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[RP] L'affaire du collier

Panperdu
Descendre les murailles de la prison au bout d’une corde improvisée puis quelques heures plus tard escalader la façade d’une auberge. Monter… descendre… sortir… entrer… Mais à quoi donc servent les portent ? Hein, je vous le demande, pffff ! Quelle nuit ! et qui promettait d’être encore longue.

Suspendu au rebord de la fenêtre, Pan puisait dans ses dernières forces qui le mettraient à l’abri pour quelques heures à venir quand il se sentit happé à l’intérieur. Anya l’avait agrippé par la ceinture et emportés par l’élan ils vinrent s’écraser tous deux sur le plancher de la chambre.


- Ma chérie ? Ca va ? Je ne t’écrase pas trop ?

Il se roula sur le dos et tous deux restèrent ainsi allongés quelques minutes avant de se décider à s’asseoir et s’enlaçant.

- Tu m’as manquée, oh comme tu m’as manquée !

Les larmes se mêlaient aux rires et aux baisers. Les nerfs mis à rude épreuve trouvaient enfin un exutoire. Et pendant tout ce temps Amaury qui avait retrouvé son lit dormait du sommeil du juste sans se douter de ce qui se passait juste à côté de lui.

- On ne va pas pouvoir rester trop longtemps ici, c’est le premier endroit où l’on va me chercher dès qu’on saura où tu es. Je ne comprends pas ce qui se passe. Une arrestation arbitraire, et là une évasion arrangée. Oui, arrangée, c’est le mot. Tout s’est trop bien déroulé, les gardes avaient ordres de tourner la tête, j’en suis certain. Et si ce n’est pas toi qui a tout organisé, alors le fait que je n’ai pas pris la barque et que je t’ai rencontrée a été le grain de sable inattendu. Mais pourquoi ?

Les questions n'attendaient pas de réponse. Demain ils aviseraient, car curieusement Pan avait l'intuition que son évasion ne s'ébruiterait pas.

- Qu'allons-nous faire en attendant ? demanda-t-il l'air espiègle.
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Anya.
Thor avait repris sa garde au coin de la rue, dissimulé par un pan de mur et si Anya devait plus tard se remémorer leur épopée pour regagner la chambre, il est certain que tout aurait été bien flou. Si pour elle le chemin des escaliers avait été aisé et sûr, puisqu'elle n'avait croisé personne à cette heure avancée, pour Pan, il en fût bien autrement.

Le bras en écharpe, il avait tout de même profité d'un petit appentis bien placé sous la fenêtre et s'était hissé tant bien que mal ... plutôt mal que bien d'ailleurs, et Anya, posant vivement le bébé dans son berceau, s'était penchée pour l'attraper par la ceinture, tirant de toutes ses forces en espérant que celle ci tiendrait le coup, et priant silencieusement le ciel d'avoir la force de le hisser à l'intérieur !


Ils s'étaient écrasés sur le plancher, épuisés mais si heureux de se retrouver que les larmes de joie furent versées et les baisers se mirent à pleuvoir ... pluie bienfaisante qui rendit instantanément à Anya toute sa joie de vivre ... elle avait retrouvé sa moitié manquante, son double ... l'homme de sa vie !
Citation:
Qu'allons-nous faire en attendant ?

Le petit regard malicieux de Pan l'avait faite frissonner d'envie, mais si toute à son bonheur des retrouvailles elle avait occulté l'odeur de geôle que Pan trainait avec lui, celle ci se rappela brutalement à son odorat .. Qu'allons nous faire mon chéri ? ... elle huma son cou avec une petite moue ... mmmh ! je crois déjà qu'un bon bain ne te ferait pas de mal !

De l'eau tiède attendait dans des seaux près du baquet, et elle sortit de l'armoire du linge propre pendant que Pan se déshabillait. Elle attendit qu'il fut dans le baquet, pour lui tendre un savon fleurant la lavande ... tu seras propre comme un sou neuf, et en t'attendant je vais faire une toilette aussi ...

Un regard coquin vers lui tandis qu'elle dégrafait sa chemise, des gestes lents pendant que sa jupe tombait à ses pieds ... et la main rencontra la petite bourse pendue à son jupon. Ils se diraient tout plus tard, le collier, l'homme, l'évasion ... oui plus tard, pas envie maintenant, et le jupon tomba à son tour la laissant entièrement nue face à lui.

