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[RP] Paris jusqu'à la lie...

Lady_eden
Beurdel ça tourne....

La brune était sortie très tard du Lapin rose mais borgne, après moult et moult chopines, discutions décousues, et promesses dont elle se souvenait même plus.
Une vague histoire de mariage avec une blonde, fallait il qu'elle soit bourrée, un type louche qu'elle pensait nommé Roger, qui lui voulait, le fou, qu'elle lui fasse visiter Nougat ville, une soirée somme toute banale à Paris.
Prétextant un besoin urgent vers des latrines qu'elle ne trouva jamais, l’Écossaise marchait plus ou moins droit, au hasard de la première rue qu'elle avait trouvée,se tordant ses bottes neuves sur des pavés qui elle était certaine se déformaient sous ses pas dans l'obscur but de la faire choir, oui ça peut être traitre ces choses là.
Une ruelle,la main qui se pose sur un mur lépreux, une grimace suivie d'un haut de cœur quand elle rencontre la masse gluante de ce qui pourrait être un champignon ou un reste de chou pourri, un soupir dans l'étrange silence.

Bizarre ce calme...

Soudain un peu inquiète et légèrement dégrisée la Lady tente vainement de fouiller l'obscurité de ses mirettes avant de pousser un cri de chouette quand elle croise une paire de yeux jaunes d'un vieux matou cherchant pitance, certainement aussi effrayé que la fille des Highlands et qui s'enfuit en quelques bonds dans un fracas de vieilles planches et un miaulement contrarié.

C'est qu'un chat Ed bon sang, quelle dinde tu fais! Si tes frangins te voyaient! c'tte honte..

Se morigénant intérieurement elle continua a avancer sans trop savoir vers où d'ailleurs, ni même imaginer que Paris la nuit n'était pas pavé de pétales de roses et de princes charmants prêts à surgir d'une venelle pour l'emporter au pays des merveilles.
Même si l'alcool aidant, elle aurait pu y croire...juste y croire...
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La_puce
La Puce s'en revenait d'un soir où les dés furent par trop âpres au gains, et la fortune trop bien attiré par les dés pipé du capon d'en face. Malgré cela, Il avait repris un peu d'aubert en fouillant l'aumonière du larron sur le retour. Un bien maigre butin, ce coquin avait déjà bu deux tiers, mais dans cette ville, il ne suffisait à un vendangeur de talent que de faire quelque pas pour se refaire une finance.

C'était là son métier à la puce, tire-laine, coupeur de bourse, mais vendangeur dans l'argot des coquillards, et non des moindres, reconnu pour son talent, et recommandé par un des plus pimpant de la cour Brissel. On dit de lui qu'il serait parvenu à soutirer la bourse d'un marchand alors qu'il la conservait dans ses braies, tout juste à coté de son attirail, et ça, sans même arraché au pigeon un sourire supris. Sacré exploit, mais qu'il faudrait revoir à la baisse : Le marchand était ivre mort.

Cependant, la Puce à du talent, du doigté et, sa petite taille aidant à passer pour plus jeune, il ne fait pas ses quinze années passées de deux semaines. "Un maitre-peintre de la forcette", comme l'avait présenté à son receleur d'aujourd'hui, Martinet de son prénom et cagou de sa fonction, l'Archipoète Pique. Un foutu honneur que ça avait été, la puce en est encore fier comme le cul d'un faisan. Cependant à ce moment précis, il n'a envie que de montrer à Dame la chance comment un vendangeur de talent peut épouiller un pigeon sans qu'il sente un souffle de brise passer.

Et justement, la clientèle est au rendez vous.

D'abord curieux, un brin méfiant de voir une donzelle pas vilaine et pas fringuée en frusques de tapineuse, se promener seule dans le coin. " Doit être une gourgande qui veut voir le loup...ou une violée paumée qui r'trouve pas l'chemin d'la lande..." se dit il, en guettant voir si elle est seule, et sans bourrin pour le tenir le chignon. Assuré de cela il relève le col de son doublet, desserre de juste ce qu'il faut les lacets et les manchettes afin d'y enfourné sans difficulté un paquet garni, et sans faire une vilaine bosse sous le tissu...faute de débutant que celle là. Paré à l'ouvrage il s'en va faire son oeuvre, jouant son rôle comme bon comédien qu'il est, forcette en main, coupante comme un rasoir.

