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[RP] - Délivre-moi du mal

Lallie_ap_maelweg
[Château de Limoges : Chambre Lalliesque]

Elle s'était couchée tôt ce soir là après un repas en toute intimité. Elle n'avait pas eu beaucoup d’appétit, les faisans et les différents poissons qu'on lui avait présenté n'avait pas su émoustiller ses papilles. Elle s'était contentée de quelques beignets et d'une porée blanche aux amandes. Un verre de vin de claret pour faire passer le tout et elle s'était excusée, annonçant une fatigue pré-natale.

Lentement elle avait regagné sa chambre, dans laquelle elle dormait seule depuis plus d'une semaine. La première raison était qu'elle ne se voulait plus dans la même pièce que son époux, encore moins dans son lit, la seconde étant que son état proche de l'accouchement rendait son sommeil fragile et précieux. Aussi pour ne pas être dérangé par des mouvements inopportuns sur le matelas, estimait-elle que cette dispute conjugale tombait à point nommé puisqu'elle lui évitait les tâtonnements maritaux.

Une servante de confiance lui avait administrée une brève toilette après l'avoir dévêtue. Elle avait ensuite longuement peigné les cheveux flamboyants de sa maîtresse, les avait ensuite soigneusement nattés pour la nuit et après lui avoir enfilé sa chemise du soir, l'avait mise au lit.

Comme son dos la faisait souffrir, on avait doublé les oreillers de sorte qu'elle s'endormait le buste légèrement surélevé dans son lit. Les reins étaient ainsi maintenus car la position horizontale était un vrai supplice. La servante s’éclipsa refermant la porte sur une chambre plongée dans l'obscurité.

Le sommeil tarda à venir malgré la fatigue évidente. Les mains croisées sur son ventre rond, elle l'attendait de pied ferme, ressassant la journée qui avait été la sienne. Puis ses paupières se firent lourdes et Morphée emporta Eurydice au pays des songes. Le plaisir de goûter à un sommeil mérité ne fut pourtant que de courte durée. Bientôt quelque chose vint troubler le repos de la guerrière, ses cuisses étaient trempées, son linge de lit aussi. Incommodée par cette soudaine humidité, elle ouvrit un oeil, puis l'autre et se redressa. Elle qui n'était pas incontinente reconnu alors tous les signes annonciateurs d'un futur combat.

D'une main ferme et décidée elle tira sur le côté les couvertures afin de dégager ses jambes. Elle chercha près d'elle une chandelle qu'elle alluma avec le même calme olympien. C'est qu'elle avait fini par s'habituer à tout ceci. Lorsqu'elle pu y voir clair, elle constata l'étendue de sa situation. Sa réaction fut donc quasi immédiate, elle hurla le nom de sa servante :


- BRIVAËL !!!
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Grand_sage
[Vannes: tente de commandement de l'armée]

La soldatesque n'avait guère eu l'occasion jusque là de voir le Duc s'installer au campement. S'il n'était pas rare de le voir arpenter les remparts ou s'enfermer sous la grande tente de commandement pour discuter de l'état des troupes et consulter les rapports en compagnie de la capitaine de sa garde qui au passage n'était toujours pas nommée officiellement, il n'avait jusque là pas passé la nuit au milieu des soldats.

La chose avait subitement changé. Et ce qui pouvait passer pour une volonté ducale de s'investir plus encore dans la vie de l'armée qu'il dirigeait, n'était rien de moins en réalité que le résultat d'une énième dispute conjugale.

S'il n'était pas né noble, il avait tout de même fini au fil des années par s'habituer au faste et au confort que sa condition ducale lui apportait. Et si les premières nuits lui avaient rappelé presque joyeusement l'époque où il campait dans sa vieille bicoque brestoise ouverte aux quatre vents, le côté spartiate de la vie du camp commençait déjà à lui peser.

