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[RP] Un p'tit test pour un voleur sincère...

Enjoy
    L'haleine chargée est évacuée d'un léger revers de la main. En une attitude et deux phrases, la paysanne avait été cernée. En résulte une immense déception et l'absence de confiance qui s'en dégage. Elle ne désirait pas continuer plus en avant. La répartie est un plat qui, comme la vengeance, se savoure quand il est bien glacial. Ne pouvant sustenter son appétit insatiable, elle se contente de lui offrir en présent sa plus belle indifférence. Ne pas être capable d'affliger autrui d'autre chose qu'un ferme-la, démontre une portée limitée criante.

    Puis les réactions se bousculent au portillon. Tout d'abord celles de Moanaigh qui se parent d'un trait d'humour avec une pointe d'ironie. La mustélide lui procure une oeillade à la pupille brillante de sous-entendus. Ce barbu ténébreux n'était pas pour lui déplaire. Mais la prison de son coeur appartenait à sa terrible geôlière. La clé avait été gravée le long du Styx et le Cerbère montait la garde nuits et jours. Nonobstant cette réprobation légitime, elle n'en fut pas atteinte, bien au contraire. Jusqu'à ce que sa propre soeur ne la remette en place. Bien que partageant des liens de sang, il serait peut être temps que la potiche qu'elle représente que ce soit ici ou chez les Corleone prenne les devants. Ou qu'on la considère autrement. Les remontrances sont difficilement avalées, elles ont le goût de l'amertume. Se revoyant Saumuroise, sanctionnée par la main leste de Laell. Seulement, depuis bien du chemin avait été arpenté et son insolence, son irrespect voire son arrogance souffraient d'une légitimité sans partage.

    Même au sein de la famiglia, les membres devaient subir un rite de passage. Supporter les affronts verbaux des deux vipères Corleoniennes. Si la personne ne pouvait encaisser les diatribes, sa place serait aux oubliettes. Avec son nom placardé sur le mur de la honte. Les informations avec le sang neuf, n'étaient partagées qu'une fois qu'ils avaient fait leurs preuves. A savoir, suivre le sillage de leurs semblables lors d'un assaut qui a toujours sa part d'imprévus. L'incertitude est une donnée avec laquelle il faut nécessairement flirter. Tel un funambule sur son fil de doutes, de l'échec ou du succès sa chance chancelle. Et lui procure cette dose d'adrénaline nécessaire pour entretenir sa motivation. Mais tant qu'un prétendu brigand n'a encore rien prouvé, il se tait, suit et ne pose pas de questions.

    Si cela ne tenait qu'à elle, les recrues seraient ruées de coups, puis devraient endurer les invectives du groupe. Les mouflets seraient sélectionnés à la naissance selon leurs prédispositions afin de ne garder que les plus robustes. Et à l'aube de leur huitième années, ils seraient abandonnés à leur triste sort en pleine nature. Luttant contre les élements et les autres pour leur propre survie. Un peu à l'image de l'Agogé spartiate. Avec en guise de conclusion, un pacte de sang en jurant qu'ils ne trahiront jamais les leurs. Maintenant voilà, comment pourrait-elle se complaire dans ce genre de pratiques. Dès lors que la première impression qu'elle eut fait en entrant ici, était celle d'une appréhension envahissante. Alors qu'elle tenait la main de sa compagne. Et qu'autour d'elle, les sujets de conversation fleurissaient comme bourgeons au printemps sur les questions d'émotions et d'amour. Non vraiment, cela n'aurait aucun sens de le réclamer.

    Puis, plus la discussion s'étalait, plus la mustélide fronçait les sourcils. Tout d'abord, ses onyx foudroyèrent son Italienne au moment d'énoncer leur nombre devant au moins une personne douteuse. Pourquoi pas lui dresser la liste des noms aussi ? Évacuant l'incompréhension et ne lui en tenant pas rigueur plus que ça. Son allégeance lui était allouée jusqu'au trépas, l'Italienne savait ce qu'elle faisait. Des propositions avaient été faites et que les Corleone se chargent de l'organisation tombait sous le sens. Bien qu'elle ne remette pas en cause les compétences de son clan. L'expérience parlait de lui-même en faveur de la famiglia. Tout ceci se déroulait à merveille ou presque. Sa fierté écorchée un peu plus tôt fut ravalée non sans mal. Mais là son courroux risquait de s'abattre dans le sous-sol de la Tour. Que ce fusse une erreur d'inattention ou un aveu volontaire, le nom de la cible fut évoqué. La mustélide laissa transparaître son mécontentement par un long soupir. L'idée était de réussir le coup pour l'honneur de son cousin et de sa famille dans son entièreté. Et plus le débat se construisait, plus les chances de réussites s'amenuisaient car bien trop de gens étaient au courant.

    La paysanne évoqua quelques petites choses, ce qui rassura brièvement la mustélide. Bien que la façon d'en parler, lui laissait croire que la gueuse en question les prenait vraiment pour des pécores incapables de différencier leur main gauche de la droite. Vrai que dans le milieu, ce ne sont pas tous des lumières mais de là à expliquer le fonctionnement d'une prise de mairie devant des Corleone. Sans aucun doute que la Praseodyme surnageait dans la graisse de son patelin. Pour n'avoir jamais pu esgourdir la légende de Sadnezz. Tout se perd, faut croire.

    Elle les observe tour à tour, jaugeant la valeur de celle en qui la confiance n'est toujours pas acquise. Puis son regard se fait vide. Totalement ailleurs. L'envie de quitter la pièce, excédée, était forte. Mais elle ne pouvait s'y résoudre. En d'autres circonstances, ce fut sa raison qui l'aurait emportée. Ne pas envoyer au casse pipe ceux qui les suivent, et qui la suivront rien que pour ses beaux yeux. La responsabilité est grande. Et d'autant plus importante car la défaite lui est inacceptable. Surtout pour cette vendetta. L'honneur du barbu doit être lavé, elles doivent lui rendre ce qu'ils lui ont volé. De voir que leur façon de procéder est bafouée d'entrée de jeu, l'agace énormément. Prête à mourir pour eux, mais certainement pas capable d'accepter qu'il arrive quoique ce soit aux siens, qu'ils soient écossais ou italiens. Sous sa poitrine et dans ses pensées, ils ont tous la même importance. Son coude légèrement replié, elle lève doucement la main pour prendre la parole à son tour. Tout d'abord à l'attention de Laell.


    Les chevaux de bois grincent. On ne peut se permettre de les amener avec nous. Ceci dit, si le bateau continue de fuiter alors qu'il n'est même pas encore entrain de mouiller en mer. Nous risquons de trouver leurs couinements indispensables...

    Seule son Italienne pourra comprendre de quoi il en retourne. Contrairement à la légende urbaine, la catin-potiche, qui trône ici lieu, n'est pas à exclure définitivement des tractations. Désormais, elle s'adresse à la Flamboyante.

    Tu peux refuser ta part. A mes yeux, ce n'est certes pas une question d'argent mais tout travail mérite salaire. Et mon métier, c'est prendre des mairies. Nos pratiques veulent que le butin sera équitablement partagé à la hauteur de ce qu'il se trouve dans les coffres. Que les membres de la famille et les autres se rassurent, tout le monde aura son dû. Et nous devrons tenir la place le temps de charger les charrettes.