Elle fit sa toilette sans le regarder, sans fausse pudeur, alors qu'elle savait que lui ne la quittait sûrement pas des yeux et elle pouffa un peu ... n'oublie pas de te savonner les pieds aussi n'est ce pas ?

Un brossage de cheveux plus tard, Anya sortit de la salle d'eau et se pencha sur Amaury, sourit en repoussant une mèche collée sur son front ... ton papa est là mon bébé ! tout va bien !

Elle s'allongea sur le drap, corps tourné sur le côté d'où elle verrait arriver Pan et dans la pénombre elle murmura ... Pan .. Pan ... je n'étais rien sans toi !
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Panperdu
Prendre un bain au milieu de la nuit après avoir été séparée si longtemps de sa bien-aimée ne réjouissait pas Pan outre-mesure. Néanmoins la remarque était fondée, il avait beau avoir eu le droit à un traitement de faveur ces derniers jours, ce n'était pas uniquement son bronzage qui donnait un teint halé à sa peau.

C'était donc ça un bain chaud ? ouahhhhh ! Pan se laissa aller au fond du baquet et ses muscles se rappelèrent à lui. Puis ils se détendirent peu à peu et il put... il dut surtout, sous le regard insistant d'Anya, se frotter avec le savon. Elle ne le rejoignit pas bien sur, le baquet était à peine plus grand qu'un seau. Mais elle fit sa toilette nue comme au premier jour juste sous ses yeux et il se hâta d'achever la sienne.

Encore dégoulinant d'eau mais désormais parfumé à la lavande il ne tarda pas à la rejoindre sur le lit ou leurs corps s'unirent tendrement. De nouveau ils étaient réunis, de nouveau ils ne faisaient plus qu'un. Désormais plus rien ne pouvait leur arriver.


Ils dormirent peu cette nuit là. Nuit qui était déjà bien entamée quand ils étaient arrivés dans cette chambre. Ce sont les bruits de la maisonnée qui se réveille qui les tirèrent des bras de Morphée où ils étaient tous deux enlacés. Amaury trouvait qu'il était trop tôt pour lui, il se contenta de se retourner après avoir poussé un babil encore incompréhensible pour tout autre que lui.

Que c'est bon de te retrouver. Et je ne dis pas ça uniquement pour... ça - regard entendu - mais tout simplement pour être auprès de toi et d'Amaury.

Il embrassa la flamme de son cœur longuement avant de se redresser. Le bref sommeil avait été réparateur et avait stimulé son esprit. Désormais il savait quoi faire.

Tu sais quoi ? Je sais qui m'a fait évader.

Roulement de tambours. Ratatatatatam

Le juge ! Tu le crois ça ?
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Anya.
La nuit fut courte, peuplée de soupirs retenus, de gémissements étouffés et Anya déborda de tendresse passionnée et partagée .. ils s'étaient retrouvés, tout irait bien désormais et cette désespérance qui l'avait envahi quelque temps plus tôt s'était enfuie. Ensemble tous les trois, plus rien ne pouvait l'atteindre, la blesser, la faire souffrir.

Et tandis qu'il l'aimait dans le lit un peu dévasté, elle s'accrochait à lui, la tête dans les étoiles et le corps en ébullition d'un émoi qui ne s'émoussait pas au fil du temps.

Les bruits du quotidien les sortirent de leur court sommeil et Anya s'étira, souriant au babillage incompréhensible d'Amaury qui semblait râler qu'on le sorte de ses songes.

Citation:
Que c'est bon de te retrouver.

Elle le regardait, appuyée sur un coude face à lui, passant un doigt dans ses cheveux ébouriffés .... je ne veux plus être séparée de toi !

Un baiser sur le bord de sa bouche et elle recula un peu étonnée ... Le juge ? mais pourquoi donc le juge t'aurait il fait évader Pan ? nous ne le connaissons même pas !

La bourse ....

Elle se leva d'un bond pour ramasser la bourse et d'un geste un peu maniéré l'ouvrit pour laisser tomber sur le lit la parure de pierres "précieuses" qui se mit à briller au clin d'oeil d'un rayon de soleil.

J'ai trouvé ceci dans le manteau Pan ! voilà la raison de ton arrestation ... la voilà !

Et elle lui raconta sa rencontre louche avec Lago, soi disant greffier au tribunal ... et qui semblait bizarrement très intéressé par l'affaire d'un simple manteau volé.

Il était étrange je t'assure, mais je me suis méfiée et Thor m'a bien aidé à m'en débarrasser ! mais à mon avis, à cause de ce collier, il doit bien trainer quelque part je suis sûre !