Il n'avait toutefois pas l'intention de tenter de changer quoique ce soit à la situation. Têtu comme une mule lui aussi quand il s'y mettait, il était en colère comme son épouse et comptait bien ne rien céder dans une dispute où il s'estimait, bien que rude dans ses propos, dans son bon droit. Au grand dam de son éternel et fidèle secrétaire et serviteur qui, par devoir, ne quittait pas le duc et dormait donc dans une petite tente voisine à la sienne pour être disponible en cas de besoin.


- Vous pourriez peut-être songer à rentrer au château au moins.
- Non
- Il y a assez de chambres de libre... Les Guennec sont repartis.
- Non
- Et les enfants seraient heureux de vous voir vous savez.
- Oui mais non.

Alex finit d'empiler les divers parchemins qui s'accumulaient sur la table de travail ducale et menaçaient de s'effondrer au sol au moindre courant d'air. Ce qui ne manquerait pas d'arriver sous peu sous cette simple tente.

- Pourquoi ne pas aller à Rennes alors ? Vous êtes Duc de Bretagne vous avez vos appartements privés attenants au conseil.
- Parce que. Je ne bouge pas de Vannes.

S'il était en colère, celle-ci ne l'aveuglait pas au point de perdre de vue certaines réalités. Et en particulier celle qui voulait que le ventre arrondi et tendu de son épouse signifiait une délivrance toute proche et l'arrivée d'un nouveau petit Kerdraon. Le dernier qu'ils auraient assurément. Et même fâchés, le Duc ne perdait pas non plus de vue qu'il n'avait jamais manqué la naissance de l'un de ses enfants. Et, en froid ou pas, il n'avait pas l'intention de déroger à cette règle là.

- Vous êtes dur à suivre Votre Grâce...
- C'est sans doute pour ça que je suis Duc et pas toi.
- Ou alors vous êtes juste chiant. Et têtu.
- Dehors Alex.

Soupir et hochement de tête dépité du fils Thérieur vinrent ponctuer la sortie qui se voulait théatrale, laissant le Duc à ses réflexions.
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Don.
- BRIVAËL !!!

Mon sang ne fit qu'un tour. Depuis mon retour à Vannes Maman était particulièrement de mauvaise humeur, et je l'évitais soigneusement redoutant sa prochaine réaction à ma simple vue.
Depuis ma fuite vers Brest en compagnie de mon frère Myrdinn, je n'étais étrangement plus la bienvenue dans la couche de mes parents. Chose qui m'attristait énormément, j'avais depuis toute petite cette mauvaise habitude, de les rejoindre en pleine nuit afin de me blottir contre eux jusqu'au petit matin.
Cette fois-ci, j'étais seule dans mon lit, je n'avais rejoins ni Anastasie, ni aucun de mes frères. Je dormais pourtant bien, les mauvais rêves avaient quittés mon esprit depuis quelques temps et je savourais suffisamment pour récupérer l'énergie perdue lors de mon voyage vers Ouessant.

Sauf qu'à chaque fois que ma nuit se déroulait correctement, un évènement venait troubler tout cela, cette fois-ci, il s'agissait d'un cri.
Celui de ma mère, Lallie.
Un cri d'effroi? Un cri de colère? J'optais pour la première possibilité, car ma mère était avant tout une femme, et les femmes c'est fragile et il faut les protéger.
Angoissée à l'idée qu'il puisse lui arriver malheur, j'ai suivi la direction de son appel, si elle faisait venir Brivaël, il me fallait rejoindre celle ci discrètement, et suivre son chemin afin de découvrir la raison d'une telle panique chez ma mère, et de me faufiler en douce prés de cette dernière.

Vêtue d'une simple chemise de nuit blanche, je me hâte alors de sortir de mon lit et de m'aventurer dans le couloir. Vaste et long. Brièvement, je songe à taper quelques coups à la porte des jumeaux dans l'espoir de réveiller Myrdinn. Il était l'un de ceux en qui j'avais le plus confiance dans ma fratrie, et si jamais mère décidait de me gronder et me sermonner pour ma curiosité nocturne, il serait là pour me défendre.
Aucune réponse ne me vint malheureusement, et c'est seule que je continue mon périple.