Il marche d'un pas pressé, le nez vissé à ses chausses boueuses, comme absorber dans ses pensés, et au moment de croiser la gente dame, se heurte à elle le plus naturellement du monde. Ni trop de force ni trop de retenu, du naturel plus vrai que le vrai. Il s’arrête de suite feignant une surprise.


- Oh s'cusez M'dame, j'avais la tête à la lune...,
avance t il en prenant son expression mi-surprise mi-contrite la plus convaincante. Sur ce il ôte son bonnet de laine en un salut courtois et ajoute à son pigeon du soir, La bonne nuit m'dame, fais gaffe ici, les rues sont mauvaises.

Là dessus, il remet son bonnet et s'en va, du même pas décidé, et sans expression aucune. Et pourtant dans sa manche pèse une bourse si habilement volée que le trés haut lui même y aurait laisser son aumône. Prudent il ne presse le pas qu’après avoir tourné dans la première ruelle, et là se met à courir franchement, un sourire au lèvres. Nul n'attrape la puce, et ça même quand il gratte, se dit-il en soupesant son butin.
Lady_eden
Toute à ses rêveries bizarres à la limite du psychédélique, s'efforçant de poser un pied devant l'autre à la manière d'une funambule sur le déclin en transe éthylique, elle ne vit pas l'homme approcher.
De toute façon elle n'aurait pas vu une vache dans un couloir, entre les litres de houblon ingurgités et le sombre de la ruelle.
Elle vacilla méchamment quand l'inconnu vient la tamponner, forcée une seconde fois de s'accrocher au salpêtre du mur de la bicoque qui avait eu la bonne idée de pousser à cet endroit en grommelant en regardant l'homme qui se découvrait.

- Oh s'cusez M'dame, j'avais la tête à la lune...,

Le regard embrumé de la Lady passe du bonnet au crane et du crane au bonnet, s'interrogeant sur la réalité des couvres chefs qui causent.

Guezquidit????Hips...Hum? Une brune? Pas vue..

Espérant que c'était la réponse attendue, elle sourit façon niaise alors qu'il enchainait
La bonne nuit m'dame, fais gaffe ici, les rues sont mauvaises.
avant de disparaitre comme un mirage.

Fichtrecon il doit être pressé de la retrouver sa donzelle celui là pour cavaler d'la sorte...

Nageant encore en eaux troubles, la brunette se demandait si elle avait pas rêvé cette rencontre, mais son épaule un brin douloureuse lui signifiait le contraire.
Toujours sans trop savoir où elle allait, elle continua sa progression, inconsciente de la bourse perdue qui de toute manière ne contenait plus que les quelques cailloux qu'elle destinait à la collection de son ami Hogan, ayant picolé tout les écus au Lapin rose.

Une bourrasque glacée la fit frissonner un peu, pour se réchauffer et se donner du courage elle se mit à brailler :

99 bouteilles de bière sur le mur,
99 bouteilles de bière !
Si une de ces bouteilles
Venait à tomber,
98 bouteilles de bière sur le mur.

98 bouteilles de bière sur le mur
98 bouteilles de bière !
Si une de ces bouteilles
Venait à tomber,
97 bouteilles de bière sur le mur....

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Victorine
Salut La Puce.

Je vérifie que la trajectoire de l'as de la forcette passe bien au large de mes fouilles, et je continue mon chemin. Je connais l'animal et le soupçonne même de m'avoir une ou deux fois tiré des pièces. Rien de bien méchant, il faut bien que tout le monde vive, et je ne fais pas partie des plus pauvres ici, loin de là. Mais bon, c'est vexant quoi. Et puis, il pourrait respecter les anciens de Brissel ce ptit con. Pfff la jeunesse d'aujourd'hui... z'ont aucune moral.

Parce que moi, j'en ai de la moral moi. Et ouais. Ne jamais dépouiller plus pauvre que soi. Enfin, des fois, on n'est pas au jus de tout, il peut arriver, par mégarde, que... igé faisant... Mais je me flagelle avec des orties après. Si si.

Quoi ? On n'avait pas dit que c'était un conte ? Un conte où les voleurs ont un grand coeur et les belles demoiselles chantent dans les rues. Bah je croyais...