Un collier pareil tu penses .... ça doit valoir son pesant d'or même si ....

Elle prenait son temps pour lâcher l'information, un peu de théatre n'était pas pour lui déplaire .... même si ....

Il est faux ! entièrement faux ! ce n'est que de la pacotille bien imitée je l'avoue, mais de la pacotille tout de même !
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Fil_d_ariane
Comment ça disparu ? Comment est-ce possible ? Vous m'aviez pourtant assuré que tout était planifié, que rien ne serait laissé au hasard !

Le borgne resta agenouillé mais osa relever la tête pour affronter le regard courroucé du juge. Son œil unique ne cilla pas quand il exposa la situation.

J'ai failli Monseigneur. L'évasion s'est pourtant déroulée comme prévu et la garnison de la forteresse a déjà reçu son ordre de mutation. A l'heure qu'il est ils doivent franchir la limite extérieure de la ville avec armes et bagages. Mais pour une raison que j'ignore le fugitif n'a pas emprunté la barque. J'ai vérifié moi-même. Le message est toujours sur le banc de nage dans son étui scellé.

Le juge posa ses mains à plat sur le rebord de la fenêtre en poussant un soupir. Quelle poisse, en échappant à son contrôle ce Panperdu risquait de mettre sa réputation en péril.

Je vous ai fait confiance et nous voilà dans le pétrin. Dieu sait ce qu'il va faire maintenant. Finissez d'effacer les traces de cette nuit, détruisez tous les documents ayant trait à lui, son jugement, la liste des prisonniers, bref vous m'avez compris. Mais attention, faites très attention, il est très important qu'il ne lui arrive rien jusqu'à ce qu'il me trouve. Compris ?

Oui, da Monseigneur. Il se frappa la poitrine du poing.

ET RETROUVEZ-LE MOI !
Panperdu
A l'est le ciel commençait à pâlir des premières lueurs de l'aube. Un ciel maussade chargé de lourds nuages qui annonçait une journée triste et pluvieuse. Le bruit des gouttes de pluie sur le carreau chassèrent Thor qui grimpa sur le lit et se nicha au creux de la courtepointe profitant que sa maîtresse ne prenait pas garde à lui. Il bailla à se décrocher la mâchoire puis ferma les yeux, sa nuit de garde s'achevait, il avait sans doute gagné le droit à un peu de détente.

... un vulgaire collier, toute cette affaire pour trois bouts de verre. Pfffff !

Pan était atterré, il n'y connaissait rien en pierres précieuses, perles et autres bijoux, mais il faisait tout à fait confiance à Anya dont l'éducation lui avait permis de faire la distinction entre le vrai et le faux d'un seul regard.

Je ne comprends pas. C'est un objet de belle facture, certes, mais pourquoi tant d'acharnement pour le récupérer ? Rien que l'énergie et les hommes déployés dans ce but ont du coûter plus que sa simple valeur marchande.

Instinctivement il tendit la main vers la tête de Thor et le gratta entre les oreilles.

A mon avis la ville est bouclée et mon évasion a du arriver aux oreilles de tous les indicateurs du coin. Seule toi ma chérie est encore libre de tes mouvements, mais ça risque d'être dangereux. Enfin, plus dangereux encore. Il va falloir dénicher où habite le juge et trouver un moyen de me le faire approcher. Tu as une idée ?
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Anya.
Anya regardait machinalement la main de Pan caresser le chien tandis qu'elle réfléchissait. Prendre une décision est une chose, mais avoir l'idée qui amènerait cette décision en était une autre, et les sourcils un peu froncés, la brune se triturait les méninges.

Finalement, elle tourna la tête vers Pan
... j'ai une idée ! j'ai remarqué qu'aux abords du tribunal se déplace une flopée de mendiants ! ils se font discrets, mais arpentent les ruelles, tendant la main au bon coeur de chacun ! je pourrais m'y infiltrer et je pourrais ainsi suivre ce juge dont je n'oublierais jamais le visage !

Les dents s'étaient serrées , le regard s'était fait mauvais en songeant à cet homme qui n'avait pas hésité une seconde, sur la seule affirmation d'une femme, à jeter l'homme de sa vie au cachot.

Nue comme Eve, elle se leva et sortit d'un coffre une tenue défraichie qu'elle déchira un peu plus avant de l'enfiler. Les cheveux furent décoiffés, pour tomber finalement en mèches dispersées et le visage fut un peu enduit de cendres , qui lui donnèrent immédiatement un teint grisâtre de corps mal nourri.

