Finn
La main du Gaélique s'égare sur le côté, fouille l'herbe lui servant de paillasse, mais sans trouver acquéreur. L'absence de la compagne amorce l'ouverture d'un il sur un faciès aux traits tirés. Il baille à s'en décrocher la mâchoire et se redresse sur ses coudes. Regard circulaire sur le campement encore calme.
Tout est là, personne ne leur a foutu le feu pendant la nuit.
Hallelujah.
Une main fichée sur le crâne, le vieux se dresse sur ses cannes. Et s'étire en constatant que le jour n'a pas attendu qu'il émerge. Sans plus de nouvelles de la Scandinave, il vaque au rituel journalier : se débarbouiller et affréter les montures. Seulement quelqu'un semble l'avoir précédé, ce qu'il réalise en butant du pied contre une selle abandonnée que les bêtes scrutent avec autant de perplexité que lui.
- « Bordel... GAETAN ! »
Le manchot n'aura pas droit au bénéfice du doute, pas plus qu'il n'attendra pour se faire sermonner pour cette tâche bâclée. Mais c'est sans se douter que le page flotte encore sur une mer de rêves. Le trouvant bien sagement, là, sur sa couche, le grisonnant commence à se faire des cheveux. Inquiétude qu'il planque bien proprement derrière un coup de tatane dans les côtes de l'innocent garçonnet et geste lui-même répété dans toutes les tentes, sans grande considération pour les diverses intimités qu'il viole de bon matin.
Branle-bas de combat, pas le temps d'enfiler son armure. Encore moins d'adresser la parole aux camarades si ce n'est pour les enjoindre à tout remballer fissa. L'Irlandais écrase plus qu'il ne marche, son fourreau à la main. Une Danoise, ça ne disparaît pas comme ça. Ce genre de bestiole laisse forcément des traces. Lesquelles il est bien décidé à suivre coûte que coûte lorsqu'une fois le pied à l'étrier, il presse les flancs gris pommelé de son coursier.
En quête d'un foutu épouvantail parti en fumée.
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Tout est là, personne ne leur a foutu le feu pendant la nuit.
Hallelujah.
Une main fichée sur le crâne, le vieux se dresse sur ses cannes. Et s'étire en constatant que le jour n'a pas attendu qu'il émerge. Sans plus de nouvelles de la Scandinave, il vaque au rituel journalier : se débarbouiller et affréter les montures. Seulement quelqu'un semble l'avoir précédé, ce qu'il réalise en butant du pied contre une selle abandonnée que les bêtes scrutent avec autant de perplexité que lui.
- « Bordel... GAETAN ! »
Le manchot n'aura pas droit au bénéfice du doute, pas plus qu'il n'attendra pour se faire sermonner pour cette tâche bâclée. Mais c'est sans se douter que le page flotte encore sur une mer de rêves. Le trouvant bien sagement, là, sur sa couche, le grisonnant commence à se faire des cheveux. Inquiétude qu'il planque bien proprement derrière un coup de tatane dans les côtes de l'innocent garçonnet et geste lui-même répété dans toutes les tentes, sans grande considération pour les diverses intimités qu'il viole de bon matin.
Branle-bas de combat, pas le temps d'enfiler son armure. Encore moins d'adresser la parole aux camarades si ce n'est pour les enjoindre à tout remballer fissa. L'Irlandais écrase plus qu'il ne marche, son fourreau à la main. Une Danoise, ça ne disparaît pas comme ça. Ce genre de bestiole laisse forcément des traces. Lesquelles il est bien décidé à suivre coûte que coûte lorsqu'une fois le pied à l'étrier, il presse les flancs gris pommelé de son coursier.
En quête d'un foutu épouvantail parti en fumée.
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