Mais en fait non, je ne suis pas un prince et celle qui chante dans la rue est peut-être belle, mais elle n'a plus rien de la jeune fille idyllique. Elle a piqué ses couplets à Théo l'Arsouille ou quoi ? C'est quoi cette loque déchirée ? A en croire les jolies bottines et le reste, elle n'est pas vraiment du coin. Moi, l'androgyne, je me rapproche et hume, et ça sent la morue jusque dans l'coeur des frites, et ça sent la vinasse jusque dans le bec de l'égarée. Encore une. C'est pas que ça court les rues, mais presque.


Qu'est-ce tu fous là, toi ?


Pas vraiment accueillante. Et pas d'humeur à embobiner une riche baronne venue se perdre dans les bas fonds. Je pourrais, mais en ce moment mon poète passe ses nuits en prison et je suis sur les nerfs. Ca me rend fiévreuse. J'ai besoin de taper, et pas dans un sac de sable non.

File-moi tes bottes et j'te guide jusqu'à la sortie d'ce labyrinthe.

Ou pas...
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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Romaric
Depuis que la brune volage était partie exposer ses merveilles aux latrines, le terrier du Lapin rose s'était paré d'obscurité et les quelques bougies qui agonisaient encore, ici et là, sur leur tronc de cire et de suif passementaient d'or les voiles de pénombre. Romaric n'aurait su dire qui de la blonde ou de l'alcool l'avait plongé dans cet assoupissement bienheureux qui le faisait dodeliner de la tête et regarder le monde d'un air ravi et candide. Le bruit des chaises qu'on racle, d'une porte qu'on claque, des chopes qui carillonnent, des baisers impudiques qu'on échange goulûment avec sa rombière, tout ce microcosme sonore le sortit néanmoins de sa torpeur, et se rappelèrent à son bon souvenir -à l'unisson et aussi intransigeants qu'une clique de percepteurs- le mari cornaqué, sa femme aventureuse, la mission, la filature entre deux chiasses, Montélimar...

Au goût de Romaric, l'Ecossaise avait suffisamment présenté ses hommages aux feuillées, et il se décida à la tirer lui-même de sa relâche. Au fond de la salle, il avait trouvé deux planches qui branlaient maladroitement contre un mur, vestiges superflus d'une pudibonderie que tous ici, lapins comme lapines, avaient depuis longtemps abandonnée au seuil du tripot. Elles chaperonnaient religieusement un pot de chambre rempli jusqu'à la gueule ; l'exiguïté et la crasse des lieux donnaient à Romaric l'impression de fouler une bière dont le fumet nauséabond aurait fait fuir son cadavre de pensionnaire. Mais là, point d'Ecossaise... Seulement, une lucarne. Ouverte ! La brune avait filé sur les ailes du remugle.


- Foutredieu !


Sans prendre la peine d'avertir la blonde qui barbotait encore au milieu de ses pintes, il enjamba le rebord de la fenêtre et se laissa retomber sur la chaussée humide. Un clair de lune tranchait des rondelles de brouillard. Il remonta la ruelle, pistant sa fuyarde à l'odeur et aux dés et maudissant l'inconscience de la pimbêche. Que diable pensait-elle donc trouver en pleine nuit dans cet entrelacs de venelles, labyrinthe dont les cloisons se mouvaient au gré des mauvais coups des larrons et des ronds de jambe des catins ? Sûr que s'il ne lui remettait pas bientôt la main au collet, une tripotée de cauchemars allaient agrémenter la nuit de l'Ecossaise. Comme il débouchait sur une rue plus large, il l'entendit meugler une sérénade transpirant la biture. Il jura.
Si elle avait voulu sonner l'ouverture d'un congrès de tire-laines, elle ne s'y serait pas mieux prise. Tout en se promettant, une fois qu'il l'aurait rejointe, de lui administrer quelques beignes pour lui remettre la tête à flot, Romaric pressa le pas. Lorsqu'il aperçut une forme s'approcher d'elle à pas louches et la héler sans aménité, il sut que la danse avait commencé et qu'il allait devoir y brailler un couplet ou deux. Le tout se rassura-t-il, c'est de ne pas trop s'approcher du feu. Facile à dire quand la bonne femme sur qui vous deviez veiller venait à peine de siphonner une cave entière d'alcool à brûler.
Lady_eden
97 bouteilles de bière sur le mur....

Et que ça braille la Scott, plus elle balance d'un mur crasseux à un autre plus elle s'enflamme, sure de remporter avec son couplet le futur festival inter celtique des chants d'hiver 1462,organisé par les Hell's Higlanders chaque année. L'alcool aidant elle imagine même les feux de la rampe et les solos de cornemuse déchainée.
Alors qu'elle improvisait un Air harpe celte au milieu de la chaussée accompagné d'un déhanché qui sera copié des années plus tard par un certain Elvis, un museau autour du quel voletaient des mèches claires s'imprima devant ses mirettes.

