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[Rp] Une tante c'est...

Euzen

    Il l’observa encore un temps. La lutte qui s’opérait en elle, pour le control de ces émotions, était plus que devinable. Comment, pour une femme, aurait-il en être autrement ? Qu’elle y parvienne déjà à ce point, força un peu l’admiration du jeune seigneur. « Les deux sœurs semblent avoir le cran en commun … » Il acquiesça mentalement au propos de sa conscience. C’est qu’à ces yeux (son œil), les femmes ne sont que des êtres fragiles qui, pour leur équilibre personnel, ont un besoin compulsif d’exprimer, verbalement et physiquement, ce qu’elles ressentaient, d’extrapoler leur sensation intérieur. Comme pour tout, évidemment, il y avait des exceptions, il en connaissait, mais comme le nom le dit : Ce sont des exceptions. Le parfait exemple, imageant cette croyance du borgne, est bien sur son actuelle belle-mère qui, pour un oui, un non ou même un simple silence, était capable de partir dans la pire des crises de compréhension. Point positif, sa jeune interlocutrice semblait avoir plus de retenue. « Guère difficile, il faut dire … » Oui, aussi.

    Quittant son étude, il masqua un sourire : Elle approuvait son idée. Bien. Parfait. Ainsi, non seulement, il pourrait prendre le temps du voyage pour enquêter sur elle mais également, un temps indéterminé une fois à Limoge. Et l’affaire de sa sœur et leur cousin ne se reproduirait car cette fois, lui ainsi que tous ces domestiques seraient mis au courant. Lui, Agos, Esther, Gaspard, les deux gamins, tous. Onze œil l’épieraient en permanence, rien ne pourrait lui échapper.

    A ça second réponse, le borgne abaissa un peu le goulot de la bouteille qu’il tenait toujours et lentement, le liquide bordeaux remplit le gobelet. Stoppant au trois quart, il en fit autant pour le siens avant de reposer la petite dame-jeanne et, se saisissant du premier verre, le tendit à la triste créature assise non loin.



    - Tenez. A Limoge, il vous faudra apprendre à boire plus, l’eau, comme dans toute ville, n’y est pas conseiller sauf si elle a été reposé ou bouillit ou mélanger à un alcool doux au préalable.


    L’eau avait la réputation de rendre malade, surtout en hiver quand les eaux de pluie lavent les rues noir de crasse et pollue les puits aux alentours. Elle prenait alors une teinte tirant du jaune au marron parfaitement ragoutante et l’odeur s’y joignait souvent. Bref, totalement déconseillé. Parler de chose aussi futile et banale pouvait paraitre incongru mais cela lui fit du bien. Son esprit, toujours braquer sur la nouvelle et les conséquences qu’elle pourrait avoir, ne demandait qu’à trouver une échappatoire. Durant cette réflexion, son œil s’était posé sur le verre dont il s’était munit pour lui-même et, à la suite des questions de la jeune femme, se leva de nouveau pour se poser sur elle encore une fois. La ressemblance avec sa sœur le troublait encore. Aphélie … Plus il y songeait, plus il lui était difficile de la savoir morte. « Ni songe pas, pas encore. » Décidément, il était bien en accord avec lui-même parfois.

    Chassant la réflexion d’un geste mental, il se concentra sur sa réponse. Cela lui pris quelques secondes et une petite gorgée de vin avant de prendre la parole.



    - D’elle ? Hum … Eloan est une enfant l’esprit très vif et l’imagination fertile mais à l’instar de sa sœur, Louise, sa santé est à surveillé. Elles sont plus fragiles qu’Abigail. J’ai l’espoir de leur trouver un bon précepteur bientôt, un homme cette fois, les précédentes n’étant que des … idiotes seulement bonne à leur donner de mauvais exemple. Quant à son entourage …

    Une nouvelle gorgée fut avalée et une petite pause fut prise. En parlant, son regard s’était perdu sur un point connu de lui seul et son ton, à la mention de ces anciennes employées, s’était quelques peu durcit.

    - Eh bien, il y a donc moi, ma fille ainée, Abigail, mes deux cadets, Come-Alexandre et Louise-Ella, tout trois présents ici. Je devrais dire mon épouse mais elle n’a guère eu l’occasion de la côtoyer … Tout comme mon père et ma belle-mère, l’a peu vu. Mes sœurs un peu plus, surtout l’ainée des trois. Il y a bien les Montbazon-Navailles en général, aussi, mais j’ai la préférence pour qu’elle ne les fréquente pas tous, certain sont ... Bref. Autrement, elle est baptisée et a donc un parrain et une marraine : Nathan Sidjéno d’Ambroise, le futur époux de l’une de mes cousines, et Ange de Montbazon-Navailles, une autre cousine.


    Restait la question de Comment, à laquelle il n’avait pas répondu. Son regard quitta son observation lointaine et se fixa sur le visage de la rouquine. Cet examen, il le pratiquait souvent sur les deux plus jeunes de ces enfants, cherchant les ressemblances parentales en eux. Son fils était un véritable bonheur sur ce point-là, le borgne ayant eu le plaisir de constater que ces iris, bleu sombre à la naissance, s’éclairaient doucement, se rapprochant lentement du bleu azur de sa mère alors que le duvet châtain de ces premiers jours avait déjà laissé place à celui blond de ces deux parents. Louise l’inquiétait plus. Ces cheveux, bien que plus claire auparavant, ne l’étaient pas autant que ceux de son frère et offraient même de doux reflets roux parfois, détestable du point de vue de son père, alors que ces yeux tiraient sur le vert. S’ils restaient clairs, elle les tiendrait de lui. S’ils faisaient plus sombres, il pourrait de nouveau maudire la sauvage … Mais à l’instant même, son examen n’avait aucun rapport avec les jumeaux et se faisait en sens inverse. Ce n’était l’adulte qu’il cherchait dans l’enfant mais l’enfant dans l’adulte. Et à présent, il réalisait à quel point Eloan tenait de son sang maternel.

