plus facile. Que faire ? Il l’observa sans la voir, ne détaillant à sa place que feue son ancienne amante et mère de sa fille : Aphélie. Elle n’était plus. Comme tant d’autre, elle était déjà partie. Cette pensée installa en lui une étrange sensation de malaise. Il ne l’avait pas aimé, pas d’amour en tout cas, mais l’avait apprécié et estimé. Il n’avait jamais repensé à elle toutes ces années, ou peut de fois, pourtant, la savoir morte lui était étrange. Elle avait été de ces gens que l’on quitte sans avoir la certitude de les revoir, à qui l’on ne fait pas d’adieux pour autant car l’idée de croiser leur chemin de nouveau, un jour, nous est plaisant. On ne sait pas si cela arrivera mais l’on garde au fond de soi un petit « peut-être que » ou un « si Dieu le veut » qui est une forme d’espoir. Alors quand celui-ci s’éteins, que l’on apprend que c’est petites formules ne rime plus à rien, on les remplace par des « et si » qui traine avec lui un léger gout amer, celui du regret.

    Tendant une main, il les posa sur les siennes qu’il sentit tremblante. Que faire ? De l’amante, il retrouvait à présent la jumelle, stoïc, choquée. Il n’avait pas idée des mots à tenir pour l’y aider, alors il fit ce pourquoi il était doué : organiser et dirigé.



    - Je suis navré de vous apprendre cette nouvelle ainsi. Mais Eloan est ici, en pleine santé, vous n’avez déjà plus à vous tracasser plus pour elle. Néanmoins, je pense qu’il est préférable dans l’immédiat, que vous ne la voyez pas. J’imagine que là est votre souhait, mais c’est trop tôt pour vous, pour moi et pour elle.


    Brève pause durant laquelle, il resserra un peu l’éteinte de ces doigts sur ceux de la jeune femme. Peut-être se trompait-il complétement, peut-être la copie conforme n’avait-elle aucune envie de rencontrer la chaire et le sang de sa sœur après un choc comme celui-là. Mais instinctivement, il douta de ces suppositions. Elle les avait cherché, avait fait tout le chemin pour venir jusqu’ici, les trouver ou du moins trouver des réponses. Elle ne pouvait pas être indifférente à sa nièce.


    - Si vous avez le souhait d’apprendre à la connaitre, je ne vous interdirais pas de la voir, bien au contraire. Peut-être pourriez-vous venir à Limoge quelques temps quand nous y serons de retour ? Il nous est possible de vous héberger sans problème. Ou vivez-vous ?


    Détourner son attention de son mal, de sa peine, la ramener à la réalité, là était le but de la manœuvre, mais pas que. En parlant, une nouvelle inquiétude s’était saisit du borgne : Et si elle cherchait à lui prendre sa fille ? A ce l’accaparer pour elle seule ? Hors de question ! Il ne laisserait jamais cela se faire ! Ainsi, en lui proposant sa venue, le jeune seigneur avait posé ces limites : Vous pouvez entrer dans sa vie, mais vous ne pourrez pas vous en emparer, jamais !

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Aude_elisa
Avez-vous déjà eu cette impression que le corps est mort, qu’il ne réponds plus à rien… S’enfonçant dans les abîmes des ténèbres… Coulé tel un bateau après naufrage. C’est exactement ce que je ressens à cet instant précis.

Ma sœur, ma jumelle, ma moitié, mon double… N’est plus. Et je n’ai rien ressenti. Je lui en veux, tout comme je m’en veux. L’espoir a certainement aveuglé mes sens, je ne sais comment l’expliquer. Le chagrin m’envahi, la tristesse prends place en chaque parcelle de mon corps. Je me sens vulnérable, faible… Cette force que j’avais jusqu’ici, qui me tenait debout, s’est juste évaporée.

Le regard perdu dans les flammes dansantes face à nous, je l’imagine, je l’entends, je la vois… Pourquoi m’a-t-elle laissé ? Et cet enfant, qu’en ai-t-il ? Elle fait partie de la vie de son père, maintenant je le sais, et je suis donc partagée entre la joie de savoir pour cette nièce, et la tristesse pour cette sœur disparue.

