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[RP] Où l’on commence une nouvelle vie.

Shandra
[HRP : si vous souhaitez participer à ce RP, vous êtes bienvenus, à condition de respecter le RP en cours et qu’il y ait concordance IG/RP, c’est à dire lieux, dates et évènements qu’ils soient IG ou RP.]




Mai 1461, à quelques lieues de Moulins, Duché du B.A., de bon matin.

La journée s’annonçait belle. Le chant des oiseaux pépiant à l’aube l’avait éveillée en douceur malgré la fraîche rosée perlant sur ce qui lui servait de couverture.
En guise de couverture, une cape. Cape d’aspect vieillot certes mais doublée de futaine à l’intérieur, ce qui lui conférait une certaine résistance à la fraîcheur de la saison, comme le lui avait promis sœur Jeanne, la meilleure et ... bon d'accord, la seule couturière du couvent des Clarisses de Millau, ce qui n'empêche qu'elle fait un travail magnifique, des broderies, des points si fins et ... bref...

Shandra avait donc repris la route après un repas frugal composé de galette un peu sèche, d’un petit carré de viande séchée aussi et une gorgée d’eau d’un ruisseau serpentant non loin. Il faut dire que depuis son départ du couvent, elle avait peu acheté sur les marchés croisés et vivait donc de ce que les sœurs lui avaient donné pour la route, s’accompagnant de ce qu’elle trouvait en sous-bois, notamment des baies et des champignons.

Elle arrivait ainsi à un croisement quand elle entendit arriver derrière elle une petite troupe cavalant à une allure rapide.

Rabattant prestement sa capuche sur sa tête, elle courba le dos en s’enroulant dans sa cape défraîchie, resserra ses doigts sur son bâton de marche et continua d’avancer en la direction qui l’intéressait, la Champagne.
Et le tout en priant Aristote et tout ses Saints que ce ne fussent pas une troupe de brigands, même s’il n’était pas courant qu’ils s’en prennent aux voyageurs en plein jour et si près des villes. Elles les avait évités jusques là, pourvu que cela dure.

Gardant les yeux baissés sur le chemin devant elle, elle s’écarta légèrement pour laisser le passage, ralentissant un peu son pas toutefois et rajustant sur son épaule, le ballot contenant ses maigres possessions.
Ptitmec13
[Mai 1461 - Au départ de Moulins vers... des terres mal aimées]

Depuis combien de temps son ex fiancé lui demandait-il une escorte pour quitter l'Artois? Des semaines... Elle avait repoussé et repoussé encore. Peut-être l'appréhension de revoir celui qui avait été son premier émoi, même si elle savait très bien que ces premiers émois justement étaient bel et bien enterré depuis belle lurette.
Une dernière relance et la blondine se décide enfin. Elle partira avec Melusiane, seule Gardien disponible ces temps ci, ainsi qu'avec la jeune Louise, rencontrée lorsqu'elle était encore au service de la Princesse Louise de Mallemort.
Les dernières vérifications faites, chargement de la jument de bat, quoi que frugal au moment du départ, bien fixé, louve faisant déjà des va et vient de ci de là toute contente de pouvoir vagabonder encore, le trio monta en selle et partit au grand galop sur les chemins, plus vites elles seront arrivées plus vite elle pourront revenir. C'est que l'Artois la Ptit elle n'aimait pas ça...

Aller, en route!!!!

Tout juste une poignée de lieues parcourues qu'une silhouette se dessina sur le bord de la route. Elle sembla se vouter à leur approche ce qui attira l'attention de la meneuse. Les chevaux dépassèrent la voyageuse et ce n'est qu'à cet instant que Célénya fit ralentir Belle Dragonne pour revenir au pas vers celle qui n'était qu'une silhouette il y avait encore que quelques minutes. La Grand Mestre se pencha légèrement sur l'encolure de sa jument, qu’elle fit stopper, pour essayer de découvrir le visage de la personne puis finit par mettre pied à terre.

Bonjour.

Un regard vers ses compagnes de routes pour voir si elles avaient ralenti, yeux qui glissent vers les fourrés pour vérifier que Néa n'était pas loin non plus et aussi pour essayer de savoir si la jeune femme était vraiment seule.


Vous m'avez l'air bien seule. Ce n'est guère prudent sur les routes de Bourgogne.


C'est que la blondine elle était bien placée pour le savoir ça, rackettée quelques jours auparavant avec Louise sur cette même route.
Consciente que "l'abordage" puisse être quelque peu impressionnant elle rajouta avec un sourire.


Je suis Célénya mais l'on me surnomme Ptit la plupart du temps. Nous faisons route vers le nord, si c'est votre direction nous pourrions faire un bout de chemin ensemble. Qu'en dites vous?
_________________
Shandra


[Mai 1461 - En chemin pour la Champagne, la route est longue pfiuu ... mais j'avance un pas après l'autre !]

Epiant du coin de l’œil les cavaliers qui passaient à côté d’elle, Shan vit avec soulagement qu’il s’agissait de trois femmes d’allure plus qu’honnête, voire aisée, et non pas de brigands en puissance. Elle continua alors d’avancer rassérénée, songeant maintenant à la route qu’il lui restait à parcourir pour arriver à destination. Mais son soulagement fut de courte durée quand elle entendit le pas de la troupe ralentir pour finalement s’arrêter et en prime revenir vers elle.

Le visage toujours caché sous la capuche, elle leva à peine son regard sur la cavalière qui s’approchait, observant le coursier, car il ne s’agissait sûrement pas là d’un roussin ni d’un cheval de bât puis finalement redressa un peu la tête, après tout elle n’avait rien à cacher ni à se reprocher… enfin pour autant qu’elle s’en souvienne, mais bon, là dans l’immédiat, c’était le cas.

Le femme lui parla, tout d’abord un peu roide mais son ton se radoucit quelque peu sur les dernières paroles.
Shan releva la tête puis à l’entente de la proposition, il faut le dire elle était étonnée, et voyant le sourire amical, se détendit.
Elle rendit le sourire et se redressa complètement, se présentant à son tour en retirant sa capuche.

Bonjour Madame ceci dit accompagné d’une petite révérence rapide
Je m’appelle Shandra. Enfin je crois rajouta t’elle en pensée.
Et je me rend en Champagne, vers le Nord aussi, à vrai dire je ne saurai exactement dire où en champagne mais … par là-bas en tout cas.

Elle regarda un instant les autres cavalières qui attendaient un peu plus loin, leurs chevaux s’ébrouant après la cavalcade et tentant de grappiller une herbe, ou un branchage voisinant, sans se faire retenir le mors. Son regard se porta sur la jument de bât, qui attendait, indifférente aux événement et essayant discrètement de mâchouiller sa longe qui se balançait doucement, que le voyage se poursuive.

Puis à nouveau la femme face à elle et poursuivit d’un ton plus avenant :

Je serai ravie de voyager en si bonne compagnie, c’est certain Madame, surtout que comme vous le dites, les routes ne sont pas très sûres à ce que l’on en dit. Bon je n’ai pas de monture mais …

Shan hésita un instant puis se disant que puisque la dame avait proposé autant en profiter, cette chance d’arriver plus vite risquait de ne pas se représenter de sitôt, et la route commençait à lui sembler longue et surtout fastidieuse avec pour seule compagnie ses pensées et ses interrogations incessantes. De la compagnie serait la bienvenue et peut être apprendrait elle des choses qui lui éveilleraient quelques souvenirs.
Elle continua donc sur sa lancée …


Mais je vois que vous avez une bête de bât robuste. Je suis légère et peu encombrée *en montrant son ballot* vous voyez … je pourrais jusqu’à la prochaine ville la monter et une fois là-bas voir à y acheter une vieille haridelle ou même un âne à la rigueur qui avancerait plus vite et avec moins de fatigue à force que mes pieds… j’ai quelques écus et un animal est toujours utile ou revendable après.