    La mustélide sait pertinemment que la motivation s'agrandit au fur et à mesure que les poches se remplissent. Si elles ne veulent pas tuer dans l'oeuf la participation des volontaires, il faut les rassurer concernant ce point crucial. Les bons comptes font les bons amis. Pour le reste, elle préfère sombrer dans un mutisme total. Bien des choses qui auraient dû rester sous silences ont été dites devant des gens qui n'ont pas encore gagnés leurs confiances.

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Auxane
Alors là comment dire, Auxane était sur le cul. Il lui semblait bien qu'au départ que certaines informations ne devaient pas être dévoiler ici enfin surtout tant qu'on ne serait pas sur des participants et surtout de leur mauvaise fois ben oui en tant que brigand logique ...

Ces émeraudes se fixèrent, un léger frisson lui parcouru l'échine bon ce n'était en aucun cas la trouille qui lui faisait cet effet mais c'était le fait d'avoir entendu le ptit détail qui ne fallait pas dire tout de suite. Elle, elle était au courant du lieu proprement dit mais normalement il ne fallait pas mettre les autres au courant du moins tout de suite, cela aurait pu attendre encore un poil voir même un cheveu.

Pour l'instant rien n'était fait car voici que ça papotait pour les gains, "moi j'en veux, moi j'en veux pas ... moi c'est pour m'occuper que je fais ça ...". En principe ce petit détail pouvait être régler à la fin,'fin bref. Ensuite la tactique ... ne pas arriver tous ensemble pour ne pas éveiller de soupçon, cela lui semblait logique. La nattée sortit de son mutisme.


- Franchement, moins on se fera marquer au moment voulu mieux cela sera. Il suffirait qu'un tout petit détail, une mauvaise compréhension de quiconque et tout tombera à l'eau, c'est pas trop ce que l'on souhaite.

Un rapide coup d'oeil du côté de Sarah pour voir la réaction de la brune.
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La faim justifie les moyens ... et moi je crève la dalle ..
Bilbon
Duncan écouait d'une oreille plutôt distraite (il était occupé à éponger le whisky qui imbibait ses genoux) lorsqu'un mot entre tous lui sauta aux oreilles comme un chat sur une souris. Sarlat. Dieux, elle avait dit le nom de la ville ? Comme ça devant des témoins dont on n'était pas sûr ? Etait-elle devenue folle ou bien ?

"Syu, n'étais-tu pas censée faire passer des tests à tous ces gens ? N'est-ce pas un peu prématuré de balancer le nom de la cible devant la paysa... devant Praséodyme et Tynop ?"

L'Ecossais l'étudia attentivement, cherchant comment la sortir de ce mauvais pas mais il était trop tard désormais. Ce qui était fait n'était plus à faire et les paroles pouvaient difficilement être effacées de la mémoire des gens. Surtout que la paysanne laide comme ça ne devrait pas être permis reprenait bientôt le nom du village encore et encore, limite jusqu'à coller la nausée au plus solide estomac.

Il avait certes dit qu'il ne s'en mêlerait pas et que c'était pas ses oignons mais elle était sa femme, sa moitié d'être et elle se jetait droit sur le mur avec un cheval au galop. Impossible de la laisser faire il fallait qu'il réagisse. Il se pencha en avant vers Praséodyme.

"Il semblerait que ma femme te fasse confiance. Je ne veux même pas savoir pourquoi parce que s'il n'y avait que moi, personne d'autre que la famille ne pourrait participer à l'entreprise."

Entreprise auquel lui même n'allait pas se mêler mais cette bonne femme au faciès terrifiant ne le savait pas.

"Mais il faut excuser les lubies des femmes enceintes. Ce que je veux savoir, c'est en vertu de quoi maintenant nous sommes sûrs de pouvoir te faire réellement confiance ?"

Même s'il est un peu tard pour te poser cette question et que de toute façon tu nous tiens par les attributs.
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Praseodyme
La réunion se traînait, longue comme un jour sans Pape. Sous les effets conjugués de l'ennui, de la chaleur de l'âtre, de la digestion et de l'alcool, Praséodyme se laissa doucement glisser dans les bras de Morphée, qui l'accueillit avec la stupeur qu'on imagine.

Elle rêva qu'elle courrait nue dans un champ de folle-avoine, armée d'une baguette de coudrier, tentant de fesser l'arrière-train poilu d'un faune, lequel galopait devant elle tout en soufflant frénétiquement Tri Martelod dans une flûte de Pan. A chaque fois qu'elle pensait pouvoir frapper le satyre, celui-ci bondissait de toute la force de ses pattes arrières en lançant des trilles moqueuses.

N'importe quel praticien maîtrisant un tant soi peu son Art lui aurait conseillé illico d'arrêter un peu de picoler, surtout au réveil. Mais, las, on venait à peine d'inventer la médecine, et les pauvres bougres en étaient seulement à tester la feuille de sauge contre les maux de tête. Alors pour le delirium, on n'était pas rendu ...

Un voix d'homme pénétra lentement la brume qui enveloppait sa cervelle, et les mots vertu et confiance vinrent tinter dans son subconscient. Des mots dont elle avait d'ailleurs un peu de mal à préciser le sens. Elle ouvrit péniblement une paupière et marmonna.


Gnein ? Gnou digniez, Monneigneur ?
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Laell
Sans voix... Voilà comment elle était la Corleone. Que répondre à la question posée par Syu qui lui demandait conseil. D'ordinaire, elle aurait lâché un "Commence donc par t'la fermer, moins les bras en savent moins leurs langues en disent". Deuxième option, se lever, reprendre ses jetons et se faire la malle. Elle l'avait pourtant précisé qu'elle préférerait éviter de foncer dans le mur. C'était sa famille au complet qui serait derrière elles sur ce coup là. Elle y jouerait sa crédibilité et sans doute sa place si elle les menait droit au casse pipe. Après tout c'était ce qui avait été reproché chaque fois que leurs coups avaient pu mal tourner. C'est toujours l'organisateur le responsable, même s'il est victime de l'incapacité des autres à suivre les ordres.
L'envie de partir était aussi forte que celle de répondre par une pique acerbe, et ça aurait été mérité. Mais c'était la soeur d'Enjoy. L'envoyer paître n'était pas la meilleure chose à faire. Elle garda donc le silence, se contentant d'un regard vers son Ecossaise. Regard qui en disait long et visiblement ses sentiments étaient partagés par sa Belle. Si elle décidait de se lever, la Corleone suivrait.
Elle avait un doute en arrivant sur la capacité des MacDouggal, mais ce doute était devenu certitude. Elle n'aimait pas travailler avec des amateurs, devant toujours les secouer et s'assurer qu'ils faisaient ce qu'on leur disait. Mais là... C'était impossible de faire pire. Elle tendit sa chope vers le tonneau, attendant qu'on lui remplisse, puis s'envoya une gorgée dans le gosier. Se mordant la langue pour ne pas répondre. La Paysanne commença à expliquer les bases. Inutile fut le premier mot qui vient à l'esprit de Laell, puis faisant circuler son regard, elle se dit que finalement ça le serait peut être quand même. Ils travailleraient avec une famille blanche comme l'agneau qui vient de naître, quelques cours accélérés ne leur feraient pas de mal. Elle détailla celle au nom imprononçable. Soit elle voulait montrer qu'elle n'était pas ignorante et digne de confiance, soit elle voulait faire bonne figure pour qu'on lui donne encore plus d'informations. Puis Enjoy lui adressa quelques mots.

