Keyth
Les cloches n'avaient pas sonné ce matin là; l'office ne semblait pas être donné. Et pourtant, Keyth, comme plusieurs autres, avait quitté la douce intimité de sa chambre, à l'auberge, pour rejoindre l'église. Resserrant sa cape autour d'elle, ses pensées sur le chemin étaient tournées vers ces derniers jours. Mais en arrivant sur le parvis de l'édifice, elle délaissa son cas pour focaliser son esprit sur la prière.
Elle hésita un instant avant d'entrer: à chaque fois, ce même tremblement la saisissait, cette impression d'être un imposteur, de manquer à une lointaine parole. Si une croix aristotélicienne ornait son cou, la jeune femme n'était pas baptisée. Elle avait choisi d'attendre, et même si le moment semblait venu, les évènements actuels passaient avant le reste. Sa foi n'en était pas moins forte, et c'est rassurée qu'elle entra finalement dans l'église.
Comme à son habitude, elle s'installa dans l'un des bancs du fond et ferma les yeux, interdisant ainsi toute distraction à son esprit. Le silence ponctué des seuls murmures de prière des fidèles s'insinua en elle, et un calme réparateur s'empara de la jeune femme. Si ses prières allèrent tout d'abord vers ceux qui se battaient chaque jour pour le Roy, la Champagne et ses habitants, elle consacra également quelques instants aux hérétiques, perdus dans l'ignorance et la folie. Elle avait pitié d'eux et de leur manque de discernement, espérait qu'ils prendraient conscience de leurs fautes, demanderaient pardon et retrouveraient la raison dans la foi.
Mais peut-être en demandait-elle trop...
Elle hésita un instant avant d'entrer: à chaque fois, ce même tremblement la saisissait, cette impression d'être un imposteur, de manquer à une lointaine parole. Si une croix aristotélicienne ornait son cou, la jeune femme n'était pas baptisée. Elle avait choisi d'attendre, et même si le moment semblait venu, les évènements actuels passaient avant le reste. Sa foi n'en était pas moins forte, et c'est rassurée qu'elle entra finalement dans l'église.
Comme à son habitude, elle s'installa dans l'un des bancs du fond et ferma les yeux, interdisant ainsi toute distraction à son esprit. Le silence ponctué des seuls murmures de prière des fidèles s'insinua en elle, et un calme réparateur s'empara de la jeune femme. Si ses prières allèrent tout d'abord vers ceux qui se battaient chaque jour pour le Roy, la Champagne et ses habitants, elle consacra également quelques instants aux hérétiques, perdus dans l'ignorance et la folie. Elle avait pitié d'eux et de leur manque de discernement, espérait qu'ils prendraient conscience de leurs fautes, demanderaient pardon et retrouveraient la raison dans la foi.
Mais peut-être en demandait-elle trop...