Le sol était froid, mes pieds nus le parcouraient rapidement. J'allais très certainement me retrouver malade, mais cela n'avait aucune importance, j'avais un seul but présentement, celui de sauver ma mère.

Coûte que coûte!

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Anastasie...
Il n’y avait pas que Dana pour entendre le cri strident de ma cousine. Moi aussi j’avais tout entendu et ma réaction fut bien moins brave que celle de ma comparse. J’étais si bien endormie auparavant que le réveil brutal eu pour effet de me retourner les entrailles et je poussais un cri de terreur sans même plus savoir ni qui j’étais ni où j’étais. Instinctivement je me recroquevillais sous les draps en me demandant qui pouvait bien être la source de ce vacarme au beau milieu de la nuit. Quelqu’un se faisait-il cruellement dévoré par un ogre ? Une sorcière hideuse avait-elle pénétrée une des chambres ? Ou peut-être était-ce le Crom’cruach décidé à venir exterminer tous les enfants de la maisonnée ? Le Crom’cruach…. Mon sang se glaça et ma peau fut parcourue d’innombrables frissons.

J’ignore où j’ai trouvé le courage de me lever, l’instinct de survie sans doute. Il me fallait fuir le château pour qu’il ne me trouve pas. Je refusais de finir dans l’estomac du ver géant sans rien faire. Lorsque j’ouvris la porte de ma chambre il y avait du remue-ménage dans les couloirs. Je vis au bout du corridor la petite silhouette de Dana qui déambulait elle aussi, probablement pour échapper à la bête. Je plaçais mes mains en porte voix pour interpeller Dana avant qu’elle ne disparaisse.


« DANA ! LE CROM’CRUACH OU EST-IL ? »
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Don.
[Toujours dans le couloir tout noir!]

Un sursaut.
Ma mère n'était elle pas la seule en danger? Ma famille était elle en mauvaise posture? Qu'allais-je bien pouvoir faire??
Mon corps pivote lentement, et je reconnais au loin dans l'obscurité du couloir, la silhouette fine de ma cousine, que pouvait elle bien faire en dehors de sa chambre à cette heure ci? Avait elle, elle aussi entendu ma mère hurler? Pensait elle pouvoir lui venir en aide, petite comme elle était?
Bien que peu téméraire, je rebrousse chemin et me dirige vers elle, je lui prend un main et la secoue fermement.


Que fais tu ici?
Le Crom’cruach ?


Et voilà que mon sang fait un second tour. Parce qu'en plus nous avions affaire à un monstre?
Mais qu'allions nous devenir?
Comment pourrais-je sauver ma mère d'un tel danger? Et seule avec Nana? Les dieux nous faisaient ils tant confiance pour nous faire subir de telles épreuves?
La peur se lisait sur mon visage, habituellement blanc il était devenu livide et je tentais de contrôler mes tremblements pour ne pas effrayer davantage la petite MacNeil à mes cotés.


Nous devons trouver Brivaël.
Si maman l'appelle c'est que elle va nous protéger, tu comprentes?


J'attendais là, main dans la sienne, qu'elle me donne une réponse.
Il fallait être fortes, nous allions assister à une atrocité, une horreur.

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Brivaël, incarné par Lallie_ap_maelweg
Oh J'n'étions pas couché d'pis bien longtemps quand l'boudiou d'organe qui l'sert de gorge s'mit à hurler not' nom comme ça : Brivael ! Brivael ! Brivael ! Mon palpitant s'mit à battre fort d'mon poitrine. C'tait une voix à réveiller des morts et j'me pris à prêter l'oreille pour voir si j'entendais pas l'charette du vieil Ankou v'nu m'cueillir comme une vieille pomme.

Mais non c'tait pas ça, et les cris continuaient à m'vriller l'tympan. Une boudiou d'alarme incessante qui avait l'voix d'ma maîtresse. Que faire ? J'accoure hors d'ma paillasse qui pourtant m'faisait d'l'oeil. J'enfile quand même une ch'mise et puis r'place mon bonnet sur mes ch'veux gris.

