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[RP] Un p'tit test pour un voleur sincère...

Syuzanna.
[... et des cousins cinglés qui sauront y faire]

Contrairement à ce que l'imagination populaire aurait pu supputer allègrement, l'endroit n'avait rien de sombre et repoussant. Même s'il s'agissait d'un sous-sol, il n'y avait pas de chauve-souris - hormis celles qui volaient dans la tête de Syu - ni de plafond qui gouttait, pas de sang sur les murs ; et comble d'horreur, ce n'était même pas humide.
En lieu et place de ce décor sinistre, il y avait un feu qui ronflait joyeusement dans la cheminée, une table de bois rustique mais cirée, des bancs recouverts de peaux de moutons, sans oublier un tonnelet de whisky et un autre de bière. Sur l'un des murs de pierres brutes était suspendu un grand tartan écossais aux couleurs bleu et vert du Clan familial. Un bouquet de chardons séchés se tenait droit dans son pot d'étain, sur le manteau de la cheminée. Enfin, il y avait comme une odeur de rose, vestige du bouquet de mariée de la rousse. Tout le monde a le droit d'être un peu sentimental après tout. Même quelqu'un qui s'apprêtait à organiser un pillage.

Syuzanna se tenait là, avachie sur un banc, un bock de whsiky trainant devant elle. On commençait à percevoir les nouvelles rondeurs de son ventre, quand elle se tenait ainsi à moitié étalée en arrière. C'était encore discret mais on se rendait bien compte que son tour de taille plus important n'était pas dû à un abus de pâtisserie.
L'Ecossaise attendait Sarah. Depuis le mariage, elles ne s'étaient pas revues. A vrai dire, Syu n'avait qu'eu le temps, lors de son mariage, de lui glisser un mot quant à un hypothétique projet de grande envergure qui avait germé durant sa « presqu'incarcération » dans sa chambre alors que les autres préparaient la cérémonie. Une date, une heure, un lieu. A l'étage - c'est-à-dire au rez-de-chaussée, Touffu aboya une ou deux fois, signal que quelqu'un pénétrait dans la Tour.
La rousse se redressa, histoire de ne pas paraître ni trop grosse, ni trop indolente. C'était sans aucun doute Sarah, aussi ne s'inquiéta-t-elle pas. Une paire de bottes apparue en haut des escaliers, et la rousse ne put s'empêcher de lancer une boutade de bienvenue.


- Ah bah quand même. J'ai failli attendre...
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Sarah_callahan
Ya pas à dire, quand on parle pillage et brigandage, la brune sait où est sa place. Avec les pilleurs et brigands en question pardi ! Alors quand sa cousine a proposé d’aller faire un tour dans les caisses de la mairie X –ville truffée de cons et de menteurs qui, depuis longtemps, fait de l’œil à la Sanguinaire- qui a tout de suite dit qu’elle était partante ? J’vous laisse deviner, z’allez voir, c’est pas trop dur. Aussitôt dit, aussitôt fait. Mouais, non, peut-être pas dans ce cas-là. Parce que faut quand même rappeler que la mairie X fait partie des mairies les plus riches de ce Royaume, qu’elle est surveillée h24 et qu’il faut être plus de deux pour réussir un bon pillage –rien qu’au niveau du vidage de caisses, risquait d’y avoir un problème-, même si les deux sont Ecossaises et calées niveau combat. Alors une idée a germée dans la caboche de la sauvageonne bien qu’elle ne soit pas douée pour élaborer des stratégies mais plutôt pour les appliquer. Monter leur propre équipe. Pour éviter les coups fourrés, les deux cousines paranos ont décidé de consacrer le sous-sol de la Tour au passage des « auditions ». Instructions ? Pas donner le nom de la ville, ni la date et surtout poser des questions aux candidats jusqu’à savoir si oui ou non ceux-ci sont dignes de confiance. A la suite de cet interrogatoire, les informations clé du pillage seront révélées en priant pour que l’association brune/rousse ait réussi à bien juger les protagonistes.

A peine arrivée dans le sous-sol que Sarah commence à froncer les sourcils et ceux qui la connaissent savent que c’est mauvais signe. Soit elle est sur le point d’étriper quelqu’un soit elle réfléchit à quelque chose qui lui paraît étrange. Dans les deux cas faut se méfier. Dans le cas présent, c’est l’aménagement du sous-sol qui surprend la brune. On est loin de l’image glauque et austère qu’elle s’en faisait, on se rapproche même d’un cocon douillet prêt à héberger une ribambelle de mômes. Boarf, c’est peut-être pas plus mal. Elle ne sont pas obligées d’aller taper la bise aux araignées pour faire comprendre aux hypothétiques guignols qui auraient eu envie de se présenter qu’elles sont loin de l’image que certains se font des femmes. Jamais sans ses armes, la Sanguinaire a glissé quelques dagues dans les plis de ses habits : braies noires et chemise blanche sertie d’un bustier noir. Cheveux coiffés en natte serrée. Inspection de la pièce terminée, elle s’approche du tonnelet de whisky pour se servir une bonne grosse chope de cette boisson qu’elle affectionne tout particulièrement. Enfin, se postant devant la cheminée, regard tourné en direction de la future maman, la brune se décide à prendre la parole.


Mouais, désolée, j’ai tapé sur quelques gus avant d’arriver. D’nouveaux prévôts qu’ont pas l’air de comprendre quand j’dis d’me laisser passer. Bref, j’suis là maintenant, Auxane et Maryah devraient pas tarder non plus. Plus qu’à attendre que nos futurs collègues arrivent, donc…

Un sourire en direction de Syu et une gorgée de whisky plus tard, elle entend des bruits de pas qui lui font tourner la tête…

La ville sera nommée X jusqu'à ce que les auditions soient terminées, niark niark niark.

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Auxane
L'invitation lui avait été bien parvenue afin de faire le juré pour choisir les "recrues" pour ce fameux pillage. Bien entendu qu'elle avait accepter, un peu d'action dans ce monde n'était pas de refus.

Le voyage avait été un peu long et surtout froid, très froid, un froid de canard quoi même les petites vieilles ne traînaient pas dans l'coin pour engueuler des mômes, même les chiens bouffés par les puces ne restaient pas dehors. Bon la route se fit à pied fallait être nobliaux pour avoir quelconque monture ou tout simplement en voler une ce dont elle n'avait pas penser tellement qu'Auxane avait été ravie de prêter main forte à Sarah.

Arriver chez les MacDouggal, il ne restait plus qu'à trouver Sarah, aller savoir ou elle se trouvait. La seule solution qu'avait la nattée en poche était de crier pour faire savoir qu'elle était ici.


- SARAHHHHHHHHHHHH !!!!

Oui bon la solution était assez simple et fallait espérer que la brune l'entende. Elle gardait une main sur sa dague au cas ou si une mauvaise blague devait lui être faite de plus qu'elle ne connaissait pas les lieux.

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La faim justifie les moyens ... et moi je crève la dalle ..
Bilbon
[J'ai perdu celle que j'aime.]

Elle avait changé c'était indéniable. Depuis cette histoire de sorcellerie sa femme n'était plus la même. Elle ne riait plus que sans joie. Syu était tantôt animée d'une soif de sang et tantôt ne pipait mot et restait des heures sans rien dire. Sa Précieuse avait déserté le corps de son épouse et Duncan en souffrait plus que nul autre en ce monde.

Le brun n'avait pas été invité mais il venait quand même. Dans l'entrée il croisa une femme brune mais ne lui prêta pas attention. L'Ecossais savait pourquoi elle était là et ne comptait pas l'aider. Il poussa violement la porte du sous sol et descendit les marches en pierre. Elle se tenait là à moitié allongée, ses cheveux plus courts étalés autour de son visage pâle. Sarah était avec elle et Duncan se rendit compte qu'il ne l'avait pas revu depuis son mariage. Comme le reste de la troupe MacDouggal d'ailleurs. Excepté Manu qui l'avait aidé à sortir Syu des griffes de l'enfer.

"Syuzanna Sorcha" fit-il en la nommant par son nom entier pour qu'elle mesure bien la gravité de la situation. "Tu es devenue folle. Renonce à ton projet fou et... reviens."

Il prononça le dernier mot d'une voix d'homme brisé. C'était ce qu'il était après tout alors pourquoi le cacher ? Quand connaîtraient-ils le meilleur tous les deux ? Bien sûr qu'il comprenait qu'elle veuille se venger de son erreur de comble-compagnon mais était-ce la peine de s'en prendre à la ville de X ? Et à celle de Y ? Non Duncan n'en était pas persuadé. Parce qu'il allait y avoir des tas de gens qui allaient en pâtir et que cela ne ressemblait pas aux agissements normaux de Syu.

