Lupin_darc
Deux blondinets en Maine.
L'un plus blond que l'autre, dix ans et toutes ses dents.
L'autre tirant vers le châtain et un sourire en damier ou en touches de piano.
Mais revenons en arrière.
Le matin même de leur arrivée au Mans, le petit Vador avait exhibé fièrement sa dernière découverte à son frère aîné. Retroussant les babines, il avait pointé de son doigt une petite ivoire qui ne tenait plus qu'à un fil sur son socle rosé.
- Ah ben oui, tu vas perdre ta dent, Vador. avait confirmé le grand frère d'un air grave.
Accessoirement, le Lulu à plumes se délecta de la trouille bleue de son frère qui se voyait déjà finir comme leur tatie, sans dents et condamné aux purées jusqu'à la fin de ses jours.
Mais il se décida finalement à ne pas le laisser mariner plus longtemps dans son jus d'angoisse.
- Mais t'inquiètes pas! Y en a une autre dessous qui va pousser, encore plus grande et plus costaude que la précédente.
Maintenant restait à voir comment accélérer le processus.
- Bon, laisse-moi voir ça. dit-il en penchant la tête de son frère un peu en arrière. Moui... je crois qu'on devrait agir. Sinon tu risques de l'avaler et de t'étouffer avec.
Et comment rassurer le petit tout en lui en remettant une deuxième couche par derrière.
Oh grand frère cruel!
Lupin fouilla ses poches et y trouva sa fronde. Trop de dommages collatéraux.
Puis imagina se mettre à la recherche d'une tenaille. Mais il ne connaissait personne dans le coin et il risquait de chercher longtemps avant de trouver un artisan prêt à prêter ses outils à deux gamins débraillés comme eux.
Enfin restait la solution de la porte.
Solution vieille comme le monde et qui avait fait ses preuves, s'il en était une. Lupin avait justement une petite pelote de fil de pêche dans sa poche et, après avoir ouvert le clapet de son frère, il enroula ledit fil autour de la blanche condamnée.
- Ne bouge pas, Vador! fit-il en déroulant le fil jusqu'à la porte de la taverne.
[Avertissement: La scène qui va suivre est fortement déconseillée aux âme sensibles. Fin de l'avertissement.]
L'extrémité étant enroulée autour de la poignée, Lupin entama le décompte fatidique:
- 10... 9... 8... heu... 4... 3... 1 !
Paf! D'un coup sec il referma la porte qui entraîna à sa suite le fil de pêche et... ce qui se trouvait au bout.
Contemplant son oeuvre d'un air satisfait, Lupin alla ramasser le corps de la petite victime sur le sol et après l'avoir libérée de son lasso et époussetée, il la tendit à son ancien propriétaire.
- Tiens, Vador. Garde-là pour mettre sous ton oreiller ce soir. La petite souris viendra te l'échanger contre un gros sou.
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L'un plus blond que l'autre, dix ans et toutes ses dents.
L'autre tirant vers le châtain et un sourire en damier ou en touches de piano.
Mais revenons en arrière.
Le matin même de leur arrivée au Mans, le petit Vador avait exhibé fièrement sa dernière découverte à son frère aîné. Retroussant les babines, il avait pointé de son doigt une petite ivoire qui ne tenait plus qu'à un fil sur son socle rosé.
- Ah ben oui, tu vas perdre ta dent, Vador. avait confirmé le grand frère d'un air grave.
Accessoirement, le Lulu à plumes se délecta de la trouille bleue de son frère qui se voyait déjà finir comme leur tatie, sans dents et condamné aux purées jusqu'à la fin de ses jours.
Mais il se décida finalement à ne pas le laisser mariner plus longtemps dans son jus d'angoisse.
- Mais t'inquiètes pas! Y en a une autre dessous qui va pousser, encore plus grande et plus costaude que la précédente.
Maintenant restait à voir comment accélérer le processus.
- Bon, laisse-moi voir ça. dit-il en penchant la tête de son frère un peu en arrière. Moui... je crois qu'on devrait agir. Sinon tu risques de l'avaler et de t'étouffer avec.
Et comment rassurer le petit tout en lui en remettant une deuxième couche par derrière.
Oh grand frère cruel!
Lupin fouilla ses poches et y trouva sa fronde. Trop de dommages collatéraux.
Puis imagina se mettre à la recherche d'une tenaille. Mais il ne connaissait personne dans le coin et il risquait de chercher longtemps avant de trouver un artisan prêt à prêter ses outils à deux gamins débraillés comme eux.
Enfin restait la solution de la porte.
Solution vieille comme le monde et qui avait fait ses preuves, s'il en était une. Lupin avait justement une petite pelote de fil de pêche dans sa poche et, après avoir ouvert le clapet de son frère, il enroula ledit fil autour de la blanche condamnée.
- Ne bouge pas, Vador! fit-il en déroulant le fil jusqu'à la porte de la taverne.
[Avertissement: La scène qui va suivre est fortement déconseillée aux âme sensibles. Fin de l'avertissement.]
L'extrémité étant enroulée autour de la poignée, Lupin entama le décompte fatidique:
- 10... 9... 8... heu... 4... 3... 1 !
Paf! D'un coup sec il referma la porte qui entraîna à sa suite le fil de pêche et... ce qui se trouvait au bout.
Contemplant son oeuvre d'un air satisfait, Lupin alla ramasser le corps de la petite victime sur le sol et après l'avoir libérée de son lasso et époussetée, il la tendit à son ancien propriétaire.
- Tiens, Vador. Garde-là pour mettre sous ton oreiller ce soir. La petite souris viendra te l'échanger contre un gros sou.
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