Elle rajouta encore pour se donner plus de chance de monter sur cette bête : et vous ne serez pas perdantes, je ne suis pas mauvaise cuisinière. J’ai quelques herbes que j’ai ramassées *elle tapota une petite sacoche de cuir attachée à sa taille* et je saurai attraper quelques lapins pour vous régaler sur la route.
Enfin … si vous êtes d’accord …
*termina t’elle pleine d’espoir*
Ptitmec13
[Mai 1461 - Après le pas .... bientôt le galop...]

Shandra.. il lui sembla que ce prénom lui été familier mais elle ne tiqua pas plus que cela à vrai dire. Elle en avait rencontré des gens et elle en avait écouté des histoires, alors un prénom ça n'attire pas vraiment l'attention.

Et bien nous passons en Champagne en effet, aux abords de Troyes, puis dans Sainte Ménéhould et pour finir les abords de Compiègne. Vous pourrez choisir votre point d'arrivée...


Un sourire qui s'élargit en continuant.

J'y ai quelques amis en Champagne, et même...

Elle désigna Louise un peu plus loin.


Louise que voilà est de Conflans.


Le flot de paroles repris comme si la jeune femme voulait la persuader de la prendre avec elles. Mais c'est qu'elle prêchait une convaincue de toutes façons sinon elle ne se serait pas arrêtée. Une lueur d'amusement vint illuminer son regard. Pour couronner le cocasse de la situation, la louve au pelage sombre choisit le moment où la voyageuse parlait d'attraper quelques lièvres pour le repas pour sortir d'un fourrée tenant dans sa gueule une poule d'eau, fière de sa prise.
La blondine s'accroupit pour récupérer le gibier et gratouiller Néa derrière l'oreille pour la féliciter puis se redressa tenant la poule par les pattes, la louve se couchant à ses pieds. Se rendant compte que la scène pouvait être impressionnante, surtout par la présence du fauve, l'attention de Ptit se reposa sur la jeune femme.


Mes excuses si elle vous a fait peur. Mais ne vous inquiétez point, elle n'est pas méchante... Enfin en général.

Elle sourit repensant à Aliénor qui ne pouvait s’empêcher de la surveiller de loin quand elle était dans les parages. Aliènor qu'elle espérait bien revoir à son passage à Ste Méné avec son ébouriffé de co-vassal de complice.

Comme vous le constatez pas la peine de courir après le gibier, nous avons notre chasseur attitrée, il ne reste qu'à cuisiner.
Aller, venez que je vous présente la petite troupe. Donc la chasseresse c'est Néa.


Néa qui d'ailleurs repartit pour disparaitre à nouveau dans le sous bois, seuls les mouvements discrets des arbustes où elle se faufilait pouvait attester de sa présence non loin.
Ptit se dirigea vers ses amies, sa jument suivant sans avoir besoin d’être tirée par son licol.


Voici Melusiane et Louise. Les filles, je vous présente Shandra, elle se rend en Champagne ça tombe bien c'est sur notre route. Plus on est de fous.. de folles.. bref. Autant voyager ensemble vu ce qui traine dans les parages....


Louise ne la contredirait surement pas sur ce point là.

Pour le voyage vous avez le choix en fait, soit la jument de bat mais je ne saurais vous assurer le confort, soit avec moi même, mais pareil mis à part le fait que vos pieds et jambes seront épargnés le confort n'est pas spécialement bien présent.
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Aimelin
[Sainte Ménéhould, le 22 mai 1461 ]

"Mais il est un peu tard
Ote toi du chemin
Vagabond contre moi
Je vais la retrouver
Quelque part je la vois
Qui me touche la main
Y'a-t-il quelqu'un ? "
(Raphael - La Mémoire Des Jours)



Sa main avait lâché celle d’Aliénor lorsque ses prunelles grises s’étaient posées quelques instants sur la bâtisse aux volets fermés qui bordait le chemin des prés, quelques dizaines de pas sur la gauche en descendant du moulin, le faisant stopper sa marche.

La maison des Farell. Des images se bousculaient dans sa tête à chaque fois qu’il passait devant la bâtisse laissée à l’abandon, et qu’il avait fait entretenir par les gens de son Domaine d’Etampes depuis son retour en Champagne en mars 59. Pourquoi ? il n’en savait rien lui-même. Peut être pour garder intact ce souvenir de cette blondinette qui l’avait accueilli avec Sosso, May et d’autres, à Sainte alors qu’il n’était qu’un jeune gars de dix sept printemps ayant traversé le royaume pour venir se poser près de ce lac, où les rires fusaient en abondance, là où il savait qu’il retrouverait Loïs avec qui il avait été élevé au milieu des vergers des environs d’Alais. Et comme à chaque fois qu’il passait devant la bâtisse, les images de ce soir de juillet 55 après cette terrible journée en enfer et le visage de Shan qu’il avait sortie avec son nourrisson du cloître en feu malgré ses protestations, revenaient le hanter.
Si elle l’avait décidé à partir avec elle dans le Sud en direction du Béarn, ce mois de juillet 56, il ne l’avait revue que de rares fois après leur installation à Mauléon. Mais déjà elle n'était plus cette jeune femme pleine de vie et d'insouciance qui lui cachait ses habits près du lac. La mort de Jack après sa trahison, lui avait donné cet air absent qu’il détestait voir dans ses yeux. Un jour elle lui avait dit partir voyager vers la Guyenne, et après quelques missives elle n’avait plus donné signe de vie. Il s’était résigné, comme pour Mélissande, la louve de Champagne, à se dire qu’elle avait rejoint Jack.


Shan son propre murmure le sortit de ses pensées alors qu’il détournait son regard vers sa blondinette pour lui reprendre sa main.

Les fantômes meurent un jour mais certains sont encore là je les sens, je les respire et malgré tout je crois qu’ils m’aident à avancer, à leur manière.

Vivre pour ne pas oublier, mais vivre pour elles, cette phrase que lui avait dite sa douce lors de cette promenade dans les environs de Troyes. Un sourire à son intention, et un baiser déposé.
Ils étaient revenus à Sainte dans la nuit après de longues semaines sur Reims et respirer l’air de cette ville, l’air de ce lac qu’il aimait tant et de ce moulin, lui faisait du bien. Il dévia bien vite la conversation.


Gus a fait approvisionner l’Auberge, ça nous fera du bien de retrouver tout ce qui fait notre chez nous.
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Shandra


[Mai 1461 - A dada sur mon bidet, quand il trotte il ....]


Son attention concentrée sur la femme en face d'elle, elle ne fit pas attention aux buissons qui s'agitaient derrière elle et son coeur rata un battement quand elle vit l'ombre devenir loup, ou plutôt louve donc, et s'approcher sereinement de Célénya. Elle se retint de faire un pas de recul, sa main de resserrant quand même sur son bâton, prête à se défendre quand elle nota le regard tranquille de la bête et surtout sa gueule encombrée d'une jolie poule d'eau bien dodue. La louve trottina littéralement vers blonde qui l'accueillit d'un sourire avant d'expliquer sa présence.

Shan sourit de façon un peu coincée en gardant son bâton près d'elle au cas où. Le «généralement » de Célénya ne l'ayant qu'à demi-convaincue de la sociabilité de la louve, Néa de son petit nom donc. Le retour de Néa vers les sous-bois acheva de tranquilliser Shan, l'animal ne semblant même pas l'avoir calculée. C'est pas plus mal, pensa Shan espérant que le peu de considération lupine à son égard persiste.