    - Elle n’est pas rousse mais pas blonde … Elle possède plutôt un joli entre-deux dont les variations sont multiples selon les lieux et les lumières. Elle a mes yeux, à présent je peux le dire, ils sont vert mais autrement, je crois … je pense qu’elle tient beaucoup de sa mère …

    Pourquoi avait-il hésité sur la dernière phrase ? Parce que la vérité n’était pas facile à dire, ni à assimiler. L’autre retenant l’un, il avait dû se reprendre. Oui, plus de doute, Eloan ressemblait à sa mère et donc, à sa tante …

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Aude_elisa
Tiraillée je suis… Colère, tristesse, joie. Tant de sentiments qui se bousculent en moi. Le premier, parce que tout simplement elle nous avait laissé, sa fille et moi, j’entends. Le second, car plus jamais je ne la reverrais. Le troisième, tout simplement, je sais à l’heure d’aujourd’hui, qu’elle a réussi sa mission… Et que je pourrais passer du temps, ainsi qu’apprendre à connaître, cet enfant qui est de mon sang.

Ce n’est point évident de faire face à ce genre de situation. Qui peut être assez fort, pour surmonter tout cela ? J’ai l’air de l’être… Tout du moins, en apparence, au fond de moi je n’ai qu’une envie, celle d’hurler, de laisser cette peine et cette rage, mélangées sortir. Mais de nature douce, je suis, et rien ne se passera. Tout ce que je peux faire, intérioriser tous ces sentiments…

Difficile, mais pas impossible… Me concentrer sur sa personne, sur ce qu’il raconte. Voila ce qui me permet de tenir à cet instant précis. Le verre qui m’ai tendu, glisse entre mes fins doigts.


-Je bois rarement d’alcool, plus souvent ce sont thé ou tisane. Disons que l’alcool me fait divaguée et que je ne le tiens guère. Il me suffit d’un seul verre, ou peut être deux, pour en ressentir les effets… Et qu’une douce chaleur s’empare de mon corps.

Léger sourire qui se dessine sur mes lèvres, j’ai bien tentée l’expérience une ou deux. Et c’est chaque fois pareil… Le rouge qui me monte aux joues, colorent celles-ci d’un naturelle blanc. Cette chaleur qui envahit chaque parcelle de mon corps. Cet état second qui est propre à l’alcool… Les jambes qui se font cotons et ont du mal à supporter ce corps qui se fait lourd. Un seul verre en sa compagnie… Qui d’ailleurs n’est pas rempli, fort heureusement.

Le verre qui se porte à mes lèvres, pour boire une légère gorgée de ce breuvage… Doux au palet, avec une légère vague de chaleur qui descend le long de ma gorge. Pour sûr, je n’ai guère l’habitude de m’abreuver de ce nectar.

Écouter les quelques mots dictés sur la personne d’Eloan, ma nièce… Mon sang, si je puis dire ainsi… Oui car elle est de ma jumelle. Certes elle n’est point ma fille, mais elle fait et fera partie de ma vie à partir de maintenant. Ne plus la laisser filer entre mes doigts… Être là pour elle.

Enfant vif, imagination fertile, santé fragile. Ce dernier point m’inquiète, je dois l’avouer.


-Qu’entendez vous par santé à surveiller ? Qu’a-t-elle ? J’espère que ce n’est point trop grave… Serait-ce dû à la maladie que ma sœur avait lors de son périple pour vous retrouver ? Vous ne devez point savoir à dire vrai…

Le ton choisi est inquiet, je ne peux faire autrement de toute façon. Je ne pourrais pas jouer à celle qui se moque de ce qui pourrait arriver. Non, car même si ces dernières années, je n’ai point été à ses côtés. Je l’ai connue, l’ai côtoyée lors de ses premières années de vie. Ses premiers pas, ses premiers mots… Et jamais elle ne m’a quittée, tout du moins, en mon esprit, ma tête, mon cœur… Elle a toujours été présente, même si loin de moi en réalité.

De l’avoir coupée, je m’en veux. Me taire, pour mieux écouter. En apprendre d’avantage. Parlant maintenant de la famille qui l’entoure, je suis attentive. Abigail, l’ainée… Les cadets, Côme-Alexandre et Louise-Ella… Une épouse que la jeune Eloan ne connaît pas. Mais pourquoi ? Un point que je ne comprends pas… Comment peut-il être marié, avoir recueillie Eloan, sans qu’elle ne connaisse son épouse ? J’éclaircirais ce point plus tard.
En réalité, il semblerait qu’elle ne connaisse que peu de monde dans cette famille qui semble si grande. Vouloir l’éloigner de sa famille ou tout du moins de certains membres… Un sourcil se hausse.


-Puis je savoir pourquoi vous ne voulez qu’elle fréquente certains membres de votre famille ?