Qu'est-ce tu fous là, toi ?

Nouvelle hallucination ou réalité? Dans le doute la brunette lâcha son instrument invisible pour toucher discrètement l'apparition blonde.

C'est toi Lancemine??? oui pour elle blonde plus proximité du lapin rose, forcement c'est Lanceline sa coupine* Hips, toi aussi tu cherches les chiottes? *sourire niais* Oué mais non t'sais Hips faudrait leur dire que les faire si loin c'est pas humain...

Finissant par s'appuyer sur celle qu'elle croyait être sa pote de beuverie de la journée, la Lady lui jetait des regards avinés pleins d'affection, comme seuls ceux proche du coma éthylique peuvent les faire.

File-moi tes bottes et j'te guide jusqu'à la sortie d'ce labyrinthe.

Marde mais elle a bu Lancefine...elle se souvenait rarement du nom de la Valdesti..pourquoi elle veut un pote ??

Un soupir a faire tourner de l’œil à un vinaigrier s'exhala en direction de celle qui lui servait de tuteur malgré elle et un doigt qui se voulait docte s'agita un instant dans les airs.

Lancepine me raconte pas d'histoires!
T'as pas de pote pour jouer au labyrinthe!
T'es toute faite comme moi, tu voulais faire pipi heinnnnnnnn Hips!


Un sourire narquois accroché a la face, la brunette continuait à dévisager son vis à vis, sans remarquer qu'un homme arrivait vers leur improbable duo.
Une nouvelle version d'un tango à Paris? peut être... en tout cas ça allait valser...
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Victorine
D'habitude, on me prend plutôt pour un homme. A croire que la vinasse rend l'intruse clairvoyante. Ou bien est-elle si déchirée qu'elle ne distingue plus le faux du veritas. La dépouiller n'en sera que plus facile.

Bref mouvement de recul quand elle esquisse un geste vers moi. C'est de notoriété publique, je déteste qu'un inconnu me touche. Surtout sans gants. Mais là, j'en ai pour mon grade : elle prend ses aises et s'affale, elle et des relents alcooliques à faire frémir l'Arsouille. J'ai un haut le coeur. C'est elle qui boit, c'est moi qui ai la gerbe.


Ouais ouais, viens, je vais t'les montrer moi, les chiottes.

Petit regard sur les bottines. Au fond, je suis bien une femme. Le gratin s'égare à Brissel, or le seul truc qui me tape dans l'oeil est accessoire. Et pour les avoir, je suis prête à affronter l'horreur : la toucher. Sauf que bon, moi au moins j'ai des gants. Je l'attrape par la taille, comme la vieille amie qu'elle croit être, et l'entraîne vers la première impasse venue, tout en l'endormant de douces paroles :

J'ai la vessie qui va éclater, grouille-toi.

Oui, ben je fais ce que je peux pour la douceur. Au moins, j'ai l'air complice dans la finesse. Dans cette étroite impasse, les murs sont trop hauts et trop étroits pour laisser encore passer les rayons de la lune, mais je devine une porte contre laquelle je la pousse, feignant d'être aussi ivre qu'elle. Je l'entraîne dans une chute virtuelle : du grand art.

C'est là.
Tiens, viens, j't'enlève tes bottines comme ça tu piss'ras pas d'ssus.


J'attrape une guibole dans chaque main, bien décidée à me servir moi-même. Et je tire.
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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Lanceline
- Bordel mais qu'est-ce qu'ils foutent?

La Blonde venait de se réveiller, se rappelant vaguement qu'avant de s'endormir, il y avait deux personnes en face d'elle. Le « Roger » -quoique lui elle s'en fiche un peu- et Eden.
Vous avez, vous aussi, remarqué à quel point elle était vulgaire ? C'est que l'alcool, cela lui délivrait la langue de toutes les convenances qui pouvaient la surcharger habituellement.
Sa tête retomba sur la table. Et puis, elle se leva.


- Armanhac indépendaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaante !

Elle regarda tout autour d'elle, perdue, sonnée.

- Bon allez... C'pas tout ça... Mais moi je vais pisser aussi. Parce que boire c'est bien joli, hein, mais...