Qu'en penses tu ?

Elle ne voulait pas son avis, ne voulait pas penser plus avant, ni se demander comment elle ferait au milieu de cette faune dont elle n'avait pas l'habitude. Il fallait qu'elle le fasse ... c'est tout ! elle savait que lui ferait tout pour elle, pour leur enfant ... alors elle ferait tout pour lui et pour leur enfant , quitte à se mettre en danger.

La voyant bouger, Thor leva la tête, les yeux intéressés
... non Thor ! toi tu restes ici, tu es trop connu par certains, tu me ferais prendre !

Elle se rassit un instant sur le lit, regardant Pan dans les yeux, consciente de son apparence aux antipodes de celle qu'il lui connaissait .... je reviens dès que j'ai l'information mon amour ! occupe toi d'Amaury et surtout ne laisse pas sortir Thor !

Une peur sournoise la saisissait un peu mais elle lui sourit, posant sur sa bouche ses lèvres qui laissèrent sur les siennes une barrette grise de cendres.

Je ferais attention je te jure !

Elle se leva brusquement avant qu'il ne parle et ouvrit la porte qu'elle referma sans se retourner. La petite silhouette sortit par une porte dérobée de l'Auberge, et disparut au coin de la rue, tête baissée et cheveux dans les yeux pour dissimuler son visage.
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Fil_d_ariane
Sur la place du palais de justice encore détrempée des averses de la nuit, les ragots et les conjectures allaient bon train.

... c'est le beau-frère de l'amie de la boulangère qui me l'a dit. C'est vous dire qu'il sait de quoi il parle !

... oui, tous partis. Oust ! Et au milieu de la nuit, comme ça, que ça criait partout. Et encadrés par les dragons...

En l'espace d'une nuit toute la garnison de la prison avait quitté la ville, emmenant les familles à sa suite. A présent l'armée régulière occupait la forteresse et gardait les herses fermées, refoulant tous les visiteurs. Pour dissuader tout mouvement de foule et autres questions, les pierriers de la poterne avaient été chargés à mitraille et pointaient désormais vers la grande place et non plus sur la cour. Mais que se passait-il ?

La dernière galère dédoublait à présent ses amarres, malgré la distance on entendait claquer les fouets des gardiens au milieu de la chiourme qui n'avait apprécié que moyennement d'être attachée aux bancs de nage au milieu de la nuit. La plupart des hôtes involontaires de la prison doublaient à présent la pointe, peinant à tirer sur les lourds avirons.


Quelqu'un a tenté de prendre le pouvoir par la force ?


Moi je te dis que les militaires viennent de prendre possession de la prison pour en faire une caserne et qu'il faut bien déménager les pauvres bougres qui occupaient les lieux.

Pourquoi en une nuit ?

Eh ! Qu'est ce que tu crois, c'est ça l'armée : rapidité, efficacité !

N'importe quoi. On voit que t'as jamais été enrôlé toi !

Ça veut dire quoi ça ?

Ca veut dire que quand on ne sait pas de quoi on parle, on se tait !

Place ! Faites place !

Indifférente aux murmures, la garde du tribunal ouvrait le chemin au carrosse du juge. Les tentures étaient levées, révélant que sa seigneurie était accompagnée. Un cordon de sécurité se déploya refoulant les miséreux et autres traîne-savates qui auraient pu offenser la vue et l'odorat de si illustres personnes. Un capitaine jeta sa veste sur une flaque d'eau et s'inclina alors que la "Marquise" mettait pied à terre. Elle ne daigna même pas jeter un regard sur lui, tout juste vit-on son corset bouger sous le soupir qu'elle poussa en regardant la foule. Les mousquets claquèrent, et ce fut au juge de descendre. Contrairement à son épouse, il leva son chapeau pour saluer la foule qui s'était tue à sa vue, puis il hocha la tête à l'attention de l'officier avant de disparaître dans les couloirs du tribunal. Enfin, l'homme connu par quelques rares personnes sous le pseudonyme de "Lago" descendit à son tour, resplendissant dans un habit à la dernière mode et au col de dentelle d'un blanc éclatant, portant l'épée au côté. Un serviteur s'approcha de lui et tous deux s'éloignèrent vers le cœur de la ville.
Anya.
C'est le coeur battant à tout rompre qu'Anya traversa la ville, tête baissée et le dos légèrement courbé dans une attitude qu'elle espérait crédible. Elle avait peur, claquait un peu des dents d'appréhension, et ses pieds mal chaussés pataugeaient allègrement dans les flaques que la pluie de la nuit avait déposé au sol. Pourtant, elle ne reculerait pas ....