C'est-y pas une folie que d'geuler comme ça au beau milieu d'la nuit, que j'me dis tout haut en traînant d'la savate dans le couloir. C'est plus d'mon âge les saut'rie nocturne, j'compte bien lui dire à la rouquine.

Vu comme elle braille à plein poumon, j'dois pas être la seule qu'elle a réveillée mes vielles esgourdes entendent bien du boucan dans l'couloir. Sur le ch'min qui mène à la chambre de "Môdame", j'croise deux gamines. J'me plante en plein dans l'passage, la mine sèche. J'peux plus les piffer moi les mioches Kerdraon. J'lai ai mit au monde, j'lai ai enduré, j'lai ai torché, j'leur ai donné la becquée...Sont un peu comme mes propres oisillons. Les voir aut' part que dans leur plumard à cette heure m'rend chafouine, faut l'dire.D'autant plus que l'autre continue de me sonner comme si sa vie en dépendait.


" Qu'vous fichez-là vous deux ? R'tourner vous coucher où j'vous promets d'la badine au p'tit déjeuner !"

D'un signe de la main j'leur dis d'rentrer dans leurs chambres et sans plus vérifier que ces d'moiselles s'exécutent j'continue mon chemin. Limoges c'pas aussi grand que Dinan, mais boudiou, quand on est fatigué qu'la distance sépérant une pièce d'lautre vous parait grande.

J'ouv' la porte d'la chambre de ma maîtresse et ma surprise est grande quand j'la découvre gémissante et souillé, toute seule sur son matelas. Après réflexion j'me dis qu'il aurait fallu s'en douter, elle est pas aussi con pour m'appeler comme ça en pleine nuit pour que j'lui apporte un verre de lait.

Alors j'pense à ma paillasse et j'me dis que je suis pas pour la retrouver toute d'suite. La peste soit des naissances. M'faut réveiller la cavalerie pour qu'elle s'active en cuisine. Je fais alors demi-tour après avoir vérifier l'état d'ma maîtresse. Pour l'heure ça va, ce n'est que le début.

Direction les combles de l'aile Ouest, pour réveiller les servantes.
Don.
Je n'ai pas eu le temps de terminer ma phrase que la vieille arrivait derrière nous, je sursaute sous la surprise et resserre alors mon emprise sur la main d'Anastasie. Il était évident qu'elle ignorait la présence du monstre qu'évoquait ma cousine, et je n'avais aucune envie de la convaincre du contraire, la badine au petit'dej très peu pour moi.
Je tirais alors la dextre de Nana et fit mine de l'entraîner en direction de sa chambre. Bien entendu je n'avais pas du tout l'intention de retourner me coucher, je n'avais qu'une envie c'était de rejoindre ma mère qui semblait énervée ou terrifiée par quelque chose, et ce quelque chose il me fallait le découvrir afin de l'exterminer, ou de l'écarter de sa famille.

Brivaël s'éloignait sans se douter une seule seconde que ses menaces n'avaient pour cette nuit aucun impact.
Une fois devant la porte d'une de nos chambres, j'expliquais brièvement à la blondinette que je désirais aller plus loin encore et que mon plan était des plus simples. Suivre la vieille servante afin de savoir ce qu'il se passait réellement, ensuite il ne restait plus qu'à montrer nos bouilles d'anges et mère nous accepterait avec un grand et large sourire plein d'amour.

Nos jambes se faufilent, suivent, accélèrent ou ralentissent.
Nous allions enfin savoir pourquoi.

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Myrdinn
Pourquoi j'ai compris moi. Un appel à l'aide tout simplement. Et comme papa n'est pas là, elle appelle la vieille servante à la rescousse. Implacable logique que la force et le ton du cri poussé par ma maman m'impose de regarder en face.

Alors je fais l'exact inverse de ma soeur et de ma petite cousine. Je ne vais pas vers la chambre de maman. Je ne suis pas Brivael. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, je ne panique même pas. Il n'y a qu'une chose à faire et c'est moi qui vais la faire.

