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[RP] le tournoi : fritures et fanfreluches d'Anjou

Raoulleglabre
[Là, ici, Genève, enfin !]

Raoul arrivait dans la cité du bord du lac. Quinze jours de voyage ! J'vous jure, c'est long. Surtout coté bourguignon. Les ch'mins sont pas sûrs, et boueux. En plus, on s'est pris les saints de glace en plein air. Même qu'on a perdu Arlam dans l'brouillard de saint Pancrace.


Avance bourricot, tu vois bien qu'les gens d'ici sont pas méchants.

Grand ch'val, au pas, cheminait son cavalier glabre et faux borgne, dans les ruelles de la cité helvétique. Ni boueuses, ni puantes, ni noires de suie et d'ordure comme tous les bourgs de France traversés jusqu'ici. Faut dire qu'on était en Suisse quand même. Les gens d'ici sont propres. C'est connu. Même le poisson sentait la rose. C'était sa deuxième fois, à mon Raoul. Sa deuxième fois chez les helvètes. C'est p'us trop un dépucelage, mais ça reste intimidant.

Avance, j'te dis ! j'te rappelle que c'est moi l'homme et toi la bestiole !


Grand ch'val piaffait. Les naseaux dilatés. Le lourd sabot frappait le pavé de dessous la grande porte de la cité. Crinière sombre sur la robe claire. Z'avez déjà vu un cartujanos de Jerez, quand il est fâché ?

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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
--Poupette.



Poupette est enfin revenue de Pontarlier. Ca lui a pris des plombes à la catin comtoise de revenir à Genève, se fiant à son intelligence, elle a choisit de prendre des raccourcis. Le résultat est une bonne vingtaine de jours dans la Vallée de Joux, en plein coeur du Jura, à se perdre.

Elle cherche à rejoindre le groupe des Républicains, qui ont pris la branlée de l'année devant les remparts. Elle s'y connait en branlée la Poupette, mais là vraiment, à trois sur un, elle en est restée bouche bée.

Démarche Poupetienne, air Poupetien, sourire Poupetien, elle ramène son séant désoeuvré, en quête de Zarathoustra, son maquereau. Ah ça tombe bien, un mono-oeillé juste devant l'entrée de la cité, qui devrait pouvoir l'aider.


- S'lut l'Ch'tio ! tu connais l'coin?
Raoulleglabre
Du tout, ma bonne Dame, du tout.

Du haut du grand ch'val, Glaber prit le soin d'observer la demoiselle bottée, de bas en haut. Pas à dire, elle avait fini sa croissance, comme disait la mémé. Mon Raoul en frémissait des espalières, à lui faire son sourire de paon.

Pffffffffffffffff...

Grand ch'val s'ébrouait l'encolure. Ce soir, lui, au moins, serait dispensé de chevauchée. Il saluait avec une grande satisfaction visiblement, la perspective de garder sa croupe en paix.

Vous habitez chez vos parents, jeune fille ?

Sa mémé ne verrait probablement pas d'un bon œil que son petit reluque les jupes des innocentes lavandières. Mais cette petite, elle n'en avait pas, de jupes. Franchement, vous trouvez cette tenue décente ?
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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
--Poupette.



Vous habitez chez vos parents, jeune fille ?

La Poupette ecarquille bien grand les yeux, tête levée en direction de l'homme à cheval, bouche entr'ouverte de surprise. C'est pas la première fois qu'on lui pose cette question..elle se souvient plus où et quand, mais déjà la fois d'avant, ça lui avait coupé la chique.

- non l'Ch'tio, j'retourne chez mon maquereau, mais j'me souviens plus d'où qu'il crêche.

Rire blondesque manquant à chaque respiration de faire exploser le bustier et hochement de gauche à droite de la tête.

- t'as pas l'accent d'Genève, toi. Tu viens d'où, l'Ch'tio?

Poupette s'approche de la monture, et lui caresse les flancs, plutôt décidée à tailler la bavette. Depuis le temps qu'elle est désoeuvrée, elle s'est mise à la causette
Raoulleglabre
Ellipse…

Elles se nommaient Betzi la mulâtresse, Sophie Beau-Corps, ou Lolotte, Fanchon, La sultane et Poupette… Certaines besognaient dans des lupanars en privé, Bagatelle et autre Maison bourgeoise, Les plus maraudes officiaient sous les ponts, dans l’arrière cour d’une hostellerie peu regardante. La brunette découvrait savamment une épaule ronde et lisse, et mon Raoul avait voyagé longtemps. Il ne la repoussa pas.
Les ruelles suivaient ici aussi les parcours fantaisistes et sinueux. Elles étaient étroites. Poupette aussi. Elle arrivait de Pontarlier, et mon Raoul arrivait en saumure. De quoi trouver vite une occasion de poursuivre la conversation.
Il faisait un temps superbe. Mon Raoul s’est assis sur l'herbe. Poupounette aussi. Près des deux âmes bohèmes, sifflait un merle… La rosée faisait des perles…

