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été 1461.

[RP] Parce que le Berry, c'est le Mal !

Elisel
Depuis peu, la directrice de l'atelier DECO, dans lequel officiait Elisel, était revenue prendre des nouvelles du monde. Et évidemment, comme à chaque fois, la correspondance avait repris entre les deux amies. Cette fois-ci, les nouvelles n'étaient pas bonnes. La situation était grave, et la blonde ne pouvait laisser passer cela.
Plusieurs fois, elle avait demandé à la brune de monter la voir, de se rapprocher de l'Orléanais, mais là ! Se rapprocher en se mariant à un Berrichon ? Jamais ! Elle ne le voulait pas, ne l'acceptait pas, et allait tenter de l'éviter.

Alors, délaissant le reste, elle s'installa bien confortablement dans son fauteuil, et prit plume et parchemin pour rédiger une missive.
De nombreux brouillons furent écrits et raturés. Certains même, sous l'effet d'un coup de vent, s'envolèrent par la fenêtre et partirent dans le Duché, soufflés par les bourrasques.

Mais enfin, la lettre principale fut posée sur le vélin, d'une plume appliquée, trempée dans son éternelle encre violette. Elisel la recopia une fois, puis roula les deux parchemins, les scella et les fit porter aux deux destinataires.

Ne restait qu'à attendre.





D'Elisel d'Andéol, Baronne de Beaune-en-Gâtinais,
A Lexhor d'Amahir, Prince de Montlhéry,
A Arthur d'Amahir,

Nos salutations sincères,


    Nous vous écrivons ce jour pour vous parler d'une amie chère, perdue seule au fin fond d'un Languedoc qui se perd sur le chemin du Sans-Nom en se détachant de la couronne de France.
    Veuve depuis près d'un an, elle a eu de son mariage un nourrisson, et recherche pour lui la protection d'un mari et d'un foyer. En effet, à tout juste dix-huit printemps, elle s'aperçoit ne pas pouvoir assumer seule son éducation.
    Royaliste convaincue (Elle a déjà eu poste au Louvre), refusant de rester auprès d'un gouvernement indépendantiste, elle cherche donc un endroit où recommencer une nouvelle vie.
    Or, pour le moment, un Berrichon lui fait des avances, le triste sieur Alleaume, pour son fils. Vous conviendrez que pour une royaliste, se retrouver en terre berrichonne est tout sauf une sinécure, surtout quand on les sait terre d'asile de brigands...

    Nous avons alors pensé qu'Ayena de Talleyrand, Dame d'Alquines (Artois), Baronne de Crussol (Languedoc), héritière du Vicomté de Gex (Savoie), ne pourrait être mieux accueillie et protégée qu'au sein de la famille d'Amahir, par un mariage contracté avec Messire Arthur, jeune homme ayant il me semble atteint l'âge de raison depuis peu.

    Nous espérons que cette proposition retiendra votre attention, et qu'une rencontre ou un échange de missive pourra s'ensuivre entre les deux jeunes gens afin qu'ils fassent plus ample connaissance, et que l'histoire se termine par une heureuse conclusion.

    Dans l'attente, nous prions que le Très-Haut vous garde, et vous guide dans votre réflexion.


Respectueusement,

Depuis Blois, ce quatorze de juillet mil-quatre-cent-soixante-et-un.




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D.E.C.O ? Par ici hrp ou par là rp. Pour tous, pour tous les goûts. Ou presque...
Arthur.d.amahir
Arthur revenait de cueillette ce jour là. Il avait fait le plein de fleurs de sureaux avant qu'elles ne soient toutes fanés et avait trouvé un peu de sauge, écorce d'aulnes et autres herbes médicinales pour les rapporter à son maistre à Alluyes. Une fois ses devoirs finis, il se rendit au Château pour prendre un bon bain. A la porte de sa chambre, son serviteur lui tendit un courrier.