Et tant bien que mal, elle se dirigea vers la sortie, manquant tomber une bonne dizaine de fois. Elle se tourna une dernière fois vers la patronne qui, gentiment, s'était approchée pour mieux la mettre dehors.

- 'Tain, j'ai un pivert dans la tête, là...
C'est normal ?


Vlam ! La porte.
La Balafrée marcha au hasard des rues, espérant trouver les latrines tandis qu'elle pestait parce que justement la personne les ayant construites avait eu la bonne idée de les mettre loin des tavernes et que c'était pas une bonne idée parce que du coup ils avaient moins de temps pour consommer en taverne et...
Pensez à respirer. Mais de toutes manières je vous ai tous perdus au treizième mot.

Elle finit par arriver dans une ruelle si étroite qu'elle ne risquera pas de se rétamer et de faire amie-ami avec le sol. Et pourtant, elle n'est pas si épaisse que ça ; preuve qu'elle ne mange pas comme elle le devrait.


- Bordel les latrines, z'êtes où ?

Parce que c'est bien connu, pour trouver ou retrouver des choses, des lieux, etc, il faut leur parler parce qu'elles vous répondront. La Valdesti qui n'y croyait qu'à moitié quand elle était sobre en était désormais convaincue.
C'est pour cela également qu'elle avait haussé la voix. Vous ne partez pas à la recherche d'un enfant perdu en forêt en murmurant son nom. Sinon, comment voulez-vous qu'il entende ?
C'est pourquoi elle réitéra sa demande. Mieux valait deux fois qu'une.


- Wouhouuuuu les latriiiiiines ! Z'êtes oùùùùù ?

Heureusement qu'elle se tenait au mur sinon elle se serait lamentablement vautrée dans la boue.
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Romaric
Il manqua de valdinguer sur les pavés gorgés de pluie. Il était encore à quelques dizaines de mètres de l'Ecossaise lorsqu'il vit la forme la charrier dans une ruelle aveugle. Un sourire narquois germa sur ses lèvres : le drôle lui jouait le coup de l'impasse de la trifouille... il avait l'air de connaître ses gammes. Romaric lui-même conservait cette partition dans un coin de sa mémoire qu'il ressortait parfois les soirs de grande disette.

Il se coula dans le passage, progressant à tâtons, une main sur le mur et l'autre tendue devant lui tentant vainement de découdre l'obscurité qui lui flottait autour. Puis ils se noya. Dans la poisse.

Les pierres qu'il caressait se mirent à claironner à ses oreilles «  ...Les latriiiiines...!  » . Et la chute arriva. Romaric s'étala contre une gargouille hystérique à la recherche d'un trou perdu qui le culbuta sur les pavés trempés. Cette voix nasillarde encroûtée au fond de quelques fûts d'ivresse... Pas de doute, c'était la blonde du Lièvre lie-de-vin qu'il venait de tamponner alors qu'elle était sûrement en train de jouer de l'arrosoir si consciencieusement qu'elle avait dû faire fleurir une mosaïque sur la chaussée. Une fois remis sur pied, il ne put retenir un haut-le-cœur en songeant à ses paluches éclaboussées qui se perdaient dans le noir. Lance-guigne, voilà comment il l'avait surnommée. Il se baladait de catastrophe en catastrophe depuis qu'il l'avait rencontrée, plus tôt dans la journée.
Il la secoua à lui en faire se raidir sa chevelure filasse. L'autre respirait l'inertie et lui distillait sous les narines un nuage de vinasse.



- Mais... qu'est-ce que vous foutez là, vous... ?!


Il distingua alors le bruit d'une chute, l'éclat d'une voix puis l'écho des étoffes qui se froissent. Devinant la scène qui se jouait à quelques mètres d'eux, il agrippa la blonde par le poignet et la traîna sans ménagement vers des membres qui s'entrechoquaient plus loin comme les branches d'un vieux chêne. Et voilà que Romaric allait devoir, au beau milieu de la nuit, ramasser les glands jusqu'au dernier. Laissant au muret le privilège d'embrasser la blonde, il la lâcha, s'avança et pianota mollement sur ce qu'il pensait être l'épaule du larron.


- J'apporte ma chandelle et... il désigna la blonde, et... une outre à vinaigre.


Puis, rajustant sa cape avec nonchalance, il contourna l'emmitouflé et l'observa.


- Seul'ment... j'avais pas prévu d'inviter à dîner un autre charognard.