"Tu vas disloquer des tas de vies. Ce n'est pas... tu n'es pas comme ça."
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Tynop
Ça devait probablement être ici. De toute manière c'était le seul endroit qui ressemblait vaguement à la description qu'on lui avait fait de la tour. Alors qu'il s'approchait de l'entrée, se demandant encore si c'était finalement une bonne idée, il entendit un chien aboyer avant d'apercevoir le molosse. Il jaugea la bête un instant du regard, guettant le moindre signe prompt à indiquer que le cabot planterait bien ses crocs dans sa chair, mais à part les aboiements répétés, le toutou restait planté à côté de l'entrée.

Blond il était, on persistait chaque jour à le lui rappeler, au cas où il aurait oublié. Ses cheveux en bataille étaient long sans aller jusqu'à atteindre sa nuque, mais il se plaisait à les laisser pousser, imaginant ce que donnerait une sorte de crinière d'or. Le visage fin et émacié, ses yeux rieurs, il se forçait à continuer d'arborer son habituel sourire au coin des lèvres, bien que ce dernier était largement entamé par l'appréhension. Tynop n'avait rien de franchement menaçant, et même s'il aurait voulu, il n'aurait pas franchement réussi à s'en donner l'air, ne serait-ce que parce que les traits de son visage le rendaient naturellement amical et que ce dernier persistait à rester désespérément imberbe. Sans être un gringalet, il n'était pas non plus extrêmement costaud. Il le paraissait encore moins en raison de sa plutôt grande taille, bien qu'il n'avait rien non plus d'un colosse. Pas de cicatrices ou de souvenirs d'un quelconque combat ou malheureux accident. Ses vêtements étaient ceux d'un vagabond, sa veste troué et tâchée de ça et là, ses chausses usées par les miles qu'elles avaient avalé.



Elle lui avait indiqué que c'était au sous-sol qu'il les trouverait, ainsi, non sans avoir examiné avec un peu de curiosité et beaucoup d'appréhension l'intérieur du bâtiment, il entreprit de descendre les escaliers, se rendant il ne savait vraiment où pour trouver il ne savait vraiment quoi, la jeune femme étant resté plus que vague à ce sujet. Elle lui avait seulement indiqué qu'il était question de sortes d'audition, pour voir s'il était quelqu'un de confiance. Même sur le projet, but des auditions, elle était restée vague. Si elle lui avait bien indiqué qu'il n'y avait rien de franchement légal là-dedans, elle s'était bien abstenue de préciser l'endroit ou la date de sa réalisation.

Tandis qu'il continuait sa descente, il porta machinalement la main à sa hanche, là ou se serait normalement situé le fourreau de son épée, pour se rappeler qu'il avait décidé de venir désarmé. Probablement stupide de sa part, surtout au vu de l'endroit où il se rendait, mais il savait très bien qu'ici, épée ou pas, il était à la merci de ses hôtes. D'autant plus qu'il n'était pas vraiment une fine lame. Il avait donc préféré ne pas la prendre avec lui, craignant que cela soit perçu comme un signe d'hostilité ou de défi.

Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait accepté la proposition, tout comme il ne savait pas vraiment pourquoi il s'était vu proposer une telle chose. En y réfléchissant un peu, les motivations ne manquaient pas, mais il ne savait vraiment laquelle l'avait convaincu. Peut-être était-ce l'appât du gain? Après tout, on ne crache jamais sur une bourse bien remplie, et puis il en avait assez de trimer à la mine jour après jour pour pouvoir financer son voyage. Peut-être en avait-il marre, après tout, de voyager seul et sans aucun but. M'enfin il y avait tout de même plus louable et beaucoup moins risqué comme vocation que celle qu'il s'apprêtait à choisir. Peut-être bien pour les jolis yeux de la brune qui lui avait proposé cela après tout. Cela le surprenait lui-même. Il ne se pensait pas stupide au point d'aller risquer de finir dans des geôles ou six pieds sous-terre pour une femme qu'il n'avait finalement que très peu côtoyé.
Et pourtant il était bel et bien là, désarmé, pas franchement à l'aise, quelque peu inquiet, mais finalement déterminé à changer de vie.

Lorsqu'il pénétra dans la pièce, il s'arrêta quelques instants pour regarder autour de lui. Surprenant serait le mot qui qualifierait le plus ce sous-sol, qui n'avait rien à voir avec l'idée que le vagabond se faisait d'un tel endroit. C'était comme on s'était amusé à mentir à ses sens. Pas d'odeur nauséabonde, mais au contraire un parfum agréable qu'il mit un certain temps à identifier comme celui typique des roses. Pas de murs poussiéreux, aucune trace de moisissure, tout au contraire attestait de l'entretien des lieux et du grand soin apporté à la décoration. Il se retrouvait dans un endroit chaleureux et quelque peu accueillant alors qu'il s'attendait à une pièce lugubre, froide et sombre.

C'est seulement après ce bref examen des lieux que le regard du vagabond se porta sur les personnes présentes. Juste devant lui se présentait le dos d'un homme, ce qui ne permettait pas vraiment à Tynop de distinguer ses traits. Il avait entendu une voix, sans vraiment pouvoir comprendre ce qu'elle disait, tandis qu'il descendait les marches, et comme la silhouette devant lui appartenait au seul homme présent, le blondinet la lui attribua donc.

Sur un banc, en face de l'homme, se tenait une femme dont la couleur des cheveux était tellement accentuée par la lumière dégagée de la cheminée qu'on avait l'impression qu'ils étaient des flammes. Assise à ses côtés, le seul visage qui lui était familier était celui de...



- SARAHHHHHHHHHHHH !!!!


La voix était lointaine, mais le cri était suffisamment puissant pour parvenir aux oreilles du blond et des autres personnes présentes dans la pièce, d'autant plus qu'un silence pesant semblait s'être installé depuis que l'homme avait parlé.

Ne sachant vraiment comment il devait s'introduire, se demandant même s'il ne dérangeait pas, le vagabond décida de se racler la gorge de manière assez forte pour se faire entendre des trois personnes présentes devant lui. Il passa ses mains dans son dos, et son sourire en coin s'était effacé, tandis qu'il tentait de garder l'air le plus impassible possible, se disant que s'il était loin d'être confiant, il pouvait au moins essayer d'en avoir l'air.
Sarah_callahan
En entendent des bruits de pas, la brune ne s’attendait pas à voir apparaître Dun’, époux de sa rousse cousine. Elle ne l’a pas revu depuis le mariage car elle n’est pas allée aider Syu, du moins, elle ne l’a pas fait directement. C’est une Sanguinaire affublée d’un caractère bien trempé mais elle est fidèle, aussi bien aux siens qu’à la Horde alors elle a fait quelques recherches de son côté, histoire de savoir qui étaient ceux qui en voulaient à sa cousine. Un détail lui avait fait froncer les sourcils : le prénom de la juge. Ellana autrement dit, son ancien prénom. La Sanguinaire ne s’est pas toujours appelée Sarah, elle a emprunté bon nombre de noms et prénoms pour protéger sa famille des ennuis qu’elle s’attirait. Accompagnée de Zepp’, ami et collègue, elle a procédé à quelques interrogatoires, imaginé divers plans d’attaque au cas où Manu et Dun’ ne suffiraient pas à sauver la rouquine du bucher. Sur ses gardes, elle avait attendu que tous soient tirés d’affaire pour reprendre ses activités, c’est-à-dire le pillage et le brigandage à haute dose. Sauf qu’apparemment, le fait que le Clan MacDouggal cherche à piller la ville X –et la ville Y- n’est pas au goût de l’impétueux Ecossais qui vient de débarquer.

Hum, problème épineux et discussion houleuse qui risque d’en découler. La sauvageonne n’a aucune envie d’assister à cette dispute conjugale. Elle est légèrement déçue que l’époux de sa cousine ne les épaule pas dans leur projet mais elle peut le comprendre. Il cherche à protéger sa femme, à la « remettre dans le droit chemin ». Peut-être a-t-il raison lorsqu’il dit que ce projet est fou, après tout cette ville est surprotégée mais il se trompe lourdement quand il parle de « disloquer des tas de vies ». Depuis quand perdre des écus, même s’il s’agit de milliers, est synonyme de détruire des vies ? Les habitants s’en remettront, cela pourrait même leur être bénéfique dans le sens où ils pourraient enfin sortir de la routine minable dans laquelle ils se sont laissés happer. Son frère lui a longuement décrit ces « gens-là », travaillant sans relâche pour un comté qui au final se fiche bien d’eux, s’engraissant jusqu’à ne plus savoir quoi faire d’autre que manger. Sarah méprise ce type de personnes dont la seule ambition est de s’enrichir toujours plus en suivant aveuglément les directives de vieux croulants. Mais surtout elle les déteste pour ce qu’ils ont fait à son frère aîné, son Autre. Cette bande de crevards lui ont arraché ses terres avant de le salir. La Sanguinaire affiche un rictus mauvais à cette pensée : ils vont payer. Cependant, cette fois, elle ne tuera pas, c’est la promesse qu’elle a faite à Manu. Ce dernier a beau savoir qu’elle est loin d’être blanche, il ne peut pas cautionner qu’elle tue pour lui. Elle a promis, elle tiendra sa parole. Voilà ce qu’elle rêve d’expliquer à Dun’ mais après tout, ce n’est pas à elle de le faire. Haussant les épaules, elle lâche :