Près du port, des claquements de fouets un peu éloignés lui firent relever discrètement la tête vers une galère en partance et aux abords de la prison les herses fermées ne présageaient rien de bon.

Que se passait il ?


Mais en arrivant sur la place du palais de justice, l'effervescence était à son comble, la foule nombreuse, les discours des commères allaient bon train et Anya tendit la main en même temps que l'oreille, mais eut à peine le temps de reculer avec les miséreux avant de se faire bousculer par la garde armée de mousquets.

Que se passait il donc ?

Elle n'osait penser que seule l'évasion de Pan puisse mettre la ville en alerte, et profitant d'une petite trouée dans le cordon de sécurité, s'infiltra discrètement pour observer ce qui se passait.


Un carrosse s'arrêta et en descendit "la femme", hautaine, fière ... celle qui avait accusé Pan, celle par qui tout était arrivé et Anya serra les poings de rage tandis que son époux de juge saluait la foule muette d'un geste qui se voulait amical sans doute, mais qui pour Anya ressemblait à un geste de défi.

Elle suivait des yeux le couple, songeant qu'elle attendrait qu'ils ressortent afin de les suivre jusqu'à leur demeure ... comment ? elle n'en savait rien encore et avec un soupir reporta son regard vers le carrosse et eut un haut le coeur ..... Lui ? Lago ? .... dit elle tout haut.

Tais toi bougresse où je te chasse à coups de pieds !

Anya se courba davantage, l'air soumis, tout en regardant Lago se pavaner dans un habit magnifique et elle comprit qu'elle avait eu raison de se méfier de cet homme ... il était mêlé à cette affaire, il connaissait le juge, sa femme, mais jusqu'où celà allait il ?

Suivi d'un serviteur, il s'éloigna vers la ville, et profitant que le cordon de sécurité se desserre, Anya fit un pas en avant alors qu'un pied sournois se mettait en travers des siens et elle s'écroula lourdement sur le sol, le front frappant rudement le pavé la laissant une seconde légèrement inconsciente, tandis qu'un rire gras lui perçait les oreilles ..
.. hé ! tu tiens pas d'bout ma gueuse !

Elle se releva difficilement, essuyant d'un revers de main le sang qui coulait sur son visage, et sans dire un mot, reprit son attitude soumise pour traverser la place et suivre la trace de Lago. Il fallait qu'elle sache à quel point il était impliqué.

Allez va retourne dans ta fange ! et vous autres aussi ! ... hurla le garde en repoussant la foule.
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Fil_d_ariane
Aucune idée de ce qui se passe, sire, tout ce qu'on sait c'est que c'est le juge qui a déclenché tout ça et c'est le borgne l'exécuteur. C'est pour ça que rien ne filtre, les yeux et les oreilles se ferment. Tout juste ai-je vu ses hommes de main couler une barque près du rivage et commencer à ratisser la ville.

Tout ça ne me dit rien qui vaille. Dire que j'ai fait le trajet avec le juge et la "Marquise" et qu'ils ne m'ont rien dit. Peut-être est-ce lié à notre affaire, peut-être pas. Bon, dans le doute on va précipiter les choses, rassemble nos hommes...

... rassemble nos hommes... on va aller débusquer cette femme et son chien. Ce Panperdu est peut-être inaccessible, mais pas sa femme... A VOT' BON COEUR M'SSIEURS-DAMES. L'AUMONE POUR UN PAUVRE ANCIEN SOLDAT DIMINUE !

A l'autre bout de la rue, un aveugle et une petite fille suivaient discrètement "Lago" et son valet. Nul ne faisait attention à eux, depuis la dernière guerre les estropiés et les mendiants s'étaient multipliés en ville, alors deux de plus ou de moins... Pourtant, si l'homme ne voyait pas, sa guide, elle, lisait parfaitement sur les lèvres et rien de la conversation ne lui échappait, conversation qu'elle répétait scrupuleusement et mot à mot à son mentor.

Tiens tiens ! Nous avons bien fait de les suivre. Le borgne avait raison, notre bon sire de Valreuse n'est pas aussi blanc que son jabot. Dis-moi, qui nous suit depuis tout à l'heure. Légèrement sur notre arrière, à gauche ?

