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[RP] A flanc de colline

Richter
Et la maison se consumait devant les pleurs de la Blondinette. Deux autres gens étaient venus devant elles, et ils avaient détourné leurs yeux de ce qu'avait été la maison de Melyana, véritable forteresse de souvenirs. Cette maison avait tout abrité sous son toit : pleurs, rires, cris, maladie, amour, amitié. Tout s'était trouvé un jour dans cette maisonnette aux allures débonnaires.

Elle était encore pleine, la maison. En effet, les meubles étaient garnis, les étagères biens remplies et le lit, aussi. Eh oui, le lit aussi était rempli. Pas de choses futiles, non non, rempli de quelque chose de vivant, un gros truc avec des membres des poils et même des dents.

'Savait-elle savait-elle pas la Melyana ? Ca, l'Histoire nous le dira - ou pas - mais ce qui était sûr, c'était que dans ce lit au passé incroyable, il y avait quelqu'un; et ce quelqu'un regardait le plafond sans réagir, tandis que des flammes lui chatoyaient les pieds. Ce quelqu'un savait que c'était la fin, pourtant il ne ressentait rien. Une once d'émotions lui avait parcouru l'échine au début, c'était tout. Ah oui, que je vous le dis-je : ce quelqu'un, eh bien, c'est Richter.

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Melyana
~En moi brillera toujours ton sourire.. Force et Passion était ce que nous étions...~

L'aube venait rendre au paysage, une image de fin du monde, quelques flammèches persistaient encore, et sous le regard bleuté se dessinait une ossature fumante, carcasse sans vie d'une maison qui lui avait tant donnée et tant reprit à la fois..

Un regard vers ses amis, et elle se relève telle une automate, la force de la vie reprendra t elle de ses droits?!? En cet instant elle ne sait pas encore ce qu'elle vient de faire... L'irréparable s'était joué de sa folie destructrice..


Un pas devant l'autre tel l'enfant apprenant les premiers pas d'une vie, mais ses pas ne sont pas teintés par l'innocence qu'à un enfant, les siens ont été parsemés d'embûches, de douleurs et elle cherchera sa rédemption..

Elle avance au milieu des décombres, il ne reste rien ou presque rien de son passé parti en fumée, elle sent l'odeur du brûlé qui lui prend les narines d'une odeur âcre, une fois au milieu de ce qui fût la pièce à vivre elle tourne autour d'elle, désolation..Tout est désolation..


Le regard qui s'accroche à l'escalier qui n'en méne plus large mais qui lui montre l'étage, un appel.. Comme un appel de monter là haut dans cette chambre ou elle a aimée, ou elle a chérit sous les rayons d'une lune bénite..Et toujours guidée par son instinct, défiant tout les dangers de la maison qui ne demande qu'a s'effondrer dans un dernier craquement elle escalade les décombres et se retrouve à l'étage devant l'encadrement de ce que fut la porte de sa chambre...


Le lit, son lit... Leur lit...L'horreur se dessine sous ses yeux, un instant la nausée vint la prendre à la gorge, elle s'avance mesurant au fil des pas, que son acte ne fût pas sans précédent dans sa vie, elle le regarde et s'agenouille devant le reste noircit de l'homme aimé..Comment a t'elle put ne pas sentir sa présence dans sa propre maison, une larme roule suivit d'une deuxième, elle a de nouveau l'envie de hurler et pourtant plus rien ne vient...

Une main se pose sur ce qui fut la sienne, elle reste là interdite, muette...Qu'a t-elle pu faire?!? Comment a t-elle pu faire mourir l'homme qu'elle aimait?!?

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Waldemar
Waldemar était pétrifié, hagard ne réalisant toujours pas ce que Melyana lui avait dit en taverne. Courant de la taverne cantonale à la maison de Melyana il voulait en avoir le coeur net, est-ce que son frère était encore en vie ? Est-ce qu'il avait brûlé dans la maison sans que personne ne s'en rende compte ? Avait-il souffert ?