Oui, à elle la chasse à moi la popote, on peut très bien s'en accommoder l'une et l'autre j'en suis sûre … puis elle écouta les présentations de la femme concernant ses deux compagnes de route.

Elle les salua d'un signe de tête et d'un sourire au fur et à mesure des présentations, fixant Louise un chouilla plus longuement. Après tout elle était champenoise. Il y avait certes peu de chances qu'elles se connaissent, mais si le hasard pouvait donner un coup de pouce … Cependant, la dite Louise ne réagissant pas spécialement en la regardant, Shan se résigna à ne rien en attendre de plus, du point de vu des souvenirs cela s'entend, n'y voyez aucune pensée péjorative.

Puis comprenant enfin qu'elle était acceptée pour faire la route en leur compagnie, elle leur adressa un grand sourire ravi, se retenant de sauter sur place s'exclamant :
Vous ne le regretterez pas je puis vous l'assurez Mesdames ! Je suis excellente cuisinière, même si Mère Marie-Clémence aimait moins ma soupe que celle de soeur Marie-Joseph. Mais je suis sûre que soeur Marie-Joseph mettait davantage de carottes, même si elle n'a jamais voulu l'avouer ! Tout le monde sait bien que la mère Marie Clémence raffole des carottes, même si elle est censée faire preuve de réserve et de ….
Shan se tut et rougit d'un coup en se rendant compte de son pépiage incessant.
Excusez-moi je m'égare ... je … ahem … les euh ... les montures oui... oui bien sûr … alors euh ….

Elle regarda les deux montures, sa tête dodelinant de droite à gauche, comparant les deux bêtes. Puis elle s'approcha finalement de la jument de bât et lui gratta la tête entre les oreilles, ce que sembla apprécier la bête qui remua les oreilles puis redressa a tête pour accentuer la grattouille. Certes le confort serait moindre mais elle avait hâte de monter « seule » autre chose qu'un vieil âne arthritique, pour ne pas citer Gidéon, le vieil âne du couvent qui avançait si bon lui semblait, hors, au vu de son âge vénérable, à moins de lui présenter une carotte bien grosse et savoureuse sous le naseau, vous aviez peu de chance de le voir faire un pas à la demande.

Sans cesser la grattouille, Shan se tourna vers la chef de troupe :
Si cela ne vous ennuie pas je sens que je vais bien m'entendre avec celle-ci et puis ainsi, si le besoin s'en fait sentir, vous aurez plus de facilité de mouvement en étant seule sur votre monture Madame qu'avec une charge dans votre dos. Et puis même avec vous je ne sais pas si je sais... enfin si je saurai monter. Au moins, si je suis brinquebalée par celle-ci, cela ne gênera que moi. Et puis question confort, ce ne sera pas pire que faire tant de lieues à pied. Je préfère avoir le fondement un peu sensible que d'avoir les pied nus à force d'user mes semelles sur la route.

Elle sourit aux 3 femmes, attacha son baluchon à côté des sacs déjà présents et regarda la bête qui allait la trimballer, lui murmurant tout en caressant l'encolure : Allez ma belle, on va vite voir si j'ai appris à monter à cheval. Paraît que ça s'perd pas, alors on va vite savoir … Et puis si t'es gentille, je dois avoir un reste de carotte au fond de mon ballot, je suis sûre que t'es comme le vieux Gidéon, une belle gourmande.

Shan s'accrocha à la crinière et aux rênes, puis prit son élan et, avec aisance, s'installa sur la jument qui n'avait pas bronché. Shan haussa les sourcils un peu étonnée, une petite moue contente aux lèvres en se disant qu'elle avait du apprendre à monter autrefois, le tout à présent serait de savoir en quelles circonstances. Elle remua un peu sur son nouveau siège histoire de conforter sa position.

Du coin de l'oeil, elle vit les fourrés s'agiter légèrement de loin en loin, mais elle ne s'en inquiéta pas, ce devait être la louve de Célénya.

Elle se tourna ensuite vers les 3 femmes avec un grand sourire et affirma :
Vous voyez elle m'aime déjà bien, j'suis sûre !
Ptitmec13
[Mai 61 - La route... ]

Des pauses par ci, des pauses par là, mais toujours autant de lieues parcourues au grand galop. Ptit plaignait intérieurement la jeune femme obligée de s'accrocher sur la jument de bat, sans selle, même si elle semblait s'entendre à merveille. Elle les soupçonnait d'échanges de bonnes augures du genre "une petite carotte à mâchouiller si tu ne m'éjecte pas".
Elles avaient peu parlé en définitive durant ce voyage et la blondine ne savait toujours pas pourquoi Shandra voulait venir en Champagne, ni sa destination finale d'ailleurs, pour l'instant elle suivait.
Le lendemain elles seraient à Sainte Ménéhould, dernière ville où elles feraient escale avant d'entrer en Artois enfin si les autorités du Comté leurs en donnaient l'autorisation.
Le feu crépitait encore de la graisse d'un petit cochon sauvage qu'elles avaient fait rôtir pour leur repas. Célénya s'appuya contre la paroi rocheuse du petit renfoncement de la falaise où elles avaient trouvé refuge pour la nuit et plongea quelques instant dans ses pensées. Vorhy lui manquait bien plus qu'elle ne voulait l'avouer et même si ses nuits étaient parfois emprunt de douceurs dans les bras d'un amant ou l'autre, c'était lui qui peuplait ses songes. Un soupir discret s'échappa entre ses lèvres et elle décida d'engager la conversation pour se changer les idées.


Dites nous Shandra. Pourquoi la Champagne?

Posant cette question, la blondine fouillait dans sa besace pour en sortir des gobelets et un flasque de calva. Elle fit le service, tendant les verres au fur et à mesure à chacune d'elle puis reprit sa position contre la paroi son gobelet entre les mains. Son regard se posa sur la jeune femme.
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Shandra


[Mai 1461 - Une lumière dans la nuit ... le feu de camp bien sûr ! ]


Comme elle l’avait pensé, son popotin, aussi auguste puisse t-il être, commençait après quelques jour de chevaucher à cru, à être un peu sensible, cependant l’économie du cuir de ses bottes en valait bien la peine. En cet honneur, elle avait rebaptisé sa monture tape-fesse. Enfin en pensée, car elle n’aurait jamais eu l’audace de le dire à ses compagnes de voyage qui avaient déjà la gentillesse de la laisser utiliser la dite Tape-fesse.

Cependant, tout les soirs, elle donnait à croquer à la bête, un petit morceau de carotte. Oh elle n’en avait pas beaucoup, certes, mais elle donnait un petit bout chaque soir et au bout de ces quelques jours, Tape-fesse avait pris l’habitude, après avoir été déchargée pour la nuit, de réclamer sa friandise, en se faisant comprendre d’un petit hennissement suivi d’un léger coup de tête à Shan, si celle-ci tardait à la lui donner.

Ce soir là, après avoir donné son bout de carotte à Tape-fesse, elle s’était installée avec ses compagnes de route et après un copieux repas comme elle n’en avait pas eu depuis trop longtemps de l'avis son estomac, elle était là, allongée à côté du feu, mâchouillant une herbe en regardant les étoiles, bien enroulée dans sa cape.

Elle songeait à la Champagne, à ce qu’elle y ferait, ce qu’elle y trouverait, mais à part quelques visages qui lui revenaient un peu vaguement, rien de bien concret. Elle poussait un petit soupir sur cette réflexion quand elle entendit la question de Célénya.

