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[RP fermé] Bleu sur Bleu

Doryen
[3]



La porte s'entre baille pour qu'un oeil interrogateur s'y aventure...

Puis la porte craque.

Sûrement le coup de pompe.

Sûrement un gros coup de pied d'un Gros en colère.

Sûrement le gros coup de pied d'un Gros motivé à l'idée de faire ce qu'il sait faire de mieux.

La porte s'ouvre de force sur un ex commerce dans laquelle se trouve un individu affalé sur une table qui peine à se relevé pour faire face.

La porte s'ouvre avec celui qui l'accompagnait...

Faut vraiment en parler ?
Le gars qui se prend la porte dans la tronche, qui recule sous l'impact et qui se fait martyriser par un Simplet en forme qui lui saute dessus à coup de poing digne d'un marteau piqueur... Il lui mangerait l'oreille que le tableau serait parfait... quelques droites et plusieurs gauches... Un poing comme la masse qui tombe sur un tout tout petit clou....
Faut vraiment en parler ?

Sinon, il y à le petit bonhomme qui tente de se saisir de son arme caché derrière un établi ou trônaient auparavant quelques miches.
Sinon, il y à le petit bonhomme au regard ahuri...
Sinon, il... subit... suit le cours.... assume... c'est le troisième...

Sinon, il est le plus évident...
On va pas s'y attaquer en premier, hein ?
Qu'il profite d'une taxe déjà largement payé !
Qu'il fasse d'un ex commerce un repaire caché à ramponneau à parties dont mêmes les vainqueurs sortaient perdants.

Nan, tellement évident....

Un des larrons sans importance.
L'un de ceux que la poukave jette à la première heure.

Mais faisant partit du lot.

Ca aurait pu,
Ca aurait du,

Mais n'est ce différent ?

Alors le malheureux ouvre les yeux en grand, tente de se saisir de sa lame tandis que la porte s'ouvre à grand fracas. Puis tandis que les coups pleuvent sur son larron il brandit son épée vers le second entrant, tout vêtu de noir et encapuchonné rentrant dans une ex boutique comme chez lui... ne l'est il pas... une main dans la poche et l'autre tenant une dague par sa lame.


C'est une victime, non ?

Alors lorsqu'il jette sa lame au sol...
Alors lorsqu'il se met à genoux...
Alors lorsqu'il implore...

Il y à peut être eu un léger état d'âme.
C'est sûrement la réminiscence d'une ancienne vie.
Une sorte de spasme...
Mais la lame fait son oeuvre.

Et le sang coule.

C'est un coupable, non ?

_________________
Andrea_
Tu as mal aujourd'hui. Tu ne saurais dire à voix haute pourquoi tu es maussade en ce moment. Rares sont les choses qui te sortent de ta torpeur.
Tu dis que tu bois. Que tu rentres tard le soir. Que tu as dormi toute la journée. Tu dis que tu t'es promenée, que la nuit est tombée et que tu n'as pas eu le courage de sortir, parce que, je te cite " picoler dans son pieu, c'est mieux!". Mais la vérité est ailleurs, comme toi.
Tu es ailleurs. Tu es loin. Très loin. Et rien ne te ramène. Ni Pâquerette, ta bonne, qui te somme de te secouer. Ni les lépreux à qui tu as redonné la liberté mais qui refusent de débarrasser le plancher. Ni le souvenir de ta fille, ses dernières nouvelles, son prochain retour à tes côtés. Ni Marc, qui te fait promettre de ne jamais partir.

