Cerdanne
« Que comprendra exactement celui que je serai à celui que jétais si cest celui que je suis qui lui explique? »(F.Royo)
Pour tout dire, le ciel est en accord avec son humeur.
Gris, voilé et jamais au grand jamais, limpide.
Le regard dénote un peu, éclat bleuté qui peine à sassombrir malgré les sourcils froncés et les rides qui barrent le front mat.
Des jours que ça dure des lunes même.
Des mots, elle en a plein la tête.
Des questions, des réponses et des tas des tas de phrases sans suite.
Sauf quaujourdhui, le soleil tente de regagner sa place.
Alors le temps presse pour coucher enfin sur de vieux parchemins son écriture nerveuse et sombre.
« Un mot après lautre, un mot après lautre » se répète telle sans cesse. "Ordonne, classe et couche dans lordre. »
La main sait que sa censure ne la laissera pas tout étaler sur le vélin jaunâtre.
Ana, ma frangine.
Je suppose que mon vieux Fou Bassan saura te trouver.
A mon avis il naura pas grand mal.
Il te repèrerait même si tu tégarais dans l'autre monde.
Depuis combien de lunes navons-nous pas parlé ?
Depuis quand ton regard na pas affronté le mien ?
Et nos mains cramponnées sur quelques flacons ambrés ?
Depuis quand ne se sont elles pas frôlées ??
As-tu déjà eu cette sensation de voir la vie, ta propre vie, den haut.
Comme un petit point qui séloigne
Et cette sensation quelle ne tappartient plus?
Je nai même pas eu besoin de grimper en haut dun arbre.
Un matin, je me suis vu.
Den haut.
Cette étrange sensation que je perdais mon temps.
Que je me perdais. Que jétais perdue.
Jai vomi tripes et boyaux des heures durant.
Jusquà ce que cette image sorte de ma tête.
Depuis, je tourne, je vire et je tourne encore.
Et ne timagines pas que javais chargé la mule et que dans mes veines coulait plus dopium que de sang.
Les portes de Paris ne vont pas tarder à souvrir.
Jentends dici les rumeurs, les rires et les bruits de toute cette foule qui trépigne denvie de faire vivre la belle cité.
Je nirais pas à la cour.
Le cimetière ne pourrait être que mon seul point de chute.
Et la mort me colle assez aux bottes pour que je pousse le vice jusquà lui rendre hommage davantage.
Jai envie de nous retrouver. Peut-être qualors auras-tu quelques questions, quelques réponses à donner.
Je vais être patiente.
Jattendrais la réponse que tu ne manqueras pas de donner à mon fou.
En retour, je me mettrais en route vers un quartier tranquille et ten ferais état par Bassan.
Comme je ne sais pas mentir et que ma patience a des limites, sache que je nattendrais pas bien longtemps.
Ah !!
Des nouvelles de mon filleul ??
Cerd.
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Pour tout dire, le ciel est en accord avec son humeur.
Gris, voilé et jamais au grand jamais, limpide.
Le regard dénote un peu, éclat bleuté qui peine à sassombrir malgré les sourcils froncés et les rides qui barrent le front mat.
Des jours que ça dure des lunes même.
Des mots, elle en a plein la tête.
Des questions, des réponses et des tas des tas de phrases sans suite.
Sauf quaujourdhui, le soleil tente de regagner sa place.
Alors le temps presse pour coucher enfin sur de vieux parchemins son écriture nerveuse et sombre.
« Un mot après lautre, un mot après lautre » se répète telle sans cesse. "Ordonne, classe et couche dans lordre. »
La main sait que sa censure ne la laissera pas tout étaler sur le vélin jaunâtre.
Ana, ma frangine.
Je suppose que mon vieux Fou Bassan saura te trouver.
A mon avis il naura pas grand mal.
Il te repèrerait même si tu tégarais dans l'autre monde.
Depuis combien de lunes navons-nous pas parlé ?
Depuis quand ton regard na pas affronté le mien ?
Et nos mains cramponnées sur quelques flacons ambrés ?
Depuis quand ne se sont elles pas frôlées ??
As-tu déjà eu cette sensation de voir la vie, ta propre vie, den haut.
Comme un petit point qui séloigne
Et cette sensation quelle ne tappartient plus?
Je nai même pas eu besoin de grimper en haut dun arbre.
Un matin, je me suis vu.
Den haut.
Cette étrange sensation que je perdais mon temps.
Que je me perdais. Que jétais perdue.
Jai vomi tripes et boyaux des heures durant.
Jusquà ce que cette image sorte de ma tête.
Depuis, je tourne, je vire et je tourne encore.
Et ne timagines pas que javais chargé la mule et que dans mes veines coulait plus dopium que de sang.
Les portes de Paris ne vont pas tarder à souvrir.
Jentends dici les rumeurs, les rires et les bruits de toute cette foule qui trépigne denvie de faire vivre la belle cité.
Je nirais pas à la cour.
Le cimetière ne pourrait être que mon seul point de chute.
Et la mort me colle assez aux bottes pour que je pousse le vice jusquà lui rendre hommage davantage.
Jai envie de nous retrouver. Peut-être qualors auras-tu quelques questions, quelques réponses à donner.
Je vais être patiente.
Jattendrais la réponse que tu ne manqueras pas de donner à mon fou.
En retour, je me mettrais en route vers un quartier tranquille et ten ferais état par Bassan.
Comme je ne sais pas mentir et que ma patience a des limites, sache que je nattendrais pas bien longtemps.
Ah !!
Des nouvelles de mon filleul ??
Cerd.
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