Elle tourna la tête vers elle et la voyant sortir sa flasque et les gobelets, se redressa pour s’asseoir puis prit le verre avant d’en boire une gorgée.
Un instant se passa sans qu’elle ne parle, elle ne savait trop comment expliquer. Finalement elle se lança et résuma autant que possible.

Parce qu’il semblerait que ce soit ... chez moi.

Elle regarda son verre, faisant tourner le liquide ambré dedans, puis elle se rendit compte que c'était une réponse bien succincte voire trop vite résumée. Elle lâcha un soupir résigné et continua ainsi : En fait... en fait je ne sais pas qui je suis. J’ai été laissée pour morte sur un chemin il y a quelques années de ça. Comment je suis arrivée là ? Je n’en sais rien. On m’a juste trouvée et amenée au couvent des Clarisses. A Millau. Elle haussa les épaules.

Les sœurs ne savaient pas si j’allais m’en sortir, en fait il serait plus juste de dire que personne ne pensait que j'allais m'en sortir. Mais bon, il semblerait que j’ai un bon ange gardien et encore un bout de vie à faire en ce monde. Elle sourit d’un air fataliste.

Ensuite ça a prit du temps et de la patience, surtout pour les sœurs, mais je m’en suis tirée. On va dire "presque" complètement.

Elle regarda les trois femmes puis rajouta lentement, les yeux à nouveau perdus dans son verre comme si les réponses y étaient cachées ...
Oh j'ai tout retrouvé, l’usage de mes jambe, de mes bras, tout ce qui est important quoi. Y'a qu'une chose dont je n'ai pas retrouvé l'usage ... ma mémoire.
Je ne sais pas qui je suis vraiment. Pour l’instant, ma vie commence le jour où je me suis réveillée au couvent …

Pour mon nom, j'avais une médaille, celle là...
elle sort une médaille de son col, accrochée à un bout de cuir et passe un doigts dessus, pensive.

Il y a juste un prénom gravé dessus "Shandra" on s'est dit que c'était peut être le mien et comme j'y ai réagi quand on me soignait il parait ... Elle remet la médaille sous son col de chemise.

Et puis avec le temps me sont revenues des images. Des visages et des lieux aussi, même si je n'arrive pas à mettre de nom dessus.
Jusqu'au jour où un marchand est passé au couvent, il a parlé de la Champagne et je ne sais pas, j'ai eu ... j'ai eu comme un déclic.
Fallait que j'y aille .... voyez c'que je veux dire ? Non c'est pas très clair hein ... ?
Enfin bref... me voilà, sur les chemin et en bonne compagnie.


Elle lève son verre vers les trois verres comme pour porter un toast.
Et je vous remercie de m'avoir acceptée parmi vous pour ce bout de route !
Ptitmec13
[Mai 1461 - Discussions au coin du feu...]

La blondine écoutait, laissant à Shandra le temps de formuler ses phrases, acquiesçant de temps à autres avec un doux sourire. Et oui ça lui arrivait de savoir écouter parfois. De petites gorgées en regard fixant les flammes, de phrases en phrases, elle en apprenait un peu plus sur la jeune femme. Un incident de la vie qui au final devenait la possibilité d'un nouveau départ. Elle en avait rêvé elle-même à vrai dire dans ses mauvais moments. Et puis elle avait tout quitté pour se reconstruire en BA, loin de toutes tracasseries et surtout loin de la connerie humaine faite femme.

Elle lui sourit à nouveau en répondant avec douceur.


Si c'est très clair au contraire. Parfois un endroit nous appelle alors que rien ne pouvait le prévoir.


Dernière gorgée de calva avalée, elle se ressert un gobelet laissant la flasque à disposition de quatuor féminin.

Quand ma Suzeraine m'a octroyé la Seigneurie de Lasson, ces terres où nous sommes passées il y a deux jours, je n'avais jamais vu la Champagne, vivant dans mon Béarn natal. Amusant n'est-ce pas de se retrouver avec des terres situées à l'autre bout du Royaume sans jamais en avoir foulé le sol. Certes ce n'est pas la même situation et pourtant, je n'ai eu de cesse de vouloir visiter ce Duché. J'ai mis le temps qu'il a fallu mais j'en ai fait le tour complet, m'y faisant des amis au passage.

Gobelet qui remonte une nouvelle fois vers sa bouche et calva qui envahit doucement la gorge. Un sourire aux remerciements reçus.

Oh ce fut avec plaisir. Les routes sont faites de rencontres en tout genre, et autant en profiter pour tisser tout autant de genre de liens, la vie est tellement courte au final. Ma mère me disait toujours que nous ne faisions pas de nouvelles rencontres par accident, que chaque nouvelle personne croisait notre route pour une bonne raison.
Demain nous serons à Sainte Ménéhould. J'ai espoir d'y revoir mon complice, mon ami, mon co_vassal. Je vous le présenterai. Il a vécu il y a longtemps en Champagne avant de venir s'installer en Béarn. Il y est revenu il y a quelques temps. Il connait pas mal de monde. Il pourra peut être vous aider à remettre certains noms sur des visages ou des noms sur des lieux.

_________________
Shandra


[Mai 1461 - Elle est des nôtres, elle a bu son verre comme les autres ! hips !]


Shan sourit en l’écoutant et hocha la tête en guise de remerciement.
Je vous remercie d’avance alors. Je reconnais que j’avance un peu à l’aveuglette et avoir une aide, quelle qu’elle soit est toujours la bienvenue.

Puis elle songea au lendemain. Elles arriveraient à Ste Ménéhould. Deux jours auparavant elles avaient fait halte à Conflans les Sens, le temps que Louise y fasse … en fait elle ignorait ce qu’elle avait à y faire, elle-même ayant fait le tour des écuries pour essayer de trouver une monture, comme elle l’avait dit au jour de leur rencontre. Hélas, elle n’avait pas compté sur le prix de ces bêtes et même les généreux dons des sœurs du couvent n’avaient pu couvrir l’achat d’un simple baudet.

Elle avait donc fait un tour du village, essayant de voir si des souvenirs lui revenaient, mais hélas, sa mémoire persistait à lui refuser le moindre lambeau de passé. Conflans n’avait rien donné, peut être que Ste Ménéhould …

Et sur cette pensée pleine d’espoir :
Demain est un autre jour, j’ai hâte d’être à Sté Ménéhould, peut être que là-bas j’y aurai quelques visages où quelques lieux à reconnaître. Mais même si ce n’est pas le cas, je ne désespèrerai pas. Je ferais le tour des quelques grandes villes de la région et peut être que dans l’une d’elle … allez savoir. En tout cas Madame vôtre mère a bien raison. Mère Marie-Clémence elle même me répétait souvent : Il y a, au cours de l'existence, des rencontres imprévues et singulières qui sont les dons de Dieu et de son dessein pour nous.

Elle leva une main pour cacher sa bouche alors qu’un bâillement intempestif la prenait..
Pardonnez moi, je crains que votre calva ne m’ait un peu assommé, les sœurs ont rarement ce genre de cordial et à part le vin de messe un peu fadasse …
En tout cas votre dons à vous
lève son verre vide avec un sourire un peu vaseux et cette journée à cavaler me laissent sur les rotules.

Elle haussa les épaules avec un sourire amusé puis s’allongea sur le côté en se couvrant de sa cape.
Je crois que je vous abandonne déjà pour Morphée, alors je vous souhaite une bonne nuit Mesdames.

Et elle ferma les yeux, ses sens s’estompant entre l'alcool et la fatigue de la journée.
Ptitmec13
[Mai 1461 - Sainte Ménehould - Ou quand faut y aller faut y aller...]