Marc.
Tu as de la chance et tu n'en prends pas la mesure. Tu as toujours eu quelqu'un qui te tirait vers le haut. Quelqu'un qui t'empêchait de trébucher lorsque tu marchais, qui te relevait quand tu tombais. Tu as toujours eu une épaule réconfortante, des bras accueillants où te blottir quand la vie te rendait ce que tu lui avais fait. La seule solitude que tu vivais a toujours été celle que tu avais choisi.
Marc ne sait pas. Il ne sait pas qu'un jour prochain, tu devras partir. Il ne sait pas que ce mot que tu serres dans tes mains depuis plusieurs jours maintenant a changé la donne.
Il ne sait pas qu'à trop triturer ce message, l'encre s'en est enfuie. Que le papier est si fin qu'il en est devenu transparent. Que tu en connais par cœur la teneur et que lorsqu'enfin tu t'abandonnes dans le silence d'une maison trop grande pour toi, ce n'est que pour murmurer son contenu " Là où tout a commencé".


Ton corps est là. Ton esprit s'est fait la malle. Tu ne sais pas Andrea. Tu ne sais pas ce qui t'attend. Tu redoutes. Tu pèses. Le pour et le contre. Tu as toujours dit que rien ne renaissait des cendres, qu'une fois mort, l'esprit s'envolait et jamais ne revenait. Et pourtant...

Pourtant tu espères, que tel le phœnix, le "vous" renaîtra. Qu'il renaîtra d'un Amour qui n'est jamais mort. Qu'un Bleu ne peut vivre sans l'Autre. Que tu survis, que tu vivotes.
Tu aimerais lui dire que tu as continué. Sans lui. Que tu n'espérais plus. Que tu t'interdisais d'y croire encore. Que son retour dépasse tes espérances. Que cinq mots ont tout changé, que tu te sens plus vivante que jamais, prête à affronter ce que la vie t'a donné de meilleur : du bleu, dans du bleu.

_________________
Doryen


Bon, pour tout dire ça n'avait pas été aussi simple que dans son projet...

Faut dire que passer les portes de la ville avait été un calvaire, à croire que c'était complet à l'intérieur et que les deux videurs à l'entrée scrutaient des pieds à la tête. Et comme toujours dans ces cas là, il n'y à que deux façon d'agir :
Etre un VIP ou avoir une bourse convaincante...
Et là, habillé comme un clodo et sans un rond en poche, je laisse imaginer le calvaire.
Alors il aura fallu la bonté de deux commerçants ambulants, que Simplet aura su convaincre... Allez savoir comment, en tout cas j'ai pas demandé.

Puis cette foutu cité était foutument grande. Bien plus grande que dans ses souvenirs. Et plus les heures passèrent et moins les visages semblaient lui remémorer grand chose. Prostré dans une ruelle, il observait le passage de ceux qui ne voyaient là qu'un manant de plus, main tendu dans l'espoir d'y voir posé quelques piécettes pour son futur verre de pinard.

Lorsque le soleil se coucha sur un second jour à se nourrir du peu de viande séché en sa possession, il passa près de lui le visage qui hantait ses rêves et le bleu s'illumina. Aucun doute, avec une trogne pareille c'était forcément lui l'accusé. Et il était d'ors et déjà reconnu coupable.


Le bruit sourd d'un couvert qui tombe à terre lui fait lever la tête. Le serveur le regard avec insistance, confirmant le signal établi entre eux plusieurs jours auparavant censé l'avertir de l'arrivée de voyageurs armés et inconnus.
" Restez assis et sirotez papy...
Nul besoin de lui préciser, le vieux ne comptait de toute manière pas lâcher sa bibine.
Vélin et encrier sont ramasser puis rangé dans le petit sac, l'épée retrouve sa place à la ceinture et le bleu sous capuche se dirige vers la remise ou le guide la brave serveur... brave parce que vénal, hein !...
- Vous serez à l'abri ici.
Un bref coup d'oeil alentour lui force le sourire. Rien n'à changé. A y regarder de plus près, il trouverait même un peu de son sang au sol.. Un peu de sang, et beaucoup de... C'est qu'il s'en était passé des choses dans cette remise. Les meubles avait eu leur compte de pornographie. C'est ici que TOUT avait commencé. La couturière avait laissé sa trace sur son torse, il y avait perdu son groupe, elle y avait perdu ses amis, ils s'étaient trouvé...
- Ouais... je connais un peu..."
La porte se referme sur un bleu pensif, dont la main se tend vers l'étagère pour se saisir d'une bouteille qu'il débouche avant d'en porter le goulot à ses lèvres.



