Morelius
Depuis leur entrée en Champagne, Morelius et Theolenn s'étaient laissés aller à une vie calme et trainante, à l'image de cet hiver 1461 qui n'en finissait pas et qui trainait en langueur. C'est lors d'une de ses fréquentes promenades digestives que le mercenaire aux cheveux blancs fit une étrange rencontre.
Elle était là, assise au bord de la falaise, sa sombre chevelure flottant au vent, ses yeux dun vert profond reflétant le mouvement des grands arbres qui se balançaient sous la brise. Elle avait quelque chose de Theolenn et pourtant ce n'était pas la dame de Montmélian, et Morelius en fut troublé. Il faut dire aussi qu'elle était nue et ne semblait nullement souffrir du froid accentué par le vent. Il n'y avait aucun vêtement posé près delle.
- Vous navez pas froid ? demanda-t'il bêtement, histoire dengager la conversation.
- Non, je suis habituée, je viens très souvent ici, lui répondit-elle en le gratifiant dun généreux sourire.
Elle suivait du regard le vol de deux corbeaux, nombreux dans cette région. Ils samusaient, leurs ailes largement déployées, à suivre les courants ascendants dus à leffet du vent contre la falaise. Elle les regardait un léger sourire sur ses lèvres à peine rosées, les mains croisées sur ses genoux.
- Il est facile den faire autant, fit-elle à Morelius en se retournant et le fixant droit dans les yeux.
Par ce mouvement, elle fit bouger légèrement sa poitrine, ce qui eût pour effet de mettre notre spadassin dans un état proche de la bestialité.
- Car leffet dynamique est tellement violent que quiconque peut planer un instant : il suffit de bien écarter les bras et les jambes !
En disant cela, elle rosit légèrement, ce qui ajouta à la confusion de Morelius.
- Vous avez lair dubitatif ? linterrogea-t-elle en secouant sa jolie tête, faisant virevolter son épaisse chevelure noire comme les abysses.
- Ben oui ! fit Morelius avec sa concision habituelle.
Lentement, elle se leva, dévoilant une partie de sa personne qui ne laissait aucun doute quant à la naturelle noirceur de sa chevelure. Elle sapprocha au plus près du vide, il bredouilla quelque chose comme :
- Prenez garde, vous pourriez glisser !
Elle se retourna, lui dédia un sourire à faire fondre un moine même endurci (sans allusion aucune), elle écarta ses bras et bascula en avant !
Précautionneusement, Morelius sapprocha du bord de la falaise, prenant garde aux éboulis pouvant se produire à tout moment... Elle était là, deux ou trois mètres plus bas, bras et jambes écartés, puis elle remonta, profitant de leffet de pente, et atterrit avec une grande maestria quatre ou cinq mètres derrière lui.
- Alors ? interrogea-t-elle.
- Incroyable ! Vous avez réellement volé !
- Oh, voleté plutôt, soyons modeste ! Mais vous pouvez en faire autant, vous savez ?
- Moi Moi ? Vous plaisantez ?
- Pas du tout ! Allez-y, je vous accompagne afin de vous rassurer. Quoi quil arrive, je serai là.
Morelius sapprocha du bord de la falaise, au plus près même. Elle lavait précédé : bras et jambes écartés, elle flottait en contrebas. Elle était vraiment splendide, et lenvie de la rejoindre et de flotter ainsi à ses côtés fut la plus forte il sélança dans le vide, bras et jambes largement ouverts, et bien sûr il chuta ! Au passage, il eut le temps de lentendre dire :
- Je suis un Ange mais une belle garce tout de même
Il n'était qu'à quelques pieds du sol quand il se réveilla, retenant à grand peine un cri d'angoisse. Theolenn était allongée à ses côtés, semblant dormir d'un sommeil... angélique. Était-ce même un sourire qu'il voyait se dessiner sur ses lèvres ?
Morelius jura avant de se recoucher en ronchonnant.
- Me demande même pas... c'est non !
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Elle était là, assise au bord de la falaise, sa sombre chevelure flottant au vent, ses yeux dun vert profond reflétant le mouvement des grands arbres qui se balançaient sous la brise. Elle avait quelque chose de Theolenn et pourtant ce n'était pas la dame de Montmélian, et Morelius en fut troublé. Il faut dire aussi qu'elle était nue et ne semblait nullement souffrir du froid accentué par le vent. Il n'y avait aucun vêtement posé près delle.
- Vous navez pas froid ? demanda-t'il bêtement, histoire dengager la conversation.
- Non, je suis habituée, je viens très souvent ici, lui répondit-elle en le gratifiant dun généreux sourire.
Elle suivait du regard le vol de deux corbeaux, nombreux dans cette région. Ils samusaient, leurs ailes largement déployées, à suivre les courants ascendants dus à leffet du vent contre la falaise. Elle les regardait un léger sourire sur ses lèvres à peine rosées, les mains croisées sur ses genoux.
- Il est facile den faire autant, fit-elle à Morelius en se retournant et le fixant droit dans les yeux.
Par ce mouvement, elle fit bouger légèrement sa poitrine, ce qui eût pour effet de mettre notre spadassin dans un état proche de la bestialité.
- Car leffet dynamique est tellement violent que quiconque peut planer un instant : il suffit de bien écarter les bras et les jambes !
En disant cela, elle rosit légèrement, ce qui ajouta à la confusion de Morelius.
- Vous avez lair dubitatif ? linterrogea-t-elle en secouant sa jolie tête, faisant virevolter son épaisse chevelure noire comme les abysses.
- Ben oui ! fit Morelius avec sa concision habituelle.
Lentement, elle se leva, dévoilant une partie de sa personne qui ne laissait aucun doute quant à la naturelle noirceur de sa chevelure. Elle sapprocha au plus près du vide, il bredouilla quelque chose comme :
- Prenez garde, vous pourriez glisser !
Elle se retourna, lui dédia un sourire à faire fondre un moine même endurci (sans allusion aucune), elle écarta ses bras et bascula en avant !
Précautionneusement, Morelius sapprocha du bord de la falaise, prenant garde aux éboulis pouvant se produire à tout moment... Elle était là, deux ou trois mètres plus bas, bras et jambes écartés, puis elle remonta, profitant de leffet de pente, et atterrit avec une grande maestria quatre ou cinq mètres derrière lui.
- Alors ? interrogea-t-elle.
- Incroyable ! Vous avez réellement volé !
- Oh, voleté plutôt, soyons modeste ! Mais vous pouvez en faire autant, vous savez ?
- Moi Moi ? Vous plaisantez ?
- Pas du tout ! Allez-y, je vous accompagne afin de vous rassurer. Quoi quil arrive, je serai là.
Morelius sapprocha du bord de la falaise, au plus près même. Elle lavait précédé : bras et jambes écartés, elle flottait en contrebas. Elle était vraiment splendide, et lenvie de la rejoindre et de flotter ainsi à ses côtés fut la plus forte il sélança dans le vide, bras et jambes largement ouverts, et bien sûr il chuta ! Au passage, il eut le temps de lentendre dire :
- Je suis un Ange mais une belle garce tout de même
Il n'était qu'à quelques pieds du sol quand il se réveilla, retenant à grand peine un cri d'angoisse. Theolenn était allongée à ses côtés, semblant dormir d'un sommeil... angélique. Était-ce même un sourire qu'il voyait se dessiner sur ses lèvres ?
Morelius jura avant de se recoucher en ronchonnant.
- Me demande même pas... c'est non !
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