Gautier.de.kestel
- Gautier est mort. Vive Gautier !
Ne paraissait-il pas plus roi que le roi lui même, ainsi trônant dans la toute colorée chapelle de Notonville ? Le corps certes un peu abîmé par les blessures laissées derrière le violent Tibère mais les habits soyeux et le cercueil finement sculpté. On ne pouvait pas s'habiller n'importe comment pour l'infinité des jours que l'on passerait avec la mort ! Ce serait triste de ne pas être élégant. Dans le calme et l'immobilité, le Kestel n'avait pas du tout le même aspect. On se rendait compte qu'il n'avait fait qu'agiter tous les muscles de son corps, des orteils aux plis du front, à chaque instant qu'il avait vécu. Il avait parlé, souvent, tout le temps, et n'était pratiquement jamais resté dans l'inertie. Même son sommeil avait été agité. Le contraste avec la mort ne s'en trouvait que plus saisissant. Dans le silence, Gautier intimidait. Comme tout corps éteint, surement.
Cette mort l'avait surpris, fauché en plein vol. Il avait dit à Elisabeth "Je reviens tout de suite, attends moi", rien qui puisse ressembler à un adieu. Il ne savait même pas ce que c'était, un adieu. Pas plus que la mort, d'ailleurs. A la différence, pour cette seconde, qu'il l'avait vécue. Sans grands élans ni grands sentiments, juste rapide et soudaine. Si une mort saurait être belle, celle-ci était son absolu contraire. Quand un prince courageux va sauver l'honneur de la belle princesse, il gagne, et avec classe ! Gautier, andouille de son état, est venu, a vu et a mourru.
Deuxième deuil pour Elisabeth, déjà, si jeune.
Baile perdait son fils, à peine déniché. Lui qui aurait du être inventé s'il n'avait pas existé.
Et le futur fils de Rosalinde ratait le meilleur des parrains.
Ce grand drame pour l'humanité n'avait qu'un seul responsable : ladite Rosalinde de Pommières, un peu Wolback, Dénéré-Malines et Saugis aussi. Responsable involontaire et indirecte, mais responsable tout de même. Gautier lui avait prêté son trèfle Dieu/porte-bonheur et comme par hasard (!!!), la vie l'avait quitté quelques jours plus tard. On le sait, rien n'est hasard dans cette vie et dans cette mort, tout est circonstances.
Finalement, toutes les rencontres, les histoires, les aventures et les ennuis l'avaient conduits ici, dans cette chapelle. Il n'était plus affaire de causalité mais de fatalité, un peu trop rapide à s'exercer, sans doute.
RP ouvert à tout le monde pour assister à la cérémonie, adresser une dernière parole à Gautier ou tout ce que vous souhaitez. Bon jeu !
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