Simple question, pour laquelle j’espère avoir réponse. C’est que tout cela m’intrigue étrangement. Pourquoi vouloir éviter qu’une enfant côtoie certaines personnes, qui plus est de sa propre famille ? Cacherait-il un secret ? Ces membres sont-ils si peu fréquentable ? Je ne sais qu’en penser… Ne point me torturer l’esprit, espérer simplement une réponse.

Description physique de cette enfant… Ni rousse, ni blonde… Un juste milieu, mélange de son père et de sa mère. Des reflets qui peuvent apparaître selon l’endroit où elle se trouve… Selon la lumière. Les yeux de son père… Qui d’ailleurs je détaille un peu plus. Mes yeux d’un bleu très clair qui s’ancre aux siens… S’imaginer cette jeune enfant, et de sourire.


-Elle doit être parfaite… Mélange de son père et de sa mère. J’aimerais tellement pouvoir la voir, mais je sais que cela est trop tôt, vous devez lui parler. Lui expliquer la situation avant qu’elle ne me voit… Elle risque de me prendre pour sa mère…

Ce dernier détail me fit frissonner, comment vais-je pouvoir faire face à cet enfant, si elle me prend pour celle qui n’est plus ? Je sens que tout ceci va être douloureux. Mais je suis là, et je ne compte pas faire marche arrière. Plus déterminée que jamais à la connaitre… A faire partie de sa vie, si ils m’acceptent. Pas qu’elle non… Son père a son mot à dire.

Changement de sujet… Revenons au parrain et à la marraine…


-Pouvez vous me parler de son parrain et sa marraine ? Commençons par… Nathan Sidjéno D’Ambroise, qui va donc épousé l’une de vos cousines. Que fait-il ? Qui est-il ? Comment est-il ? Je suppose qu’il doit être un très bon parrain, puisque vous l’avez choisi pour elle.

Les pupilles qui sont rivés sur lui avec intérêt. Être à l’affût du moindre détails sur ces personnes qui l’entourent…
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**Merci Jd Catherine**
Euzen

    -Et qu’une douce chaleur s’empare de mon corps.- se rendait-elle compte de la connotation de ces paroles ? Un coup d’œil vers elle et il supposa que non. Son esprit lui, ne fut pas en reste pourtant, ces quelques mots furent comme le mot de passe de ces souvenirs enfouies et oubliés depuis longtemps. Aphélie. Leur amitié. Leur désir. Leurs premières expériences ensemble. Leurs premiers rendez-vous bénin qui les menaient ici aux marchés, là aux remparts avant qu’ils ne deviennent secrets, trouvant refuge dans ces lieux que tous les amants interdit finissent par connaitre, les forêts, les prairies, les granges et autres grenier à foin ainsi que les chambres d’auberges miteuses mais anonyme. Il n’y avait pas toujours eu acte et jamais cela ne fut le summum orgasmique, mais cela avait le mérite d’être agréable, intime et, en soit, sincère. Un nouveau regard glissa sur la jeune femme. Etaient-elles semblable pour tout ? Aurait-elle le même gout s’il la gouttait ? La même odeur s’il la sentait ? Le même grain s’il la touché ? Réalisant la tournure que prenaient ces pensées, le borgne les chassa un revers de main mental. « Concentre-toi sur ce qu’elle te dis plutôt. » C’est bien ce qu’il avait fait, ce concentrer sur ces dires, un peu trop même …

    Se tortillant un instant sur son siège, il se redressa quelque peu et se racla la gorge, craignant autrement, que sa voix ne le trahisse. « Tu viens de lui apprendre que sa sœur n’est plus et tu te questionne sur ça … ? » Ferme-là donc. La première question fusa. Parler d’Eloan. Guère difficile, alors il répondit avant d’être coupé mais, là encore, sans mauvaise grâce, apporta ces précisions.



    - Je ne sais en effet, rien de la maladie qui a emporté Aphélie. Mais, si cela ne vous est pas trop pénible, j’apprécierais que vous m’en parliez, que se sache à quoi … m’en tenir. Pour Eloan, ne paniquez pas, je ne sous-entendais nullement qu’elle était actuellement souffrante mais simplement dire qu’elle était plus sujette que sa sœur, aux petits tracas bénins. Elle se fatigue plus vite aussi. Bref, elle est moins résistante, voilà tout.


    L’avait-il rassuré ? Il le souhaitait. Mais, en soit, le ton employé lui plaisait. Si son inquiétude était sincère, ce qui restait à déterminé, se fait était une bonne chose pour la petite tempérance. La précision faite, il repartie sur une autre question de la rousse jeune femme : l’entourage de sa nièce. Il n’y avait pas temps de chose à dire mais tenta de le faire correctement, bien qu’une foule de question lui vienne à lui aussi mais toute dépendaient de la réponse donné à une seule : Avait-elle connu Eloan à ces débuts ? Il l’espérait car alors peut-être accepterait-elle de partager avec lui ces souvenirs.

    En se taisant enfin, il permit à la rouquine de poursuivre son interrogatoire.


    - Parce que ce ne suis pas dupe, tous ne sont pas un exemple pour elle, loin de là. Pire, certain sont de véritable danger. Ne vous méprenez pas, j’aime la voir avec une majorité des miens mais certains sont … des exceptions.