Dire qu'ils avaient pris son ancien commerce pour repaire...
Fallait quand même être gonflé, non ?
Alors il avait rejoint le Gros qui campait dans l'église, sûrement pour la première fois de sa vie.
Puis ils avaient investit les lieux.

Certes, si ils avaient pensé à questionner en premier, ils ne se seraient pas retrouvé comme deux ânes une fois le méfait commis. Les cadavres, c'est pas trop bavards, hein. Quoique Simplet avait quand même tenté de poser une question à celui qui se faisait égorgé, mais les sons qui s'en échappaient alors ne constituaient que peu de réponse. Et une fois n'est pas coutume, c'est le grand qui jetait un regard accusateur au petit qui tentait de faire croire que c'était pas de sa faute, en regardant le plafond.

Et ils auraient pu passer des semaines à la recherche des autres sans l'intervention miracle d'un charpentier. Tantôt charpentier, tantôt Maire. La réussite dans toute sa splendeur.
Et force avait été de faire appel à son aide.
Force avait été de sortir de l'ombre, pour refaire confiance,
Force avait été de renouer contact, dans l'espoir que le nouveau maître des lieux saurait.

Passé la surprise, les explications et les remontrances, les conseils et les mises en gardes, les demandes insistantes de laisser faire LA justice, l'amitié avait fait son oeuvre.
" Les miliciens devraient rester sur le mur ce soir.
- C'est une très mauvaise idée.

Encore
- Les petits pois aussi c'était une très mauvaise idée...
Faut dire que la cuisinière ce jour là s'était surpassé. Mêmes les animaux de la ferme n'en auraient pas voulu, il aurait fallu trouvé des lapins... crétins de surcroit.

Mais les miliciens n'étaient pas passé près des tavernes ce soir là.
En particulier près de celle laissé à l'abandon, dont une mi rousse continuait cependant à payer les taxes.
Après s'être fait squatter sa boulangerie et sa taverne, il allait enfin faire un peu de ménage.

Un bref regard par la fenêtre.
Ils ne sont que deux.
Et lorsque l'un d'eux se lève en direction des toilettes, il fait son entrée non sans une dernière consigne à son compère.

- Ne laisse personne entrer.

Et avec un peu de chance, personne n'en sortira.


Le regard se perd à nouveau contre les murs de la remise, cherchant dans ses souvenirs de quoi se redonner le sourire, penser à Elle pour ne plus penser aux Autres...
_________________
Andrea_
C'était plus une couverture qu'il me fallait c'était un duvet. Une couette, un troupeau de vaches entier, n'importe quoi qui pouvait me couvrir deux nuits et trois jours.

Je devais savoir. JE devais savoir MAINTENANT. Ça m'a pris comme une envie de chier un lendemain de soirée bière et chili con carne. Le truc improbable. Surtout que j'avais rien ingurgité de pareil et qu'aucune épidémie de gastro ne courrait dans les parages.
Je devais partir et seule. Il était environ 17 heures, les rares pecnos qui pouvaient se payer le luxe d'aller à la messe dans la semaine étaient en chemin, un groupe se préparait à quitter la ville. Bref, c'était le moment.
Je n'ai pas pensé à prendre de quoi me changer, de quoi être présentable si jamais IL était là car vallait mieux pas se monter le bourrichon.
Un cheval sellé me regardait d'un oeil bizarre et son proprio visiblement aviné a décidé de changer l'eau des patates. C'est donc avec la légèreté qu'on me connait tous que j'ai sauté sur le dos de l'animal, attrapé les rênes tant bien que mal et claqué le cuissot bien ferme de ce qui sera probablement mon repas du lendemain. Y a pas de petites économies hein, et j'me vois mal ramener le cheval deux jours après en mode : " je suis désolée hein, il avait faim, on est allé se promener et heu.. bin voilà, je vous le ramène, merci". Nan, autant le bouffer, plus de preuve, plus d'accusation.