Mmh, savez quoi ? J’vous laisse, vous devez avoir des tas d’choses à vous dire. Pi moi j’ai pas envie d’me r’trouver entre deux lancers de hache…

Une pointe d’humour noir qui n’est pas franchement la bienvenue mais la sauvageonne est comme elle est et ne risque pas de changer. « Foutue emmerdeuse », dixit de nombreuses personnes mais fière de l’être. C’est donc d’une démarche féline et assurée que la brune rejoint la porte et tombe nez à nez avec…l’Blondinet. Stupeur et surprise sont au rendez-vous. P’tain, c’est qu’elle l’avait oublié celui-là. Enfin, « oublié », disons plutôt qu’elle avait sorti de sa mémoire la série de questions auxquelles elle lui avait demandé de venir se soumettre ici-même, à la Tour. Pour elle, il n’y avait même plus besoin de cet interrogatoire pour savoir que le Blondinet faisait partie de la troupe. Il avait accepté de la suivre alors qu’elle avait été très évasive concernant le projet. Elle n’avait ni donné le nom de la ville, ni la date –ça, de toute façon, elle était incapable de le dire- ni le nom du comté. Et pourtant, il avait dit « oui ». De là avait débuté un drôle de jeu auquel elle pensait ne plus jamais se prêter. Ravalant difficilement sa salive, elle repense à leurs baisers de la veille. C’est fou, limite inconcevable. Qui aurait cru, qu’elle, l’adepte de Baphomet, la Sanguinaire arrogante et féroce, se serait laissée approcher par…un blond…?

Elle lève vers lui un regard empreint d’incertitude mais aussi d’une certaine douceur. Le voir sur « son territoire » lui procure une sensation étrange, elle ne sait absolument pas comment se comporter. Elle aimerait rejoindre la chaleur de ses bras, appuyer son front contre sa veste trouée et sentir ses lèvres contre les siennes. Mais elle est fière l’Ecossaise, bien trop fière pour montrer une quelconque faiblesse et pour elle, désirer un homme est une faiblesse. Tandis qu’elle cherche un moyen d’éviter de montrer une trop grande complicité avec le Blondinet, une voix se fait entendre. Auxane. La brune se retient de pousser un soupir de soulagement en entendant son amie et collèque brailler son nom. Adressant un semblant de sourire au Blondinet, elle file vers la nattée et lui envoie une tape dans le dos en signe de salut.


Eh salut toi ! Tu viens m’aider à martyriser les futurs pilleurs ? Mais rassure-moi, t’as pas embarqué le fou qu’a l’air d’avoir un problème avec sa langue ? sourire en coin d’une Sarah qui reprend peu à peu contenance Et…tu as des nouvelles de Tann’ ?

Le Maistre n’a pas montré le bout de son nez depuis quelques temps au domaine ce qui a pour effet d’inquiéter la Sanguinaire, elle se demande si leur dernière mission au Purgatoire ne lui a pas attiré des ennuis. Et si jamais c’est le cas, la Horde se devra d’agir très vite. Longuement, elle regarde Auxane, laissant transparaître une partie de son inquiétude. Le rodeur, maintenant Maistre de la Horde, s’est vite imposé comme un mentor aux yeux de la brune. Elle a beau se révéler aussi sauvage qu’une louve, lui, elle l’écoute. Parce qu’il lui a offert une place à Nauzhror, une nouvelle vie. Sans lui poser de questions, sans la juger. Alors s’il venait à disparaître, sûr que Sarah en souffrirait et la Horde se verrait éparpillée sans personne pour la guider. Secouant la tête pour chasser ces sombres pensées, elle entraîne la nattée avec elle et, revenue aux côtés du Blondinet, elle s’attaque aux présentations.

Blondinet, j’te présente la nattée, la nattée, j’te présente l’Blondinet.

La brune esquisse un sourire et frôle d’un infime et bref mouvement de la main celle du Blondinet en question.
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Syuzanna.
Elle eut à peine le temps de se réjouir de l'arrivée de sa cousine que déjà, les ennuis commencèrent. Elle se doutait bien sans oser le penser clairement, que s'il devait y avoir discussion, cela émanerait de Duncan. Mais elle n'avait pas pensé que cela fut si tôt. Ni si houleux d'ailleurs.
En grimaçant légèrement, la rousse pivota sur le banc, faisant face à celui qu'elle avait pris pour époux, pour le meilleur et pour le pire. Dire qu'ils avaient eu l'audace de penser que le pire était derrière eux... Visiblement ils s'étaient lourdement trompés.

Elle pouvait presque entendre les pensées de son brun. Depuis longtemps déjà, elle décryptait chaque émotion sur son visage et pouvait de ce fait, suivre le cours tortueux de ses songes. La rousse se rendait compte rien qu'à sa moue légère, qu'il était vraiment furieux. Et l'inclination de ses sourcils lui montraient aussi qu'il était inquiet. Elle ne put contenir une esquisse de sourire. Comme à chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce, le reste du monde disparaissait. Et les autres auraient bien pu danser nus sur la table que ni elle, ni lui, n'y auraient pris garde.

Mais sa décision était prise et elle ne reviendrait pas dessus. Elle accomplirait sa mission, avec ou sans son aide. Parce qu'elle était ainsi. Et qu'elle ne pouvait pas changer, pas sur ce point. Car en effet, elle n'était plus la même. Depuis que le moine lui avait infligé des tortures que son esprit se refusait à invoquer. Même dans ses cauchemars elle ne pouvait revivre cela. Et comme à chaque fois que ses pensées effleuraient le sujet, la marque au-dessus de son sein gauche recommença de la brûler, comme si ce maudit moine lui appliquait encore et encore, la pièce chauffée d'Aristote chauffée au rouge.


- Dun, souffla-t-elle en lui tendant une main. Dun...

Que lui dire ? Comment le lui dire ? Elle voulait simplement mettre à sac cette ville qui avait détruit son cousin, ce comté qui abritait ce crétin de Danois imbu de sa personne. Elle était prête à tout pour y arriver. Mentir, tromper, abuser, rabaisser les siens pour que le faux-Ecossais lui redonne sa confiance... pour son plus grand malheur. Il fallait que quelqu'un paie, et ce quelqu'un ne pouvait qu'être ce déchet humain.

- Dun, reprit-elle d'une voix plus ferme. Une fois, une seule, et nous deviendrons plus riches que nous n'avons jamais été ! Et je croyais que tu voulais que cet imbécile souffre autant que tu as souffert en apprenant que ce roc sur pattes, sans coeur et sans âme, m'avait fait souffrir ? Duncan, nous n'allons tuer personne, nous ne violerons personne, nous n'enlèverons aucun enfant pour les réduire en esclavage ! Nous voulons tous reprendre les biens de Manu - et un peu plus peut-être - car ce sont eux les voleurs, pas nous ! Tu ne te souviens pas ? Tu m'avais dit une fois, en reprenant ton épée de bois à Craig, « que voler les voleurs, c'est pas du vol » ? C'est exactement ce que nous ferons.

Elle se leva, étrangement mûe par une sorte de fièvre pilleuse... qui se changerait sans doute bientôt en fièvre acheteuse mais on n'en était pas encore là. Ses cheveux de feu s'agitaient sur ses épaules comme des milliers de feux follets vermillon.

- Nous ne faisons pas ça pour la gloire, ni pour que nos noms restent à jamais gravés dans l'Histoire ! Nous le faisons pour la justice. La vraie justice, pas celle qui m'a condamnée et jugée sorcière ! Je te parle de reprendre à ces villageois imbus d'eux-mêmes ce qu'ils ont volé à Notre Famille ! Ils ont cru pouvoir prendre tous les biens à mon cousin ? Lui voler sa terre ? Sans que nous ne réagissions ? Ils se sont trompés et notre devoir est de le leur montrer.

Syu s'arrêta, et s'approcha de celui qu'elle aimait tant, du seul homme finalement, qu'elle eut jamais aimé de cette force-là. Agrippant son cou de ses doigts aux ongles rongés, elle trouva néanmoins le moyen de lui écorcher la nuque.

- Je comprends que tu ais peur, mo ruin *. Mais tu ne devrais pas. Ne prends pas part à cette mission si tu ne le souhaites pas, mais ne m'empêche pas de le faire. De toute manière tu n'y arriverais pas. Je fais ça pour notre honneur. Pour la justice. C'est tout ce dont tu dois te souvenir.

Puis, tournant légèrement la tête de côté, elle remarqua un jeune homme. Blond. Qui avait l'air aussi à l'aise ici qu'une souris au milieu d'un groupe de chat. Lui offrant un sourire aussi rassurant que possible, elle indiqua le banc derrière elle :

- Assieds-toi. Tu as soif ?