    Exception qui tendait à se généralisé par moment. Sur la liste des dangers, il y avait bien sur frère ainé de la petite fleur, jumeau du fou. Lui, depuis son voyage à Tulle, le borgne de lui faisait plus confiance. Surtout avec la chienne à deux pattes qui le suivait partout … Dans celle des non-exemples, s’y trouvait un temps la propre marraine de l’enfant et s’y trouvait toujours la petite fleur elle-même. Fratrie sympathique. Ne lui laissant pas le temps d’approfondir ce listing, le jeune père se prit à présent au jeu de décrire son enfant. Etrange comme certain détail devenaient évidence à la découverte de certain fait. Mais ce qui détourna totalement ces pensées fut la dernière, l’ultime interrogation : Nathan. Comme toujours, le sujet est délicat pour lui. Que pouvait-il dire ou ne pas dire pour ne pas se trahir ? Il marchait sur des œufs et, comme à chaque fois qu’il était acculé, le borgne choisit l’attaque ou le déni comme moyen de défense.


    - Nathan fait … ce qu’il fait le mieux : pavaner et dépenser sans compter. Pour ne rien vous cachez, je ne l’ai choisis pour parrain d’Eloan uniquement pour resserrer les liens familiaux, car comme je vous l’ai dit, il épousera une cousine. Sans cela … Il évita bien sûr de dire que la cousine en question a déjà été engrossée. Un bon parrain ? Hum … Oui, je pense que l’on peut dire qu’il l’est malgré tous ces défauts. Il répond à ces lettres, demande à la voir, la gâte. Mais ne vous méprenez pas, il reste un gamin péteux, arrogant, dépensier à l'extrême et versatile ... Mais il a au moins l’avantage de partager son gout du luxe et de l’argent avec sa filleule.


    Il ne pouvait décemment pas lui dire que le Sidjéno était l’un des êtres les plus complexe qu’il lui a été donné de connaitre, qu’il était indéniablement attiré par lui, qu’il est l’exception à sa règle qui dit : « Je n’aime pas les hommes, je n’en désir qu’un. » Il n’avait jamais été réellement fidèle aux femmes qu’il fréquentait, et surement pas avec la sienne, mais en six ans qu’ils s’étaient découvert leur attirance, le borgne n’avait jamais trompé l’espagnol avec un autre représentant de leur sexe. Il était même, étrangement, sa relation là plus stable et la plus constante. Relation qui avait bien faillit voler en éclat quand le Montbazon apprit au Fiel la nouvelle … Au souvenir, le borgne en frissonnait encore … Et pour faire disparaitre son malaise, il but, attendant ainsi la nouvelle vague de question qui le détournerait surement de ces pensées.

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Aude_elisa
Les mots me rassurent, pour sûr, ainsi donc la jeune demoiselle est juste plus fragile au niveau des coups de froid. S’épuise plus facilement… Enfin ce dernier point, me fait tout de même un peu peur. J’ai longtemps cru que ma sœur avait simplement la santé fragile après l’accouchement. Puis est venu le temps des pertes d’équilibre, au début rien de très fréquent, on se moquait même de ces chutes… Mais elle a commencé à avoir une perte de sensibilité au niveau de certains membres. Les médicastres s’enchainaient, mais aucun ne pouvait réellement dire ce qu’elle avait. Et c’est ainsi qu’elle a prit la route, pour seule compagnie sa fille, une enfant toute jeune.

Une gorgée de ce nectar qui m’offre chaleur et aplomb pour continuer. Il veut que je lui parle de cette maladie. Allons y. Mes iris se posent sur lui, les lèvres s’entrouvrent pour laisser le son de ma voix mélodieuse envahir la pièce.


-La maladie d’Aphélie, en réalité, plusieurs médicastres nous avons consultés, mais aucun n’ont su réellement ce qui lui arrivait. Elle s’est déclarée très lentement après l’accouchement. Des pertes d’équilibre ici et là… Au début, nous nous en moquions, nous la pensions simplement maladroite. Mais au fil du temps cela revenait de plus en plus souvent. Puis la perte de sensibilité au niveau de certain de ses membres. De temps à autre, elle ne ressentait plus rien, ou très peu de sensation.

Ce souvenir est pénible, car je l’ai laissé partir ainsi. Comment ai-je pu ? J’aurais du la faire suivre, pourquoi pas laisser Aubert partir avec elle. Il aurait pu l’aider.
Une nouvelle gorgée fût avaler, plus longue que les précédentes. Puis je repris.


-Je ne voulais point qu’elle parte. Elle aurait très bien pu perdre toute sensation dans l’un de ses membres, et qu’il arrive quelque chose à l’enfant. Mais elle en avait décidée autrement. Têtue, nous ne pouvions la détourner de son objectif. Seule, elle voulait être. Je lui ai fais promettre de m’écrire, chaque jours, qu’elle m’apporte nouvelles.

Ce qu’elle fût dans les premiers temps. Puis tout s’est espacé, certaines de ces lettres ne ressemblaient même à rien. Mes mains se mettent à trembler. Comme je m’en veux.
Conter cette maladie est éprouvant, mais il faut qu’il sache. Sait on jamais, peut être qu’un jour sa fille peut en ressentir les mêmes effets. Et en ce cas, il saura à quoi s’attendre, peut être trouvera-t-il même le moyen de l’en guérir.


-Au début, je recevais lettres de sa part, régulièrement. Mais au fil du temps, elles se sont espacées. Je me souviens même de certaines lettres incompréhensibles. Je pense que la démence l’a prise. Certains de ces mots faisaient peur. J’ai voulu la retrouver, mais mon père m’en a empêchée. Il me disait de la laisser seule, qu’elle voulait vous retrouver, que c’était son choix, qu’il fallait le respecter. Je pense qu’il n’avait pas conscience de ce qui lui arriver réellement. Certainement trop occupé avec ces affaires… Je ne sais.