Il avisa le sceau qui cachetait la lettre, fouillant dans sa mémoire la personne y étant associée. Il hésita un moment sur l'identité tout en entrant dans ses appartements. Avec la chaleur, il déboutonna le haut de son chemisier avant de tranquillement prendre place sur son bureau où il décacheta le courrier.


Elisel d'Andéol...
, dit-il pensivement en lisant les premières lignes.

Il parcourut le courrier, d'abord rapidement, puis les yeux écarquillés, il reprit la lecture plus lentement :

Une demande d'épousailles !?, pensa-t-il.

Il s'y était préparé vu son âge, mais c'était tout de même sa première. Lui qui n'avait jamais eu cure d'une relation amoureuse quelqu'elle soit, plus attaché à comprendre les chiffres que les choses de l'amour et de la filiation, c'était comme une douche froide.

Alors il fit ce qu'il savait le mieux faire dans pareil étourdissements, il reprit sa logique froide et rassurante pour analyser ce qui devrait être. Tout en reposant le courrier et se déshabillant pour prendre le bon bain que lui faisait couler son serviteur, il reprit sa pensée :


Il en reviens à Père de décider. Je ferai ce qu'il demandera pour le bien de la famille. D'ailleurs c'est étrange qu'Elisel me fasse parvenir tel courrier alors que mon Père devrait être celui qui devrait le faire...

Mouais... J'espère tout de même que la demoiselle en question n'est point sotte ou trop laide.


Puis, il se délassa dans un bon bain, pensant, pour la première fois, ce que pourrait être un mariage et une vie de famille... de sa famille.
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--Ayena_de_t.


Le Berry ? Affaire classée. Ou presque... C'est devant la pression imposée par ses amis et sa famille que la jeune Baronne avait finit par battre en retraite telle une petite souris devant le grand méchant loup qu'était le Duc d'Argenton, Alleaume de Niraco. Elle en sortait piteuse. Pour elle même. Comprenez que pour une fois elle avait voulu se prendre en main et donner un coup de pouce à son avenir et qu'elle s'était aperçue qu'elle faisait pire que tout. Elle était honteuse : d'avoir été prise en faute, et de ne pas s'en être rendu compte par elle même. Pa-ta-tra. Le peu de confiance en elle qu'elle avait pu emmagasiner venait de se faire à nouveau la malle. Ainsi, en plus d'être veuve, d'être une mère célibataire, d'être orpheline (sous conditions, c'était un peu compliqué cette histoire)... Elle était incapable.

Ayena, désespérée de ne point savoir s'occuper d'elle même avait alors décidé de mettre son avenir dans les mains amicales d'Elisel, dans un premier temps. Et pour se faire, elle venait de plier bagages. Elle quittait le Languedoc et viendrait se terrer chez l'Andéol, en Orléans, le temps de se refaire la cerise : les courriers échangés l'avaient encouragés dans cette entreprise folle qu'était celle du voyage. Il faudra dire à notre cher lecteur que la pauvrette n'était point au courant qu'Elisel avait d'ores et déjà envoyé courriers aux quatre vents pour le salut de la Talleyrand. Et puis, même si elle avait su, aurait-elle changé ses plans ?

C'est ainsi qu'à l'été 1461, Ayena de Talleyrand regarda une dernière fois son Crussol chéri et donna le top départ.



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- Héraldique > Ayena est habillée par DECO
Elisel
La baronne n'avait toujours aucune nouvelle, rien... Ni du côté de son amie languedocienne, ni du côté des Amahir.
Peut-être la première ne souhaitait-elle plus venir ?
Et les seconds n'étaient pas intéressés, et ne s'abaissaient même pas à lui répondre, jugeant la demande trop risible ? Elle avait peut-être visé trop haut, avec une famille trop royaliste pour même penser à un mariage avec une femme ayant des terres en provinces félones ou peu s'en faut... Mais un simple non valait tellement mieux qu'une attente interminable !

Elle n'osait relancer le Prince de France, nul besoin de se rendre encore plus ridicule. Des rencontres "fortuites" pourraient peut-être s'arranger plus tard, si besoin.

