Clarinha
Quand je suis dans le sillage de ma maîtresse, j'ai l'avantage d'être presque invisible. Je porte, en sus, ce jour-là, d'importants paquets, qui laissent soupçonner une robe volumineuse soigneusement pliée. Isandre m'aidait en cela, pendant que notre blonde Duchesse s'adonnait aux mondanités d'usage : elle devait passer derrière pour se changer, mais elle n'irait pas avant d'avoir salué toutes les personnes qu'elle connaissait.
Et attendus son rang et sa sociabilité, elle en connaissait du monde !
J'eus finalement l'occasion de lui indiquer la petite porte par laquelle nous allions passer à l'arrière, dans le foisonnement de préparatifs, de portants chargés à craquer de capes et de jupons, de psychés, de boîtes à bijoux, de bacs d'amidon... de paires de ciseaux et de fils, car certaines choses devaient être parfois cousues à chaque enfilage, et coupées pour tout ôter.
La tenue que j'avais conçue pour l'occasion était plutôt simple à enfiler : heureusement. Cela ne la rendrait pas pour autant humble ni discrète... Mais cela, vous le verrez plus tard.
Jetons, pour l'heure, le voile sur ce qui se passe en coulisses ; nous ne vous décrirons pas le coin douillet où Clarinha installa Della, derrière un paravent, pour la dévêtir ; nous ne vous décrirons pas les mille soins qu'elle pris à tresser les cheveux de sa maîtresse ; ni combien les dorures de la cotte qu'elle lui passa enfin luisaient sous les fenêtres et les chandelles.
Je lui demandais, parfois, si tout allait bien, si elle aimait ce qu'elle portait, si elle avait des retouches à faire à la toute fin... Je la voulais parfaite, et nous avions le temps : nous ne passions pas de sitôt.
Jusque là, je serais concentrée tout à fait sur mon ouvrage... On pourrait venir me saluer, moi, je n'en bougerais pas ; il serait temps, une fois la pression retombée, à l'issue du défilé, de prendre des nouvelles de celles et ceux qui avaient constitué tout mon monde, et qui n'en étaient désormais qu'une infime partie.
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Vous comprenez pas ce qu'elle dit ? C'est du frantugais. Y'a pas de traduction, laissez-vous guider par votre oreille.
Et attendus son rang et sa sociabilité, elle en connaissait du monde !
J'eus finalement l'occasion de lui indiquer la petite porte par laquelle nous allions passer à l'arrière, dans le foisonnement de préparatifs, de portants chargés à craquer de capes et de jupons, de psychés, de boîtes à bijoux, de bacs d'amidon... de paires de ciseaux et de fils, car certaines choses devaient être parfois cousues à chaque enfilage, et coupées pour tout ôter.
La tenue que j'avais conçue pour l'occasion était plutôt simple à enfiler : heureusement. Cela ne la rendrait pas pour autant humble ni discrète... Mais cela, vous le verrez plus tard.
Jetons, pour l'heure, le voile sur ce qui se passe en coulisses ; nous ne vous décrirons pas le coin douillet où Clarinha installa Della, derrière un paravent, pour la dévêtir ; nous ne vous décrirons pas les mille soins qu'elle pris à tresser les cheveux de sa maîtresse ; ni combien les dorures de la cotte qu'elle lui passa enfin luisaient sous les fenêtres et les chandelles.
Je lui demandais, parfois, si tout allait bien, si elle aimait ce qu'elle portait, si elle avait des retouches à faire à la toute fin... Je la voulais parfaite, et nous avions le temps : nous ne passions pas de sitôt.
Jusque là, je serais concentrée tout à fait sur mon ouvrage... On pourrait venir me saluer, moi, je n'en bougerais pas ; il serait temps, une fois la pression retombée, à l'issue du défilé, de prendre des nouvelles de celles et ceux qui avaient constitué tout mon monde, et qui n'en étaient désormais qu'une infime partie.
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Vous comprenez pas ce qu'elle dit ? C'est du frantugais. Y'a pas de traduction, laissez-vous guider par votre oreille.