Les retrouvailles avec son co-vassal d'ébouriffé fut empli de surprises en tout genre et oula que ça faisait du bien de le retrouver, de discuter, de faire des projets ailleurs que dans un campement de joutes.
A leur arrivée en ville, la passagère avait illico quitté le groupe et depuis elle ne l'avait pas revue, durant deux jours, plus de nouvelles. Du coup elle n'avait pu la présenter à Aimelin, pour qu'il l'aide. A vrai dire cela l'embêtait de devoir partir comme ça.
Un moment de réflexion puis elle sortit de sa besace deux parchemins vierges ainsi que son écritoire de voyage. Elle était assise dans un coin de l'a taverne "Les petits cailloux" et sa plume glissait frénétiquement sur le velin.
La première missive fut pour sa passagère.




Bonsoir Shandra,

Voilà deux jours que nous ne nous sommes plus croisées et donc que je n'ai pu faire ce dont je vous avais parlé, vous présenter à mon ami.
Je dois reprendre la route dès ce soir, mon passage en Artois ayant été autorisé. Cela dit, j'ai laissé un message à mon très cher ami. Vous pourrez le rencontrer à l'Auberge "Les Petits Cailloux" sur la place du village. Il se prénomme Aimelin, et avec sa fiancée il vous accueillera les bras ouverts. Surtout n'ayez aucune hésitation.

Je vous souhaite une bonne continuation dans votre quête de la mémoire et surtout tout plein de bonnes choses.
J'ai été plus que ravie de faire votre connaissance, soyez en persuadée.

Amicalement,
Ptit


On saupoudre pour sécher l'encre, on roule le parchemin et.. et.. Ha mais non.. Même si la louve était le meilleurs moyen pour la retrouver, elle ne pouvais l'y envoyer seule. Elle se souvenait du mouvement de recul la première fois où elle l'avait vue et Ptit ne pouvait être persuadée qu'en la voyant seule elle ne prendrait pas ses jambes à son cou. Son regard, dubitatif, se posa sur Néa.
Elle se leva enfin et siffla pour que le fauve la suive. Prenant 5 écus dans sa poche elle avisa un gamin qui jouait non loin de la taverne. Elle s'approcha de lui et se mit à son niveau.

Bonjour toi, ça te dirait de gagner 5 écus? Le gamin acquiesça volontiers avec un large sourire.
Tu vois ma chienne? Oui je sais elle ressemble à un loup mais faut pas t'inquiéter d'accord? Le oui de la tête fut moins franc pour le coup.
Elle va te guider à une personne et tu lui donneras ce message. D'accord? Tu as bien compris? Tu suis Néa, oui elle s'appelle Néa, jusqu'à une dame qui se nomme Shandra et tu lu donnes ce parchemin. Le gamin fit signe une nouvelle fois de la tête qu'il avait compris.
Consignes furent murmurer à l'oreille de la louve de trouver la dame aux carottes. Ptit regard ensuite le duo s'éloigner, louve en tête, gamin qui suivait en gardant ses distances ce qui fit sourire la blondine.

Elle retourna à l'intérieur de la taverne et s'attaqua à la seconde missive.




Salut Beau brun

J'ai reçu l'autorisation de traverser l'Artois je file donc avant qu'ils ne changent d'avis. De toutes façons je repasserai par Sainte Méné au retour, espérant que tu y sois encore avec Alie.
J'aurais souhaité te présenter ma passagère, la jeune femme que j'ai intégré au groupe en chemin. Elle a perdu la mémoire et elle cherche tout ce qui est possible de la lui faire retrouver. Elle n'avait qu'une idée en tête, venir en Champagne. Comme je sais que tu y as longtemps vécu, je me suis dit que tu pourrais l'aider, voire même que tu la connaissais peut être. Je lui ai envoyé un message pour lui dire qu'elle pouvait venir te trouver à ton auberge. Elle se prénomme Shandra. Je te la confie. C'est une personne très agréable et j'ai vraiment apprécié voyager en sa compagnie.

Voili voilou, j'espère te revoir très bientôt.
Je t'embrasse très fort et j'espère que tu n'as pas défait ta tresse.
Bises à Alie aussi bien sur.
Prenez bien soins de vous.
Belle blonde.


Maintenant, trouver un endroit évident pour que l'ébouriffé trouve le message au premier coup d’œil? Elle tourne lentement détaillant chaque recoin de la taverne et s'arrête les yeux sur la pile de chopes frappées aux armes de la Champagne. Là!!! C'était évident que le nombre de ces chopes était vérifié chaque matin. Parchemin roulé et maintenu avec le même lien de cuir que celui qui tenait serré la tresse faite la veille sur le crane du beau brun, elle le posa en long en travers de plusieurs chopes.
Elle rassemble ses affaires et après un dernier regard sort dans la nuit noire pour rejoindre la petite troupe, la louve revenue de sa mission y compris, et repartir au galop.

_________________
Aimelin
[Mai 1461 – le lendemain matin]

"C'est comme quand on retombe un jour
Sur une photo ancienne
Le papier a un peu jauni
Mais les couleurs reviennent
Alors on fait les yeux fermés
Un retour en arrière "
(Fiori - Marseille)



Les mirettes grises fixaient la fine tresse qui avait été attachée par un petit cordon de cuir sur la droite de ses cheveux ébouriffés, tandis que le jeune Bailli finissait d’attacher les derniers liens de sa chemise claire. Un sourire étira ses lèvres avant qu’une mimique perplexe ne s’affiche sur sa bouille mal réveillée.

me voila bien pour aller au castel avec une tresse.
Enfin avec un peu de chance personne ne remarquera. Elle n’est pas si grande que ça.


Il avait murmuré en secouant la tête, se remémorant leurs retrouvailles et la danse dans laquelle il avait entrainé la Poursuivante d'Armes de Minerve. Ils avaient ri comme des gosses heureux de se retrouver sous le regard amusé de sa blondinette. Et puis Célénya s'était mise en tête de lui faire une petite tresse dans ses cheveux ébouriffés, et de la terminer par une petite lanière de cuir afin d'apporter la petite touche finale à son oeuvre.
Il se retourna et regarda quelques instants la belle endormie qui ne semblait pas vouloir quitter le pays des songes. Quand pourraient ils enfin vivre ailleurs qu’à Reims ou dans une armée ? Reims… s’il aimait la Champagne il ne supportait plus cette ville où par la faute d’un sans honneur, se nourrir sans se ruiner relevait de l’exploit. Il attrapa son pourpouaint de cuir marron qu’il enfila sur sa chemise, et s’assit quelques secondes sur le bord du lit contemplant le visage apaisé d’Aliénor avant de rapprocher doucement son visage pour déposer un baiser sur son front. Cette levée de ban lui causait soucis même s’il n’en parlait pas. Laissant échapper un léger soupir il se leva, attrapa son ceinturon muni du fourreau qui abritait son arme et sortit doucement de la chambre qu’ils occupaient à l’Auberge des Petits Cailloux.
Son regard balaya les lieux lorsqu’il fut au bas de l’escalier et il salua la brave Lucienne d’un sourire alors qu’elle s’affairait à ranger de bon matin et lui avait déjà préparé son coin de table. Et comme à son habitude, avant d’aller s’installer pour se remplir l’estomac avant la journée, il se dirigea vers les chopes avant de marquer un temps d’arrêt lorsque ses yeux se posèrent sur le parchemin roulé avec un lacet de cuir.

Son épée déposée comme à son habitude derrière le comptoir, c'est avec un petit sourire étonné qu'il prit le message et le déplia tout en se dirigeant vers sa table avant de s’arrêter et de regarder ce mot que la belle blonde avait écrit… Shandra.


ce n’est pas possible... Shanle murmure lui avait échappé, et une deuxième lecture dut le convaincre qu'il avait bien lu, avant d’aller s’asseoir et de tourner son regard vers la fenêtre ouverte qui laissait entrer la fraîcheur de ce matin de mai.