S’arrêter ici, de toute façon je ne pourrais lui apporter plus de détails. Je ne sais ce qui s’est passé ensuite. Il doit se demander pourquoi je n’ai pas entrepris des recherches malgré les réticences de mon père. Mais j’avais confiance en ce dernier, et s’il pensait que c’était pour son bien… Alors soit, je m’y suis pliée.

Et aujourd’hui, en apprenant sa mort, je m’en mords les doigts. J’aurais dû la poursuivre… Si seulement je m’étais écoutée, elle n’aurait point été seule. Sa fille n’aurait pas été orpheline durant un temps, avant d’être accueillie par son véritable père.

Mon regard s’est posé à la fin de mon récit, sur le sol. Mal à l’aise à présent. Je ne sais ce que cet homme doit penser de moi. Probablement pour une inconsciente, d’avoir laisser sa jumelle ainsi.

Certains souvenirs avec la petite me revienne. Elle ne comprenait pas ce qui arrivait à sa mère. Mais cela ne semblait pas la perturber, plus que ça. Sa mère tombait oui et alors. Combien de chute a-t-elle essuyer ? Ces premiers pas ne furent pas facile. Peut être aurais-je l’occasion de discuter avec lui, de ces souvenirs, qui seront bien meilleurs… Les premiers mots, les premiers pas, une enfant choyée par les siens, entourée des personnes qui l’aimaient. Oh bien entendu, maintenant elle a sa nouvelle famille, qui je ne doute pas, sont comme nous dans le passé. Peut être pourra-t-il lui aussi m’énoncer quelques petites anecdotes ?

Pour l’heure il fallait poursuivre, sur un tout autre sujet. Justement sa famille. Le pourquoi il ne veut point qu’Eloan soit près de certains. Et le couplet tombe… Certains sont de véritables dangers. Mes yeux s’écarquillent par peur, oui… Et si l’un d’entre eux s’en prenait à elle ? Comment cela est-ce possible ?


-Danger… Pour elle ? Qui ? Pourquoi ?

Inquiète à nouveau. Oh il doit bien entendu la tenir éloigné de ces membres, mais la petite doit gambader seule, par moments, et dans ce cas, comment fait-il pour qu’elle ne les voit pas ? Peut être a-t-elle un chaperon ? Oui… ça ne peut en être autrement. Il doit lui avoir assigner un homme, qui la surveille lorsque lui ne peut pas. Mais je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire.

Le parrain et la marraine, font-ils partis de ces personnes dangereuse pour la fillette ? Je ne vais pas tarder à le savoir. Car le voila qui entame le sujet « Parrain »

Pavaner, dépenser… Ainsi donc ce parrain a de l’argent, et il s’en montre. Pédant il doit être. L’avoir choisi n’est que pour resserrer les liens familiaux, je comprends… Mais il doit y avoir d’autres qualités pour… Sinon je ne vois pas réellement l’intérêt de tout cela. Va me falloir le rencontrer, pour constater par moi-même qui il est, ce qu’il apporte dans la vie de cette princesse.

Ce qui suit, me ravit… En bon parrain, il partage son gout du luxe avec la petite, demande de ses nouvelles. Il n’est pas si imparfait qu’il veut me le faire penser. C’est décidé, j’irais à la rencontre de ce jeune homme. Me forger ma propre opinion sur sa personne, voir qui il est vraiment. Peut être aurais-je l’occasion de le voir autrement ?


-Et bien, il semble être un bon parrain, d’après ce que vous m’en dites. Il pense tout de même à elle, fait tout pour son bonheur, à sa façon. Ou vit-il ?

Une simple question, qui me permettra de lui rendre visite.

Et la marraine dans tout cela ? Est-elle comme le parrain ? Fait-elle parti de ces personnes dangereuses ? Non je ne pense pas, sinon pourquoi l’aurait-il choisi elle aussi en tant que marraine ? Il me faut évidemment en savoir plus sur elle.


-Et la marraine ? Pouvez vous m’en dire plus à son sujet ?

Une nouvelle gorgée avalée, le regard intéressé qui se pose à nouveau sur lui. Et cette douce chaleur dont je parlais plus tôt qui me prend à l’intérieur. Mes joues doivent commencer à rosir sous les effets de cet alcool. J’en sens cette douce sensation… Rien de vraiment désagréable… En effet, mon verre s'est vidé de moitié...
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**Merci Jd Catherine**
Euzen

    A mesure qu’il l’écoutait, le borgne tentait de comparer. Quoi ? La description que la jeune femme faisait de la maladie de sa sœur, son ancienne amante, avec ce qu’il avait pu voir de l’état de sante général de sa seconde fille. C’est que la crainte de la rouquine était un peu la sienne aussi. A leur connaissance, Aphélie n’était pas morte de manière violente et pas vraiment de mort naturelle non plus, si l’on prenait celle-ci comme le synonyme d’une morte dû au passage des ans. Quel risque donc, y avait-il pour que la mère et transmit se mal à son unique enfant ? Mystère. Devait-il consulter les avis de personnes d’expérience sur la question ? L’idée lui vient. Il le ferait, peut-être, surement. Même s’il ne croyait pas à une quelconque réponse formelle et rassurante. La moitié restante du duo gémellaire ne venait-elle pas de dire qu’à l’époque, aucun n’avait rien pu pour son double ? Si, et cela fit frémir le Navailles qui se refusa d’imaginer que pareil sort pourrait advenir à leur fille.


