Gabriele.
Péronne, une nouvelle ville pour une nouvelle étape de mon voyage.
Je suis parti, il y a plusieurs mois maintenant, de Vérona, où ma mère et moi vivions jusqualors. Ancienne ribaude à la retraite, elle a enfin consenti à me révéler le prénom de mon père que je nai jamais connu. Amalio, qui serait quelque part dans le Royaume de France, bien loin de ma petite ville italienne. Je nai pas plus de renseignements, mais ce nest pas ça qui risque de marrêter, je sais au moins que lui et moi nous ressemblons beaucoup physiquement alors quil avait mon âge, une quinzaine dannées, sûrement.
Quelques ducats dans la poche, qui ne vaudraient plus rien une fois la frontière passée, je quitte ma mère, seule famille que je me connaissais jusquà ce jour, pour un nouveau départ. Je ne sais pas encore où je vais me retrouver, si je retrouverai lhomme qui ma donné une bonne moitié du sang qui coule en moi, si tout ça a un sens.
Jai quinze ans depuis peu. Un très fort accent italien, bien que je comprenne et parle à peu près le français, restes de mes années détudes que ma mère ma payé avec ses rentes de ribaudes, pour que je ne passe pas pour le bâtard de service qui ne sert à rien. Jai pu avoir quelques travails grâce à cela, rien de bien exceptionnel, mais assez pour survivre. Une maîtrise du français suffisante pour réussir à me débrouiller dans le Royaume des Trois Lys dOr. Je nai pas dargent, mais je suis séduisant, et je ne passe jamais une nuit dehors ou pire, une nuit seul.
Bien bâti, grand et élancé sans être un bâton de bois, jai des muscles où il faut, un visage bien dessiné, de ses traits fins et froids qui font la grandeur des statues de marbre. Mes habits italiens ont souffert durant le voyage. Ils sont plus faits pour lélégance de la ville que pour la dureté des chemins, quimporte, je me referai une garde-robe une fois arrivée à destination. Destination que je cherche encore, entrant dans les tavernes pour lancer le nom de mon Père, espérant récupérer lune ou lautre piste.
« Le romain », « L étranger », tant de mots qui maccueillent alors que je ne me montre pourtant pas agressif. Peut-être devrais-je changer de méthode Mais le séducteur nest jamais loin. Je trouve du monde pour maccompagner sur les routes, de belles jeunes femmes, souvent. Le périple continue, et au fur et à mesure des villes, des Provinces que je traverse, jentends la rumeur enfler, la terreur se lire sur le visage de mes interlocuteurs. Le terrible Amalio, lhomme qui, avec sa famille, a fait régner la terreur et la famine.
« - Où est-il ?
- Quelque part, dans cette ville à ce quil parait. Mais cest un monstre, ne vous en approchez pas !
- Grazie.** »
Par ici donc A force de recherches, jai fini par retrouver sa trace. Je vais de ruelles en ruelles, de taverne en taverne. Et finalement, je tombe sur cette silhouette étrangère qui me semble pourtant si familière, un reflet presque, à ceci près quil a quelques années de plus, dans lendroit le plus improbable qui soit, alors que je pensais me détendre après une journée passée à fouiller la ville, dans les bras dune belle brune pourquoi pas. Les établissements de ce genre, je les fréquente depuis deux ou trois ans déjà, et les bagarres y sont monnaie courante. Mais jamais je navais vu un homme à moitié clamsé, bedonnant et pissant le sang, tendre une bourse si bien remplie à celui qui semblait être mon géniteur.
Je le détaille, massure quil ny a pas le moindre doute possible alors quil saffaire à recoudre le bourgeois tailladé. Je ne veux pas linterrompre, je mimprègne de lui que je nai jamais vu en quinze ans dexistence. Ses gestes sont précis, son regard concentré. Nous avons les mêmes yeux. Le même sang. Pour men assurer, je mapproche, et me plante au dessus de lui.
« - Salve. Mi chiamo Gabriele.*** »
Comme un petit air de ressemblance, non ?
*Bon sang ne saurait mentir.