ça ne peut pas être elle, elle a disparu depuis plusieurs années.

Comment oublier le départ de la blonde Shan alors que tout s’écroulait autour de lui. C’était forcément quelqu’un qui avait le même prénom, même s'il n'était pas courant. Ca ne pouvait être que cela, le même prénom. Ne pas espérer, ne pas être déçu lorsqu’une étrangère se présenterait à lui en prononçant ce nom.
Son regard se posa à nouveau sur le parchemin qui tremblait légèrement entre ses doigts. " Elle a perdu la mémoire et elle cherche tout ce qui est possible de la lui faire retrouver. Elle n'avait qu'une idée en tête, venir en Champagne........... Elle se prénomme Shandra."


Et si c’était vraiment elle ? d’étranges sensations lui trituraient le ventre, la peur mêlée à l’impatience de voir ce visage et d’être fixé une fois pour toute, et puis l'envie de ne pas la voir pour ne pas être déçu de voir un visage étranger. Ne pas espérer quelque chose qui n’était peut être pas. Il posa le parchemin à côté de son godet qu’il attrapa, sourit aux derniers mots de Célénya concernant sa tresse qu’il n’avait pas l’intention d’enlever et s’adressa à Lucienne.

Une jeune femme risque de venir elle se prénomme Shandra.
Dites lui que je serai là vers le moment où le jour finit, et préparez la chambre à côté de celle de ma soeur si elle veut rester ici
avant de murmurer si c’est celle que je connais, elle est ici chez elle.

Son travail l'empêcherait de trop penser, et puis il fallait qu'il parle de tout ça avec sa blonde. Il lui avait déjà parlé de ses amis du passé que connaissait aussi Magdeleine, sa mère, et elle savait l'importance que ça avait pour lui. La journée allait lui sembler interminable.
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Shandra


[Mai 1461 - Sainte Ménehould - Le dormeur doit se réveiller... ]

Les dernières lieues pour arriver à Ste Ménéhould lui avait parues longues et pesantes. Tape-fesse semblait prendre un malin plaisir à s'agiter plus que de coutume, peut être le fait d'arriver bientôt à l'écurie ? A moins que ce ne fut le calva de Célénya la veille ? Ou alors tout à la fois. En tout cas, elle se sentait vaseuse et l'air printanier de ce jour n'y changeait strictement rien.

Arrivant enfin à Ste Ménéhould, elle descendit de sa monture et fouillant son ballot donna un restant de vieille carotte à la jument de bât qui l'avait portée. Puis elle remercia ses compagnes de routes de l'avoir menée jusque là. Elle savait qu'elles continuaient vers l'Artois, donc leur voyage commun s'arrêtait ici, à son plus grand regret.
Elle les salua donc et promit de les retrouver plus tard, le temps de faire un tour dans la ville qui lui semblait bien grande comparée à d'où elle arrivait qui elle, ne comptait, en tout et pour tout, entre village et couvent, que 38 âmes. Elle y compris.

Ste Ménéhould lui semblait peu accueillante, mais à dire vrai, cela venait plus probablement du fait qu'après quelques minutes de marche, son état vaseux du matin se transformait petit à petit en gros coup de fatigue. Elle se sentait nauséeuse et frigorifiée. Pas en forme quoi.
Se sentant de plus en plus fourbue, elle entra dans la première auberge qu'elle vit et y demanda une chambre, essayant de garder une attitude « normale » pour ne pas se faire jeter hors de l'établissement. Reconnaissez qu'accueillir quelqu'un avec mauvaise mine n'était pas de bonne augure pour quelque établissement que ce soit. Elle paya 3 nuits d'avance, puis monta enfin à la chambre qui lui fut allouée par un homme qui ne sembla pas faire grand cas d'elle, et tant mieux.

Elle y entra et pensant qu'un petit somme lui ferait le plus grand bien, s'allongea sous la couverture en mâchouillant une herbe tirée de son sac. Elle ne s'en rappelait plus le nom, mais sœur Marie-Edwige la lui avait fourrée dans sa bourse avec ses herbes aromatiques en lui disant qu'elle serait bénéfique pour les grands coups de fatigue.

Bref, elle s'endormit là-dessus et ne se réveilla qu'au soir. Enfin le pensa t'elle. Par la fenêtre elle voyait que la nuit était tombée. Elle mourrait de faim alors elle piocha dans son ballot, ce qui lui restait de comestible et pas trop sec, un crouton de fromage et un reste de morceau de pain que lui avait généreusement donné Célénya. Elle resta ensuite allongée sur son lit un moment écoutant les bruits alentours. Mais bon, vu le silence dans l'auberge, elle réalisa que les clients avaient du en partir depuis un petit moment. Il devait être tard.

Elle s'approcha de la fenêtre en entendant un bruit dehors, poussa légèrement le rideau et nota que la lune déjà se couchait et que le soleil bientôt ne tarderait pas. Ce devait donc être le petit matin. Le bruit entendu était en fait le cliquetis des armes et armures de la patrouille de la ville qui passait sous ses fenêtres. Elle revint à son lit et s'y allongea, espérant dormir jusqu'au petit déjeuner qu'elle prendrait ici. Après tout un bol de lait avec une miche de pain encore chaude et du beurre frais serait un luxe qu'elle n'avait pas eu depuis longtemps.

Elle somnola finalement jusqu'à une heure bien avancée de la journée et se leva de nouveau affamée. Elle se changea prestement, autant rester présentable tout de même, puis descendit dans la salle principale de l'auberge. Elle commanda et paya un repas à l'aubergiste qui la regarda bizarrement, mais n'en tenant pas compte elle s'installa à une table et commença à réfléchir à ce qu'elle allait faire. Le tavernier lui amena sa commande et au lieu de s'éloigner comme tout bon tavernier qui a largement à s'occuper avec ses verres sales, il resta là, à la regarder. Elle haussa un sourcil …
oui ? Aurais-je oublié un écu dans le montant ?

L'homme secoua la tête :
Non ma bonne dame, y'a juste que vous z'êtes pas sortie d'vôt'e chambre d'puis plus de 2 jours … 'lors j'me d'mandais si c'est qu'vous z'êtes pas malade, parce que les malades ici on en veut pas, c'est pas bon pour les affaires !
Il termina son envolée, le regard un peu sévère.

Shan resta un moment abasourdie … Plus de deux jours … elle avait dormi au moins deux jours ! Bon sang ! Les herbes de sœur Marie-Edwige étaient sacrément fortes...
Puis elle songea à Célénya et se dit qu'il ne faudrait pas qu'elle tarde à la retrouver ... avant de s'apercevoir que le tavernier continuait à la fixer de plus en plus agacé d'attendre.


Euh... non ! Non ! Je ne suis pas malade, je voyage depuis plus de 10 jours et je crois que j'ai surtout eu besoin de récupérer dans un bon lit. Qui était absolument parfait, confortable et accueillant et ... propre et ... très bien quoi ...essaya-t'elle de le convaincre avec un sourire.

Le tavernier grommela un vague mmmm.... avant de s'éloigner plus ou moins suspicieux.