Les chevaux de bois grincent. On ne peut se permettre de les amener avec nous. Ceci dit, si le bateau continue de fuiter alors qu'il n'est même pas encore entrain de mouiller en mer. Nous risquons de trouver leurs couinements indispensables...

Une grimace en guise de première réponse. Elle avait raison et c'était dramatique...

Faudra voir s'qu'ils donnent. J'ai pas envie qu'ils tombent en ruine, bouffés par les vers, d'vant la mairie. Mais comme on s'saborde, on risque d'plus être à ça près...

La Nattée reprit le fil de la conversation. Laell ne la connaissait pas, ne savait pas vraiment d'où elle venait. Elle ne s'était pas présentée et finalement ça n'avait que peu d'importance. Elle n'était pas choquée par ce qui venait d'être dit et même si elle en disait moins que la Rousse, elle évoquait l'inévitable à cet instant précis. Elle ne devait pas avoir beaucoup d'expérience en matière de pillage. La tache serait ardue, elle le savait en acceptant de joindre sa famille à cette entreprise mais elle avait pensé que ce serait dans une moindre mesure. Le Brun réagit, d'après ses paroles la Corleone comprit que c'était le mari de la Rousse. Il avait l'air un peu moins ignorant et reprit sa femme. Laell espéra qu'il puisse la tenir pour la suite. L'enthousiasme est une bonne chose tant qu'il est contrôlé. Il donna une précision de plus, seuls le Blond et la Gueuse n'était pas des gens connus du reste de la famille. C'était déjà ça, ça ne ferait que deux langues à couper si jamais des bruits se mettaient à courir.
Le regard Italien se posa sur l'un puis sur l'autre. La méfiance se fit inquisition. Avant d'obtenir sa confiance, ils avaient du chemin. Entre l'un qui semblait être plus à sa place dans une taverne de belle fréquentation et l'autre à la Cour des Miracles tendant la main pour quelques piécettes, ce n'était pas gagné. Et voilà que la Gueuse roupillait. La chope fut vidée de son contenu. Jamais elle n'aurait accepté qu'on lui manque de respect à ce point, il en serait de même pour l'ensemble des présents. Elle leva sa chope en direction de celle qui attirait son exaspération alors que celle ci réagit aux paroles du brun. Le lancé fut avorté.

Son regard se porta vers Syuzanna, le ton n'était pas des plus agréables, bien qu'il ne reflétait que peu le bouillonnement de ses nerfs. La comédie qui venait de se dérouler avait eu don d'agacer franchement la Corleone.

T'l'as sortie d'où celle là ? J'veux bien qu'on ait b'soin d'bras mais une avinée n'sert à rien. Elle cuv'ra d'vant la mairie avant même qu'on soit entrés ! Si encore l'a pas ouvert trop la bouche dans ses délires d'arsouille !
Si j'suis pas encore partie, c'pour Enjoy, saches le. J'enverrai ma famille à la mort s'on continue comme ça et l'en est hors de question.


La chope revint se poser sur la table. Ponctuant d'un bruit sourd la fin de sa phrase. La menace de leur retrait était sortie. Elle n'avait pas voulu en venir là mais l'énervement et la raison l'avaient emporté.

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Praseodyme
Le bruit sec de la chope sur la table acheva de réveiller Praséodyme. Ce petit somme lui avait fait du bien. La fille qui venait de parler semblait, elle aussi, opposée à sa présence icelieu. Bien compté, ça commençait à faire beaucoup de monde, opposé à sa présence icelieu. Sans compter que la femme qui l'avait engagée, et qu'elle avait alors pris pour le chef de la bande, était en train de se faire vertement engueuler par tout le monde. Au final, ce ne devait pas être elle le chef. Mais quand on s'engueule entre alliés, c'est probablement que ça ne va pas bien fort. Cette histoire allait droit à la catastrophe, à ce train là. Elle se demanda pourquoi on s'était réuni, au juste. Il lui était arrivé, de temps à autres, de participer à des actions communes. En général, la tactique était simple : on se réunissait entre gens de même compagnie, et au moment donné, on fonçait dans le tas sans réfléchir, en tapant à tour de bras. C'était rudimentaire, mais ça pouvait être efficace, et l'avantage, c'est que tout le monde comprenait aisément la stratégie. Evidemment, on s'exposait de temps à autre à des déconvenues, lorsque l'aversaire était plus fort que soi. Mais ce sont les risques du métier ; alors que ces gens semblaient vouloir aller piller cette foutue mairie tout en ayant crainte de se casser un ongle. Et certains ne devaient seulement jamais être sortis de leur village. Pas gagné !

Le problème, c'est qu'elle connaissait maintenant le nom de la cible, et que ça pouvait éventuellement lui attirer des ennuis. Quoi que globalement, ils n'avaient pas l'air bien dangereux. Ceux qui avaient une épée ne devaient même pas savoir pas quel bout l'empoigner. Mais il faudrait tout de même rester méfiante.

Elle se tourna vers l'homme qui lui avait parlé, lui faisant son plus beau sourire, découvrant ses chicots noirâtres, elle lui sussura d'un ton doucereux.


Pour sûr que vous pouvez avoir confiance en moi, mon bon Messer. Pour sûr, ça ! Bien confiance, je suis une femme honnête, moi, pour sûr.

Elle avait répété "Pour sûr" par trois fois, autant pour se convaincre elle-même que pour tenter de le convaincre lui.
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Syuzanna.
Sarlat ? Syuzanna repassa rapidement le fil de la conversation, le souffle court. Avait-elle vraiment prononcé le mot magique ? Oui. Elle s'entendait le dire à voix haute. Si seulement elle avait pu être plus concentrée lorsqu'elle avait parlé ! Mai égarée dans le flot de ses pensées, elle avait dit exactement ce qu'il ne fallait pas dire. Elle ne pouvait pas rejeter la faute sur qui que ce soit, elle en était bien consciente. D'ailleurs, en aurait-elle la possibilité qu'elle ne l’aurait pas fait.
Duncan tenta comme il put de la sortir de son bourbier mais le mal était fait et tout était sa faute. Une grimace passa sur son visage pâle tandis qu'elle croisait brièvement le regard de sa sœur et sa compagne. Les propos de celle-ci parvinrent à se frayer un chemin dans son esprit pourtant occupé à chercher une façon de s'en sortir.


- Je sais. J'ai été trop vite.

Et comment ! Laell semblait lui en vouloir bien plus qu'elle ne le disait. Cependant si c’était son premier méfait personnel - du moins de cette nature - l'Italienne avait baigné dedans dès sa plus tendre enfance. Les erreurs de débutants devaient remonter à bien loin pour elle, si tant est qu’elle n’eut jamais fait d'erreur. Ce qui n'était vraiment pas son cas, et songea-t-elle non sans sourire in petto, on ne faisait pas d'un agneau un loup, ni d'un loup un agneau. Du moins pas en une heure. « Devenir Brigand pour les Nuls » n'était pas encore sorti en librairie.