Edition: corrections
Victorine
Je tire sur les deux bottines à la fois, qui crissent sur les bas en un son évocateur. L'impression d'effeuiller une demoiselle au soir de ses noces. Voilà où se trouve mon ivresse, moi qui ne bois jamais outre mesure. Elle ne se débat pas, s'offre avec docilité. Le rêve. Au contraire du Borgne, les cris et les griffures ne m'excitent pas. J'abomine dans la douceur.

Mais à peine mon butin prélevé, je perçois des cris d'ivrogne puis des bruits de pas dans l'impasse. Je me redresse. Une main se pose sur mon épaule. Ils se sont donné le mot ou quoi, ce soir, pour me toucher sans demander la permission ? Par réflexe, j'envoie mon coude gauche vers ce qui pourrait être la hauteur du nez de l'importun, et assène un coup de poing vers le ventre, ou plus bas, il fait si noir... Puis je réalise qu'il a parlé. D'abord frapper, ensuite parlementer. Une histoire de chandelle, de vinaigre et de charognard. Rien d'appétissant, rien à négocier. Je plisse des yeux dans la pénombre. Si le gars n'est pas anesthésié, il me barre la route et cette ruelle est une impasse, je le sais.


Charognard, mon cul ! Je suis la Marquise Pique !

J'ouvre la porte contre laquelle ma lubie d'un soir et moi-même sommes tombées tout à l'heure, et tenant toujours les bottines serrées dans ma pogne à quatre doigts, je me faufile dans une cour dont les appentis assez bas promettent une échappée par les toits. Je suis en terrain connu.
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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Lady_eden
Enlacée, tiraillée, serrée de près, la brune eut un moment de surprise ainsi qu'une vague nausée à être ballotée comme sur le pont d'un bateau ivre.

Tout doux Lancefine beurdel..j'vais vomir la..hips..Lance on a dit pas avant la nuit de noces lâche moi!


Et ça balance pas mal sur les pavés Parisiens, une glissade, une ruade, la sensation d'une porte poussée, la tête qui tourne de plus belle, façon valses de Vienne, et le grand plongeon!
Envol de jupons, voila la Lady les quilles en l'air, la bottine offerte a l'envie de la blonde rencontre, qui tire comme si sa vie en dépendait.

Par les saintes burnes du pape Lance tu fais quoi!!Mes bottines en peau d'anguille fumée!!!!
Fabrication exclusive Montbrisonnaise de Sandino selon le procédé de Sieur Galuchat!
C'est fragile!!!!!!!


Elle tente d'expliquer mais s'agitant un peu de trop sa tempe rencontre un foutu bout de bois qui trainait par là, assommée a demi, elle sort un dernier gargouillis et la ferme, molle, ignorante de ce qui se joue, Eden au pays du sommeil sans rêves,celui où on se fait piquer ses pompes sans même un cri.

Une chance pour la brigande, car l'écossaise et les chaussures c'était a la vie à la mort, pour elle nulle chose n'était plus précieuse que ces magnifiques morceaux de cuir cousus ensemble, des œuvres d'art, du futile indispensable!
Elle lui aurait arraché la peau par petits lambeaux en temps normal pour un tel affront.
Le réveil allait être rude, la vengeance aussi!
_________________
Lanceline
Sans trop savoir comment la Balafrée fut secouée dans tous les sens.

- Eh oh douc'ment *hips* ! C'pas la saison des pommes hein, trouv'rez rien maint'nant !

Et paf elle se fit entraîner à toute vitesse.

- Ooooh ma tête ! Arrêtez d'tout *hips* faire tanguer sacrebleu ! Ah... Ah... Ça s'arrête. Yo ho *hips* moussaillon, hissez le drapeau qu'on mette les voiles !

Elle avait toujours rêvé de dire ça, et nul doute que ce contre quoi elle était adossée était un mât de navire. La Valdesti avait des envies de voyage, même lorsqu'elle n'était plus qu'une loque misérable.
Mouvement vers elle qu'elle capta du coin des noisettes.


et... une outre à vinaigre.
- Hééé, *hips* ho ! T'sais qu'elle te dit l'outre à vinaigre ?
Tu vas savoir...


... Sauf que cela se perdit dans un flot de paroles incompréhensible.
La porte s'ouvrit, et la Blonde s'avança, s'étant rappelé son objectif premier de trouver des latrines. Et paf, elle buta sur quelque chose et se retrouva au sol.


- Quel est l'abruti qui met des trucs à terre sans penser aux autres ?