Nous dispenserons, ici, nos plus jeunes lecteurs d’un récit très ennuyeux sur la migration printanière des saumons. Vous saviez qu’ils parcourent des distances inimaginables, depuis les profondeurs de la grande mer océane, pour revenir frayer dans les rivières qui les ont vus naître.

Ellipse, donc.

Mon Raoul déposa délicatement le contenu de sa bourse puis réajusta sa ceinture. Les bons comptes font les bons amis.


Tu sais poupette, avec moi, les histoires sont brèves, passionnées... des aventures... Je suis une aventure, Poupette.
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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
--Poupette.




Poupette baisse la minihoupelande, replace le bustier à peu près droit d'un geste des moins délicats et raffiné qu'il soit. La Poupette a les yeux qui brillent, d'une lueur éteinte depuis bien longtemps maintenant.

Cet homme...cet homme là...enfin...

Heureuse, la catin se jette sur le contenu de la bourse, luisant au soleil, atteignant des sommets de plaisir quand elle les fait glisser entre ses doigts agiles.

ELle n'entend même pas le Raoul prononcer les quelques mots d'usage. Elle s'en tape la Poupette, elle vient gagner 100 écus, et elle aura même pas à en filer une partie à son maquereau ! tout en liquide.


- S'lut Ch'tio, r'passe quand tu veux, et envoie des copains !


C'est une femme comblée, qui part la démarche éhontement chaloupée en direction de la place du marché de Genève.
Raoulleglabre
[Hostellerie chez Nicbur]

Glaber conduisait grand ch'val par la bride. Le paquetage était lourd. Un brave bonhomme à l'accent trainant lui avait indiqué le lieu où il trouverait celui qu'il cherchait. Nicbur. Le Maréchal Nicbur. Le capitaine des armées de Genève. Celui qui avait allongé tant de franc comtois devant les remparts de Pontarlier. On disait même qu'il avait pris la tête du chancelier de Dole. Du temps où Raoul servait l'Empereur Jean long d'Argent, en lorraine, on lui avait vaguement parlé des helvètes. Un peuple de montagnards, vaguement fiers de leur fromage, qui ne connaissaient de la musique que des sortes de cornyx de huit ou dix coudées, qu'ils posaient sur le sol. Ils y sonnaient à faire résonner les montagnes.


'Tain, ça me gratte...

L'helvète est étroit comme le fond de sa vallée, dit-on dans les casernes savoyardes. On parle de son esprit, hein ! pas de confusion surtout. Un soldat impérial est bien élevé, il ne touche pas aux épouses des helvètes.


Quoi que...

Et puis il y avait eu la croisade. Les saintes armées, et les impériaux sous les murs de la cité romande. Trois semaines à se faire chahuter par ces bougres de fiers à bras qui pavanaient leur foi en la "réformation de l'aristotélité", qu'ils disaient pompeusement... N'empêche, à ce qu'on disait, les armées impériales étaient partie, les réformés non. 0-1. Défaite des visiteurs, donc. Et puis les suisses, depuis, mon Raoul, il les aimait bien. Pas moyen de leur faire entrer un truc dans la caboche, quand il est pas déjà rentré avant. La cervelle d'un suisse est comme son fromage. Y'a des trous, mais ils sont discrets. C'est pour mieux souligner l'fruité du truc, à c'qu'il parait. Dans l'fruit, y'a toujours un vermisseau. Et à Genève, le vermisseau, il s'appelait Nicbur, il était grand, il était beau, comme un légionnaire de César. Mon Raoul ramenait donc sa ferraille à l'officier de l'arsenal.


C'est pas du salpêtre, ça ? l'Bourricot ? T'en pense quoi ?

L'œil de mon vrai faux borgne trainait sur le muret bas de la maison cossue qu'on lui avait indiquée comme l'Hostellerie de Nicbur. Vaguement taverne, vaguement dortoir.


Le salpêtre, c'est très bien, ça... Enfin pas pour la maison, mais pour ma poudre noire...