Et quelque chose me ramène à la réalité, cette main qui se pose sur les miennes. Mes prunelles vrillent sur son propriétaire… Un regard plein de tristesse, affectée plus que jamais par cette nouvelle, je suis. Ecouter les quelques paroles prononcées… Eloan ici… En pleine santé… Ne plus me tracasser pour elle, oui, un bon point, mais cela n’empêche pas la douleur. Préférable de ne pas la voir, il a raison… Prendre la parole à mon tour, la voix tremblante.


-Je… Oui… Vous avez… Raison. Je… ne veux pas… Qu’elle soit traumatisée en… Me voyant… Elle… me prendrait pour elle… Tout comme vous. Je ne veux pas la perturbée… Il vous faut lui parler… avant que je ne puisse la rencontrer…

Se rapprocher de celle qui me reste de ma moitié, oui j’en ai l’envie. Mais en aucun cas je veux l’enlever à son père, à cette famille qui a présent prend soin d’elle. Je n’en ai pas le droit… Cela ne ferait que perturber cet pauvre enfant qui n’a rien demandé. Je conçois parfaitement ce que dis Euzen. Oublier l’espace d’un instant cette peine… Aider par ses doigts qui enserrent les miens, le regard qui ne quitte le sien.

-Je souhaite oui apprendre à la connaitre… Mais tout cela en votre présence. Elle va avoir besoin de vous. Je viendrais donc à Limoges. Quand à l’hébergement, je trouverais sur place où loger… Je ne veux pas m’immiscer ainsi dans vos vies, nous prendrons le temps qu’il faut pour que les choses se passent au mieux… La situation est des plus compliqué. Je…

Un blanc, plus un mot ne sort de mes lèvres… Je suis moi-même très perturbée par tout ce qui se passe, alors je n’imagine même pas l’état de l’enfant lorsqu’elle apprendra.

-Je vis sur Lectoure depuis un moment, maintenant. Je retournerais donc la bas, pour empaqueter mes affaires, puis je prendrais route pour venir à Limoges… Etre près d’elle, m’aidera je pense… Je ne sais pas à dire vrai… Je…

Nouveau blanc, ne pas terminer la phrase… Etre à nouveau en proie de cette peine. Perdre sa sœur n’est évident pour personne. D’autant plus lorsque vous la saviez malade et que vous n’avez rien pu faire, ni même être présente dans ces derniers moments… Douleur, souffrance… Jamais je n’ai pensée que cela m’arriverait… Et pourtant…
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**Merci Jd Catherine**
Euzen

    Elle approuvait, pour tout. Est-ce à cause du choc ? Est-ce de la ruse, ou était-elle vraiment sincère ? Le borgne n’aurait su le dire, aussi ne prit-il pas ces paroles pour argent comptant et resta-t-il sur ces gardes, bien que rien ne laissa deviner cet état de défense intérieur qui était le sien. Affichant, au contraire, un sourire faible qui ce voulut être un mélange de compréhension et d’apaisement, il hocha lentement de la tête en l’écoutant. Son attention semblait lui être totalement dédié, mais en vérité son esprit s’échauffé, tentant d’échafaudé plan, prévision et possibilité diverse. La première étant de s’assurer que sa benjamine ne saurait lui être enlevée, il prit la décision d’écrire à Alandrisse dès que la jumelle s’en serait allé. Quel meilleur moyen de s’assurer de la garde d’Eloan que de la déclarer officiellement sienne ? Aucun.


    Le coursier partirait avant la nuit, s’était décidé.


    Rangeant les questions liées à cela dans un coin de son esprit, il passa à la suite. La rousse jeune femme évoquée la nécessité de parler avec sa seconde fille de tout cela, elle avait raison. Mais dans quel ordre devait-il faire les choses ? Car il lui fallait, en A : Dire à Eloan la véritable nature de leur lien, B : En faire autant avec Abigail, C : Annoncer à la plus jeune des deux qu’elle avait une tante sosie de sa mère. Dans son idéal, se serait B,C,A, mais pour cela, il devait espérer que son aînée accepte bien la nouvelle. Il avait quelques sérieux doute sur se fait … Tant pis, il reviendrait dessus également plus part. Chose suivante à voir : L’emménagement de la tante à Limoge. Elle disait vouloir trouver un logis elle-même, est-ce bien prudent ? Cela aurait l’avantage qu’Eloan la verrait moins souvent mais le désavantage qu’il ne pourrait pas veiller à ce qui se passe quand elles sont ensemble. « Vrai que tu es tellement doué pour savoir tout ce qui se passe chez toi … » Grognement mentale. Sa conscience faisait bien sur référence à la relation de sa sœur et de leur cousin, qui avait débuté chez lui et dont il n’avait rien vu. A sa décharge, comment aurait-il pu imaginer une telle chose ? Bref. Autre point non résolue non plus. Mais un dernier lui vient, qui, peut-être, aiderait à la résolution des autres, ou de certain tout du moins.