- Je comprendrais si tu préfèrerais écarter ta famille de cette entreprise.

C'était même sans doute ce qu'elle ferait à la place de l'Italienne. Une fois encore, elle pensa à son père. Il l'avait élevé dans la droiture et l'honneur, et n'était-elle pas en train d'organiser la perte dudit honneur ? Voler dans une bataille n'était pas du tout la même chose. Les morts se révoltaient rarement parce qu'on leur piquait leurs affaires. Les vivants déjà, c'était une autre histoire. C'était pour son cousin qu'elle faisait cela. Et voilà que sa distraction risquait de tout gâcher, si ce n'était pas déjà fait.
D'un autre côté, Praséodyme n'y gagnerait rien à les trahir, tandis que si elle restait de leur côté, elle allait amasser une coquette somme d'argent. De même, si Tynop était parvenu à apprivoiser Sarah, il risquait fort d'y perdre la vie en cas de trahison.


Alors que faire ? A part avoir confiance envers et contre tout ? Duncan semblait plus avisé, peut-être devrait-elle y céder la place. Elle qui mettait l'honneur au-dessus de tout s'apprêtait justement à faire ce qui était contraire à cette règle primordiale et fonçait toute seule droit dans un mur épais de six pieds. On ne s'improvisait pas brigand semblait-il, de même qu'on ne pouvait bâtir une maison sans être bâtisseur. Visiblement, passer du côté sombre nécessitait quelques leçons particulières.

Praséodyme baragouina quelques mots à l'adresse de Duncan. Il ne lui restait plus qu'une seule option, et c'était de faire confiance à cette drôle de bonne femme mal fagotée. A ses risques et périls, certes. Mais pas que. Puisqu'il y avait les autres derrière - ou devant, selon qu'on se juge ou non supérieur à sa petite personne - et si elle pouvait à la rigueur se permettre d'être pendue haut et court, sa famille et plus ou moins alliés n'avaient pas à en subir les conséquences. Syuzanna sentit poindre une migraine lancinante et se décida à ouvrir le bec.


- Il est clair que vous engagez plus de personnes que moi dans cette histoire et que vous avez sans nul doute plus à perdre, commença-t-elle d'une voix volontairement hésitante. Et si vraiment vous jugez cette prise de mairie trop aléatoire compte tenue de mon effroyable bévue... dans ce cas je ne pourrai vous retenir. De plus vous ne le faites pas pour votre gloire personnelle puisque nous cherchons à venger mon cousin. Je reconnais avoir fait confiance trop vite à ces personnes inconnues. A vrai dire... puisque vous œuvrez dans le même domaine d'activités... je me suis plus ou moins dit que les brigands avaient comme un code d'honneur et que l'un n'irait pas pourrir l'autre. Je me suis sans doute trompée d'ailleurs, respectant trop le principe de « l'ennemi de mes ennemis est un ami ». Mais ma sœur t'aura sans doute dit que la chose est nouvelle pour moi. Et comme l'a dit un certain sieur... « Que celui qui n'a jamais pêché me lance la première pierre. »

Forme d'excuse quelque peu novatrice sans doute mais demander pardon n'était pas vraiment son fort non plus. Une chance sur deux pour que les Corleone fuient le sous-sol, mais le risque était pris. Advienne que pourra.
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Sarah_callahan
Une fois sa propre phrase lancée, chaque personne présente expose son point de vue sur la stratégie à adopter et c’est là que le mot de trop est dit. Sarlat. Putain de bordel de m*rde ! La sauvageonne bondit sur ses pieds, lâchant de ce fait la main du Blondinet. Dextre venant se river sur le manche de sa dague, elle s’apprête déjà à se battre. Autour de cette table sont réunies les personnes les plus chères à son cœur, à commencer par son frère. La prise de Sarlat est avant tout faite pour laver son honneur même s’il y a un nombre important d’écus à empocher. L’argent ne compte pas pour elle ou si peu, seul compte le bonheur des siens. Elle sait comment les pourritures qui font office de sarladais se sont comportées avec son Autre, trainant son nom dans la boue, lui volant ses biens et ses terres. Jamais elle ne pardonnera, pour elle ils mériteraient tous de crever mais il paraît que cette solution est trop radicale, un pillage étant plus conseillé. Mais comment organiser un pillage si rien ne va comme prévu ? Si les informations qui devaient n’être connues que d’une poignée d’individus sont déballées à des alliés dont on ne sait rien ?

La brune a foi en sa famille tout comme elle accorde sa confiance aux Corleone. La nattée a, elle aussi, toute sa confiance. Le Blondinet rame encore pour percer ses défenses mais la paysanne ?! Cette espèce de pochtronne que personne ne connaît ? D’ailleurs, qui l’a invité ici ? Peut-on être sûrs qu’elle n’est pas venue de ses propres moyens, envoyée par on ne sait quelle administration juridique ? Grommelant une ribambelle d’insultes tournant autour d’ « imbécile » et d’ « abrutie », Sarah se lève, quittant la table pour éviter de pousser une gueulante mémorable. La rousse a beau être sa cousine, elle a horreur de voir des plans tomber à l’eau pour une phrase balancée par inadvertance. Elle sait bien que dans le Clan MacDouggal, elle est la seule à avoir voué sa vie aux crimes –qu’ils soient sanglants ou non- mais y n’empêche qu’elle aurait voulu prouver à Laell, représentante des Italiens, que les Ecossais sont tout aussi forts, question d’orgueil et fierté. Et surement à cause d’un égo quelque peu surdimensionné aussi.

La gaffe de la rousse l’emmerde. Profondément et irrévocablement. Elle fait les cents pas dans le sous-sol, pourtant toujours aussi silencieuse. Avisant le tonnelet de whisky, elle se sert une nouvelle chope avant de la vider d’un trait. Puisse l’alcool la calmer avant que son agacement ne devienne dramatique pour la petite assemblée. Elle est comme ça, lorsqu’elle est en colère, se calmer est toujours une tâche ardue. Cependant, aujourd’hui elle fermera cette bouche qui lui a déjà apporté bon nombre d’ennuis, tout simplement parce qu’il s’agit des siens et qu’elle n’a aucune envie de les voir s’éloigner de la Sanguinaire qu’elle est devenue. La première chope ne fait aucun effet alors elle s’en sert une deuxième, lui infligeant par la suite le même traitement qu’à la première. Quelque peu calmée mais toujours sur les nerfs, elle rejoint la petite assemblée juste à temps pour entendre les diverses réactions suivant celle de Duncan. Laell est en colère, ça se perçoit au son de sa voix. S’ils perdent les Corleone, cette expédition se transformera en suicide. Autant aller se faire massacrer en combattant quelques armées, ce sera toujours plus glorieux que de perdre la vie en voulant donner une bonne leçon à des crétins.

