[RP] Petite blague entre amis

Cela faisait plusieurs jours qu'Athanasios voyageait. Il était heureux d'être enfin arrivé à Genève avec une troupe de joyeux compagnons de route. La rigolade était au rendez vous et la vie était belle.
Petite ombre au tableau, le Byzantin avait remarqué que son amie Loanne avait eu une attitude étrange à son égard hier soir.
Alors qu'il s'assit a côté d'elle en taverne, celle ci esquissa brièvement une grimace d'écoeurement.
Dans sa chambre, à l'auberge, Athanasios remarquait qu'il ne sentait pas la lavande !!!

Pouahhh l'odeur !!!! Je crois bien qu'un bain s'impose, sinon on va finir par me chasser des tavernes.

Avec les beaux jours qui arrivaient, le soleil avait tapé fort sur les routes et notre ami voyageur n'avait eu le temps que d'une hygiène sommaire. Tout ceci sans compter l'odeur des chevaux et le fait que les membres de la troupe avaient passé leur temps entassés sur une charrette.

Ah voilà tu es là toi !! Je t'ai trouvé !!! dit il en s'adressant à la bassine recouverte par toute sorte de bric à brac.

Il fit place nette

Après avoir remplit le récipient d'eau, il allait commencer à se déshabiller mais au même moment un énorme bruit éclata dans la rue.
Athanasios impressionné et curieux, sortit de sa chambre avec précipitation pour voir ce qui se tramait.

Derrière lui, la porte de la chambre était resté ouverte ...

Dans la chambre avoisinante, Loanne terminait une longue lettre en s'appliquant pour écrire le mieux possible, son bras droit étant encore un peu faible. Les murs de l'auberge que les compagnons avaient choisi pour leur séjour à Genève convenait à leurs maigres moyens. De fait, la qualité n'était pas la meilleure et les murs fins laissaient passer tous les bruits.
L'exclamation de son ami fit sourire la jouvencelle qui se rappela l'odeur rance qui avait accompagné l'entrée d'Athanasios la veille. Si elle avait fait son possible pour cacher la grimace qui lui faisait plisser le nez, il semblait que ce ne fut pas passé inaperçu," grand bien lui fasse", se dit-elle.

Sur la table à côté de l'encrier, une petit fiole remplie d'un liquide bleu profond narguait la jeune fille. Mais comment exécuter le projet qu'Hermine et elle, à la faveur d'une soirée plaisante, avaient concocté? La jeune fille mit fin à sa phrase, posa la plume et fit jouer la petite bouteille entre ses mains. Un grand éclat dans la rue la fit sursauter et elle faillit laisser tomber l'objet sur le sol. Inspirant un grand coup, elle entendit Athanasios sortir de sa chambre et un sourire taquin étira ses lèvres. L'occasion était trop belle...

Se levant précipitamment et priant pour que sa soeur soit dans sa chambre à cette heure matinale, Loanne sortit de la sienne et frappa à la porte qui lui faisait face. Athanasios venait de passer l'angle du couloir. Trépignant du pied, la bouteille bleue dans la main, la jeune fille frappa encore une fois.
*Dépêche toi Hermine!!! Viite!*

La réaction de sa sœur n'étonna pas le moins du monde Loanne, qui, après une semaine de voyage avec elle, commençait à la connaître. Tout sourire, elle lui montra la fiole qu'elle tenait dans sa main

"Ho arrête de râler va! Tu te souviens de ce dont on avait parlé, la farce pour Athanasios? C'est le moment ou jamais! Il a préparé son bain et est sorti en laissant la porte ouverte! Viens!"

Éclatant de rire et ne pouvant rester en place, la jouvencelle saisit la main de sa sœur et la tira sans ménagement vers la porte du sire, en essayant de ne point attirer l'attention sur elle. A la manière des espions du Roy de France, elle jeta un coup d’œil dans la chambre puis fit signe à Hermine de la suivre jusqu'à la baignoire. Elle risqua un œil au dehors pour vérifier que son ami se trouvait toujours au devant de l'animation, puis débouchonna le flacon en se retenant de rire et le versa dans le baquet rempli d'eau fumante. Le filet de couleur bleue se dispersa dans l'eau, mais la buée figurait d'artifice. Si tout allait bien, Athanasios n'y verrait que du feu...

Mais c'est alors que le drame survint. Enfin drame... C'est beaucoup dire!
Le sol rendu glissant par l'atmosphère humide de la chambre fit glisser la jouvencelle qui se retrouva au sol en ne pouvant s'empêcher de pousser un "Ha!" sonore. Plaquant sa main sur sa bouche, Loanne se releva précipitamment et fila dans le couloir, se postant derrière un meuble pour se cacher d'Athanasios. Avec un regard épouvanté, elle se rendit compte que la fiole bleue était restée par terre. Mais il était trop tard. Espérant de tout coeur qu'elle ait roulé contre le baquet pour ne pas qu'Athanasios ne le voie, elle se frotta le bas du dos en guettant l'arrivée de leur victime...