Puis, semblant se souvenir d'un très léger détail, elle ajouta :

- Au fait. Je me présente. Syuzanna MacDouggal. Cheffe de cette joyeuse famille, épouse de ce superbe brun qui est là et... tu aimes le whisky ?

* mo ruin : mon coeur
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Auxane
(Désolé du retard les ptits mais j'étais bien occupée ^^)

L'attente ne fut pas longue pour la nattée afin de voir celle qui l'avait convier ici. Elle sourit à Sarah qui la salua comme il se devait et puis entre Sanguinaire pas de chichi.

- Salut Sarah. Oh oui je suis toujours prête à martyriser les petites recrues même quiconque d'autre aussi. Elle ne pût s'empêcher de sourire en entendant la question concernant le fou. Oh non t'inquiète pas, je ne le connais pas assez pour faire route avec lui jusque ici, on ne sait pas avec ces aires de dingue ce qu'il se cache sous cet homme et concernant Tan ... aucune nouvelle de lui. Il doit cuvé en compagnie d'une morue qui a su lui satisfaire certaines demande je pense.

Il était vrai que cette absence était inquiétant surtout de la part du grand chef lui qui rôdait toujours à Nauzhror. A force il referait bien surface un jour ou l'autre sinon il faudrait que les membres aillent le chercher defois qu'il lui serait arrivé une colle.

Elle l'a suivit sans dire un mot tout en observant les alentours lorsqu'elle la présenta à un blond et remarqua le geste que Sarah avait eu envers lui et esquissa un léger sourire. La sauvagonne aurait-elle trouver un maitre qui l'aurait dompter, l'hivers a dû être rude .. pensa-t-elle.

- S'lut l'Blondinet.

Bref phrase et alors elle n'était pas à une réunion pour papotage non plus. Faire de longues phrases n'étaient pas son fort donc se fût très bref.
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La faim justifie les moyens ... et moi je crève la dalle ..
Tynop
La réflexion que lança la brune au couple avant de quitter la pièce fit sourire Tynop. Comme la plupart des choses qui émanaient des lèvres de la jeune femme. Ces lèvres qu'il lui suffisait de voir pour être saisi de l'envie irrépressible de les embrasser. Il se contint toutefois, cherchant à accrocher le regard de la sauvageonne qui marchait en sa direction sans sembler toutefois l'avoir remarqué.

Lorsqu'elle leva les yeux et les posa sur lui, elle sembla mal à l'aise, surprise, un court instant, ce qui fit douter le vagabond. Avait-il finalement bien fait de venir? Elle ne semblait pas s'attendre à sa venue, et ne semblait pas vraiment apprécier la surprise que cela avait provoqué chez elle, du moins est-ce l'impression que le jeune homme eut. Après tout, peut-être que c'était son propre mal à l'aise à lui qui était contagieux.

Pendant un court instant, les deux se fixèrent, ne sachant réellement que faire. Puis, lorsque Sarah entendit la voix qui l'appelait, elle lui adressa un léger sourire avant de passer devant lui, rejoindre la personne à l'origine des appels. Ce simple sourire le rassura, il signifiait qu'elle n'était pas mécontente de sa présence. Et puis elle était belle quand elle souriait, avec son air narquois, quelque peu arrogant et respirant la confiance en soi.

Il lui emboita le pas sans vraiment réfléchir. Cela se sentait que le couple présent dans la pièce avait besoin de discuter seul à seul quelques instants. Le blond espérait toutefois que l'allusion de Sarah aux haches n'était qu'une plaisanterie. Il assista à ce qui semblait être des retrouvailles chaleureuses, bien que particulières - tout était particulier chez Sarah lorsqu'elle s'exprimait- entre l’Écossaise et son amie. Pas de bise mais une franche tape dans le dos, pas de "comment vas-tu", mais une légère boutade, enfin il espérait que s'en soit une.

Puis les deux s'avancèrent vers lui et Sarah fit les présentations. A sa manière, c'est-à-dire qu'elle les présenta par les surnoms qu'elle leur avait attribué, et non par leurs prénoms. Cette coutume qu'avait la brune n'agaçait pas franchement le vagabond, mais il lui arrivait souvent de se demander si elle se rappelait véritablement de son prénom. Puis elle sourit de nouveau, et ses doigts vinrent frôler ceux du "blondinet" l'espace d'un battement de cœur, geste dérisoire mais qui signifiait tant dans cet endroit. Par ce geste elle lui redonna confiance, et après avoir à son tour esquissé un sourire en sa direction, il tourna son regard vers la femme qu'elle lui présentait

Ainsi il rencontrait la nattée. C'était une brune, aux cheveux moins sombres que ceux de Sarah, toute fois. Elle possédait une certaine beauté, nul ne pouvait le contester, avec ses yeux verts, et la natte d'où elle tirait son nom. Elle avait une cicatrice au niveau d'un œil, probable souvenir d'un quelconque combat, ce qui signifiait donc que la nattée en question n'était pas une débutante en la matière. Elle le salua par le pseudonyme que lui avait attribué Sarah, ce qui le fit légèrement sourire. Ce n'était pas la seule chose qu'elles semblaient partager. Leur façon de s'exprimer semblait aussi présenter des points communs

Il inclina légèrement la tête avant de lui répondre:


Enchanté, la nattée. Vous pouvez m'appeler Tynop si vous le désirez

Ce n'était là nullement une stratégie pour que la nattée lui révèle à son tour son nom, ce qu'il estimait peu probable, mais il avait simplement pris l'habitude de se faire appeler de cette manière par Sarah et uniquement par elle. Il ne savait pas quoi vraiment lui dire d'autre, et elle semblait peu encline à la discussion. De toute manière ils n'étaient pas ici pour se raconter des anecdotes. Ils auraient largement le temps de faire plus ample connaissance plus tard.

Il tourna la tête vers le couple, pour voir s'ils avaient fini de discuter. S'il avait entendu la rousse s'adresser à l'homme, il n'avait pas vraiment prêté attention à ses propos, cette attention ayant été accaparé par celle qui l'avait invité dans cet endroit.

Son regard croisa celui de la rousse, qui semblait être la maitresse des lieux. Elle lui offrit un sourire qu'il interpréta comme bienveillant, elle l'invita à s'assoir sur le banc, ce qu'il fit. Elle lui demanda ensuite s'il avait soif, mais avant qu'il ait pu lui répondre, elle décida de se présenter. Syuzanna MacDouggal... Il se demanda quel pouvait être son lien avec Sarah. Probablement une de se cousines, bien qu'il n'en mettrait pas sa main à couper. Le Whisky n'était pas vraiment l'alcool qu'il préférait, loin de là, mais il n'allait pas commencer à faire l'exigeant, et puis il ne s'était pas vraiment attendu à ce genre d'accueil. Aussi acquiesça-t-il avant de lui répondre, un léger sourire dessiné sur ses lèvres.


Moi c'est Tynop, simple vagabond. J'accepterais avec grand plaisir un verre de Whisky
Praseodyme
On se souvient dans quelles circonstances Praséodyme avait retrouvé son vieux camarade Olaquétal sur le marché de Rodez, alors qu’elle avait entrepris de dire la bonn’aventurra aux ribauds du coin – les vieilles se racontent encore cette histoire dans les gargotes rouergates, il suffit de s’y rendre pour vérifier le fait – et comment ce dernier l’avait tiré d’une situation embarrassante en lui promettant des montagnes d’or à ramasser sans grand effort. Des montagnes d’or, Praséodyme n’y croyait qu’à moitié, mais Olaquétal était bel homme, et bien vigoureux avec ça, et ça valait bien toutes les pistoles du monde. Et au moins, il y aurait l’Aventure …

Elle lui avait demandé où ils devaient se rendre, mais il était resté énigmatique. Les secrets les moins partagés font les entreprises les mieux réussies, foi de brigand, lui avait-il dit. Praséodyme avait admis le fait sans discuter plus avant, et s’était laissée emmener au pas lent du cheval, un peu vexée tout de même. Tout ce que le navarrais lui avait dit, c’est qu’ils devaient se rendre d’abord à une certaine tour dite des MacDouggal, dont elle n’avait diantre jamais entendu parler, et où devait se tenir une réunion des plus occultes. Une réunion occulte, l’idée assommait un peu Praséodyme, qui ne disposait que d’une intelligence des plus limitée et d’un charisme tout aussi insignifiant, ce qui fait qu’elle brillait assez peu en société. Si elle avait été intelligente et charismatique (et belle, pendant qu’on y est, car en plus, elle était laide comme un pou), elle ne se serait poinct faite brigande, mais plutôt la maîtresse d’un Grand, et elle aurait mené le Monde par le seul Pouvoir de son Sexe. Mais les choses n’étaient pas ainsi. Et pour tout arranger, il lui avait dit qu’il la laisserait auprès de la tour, avec le mot de passe adéquat pour entrer dans le Cénacle, car lui avait encore des affaires importantes à mener ailleurs. A la tour, elle n’aurait qu’à s’enquérir d’une femme rousse, et c’était tout. Bon ...