Par contre, elle pouvait écrire à nouveau à son amie, surtout qu'en attendant sa réponse, elle avait sauté sur une occasion de descendre pour aller à sa rencontre.
Ne manquait que le message, qu'elle s'empressa de rédiger pour lui envoyer.




A Ayena d’Alquines,
D’Elisel d’Andéol,

Salutations impatientes



    Chère amie, l'une de nos lettres se serait-elle perdue en route, ou bien mon faucon vous aurait-il survolée sans vous voir, alors que vous êtes déjà partie ? Nulle nouvelle de votre départ, ni de votre arrivée en Orléanais...

    J'espère que vous n'avez point encore pris la route, ou n'êtes pas trop éloignée de votre Lenguadoc : les Comtes du Tournel organisent des joutes en leur domaine à partir du vingt d'août, et j'y accompagne la délégation orléanaise. Point pour jouter, mais en tant que simple spectatrice. Et avec l'idée avouée que nous pourrions nous retrouver pour faire le trajet retour ensemble, si le coeur vous en dit.

    J'ai laissé des instructions à mes gens pour vous recevoir, si par malheur nous nous croisions sans nous voir. J'espère que vous n'y verrez nulle fuite, alors que je n'aspire qu'à vous accueillir, et viens même à votre rencontre.

    Dans l'attente, que le Très-Haut veille sur vous.


A très bientôt,




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D.E.C.O ? Par ici hrp ou par là rp. Pour tous, pour tous les goûts. Ou presque...
--Ayena_de_t.


Qui a dit qu'Ayena était du genre fonce-dedans-tête-en-l'air ? Bah... Personne. Mais c'était une vérité vraie, aussi. Pas besoin de le crier sur tout les toits : ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.

Il y avait fort peu de chances pour qu'un messager puisse croiser Ayena sur la route, d'autant que celle-ci faisait des détours improbables pour ne pas croiser ceci, cela, celle-ci ou celle-là. Mais il s'avéra qu'un soir, très tard, le messager envoyée par l'Orléanaise, trempé par la pluie, voulu s'abriter dans une auberge dont s'échappait d'ailleurs un fumet délicieux de lard aux patates. Et qui s'y trouvait, Ô miracle ? La Talleyrand. On discute, on se rend compte de qui est qui, on transmet le message... Et on répond.




D'Ayena de Talleyrand
A Elisel d'Andéol.

Salutations ennuyées.

Nous étions persuadée, mais alors persuadée de vous avoir répondu. Les Saints en témoigneront, un jour.

Nous sommes sur la route, en direction de l'Orléanais, accompagnée d'une petite escorte qui se veut discrète. C'est du Duché du Bourbonnais Auvergne que nous vous écrivons pour l'heure. Le temps est pitoyable, les chemins maussades. Par contre, je crains devoir faire un détour important pour ne point passer en Berry : c'est que le prévôt est un certain Alleaume et que je n'ose lui demander de laisser-passer pour l'affaire que vous savez.
Si vous m'aviez dit avant descendre pour les joutes, ça aurait, en effet, été fort sympathique. Le Tournel ne fait jamais rien à moitié et le séjour sera surement splendide. Peut être pourrions-nous vous attendre autour de Limoges et remonter avec vous lors de votre passage, au retour des joutes ?

Dans l'attente, votre messager, qui connait à présent les visages de notre troupe, nous retrouvera sans mal dans le Limousin, au Sud.

L'On vous guide !





Qu'il fallait être une amie intentionnée pour réussir à suivre Ayena et ses déboires !

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- Héraldique > Ayena est habillée par DECO
Ayena
Les jours passèrent, maussades. Les deux femmes avaient du voir leurs messages se croiser et ne pas se trouver, comme c'était de coutume en ce temps là.
Et le convoi languedocien mis enfin le pied (ou plutôt la roue) en Orléanais. Enfin, le périple s'arrêtait et enfin, on allait pouvoir se laver, enfin dormir sans puces, enfin manger sans avoir le mal des transports.