Le discours de sa cousine, quant à lui, est empreint de sincérité et de remords ce qui achève de calmer la sauvageonne. Se rapprochant de la tablée, elle applique une légère pression sur l’épaule syusesque, signe qu’elle a déjà pardonné cette bévue. Tout le monde peut faire des erreurs après tout, il ne reste qu’à espérer que les Corleone pardonneront. Lorsque cette pensée lui traverse l’esprit, Sarah rive des prunelles interrogatrices à celles de l’Italienne qui semble réellement énervée. Un haussement d’épaules s’ensuit, elle n’obtiendra certainement pas de réponses ou alors dénuées de sincérité étant donné que Laell ne se risquerait sans doute pas à envoyer paitre la sœur de sa compagne. Et elle, elle déteste l’hypocrisie alors elle préfère se concentrer sur un sujet qu’elle maitrise on ne peut mieux…

Ses yeux, froids et porteurs d’une implacable détermination viennent se poser sur la paysanne qui baragouine en direction de Duncan. Cette fois-ci aucun sourire n’est esquissé et rien dans la lueur de ses prunelles ne laisse présager un terrain d’entente.


Toi, j’te connais pas mais une chose est sure, s’il te prend l’envie de balancer quoique ce soit à propos de ce pillage, je ferai en sorte que ce soient tes dernières paroles. Tiens ta langue ou sois sure d’aller bouffer les pissenlits par la racine.

Un rictus mauvais vient perler sur les lèvres carmines avant que la sauvageonne ne se décide à se rassoir, attendant les prochaines réactions avec impatience et appréhension.
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Tynop
Un pauvre mot balancé dans le tas et tout ce petit monde commence à s'emballer. Le semblant de cohésion que Tynop avait cru discerner avait bien vite explosé avec le mot magique. Ça hausse le ton d'un côté, menace de l'autre. La pauvre bougresse censée détenir l'autorité au sein des MacDouggal se voit forcée de faire son mea culpa, sous l’œil accusateur des uns et des autres. Bizarre. Au final, si son mari disait vrai, ils n'étaient finalement que deux à ne pas connaitre le nom de la ville jusqu'à maintenant. Deux, dans la cave d'une tour, face à deux cousines Italiennes se targuant d'avoir fait du pillage de mairie une pratique familiale. Deux face à deux femmes qui appartenaient à la Horde Sanguinaire, organisation dont le nom ne présageait rien de vraiment charitable. Si l'on rajoutait les trois Macdouggal encore présents, ils étaient deux face sept personnes. Ils étaient deux, dont un vagabond désarmé et pas franchement expert en maniement d'armes, et une pocharde qui, si elle devait posséder un certain talent dans le meurtre, n'en était pas moins tellement ivre qu'elle s'était endormie alors qu'elle se faisait sermonner.

Et au lieu de chercher un moyen de s'assurer que le nom de la ville ne sortira pas de la Tour, les voilà qui envisagent déjà l'abandon. Réprimant un haussement de sourcil, le blond resta muet pendant les diverses réactions. Et pourtant, c'était quelque part sa présence qui provoquait cette discorde. Même si pour l'instant les différentes menaces et autres actes de méfiance étaient dirigés à l'encontre d'une gueuse alcoolique, il savait bien qu'implicitement tout ce qui était vrai pour elle l'était aussi pour lui. Aussi décida-t-il, profitant du léger silence qui s'installa, de prendre son courage à deux mains, s'adressant directement à Suyzanna et Laell:


Si je puis formuler mon point de vue, il n'est pas nécessaire d'abandonner maintenant ce qui était jusqu'à présent envisagé. En étant pragmatique, il y a peu de chance que le nom de la ville quitte cette Tour. Déjà parce que, dans le pire des cas, si vous pensez que notre amie amatrice de liqueur ou moi seront incapable de tenir notre langue, vous avez la possibilité de nous tuer. Vous pourriez bien nous couper la langue si jamais vous aviez quelque scrupule, mais si j'étais vraiment un traitre, je pense qu'à force de gesticulations je parviendrais quand même à me faire comprendre.

Et puis si on y réfléchit un peu, tôt ou tard, il aurait bien fallu nous dire quelle ville nous devions piller, et donc, tôt ou tard, on aurait fini par vendre la mèche, si telle était notre intention. Alors certes, vous auriez pu, je ne sais pas comment, essayer de deviner ici et maintenant si nous sommes des personnes de confiance et nous expulser le cas échéant. Toutefois un traitre est un traitre, et elle comme moi aurions très bien pu vous mentir pour parvenir à nos fins. Soyons honnêtes: Soit la dame ici présente est aussi bête qu'elle en à l'air, et dans ce cas là rien à craindre d'une éventuelle infiltration, soit elle est extrêmement maline et joue un rôle depuis le début, et dans ce cas là elle est si bonne comédienne qu'elle serait dans tous les cas parvenue à ses fins, c'est-à-dire s'immiscer dans cet entreprise, apprendre le nom de la ville et le révéler à ses défenseurs. Certes, dans le premier cas, elle pourrait balancer le nom de la ville par inadvertance, après avoir bu un coup de trop, mais je pense qu'elle sait où se situent ses intérêts, et elle n'en a strictement aucun à révéler le nom de la ville. C'est pas bien compliqué, même pour le dernier des abrutis, de savoir la fermer. Puis elle à pas vraiment l'air du genre à se confesser au premier venu. Pour preuve, elle est là depuis tout à l'heure, et au final là seule chose qu'on sait d'elle, c'est son nom, et qu'elle aime boire.

Quant à moi, je le sais, vous ne me faites pas confiance, c'est légitime. Donc au lieu de vous retourner les uns contre les autres, débarrassez vous du doute. Assurez vous que je serais capable de tenir ma langue, et le cas échéant tuez moi. Si on y réfléchit bien, que le nom de la ville ait ou non été révélé, ça revient au même, non? Je veux dire, le but reste toujours le même, s'assurer que nous soyons digne de confiance, et, si ce n'est pas le cas, se débarrasser de nous? Donc au final, ce n'est pas un drame aux conséquences irréversibles.


Pour ma défense, et pour tenter de vous rassurer, je n'ai strictement aucun intérêt à aller balancer le nom de la ville. Je n'ai rien du chevalier courageux combattant pour la justice, je n'irai pas risquer ma peau et m'infiltrer chez des pilleurs pour tenter de déjouer leurs plans. Je tiens bien trop à ma vie pour aller raconter ce projet à qui que ce soit. Je n'ai jamais mis un pied à Sarlat, je n'ai donc pas d'affinité avec les habitants de cette ville. Pour couronner le tout le butin promis est loin de me déplaire. Je sais tenir ma langue, croyez moi. Je ne vais pas aller m'amuser à raconter à qui que ce soit ce que nous prévoyons de faire. Dans tous les cas, Sarah n'est jamais vraiment loin et peut me surveiller.
Si vous avez des questions à me soumettre, je me ferais un plaisir d'y répondre.


Le ton était stoïque, descriptif. Pas de traits d'humour, pas d'air moqueur, même pas un brin de peur. Il s'était contenté de faire en sorte qu'on comprenne bien que tout ce qu'il disait était à prendre au premier degré.
Terminant sa tirade, le blond s'autorisa un nouveau, verre, juste un, pour se remettre de ses émotions.
Bilbon
Toute cette histoire commençait sérieusement à agacer le brun. Devant les réactions d'une extraordinaire violence il ne tint plus. Même Sarah semblait en proie à une vive colère à l'encontre de sa malheureuse cousine. Et Syu s'excusait ce qui ne lui arrivait jamais pour ainsi dire.
N'y tenant plus il se leva à son tour et fit quelques pas avant de se rassoir et d'écouter Tynop. Ce gars avait mille fois raisons et d'un côté il défendait son épouse, ce dont il lui était gré.