Shan haussa les épaules en soupirant de soulagement de ne pas se retrouver à la rue, puis reprit le cours de ses pensées en commençant à manger, se régalant de ragoût chaud, de pain frais et de lait en guise de boisson. Une fois son repas achevé, repue comme elle ne l'avait été depuis longtemps, elle sortit de l'auberge avec un grand sourire confiant au tavernier qui la salua quand même d'un signe de tête, lui accordant le bénéfice du doute.3 Elle commença par arpenter les rues, essayant de se repérer et peut-être de retrouver Célénya et ses compagnes de route.
La nuit serait bientôt là, il fallait qu'elle se presse. Plus de deux jours qu'elle dormait, ses compagnes de route avaient du croire qu'elle les lâchait comme ça sans un mot … elle grommela d'agacement après elle-même mais s'arrêta en voyant la louve de Célénya s'avancer vers elle. Si Néa était là, il y avait une chance que Célénya soit encore en ville. Aux basques de la louve, un jeune garçon qui suivait l'animal à distance. Shan s'arrêta et la louve également, à deux mètres l'une de l'autre.
Euh... bonjour Néa … saurais tu me dire où je puis trouver ta maitresse ?

Elle soupira devant le regard silencieux de l abête. Non elle ne lui dirait pas où se trouve sa maitresse. Elle regarda ensuite le garçon qui attendait quelques pas plus loin. Il se trémoussait d'un pied à l'autre en regardant à tour de rôle l'animal puis Shandra. Il demanda, de loin toujours :

Vous la connaissez ? Vous z'y seriez pas madame Shandra p'têt ?
Elle acquiesça étonnée et il se dépêcha de lui fourrer un pli dans la main, le tout sans un mot et après avoir bien contourné Néa, avant de filer sans attendre.

Shandra ouvrit le pli et regarda en premier la signature.

Ah ben quand on perle du loup, sans vouloir t'offenser Néa hein ... Voyons ce qu'elle me dit... disparue pendant 2 jours ... oui je sais je suis une grosse flemme j'ai roupillé ... moi qui lui avait dit que je les rejoindrais plus tard …pour qui je passe sacré nom d'une pipe en bois ! Elle lâcha un petit soupir résigné et reprit sa lecture.

La louve voyant que la jeune femme lisait sans problèmes (il ne lui manque vraiment que la parole à cet animal ! ) s'éloigna rapidement retrouver sa maitresse, à moins que ce ne fut pour aller chasser dans les bois alentours.

Lisant un mot sur deux à voix haute ... vous présenter à mon ami... reprendre la route dès ce soir... ah bah bravo Shan tu les as loupées, elles sont surement reparties déjà... l'Auberge "Les Petits Cailloux" ... la place du village... se prénomme Aimelin... fiancée ... n'ayez aucune hésitation.


Shan releva la tête et regarda autour d'elle réfléchissant et regardant un bout de rue plus loin murmura :
Bien bien bien … alors la place du village, ça doit être euh … voyons par là-bas …

Elle se perdit un peu dans les ruelles et arrivée dans une énième ruelle elle se s'énerva contre elle-même: bon sang j'étais sûre que c'était par là, cette rue y mène j'en suis sûre …
Elle s'arrêta net, déconcertée. Mais oui je connais cette rue … je suis déjà venue ici … Elle regarda mieux les détails autour d'elle, même si le jour commençait à bien baisser, ici un pignon de maison et là un jardin à côté de la maison avec des légumes qui commençaient à sortir de terre. Elle fronça les sourcils essayant de se rappeler. Et là, une sensation étrange la parcouru quand elle revit la maison dans ses souvenir, sauf que les volets étaient moins abimés par le temps évidemment. Elle commença à sourire. Elle connaissait la ville …

A partir de là, elle s'avança, pleine d'espoir, laissant le hasard (ou autre chose ? ) la guider. Elle regardait avidement ce qui l'entourait essayant de se souvenir d'autres choses. Et elle arriva effectivement à la place du village sans plus avoir d'autre souvenir malheureusement.

Là elle avisa la taverne des petits cailloux de l'ami " Aimelin " de l'autre côté de la place et s'en approcha, rangeant le courrier de la femme dans une poche de son vêtement.

La nuit commençait à bien tomber à présent, les marchands rangeaient leurs étals ou fermaient les volets de leurs échoppes. Seules les fenêtres et les portes de la taverne restaient ouvertes et lumineuses. Elle s'en approcha et regarda à travers une des fenêtres.

Elle vit quelques visages sans reconnaître quiconque, mais elle n'avait pas vraiment un bon point de vue.

Elle s'approcha donc de la porte et la poussa tranquillement avant d'entrer. Un bouquet de bonnes odeurs de ragoût et de bière ainsi que le bavardage diffus des clients l'accueillirent. Elle s'approcha du comptoir et s'adressant à la femme qui s’y trouvait derrière demanda avec un sourire :


Ahemm... Pardonnez moi, pourriez vous me dire où je peux trouver le propriétaire de cette taverne, Messire Aimelin ?

Alienor_vastel
[Mai 1461 - Sainte Ménéhould, Auberge des Petits Cailloux]

La clé tourna dans la serrure, enclenchant le pêne dans un bruit métallique et fermant la porte de la boulangerie qui resterait close pour une durée indéterminée. Les fours avaient été éteints, faute de combustible pour les alimenter. Ils n'avaient été rallumés que quelques jours depuis leur retour, épuisant le stock de bois qu'Aliénor avait conservé par devers elle et les quelques stères qu'elle avait réussi à se procurer.
Juste le temps pour Grégoire, l'homme à tout faire de Lesmont qu'elle avait fait venir à Sainte pour l'occasion, de pétrir et cuire quelques fournées sous la supervision de la blondinette pour fournir les habitants et voyageurs de passage, et l'auberge.

Grégoire s'en était retourné au Domaine, et Aliénor l'avait suivi du regard alors qu'il quittait le village jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'une silhouette ténue sur le chemin. Avant d'être à son service, il avait été apprenti dans la boulangerie de sa défunte mère, apprenant le métier auprès d'elle, et ses secrets. A y bien songer, il devait être le seul encore vivant à détenir la recette des fameuses -en leur temps- madeleines au calva de la Dame de Pomponne. Une recette que sa fille n'avait pas voulu apprendre, et encore moins mettre en oeuvre, tant dans son esprit elle était liée à ce fantôme qui la hantait encore parfois, malgré sa vie, malgré la famille qu'elle s'était choisie, malgré l'avenir qui s'annonçait.
Mais regarder vers l'avant n'empêchait pas de parfois songer au passé, bien au contraire même, ce passé faisait ce qu'elle était, dictait inconsciemment ses choix.

Elle partageait cet état d'esprit avec Aimelin, et alors qu'elle prenait la direction de l'auberge, de leur "chez eux", hâtant le pas pour y rentrer avant que le soleil n'ait totalement disparu derrière l'horizon, un petit sourire apparut sur son visage en songeant que c'était l'un des points qui les avaient rapprochés. Lui aussi avait ses fantômes, et si pour la petite blonde, compiégnoise d'origine et qui n'était jamais venue à Sainte avant son retour en Champagne deux ans et demi auparavant, ils reposaient dans sa mémoire, pour le jeune homme ils étaient aussi présents dans les lieux, les rues, les maisons du village où il avait déjà vécu avant qu'ils ne décident de s'y installer.
Le lac, le moulin, ou encore, sur le chemin qui menait à ce dernier, cette maison aux volets clos, autant d'endroits chargés de souvenirs pour son fiancé, des fantômes avec lesquels il avait enfin fait la paix lorsqu'ils avaient séjourné ici à l'été 59, mais qui resurgissaient parfois à la faveur d'une balade, d'une conversation.