La douane fut passée et Ayena fit envoyer un messager en éclaireur.




D'Ayena de Talleyrand
A Elisel d'Andéol.

Salutations orléanaises !

Nous venons d'entrer dans le duché d'Orléans, sans mal aucun. Préparez les liqueurs, nous avons grand soif !

A très vite !




Et, le sourire aux lèvres, la jeunes femme se mit à trépigner d'impatience. Il fallut encore plus d'une demie journée avant que de voir Blois où Elisel régnait en bourgmestre intraitable, disaient les rumeurs.
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- Héraldique > Devenez beaux et belles !
Elisel
Les missives s'étaient croisées, c'était plus que sûr. La baronne n'aurait jamais, au grand jamais, oublié de répondre à son amie !
A moins que la préparation du voyage, puis les festivités du Tournel ne l'aient trop accaparées et qu'elle n'ait pas eu le temps, ou alors n'ait plus pensé à rien d'autre qu'à s'amuser pendant quelques jours, loin de sa mairie et de ses tracas quotidiens ?
Les pigeons s'étaient sûrement perdus, donc, disons cela. Quel dommage qu'elle doivent trouver un nouvel oiselier pour remplir sa volière. Avec le nombre de volatiles qui ne revenaient jamais, cela faisait finalement une dépense considérable...

Quand le messager retrouva la blonde, il n'avait pas eu grand chemin à faire : elle était maintenant rentrée du Languedoc depuis quelques jours, ayant filé dare-dare depuis Limoges quand elle avait appris qu'elle avait loupé leur convoi. En traversant tout droit et en passant par la contrée du Poilu, en évitant les brigands qui stationnaient entre Blois et Saint-Aignan pour se réfugier ensuite au chaud au Berry - quand on vous dit que le Berry, c'est le Mal... -, elle avait rattrapé son retard et précédait même son amie qui vadrouillait en courtoise compagnie.

Ce fut donc une couturière qui s'était à nouveau glissée dans le moule municipal qui reçut l'éclaireur et lut la missive en marmonnant.


Aaah, elle est là !! Liqueurs, liqueurs... Mais je n'en ai point ! Et la mirabelle d'Aurae, disparue... Ou du moins, je n'en ai plus en réserve.
Par contre, j'ai mon sirop spécial... Ou au pire, de la bière.
Bah, il y aura bien quelque chose pour la contenter !
finit-elle en souriant à la proximité de la rencontre, tout en haussant les épaules.

Puis elle pensa soudain aux préparatifs en cours pour l'accueillir, et fronça les sourcils.


Par contre, elle n'a jamais dit combien ils étaient à voyager. Aurai-je de la place pour tout le monde, ici ?
Les dépendances sont nombreuses, mais j'espère qu'elle n'a pas une trop longue suite...


Finalement, elle fouilla dans son aumônière pour en tirer quelques sous qu'elle tendit au messager.

Dites à votre commanditaire que nous sommes prête à les recevoir, et que nous avons hâte !

Et la plus très jeune femme se mit à trépigner à son tour, fébrile, comme si cela faisait des années qu'elles ne s'étaient point vues.
Ce qui était presque le cas d'ailleurs...

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D.E.C.O ? Par ici hrp ou par là rp. Pour tous, pour tous les goûts. Ou presque...
Ayena
Le messager revint bien vite et le convoi n'en accéléra que plus. Les chevaux, eux aussi, ressentaient que la fin était proche et avait hâte de s'arrêter un peu plus qu'une nuit.

Ils entrèrent dans Blois. Ayena passait régulièrement la tête par l'ouverture de la carriole et souriait à Fool, comme une jeune fille qui va retrouver sa meilleure amie, celle avec qui elle aime jouer à la poupée.


- Vous verrez, Fool, c'est une femme admirable.