"Bon, Tynop a raison. Un jour ou l'autre il aurait fallu leur dire le nom de la ville. Et comment diable espériez-vous vous assurer de leur... honnêteté ? En les tabassant jusqu'à ce qu'ils promettent de vous suivre jusqu'au bout du monde ? C'est comme ça que ça marche chez les Corleone ?

Vous vous en prenez à Syuzanna parce qu'elle a lâché le nom de la ville ? Ou parce qu'elle possède une plus grande propension que vous à donner sa confiance ? Attendre plus tard ? Quand sait-on que c'est trop tôt ou trop tard ? La veille de l'attaque ? Maintenant au moins Praséodyme saura où se diriger. Elle a autant d'intérêt que vous à ce que l'affaire réussisse puisqu'elle espère bien s'enrichir.

Et toi, Enoy ! Tu as oublié ton enfance ? Lorsque ta soeur te défendait bec et ongles lorsque les autres enfants du Clan s'en prenaient à toi ? T'a-t-elle déjà une seule fois laissée tomber, ou est-elle un jour allée voir ailleurs parce que tu avais dit une bêtise ? A-t-elle permis, même à moi, de te parler sur le ton que vient d'employer Laell ? A-t-elle usé d'un langage codé lorsqu'elle s'adressait à moi et qu'elle ne voulait pas que tu comprennes ? La réponse tient en trois lettres et tu la connais aussi bien que moi. Non. Jamais Syu n'a laissé tomber sa famille, elle a toujours été de votre côté à toi Enjoy, à toi Sybelle, à toi Manu, à toi Sarah. Alors oui elle a eu le malheur de lâcher le nom de la ville devant une pochtronne.
Et vous voulez partir ? Dans ce cas ne vous gênez pas ! Crachez lui au visage alors qu'elle-même vous a accueilli chez elle les bras ouverts même en sachant les relations que vous entreteniez avec sa soeur.

Si vous partez aujourd'hui, ce ne sera pas parce que Syu ne mérite pas votre confiance mais parce que vous ne méritez pas celle qu'elle vous aura donné. J'imagine que vous n'avez jamais fait d'erreur de votre vie tous autant que vous êtes, pour vous permettre de juger et condamner si vite celle de Syu. Il est facile de s'en prendre aux novices quand on a du métier. Il vous sera facile aussi de dire qu'elle n'avait qu'à pas programmer un pillage. La raison vous a peut-être échappée vous qui n'agissez que par intérêt ? Elle, elle défend l'honneur de son cousin. Elle ne le fait pas pour la gloire ni la richesse ni rien d'autres. Et le fait par amour."


Fou de colère Duncan descendit une chope, puis une seconde et une troisième. Sa belle-soeur avait changé depuis l'Ecosse et pas forcément en mieux rien qu'à la voir. Qu'elle entretienne toutes les relations consanguines qu'il lui plaira ! Mais qu'elle s'en prenne à son aînée cela il ne le supportait pas. Quel manque flagrant de reconnaissance ! Comme cela les arrangeaient de ne voir que ce qu'ils voulaient voir ! Pris d'un accès de mépris pour l'ensemble des personnes présentes (exceptée Syu) il serra la main de sa femme dans la sienne à plusieurs reprises. Il avait eu raison de venir songea-t-il amèrement en les contemplant d'un oeil noir. Encore une fois sa Rousse se retrouvait seule.
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Auxane
Auxane ne put s'empêcher de sauter sur l'occasion quand l'blondinet déclama sa défense, bon la nattée n'était en aucun cas juge ou juré mais plutôt le bourreau. Voir les hommes se faire torturer, pleurer leur mère et pleurer tout cour sous quelconques supplices la faisait jubiler, exalter ... aller savoir pourquoi. Peut-être était-ce depuis cette fois ou ce gros dégueulasse lui avait mis une beigne à assommer un âne ce qui lui avait valu cette cicatrice sous son oeil en plus des autres qu'elle collectionne, ahhhh douce jeunesse.

Donc revenons à nos moutons ou du moins à nos agneaux qui veulent être des loups, enfin pour certains qui n'ont pas encore franchi le cap. La nattée, menton appuyer dans la paume de sa main et de l'autre à faire mumuse avec la choppe vide s'adressa au blondinet avec un petit air malsain.


- Tu sais même si il venait par t'arriver par on ne sait quelconque inadvertance dire la moindre information, je suis sur que Sarah pourrait t'arracher elle même ta petite langue et puis en y réfléchissant bien, mais si elle t'a amener ici ce n'est pas pour te conter fleurette ou pour te montrer les sous-sols mais c'est qu'elle te fait bien confiance donc j'en ferais de même.

Pour ce qui était de la paysanne, c'était une autre affaire. Faire confiance à une femme qui picole ... surtout qu'elle ne la connaissait pas, oui bon sacré excuse même si il ne faut jamais juger un livre à sa couverture. Comment elle pourrait le savoir la nattée, elle n'a jamais voulu ouvrir un de ces bouquins à la noix, et pourquoi faire ! alors qu'ouvrir une bonne bouteille était plus facile et plus utile.

Elle écouta un moment ce que le brun avait à dire. C'est vrai l'erreur était humaine et que Suy par mégarde avait cité le nom de la ville. Et comme venait de dire le brun fallait bien l'annoncer tôt ou tard.

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La faim justifie les moyens ... et moi je crève la dalle ..
Praseodyme
Praséodyme contemplait l’assemblée d’un œil atone. Elle les regardait se servir et se resservir des grands gobelets d’alcool, et s’en enfiler dans la trogne de fortes lampées les unes après les autres, ce jusqu’à plus soif et au-delà. Et c’est moi qu’on traite d’ivrogne !, se dit-elle. La belle société que voilà : à eux toutes les vertus, aux autres tous les vices. Pas étonnant que le ton soit monté de quelques crans, et que les menaces se soient mises à fuser de tous bords. La plupart à son encontre, d’ailleurs. C’est tout de même bon de se sentir aimée, se dit-elle. Elle ricana in petto. Pour dire vrai, ça lui en touchait une sans bouger l’autre – au sens figuré, bien évidemment. Du plus loin qu’elle put se souvenir, elle avait le sentiment de n’avoir jamais été aimée par quiconque, fusse même par sa mère, Léocadie Bernouilli de Mayenne, grosse comme une pintade et bête comme une oie, ou l’inverse. Alors l’estime de ces pécores endimanchées, elle s’en battait les loches comme de sa première salpingite. Une des filles la menaça de tous les châtiments si elle parlait. Cela l’amusa un tantinet. Parler de quoi, et à qui, par le Diantre ? Il n’y avait pas l’ombre d’un projet sur la table, et à cette allure, ils ne seraient jamais rendus à Sarlat, ni ailleurs. Cause toujours ! pensa t’elle. Mais il fallait bien donner le change, et elle prit l’air le plus contrit et apeuré que possible, bien que la subtilité n'ait jamais été sa qualité première.