Et mon Raoul gratta.
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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
Esclandres
[Genève, place du marché]

Deux jours qu’ils étaient arrivés, sitôt le pied posé, sitôt installé, peut-être pour de bon, le pays sentait bon le gruyère, autre chose que cette saloperie française pleine de trou. Le cousin Cendres leur avait dit « Faites gaffe les deux buses ! Franche Comté … Vu les boulets qui y traînent vous serez dans votre élément. La Suisse par contre, ce n’est pas comme ici, ce sont des rapides, c’est d’autorité publique. Des méticuleux ! Ils ne font brouter leurs vaches que dans certains champ, à une certaine époque, suivant l’heure et le soleil pour faire leur viande … Ils parlent deux langues, une qu’on comprend pas parce qu’il oublient la moitié des voyelles et l’autre … ça ressemble à la notre mais … On comprend pas toujours non plus. Ne les confondez pas avec les Belges et les Flamands, c’est le même problème, sauf que l’un vit trop haut et l’autre trop bas … ». Le cousin était toujours de bon conseil, il fallait donc faire comme il avait dit. Un hic tout de même … En Franche Comté les deux bougres s’étaient fait torgnoler la couenne et qu’en Suisse … On avait le temps de traverser deux ou trois fois avant que quelqu’un s’en rende compte.

Bon … l’a dit d’pas confondre entre ceux d’en bas et ceux d’en haut … On va s’faire bien voir … On fait une échoppe. Moule Frite à volonté ! Un coup à s’faire 1000 écus dans la journée.

Sitôt dit, sitôt fait. Il ne fallu que 5 heures pour empocher les 1000 ecus.

On a plus qu’à trouver l’ami borgne pis un compagnon ben costaud pour s’mettre sur la tronche à la fin d’semaine.

Regarde Arlam

Ben non … Toi t’surveilles les patates, va pas t’faire un tour de rein en soul’vant la barrique … C’pas un moineau comme toi qu’va nous faire gagner. J’m’en va chercher l’Raoul

Arlam, l’œil glauque, la bouille encore enfarinée du combat qu’il n’avait fait, mais subit quelques jours en amont du temps, hocha doucement de la caboche en lâchant un petit râle, fromage à la main

Gnpkf …

Arlam c’était fait à la vie du coin, trop de consonnes au bout de la langue, mouvement lent et produit laitier. Esclandres parti dans les rues
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Raoulleglabre
[Dans la piaule, vue sur le lac et le bureau de police, la même hostellerie]

Glaber soupira un bon coup. Selon la recette d’Albertus Magnus, il en fallait six doses. Du salpêtre donc, pour six godets, deux de charbon de bois et une de souffre. Au départ, ces ingrédients étaient simplement mixés sur place. Dans la grande gamelle en cuivre de mon Raoul. Un peu comme la confiture de mémé Bébette. Mais cela posait un grand problème d’homogénéité et de sécurité. C'est sûr que c'était instable. Pas la peine d'être grand alchimiste et de lire couramment la Cabale en latin, en hébreux et en grec pour s'en rendre compte. L'expérience, on dira. Et quand on voit la bouille de mon Glaber, on se dit qu'il en a de l'expérience.

Glaber soupira un bon coup. La plus grande amélioration dans la fabrication fut l’utilisation des ces ingrédients sous formes humides. Cela permettait un transport sécurisé et une plus grande performance. La poudre noire était plus homogène et plus facile à doser et utiliser. Sauf que là, Mon Raoul, il était en train de l'initier, cette grande amélioration dans l'humidité...

Glaber soupira un bon coup et retient sa respiration.

Un godet de poudre jaune, deux godets de cendre, et ... six godets de salpêtre...

On touille, on touille, lentement... lentement...


Mais c'est l'Esclandres !

Mon Raoul, l'oeil sur son creuset, l'autre perdu au-delà de la lucarne, voit son pote.

L'Esclandres ! L'Esclandres ! Attends j'descends !

Blang !

oups...
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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
Esclandres


Le lecteur pardonnera le non respect de l'unité de temps et de lieu, qui selon les règles, on ne devrait déroger. L'Esclandres est, comme certains Genevois sachant cumuler les mandats executifs et judiciaires, multitache. Pour les braves mono-cerebraux, nous pourrions formuler la phrase ainsi : L'Esclandres est multitache, comme certains Genevois sachant ... Et caetera desunt.
Bref ... Avant de prevenir toute interention du censorat ou d'une piètre pensée dite sainte, l'Esclandres n'a point le don d'ubicuité, mais celui qui manipule les ficelles prend son plaisir à disserter au même moment dans le bureau de Police de Geneve (voir le lien de mon ami cyclope, le feneant que je suis ne le reproduira point) ET ici même dans la rue.
Ainsi à vous de reconstituer le temps comme bon vous semble, un peu comme un vieux livre aux pages ecornées et mélangées, cause une mauvaise reliure faite par un relieur laxiste. En outre, une barquette de frite sera offerte à celui ou celle qui sera capable de repertorier le nombre de mot que le dit Esclandres ne serait, non seulement capable de prononcer, mais aussi de comprendre dans ces dernieres lignes.
Pour votre plaisir et le mien donc, public ...