    - Et avant sa grossesse et sa délivrance, avait-elle eu ce genre de … symptôme ? Ou d’autre peut-être qui n’était forcément liable à ce moment-là mais qui aurait pu en être les prémices ?



    Pertes d’équilibre. Maladresse. Non à première vue, Eloan était relativement dispensé de ces défauts-là. Abigail revenait régulièrement les braies tachées ou déchirées ces excursions à l’extérieur mais la Tempérance était du genre coquette, en total opposition avec son ainée et Esther ou Aline n’avaient guère à se plaindre d’un surplus de travail en raccommodage avec elle. Détachage, à la rigueur mais pas de couture. Avec un certain soulagement, il jugea qu’il pouvait, pour l’instant, déjà écarter ces indices de mauvais augures. Restait la perte de sensibilité ? L’enfant s’en serait rendu compte si cela arrivé non ? Peut-être. Peut-être pas. Il allait devoir s’en assurer.

    Affaire à suivre donc.

    Les remarques suivante sur la défunte jeune femme, arrachèrent un bref sourire au borgne. Etrange comme il est possible de se souvenir de chose dont l’on n’avait même pas conscience d’avoir gardé traces dans sa mémoire. En d’autre circonstance, si on lui avait parlé d’une Aphélie surement aurait-il mis un temps à restituer le contexte et cela aurait surement été vague et informe. Un prénom, un endroit, une couleur de cheveux, et une anecdote tout au plus. Peut-être même ne s’en serait-il pas souvenu du tout. Pourtant, avec l’aide visuelle qu’était la jumelle assise non loin, les souvenirs du Montbazon afflué par rouleau marin entier et il ne put qu’approuver d’un hochement de tête léger certain propos de la jeune femme.


    - Têtue, elle pouvait l’être, c’est certain. Il était difficile de lui sortir une idée de l’esprit. Mais j’ai souvenir qu’elle soit aussi futée et maline. Elle ne vous attaquait jamais de front quand son envie se porter sur un fait ou une chose mais prenait toujours les chemins de traverses pour l’obtenir … Rare était les fois où elle n’obtenait pas gain de cause.



    Ou ce fait lui était-il seulement réservé. Avait-il était le seul à se laisser embobiner par ces regards grossièrement plaintif mais si persuasif qui se combiné en général d’une moue craquante aux les lèvres, sur lesquelles un brillant sourire peinait à ne pas déjà s’étendre ? Ou l’unique à comprendre avant qu’elle eut terminé, le but de sa manœuvre tout en sachant déjà qu’il y céderait malgré son opposition initiale ? Il semblerait que non. Sa famille aussi avait été victime de la malicieuse et bornée jeune femme puisqu’ils l’avaient laissé partir malgré sa maladie connue. Aphélie … Aphélie … Aphélie … Il se promit également que, dès son retour à Limoge, il irait au cimetière, faire ériger une stèle plus d’une d’elle. Elle lui avait donné une fille et était morte pour la lui amené, s’était le minium qu’il puisse faire.


    - Avez-vous toujours ces lettres ? Et accepteriez-vous que j’y jette un œil le cas échéant ?



    Curieux, il l’était de tout ce qui, de prêt ou de lui avait pu concerner sa cadette avant qu’il ne la récupère. La croyance de la démence lui arracha un nouveau frisson. Maintenant s’était certain, il aurait besoin de trouver réponse sur les chances de l’enfant de développer la maladie de sa mère. Eloan … démente … Pour conjuré le mal-être qui le prit, il but une longue gorgée du liquide ambré. A la mention du père des deux femmes, le seigneur du lieu le maudit. Comme toute fille qui croit en son paternel, la rouquine reportait la faute sur la naïveté et l’ignorance de ce dernier. Pour le Montbazon, la certitude était tout autre. Aphélie, et donc Aude, étaient comme lui, des illégitimes, des bâtardes. C’est un fait, une souffrance qui les avait d’ailleurs rapprochés, lui et la défunte. Une bâtarde qui en engendre une autre ... Le schéma mental suivit par le père et le grand-père de cette honte familiale ne lui semblait pas difficile à suivre. Faire rechercher ces affronts alors que l’entêtement de la première l’en avait débarrassé ? Il était certain qu’il n’avait pas dû s’y empressé et tenté, par moult raisons et excuse, de dissuader la restante d’en faire autant. Evidemment, il se tue et ne partagea pas cette croyance avec son interlocutrice. Un jour, peut-être, le ferait-il … un jour, si le Très-Haut le veut comme on dit.

    La discussion se poursuivit, simple, facile, presque banale. Tant et si bien qu’il avait par moment, du mal à se rappeler l’identité réelle de la rouquine. Elle était Aude, non Aphélie. Plusieurs fois, il dû se le répéter mentalement. Et les rôles s’inversèrent. D’interrogateur il passa une nouvelle fois à celui d’interrogé et force lui était de répondre.



    - Pour elle et n’importe lequel de mes enfants. Iraient-ils jusqu’à s’en prendre physiquement à eux ? J’aime à espérer que non, nous sommes tout de même du même sang et du même nom. Mais certain ou le jugement facile et la prétention de croire qu’ils feraient mieux quelques soient les circonstances. Aucune compréhension, pas plus de patience. En sommes, ce ne sont rien d’autre que des bouffons se prenant pour des Rois. Mais les mots peuvent parfois être plus dangereux que les gestes, aussi je n’aime pas exposer mes enfants à individu.