A propos de projet, elle doutait d’ailleurs qu’il y ait tant d’or que ça à se faire. Bien compté, si vous vous faites une mairie avec suffisamment de gaillards, et un peu plus, en admettant que vous réussissiez sans dommage et qu’il y ait un peu d’or dans les caisses, une fois le partage fait et chaque part divisée par le nombre de jours passés à préparer le coup (et là, comme c’était parti, ça risquait de durer des lustres), ça rapportait bien moins qu’une nuit de patience sur un nœud bien choisi, et sur lequel vous n’avez de compte à rendre à personne, sauf éventuellement au Très-Haut, mais ça, ça dépend de votre conscience, si vous en avez une. Les prises de mairie, ça sert surtout après, pour faire le barbeau en taverne à raconter ses exploits, or sa réputation dans le milieu, Praséodyme n’en avait rien à faire. D’autant qu’on avait beaucoup plus parlé de vengeance, de famille et d’honneur que d’argent, et ça, ce n’était pas très bon pour les affaires. Le sentiment, ça gâche la main, c’est bien connu … Alors si personne ne voulait d’elle ici, ils n’avaient qu’à le lui dire franchement, elle les laisserait se brouter la touffe entre bonnes amies, et elle-même repartirait vers des horizons plus apaisés.

Le blond se lança dans un discours passionné, dont elle ne comprit pas grand chose. Un peu de plus, et il allait se mettre à chialer devant tout le monde, se dit Praséodyme. Un curieux loustic, dont on se demandait bien ce qu’il foutait là. Empesé comme un laquais, et taillé dans une queue de veau, de surcroît. Un éclair traversa son cerveau épais. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Elle tendit un doigt crochu prolongé d’un ongle crasseux en direction du blond.


Cherchez pas loin vot’traître ! C’est lui ! ça peut être que lui. Alors que maintenant tout le monde parle de se tirer, y’a que lui qui insiste à continuer. Et sur quel ton ! Pour sûr, y veut continuer pour vous faire tomber dans une chausse-trappe de traquenard !

Elle déplanta son couteau de la table.

C'est lui qu'est envoyé par le prévost pour cafter. Saignons-le, qu’on voye un peu ce qu’il a à en dire.

A défaut d’autre chose, ça détournerait toujours un peu l’attention.
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Sybelle
Sybelle observe, sidérée, les réactions des uns et des autres. Le nom de cette idiote de ville peut-il réellement déchainer tant de haine ? Cela lui semble improbable qu'on s'énèrve juste pour ça puisque comme l'a si justement fait remarquer Duncan, un jour ou l'autre le nom serait sortit. Peut-être que là les autorités auront plus de temps pour s'organiser si traîte il y a, mais que peut-on faire du nom de la ville seule ? Personne ne sait combien de personnes il y aura - et au vue de la réaction des Corleone, il y en aura peut-être moins que prévus - ni quand cela se faira. Observant sa cousine s'excuser, la rouquine sent un élan de colère monter en elle... A l'égard de ceux qui forcent sa cheffe de clan à présenter des excuses alors même qu'en dirigeante, elle n'a pas à faire ça. Jamais. Et de toute manière, les MacDouggal ne s'excusent pas, et surtout pas face à des personnes dont les veines ne sont pas remplies de sang écossais.

Totalement d'accord avec Duncan, Sybelle se glisse doucement derrière sa cousine rousse et elle pose une main sur son épaule. Encore et toujours, elle soutient Syuzanna. Sa cousine l'a aidé à se construire et plus encore, elle lui a sauvé la vie, lui a offert un nouveau foyer en France, lui a permit de retrouver le restant de sa famille. Autant dire qu'elle doit bien des choses à la courageuse que les autres semblent avoir très envie de frapper.

Calme, la futur druidesse parcours les visages des uns et des autres et elle prit. Elle prit parce qu'elle sait que si les Corleone les lâchent, ils iront droit à la mort. Sa cousine, l'enfant qu'elle porte, son grand-frère adoré, elle... Et à dire vrai, elle a encore trop de choses à faire. Elle n'a pas le temps de mourir.

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Manu.
[Comment peux-tu vivre avec ce type
Comment fais-tu pour écouter
Le monceau de bêtises qu'il débite
Sans arrêt à longueur de journée

Tu as gagné ta place au paradis
Et si un ange passe, pars avec lui
Tu as gagné ta place au paradis

Te fait-il des choses venues de l'espace
Ou peut-être est-il juste le premier
Mais honnêtement rien ne justifie
Le calvaire que tu dois endurer*]



Il écoute les différentes stratégies d’attaques, n’y connaissant franchement rien en pillage. Lorsque sa rousse cousine lâche le mot qu’il ne fallait pas, surtout pas lâcher les réactions de colère fusent. C’est d’abord Enjoy qui s’en charge, son ton est agacé et le barbu voit bien dans ses yeux qu’elle est à deux doigts de claquer la porte. Vient ensuite le tour de Duncan qui reprend doucement sa femme, aucune colère ne transparait dans sa voix. En revanche la compagne de sa cousine, la dénommée Laell adopte un ton méprisant et réprobateur qui ne plait pas mais alors pas du tout au MacDowell. Il ne connaît pas cette femme et le fait qu’elle couche avec sa cousine ne lui donne en aucun cas le droit d’élever la voix contre Syu, femme qu’il s’est juré de protéger jusqu’à sa mort. Ses yeux sont empreints de colère et il s’apprête à l’envoyer paitre lorsque sa sœur se lève, visiblement furax. Et la voilà qui fait les cents pas dans la pièce, s’enfilant chope sur chope à l’image de Laell, Duncan et l’ivrogne au nom imprononçable.

Il regarde son Autre tenter de se calmer avant qu’elle ne revienne proférer des menaces qui font froid dans le dos à une paysanne qui a l’air endormie plus que terrorisée. Hum. Il écoute le discours de la rousse, hochant la tête à de nombreuses reprises, par les dieux qu’elle parle bien ! Il a confiance en elle, à tel point qu’il la suivrait sans rechigner dans n’importe quelle mission hasardeuse. Elle a l’étoffe d’une cheffe de Clan comme son père avant elle et pour une fois, elle présente des excuses alors que demander de plus ? Elle s’attend à quoi la Corleone ? Elle a beau représenter les Corleone, Syu représente les MacDouggal et elle n’a pas à s’excuser. Sa tirade est sublime mais elle n’avait pas lieu d’être, sa nature de cheffe lui octroyant le droit de faire des erreurs sans avoir à se justifier par la suite. En revanche, dans la continuité des discours, celui du dénommé Tynop qui s’est désigné comme le compagnon de sœur l’horripile plus qu’autre chose. Il meurt d’envie de lui dire de la fermer mais par amour pour sa sœur, il se tait. Qu’est-ce qui le dérange dans les paroles du blond ? S’il était objectif, il dirait que c’est plus le fait qu’il couche avec son Autre qui le dérange. Mais, en plus d’être un impétueux Ecossais, il est de ceux qui ne reconnaissent jamais leurs torts en présence de personnes jugées indésirables alors il trouvera mille défauts à la tirade blondine : il se répète, il parle pour rien dire, il s’enfonce, il a une voix de crétin, etc.