Après plusieurs jours passés à voyager, et aussi à soulager quelques pauvres hères de leur fardeau temporel, car il faut bien vivre, et le pain ne se trouvait pas sous les sabots de leur rosse, ils arrivèrent en vue de la Tour. Olaquétal lui laissa alors quelques vivres, quatre pièces d’or, le mot de passe, et il la poussa en direction du guet. Puis il s’en fût sans se retourner, poussant Spanguéro au petit trot. Les hommes sont comme ça, ils ne s’attardent jamais longtemps auprès des femmes, il faut toujours qu’ils aillent voir ailleurs si l’herbe y est plus verte - ou la toison plus humide.

Praséodyme s’alla bravement présenter à la garde, et donna son mot de passe, qui fut accueilli avec une totale indifférence. Le reître lui indiqua une lourde et basse porte de bois au pied de la tour, qu’elle poussa pour découvrir un escalier s’enfonçant dans la pénombre. La main sur la poignée de sa dague, elle descendit les degrés de pierre usée et déboucha dans la cave. Contre toute attente, l'endroit n'avait rien de sombre et repoussant. Même s'il s'agissait d'un sous-sol, il n'y avait pas de chauve-souris, ni de plafond qui gouttait, pas de sang sur les murs ; et ça n’a même pas l’air humide, se dit Praséodyme. Sûrement grâce au feu qui ronflait joyeusement dans la cheminée. Cinq personnes se tenaient autour d’une table de bois rustique mais cirée, assis sur des bancs recouverts de peaux de moutons, dégustant le contenu d’un tonnelet de whisky ou d’un autre de bière. Jetant un regard circulaire, elle vit sur l'un des murs de pierre brute une espèce de vieille couverture à carreaux un peu mitée et une touffe de mauvaise herbe fanée dans son pot en fer sur le manteau de la cheminée. Et en plus, il y avait comme une drôle odeur. Elle se demanda un instant qui avait fait la décoration, puis elle dévisagea l’assistance. Trois femmes et deux hommes. L’une des femmes était d’un roux flamboyant – celle dont lui avait parlé Olaquétal, à n’en pas douter. Les regards s’étaient tournés vers elle, la conversation resta en suspend.

Elle se présenta alors, aussi simplement que possible :


’Lut la Compagnie ! Moi c'est Praséodyme, fille de Gouesnel Gazélec de Mayenne. Je viens parler pour une affaire que vous savez.

Elle fixa la fille rousse.

C’est vous la rouquine qu’on m’a dit ?
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Laell
Cette fois, c'était la bonne. Pour la première fois ses pas la guidaient vers les MacDouggal. Une légère appréhension envahissait son esprit. Non pas qu'elle eut peur de ce qu'il s'y passerait, encore moins de doute sur ses capacités ou la raison de sa présence. Rien de tout ça n'aurait pu la faire craindre. Non, elle allait entrer sur le territoire de la famille de sa Belle. Rencontrer ses membres. Elle avait apprit après le départ de Sarah que celle ci était la cousine de sa Joy. Peut être aurait-elle fait plus d'efforts pour la connaitre si elle l'avait su plus tôt. Le peu de temps qu'elles avaient pu passer ensemble, elle ne lui avait pas vraiment porté attention. Elle l'avait respectée mais sans plus. Mais aujourd'hui, trop de questions restaient en suspend. Elle aurait voulu avoir une alliée au coeur de cette famille. Comme cela aurait été rassurant.
Sa Brune lui avait dit que Sarah s'occupait de l'organisation avec sa soeur, elle avait donc une place importante chez les MacDouggal et elle n'avait pas su saisir l'occasion de se faire bien voir avant cette rencontre. Depuis des jours, il lui tenait à coeur d'être enfin présentée. Elles allaient s'unir, il fallait bien que la Corleone rencontre sa future famille. L'occasion était là. Elle pourrait leur montrer ce qu'elle valait, leur prouver qu'elle pourrait défendre celle qui faisait battre son coeur.
Déjà pour le mariage de Syuzanna elle avait voulu fouler cette terre mais Enjoy avait préféré s'y rendre seule. Il est vrai qu'un mariage n'est pas le meilleur moment pour annoncer à sa famille qu'elle avait quittée des années plus tôt, qu'elle avait une relation avec sa propre cousine.

Le couple avait pris la route quelques jours plus tôt. Et enfin la tour se dessina sur l'horizon. L'hiver était encore là, l'humidité de l'air amplifiait la sensation de froid. Un frisson lui parcourra l'échine. Jamais elle n'avait à ce point manqué d'assurance. Son regard chercha à se rassurer dans celui de l'Ecossaise tandis que le pas lourd du cheval qui tirait la charrette incrustait la marque de ses fers dans le sol.
Un sourire timide s'étira sur ses lèvres. Elle répondait à l'appel des MacDouggal comme elle aurait répondu à celui des Corleone. Une alliance était sur le point de se créer et elles en seraient le ciment. Sa brune ne pourrait plus douter de sa place au sein de leur famille. Les Corleone répondraient présents. Du moins elle l'espérait. Une lettre avait été envoyée à la Matriarche, exposant les faits, demandant qu'elle les suive. Laell savait le poids qu'elle avait sur sa famille mais comment être sûre qu'ils choisiraient de les suivre plutôt que continuer à suivre ce Roy pour lequel ils s'étaient battus si peu de temps auparavant. Renoncer à des avantages gagnés par le sang. Elle pourrait sûrement convaincre la moitié de ses cousins mais pas tous, sauf si Rodrielle elle même décidait de s'allier à leur cause.

La distance entre la charrette et la tour se réduisait aussi vite que l'appréhension grandissait dans le coeur de l'Italienne. Trop de choses se joueraient ici. Inconsciemment, ses mains se crispèrent un peu plus sur les rênes, arrêtant le pas du canasson. Le regard fixé sur l'ombre dressée hors du sol, elle rompît le silence.

Bientôt notre avenir sera scellé.

Quelques mots trahissant son inquiétude. Seules représentantes de la Famiglia*, elles s'en feraient porte parole. Laell comprit alors les doutes d'Enjoy, les raisons qui depuis toujours la faisait dire qu'elle n'était pas réellement Corleone. Elle même souhaitait, aujourd'hui, être considérée comme faisant partie des MacDouggal. Qu'ils l'accueillent comme étant la femme d'Enjoy. Mais avant même d'entrer, elle ressentait cette crainte propre à ceux qui arrivaient dans une famille dans laquelle ils plaçaient beaucoup d'espoir. Vont-ils m'accepter ? La dernière fois qu'elle lui avait demandé si elle avait prévenu sa soeur, la réponse avait été négative. Depuis elle n'avait osé lui redemander. Si elle ne le faisait pas c'est qu'elle en avait ses raisons et elles effrayaient bien trop la brune pour qu'elle cherche à les connaitre. Mais sa présence ici, la rassura quelque peu. Au moins, Syuzanna n'avait pas refusé de la voir ou peut être simplement n'était elle pas encore au courant. Allait-elle lui annoncer ici et maintenant ? Profitant du fait qu'ils aient besoin d'eux... Et si les MacDouggal la rejetaient ? Jamais elle ne voudrait voir Enjoy les quitter pour elle. Les rôles étaient inversés. Tous les doutes, toutes les craintes avaient pris place dans l'esprit italien, alors que quelques temps plus tôt ils avaient été écossais.

La Corleone inspira profondément, laissant voir à sa Brune la peur qui la tiraillait. Elle était la seule à qui elle acceptait de le montrer. Une fois les portes passées, elle reprendrait son masque d'assurance et de fierté, elle rangerait son arrogance et ses piques qui souvent lui permettaient de se faire sa place. Ici, elle se montrerait sûre d'elle mais sans être mordante tant que personne n'émettrait de doute sur le bien fondé de sa présence. Contrairement à Enjoy, elle ne partageait pas les deux sangs mais ces deux familles représentaient autant à ses yeux aujourd'hui.
Depuis leur rencontre à Saumur, les choses avaient évoluées. La fière Italienne s'était ouverte, assumant peu à peu ses failles sans pour autant les montrer. Ses actes avaient pris de l'importance. Elle qui n'avait jamais rien eu à perdre avait été rattrapée par la vie qui lui avait offert doutes et peurs en lui attachant le coeur de l'Ecossaise.

Le cheval renâclât. Le harnachement l'empêchant de brouter, il n'appréciait pas l'immobilité. Ses noisettes se détachèrent de la tour pour rejoindre les onyx de sa Belle. D'un sourire qui se voulait assuré, elle ponctua ses réflexions avant de relancer l'animal pour parcourir le peu de distance restante.