Athanasios qui était sortit de l'auberge, inspectait la rue pour déterminer l'origine de la déflagration. Hélas, il ne trouva aucune explication et décida qu'il serait bien mieux dans un bon bain.

Remontant vers sa chambre, il s'aperçut que de la vapeur s'échappait de la porte, elle était restée entrouverte.

Par la barbe du Patriarche, avec toutes mes économies à l'intérieur !!! Tête en l'air que je suis !!!

Il entra dans la pièce emplie de fumée, puis une fois nu il trouvait à tâtons sa bassine

Ohhh, c'est bon !!!! J'en avais marre de sentir le rat crevé.

Il se frottait abondamment en chantant.

L'eau, dans les grands lacs bleus
Endormie,
Est le miroir des cieux :
Mais j'aime mieux les yeux
De ma mieeeeeeeeeeeee.

Pour que l'ombre parfois
Nous sourie,
Un oiseau chante au bois :
Mais j'aime mieux la voix
De ma mieeeeeeeeeee.

Peu à peu la vapeur se dissipait dans la pièce. Soudain regardant son orteil :

Par la barbe du Patriarche !!! Mes orteils !!! Ils sont bleus !!!!!

Puis il sorti du bain en vitesse et fit la revue de son anatomie, tout était bleu.

JE SUIS BLEU DE LA MOUSTACHE AUX PIEDS

Notre ami avait beau racler sa peau, elle restait colorée.

Mais c'est diablerie !!!

Il décidât de se rhabiller et de rester cloitré dans sa chambre tant qu'il n'aurait pas trouvé une idée.

Cachées derrière l'armoire, les deux demi-soeurs attendaient le moment fatidique en pouffant de rire, le trémoussement d'Hermine rendant encore plus difficile le fait de rester sérieuse à Loanne. Elles entendirent Athanasios rentrer, le bruissement des vêtements sur le sol puis le clapotis de l'eau lorsqu'il se mit dans son bain.

D'un air réjoui, Loanne fit un clin d'oeil à Hermine et écouta chanter le grec, se moquant de l'ironie qui lui faisait chanter une chanson parlant de grands lacs bleus.



Un grand sourire sur les lèvres, elle sourit puis d'un geste, invita sa soeur à la rejoindre devant la porte d'Athanasios

TOC TOC TOC!

Athanasios entendi frapper à la porte. Bien qu'il avait résolu de se cloitrer, il se rendait compte que cette solution n'était pas viable et qu'il serait bien obligé d'être en contact avec le monde extérieur à un moment.
Sa principale hantise était que Dame Ramya, dont il était amoureux, rejette un homme tout bleu !

Oui j'arrive, j'arrive !!!

Avec un air penaud il ouvra donc la porte. Il ne la menait pas large et il espérait pouvoir trouver une solution à cette maudite situation.

Les yeux pétillants mais tentant de garder son sérieux, Loanne vit apparaître Athanasios, bleu jusqu'aux joues. Elle feinta la surprise :"Que... que vous... que vous est-il arrivé?"

Elle ne put s'empêcher de laisser échapper l'éclat de rire qu'elle retenait depuis trop longtemps en voyant l'air penaud de son ami qui semblait ne pas savoir quoi faire pour se sortir de la situation dans laquelle il se trouvait.

"Nous voulions... dire..."

Elle tourna vers sa soeur un regard désespéré, ayant oublié de trouver une excuse pour pouvoir frapper à la porte.

Je sais Hermine dit il d'un air dépité

Je ne sais comment cela m'est arrivé.

Si j'étais superstitieux je dirais que c'est sorcellerie, si j'étais paranoïaque je dirais que c'est malveillance. Mais là je ne vois pas ...

J'espère que je vais trouver une solution ...

Et Ramya ? Elle va me quitter quand elle me verra ainsi !!!! Ma vie est fichue ...

Athanasios se reprit, se redressa et essaya de rester le plus digne possible.

C'est alors que Hermine lui amena la délivrance par ses paroles.



Le Grec fut soulagé. Il s'adressa aux soeurs terribles.

Vous êtes vraiment de petites pestes, je vais être ainsi pendant des jours !!! Enfin c'est tout de même mieux que toute une vie. Le pire c'est que je n'arrive pas à vous en vouloir, petites canailles.

Ils s'en suivit un fou rire général. Puis nos amis partirent dans la bonne humeur.