La fillette détourna légèrement la tête sans cesser de haranguer les passants qui s'empressaient de s'écarter afin d'éviter l'écuelle qu'elle leur tendait. Ses yeux s'arrêtèrent sur Anya dissimulée dans l'ombre d'un porche.

Une femme... une pauvresse, mais c'est récent, elle n'a pas le port de quelqu'un qui a trainé dans la boue toute sa vie. Elle ne lâche pas des yeux Valreuse, sans doute qu'elle cherche le moyen de lui dérober sa bourse.

C'est bien, je vois que mes leçons portent leurs fruits. Amène-nous près d'elle

Discrètement le couple se glissa dans le dos d'Anya qui ne les avait pas entendus venir, absorbée qu'elle était par sa proie.

Oublie sa bourse petite, il est apprêté comme un paon mais ces rues n'ont pas de secret pour lui et il te couperait la main sans scrupule s'il t'attrape. J'ai quelque chose de moins risqué pour toi. Un écu si tu fais une commission pour moi au palais de justice.
Anya.
La main sur le front ensanglanté où poussait une bosse énorme, les cheveux emmêlés un peu rougis, Anya tentait de faire taire ce mal de tête qui la prenait toute entière, tandis qu'elle profitait d'une halte de Lago pour s'appuyer contre un mur et souffler un peu .... mais où allait il donc d'une démarche si décidée ? vers quel but ?

Une pensée soudaine la fit frémir et raviva le marteau qui taraudait son cerveau .... mais non c'était impossible, il ne savait pas où elle logeait !


Et si il le savait ? .... s'immisca une petite voix dans sa tête.

Si il savait, Pan était en danger et à fortiori Amaury aussi. Lago était sans doute homme à ne point s'encombrer de civilités, sa conscience n'était sans doute pas plus élaborée que sa moralité, et Anya se tordit les mains d'angoisse. Pourtant, si il savait le nom de l'Auberge, même Thor ne s'était pas rendu compte qu'il les suivait. Anya se perdait en conjectures, le regard un peu trouble et la peur au ventre.
Citation:
Oublie sa bourse petite, il est apprêté comme un paon mais ces rues n'ont pas de secret pour lui et il te couperait la main sans scrupule s'il t'attrape. J'ai quelque chose de moins risqué pour toi. Un écu si tu fais une commission pour moi au palais de justice.

Tellement perdu à ne savoir que faire, que la voix la fit se retourner instantanément, oubliant en même temps son mal de tête et son allure de mendiante. Le dos se déplia fièrement , les poings se crispèrent, les yeux brillèrent de défi, avant qu'elle ne comprenne que ces deux là ne lui voulaient pas de mal. Un aveugle ... une enfant, des mendiants sans doute, mais l'homme s'exprimait bien et Anya comprit qu'elle ne s'était pas trompé sur le compte de Lago mais elle reprit, un peu tard, son attitude soumise.

Un écu ? pour quoi donc faire ? je préfèrerais suivre cet homme là, il doit être bien plus argenté !

Elle suivait des yeux les deux hommes qui s'éloignaient dans une ruelle, ne savait trop comment se tirer de ce mauvais pas, et murmura très bas , complètement désemparée .... Pan ... Amaury

Pourtant elle regarda l'aveugle à travers ses cheveux emmêlés, réfléchissant rapidement à sa proposition. Il était sans doute bien plus judicieux d'aller voir le juge, l'aveugle lui en fournissait l'occasion sur un plateau, et elle se reprit un peu ... mais un écu ça se refuse pas .... je dois faire quoi ?
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Fil_d_ariane
Bien, à la bonne heure. Alors voilà. Tu connais le juge ? Oui, bon, parfait. Il y a derrière le palais de justice, côté mer, une petite grille surmontée d'une sculpture représentant une femme avec les yeux bandés. Et oui, elle est aveugle, comme moi, hé hé ! Bon, bref. Il y a une petite cloche. Tu sonneras et un gardien viendra t'ouvrir. Tu lui diras seulement "justice" c'est le mot de passe. Il t'emmènera auprès du juge et tu lui répèteras ce que je vais te dire. Écoute bien.

Laissant l'aveugle délivrer son message auprès d'Anya, la fillette se mit à filer Valreuse afin de ne pas le perdre de vue. Le valet n'avait aucune importance dans l'immédiat, il allait faire le tour des hommes de mains de son maître pour les rameuter et tous finiraient par se retrouver.