*Famiglia = Famille
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Enjoy
    Sa présence en ce lieu était des plus sporadiques. Liée à une vie tumultueuse dans laquelle elle évanouissait ses journées entre l'attente, l'adrénaline, les accords, les désaccords et parfois l'ennui. Le doute, quant à lui, tenait une place importante. Les incertitudes étaient légions. De nos jours, il est difficile de trouver des gens fiables. Chacun roulant sa propre bosse, tous plus gourmands les uns que les autres, si bien que l'arrogance détruit des alliances. Et que l'instabilité ne permet en aucun cas de monter des projets avec sérénité. Quel triste monde que celui de l'éternelle méfiance. Désormais, on ne peut compter sur personne ou si peu de gens.

    Celle qui était à ses côtés en ce jour, faisait partie de cet échantillon restreint. Elles partageaient le même sang, les mêmes racines noueuses d'une gloire d'antan. Et surtout, elles étaient ensembles. Bientôt même pour le pire et le meilleur devant témoins. Espérant qu'ils seront le plus nombreux possibles. Leur union devait être entendue par le plus grand nombre même si cette dernière risquait de goûter à la désapprobation d'une large part de leur entourage. Ce qui comptait réellement résidait dans la maigre fiole de pouvoir se retrouver en famille pour célébrer l'amour avec l'amour. Celui qui fait perdre la raison. L'appréhension la guette depuis des jours. Encore plus anxieuse que pour une prise de mairie. Ne pas savoir si les invités répondront présents à l'appel. Que certains d'entre eux soient dispensables, est un fait irrévocable. Par contre que son clan élude le sujet d'honorer la mustélide de leurs soupirs, de leurs sourires au moment choisi par l'Italienne et l’Écossaise, pour sceller ce fameux pacte, lui était inconcevable.

    La Furette devait écrire à sa soeur aimée pour lui annoncer la nouvelle. Mais comme une plaidoirie maintes fois répétées avant de subir l'analyse de la justice partiale, son esprit avait été torturé par milles maux. Ceux des sempiternelles questions pour savoir comment ils allaient accueillir la nouvelle. Que la bienséance et les bonnes moeurs se gaussent et crachent la bile du dégoût ne la dérange aucunement. Seulement lire l'incompréhension dans les prunelles de la Flamboyante pourrait lui ravir le coeur et le réduire en miettes. Toutefois son espoir s'illumine encore d'une lueur. Celle de croire en Syuzanna et aux restes des Macdouggal. La famille a une importance capitale et c'est pour les siens qu'elle serait capable de subir la sentence capitale.

    L'honneur d'un des membres du clan avait été bafoué, sali, traîné dans la boue. La vengeance représentait une réponse adéquate. Seule justification à l'allure nonchalante de leurs montures. Qui viennent encore une fois patauger dans la campagne environnante. Vivement des jours plus cléments. En attendant, la froidure de l'air vient se pâmer contre son visage. Le museau légèrement rougi et les mains engourdies qui tiennent tout de même fermement les rênes. Son ouïe balance entre le son des sabots s'enfonçant ou claquant contre des pavés éparses. Et le sifflement, parfois cinglant, du vent qui vient agresser ses oreilles. Le silence est brisé par les propos d'une Corleone qui semble bien angoissée.


    Bientôt notre avenir sera scellé.

    La mustélide ne saurait dire de quel avenir dont il s'agit. Celui de leur mariage, de leurs rapports avec les Macdouggal ou bien de l'affaire qui les amène à se rendre à la Tour. A ses yeux, c'était une double remise en cause. Ne pas savoir si les Italiens suivront, ne pas savoir si les Écossais accepteront. Rien n'est jamais simple. Une longue inspiration trahissant l'inquiétude grandissante de Laell, puis un regard qui se croise teinté d'un timide sourire, qui se veut rassurant. Alors qu'en réalité, elle est loin d'être tranquille. Advienne que pourra, si ce n'est pas aujourd'hui, la discussion sera abordée par missive interposée. Ici se présentait une occasion pour poser la première pierre d'un édifice qui prendra forme avec ou sans leur consentement. Un lieu pour faire connaissance et tisser des liens. Et puis, la raison de leur venue ne devait pas être oubliée. Comment le pourrait-on ? Sa cousine Sarah avait évoqué le plan, les tenants et aboutissants. Si le sang ne coulera peut être pas, celui d'un flot doré se rependra des coffres dégoulinant de prétention. La Vendetta est en marche, rien ne pourra faire ployer une Macdouggal. Ceci est encore plus impossible dès lors que la dite membre de ce fier clan, est également une Corleone. Ce coup sera peut être son dernier. Prête à rendre l'âme au Sans Nom qui s'impatiente. Juste dans l'optique de rendre à ceux qu'elle aime ce qui leur a été volé. Les choses ont été mises à plat avec sa Belle, rien ne devra entraver la revendication écossaise de la prise, si c'est un succès. Parce que oui, la mustélide est du genre défaitiste ou prudente. Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué est un de ses adages favoris.

    Les quelques mètres sont dissipés d'une cadence légère. La descente des équidés résonnent comme une envie de se laisser tomber. Les jambes ne répondent presque plus. Le courage, pourtant si présent en elle, a dû s'enfuir entre temps. La peur l'envahit au fur et à mesure qu'elles s'avancent vers la porte. Touffu est fidèle au poste, bronchant à peine. La Fougueuse tente de reprendre un peu de contenance au moment de franchir le seuil de la porte. Un souffle sonore sert de point d'ancrage entre l'avant et l'après. Elle eut le droit de se complaire dans le doute, désormais ceci lui était interdit. Un pied, puis un second jusqu'à se succéder pour descendre les escaliers menant au sous-sol. La lourde est entrouverte.

    Derrière se trouve une femme ou une chose comme pouvant appartenir à la gente féminine. A ses côtés, on pouvait trouver la Sanguinaire, la Nattée - qu'elle avait pu croiser lors de sa convalescence à Sémur -, le Blondinet - qui lui avait fait une ristourne généreuse pour un bouclier -, Duncan et...la Flamboyante. Ses lippes se drapent aussitôt d'une joie non retenue à sa vue. Hélas, son attention étant accaparée par l'inconnue aux allures de vieille pie. Si elle est ici, c'est qu'elle doit butiner. Représentant bien plus la faune des marginaux que la mustélide. Les premiers brigands étaient des paysans qui faisaient reluire leurs faux. Elle, n'aurait pu prétendre en faire partie sachant qu'elle est le fruit d'une rencontre improbable entre un chef de clan et d'une Corleone, soeur, de la regrettée et inoubliable Sadnezz. Aussi, même si elle n'est pas de naissance noble, elle s'apparente davantage à la bourgeoisie. Une détrousseuse qui a vu le jour avec une dague en argent entre les mains. Bien qu'avec le temps, le vécu, elle était devenue bien plus endurcie que la plupart de pécores. A force de l'être, elle achèvera sa vie en étant une pousse d'aigreur, de haine et de fiel.

    Mais en cette compagnie, elle se fera aimable. Déjà parce que la mustélide a appris de sa cousine, qui l'accompagne, que l'arrogance, l'insolence et l'irrespect qu'elle cultive sans ménagement, ne sont pas de bon aloi dans le milieu. En un mot comme en cent, il faut savoir se taire. Afin de ne pas froisser le compagnon de route ou attirer l'attention vers soi. La discrétion a parfois du bon. Leur permettant d'obtenir des renseignements au combien importants. Et c'est une Furette, plus aux faits des choses qui n'y paraît, qui se tient là, tout contre le mur. Les apparences sont trompeuses.


    Latha math...*

    Dit-elle pour s'introduire prenant la main d'une Laell étonnement en retrait.

    Je vous présente ma cou... Moment d'hésitation. Doit-elle attendre un aparté avec sa soeur ou bien de lui rédiger une lettre qui assure le confort de l'éloignement. La mustélide n'a aucune crainte, si ce n'est de décevoir les siens. Pourtant, à force de peser le pour et le contre, il vient le moment de vérité qui claquera ou non selon les réactions des autres. ...ma compagne et cousine, Laell Corleone.

    Inceste avec un zeste de violation de la bonne pensée aristotélicienne et des convenances de l'époque. Accouplée à de l'hérésie puisqu'en préparation d'une union païenne. Vraiment, c'est vouloir prendre un aller simple pour le bûcher. Mais en quoi devraient-elles se soumettre alors qu'elles font déjà fis des lois ? Rebelles, libres jusqu'à l'heure du trépas. Et même dans l'au-delà, elles continueront de prendre à contre pieds les desseins maléfiques de celui dont on ne prononce pas le nom. Encore faut-il qu'il existe, ayant des notions de spinozisme, elle sait que ni enfer, ni paradis n'existent dans leurs conceptions des choses.

    Tout est remis en cause...