Non ! Non ! Impossible qu'il soit mort pour Waldemar et pourtant dès qu'il se trouva devant la maison de Melyana, en cendres il ne pouvait qu'affronter la vérité devant le corps calciné de son frère. Il n'en croyait pas ses yeux, ce qui restait de son frère était là devant lui, gisant, inerte... Ils avaient été séparés pendant très longtemps et était tellement enthousiasmé de le revoir à Sion pour enfin le connaître, ce désir s'en allait subitement...

Il resta quelques temps devant la maison en cendres de Melyana avant de se rendre au Temple de la Valère où il allait se recueillir, pour combien de temps? Il ne le savait pas encore

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Melyana
La Blondinette avait suivit de prés Wald elle l'avait attendu en Taverne pour lui annoncer la triste nouvelle et elle n'avait même pas réussit à prononcer des mots d'excuses encore sous le choc de ce qui s'était produit, elle venait dans son acte de séparer pour toujours deux frères.. Lui pardonnerait-il ce geste qui avait entrainé l'irréparable.. Elle n'avait jamais souhaitée ni voulu la mort de Rich' elle en était tombée amoureuse, elle avait réapprit avec lui à compter à deux, marché à deux.. Et même si leur histoire n'avait jamais été des plus simple, elle avait été passionnée...

Arrivant en haut, Wald était déjà parti ailleurs, ses amis s'affairaient ,et pour la Blondinette l'heure était d'affronter sa solitude, un regard pour la dépouille de Richter, une larme perlant à nouveau au creux de ses mirettes, prenant le drap blanc récupéré en ville, elle l'étendit sur le corps, elle devait maintenant lui offrir une sépulture décente et ce qu'il méritait le mieux..


Un regard alentour, solitude quand tu nous tiens...Elle s'agenouille glissant sa main sur le drap blanc..


Richter.. Si tu savais quel vide tu laisses au creux de moi, je me sens comme seule au milieu d'un monde qui n'est plus le miens, je ne sais même pas comment je vais faire pour avancer et surtout affronter le regard de ton frère... Tu sais tes taquineries, ta façon de me mettre au bout de mes nerfs va être un terrible manque, pourquoi?!? Pourquoi tu étais dans la maison... Pourquoi tu n'as pas envoyé Mirane pour me dire que tu étais rentré...


Désormais le torrent de larmes s'épanche sur les joues de la Blondinette, faisant quelques tâches sur le drap blanc, elle ne veut plus partir, elle ne veut pas le laisser, elle souffre et l'envie est d hurler à nouveau, de maudire tout, de se haïr elle même..

Je te demande pardon mon aimé.. Je t'aime...


Et le silence vint envelopper le tout, elle ne sait même pas comment elle doit faire pour la sépulture, ni où.. Ni comment faire pour lui rendre hommage..

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Richter
Il marchait vers la lumière désormais. Pas souples, élancés, plus rien ne l'accablait. C'était comme s'il avait quitter le monde des tourments. Il ne ressentait rien. La dernière chose qu'il avait ressenti, c'était dans le feu.

Les flammes lui avaient chatoyé le visage. Couché, les yeux fixés vers le plafond, il ne ressentait rien. Une flamme plus agile que les autres lui avaient alors caressée le visage, et ce fut ainsi qu'il éprouva quelque chose. Des tonnes d'images intentionnellement coffrées au fond de sa tête remontaient désormais à la surface. La vie qu'on revit. Déclic. Flashback.