La veille, elle lui avait raconté Elisel, précisant comme elles s'étaient rencontrées au détour des aiguilles, comment elles étaient devenues ensemble deux figures incontournables de la mode, comment elles avaient exercées, l'une puis l'autre, le poste de Maitre de la Garde Robe Royale, comment elles régissaient à présent l'atelier DECO de mains de maitres, comme elles comptaient remettre d'aplomb la Guilde des fines Aiguilles... En soit, Ayena avait assommé son compagnon d'informations, manifestant ainsi sa joie de retrouver une femme avec qui elle pourrait échanger. Car Ayena, depuis qu'elle s'était exilée en Languedoc, avait été pour le moins esseulée. Il y avait bien eut Aimelina de Siarr, mais cette dernière avait fuit après une grossesse hors mariage, laissant sa marraine aux affres des autochtones.

Blois. La mairie. Au moins, le point de rendez-vous n'était pas compliqué. Sans doute, plus tard, iraient-ils sur les terres de la Baronne d'Andéol, mais il faudrait voir comment la bourgmestre avait organisé cela.
La carriole aux armes de Talleyrand s'arrêta. On aida Ayena à s'extraire de là, on lui mit une canne dans la main droite et elle indiqua à Fool, d'un geste et d'un regard bleu amoureux qu'il devait rester à son côté.

Alors, la Boiteuse éleva la voix :


- Y a t-il seulement un bourgmestre dans cette ville ?

Oui. Ayena avait parfois des manières absurdes... Mais c'était si bon de retrouver quelqu'un qui ne vous jugerait pas !
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- Héraldique > Devenez beaux et belles !
Fool.deboishardy
À l’approche de Blois, Fool était partagé.
La fin du voyage était moins sombre que son début. En fait Ayena semblait avoir retrouvé le sourire. Ce que Fool ne l’avait jamais vu faire depuis le temps qu’il la connaissait, depuis la… enfin la disparition d’Adrien. Elle avait un entrain qui la rendait encore plus séduisante. Fool avait beaucoup de mal à se détacher de son sourire et de son visage rayonnant. Ce n’était que lorsqu’il était certain qu’ils n’étaient pas observés, qu’il se laissait aller à la contempler amoureusement. Même le jeune Madrien profitait de la bonne humeur de sa mère et babillait avec joie. L'épris ne pouvait que sourire et être heureux en écoutant la jeune Baronne raconter, avec fougue, son amie Elisel et leur complicité. L’estime qu’elle lui portait suffisait à Fool pour respecter, par anticipation, cette quasi « inconnue ». Il avait écouté, mais pas forcément tout retenu. Le plaisir d’Ayena lui avait fait chaud au cœur. De toute évidence il n’y avait pas que des frères d’armes mais aussi des sœurs d’aiguilles.

Malgré cela il appréhendait la fin du voyage et l’arrivée dans cette nouvelle ville. Que deviendrait-il au côté d’Ayena ? Elle était partie du Languedoc pour retrouver une amie ainsi que chercher un époux. Aurait-il encore sa place une fois qu’elle aurait trouvé ce qu’elle était venue chercher ? Le sujet n’avait pas été abordé, et laissait planer une ombre sur ce tableau idyllique…

Le soldat regarda les murailles et le château dominant d’un air songeur. Combien de fois avait-il traversé cette ville durant les campagnes faites ces dernières années sur le Domaine Royale et ses provinces avoisinantes ? Il ne s'en souvenait plus: Une fois? deux fois,? plus? Ils passèrent les portes de la ville et s'engouffrèrent dans la cité trépidante.
Le convoi s’arrêta devant la mairie, lieu de rendez-vous convenu. Il avait retenu, entre autres, que la fameuse Elise était le bourgmestre. Le long périple était enfin terminé. Cette pensée soulageait un peu Fool de ses appréhensions.

Confiant Bélénos à un serviteur, il alla rejoindre Ayena qui descendait de la carriole. Il s’apprêtait à prendre ses instructions dans l’attente des retrouvailles des deux femmes, mais, contre toute attente, Ayena lui fit signe de l’accompagner. Il lui emboîta donc le pas alors que cette dernière filait avec hâte vers le bâtiment. Fool ne l’avait jamais vu se déplacer avec autant d’empressement et d’impatience. Ceci et le regard d'Ayena lui firent oublier ses propres réticences.