    *Bonjour

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Sybelle
Ce jour là, Sybelle se sent petite fille et elle boude. Il y a trop de monde, ça fait du bruit. Elle n'a pas bien dormi. Et en prime, y'avait plus d'pommes pour le petit déjeuner. Bref : Sybelle pas contente. Sybelle grincheuse. Sybelle chiante.

Et pourtant, quittant le cocon du boudoir réservé aux membres de la famille, elle descend à la cave, croisant au passage bien des personnes différentes qu'elle salut de brefs signes de tête sans s'arrêter. Tous se sont réunis autour de ses aînées. Pour Syuzanna. Sa cousine c'est murée dans le silence, refusant de parler de ce qui lui est arrivé mais Sybelle n'a pas besoin de mots. Son héroïne a mal, son héroïne veut se venger et son héroïne elle suivra parce que la famille, ça se dispute, ça se chamaille pour savoir qui aura la dernière part de tarte et ça se soutient. Toujours. Peu importe les circonstances. Si l'un d'entre eux demande de l'aide, les autres répondent présent. La rouquine, du haut de ses seize ans n'a aucune idée de comment ça se passe chez les autres mais chez eux, c'est ainsi que les choses se font. Si jamais demain Sarah, qu'elle connaît si peu ou Enjoy, qui a une capacité prodigieuse à l'agacer lui demandaient de les épauler, elle le ferait sans la moindre hésitation.

Une fois au sous-sol, la claustrophobe, prenant son courage à deux mains, tente d'ignorer la panique qui l'envahit comme à chaque fois qu'elle se sent enfermée. Après tout, elle ne craint rien ici, non ? Les autres sont là. Elle n'a pas de raison d'avoir peur en leurs présences.

Se tournant vers un Duncan visiblement désemparé par la nouvelle Syuzanna, la NicAvoy sourit d'un air indulgent. Elle peut le comprendre. Après tout, elle aussi elle est inquiète. La cheffe de clan devrait se préparer à la venue de son enfant tranquillement plutôt qu'ourdir un plan de bataille. Toutefois ça n'est pas le choix qu'elle a fait et dans un monde où le libre-arbitre des femmes est trop souvent bafoué, Sybelle se refuse à contredire la rousse. Ainsi donc, posant une main apaisante sur le bras de l'homme, elle le pressa amicalement avant de serrer brièvement sa cousine dans ses bras.


Alors, alors, c'est dans cette cave qu'on va décider de comment on va devenir les maîtres du monde ? On pourrait aller dehors quand même. Il fait presque pas froid, lance-t-elle d'un ton léger, bien qu'en vérité elle n'ait qu'une seule envie : les pousser à l'extérieur afin de ne pas rester plus longtemps dans la pièce souterraine. Et qui a mangé toutes les pommes au fait ? Y'en avait encore pleins hier !

Entendant un bruit de pas, elle se retourne vers l'entrée pour voir arriver Cait', suivie d'une jeune femme brune. Presque avec dépit, elle constate que sa cousine est toujours aussi belle. Vraiment, elle devrait être plus laide. Peut-être que comme ça, elle se sentirait moins en compétition avec elle. Et pourtant, ce jour là l'impétueuse Enjoy semble un peu mal à l'aise : elle parle moins fort que d'habitude et a le regard fuyant. Et que dire de l'autre beauté brune qui la suit ? Elle aussi semble un peu perdue, comme si elle craignait que les écossais ne se jettent sur elle pour la dévorer.

Sans bien savoir pourquoi, Sybelle fait un pas vers elles, hésitant entre donner une bonne tape dans le dos à la Joy pour la saluer et lui donner une baffe pour lui rendre son mordant habituel... Sauf qu'avant qu'elle ai pu avancer plus, sa cousine présente l'autre femme qui n'est autre que sa cousine. Sa cousine et sa compagne. Ça alors ! Pour une surprise, c'est une sacrée surprise. Caitriona MacDouggal est une adepte des amours saphiques. Si la jeune femme avait été une bonne petite aristotélicienne, elle aurait sûrement crié à la sorcière, la pécheresse et on ne sait quoi d'autre. Mais parce qu'elle suit les principes druidiques – et qu'elle-même a parfois eu de drôles de fréquentations – Sybelle pense que l'on peut aimer n'importe qui, sans soucis d'âge, de sexe ou de classes sociales. Par contre, le fait que cette Laell soit aussi la cousine de Cait' lui semble étrange. Est-ce possible d'être amoureux de quelqu'un de son sang ? Apparemment, oui. Toutefois, cela n'en demeure pas moins un peu contre-nature pour la renarde.

Et puis tout d'un coup elle lève les yeux vers le beau visage de Caitriona où elle peut lire l'appréhension. Qui est-elle pour juger ce qui se joue dans le cœur de son aînée ? Qui est-elle pour la rejeter alors que le même sang coule dans leurs veines ? Et qui est-elle surtout, pour croire que ce que les Dieux ont voulu ne devraient pas exister ? Parce que parmi tout ce qu'on peut dire pour définir Sybelle, l'un des points important est qu'elle a la foi. Les Dieux et les Esprits sont aussi réels pour elle, que la mer, le ciel ou la terre. Et ce que les Dieux veulent, elle le veut aussi.

Prenant sans même s'en rendre compte, une décision des plus importantes, elle s'approche d'Enjoy et lui donne une petite tape sur la main, comme elle l'aurait fait avec une enfant qui a fait une bêtise.


Et c'est maintenant seulement que tu nous la présentes ? Heureusement que Syuzanna et Sarah ont eu cette drôle d'idée, sans ça je sens qu'on aurait pu attendre jusqu'à Samain pour rencontrer Laell ! S'exclame-t-elle d'un ton joyeux avant de se tourner vers l'autre Corleone. J'sais pas c'que vous lui trouvez à celle-là, parce que c'est une sacrée emmerdeuse, mais en tout cas vous êtes bienvenue dans la famille. Oh et moi, c'est Sybelle. Vous voulez un truc à boire ? J'vous aurais bien proposer de manger une pomme, mais y'en a plus nul part ici, ajoute-t-elle en se tournant vers Syuzanna et Duncan, un air accusateur peint sur le visage.

C'est qu'on ne rigole pas avec la consommation de verdure quand même. Normalement, c'est cinq fruits et légumes par jour.
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Bilbon
Duncan se gratouilla la chevelure. Sa Précieuse semblait transportée comme si elle motivait des troupes pour la guerre et après tout, c'était à peu de choses prêt ce qui allait se passer. Elle ne semblait pas comprendre qu'il s'inquiétait pour elle et pour leur enfant à venir. Syu semblait un peu trop... inconsciente à ce niveau et cela lui fichait la trouille de sa vie. Plus encore que lorsqu'il avait été jeté dans les geôles il y avait déjà deux longues années. Si sa Femme était prise elle serait pendue. Et bêtement c'était pour cette raison qu'il ne prenait pas part au pillage. Car il serait chargé de guider le Clan jusqu'à ce qu'un nouveau chef du sang du légendaire Farlane O'Brien ne reprenne pour de bon le flambeau. Il voulut lui expliquer son point de vue encore une fois quand il se produisit plusieurs choses qui l'obligèrent à garder le silence.

D'abord il y eut cette espèce de bonne femme qui surgit d'on ne savait où. Puis il y eut Sybelle qui se pointa en réclamant à corps et à cris des pommes et il se revit la nuit dernière se les enfiler une à une jusqu'au levé du soleil. Et enfin Enjoy qui pénétra dans le sous-sol en compagnie d'une brune assez belle il fallait bien l'admettre. Ce qui faisait un bon paquet de monde maintenant et il remercia intérieurement son épouse pour avoir aménagé les lieux de cette confortable façon.
Et mieux encore pour couronner le tout voilà que la soeur de son Aimée avouait haut et fort qu'elle fricotait avec une femme et qui plus est sa cousine. A la suite de quoi Sybelle lui apporta d'emblée son soutien ce qui arracha une jolie grimace à ce pauvre Ecossais de Duncan. La petite était bien druidesse ou tout comme mais ne venait-elle pas de marcher sur le potager de sa rousse cousine en acceptant d'emblée ce nouvel élément féminin ?

"Euh... bonjour." fit-il de manière assez générale sans se mouiller plus que nécessaire. (Il avait appris à ne pas trop aimer les claques derrière la tête distribuées à toute volée par Syu). "Et... prenez donc place."

