Popsas.
L'impétuosité solaire obligea le revenant à se séparer de sa cape qui commençait sérieusement à le faire suer. Ce qui commençait à lirriter passablement , et il n'avait pas besoin d'une nouvelle source d'agacement. Pas maintenant. Agen était là. Le fermail retiré , attaché cette fois à sa chemise tel un joyau qu'il exposait à la vue de tous. Le vêtement détaché de son dos , puis posé entre la selle et le garrot de sa monture. Le palefroi tenu par les rênes , la grande porte n'avait pas bougé. Des fois que..on ne sait jamais.
La tête qui était jusqu'à présent baissée venait de se relever à l'apparition d'un rayon de soleil devant la porte d'Agen -en slow-motion et tout- Lance..le temps pour lui de réaliser que c'était bien cette blonde qui le rendait fêlé , line , et de finir avec cette voix saccadée. Avec toute les émotions par lesquelles il était passé ,-et inutile de les rappeler-, son seul geste fut la libération de sa monture par un dépliement des doigts , laissant les rênes suspendues. Le palefroi avait saisi l'occasion pour s'écarter , pour ne pas déranger les retrouvailles sans prendre en compte le vêtement qui se glissa sur le sol.[1]
Une pléthore de sentiments l'envahissait à chaque pas fait. Lorsqu'il en faisait un , elle en faisait cinq , elle s'approchait à toute allure et il ne savait pas encore comment réagir. Après tout il ne pensait pas la revoir , ici. "Pardon" , encore ? "Je.." Trop tard. Il fallait réfléchir plus vite. Tu l'as vu venir celle la ? , non hein. Et bien tu l'as bien mérité. Aller embrasse la , prends la , aime la.
Mon amour. Mon coeur , mon âme , mon corps , ma force , elle était tout ce qui faisait qu'il était. A cet instant il revivait , il lui faisait sentir son coeur battre à son contact. Et bien qu'encore hésitant , se demandant encore si cela était bel et bien réel , sa senestre vint se plaquer dans le dos de la balafrée pour la garder collée à lui. La violette lui avait manqué. Sa dextre , quant à elle , sa fourberie lui permis de se glisser sous la chevelure blonde de la Valdesti pour lui caresser la nuque , d'un seul geste.
Je vous aime. C'est fou le nombre de fois qu'il a pu lui dire ces trois mots sans jamais avoir la même saveur. Cette fois-ci l'on peut y distinguer la révélation , la rédemption , l'espoir. Et l'amour.
La douleur morale de la gifle passée , il s'écarta d'elle afin de plonger son regard dans le sien , revoyant de nouveau ces yeux dont il n'avait fait que rêver ce dernier mois. La circonstance s'y prêtait , alors c'est dans un sourire timide que ses lèvres s'étirèrent face à sa pétillante fiancée avant de le faire disparaître dans un baiser pétulant , presque endiablé. Pensez à tous ces baisers à rattraper.
[1] Aucune cape n'a été maltraitée durant l'écriture , c'est une suggestion de JD Lanceline , la sadique.
_________________