Dans le noir de ma chambre, je m'habille avec empressement mais sans paniquer. Puis je sors dans le couloir et me dirige vers les escaliers que je descend prudemment. Je me faufile alors vite fait hors du château sans la moindre difficulté. Et à la lumière de la lune je prend mes jambes à mon cou et je me met à courir en direction de la ville. Enfin presque.

En direction du campement de l'armée.

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Grand_sage
Il allait se mettre au lit... enfin s'allonger tant bien que mal dans ce qui lui servait de paillasse, quand son fils survint. Enfin quand un garde survint pour le mander et lui annoncer que son fils était à l'entrée du camp à hurler qu'on prévienne son père.

Lequel de fils le garde ne sut le dire. Et le Duc dût se résoudre à se lever pour aller voir de lui même. Et c'est un des jumeaux qu'il trouva déterminé à le ramener au château. Ce qu'il consentit à faire après le récit de son fils. Il était père depuis des années, n'avait manqué aucun accouchement et savait ce que signifiait ce qui était en train de se passer.


- D'accord, rentrons. Ne t'inquiète pas Myrdinn, ce qui se passe est normal. Je crois que tu vas juste avoir un petit frère ou une petite soeur.

Sans prendre le temps de plus s'habiller, il était sorti en braies et avec une chemise froissée sur le dos, il prit le chemin du château, son fils sur ses talons.
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Brivaël, incarné par Lallie_ap_maelweg
En cuisine, j'avions donner moults ordres. Les gredines de servantes qu'j'avions tirer d'leurs lits avait leurs figures toutes bouffies par le sommeil. Quelqu'unes m'maudissaient ainsi qu'madame pour avoir eu la bonne idée d'pondre en pleine nuit. J'en sermonnions une ou deux avant d'remonter aux chambres pour m'occuper d'la future mère.

J'pensions la question des gosses réglée, mais voilà pas qu'je surprend deux ouailles, les deux mêmes qu'tantôt qui rodent, curieuses comme des mouches, autour d'la chambre d'Madame. Claudiquant jusqu'à elles discrètement, aussi discrèt'ment qu'mes vieilles guibolles m'le permettent, j'les choppe toute les deux par les esgourdes et je secoue tout ça d'une voix menaçante.


- Qu'javions dis mesdemoiselles ?! Z'avez perdus l'ch'min d'vos chambres ? Ou alors z'avez faim d'badine p'têtre ! Savez C'que ma mère faisait aux fillettes désobéissantes ?

J'eu pas l'temps d'finir ma menace qu'une longue plainte qui v'nait d'la chambre de la duchesse s'fit entendre. J'avions plus l'temps d'punir les deux gamines, j'lâchais les deux oreilles et filais aussi vite qu'possible jusqu'au chevet d'Madame.

J'me demandions c'que pouvait bien fiche les oiselles dans l'cuisine d'puis des heures. J'voulions d'l'eau chaude, pas d'vin d'Anjou ! J'rouspétions en surveillant l'état d'la Duchesse. Elle était pâle, plus que d'habitude, l'sueur perlait d'son front d’albâtre. Jusque là j'm'inquiétions pas trop.
Don.
La curiosité.

Vous savez ce vilain défaut dont beaucoup d'enfants sont dotés? Et bien je ne dérogeais pas à la règle. J'étais une enfant des plus curieuse, alors même après la réprimande de Brivaël je ne me dégonfle pas, et je continue mon train d'chemin.
Un dernier regard à Anastasie avant d'oser me faufiler par l'embrasure de la porte de chambre, qu'elle suive ou non, j'y allais !
Je connaissais à peu prés l'emplacement des meubles pour avoir jeté un coup d'oeil plusieurs fois auparavant par curiosité. Ainsi il fut facile pour moi de me retrouver cachée derrière un petit meuble d'appoint, posé dans un coin de la pièce.
Mère semblait bien trop épuisée, et occupée pour me porter la moindre attention, mais dans le doute d'être surprise je ne bougeais plus d'un centimètre. Je ne comprenais pas pourquoi elle gémissait de la sorte, je ne comprenais pas pourquoi on me proposait de la badine plutot que la présence de ma mère qui aurait été d'un grand réconfort, et je comprenais encore moins le fait que mon père ne soit pas dans sa couche à lui prodiguer les soins nécéssaires pour sa survie.