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Elisel
Elisel se concentrait tant bien que mal sur ses tâches en attendant l'arrivée de la Languedocienne et de sa suite.
Un instant à se pencher sur ses rapports, puis le suivant, son esprit divaguait sur les comptes de l'atelier, et les couturiers qu'il faudrait recruter.
Un regard sur les étals de la foire, et le suivant, elle s'imaginait déambuler à Paris avec elle pour refaire les stocks de tissus et de passementeries.
Une conversation avec un couple en taverne, et elle pensait immédiatement à son amie qui venait en Orléanais pour s'y trouver un mari. La blonde n'avait finalement pas fait toutes les démarches qu'elle s'était promises, et était désespérée de ne pouvoir présenter à Ayena un bon parti pour lui ôter définitivement ce Berrichon de l'idée.

Quand elle entendit enfin sa voix, elle sauta sur ses pieds, renversant sa chaise dans sa précipitation, dans un fracas qui lui sembla effroyable. Elle referma la bouteille d'encre d'un geste saccadé, manquant d'en renverser la moitié sur les feuillets recouverts de gribouillages rêveurs, remit sèchement la chaise sur ses pieds avec un froncement de sourcil agacé, comme si elle était responsable de sa propre chute, puis ouvrit la porte à la volée et prit la pose sur le seuil.
Une main sur la hanche, l'autre étirant un des pans de sa jupe pour montrer qu'elle était a priori femme, elle répondit d'un ton faussement peiné.


Non point, Dame, cela fait longtemps que nous n'avons eu de bourgmestre masculin. Ils sont tous à la retraite, la fonction les a usés.
J'espère qu'UNE bourgmestre en exercice vous conviendra, à la place ?


Et sans même réfléchirni attendre, elle se précipita à l'extérieur pour l'éteindre.
Ce n'est qu'en la prenant dans ses bras qu'elle se rendit compte de l'incongruité de la situation :Même si elles correspondaient, souvent, même si elles se croisaient à Paris, rarement, jamais elle n'avait été aussi familière avec elle. Emportée par sa joie de la voir enfin en Orléanais, après avoir argumenté durant de longs mois en lui vantant les mérites du Duché, le geste lui avait paru naturel. Mais qui sait comment elle allait le prendre ?
L'étreinte fut donc très brève, juste le temps de cette pensée, et elle relâcha aussitôt son amie, pour lui prendre les mains en souriant.


Je suis si heureuse de vous voir ici ! Soyez la bienvenue en Orléanais.
LES bienvenus,
corrigea-t-elle en inclinant la tête vers l'homme à ses côtés, tout en haussant un sourcil légèrement interrogatif, et en le détaillant rapidement.

Il devait faire partie de la fameuse escorte dont elle avait parlée. Ses balafres, ses yeux qui semblaient avoir tout vu, sa posture - il semblait prêt à réagir au moindre geste dangereux -, faisaient surgir les questions dans son esprit. Un mercenaire peut-être, un soldat ? Mais il se tenait bien proche, pour un garde du corps... Un parent alors, qui l'avait accompagnée sur les routes ?
Supposant qu'ils allaient être présentés juste après, elle poursuivit en reportant son attention sur son amie.


Avez-vous fait bon voyage ? Je ne vous ai pas vu à Limoges, nous avons raté votre groupe…
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Ayena
Un grand chambardement suivit le cri d'Ayena qui afficha un sourire ravi.

- Ma foy, nous ferons avec ce qu'il y a !

Elle regarda son amie venir vers elle et lui trouva bonne mine. a côté, elle allait faire pâle figure avec sa démarche d'éclopée, son teint translucide, et le deuil qui l'avait visiblement vieillit.
Mais à peine la Talleyrand avait elle effleuré ces idées qu'Elisel la prenait dans les bras dans une rapide mais affectueuse étreinte. Ayena, étonnée, ne fit que se détendre davantage. Depuis la naissance de son fils, la jeune femme devenait de plus en plus avide de contacts, réalisant petit à petit que cela était plutôt agréable.