Le sire de Valreuse a décidé de retrouver la femme de notre homme coûte que coûte. Elle serait accompagnée d'un chien et toujours en ville. L'affaire semble d'importance puisqu'il rassemble toute sa troupe. Il ne sait rien des évènements de la nuit. Nous ne perdons pas sa trace.

Le message était volontairement court, l'aveugle allait à l'essentiel et cela suffirait au juge pour décider de la conduite à tenir.

Voilà ton écu, tu vois j'ai confiance je te paye d'avance. Si tu ne me trahis pas, qui sait, peut-être le juge te permettra-t-il d'en gagner un peu plus. Au final non seulement tu garderas ta main mais ça te rapportera même plus que prévu. Allez file à présent et fais vite, une vie est peut-être en jeu.

Vite, il est déjà à la grande fontaine, nous allons le perdre ! Revenant en courant la fillette prit la main de son protecteur et tous deux reprirent leur poursuite, laissant Anya avec son écu à la main.
Anya.
Si la migraine était toujours là, Anya l'avait oublié, tournant et retournant dans sa tête les paroles de l'aveugle et restant figée à regarder l'écu qui brillait dans la paume de sa main.
Citation:
Le sire de Valreuse a décidé de retrouver la femme de notre homme coûte que coûte. Elle serait accompagnée d'un chien et toujours en ville. L'affaire semble d'importance puisqu'il rassemble toute sa troupe. Il ne sait rien des évènements de la nuit. Nous ne perdons pas sa trace.

Avait elle bien entendu ? n'avait elle pas extrapolé ses peurs et ses angoisses en mettant dans la bouche de l'aveugle des mots qui les concernaient ?

L'esprit perdu, elle releva la tête pour voir la fillette prendre la main de l'homme et poursuivre Lago à travers les ruelles ... notre homme avait il dit ? c'était de Pan qu'il parlait et la femme accompagnée d'un chien c'était elle ! mais comment celà était il possible ? comment ?

Ils semblaient eux aussi à la poursuite de Lago et Anya reprit subitement conscience en fermant brutalement ses doigts sur l'écu .... est ce qu'un rayon de lumière apparaissait enfin ? Il fallait qu'elle fasse vite, et oubliant les flaques, sa posture courbée, elle s'envola à travers les ruelles pour arriver sur la place du plais de Justice. Le cordon de sécurité s'était dissous, mais restaient quelques gardes aux abords de la grande porte.

Anya retrouva son attitude soumise, juste le temps de contourner le bâtiment et s'arrêta devant une grille surmontée de la sculpture de femme aux yeux bandés dont lui avait parlé l'aveugle. Anya n'était pas assez ignare pour ne point savoir qu'il s'agissait de Thémis, Déesse de la Justice aux yeux bandés signifiant l'impartialité !
Mais la justice est elle vraiment aveugle ou jusqu'à quel point ?

C'est le coeur battant la chamade qu'elle tira sur la corde retenant la cloche et la main crispée sur son écu, attendit que le gardien s'approche et la regarde à travers la grille, l'air revêche et son regard s'attardant sur son accoutrement .... que veux tu la gueuse ? tu n'as rien à faire ici ! file ou j'appelle la garde !

Elle ne lui laissa pas le temps de héler les gardes, ferma sa main sur la grille et souffla ... Justice !

Ce fut le sésame qui ouvrit la grille à l'aide d'une énorme clé, et le gardien lui fit signe de la suivre sans ouvrir la bouche jusqu'à leur arrivée devant une lourde porte qui devait être celle du bureau du juge et à laquelle il frappa .... attend moi là !

Quand la porte se rouvrit, le gardien s'effaça pour la laisser entrer, et Anya se retrouva devant l'homme qui avait prononcé la sentence envoyant Pan en prison, et son poing serra douloureusement l'écu toujours dans sa paume.

Mais ce fut avec une voix polie, et en relevant un tantinet ses cheveux collés sur ses joues ensanglantées qu'elle lui fit part du message de l'aveugle ... attendant sa réaction avec impatience.
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Fil_d_ariane
« Monseigneur, une jeune femme a prononcé le mot de passe à la poterne, je l’ai conduite à votre bureau » Il n’en avait pas fallu plus pour que la séance soit suspendue au beau milieu de la diatribe du procureur. L’avantage d’être juge, il était maître dans SON tribunal. Bien sûr ça papoterait car c’était très inhabituel, mais il n’en avait cure, il y a longtemps que l’opinion que les gens pouvaient avoir de lui ne lui importait plus.