    - Nous avons profité d’un aller vers Narbonne pour venir ici, faire un détour par Lectoure en remontant vers Limoge ne serait pas un terrible détour. Que diriez-vous que nous y … passions à notre retour ?


    Lui, cela lui laisserait surement le temps de mettre les choses aux claires, elle de se reprendre, et le lapse de temps que tu durerais le voyage Armagnac-Limousin, lui permettrait surement d’étudier un peu la jeune femme pour essayer de déterminer ces véritables intentions.

    Bien, les choses commençaient à retrouver un peu de leur transparence.

    Respirant un peu mieux, si se saisit d’une bouteille de vin et la suspendit au-dessus de l’un des deux gobelets, oublié là de par l’intensité des événements.



    - Cela vous aidera probablement. Mais dans l’immédiat, c’est un verre qu’il vous faut. Du vin vous irait-il ou désirez-vous quelques chose de plus fort ?


    L'oeil rivait sur elle, il patienta.

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Aude_elisa
Oublier cette peine le temps de l’entretien avec lui. S’y remettre une fois que je me retrouverais seule, voila une bonne chose à faire. Il me faut avoir les idées claires. L’esprit ancré à la réalité, et non pas divagué en l’apercevant à travers mes pensées, mais encore entendre sa voix dans les méandres de ma tête.

Se reprendre et tout de suite. Faire abstraction de cette peine, durant un temps. Se concentrer sur mon hôte. Voila ce que je vais faire dès à présent. Et ces mains m’aident à maintenir ce semblant de force que j’éprouve à l’instant.

Aller vers Narbonne… Détour vers Lectoure, puis faire route ensemble jusque Limoges, puis advienne que pourra pour la suite. Parfait, tout cela me semble parfait. Cela me permettrait de me remettre de toutes ses émotions, de réfléchir à l’approche que je pourrais avoir envers la petite, bien que tout cela ne sera pas des plus évident. Mais il me faut faire face.


-Et bien, je ne peux qu’approuver. Cela me permettra de ne pas faire la route seule. Et je pourrais d’ors et déjà apprendre à connaître un peu mieux ma nièce. Durant le voyage, je verrais ensuite comment cela se passe.

Au fond de moi, j’espérais que tout se passe à merveille. Que la petite prendrait bien les choses, qu’elle ne me prenne pas pour sa mère, car je ne sais comment je réagirais si tel est le cas. Un léger sourire s’étire sur mes carmines, ce qui me surprend au plus haut point. Comment puis-je en être capable, alors qu’il y a encore quelques minutes les larmes coulées sur mon visage. J’ai tout simplement réussi à oublier cette peine, en me concentrant sur autre chose. Notamment, cette nièce.

Ces mains quittent les miennes pour s’emparer d’une bouteille de ce qui semble être du vin. Un hochement de tête lorsqu’il me propose un verre.


-Je prendrais un verre, volontiers. Plus fort, je ne pense pas le tenir. Je ne suis qu’une amatrice d’alcool, j’en bois lors d’occasion, un verre tout au plus par mois, et encore.

Mon regard s’est détaché de lui un instant, il me faut regarder ailleurs, sinon il pensera qu’il m’envoute ou je ne sais quelles autres idées pourraient lui passer par la tête.

Les verres servis, je m’empare du mien avec délicatesse et grâce. Je le porte à mes lèvres pour m’en délecter d’une légère gorgée. Maintenant, il me faut en apprendre plus sur la petite.


-Dites moi, pouvez vous me parler d’elle ? Eloan j’entends. De ce qu’est sa vie auprès de vous, ceux qui l’entourent… Ce qu’elle fait. Comment est-elle ?

Tant de questions que j’aimerais poser… Et je viens d’en poser déjà pas mal, allons y doucement, nous avons le temps.
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**Merci Jd Catherine**
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