- Merci. Je suis contente d'être enfin arrivée.

Ayena perçu la question sous entendue à savoir : "mais c'est qui ce mec ?", mais ne répondit pas tout de suite. Comment présenter Fool ? Comme son ami ? Amant ? Ou encore et toujours comme son vassal ? Ho, et puis, elle aurait bien le temps d'expliquer les tenants et les aboutissants de cette histoire complexe plus tard...

- Je pense que nous nous sommes croisés à peu de temps près. Mais ce n'est pas bien grave puisque nous n'avons eu aucun soucis durant la route : le voyage a été d'un calme plat.

Et visiblement, il en était de même pour Elisel.

- Il faudra nous raconter les joutes du Tournel.

Puis, elle se tourna vers l'homme qui se tenait tout près d'elle.

- Elisel, je vous présente Fool de Bois Hardy... Il a dirigé notre troupe depuis le Languedoc.

Dirigé. Donc il avait pris la main sur Ayena. Elisel comprendrait au moins qu'il s'agissait là d'un homme en qui elle avait toute confiance.

- Fool, je vous présente la Baronne Elisel d'Andéol, l'amie qui à la source de ce voyage.

Deux Baronnes ensemble. Elles ne sont pas amies pour rien !
Et avec un autre sourire, de celle qui était ravie de se trouver là à ce moment exact, elle désigne un autre endroit du doigt, d'où émerge -comme par hasard juste à ce moment- la nourrice de l'héritier Desage qui, tout emmailloté dans des linges blancs, piaille à tout va pour manifester sa présence. A bientôt dix mois, il est déjà bien grand et bien éveillé.


- Et voici mon fils, Charles Madrien.

La petite famille au complet entoure donc la bourgmestre.

- Peut être pourrions-nous poursuivre autour d'une de ces liqueurs ?

La jeune femme préfère accélérer la machine. D'abord parce que les retrouvailles ça peut vite devenir long, ensuite parce que malgré tout, sa hanche est douloureuse, ce qu'elle fait comprendre d'un clignement d'oeil discret en direction de Fool. Suffirait pas qu'elle tombe devant la mairie. Ca ferait mauvais genre.
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- Héraldique > Devenez beaux et belles !
Fool.deboishardy
Fool détailla la femme qui sortait du bâtiment. Elle alliait une certaine maturité des personnes d'expériences et la féminité des jeunes femmes moins mûres. Fool ne se souvenait pas qu'Ayena lui ait précisé son âge. Ce qui, au demeurant, eut été étonnant. Le licorneux se retrouvait bien en mal de lui en donner un. De la spontanéïté et de l'énergie étaient, semblait-il, les traits de caractères chez la bourgmestre. De toute évidence un personnage attachant et taillé pour la vie publique de maire.

Il ne put s'empêcher de sourire discrètement la voyant serrer dans ses bras Ayena et le relâcher très vite. Elle connaissait aussi le penchant peu prononcé d'Ayena pour les familiarités et les contacts.

Fool lui fut présenté. Au moins il avait un avantage sur la jeune femme. Il la connaissait déjà un peu par Ayena. A l'expression de son visage, elle n'avait, par contre, pas connaissance de son existence.

Flatté par le compliment de sa suzeraine, pourtant il n'estimait pas le mériter vraiment. Il n'avait fait que son devoir. S'ils étaient arrivés sans encombres, cela tenait sans doute plus de la chance que de sa présence. Même s'il ne dédaignait pas botter les fesses des brigands, il savait aussi que cela était parfois hasardeux. Il avait préféré, cette fois, avoir fait un voyage tranquille et être assuré ainsi d'amener Ayena et Madrien à bon port.


Enchanté, Baronne D'Andéol.

Il ajouta rapidement, un léger sourire aux lèvres.