**Merci
***Bonjour. Je m'appelle Gabriele.
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Je suis parti, il y a plusieurs mois maintenant, de Vérona, où ma mère et moi vivions jusqualors. Ancienne ribaude à la retraite, elle a enfin consenti à me révéler le prénom de mon père que je nai jamais connu. Amalio, qui serait quelque part dans le Royaume de France, bien loin de ma petite ville italienne. Je nai pas plus de renseignements, mais ce nest pas ça qui risque de marrêter, je sais au moins que lui et moi nous ressemblons beaucoup physiquement alors quil avait mon âge, une quinzaine dannées, sûrement.
Quelques ducats dans la poche, qui ne vaudraient plus rien une fois la frontière passée, je quitte ma mère, seule famille que je me connaissais jusquà ce jour, pour un nouveau départ. Je ne sais pas encore où je vais me retrouver, si je retrouverai lhomme qui ma donné une bonne moitié du sang qui coule en moi, si tout ça a un sens.
Jai quinze ans depuis peu. Un très fort accent italien, bien que je comprenne et parle à peu près le français, restes de mes années détudes que ma mère ma payé avec ses rentes de ribaudes, pour que je ne passe pas pour le bâtard de service qui ne sert à rien. Jai pu avoir quelques travails grâce à cela, rien de bien exceptionnel, mais assez pour survivre. Une maîtrise du français suffisante pour réussir à me débrouiller dans le Royaume des Trois Lys dOr. Je nai pas dargent, mais je suis séduisant, et je ne passe jamais une nuit dehors ou pire, une nuit seul.
Bien bâti, grand et élancé sans être un bâton de bois, jai des muscles où il faut, un visage bien dessiné, de ses traits fins et froids qui font la grandeur des statues de marbre. Mes habits italiens ont souffert durant le voyage. Ils sont plus faits pour lélégance de la ville que pour la dureté des chemins, quimporte, je me referai une garde-robe une fois arrivée à destination. Destination que je cherche encore, entrant dans les tavernes pour lancer le nom de mon Père, espérant récupérer lune ou lautre piste.
« Le romain », « L étranger », tant de mots qui maccueillent alors que je ne me montre pourtant pas agressif. Peut-être devrais-je changer de méthode Mais le séducteur nest jamais loin. Je trouve du monde pour maccompagner sur les routes, de belles jeunes femmes, souvent. Le périple continue, et au fur et à mesure des villes, des Provinces que je traverse, jentends la rumeur enfler, la terreur se lire sur le visage de mes interlocuteurs. Le terrible Amalio, lhomme qui, avec sa famille, a fait régner la terreur et la famine.
« - Où est-il ?
- Quelque part, dans cette ville à ce quil parait. Mais cest un monstre, ne vous en approchez pas !
- Grazie.** »
Par ici donc A force de recherches, jai fini par retrouver sa trace. Je vais de ruelles en ruelles, de taverne en taverne. Et finalement, je tombe sur cette silhouette étrangère qui me semble pourtant si familière, un reflet presque, à ceci près quil a quelques années de plus, dans lendroit le plus improbable qui soit, alors que je pensais me détendre après une journée passée à fouiller la ville, dans les bras dune belle brune pourquoi pas. Les établissements de ce genre, je les fréquente depuis deux ou trois ans déjà, et les bagarres y sont monnaie courante. Mais jamais je navais vu un homme à moitié clamsé, bedonnant et pissant le sang, tendre une bourse si bien remplie à celui qui semblait être mon géniteur.
Je le détaille, massure quil ny a pas le moindre doute possible alors quil saffaire à recoudre le bourgeois tailladé. Je ne veux pas linterrompre, je mimprègne de lui que je nai jamais vu en quinze ans dexistence. Ses gestes sont précis, son regard concentré. Nous avons les mêmes yeux. Le même sang. Pour men assurer, je mapproche, et me plante au dessus de lui.
« - Salve. Mi chiamo Gabriele.*** »
Comme un petit air de ressemblance, non ?
*Bon sang ne saurait mentir.
**Merci
***Bonjour. Je m'appelle Gabriele.
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