La main posée sur la poignée de l'huis de l'auberge, la jeune fille se prit à songer avec une pointe d'amertume que, ce séjour deux ans auparavant avait été finalement le plus long qu'ils aient fait au village. Et pourtant, à cette époque, ils n'en étaient pas encore résidents, juste des voyageurs. Du Béarn pour lui, de Troyes pour elle, refuge après un court passage à Compiègne où elle n'avait pu rester, étouffée par les souvenirs que sa ville natale faisait remonter en elle.
Ce n'était que quelques semaines plus tard, après avoir rejoint l'armée de la Duchesse de Brienne à Conflans et en remontant vers le nord de la Champagne, qu'ils avaient décidé d'y poser leurs bagages. Depuis, ils n'y avaient fait que quelques pauses de quelques jours avant de repartir. Et d'ailleurs, une fois de plus ils ne resteraient pas longtemps, et elle pensa en soupirant que bientôt ils leur faudrait regagner la capitale pour assurer leurs tours de garde.

La porte fut finalement poussée et la jeune fille accueillit avec bonheur le léger brouhaha des clients, un éclat de rire, les effluves d'un civet. Un sourire aux lèvres, elle ôta sa cape, balayant la salle du regard. Ne pas penser à demain, mais profiter de l'instant présent, de celui-ci, où elle rentrait chez elle, chez eux.
Un signe de la main pour saluer les habitués, quelques mots échangés, une plaisanterie accompagnèrent son avancée vers l'escalier qu'elle gravit pour rejoindre leur chambre après avoir demandé à Lucienne de lui préparer le souper.
Elle l'aurait bien fait par elle-même, tout comme elle aurait bien aimé jouer à la tavernière, mais Maltea lui serinait suffisamment que c'était dérogeance que de travailler, et elle ne souhaitait pas la contrarier outre mesure en ce moment, la blonde duchesse ayant déjà du mal à digérer le pépin qui se développait dans le ventre de sa fille adoptive.

Lorsque, quelques instants plus tard, après s'être débarrassée de sa cape et avoir passé un coup de brosse dans ses cheveux que le vent avait emmêlés, elle redescendit, une écuelle fumante et une chope emplie l'attendaient sur une table, préparées par la brave femme.
Passant à côté du comptoir, une phrase la fit s'arrêter, intriguée.


Ahemm... Pardonnez moi, pourriez vous me dire où je peux trouver le propriétaire de cette taverne, Messire Aimelin ?

Son regard s'attarda sur la jeune femme qui s'adressait ainsi à Lucienne et demandait après son fiancé ; une inconnue, du moins il ne lui semblait pas l'avoir déjà croisée dans les rues de Sainte, blonde, étrangère de passage peut-être.
La réponse de Lucienne ne se fit pas attendre


Messire Aimelin n'est pas encore rentré mais il ne devrait pas tarder, il m'a dit ce matin qu'il serait de retour vers la tombée de la nuit.

Aliénor fit alors les quelques pas qui la séparaient des deux femmes, prenant la parole sourire aux lèvres, une lueur de curiosité venant faire briller ses pervenches.

Peut-être puis-je vous aider ? Je suis Aliénor, sa fiancée.

Et désignant de la main la table où était disposé le repas, elle ajouta

Voulez-vous partager le souper avec moi ? Cela nous fera à toutes deux un peu de compagnie en l'attendant.
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Shandra
[ Mai 1461 – Auberge des Petits Cailloux - Ste Ménéhould ]

Messire Aimelin n'est pas encore rentré mais il ne devrait pas tarder, il m'a dit ce matin qu'il serait de retour vers la tombée de la nuit.

Shan hocha la tête avec un sourire et juste après avoir remerciée la tavernière, entendit une voix de femme, teintée d’une pointe de curiosité derrière elle et … s’adressant à elle ?

Peut-être puis-je vous aider ? Je suis Aliénor, sa fiancée.

Elle se retourna et vit une belle jeune femme, blonde comme les blés, le regard franc et avenant, lui sourire et effectivement lui parlant à elle.
Euh … enchantée Dame Aliénor. Je m'appelle Shandra et... je ne crois pas connaître encore votre fiancé, enfin je ne pense pas.

Voulez-vous partager le souper avec moi ? Cela nous fera à toutes deux un peu de compagnie en l'attendant.


Elle regarda la table que lui désignait la jeune femme et avec un sourire lui répondit :
Je ne voudrais pas vous déranger. Mais le temps d'attendre votre fiancé … bien volontiers, je vous remercie.

Malgré sa collation de tout à l’heure, elle se voyait bien encore grignoter un petit quelque chose. Après tout, après plus de 10 jours de routes et plus de deux jours à roupiller, son corps lui criait à cor et à cri de reprendre des forces et donc de se bâfrer copieusement chaque fois que l’occasion s’en présenterait, ce qui semblait être le cas présentement.

Elle s’installa donc en face de la jeune femme, dos à la porte, un peu gênée tout de même. Celle-ci lui semblait de condition assez aisée et avec sa vieille cape et ses vêtements un peu froissée, Shan ne se sentait, pour l’heure, pas très à l’aise. Elle se tortillait les mains sous la table en regardant tout autour d’elle, réfléchissant à tout allure. Pour un peu, on aurait pu voir ses oreilles fumer, tandis que ses joues étaient un peu rosies d’embarras. La décoration de la taverne était sobre mais soigneuse, les clients tranquilles, et la tavernière derrière sont comptoir efficace et appliquée. Son regard revint sur la jeune femme en face d’elle et ses réflexions reprirent de plus belle. "bon alors elle a de beaux vêtements hein, si c’est la fiancée de cet Aimelin, elle doit être aussi la patronne de cette taverne, surtout Shan pas de boulette, tiens toi bien et sois polie "


Entre-temps la tavernière, en entendant sa patronne, avait amené à Shan une écuelle fumante et odorante à souhait, ainsi qu'une chope bien remplie, le tout agrémenté de pain frais. Shan la remercia d'un sourire puis regarda Aliénor.

Comme je disais, je m’appelle Shandra et à ce qu’on m’a dit Messire Aimelin, pourrait m’aider, enfin …
Mais attendez, je vais vous montrer …un instant je l'ai là... !


Et là elle commença à retourner ses poches, un caillou ici, très joli au demeurant, c’est pour ça qu’elle l’avait gardé, là un lacet de cuir, on sait jamais ça peut servir, un sourire embarrassé sur un visage aussi embarrassé, un petite pelote de ficelle, pareil, ça peut toujours servir, et finalement elle sortit un papier de sa poche, l’air ravie.

Je le tiens !

Elle reprit vite toutes ses affaires qui avaient atterris sur la table pour les remettre dans une poche et releva la tête vers Aliénor, qui la regardait faire. Shan était un chouilla gênée, mais on va dire que personne n’a rien remarqué hein :

Je … ahem… voilà je … c’est Dame Célénya qui m’a dit de passer voir messire Aimelin… qu’il pourrait peut être m’aider vu qu’il connaît du monde ici, elle m’a dit. Alors elle m’a laissé ce mot…vous la connaissez peut-être … bon là elle a du repartir vers l’Artois à ce qu’elle m’a dit. Mais …euh … bref … elle m’a dit de passer voir Messire Aimelin et comme je ne connais personne ici, enfin je crois… donc voilà

Shan se sentit rougir sous le regard d'Aliénor. Elle posa le papier sur la table et doucement le poussa avec un doigts vers elle. Ensuite ne sachant que faire de ses mains (c’est fou ça, elle en a deux et dix doigts en prime, et ne sait pas où les ranger parfois) elle épousseta la table, là où elle avait posé le contenu de ses poche, puis prit un bout de pain qu’elle commença à émietter dans son écuelle. Ses pensées s’emballèrent à nouveau. Et si la dame là, l’envoyait bouler, comme quoi son fiancé avait d’autres occupations plus importantes que perdre du temps avec une inconnue, mal fagotée et sans manières, hein ? Bref, Shan était, comme on dit, dans ses petits souliers …
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