A la grande satisfaction du barbu, c’est Duncan qui prend la relève. Satisfaction très vite évaporée étant donné que l’époux de sa cousine commence par un « Tynop a raison ». Mais bien sûr, ce gros abruti a raison, j’y pensais justement ! Renâclant comme pas deux et lâchant de temps en temps des injures dans sa barbe, il se contient difficilement et ne prête aucune attention aux paroles qui suivent. Il est énervé mais certainement pas contre la rousse. Il n’a toujours pas digéré l’idée que le blond qu’il ne peut s’empêcher d’assimiler à la raclure danoise partage la couche de sa sœur et s’est probablement emparé de son cœur, espace qui lui était jusqu’à lors dévolu entièrement. Et c’est là que « la paysanne » lâche les mots qui le font exploser. Le mot traitre résonne à ses oreilles lorsqu’il se lève, foudroyant Tynop du regard.

Je le savais ! T’es qu’un enfoiré de traitre !

S’appuyer sur les dires d’une femme qu’il ne connaît pas et qui a des allures d’ivrogne corrompue n’est absolument pas recommandé mais il en fallait si peu pour briser les remparts que le MacDowell avait érigé pour éviter que sa colère n’explose... Il est hors de lui et bien décidé à débarrasser la Tour d’un homme qu’il juge nuisible à la réussite du Plan aussi bien qu’au bonheur de sa sœur. Plus rien ne compte en cet instant, les contours de la pièce se sont comme estompés, ne reste plus que « Le Blondinet » et lui. Ainsi que son épée qui, évidemment, ne le quitte jamais celle-ci portant le nom de Maelys : Doyle. L’Irlandaise n’aurait pas aimé ce type, Manu en est persuadé alors elle serait ravie que son épée serve à l’égorger. Fort de cette pensée, il fait le tour de la table, empoignant l’objet de sa colère par le col pour l’obliger à se lever. D’une main, il l’envoie valser contre le mur le plus proche, dégainant son épée de l’autre. Ses yeux ne laissent aucune place au doute, si personne ne l’arrête, il le tuera.

Tu vas m’le payer foutu crevard !


*De Palmas – Au Paradis
Psst, personne poste avant JD Sarah, siouplait !

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Sarah_callahan
[Regarde-moi bien en face
Il faut que tu t'y fasses
Regarde-moi bien en face
Tu vois tu ne m'aimes plus*]



Putain !

En voilà un autre mot de lâché, exprimant toute la colère difficilement contenue par l’esprit sauvageon et qui enfin se libère sous les mots et les gestes d’un barbu pourtant tant aimé. Elle a écouté avec attention les diverses tirades, manquant de gifler la paysanne lorsqu’elle celle-ci a tout bonnement rejeté la faute sur le Blondinet. Ce dernier peut se vanter d’avoir obtenu sa confiance, l’autre ivrognasse en est bien loin et ce n’est certainement pas en traitant celui à qui elle pense de plus en plus de traitre qu’elle y arrivera. Sarah aurait pu passer au-dessus de cette phrase pour le bien de la mise en place du projet, pouvant l’apparenter à une minable tentative pour détourner l’attention, si elle n’avait pas provoqué une telle réaction chez son Autre. Elle ne s’y attendait pas, son frère s’étant muré dans un silence quasi-religieux, grommelant des insultes qu’elle pensait destinées à Syuzanna ou à Laell, certainement pas à l’homme qu’il avait fait semblant d’accepter quelques poignées de minutes auparavant. Et pourtant, son Unique est à deux doigts d’étriper son compagnon. Sans plus attendre, la Sanguinaire se lève, se plaçant entre les deux hommes sans hésiter.

Manu MacDowell ! Burraidh** !

Folle de rage contre le comportement d’un gamin de cinq ans adopté par sa bourrique de frère, elle lui assène une monumentale gifle, laissant sur sa joue la trace de sa main. Elle n’a presque jamais levé la main sur lui, refusant même catégoriquement de lui faire le moindre mal mais là, il est allé trop loin. Il a besoin que quelqu’un lui dise stop et elle est la seule ici à être capable de le faire. Du moins la seule qu’il écoutera : la rousse a beau être la cheftaine, c’est elle qui l’a élevé, elle qui était là quand il multipliait les conneries, rattrapant comme elle le pouvait ses erreurs, s’évertuant à calmer –ou à faire disparaître- quelques maris jaloux que Manu s’était empressé de rendre cocus. Il l’écoutera, elle en est persuadée mais il faut tout de même qu’elle lui remette les idées en place. Ne laissant à la gifle qu’un mince temps d’action, elle appuie sur les épaules de son frère avec violence, le forçant à s’assoir. Elle accroche son menton de ses doigts, rivant ses prunelles sombres à celles, vert-forêt, du barbu. Elle est à bout de nerfs mais ça, seul le plus aveugle des imbéciles ne s’en rendrait pas compte. Son Autre l’a déçu, l’énervant comme jamais auparavant.

Ça va, t’es calmé maintenant ?! Ecoute-moi bien sombre crétin, j’ai choisi Tynop et que ça te plaise ou non, il participera à cette prise de mairie. S’il lui prend l’envie d’aller cafter, je me chargerai moi-même de l’étriper, sois en certain. Mais en attendant tu lui fous la paix et tu fermes ton caquet.

Relâchant le menton broussailleux, elle adresse un dernier regard menaçant teinté d’agacement à son Autre. La tournure que prennent les choses ne lui plait pas et si tous persistent à vouloir se taper dessus, elle fichera le camp, organisant la prise comme bon lui semble quitte à y perdre la vie par manque de bras. Tournant les talons, elle revient vers le Blondinet, et, se hissant sur la pointe des pieds, elle dépose un mince baiser au creux de ses lèvres. Elle sait qu’il n’obtiendra jamais d’excuses de la part de l’Ecossais celui-ci étant trop borné et beaucoup trop fier pour ça mais elle ne veut pas risquer de le voir répliquer. Elle ne le laissera pas se faire tuer mais s’il engage le combat, elle sera forcée de faire un choix et malgré tous ses défauts, c’est son Autre qu’elle choisira car elle n’imagine tout simplement pas sa vie sans lui et que les sentiments qu’elle ressent pour le Blondinet ne sont rien face à l’amour qu’elle éprouve pour son Unique. Lorsqu’elle plonge son regard dans le sien, il peut y lire une appréhension réelle car elle sait que tout risque de se jouer maintenant : s’il réplique, elle le quittera tout en sachant qu’elle passera les années à venir à regretter et à en vouloir à l’instigateur du duel. Echange de regards passé, elle revient vers la table, priant pour que le vagabond prenne la bonne décision. Mais en attendant, elle va tenter de calmer le jeu.

Bien, maintenant que tout le monde a poussé sa gueulante on pourrait p’tet en revenir à c’qui nous amène ici, non ? Oui, le nom d’la ville a été dit mais maintenant c’est fait, pas la peine de ruminer en balançant, chacun à tour d’rôle, les torts des autres. Maintenant on est tous dans l’même bateau alors pas la peine d’se taper d’ssus, n’est-ce pas Manu ? elle adresse un regard amer à celui pour qui elle n’hésiterait pourtant pas une seconde à donner sa vie. On va l’attaquer c’te saloperie d’mairie et on va la prendre parce qu’à nous tous, on sera plus forts qu’eux. Maintenant, j’veux savoir : qui est prêt à aller s’battre contre les sarladais ?


*De Palmas - Regarde-moi bien en face
**Idiot
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