"Il ne comprendrait pas". C'est ce que je me répète inlassablement. Oh, Marc comprendrait sûrement mais je pratique de façon assidue l’auto persuasion. Je deviens tellement forte que parfois ça marche, la preuve hier. J'avais faim, mais vraiment hein, j'aurais pu bouffer le pain d'un lépreux directement dans sa bouche si j'en avais croisé un, bin croyez moi ou non, j'ai réussi à me dire qu'il valait mieux que j'attende que mon ragoût soit cuit. Après dix minutes, hop, j'avais toujours faim mais j'ai arrêté de chercher un lépreux et j'ai bouffé mon ragoût. L’auto-persuasion, ça marche.
Et si Marc ne pouvait pas comprendre, alors autant que j'y aille, et puis je lui raconterais.


Je lui raconterais les plaines la nuit, le bruit des sabots sur les feuilles mortes. Les lanternes des patelins, les groupes de brigands bien trop avinés pour bouger leur cul à mon passage. Je lui raconterais cet écureuil qui m'a fichu une putain de trouille. Et ma vengeance quand quelques mètres plus loin mon cheval à malencontreusement écrasé sa femelle - c'était sa femelle, j'en étais sûre-.
Je lui raconterais comment je suis descendu de l'animal aux grandes portes de la ville, LA ville où tout a commencé. Le calme qui y régnait.
Je taierais sûrement mes jambes flageollantes, ce coeur qui bat bien trop fort. Et ce corps qui, poussé d'une force invisible, traverse chaque ruelle comme s'il ne les avait jamais oublié. Peut être lui expliquerais-je que j'ai revu l'auberge. Que c'est à ce moment là que je me suis arrêtée pour faire une pause. Que l'Armagnac était bien trop fort pour moi et que j'en ai craché la moitié par terre. Que le ragoût avait visiblement envie de revoir le soleil -couché au passage-, de passer par le haut plutôt que de sortir par le bas. Mais que je me suis retenue. Des deux côtés -j'avais pas de papier-.

Cinq inspirations. Autant d'expirations. L'impression que l'air manque, que le temps s'arrête. Lui dirais-je que d'avoir posé la paume de ma main sur cette auberge défraîchie m'a procuré des frissons? Des reminescences du passé?
Le lierre avait tout recouvert, ou presque. Autant le dire, c'était moche, mais ça n'a jamais vraiment été beau. Tout le charme de l'endroit émanait de l'ancienne propriétaire -en toute objectivité-. Pourtant, allez savoir pourquoi, l'endroit avait gardé son âme. Seulement son âme. Les prostiput*s avec disparues, le petit serveur complètement dingue de moi avait lui aussi sûrement fuit les lieux. Est ce que quelqu'un est au courant que je paye encore les salaires et les taxes? Je connais un porteur qui s'en met pleins les fouilles depuis 18 mois. - Je m'en occuperais plus tard de c'lui là-.

Mon Bleu n'était pas là. Il n'aurait jamais laissé cet endroit dans un tel état. Mais moi je l'étais, bien décidée à reprendre possession des lieux.

A l'extérieur un vieillard piquait du nez. Devant la seule fenêtre -saligot!-. Je connaissais les lieux. Je connaissais la porte de derrière. Je connaissais, et ça, ça n'a pas du changer.
La poignée se tourne doucement, la main tient un couteau, car je sais ce qu'il y a dedans hein, j'suis pas née de la dernière pluie, une taverne abandonnée et hop, ça devient un repère pour brigands -ou une auberge de jeunesse décadente, mais c'est une autre histoire-.
Inspiration.
Le cliquetis de la porte est presque imperceptible et à peine entrouverte, laisse passer...