Quoi qu'à y mieux regarder, c'était quelqu'un. Quelqu'une ?
Elle toucha, huma. Elle connaissait ce machin-là. Aussitôt elle se mit à beugler. Parce qu'entres copines de titines -et femmes-, on s'entraidait.


- Héééé ! Y'a machin qu'a tué ma feeeeeeeeeeeeeeeeemme ! AU MEURTRE !

Naméoh. On touchait pas à Edna. Pas la nuit de noces.

- Tiens, pourquoi t'as pas d'bottes, bichette ?
_________________
Romaric
La gouape lui trifouilla les tripes à coups de moignon. Et pendant qu'une farandole d'étoiles était au menu de son estomac, la Marquise -ainsi qu'elle s'était nommée- décampa de leur sauterie. Évanoui, l'oiseau de nuit. Derrière une porte qui cachait autant de mystères que d'embrouilles. Les deux autres étaient restées à godailler sur les pavés. L’Écossaise barbotait dans ses songes. Elle séchait là, dans une flaque de torpeur. Ainsi beurrée jusqu'au bout des orteils, flasque et sans voix, la gnôle l'aurait presque rendue fréquentable. Lance-guigne, elle, elle avait la biture bafouilleuse. Elle lui avait déficelé le clapet. Elle jacassait tout son soûl. Et les fouteries qu'elle éructait avaient l'air de la griser davantage. Elle baragouinait des « Abruti... Machin... Meurtre... Bottes... Bichette... » qui s'enchâssaient, insensés, sur une ficelle d'éthylène. Romaric ne pouvait plus faire un pas sans être accompagné par sa fanfare. Ça lui filait des bourdons dans les oreilles.

Il se pencha vers l'assommée et lui souffleta le coin de la trogne. Bien qu'il y mît autant de charité que d'exaspération, l'ivrogne préféra rester à fermenter avec ses chimères. Il soupira. Ces trois monstres de foire élimaient dangereusement les dernières coutures de patience qui lui tenaient encore la tête.
Abandonnant l’Écossaise à son marasme, il considéra d'un œil résolu la porte qui le narguait. Et qu'il lui faudrait franchir. Il se fichait de remettre la main sur le larcin. La Marquise pouvait bien se faire des bottines dérobées une paire de tinettes. Mais il allait lui arranger le minois comme il faut. Pour venger son ventre. Lui faire roter ses chicots. L'apprêter pour le carnaval des fous. Car on ne se payait pas Romaric sans que n'arrive le moment de la douille... Romaric n'était jamais à court de fanfaronnades. Un plaisir qui coûtait seulement à sa fierté quand il se faisait parfois dérouiller à son tour.

Il revint vers la Balafrée. Elle se tenait là, encore à se goinfrer la croûte dans l'air empuanti.



Vous là... l'apostropha-t-il sans aménité, Oué, vous là... rendez-vous utile. Occupez-vous des rebuts, fit-il en désignant l’Écossaise. Giflez-la, torchez-la, soufflez-lui vos fumets aigrelets à la gueule... Faites c'qu'il vous chante. Mais qu'elle soit sur pied. Et peu m'importe si c'est sur les vôtres. A votre tour d'vous la coltiner.


Puis, sans attendre qu'elle lui serve un autre de ses gargouillis, il poussa la lourde à la poursuite du sagouin. Cette porte n'avait rien d'un échappatoire. Il culbutait dans un nouveau turbin. Éloignant de sa main les ombres qui lui mangeait le visage, il déboula dans une cour. Comme il songeait que ce lieu avait la fâcheuse allure d'une arène, un bruit lui fit soulever le museau.
Victorine
Je coince les bottines dites en peau d'anguille fumée dans ma ceinture. Le cuir est doux sous ma main, et je me félicite d'une telle prise. Ainsi libérée, j'entame une lente et souple escalade de l'appentis puis me hisse sur un toit. Ma silhouette se découpe sur le ciel noir teinté d'un bleu lunaire. Je repère au loin le toit de la Gentilhommière. Mais je n'ai pas l'agilité de la Funambule pour me risquer sur les ardoises et les gargouilles ni pour sauter de toit en toit à plusieurs toises du sol. J'avance et cherche déjà par où rejoindre une rue adjacente et me fondre dans ses ténèbres.