Monseigneur, devons-nous attendre ? La séance est-elle reportée ?

La question resta sans réponse, déjà le juge avait disparu dans les couloirs. Oui, très inhabituel… s’il était réputé pour son intransigeance, il était aussi connu pour sa courtoisie. Dans le doute chacun resta à sa place et comme il fallait s’y attendre les hypothèses les plus folles commencèrent à fuser.

Bonjour Dame, pardonnez-moi de vous avoir fait attendre mais j’étais en pleine instruction. Ainsi c’est le borgne qui vous envoie ? Est-il toujours accompagné de son horrible fils ?

Anya ne tomba pas dans le piège et fit même un trait d’esprit en lui précisant que son commanditaire aurait peut-être préféré être borgne qu’aveugle.

De cela j’en doute Dame, mais c’est une autre histoire. Bien, me revoilà conforté sur ce qui vous amène ici. Je vous écoute.

Le message était court comme il s’y attendait. Et très instructif en même temps qu’alarmant.

Asseyez-vous, je vous en prie. Tenez, voici pour votre peine. Ces mots peuvent vous paraître sibyllins mais ils revêtent pour moi une grande importance.

Il lui tendit une petite bourse prise au fond de son tiroir à côté de plusieurs autres identiques destinées à rétribuer les informateurs, puis il s’assit à son bureau face à son interlocutrice. Des années d’expérience lui avaient appris à voir au-delà des apparences. Il lui était arrivé de se tromper, bien sûr, mais c’était devenu de plus en plus rare. De fait, qu’Anya ne se jette pas sur la bourse de cuir usé le conforta dans ses doutes, mais parfois il fallait suivre son intuition.

Puis-je être franc avec vous ? N’y voyez aucune offense, mais quand je vous regarde et quand je vous écoute il y a quelque chose qui ne colle pas. Aussi je décèle en vous une aptitude à dépasser votre condition présente et à… pouvoir me rendre certains services. En toute discrétion. Bien payé mais parfois dangereux. Et vous commenceriez aujourd’hui même en poursuivant cette affaire qui vous amène ici. Qu’en dites-vous ? Je sais, je suis direct mais c’est dans ma nature et à mon âge on ne me changera plus.
Anya.
Le petit piège déjoué, Anya s'attarda une seconde sur le visage du Juge .... un air autoritaire, une prestance qui en imposait, un discours laissant présager d'une certaine culture et intelligence, sans doute que cet homme là serait à même de la comprendre ... mais Anya le laissa parler, songeant à cette femme qui était la sienne et qui avait menti pour faire accuser Pan.

Il lui tendit une petite bourse qu'elle regarda d'un air inintéressé, preque offusquée de recevoir ce qu'elle considérait comme une aumône, le laissant la poser là, au bord du bureau tandis qu'elle s'asseyait lentement, sans se laisser tomber sur le siège, le dos droit composant avec une attitude des plus éduquées.

Citation:
Aussi je décèle en vous une aptitude à dépasser votre condition présente

Anya courba le dos instantanément .... l'habit ne fait pas le moine disait le dicton, et elle se rendait compte qu'il était difficile pour tout un chacun de passer d'une condition à l'autre. Malgré son visage ensanglanté, ses cheveux emmêlés, sa robe déchirée et sale, elle ne faisait pas illusion longtemps pour qui savait y regarder de plus près. Des années d'éducation stricte, un frère curé, avaient laissé leur empreinte, même si Anya était tout sauf collet monté.
Citation:
Et vous commenceriez aujourd’hui même en poursuivant cette affaire qui vous amène ici.

Anya n'en croyait pas ses oreilles, crispant toujours son poing sur l'écu qui semblait s'enfoncer dans sa paume, songeant que le destin de Pan et d'Amaury était peut être là lui aussi au creux de sa main et les yeux se relevèrent brusquement pour accepter la proposition .... je commence à l'instant même Messire !

Sans doute avait elle réagi trop vivement, sans réfléchir une seconde, ce qu'aurait peut être fait une vraie mendiante, mais l'occasion était trop belle ... Que dois je faire Messire ? dites moi .... vous pouvez avoir grande confiance en moi !

Son air déterminé dans ses yeux posés sur le Juge la rendait sans doute un peu farouche, mais pour Pan et Amaury elle serait prête à accepter n'importe quoi .... n'importe quoi !
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