L'odeur de cochon de lait, de bois cassé, de sang, d'étagères dézingués, de foutre aussi -hahum-, des rires, du renfermé, du... La mémoire cellulaire il parait.
Les naseaux qui frisent, la peau qui frissonne. L'entrée est finalement fracassante, Chiasse en action, prête à dézinguer tout c'qui bouge.

C'était clair pour nos deux protagonistes, personne n'en sortira. Pas indemne.

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Doryen
Une nouvelle lampée du breuvage lui brûle la gorge et lui arrache un rictus, tandis que les yeux se portent sur les pages posés sur la petite table.
Des feuilles qu'il avait écrite pour Elle.
Pas une excuse, une explication.
Pour peu qu'il puisse la rencontrer.
Pour peu qu'elle souhaite le lire.

C'est long un an...

Largement de quoi sombrer dans l'oublie.
Etait ce le cas ?
Alors que lui se souvenait des moindres courbes de son corps, de son sourire en coin, son regard coquin lorsqu'elle le surprenait la déshabiller du regard, sa moue perplexe devant des légumes à préparer, sa lèvre pincé devant une houppelande en vitrine... L'avait elle oublié ?

Entre espoir, résignation et colère.

A combien d'autre s'était elle donné ?
Etait elle retourner vivre avec son brun ?
Avait elle repris sa vie de débauche ?
Pensait elle à Eux, autant que lui lorsque le soleil laissait sa place aux ténébres ?

Et quand bien même...
Comment pourrait il lui en vouloir...
Laissé pour mort, fuyant...
Aurait il pu faire autrement ?

Le poignet se ferme machinalement sur un désormais ancienne blessure. Celle là aura cicatrisé, au contraire de son coeur saignant chaque jour du manque d'Elle, hémorragie que rien ne pouvait stopper hormis des lèvres pulpeuses qui se poseraient sur les siennes, comme un pardon accepté.

Un long soupir force le passage, ou comment l'inquiétude gagne du terrain lorsque l'esprit se trouve à vagabonder, errant dans les méandres de l'incertitude.

Une fin...
Oui, il manque quelques papiers à son oeuvre...
Mais pas certain que le passage manquant lui plaise énormément.
Si elle prenait un jour le temps de lire son manuscrit, aurait elle besoin de connaître la violence dont il avait du faire preuve pour obtenir des réponses ? Ne valait il pas mieux laisser un doute raisonnable, salvateur pour une partie de son âme si elle pouvait encore rester innocente ?

Une profonde inspiration avant de tendre la bouteille à ses lèvres quand tout à coup la poignée de porte attire son attention.

Suffisamment pour faire resurgir ses craintes.

Alors la bouteille est posé rapidement sur l'étagère et la main d'arme se porte vers la garde.

Et lorsque la porte s'ouvre à la volée, il dégage la lame du fourreau pour la porter au devant de son futur assaillant.

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Doryen
Une autre taverne,
Un autre temps,

Il avait bien été tenté de demander au blond... Faut être honnête, l'assassinat c'était bien plus la spécialité du désagréable. Ca n'avait pas été franchement l'amour la fois ils s'étaient rencontrés à la demande d'un certain Capitaine, et il lui aurait probablement rit au nez... Ptet même qu'il serait venu uniquement pour lui glisser une lame dans le dos... Mais la tentation avait été forte de renouer avec son antipode. Antipode peut être pas tant éloigné que ça. Mais sa première missive n'aurait pu être pour un ex beau frère de sa presque ex femme...

Il aurait pu tout aussi bien faire appel aux talents légendaire d'un soit disant Pirate. A y réfléchir, il aurait mieux valu prendre la route avec eux lorsque sa douce et tendre le lui avait proposé. Enfin, la route... La mer... La rivière... Le ruisseau... Avait il seulement un bateau d'ailleurs ? Une barque ? Une barquette ?

De tout ceux qu'il avait rencontré, peu méritez le titre d'honnête homme. Un seul en fait. Ce satané charpentier au courage si prononcé qu'il s'était même aventuré à partagé la cuisine de son âme soeur. Et il ne s'était lié d'aucun hormis le borgne...