Richter, habitant d'Auch, était souriant, jovial comme il avait l'habitude de l'être. La vie lui souriait, les gens le respectaient, il n'avait pas de raison de se lamenter. Ah, vie cruelle, comme tu peux changer... Car en effet, du jour au lendemain, le destin de Richter prit un tournant sévère.
Comme tous les dimanches, Richter faisait le tour des voisins avant la messe - il n'était pas encore réformé mais ça allait pas tarder -. Un coup chez Dame Firnignon, un coup chez Sire Marmiton, il adorait passer serrer des paluches et blablater. Il faut savoir que tout ce que faisait Richter à cette époque - et encore aujourd'hui - n'était absolument pas dans un but égoïste, mais bien dans une volonté de rendre la vie des gens meilleure. Après avoir serré des mains, rit à gorge déployée, il ne restait qu'à Richter un endroit où aller, son meilleur moment d'avant-messe : chez son homologue Pantelin. Ah oui, que je vous le présente : Pantelin était le meilleur ami de Richter et Richter était le meilleur ami de Pantelin. Pantelin, espagnol d'origine, avait toujours le sourire aux lèvres, les bras grands ouverts pour accueillir autrui et la mine joviale. Ajoutons à cela que Pantelin avait le même physique que Richter si ce n'était les yeux que ce dernier avaient bruns et ce premier bleus. Richter et Pantelin, ensemble, la belle vie était là.
C'était le sourire aux lèvres que Richter se dirigeait vers la bâtisse de Pantelin qui avait comme défaut d'être un peu trop éloignée de la sienne. Alors qu'il tournait la poignet servant à ouvrir la porte, un violent haut le coeur le prit. Quelque chose ne tournait pas rond. Se dépêchant d'ouvrir la porte à moitié défoncée - ça, c'était habituel ! - Richter accourut vers l'unique pièce de la maisonnette. Haut le coeur plus violent, bile qui monte, repas qui s'enfuit des tripes, sol déguelasse. Ô horreur, horreur, horreur. Pantelin, gisant au sol, avait un coutelas planté dans la tête. Sa bouche ouverte lui donnait un air alarmé, comme s'il avait beaucoup souffert. Ne pouvant supporter cette vue, Richter, pâle comme le coton détourna son regard. Il aperçut alors un petit morceau de parchemin sur la table. Le prenant, il lit.


Un étranger de moins, une ville meilleure. Richter, t'es le prochain. Signé : des Aristotéliciens


Il parcourait la campagne à toute allure, traînant son coffre à bout de bras. Waldemar son frère l'avait rejoint quelques jours plus tôt afin de l'escorter jusqu'en Suisse, là où Richter était né. Waldemar n'avait pas arrêté de fixer la malle de tout le voyage. Comment avouer à son frère ce qui s'était passé ? Richter s'était résolu à ne rien dire et avait prit une mine faussement joviale. Coup de bol, Waldemar était tombé dans le panneau.

Ah, Sion. Ville somptueuse qui n'avait - au grand étonnement de Richter - pas était exagérée par Waldemar dans ses nombreuses missives. Richter était heureux d'être là, heureux. On lui avait concédé une petite cabane bien recluse à la demande de Richter. Dedans, Richter avait entreposé son peu d'affaire et surtout sa malle. Pourquoi l'avait-il prise ? Il avait l'impression qu'il le devait, son coeur lui criait qu'il le devait. Après avoir déchargé ses maigres biens, Richter s'était assit sur son lit et avait pensé. Longtemps, toute la nuit même. Il ne pouvait plus supporter ce qui s'était passé, il devait tourner la page. Dès le lendemain, il reprendrait son air jovial et son rire "égayeur" et oublierait tout ce qui s'était passé. Il n'y avait dès lors plus pensé et avait commencé sa nouvelle vie, avec son lot de satisfaction et de tristesse.

Plusieurs flammes le chatouillaient alors. Déjà, plus tôt dans la journée il s'était rappelé la malle. Ah, cette malle mystérieuse. Tout le monde était passée à côté - la Blondinette, Waldemar, Arsenyk... - mais personne ne s'était interrogé sur ce qu'elle contenait. Heureusement d'ailleurs. Comment expliquer aux autres ce qu'il ne comprenait pas lui-même ? Comment expliquer qu'il avait entreposé dans cette malle le corps de son meilleur ami Pantelin ? Personne ne comprendrait. Il serait mis sur le bûcher avant d'avoir crié "Jeanne d'Arc".

Pivotant la tête, il observa les flammes. Il lui restait encore un peu de temps, du temps pour se rappeler. Souvenirs, souvenirs, revenez-moi.