    Le Navailles avaient-il conscience que ces propres paroles pouvait aisément être reprit par ces détracteurs pour le décrire lui-même ? Possible, ou pas. Le jugement facile, il pouvait l’avoir, la prétention aussi. L’incompréhension quand un fait ne lui plaisait guère était sa spécialité et l’impatience l’un de ces principales défauts. Quant aux mots dit mais dépassant la pensées, il était en passe de venir professionnel de cet art quand cela lui plaisait. Bref, en sommes, les chiens faisaient rarement des chats. Mais le sujet dévia déjà et arriva sur l’entourage plus proche de la fillette et notamment ces accompagnateurs religieux. Le parrain fut énoncé et une dernière interrogation vint clore le débat à son sujet.


    - Il vit à Louvière. C’est un hôtel en plein milieu de Bourges, la Capitale Berrichonne.

    Vient alors le sujet délicat mais attendu de la marraine. Inutile d’y couper, la tante retrouvait la croiserait surement donc autant qu’elle sache.

    - C’est donc moi qui est fait le choix du parrain mais Eloan elle-même a choisi sa marraine. Ange est une cousine éloignée sur notre arbre et est Damoiselle de Dambenoît-Lès-Colombés, si mes souvenirs sont bons. Mais ne vous y fiez pas, elle est … jeune et cela se ressent parfois, souvent dans ces faits. J’ai plusieurs fois dû intervenir pour reprendre des manières, des attitudes, qu’elle pouvait avoir Tem’. Elle en est officiellement devenue la marraine mais, malgré toute l’affection qu’elle peut avoir pour Eloan et la bonne volonté qu’elle y met, j’ai encore parfois quelques doutes sur le fond et la forme de cette complicité. Disons que j’y prête une attention assez particulière pour être certain que ça ne … dérape pas.

    Il boit à son tour à la fin de son monologue. Parler donne toujours soif. Il hésite l’interroger à son tour. Certes, il n’avait plus de doute que la véracité des propos tenues et des faits énoncés à l’arrivée de la rouquine : Eloan est sa fille. Mais que savait-il d’elle ? Rien puisque même Aphélie n’avait, à son souvenir, jamais évoqué l’existence d’une sœur jumelle. Finalement, il se décida.

    - Et vous, parlez-moi un peu de vous-même.

    L’œil se fait donc inquisiteur, tandis que l’écoute, elle devient attentive.

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Aude_elisa
Parler de la maladie de ma sœur, n’est pas chose évidente. Tant de souvenirs qui remontent à la surface, notamment son départ, qui fut des plus douloureux. Depuis toute jeune, nous étions du genre inséparable. Les seuls moments où nous n’étions pas ensemble c’est lorsque nous avions à faire, ou lorsque nous étions chacune avec nos propres connaissances, qui je dois bien l’avouer été rare. Nous partagions tout, nous avions les mêmes goûts pour tout… Des jumelles, purement et simplement.

Les symptômes sont apparus après la grossesse, rien avant. Nous nous sommes posés maintes et maintes questions à ce sujet. Pourquoi ? Comment ? Cela est survenue subitement, sans que l’on puisse comprendre. Et les médicastres qui se succédaient, n’étaient pas d’une grande aide. Aucun n’ont pu réellement nous dire ce qu’il se passait. Nous n’avions qu’à subir.


-A mes souvenirs, aucun symptômes avant sa grossesse et sa délivrance… Ni même d’autres effets non liable. Ma mémoire me fait peut être défaut, mais j’en doute… Ce genre d’évènement reste gravé en notre mémoire à tout jamais.

A tout jamais, pour sûr, je ne pourrais pas oublier tout ce qui s’est passé. Ces lettres envoyées qui m’ont totalement perturbée, choquée… La crainte que j’avais ressentie à ce moment, été fondée. Mais mon père n’a guère voulu m’écouter.

La simple évocation de sa personne ravive de fort souvenir. Et d’autant plus, en l’écoutant. Futée, maligne et têtue… Trois traits de son caractère, qui étaient fort chez elle. Je me souviens d’une période, lorsque nous étions plus jeune, où de certaines de ces rencontres, elle apprenait quelques tours de passe-passe. Rien de bien méchant, des bêtises d’enfants… Mais lorsque mon père s’en apercevait, elle savait jouer de son regard, de ses mimiques pour que ce dernier fonde, et cède à ne pas l’houspiller. Elle savait y faire. Et obtenait toujours gain de cause.


-Ce que vous décrivez là de sa personne, c’est exactement les traits qui étaient dominant chez elle. Ce qu’elle voulait, elle savait l’obtenir. Déterminée, elle était…

La tristesse, à nouveau, s’empare de mon être. Comme j’aimerais qu’elle soit là, présente à nos côtés. Qu’elle nous démontre une fois de plus, que ce que l’on dit d’elle, n’est que vérité. Elle était pour moi un joyaux, une pierre précieuse… Mon autre, ma vie. Et maintenant qu’elle n’est plus. Que je sois loin de ma famille… Ce n’est que difficile. Il me faut quelque chose à quoi me raccrocher… Pourquoi pas cette nièce ?

La démence a fait partie de ses derniers jours, et je n’ai guère pu être là pour l’épauler. Pour que son esprit reste parmi nous…


-Ces lettres… Elles sont chez mon père, en réalité, je ne les ai guère emmenées avec moi. Cette démence me fait peur, je les ai donc rangées soigneusement dans un petit coffre, fermé d’un clef que je garde toujours avec moi.