Pourtant, il aurait peut être pu quémander de l'aide...

...mais...

Quémander, c'est pas le genre de la maison...

...puis...

... N'allez pas le répéter, mais il y avait un avant goût, certes malsain mais terriblement jouissif, de satisfaction dans la vengeance.

Et lorsque la porte se ferme derrière lui, il est bien loin de penser au blond, au brun et la mi rousse.


" C'est fermé !

Le ton est sans appel et sa main se glisse vers la garde de son épée pour appuyer ses dires...

Quoi ???
Franchement mec, tu sais que c'est chez moi ici... Ben non, mais tu vas vite l'apprendre...
Alors la carte de la boulasse sorti de la manche... Vous savez c'est quoi la boulasse ? Mouais... vu vos trognes... Moi j'en ai eu qu'une, j'ai bien cru que j'allais en crever...

- Hééé ! Z'ai plus rien à *hips* boire... *hips*... Titubant et se tournant sur lui même à la probable recherche d'un tavernier, il glisse la main à sa poche pour se saisir d'une bourse convenablement remplie. *Hips* j'ai d'quoi *hips* payer !


La bourse lui échappe volontairement des mains, libérant un peu d'or en heurtant le sol, écus qu'il tente maladroitement de récupérer, quitte à se mettre à quatre pattes... Cocasse, mais suffisant pour dissiper les soupçons du balafré assis plus loin à table, qui se détend, s'appuyant négligemment sur le dossier de son siège pour regarder le spectacle affligeant de la boulasse en pleine action.

- Pose moi ta bourse ici, et j'pourrai ptet te servir un petit coup !


Alors, titubant, la capuche s'approche suffisamment près pour déposer la bourse au centre de la table et lorsque la main cailleuse se tend vers l'or elle se trouve tout à coup séparé du reste du corps par la lame tranchante prestement dégagé de son fourreau qui s'abat dans un mouvement fluide et puissant. Rapidement le regard désabusé laisse sa place à la crispation accompagné de son hurlement de douleur tandis que son sang s'écoule promptement vers le bois de la table après avoir compris que c'était soirée porte ouverte vers l'extérieur.

Qu'importe le sang,
Qu'importe les cris,
Qu'importe le tranchant de son épée à demi enfoncé dans la table, comme pour signifier que la main d'un côté ne retournera pas sur le bras de l'autre.

Dégageant une dague de sa ceinture, il se rue vers les toilettes ou la future seconde victime ne manquerait pas d'être alerté par le hurlement et à n'en pas douter se hâterait d'en finir à poser sa crotte. La porte s'ouvre d'un coup de botte et celui qui se trouvait derrière n'à que le temps de tenter de lever les bras tandis que la lame s'enfonce au travers de sa gorge, lui arrachant un hoquet accompagné de son hémoglobine.

Alors il ne reste qu'à se poser tranquillement...
Alors il ne reste qu'à finir le travail avec le presque manchot...
Alors oui, le blond aurait été parfait pour ce travail...

Alors franchement, pouvait il lui écrire cela, à sa presque femme ?




Et cette putain de porte qui s'ouvre à la volée, dans une remise dont il avait l'impression qu'elle émanait encore des effluves d'un sport pas très catholique qu'il avait pratiqué ici...
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Andrea_
L'Amour, c'est un put'ain de mélange de joie et de rage, et j'étais loin d'imaginer sur qui j'allais tomber en ouvrant cette porte.

J'compte jusqu'à trois et tu s'ras sort...
Mais...
Nan je bégaye pas, j'essaye de me remettre. Des yeux qui brillent? des larmes? MAis naaaaaaaaaaan... Les allergies sûrement.
Je.... Tu...
Tu devais revenir pour le repas.... T'as... T'as un peu de retard...