Le teint de Lallie était pareil à celui de Pelotine lorsqu'elle était allongée sur la table de l'auberge d'Azelma, en sang. Je réalisais que le monstre n'était peut être pas en train de ramper dans les couloirs, mais bel et bien à l'intérieur de ma maman, à la dévorer lentement mais surement.

Si seulement j'avais une épée sur moi, ou une arme quelconque, éventrer le problème aurait été la meilleure des solutions, malheureusement, il me faudrait attendre l'aide d'un tiers, planquée.

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Grand_sage
C'est une tornade qui traversa le château. Il ouvrit la porte à la volée, sans se soucier de la refermer derrière lui, sous l'oeil médusé des gardes. Il grimpa les marches quatre à quatre pour se rendre à l'étage et traversa en trombe les appartement familieux pour se ruer dans la chambre, renversant presque au passage une brivael affairée.

- Et bien comment va-t-elle ? Ca se présente bien ?

Il n'attendit guère la réponse en fait. Emporté dans son élan, rongé par l'inquiétude, il poursuivit son chemin et consentit à ne ralentir et à s'adoucir qu'en rentrant dans la pièce.

Il vint sans un mot prendre place au bord du lit et passa sa main sur le front brûlant de son épouse dans un geste qu'il voulait apaisant mais qu'il savait bien inutile pour autant.


- Lallie...
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Lallie_ap_maelweg
Et les voilà désormais tous agglutinés à son chevet. Elle a besoin d'air et de calme, toute cette agitation lui tape sur le système et cette douleur dans le corps, jusque dans les os. S'en est trop il faut que ça sorte dans tous les sens du terme, qu'elle exulte, qu'elle expulse, bref elle hurle :

- Foutez-moi le camps ! J'veux pas vous voir ici !!!!

Maintenant sa tête lui tourne, la douleur irradie tout son être au point qu'elle manque de défaillir, l'énervement lui coûte de l'énergie. Elle en a bien trop peu et c'est une bonne baffe de Brivaël qui la ramène parmi eux. Un étrange pressentiment s’empare de la Duchesse. Elle se sent comme un être désincarné, au dessus de son corps à se regarder gémir. Elle n'est plus dans son corps, elle est spectatrice détachée d'une scène étrange et pourtant banale.

Une autre gifle s'écrase sur sa joue et l'oblige à revenir à elle. Elle entend la voix tonitruante de la vieille servante sans pour autant saisir le sens de ses paroles. Les mots sont floués, il n'y a que les visages qui s'agitent au ralentis sous son nez. Quelle chose étonnante de les voir se mouvoir avec lenteur. Leurs visages sont moins régulier à mesure qu'elle les regarde,elle finit par peiner à le distinguer. Ils disparaissent pour n'être qu'un amas de couleur et de forme irréelles.

La main de Brivaël, s’étale avec fracas une troisième fois sur sa joue. Cruelle Brivaël qui l'oblige à rester alors qu'elle apprécie cet environnement en sourdine et au ralentis. Elle n'a pas mal ici. Elle ne sait plus trop d'ailleurs. Est-ce qu'elle a un pied dans l'Autre Monde ? Elle se questionne beaucoup, trop pour quelqu'un qui va donner la vie. Mais ce détachement de son corps la rend soudainement spirituelle. Et pour dire elle se sent esprit plus que matière. Mais Brivaël est quelqu'un de persistant pour ne pas dire barbant. Elle refuse de la laisser en paix et lui donne encore une paire de claques.

La douleur l'inonde de nouveau et elle pousse un cri. C'est si intense que les larmes lui viennent aux yeux. Elle se sent comme une jeune fille qui donne naissance pour la première fois. Quelque chose ne va pas. Les fois précédentes n'étaient pas aussi rudes. L'inquiétude la prend alors et elle jette un regard affolé à sa progéniture. Que se passe-t-il ?

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