[Genève, ses rues alpines]

C'est alors qu'il commença a enclancher la mise en marche de ses guibolles qu'il entendit une voix famillière, roulement de tambours cerebral, une image lui vint alors en tête : un oeil, ce dernier était directement lié à un nom :

Raoul ! L'est là !

Ancien combattant, comme certains savent, peu je l'entends, mais desormais vous êtes plus nombreux, ancien sous officier donc, il regarda de part et d'autre à une vitesse à peine croyable, afin de trouver Glaber. Une fin de phrase lui donna une indication geographique des lieux, "j'descends !", c'est donc qu'il etait en haut. Gauche, droite, haut et bas étaient encore des notions qu'il savait, comme tout bon militaire sachant que d'autres notions lui sont superflues, distinguer. Ainsi il exerça une tention de la nuque, comme pour regarder un oiseau, ou un ange ...

Blang !

Un nuage de poussière s'echappa d'une fenètre d'un batiment.

ça y est ! Ils l'ont eut ! BOUGE PAS mon Raoul ! J'viens t'sauver !

Ni une et surtout pas deux, Esclandres sortit la Guertrude, tout en se retournant vers ... vers rien du tout pour le spectateur, mais surement un tas de personnes pour lui même

Toi et toi ! T'vas sur la gauche ! Au pas d'course et tranchante à la main ! Les deux zigues du fond ! par la droite ! Vous faite l'tour d'la batisse ! J'attaque d'front ! Ils ont pas eut Le Mans ! Ils auront pas Raoul !

Deux pas chassés, il se colla au mur, un vif coup d'oeil dans l'embrasement de la porte

Personne ... Sont sur'ment cachés dans l'coin. Tiens l'coup mon Raoul !

Peur de rien il s'engouffre dans l'auberge lorsqu'un serveuse, plateau à la main déboule

Ah ! Ils n'manquent pas d'air ! Des femmes au combat, 'vec l'bouclier en plus !

Esclandres, gentleman comme disent les saxons, deroule son bras pour filer un coup du plat de sa tranchante sur le plateau de la donzelle, crevette des alpages contre boulard des plaines ... Retour en cuisine !
Pas le temps de s'attarder, nul besoin d'achever les blesser, esclandres monte quatre à quatre les escaliers et défonce une porte.


Personne ...

Seconde porte ... un couple

Pas l'temps d'vous rhabiller M'Dame ! Em'nez vot' enfant hors des murs ! C'est la guerre !

Pas de Raoul, au diable l'avarice, jamais deux sans trois, pierre qui roule n'amasse pas mousse, quand Pincemi tombe à l'eau ...

SCRAATCH

Raoul !

Il était derriere la troisième et derniere porte. Normal, quand on cherche quelque chose ... C'est alors donc qu'il vit son ami collé contre le mur de la piaule, l'arrière train encore sur le lit, la poussière commençait à retomber. Doucement. Au grand étonnement d'Esclandres Raoul était seul

Où qu'ils sont ?
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Raoulleglabre
[dans la chambre, enfin ce qu'il en reste]

Où qu'ils sont ? Mon Raoul reprend ses esprits. Plus fort qu'avec la Poupette, l'absence. Même si la ribaude est savante en matière d'alchimie. Elle vous transmute les chairs molles en métal noble, la bougresse.


Esclandres, arrête de mirer mes orphelines, elles sont là toutes les deux. En parlant de doublette, il est où Arlam ?

Glaber, qui n'en était pas à sa première fission, se relevait. Un jour, sûr qu'il maitrisera la fusion. Faut humidifier, qu'disait Du Guesclin, un breton célèbre qu'avait chevauché pour le roi d'France. Glaber s'époussette le plastron de cuir clouté qui fait office de tablier. Mon Raoul se dresse du haut de ces cinq-pieds-dix-pouces. C'est le colonel des marmottes du duché de Lorraine qui le lui avait dit quand elle l'avait convoqué à la caserne. Elle est où d'ailleurs Mahaud ? Depuis Reims qu'il ne l'avait pas vue. Ils s'étaient quitté mouillés du pétillant champenois. Le séant dans le tonneau de piquette, à faire des bulles.