J'avais grand hâte de vous rencontrer... La Baronne de Crussol ne tarit point d'éloges à votre égard. Et je voulais connaître la personne qui l'a arrachée au doux Lengadoc.

Il baisa respectueusement la main tendue ; fort gauche dans ces mondanités, plus habitué aux camps militaires, les salles de garde ou la tranquille fraternité licorneuse.

Sa précieuse suzeraine ramena Fool aux dures réalités quant à ses « limites physiques ». Ce que le soupirant avait une fâcheuse tendance à ne point voir tant Ayena lui semblait parfaite. Ce qui pouvait paraître étonnant si l'on connaissait l'idée que se faisait Fool de son propre handicap. Il n'aperçut point le valet chargé d'aider sa maitresse. Le coquin avait une fâcheuse tendance disparaître ces derniers temps. Une grimace contrariée. Puis il revint à Ayena. Le visage chéri effaça la contrariété.
Proposant respectueusement son bras à sa « compagne ». Il ne savait plus très bien où mettre le curseur dans sa relation avec Ayena, mais était persuadé de jouer son rôle en public.


Si vous me permettez de vous aider, Baronne. Le voyage vous a sans doute fatiguée ?
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Elisel
Dirigé les troupes depuis le Languedoc, hein ? Elisel détailla à nouveau l'homme tandis qu'il la saluait. Il aurait pu s'agir d'un ancien soldat, reconverti en mercenaire-escorte, mais connaissant un peu son amie impulsive qui comptait prendre la route toute seule, ce n'était certainement pas quelqu'un engagé juste pour l'occasion. Elle se demandait même s'il n'avait pas pris la direction du voyage exprès pour qu'elle ne parte pas n'importe comment. Assez proche donc pour imposer son point de vue quand il le fallait, et que la baronne écoutait... Tiens, elle était baronne, d'ailleurs ? Cela serait un point à éclaircir lors d'une de leurs discussions.

Ravie de faire votre connaissance, Sieur de Bois-Hardi, répondit-elle enfin en inclinant la tête avec un sourire.
Si vous saviez depuis combien de temps j'essayais de la convaincre de venir me rendre visite ! J'étais inquiète de savoir comment se déroulerait le trajet. Merci d'avoir pris soin d'elle sur la route.

Les gazouillis attirèrent ensuite son attention, et c'est avec un regard légèrement voilé que la maire regarda arriver le poupon de son amie. Elle était toujours heureuse de voir des enfants, quel que soit leur âge. C'était à chaque fois la promesse d'une génération future renouvelée, qu'il y aurait quelqu'un qui prendrait la suite, qui se souviendrait, à qui on pouvait transmettre son savoir pour qu'il ne soit pas perdu. Mais qu'il était cruel que cela ne soit pas pour elle…
Le sourire était cependant sincère, quand elle salua le nouvel arrivant en lui tendant son doigt pour jouer avec sa menotte.


Bonjour, bonhomme. Tu sais que tu es magnifique, avec tes grands yeux ? Oui, on doit te le dire souvent, je m'en doute…
Sois le bienvenu chez moi, toi aussi.


Elle profita juste un instant de son sourire, avant de se détourner et de regarder Ayena, presque gênée de s'être laissée distraire.
Celle-ci ne semblait pas au mieux de sa forme, et Elisel remarqua enfin son teint pâle, ses traits tirés, la fatigue qui semblait l'habiter. Le voyage et les soucis avaient dû l'épuiser aussi bien physiquement que moralement.
Elle remarqua aussi la prévenance de l'homme à son égard, mais se retint de faire le moindre commentaire, et rangea le fait dans un coin de sa tête. De cela aussi, il faudrait qu'elles parlent.


J'en oublie mes devoirs d'hôte, pardonnez-moi.
Les liqueurs sont dans la taverne municipale, à deux pas.
Je ne vous invite pas à la mairie, c'est un peu trop… spartiate.
Ou comment ne pas dire que changer d'environnement lui ferait un peu de bien.

Je vous en prie, suivez-moi.

Et elle les emmena vers le Blésois Crépitant.
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