C'est long un an. Il peut s'en passer des choses en un an.
J'aurais pu oublier. Passer à autre chose. Croire de nouveau en l'amour, j'aurais sûrement aimé. Pas aussi fort, pas de façon aussi jolie mais j'aurais pu. Laisser de côté mes promesses, nos promesses, nos rires et nos disputes, nos ébats cataclysmiques et nos réconciliations pharaoniques.


C'est long un an.
Mais ce n'est pas assez.
Pas assez pour oublier ses bras protecteurs, ses câlins réconfortants, son regard réprobateur mais plein d'amour. Ni ses baisers -sauf ceux du matin, l'haleine de chacal, j'me souviens pas, encore moins son souffle sur ma peau pour me réveiller. Pas assez pour oublier les soirées sur le seuil de la maison à regarder les étoiles, pipe de chanvre à la main et sourires au bec. Pas assez pour oublier l'inoubliable, les prises de becs sans raison, l'inquiétude quand l'autre a un peu de retard.
Pas assez pour oublier ses sourcils répartis de façon inégale, son acharnement à faire un jardin au carré, à choisir la bonne poubelle, à concocter le dîner. Rien ne peut me faire oublier que je l'ai aimé, tout me rappelle à lui. Les draps soigneusement choisi, mon alliance, les robes farouchement achetés dans ton dos pour ne pas que tu râles. Même la pioche qui lui servait à travailler durement je n'ai pas pu la jeter!
Pas assez pour oublier que bien au delà de tout ce que nous avons quitté pour nous trouver, la routine de notre vie de couple n'en est jamais devenu une. Peut être que nous n'avons pas assez vécu ensemble pour la laisser s'installer. Peut être qu'elle ne se serait jamais installée.

Un an c'est long, mais ce n'est pas assez pour oublier le passage d'un bleu dans la vie d'un autre bleu.

J'aurais pu, oui, t'oublier comme je l'ai fait avec d'autres par le passé, abandonner, recommencer et avoir l'illusion si parfaite que cette fois, c'était mieux que la fois d'avant et que cette fois, oui, ça durerait toute la vie, te laisser au rang de passé et avancer, toujours plus loin. Mais depuis un an, persuadée que tu reviendrais, je me suis toujours endormie seule pour que tu puisses me rejoindre une fois le marchand de sable passé.
J'aurais pu mourir. De tristesse t'avoir perdu, de colère de ne pas avoir su te garder, de vengeance, de fierté aussi, histoire de contenter ceux qui n'ont jamais cru en nous. J'aurais pu abandonner la vie comme tu m'avais abandonnée, mais j'avais une certitude, une seule : si je devais passer le reste de mes vies à te chercher, autant ne pas gaspiller celle ci et commencer dès maintenant.

J'ai dû faire le deuil d'un corps que je n'ai pu embrasser une dernière fois. J'ai du expliquer que tu avais disparu à des gens pour qui nous étions des exemples, la preuve que rien n'était plus fort que l'Amour. Des gens qui, malgré toutes les difficultés qu'ils ont traversés se sont dit : " ils l'ont fait, on le peut aussi".
J'ai merd'é. Je finis toujours par merd'er, inconsciemment ou pas je mer'de. Et il m'aura fallu t'avoir perdu pour porter le deuil malgré moi, incapable de franchir la ligne charnelle.

Je t'ai cru mort parfois. Réduit à l'esclavage. Amoureux d'une autre.
Je t'ai imaginé à moitié becté par les corbeaux dans un ravin. Sodomite s'éclatant dans un monastère -oui, je suis allée jusque là-. Il y avait forcément une raison à cette disparition !
Oh bien sûr j'ai imaginé nos retrouvailles, scènes différentes selon l'état d'esprit du moment. Du meurtre au baiser fougueux. Des larmes de joie à celles de colère. Du pardon à la haine. Oui, l'Amour, c'est un put'ain de mélange de joie et de rage, tout est une question de dosage, et moi j'ai choisi de te reprocher ton retard au diner, y a un an de ça.

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