C'est quoi ces bosses ? tu t'es entrainé pour le tournoi ?
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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
Esclandres
[La dite chambre]

Esclandres ne voyant aucun Breton dans la pièce et voyant que son ami etait entier ne chercha pas à poursuivre l'ennemi qui avait sans doute fuit par la fenetre

J'ai laissé Arlam avec l'patates, Y doit chercher des moules pour faire un plat traditionel d'coin. L'en trouv'ra sur'ment dans l'lac ... Pis il est en discution avec des voix ... Un'histoire d'musique qui m'a dit ... J'sais pas trop. Bref .. Quand l'est dans c'genre d'discution avec c'genre d'instance, on l'entend peu. Pis l'a sacrement pris sur la mouille. Pire qu'moi ... Parc'qu'on s'est fait brigander ... Si mon gars ! Deux pouilleux assez costauds qui nous ont pris par surprise alors qu'je j'tais la goutte sur un arbre ... Rien d'grave, ils ont pris deux miches d'pain et une stere ... Ils ont oublié d'prendre les deux carioles d'marchandises qu'on avait sur l'chemin.

S'assoie sur les reste de la table

SCRATCHHH

Et tombe

J'espere qu'tu vas pas payer pour c'te chambrée ... Les portes tiennent pas quand on les ouvre pis les tables ... C'est l'probleme en Suisse ... Y'a qu'du sapin ... C'bon pour faire des boites à crevé, mais pour l'mobilier ... C'pas ça ... Y'a qu'le chene qu'est bon ...

Se releve

Dis ! T'mas parlé de deux amis ! Kirkwood et Absynthe ? Pis ta compagne d'danse pour l'bal ? C'qui fait 3 ...
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Arlam
[Près des patates, là où Esclandre l'a laissé]

Arlam rumine. Manifestement il n'aime pas se faire refaire la mouille à coup de pains, façon boulanger. Il n'a pas l'air dans son assiette, il semble encore plus à l'ouest que d'habitude, ce qui n'est pas évident pour un mainois en visite en Suisse.

Pfff... 'l'est gentil l'Esclandres de m'dire d'aller m'chercher une moule pour ranger ma frite, mais 'vec la tronche qu'j'm'paie en c'moment, c'est pas évident. Déjà qu'en temps normal c'plutot challenge...

Sourire à une jolie génevoise croisée au hasard des rues. Naturellement elle prend peur et s'éloigne.

Mouais, ben pas l'choix. Si j'veux l'pêche soit fructeuse, 'faudra qu'j'vide ma bourse avant d'penser à vider aut'chose.

Dépité, il se dirige vers le lac. Soudain sa démarche devient encore plus ératique.

Et puis, non, v'là qu'ça r'commence. Marre d'entendre des trucs dans ma tête, même si l'voix est agréable. 'z'ont vraiment du m'taper fort sur l'carafon.
--Poupette.


[En partance du lac]


La Poupette a suivi une fois de plus un groupe de Républicains en danger de mort. Une habitude chez eux, voire même un art de vivre. Cette fois, ce n'est pas une armée Comtoise ou Hélvète, mais le feu qui tentait de les achever. A force, ils devraient s'en rendre compte que personne ne les aime, mais non, ils continuent.

Après la course à travers bois, elle est allée faire trempette dans le lac de Genève, à l'heure de ripaille. Pour se donner bonne mine, elle s'est ensuite enduite de graisse à traire achetée avec les 100 écus pompés au Raoul, et elle s'est faite dorer les miches au soleil.

C'est donc une catin blonde rouge vif brûlée qui part du lac, en direction du centre village. Paraît que c'est foire après le tournoi, la Poupette part en quête d'un local pour faire elle aussi porte ouverte.

Toujours en recherche de Chaland, elle balance à un homme qui ne ressemble à rien (soleil dans les yeux? Cécité passagère)


S'lut l'Ch'tio – t'vas t'frotter l'bout dans lac?
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Catin Comtoise au Service de la République, et de son peuple
Arlam
Arlam s'arrête, franchement surpris, et regarde Poupette.

Par les bonbons d'Aristote, comme dit Tatie, j'la vois en plus d'l'entendre.

Il se gratte la tête.

heu... ben j'pensais pas frotter qu'ça, rapport qu'l'dernièr' fois qu'j'suis trempé c''tait 'y a plusieurs jours et quelques centaines d'lieues et qu'un peu d'ménag's'rait pas d'trop. J'peux m'débrouiller mais j'veux bien d'l'aide...
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