Duncan avait décidé d'opter pour la survie de sa personne ce qui l'amusa quelque peu. C'était lui l'homme et il savait se battre un chouilla plus puissamment que sa Femme mais il n'oubliait pas qui était la cheffe. Ecossais oui, suicidaire non. Il se contentait de protéger sa famille et cela lui suffisait. Il savait que de toute manière il ne ferait pas un bon meneur. Les chefs engendraient les chefs après tout.
Il se tourna vers Syu, attendant sa réaction.
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Sarah_callahan
Les arrivées s’enchaînent, destins qui se croisent et caractères forts qui se rencontrent. Ils sont venus, tous autant qu’ils sont. Ils ont répondu à l’appel, ils vont se battre pour Manu. La sauvageonne sourit, émue, se rendant soudainement compte à quel point elle a été stupide de quitter sa famille à la mort de sa fille. Elle pensait que rien ne pourrait soulager sa peine et sa souffrance mais aujourd’hui elle sait qu’elle pourra compter sur eux à l’avenir. Tout comme ils pourront compter sur elle. Elle répondra présente, toujours. Elle aurait aimé poursuivre sur celui qui s’est autoproclamé roi des fous ou sur les possibles nuits agitées de Tann’ mais la conversation entre Syu et son mari touche à sa fin. La rouquine ressort, accaparant dès lors l’attention du Blondinet. Esquissant un sourire, la brune fait signe à la nattée –bouh, toutes ces histoires de tignasses !- de la suivre, rejoignant l’intérieur du sous-sol. Un Ecossais un peu moins remonté mais toujours aussi désemparé trône au milieu de la pièce. S’emparant de deux nouvelles chopes qu’elle remplit de whisky, Sarah en tend une à Duncan, l’autre à Auxane.

Tenez, buvez ça, ça vous détendra. ‘Fin surtout toi, Dun’.

Elle ne sait pas ce que sa cousine lui a dit, ce sont leurs histoires de couple et de ce fait elle ne s’en mêlera pas. De toute façon, elle n’aime pas se mêler des affaires des autres, sauf quand c’est nécessaire pour aider ceux qu’elle aime. Elle n’a absolument pas l’impression de devoir rendre des comptes au mari de la rousse mais elle tient à clarifier certaines choses qui d’ailleurs ont peut-être déjà été clarifiées. Appuyant brièvement sa main sur l’épaule de l’Ecossais, elle darde sur lui ses yeux noirs dont les prunelles sont en cet instant traversées de douceur et de compréhension. Car oui, elle comprend qu’il cherche à protéger la femme qu’il aime. Elle sait aussi qu’il aimerait que la Flamboyante guérisse des blessures que des fanatiques ont apposé -aussi bien sur son corps que sur son esprit- sans passer par une vengeance. Mais Syu a besoin de ça pour aller mieux, du moins c’est ce à quoi elle se raccroche, alors tous doivent la soutenir. Et puis il y a Manu, lui aussi a besoin d’être vengé pour tourner la page. Prenant une voix à la fois douce et sévère –comment c’est possible ? c’est simple, la Sanguinaire est un complexe mélange de dureté accompagnée de teintes de douceur, douceur qui se dévoile grâce au Blondinet-, elle se décide à exposer sa pensée à l’oral.

Je comprends que tu en veuilles à Syu de participer à cette prise de mairie mais rappelle-toi que les fautifs sont avant tout les enfoirés qui lui ont fait du mal. Et, bizarrement, ces mêmes enfoirés se targuent d’être les représentants de l’Eglise et de la justice. Ben tiens, bel exemple qui m’donne envie d’courir m’user les genoux à l’église afin d’prier pour le salut des juges et de leurs sbires. La sauvageonne sourit, narquoise, elle aime manier l’ironie autant qu’elle aime jouer de ses dagues. Pourquoi cette ville en particulier ? Parce que cette ville est, en plus d’être une ville truffée d'abrutis, la ville qui a sali mon frère. Là-bas, ils n’ont pas cherché à savoir si c’était bien ou mal de le foutre plus bas que terre, ils se foutaient complètement de gâcher sa vie. Mais ils se sont lourdement trompés sur notre compte parce qu’on n’risque pas de laisser passer ça. Tu sais, j’aurais aimé te compter parmi nous mais je respecte ton choix, sache en revanche que personne n’y perdra la vie. Je te donne ma parole : je veillerai sur ta femme. Mais maintenant, toi aussi, respecte son choix.

Un léger changement dans l’atmosphère ainsi que des bruits de pas stoppent Sarah dans ses explications. Volte-face rapide, main sur le manche de sa dague, elle fixe la porte. Elle a toujours été comme ça, rien ne pourra lui enlever cette méfiance qu’elle a développé jusqu’à ce qu’elle devienne omniprésente. Que ce soit dans ses rapports avec les autres ou dans les combats, elle ne relâche jamais sa garde. Dans le premier cas, c’est sa peur de souffrir qui l’arrête, dans le second cas c’est tout simplement son instinct de survie qui parle. Il y a néanmoins eu ces derniers temps un certain relâchement de sa méfiance vis-à-vis des autres et des hommes en particulier. Elle a réussi à accorder sa confiance au Blondinet bien que chaque jour elle tremble à l’idée de le perdre. Mais elle ne lui dira rien, trop fière et arrogante pour cela. Lorsque, enfin le mystère est levé sur l’identité du visiteur, la brune relâche le manche de sa dague, hochant la tête en direction de l’inconnue. Elle incline imperceptiblement la tête sur le côté, prenant le temps d’analyser la nouvelle venue. Pas franchement belle ni bien fagotée, elle lui évoque une paysanne. Mais en bonne Sanguinaire, elle se fiche totalement de l’apparence de la femme, tant que celle-ci sait tenir sa langue et qu’elle est efficace dans le pillage. Elle n’écoute que d’une oreille lorsqu’elle décline son identité, lâchant un soupir au « fille de ». Elle connaît pas le gus en question et ça lui importe peu, cette femme n’est pas la pâle copie de son géniteur, si ? Alors pourquoi ressentir le besoin de préciser son nom. L’Ecossaise hausse les épaules, sachant pertinemment qu’elle ne risque pas de l’appeler par son prénom, son truc à elle c’est de donner des surnoms. Parce qu’un surnom définit nettement mieux une personne qu’un prénom donné à la naissance.

Salut la paysanne. Y a de quoi boire, n’hésite pas à t’servir.

Une ébauche de sourire étire ses lèvres, un bon début pour une emmerdeuse de première aurait dit son frère s’il avait été là. La plus tout à fait inconnue s’adresse ensuite à la rouquine avant que Sybelle pointe le bout de son nez. Sarah fronce les sourcils en entendant les revendications de sa cousine. Elle râle pour des pommes ? Hum. Elle ne sait pas grand-chose de cette cousine mais elle ne demande qu’à la connaître alors elle lui adresse un sourire chaleureux en guise de salut. Avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre au sujet des pommes, ce sont Joy et Laell qui font leur apparition. Elles semblent soucieuses, comme si quelque chose de crucial allait se jouer ici, à la Tour. Certes, une prise de mairie n’est pas à prendre à la légère mais la sauvageonne se doute qu’il y a autre chose. Elle n’a jamais vu la moindre appréhension dans les yeux de sa cousine italienne, et pourtant aujourd’hui, elle la sent à deux doigts de flancher. Tout comme Laell qui ne semble pas du tout à l’aise ici. Baissant les yeux, Sarah avise leurs mains entrelacées, geste qui ne laisse que peu de place au doute. Elle a toujours plus ou moins su qu’il y avait quelque chose entre les deux cousines sans pour autant réussir à définir ce qui les liait. C’est sa cousine qui se charge de clarifier la situation. Et là, tout s’enchaîne.

Des pensées se bousculent dans la caboche brune. Elles sont cousines et…elles sont ensemble ? Elle fait la moue, s’imaginant difficilement partager les plaisirs saphiques avec Ayla ou toute autre cousine. Moment de surprise passé, elle secoue la tête. Dans ce genre de situations, il n’y a que deux options, accepter ou se braquer. Le même sang que le sien coule dans les veines d’Enjoy et elle respecte Laell, alors, même si cette liaison incestueuse n’est pas tellement à son goût, elle ne peut s’empêcher de sourire. Après tout, qu’est-ce que les mœurs face à l’amour ? Parce qu’elle le voit très bien, ce lien qui unit les deux brunes, leur histoire n’est pas simplement un caprice ou une tentative de provocation. Elles s’aiment et c’est tout ce qui compte. Sybelle est la première à bouger mais elle ne sera pas la dernière. Sarah s’avance vers les deux femmes, un sourire réjoui dansant sur ses lèvres. Elle ne risque pas de les rejeter, encore moins de les juger, elle est même heureuse pour le couple qu’elles forment.

Contente de vous revoir à toutes les deux. Mais allez-y, entrez, n’restez pas sur le pas de la porte. Après tout, z’êtes ici chez vous. Oh et, si mariage il y a, j’compte sur vous pour m’inviter, paraît que j’deviens presque sociable ces derniers temps.

Elle se recule, rejoignant le Blondinet dans le fond de la pièce, elle non plus n’a plus envie de se cacher. Silencieuse et gagnée par une étrange détermination, elle glisse son bras autour de la taille du blond en question sans quitter Laell et Joy du regard. Tout comme les deux jeunes femmes, elle attend la suite des réactions avec une certaine appréhension, celle de Syu en premier lieu.
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