Soudain sous mon pied, ripe une vieille ardoise usée qui s'écrase en contre-bas. Machinalement, je suis sa course des yeux et m'imagine rebondir avec elle dans le néant avant de finir en miettes sur le pavé. Triste fin de vol pour une voleuse Pique. Mais je ne m'attarde pas en considérations morbides : est-ce bien mon agressé de tout à l'heure que je distingue dans la courette ? Je m'immobilise un instant. M'a-t-il vue? Viendra-t-il ?

Il lève le museau vers moi. J'émets un petit rire sonore dans l'air frais. Le garde du corps de la nantie sans doute. Ces gens-là ne savent pas grimper aux toits, je me crois tranquille et hors d'atteinte. Du bout du pied, je fais partir des bouts de toit sur sa trombine mais seule un peu de mousse sale veut bien se décrocher, les autres ardoises étaient trop bien scellées. Puis je trace et me glisse sur l'autre versant du toit.
La ville m'appartient.

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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Lanceline
Ladite Balafrée s'apprêtait à courir après Machin -c'est dingue le nombre de personnes qu'elle baptisait « Machin ». Oui, s'apprêtait. Mais... « S'apprêtait » seulement. Parce qu'elle n'était pas en état de courir. Non vraiment. Elle leva les noisettes vers celui qui lui parlait. Quoi ? Mais il parlait trop vite... Truc. -Bawé, des fois, il faut changer un peu sinon ça devient vite monotone, tant pour moi que pour le lecteur que je peux paumer si je colle des « Machin » partout-. Ce qui ne l'empêcha pas de capter quelques mots et de le regarder outrée.

- Non mais dites donc, Ro*hips* Robert. Ou Roger ? C'était peut-être Roger ? Ouais enfin on s'en fout. Écoutez bien c'que je vais *hips* dire. Index levé et agité en direction de l'homme. Ma femme n'est pas un rebut. Si vous vous vivez de cette manière *hips* la mise au ban d'la société, fort... *hips* … fort bien. MAIS INSULTEZ PAS MA FEMME !

Et alors qu'il s'éloignait, elle loucha sur son index, évitant ainsi par miracle -je sais pas pourquoi mais c'est moi qui raconte alors chut- de tomber une nouvelle fois. Avant de lancer, haussant la voix pour être sûr qu'il entende :

- Mais il est timbré, hé, lui ! *hips* Comm'si j'allais me mettre à chanter ! J'suis pas folle, j'ai une *hips* décence, MOI, Môssieu ! *hips* J'vais pas m'amuser à réveiller les *hips* honnêtes gens qui dorment, moi !

Ah. Bon. Il était parti. La Balafrée se pencha -et tomba- sur le problème qui lui revenait. Enfin, parler de problème pour désigner Eden était totalement faux et stupide.
Seulement la difficulté n'était pas moindre : il fallait la réveiller. Parler un peu fort -oups-, visiblement, cela ne fonctionnait pas. Pas de seau d'eau -ou d'autre chose, j'suis pas sectaire- à disposition. Donc l'asperger était à proscrire.
Pas d'autre solution en vue. Et puis, réfléchir quand on est bourrée, ça reste un exercice difficile.
Une image lui vint en tête. Elle se revit gamine, jouant à la princesse qu'elle ne serait jamais, étendue sur le lit, bras croisés sur le ventre, les yeux fermés. Taglio entrait sans faire de bruit, victorieux, s'approchant à pas de loup de peur de l'effaroucher. Et puis il se penchait vers elle et lui déposait un bisou sur la joue. Non parce que sur la bouche c'était trop beurk à l'époque. Et tout de suite après, elle ouvrait les yeux et lui sautait dans les bras.
Mais aujourd'hui, aujourd'hui, la petite princesse était devenue grande -et un peu ivrogne, mais très rarement, c'est pour ça qu'elle supportait aussi mal- et les bisous sur la bouche ça ne la dérangeait plus du tout. Surtout s'il s'agissait de réveiller la belle endormie qui se trouvait être sa femme du jour. Hérétique, au bûcher ! Mais non, y'avait pas eu d'union sacrée par un con, encore.
La Valdesti se releva tant bien que mal. Dévisagea Eden dans l'obscurité. Autant dire qu'elle y voyait comme à travers d'une pelle.

Osa.

Déposa donc ses lippes contre celles de la brunette. Et l'embrassa.


- Éden, si là tu ne te réveilles pas... J'te jure, tu connaîtras l'enfer.

La narratrice s'excuse du jeu de mots douteux.
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