Cette fameuse chef est attachée à une chaine, que je porte de temps à autres autour de mon cou… Sinon elle est pour la plupart du temps, dans ma boite à bijoux. Personne n’en sait l’existence. Les lettres ont bien entendue été lues par mon père. Mais ce dernier trop occupé, n’en avait que faire. Tout du moins c’est ce que je pensais, ce que je pense toujours à l’heure actuelle.

Oublier, le temps d’une discussion. Se concentrer sur un tout autre sujet. Reprendre contenance, effacer cette tristesse qui s’était immiscé en mon être. Une nouvelle gorgée… Et nous poursuivons.

Ainsi donc les personnes de sa famille, rectification : certaines personnes, ont le jugement facile, la prétention de se croire meilleur…. Incompréhension, impatiente… Je comprends donc mieux qu’il préfère tenir éloignés, ses enfants. Entre bâtarde, adoptée et enfant né du mariage, ils ont de quoi alimenter leur langue de vipère. Dire du mal des enfants… De leur père, mais qui sont-ils pour cela ? Personne n’est parfait, nous faisons tous des erreurs. Mais un enfant, né hors mariage, ou adopté, à mon avis, n’est en rien une erreur. Certes je ne conçois pas l’idée qu’un enfant puisse naître hors mariage, je sais ce que c’est…je suis une bâtarde. Mais je n’ai aucunement la prétention de juger, les actes de chacun. Toute personne est capable de gérer sa vie comme il l’entends, sans pour autant subir le jugement et le regard des autres.


-Si vous me permettez, ce sont bien des idiots.

Rien de plus, rien de moins… Cela ne sert à rien d’épiloguer sur le sujet. Je verrais également par moi-même qui sont ces personnes. Car je n’en doute pas, ils sauront me juger d’une manière, sans même me connaitre.

Louvière, hôtel en plein milieu de Bourges. Je note le tout en ma tête. Pour sûr, j’irais lui rendre une visite. Me présenter à lui, et apprendre à le connaitre. Un simple hochement de tête en guise de réponse… Le sujet Nathan est clos pour le moment…

Le sujet de la marraine est abordé. Et de ce que j’en entends… Un sujet bien délicat.
Jeune, certains de ses comportements ne sont pas adaptés à son rang… Il ne semble pas l’apprécier. Peut être une fausse idée, que je me fais. Mais la première impression est souvent la bonne, ce n’est pas ce que l’on dit ?
L’on pourrait dire aussi, que jeunesse se fasse. Mais cette dernière est dame, elle doit avoir une certaine attitude de part son rang.


-Je comprends que vous portez un œil particulier à cette relation. Vous faites attention à votre fille, à ce qui pourrait en ressortir de cette relation. Que votre cousine ne l’entraine pas sur une mauvaise pente, dont elle choisi elle-même le chemin. Mais personne n’est là pour la reprendre ? Père, mère ? Ou encore un grand frère ? Elle doit avoir eu une certaine éducation, avec certains principes. Pas que je juge non, mais si son comportement est assez dérangeant pour la réputation de votre famille. Peut être faudrait-il la prendre en main. Pas à vous de le faire, bien entendu, vous n’êtes pas son père…

Qui suis-je pour la juger ? Personne, donc je ne le fais guère… ce n’est que pur constat de part les mots choisis par mon interlocuteur.

Une nouvelle gorgée, avant de poursuivre sur un tout autre sujet… Moi, il veut que je lui parle de moi. De ce qu’est ma vie, ce que je fais, ce que je suis. Une petite inspiration, avant d’entamer.


-Et bien, j’ai vécue avec mon père et Aphélie. Toute mon enfance, à leur côté. Je n’ai encore rien entrepris de particulier, des projets se construisent en ma tête… Mais rien de bien concret pour le moment. Je me suis surtout concentrée sur ma sœur, sa recherche…

Ces dernières années lui ont été totalement consacrée… Recherches, questions..

-Mon enfance, je l’ai très bien vécue. Si ce n’est un secret… Quelques questions sur qui est ma mère. Aphélie a dû vous en parler, nous ne sommes que des bâtardes. J’ai reçue une lettre de la part de celle qui est ma mère, avec quelques feuillets qui sont intéressants…

Une petite pause… Des pages du journal intime de cette dernière qui m’ont été envoyée lorsque j’étais plus jeune. Parlant de moi et de ma sœur… Et des initiales, d’une possible demi sœur, qui se trouve je ne sais où.

-Je porte le nom de ma mère… Mais j’ai toujours vécu aux crochets de mon père. Je ne connais rien d’elle. Maintenant, depuis ses recherches pour Aphélie, je veux prendre mon envol… Il n’est jamais trop tard. Vivre mes propres expériences… Et pourquoi pas tenter de retrouver celle qui est ma mère…

[i]Mon père a une place importante dans ma vie, je ne le renierais jamais. Mais j’ai besoin de vivre mes propres expériences, loin de lui, loin de toutes ces affaires. Il m’a inculqué certaines valeurs, certains principes, que je ne bafouerais pas. Mais il est temps pour moi de prendre mon envol… De faire de ma vie, ce que j’en entends… Loin de moi l’idée d’en faire une vie de débauche… Non, je veux avant tout connaitre ma famille… Cette nièce pour commencer, puis viendra le temps où enfin, je pourrais en connaitre d‘avantage sur la maternelle.

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**Merci Jd Catherine**
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