De ses mains il avait extirpé le coutelas du crâne de Pantelin. Ô horreur, horreur, horreur. Il avait envie de vomir, dégobiller, dégorger, dégueuler, gerber, régurgiter, renarder; bref, la bile lui montait. Il devait être fort. Prenant le corps de son ami - ses mains tremblaient comme jamais ! - il le porta. Ô horreur, horreur, horreur. Que fallait-il faire ? Il n'en savait rien, ou plutôt ne savait-il qu'une chose : son ami devait le suivre, ces vandales n'auront pas son corps, oh non !

Richter pensait. Tous ces souvenirs lui revenaient limpides. Etrange quand on pense que plus tôt dans la journée, il les avait déjà eus. La veille aussi. Souvenirs des souvenirs...

Alors qu'il était assit sur son lit à lire les dépêches, les yeux de Richter s'étaient posés sur ce qu'il voyait tous les jours sans voir. La malle. La bile qui monte, la boule au ventre. Richter devint livide. Il avait totalement oublié cette épisode de sa vie. Déjà, ses mains tremblaient, il ne comprenait plus rien, sa gorge se nouait. Oh non, il n'en pouvait plus. S'armant de sa plume, il fit savoir sa démission à tous. Alors il partit, la malle avec. Direction : la maison de la Blondinette.

Les flammes étaient étrangement dociles, semblaient attendre que l'homme ait fini de se souvenir. Souvenirs d'il y a peu, souvenirs d'il y a peu, laissez-moi le temps, juste un peu...

Il ne lui avait pas fallu longtemps avant de s'immiscer dans la maison de la Blondinette. La malle n'était pas aussi lourde que dans ses souvenirs. Sans étonnement, il remarqua que la Blondinette n'était pas là : encore en taverne. Comment savait-il ce qui allait se passer, il n'en savait rien. Ce qu'il savait, c'était que la maisonnette ne serait plus dans quelque temps, et pour lui, il voulait qu'on en pense de même.

Des flammes qui s'agitent, pressantes. Voilà, voilà, j'ai fini. Richter se leva alors du lit qui avait été la seule chose épargnée des flammes. L'ossature de la maison craquait, ça ne tarderait pas à tomber. Richter était debout, vers la porte. Il adressa un seul coup d'oeil, en arrière. Au revoir Pantelin.

Pantelin se faisait dévorer par les flammes. Sa bouche ouverte lui donnait un air pathétique. Ses cheveux flambaient aussi, tels des lucioles qui s'agitent dans la nuit. Au revoir Pantelin. Ils ne t'auront pas, ils ne t'auront pas.

Il marchait vers la lumière désormais. La lune souriait, le guidant à travers les bois. Et soudain, Richter pensa : "Lune, lumière de nuit, tu es mon mentor à présent. Laisse moi te suivre et apprends-moi."


Merci beaucoup pour ces rp géniaux. Dans l'espoir de revenir vite le continuer !
Grosses bises à tous !
P.S Vous ne tuerez pas Richter aussi facilement

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Melyana
[ A l'aube d'un nouveau jour...]


Le jour s'était immiscé au travers des lattes craquelées de sa grange, le nez dans le foin elle ne pensait plus à rien, une nuit un peu trop apaisée, alors que la dépouille sommeillait dans l'autre grange non loin d'elle.. Bénédiction de l'autre rive qui lui avait permit de retrouver une nuit avec un sommeil réparateur?!? La bonne question que voilà.. Mais l'heure n'était pas à cela loin de là.. Elle se devait de s'affairer en vue d'un autre avenir, d'un autre endroit, et surtout pour d'autres fonctions.. Mais avant tout.. Oui avant tout elle devait offrir une sépulture décente à celui qu'elle pensait-être Rich'.. Se doutait-elle la Blondinette du tour qu'il avait osé lui faire?!? Non elle ne savait pas.. Et si un jour elle l'apprend cela sera sans aucun pardon possible...


Se hissant hors de son lit de fortune, elle se secoue, un aller-retour vers le puits, de l'eau claire, fraiche à souhait quelques gouttes d'essence de fleurs et la toilette fut entreprise, un bon brossage de cheveux plus loin et la voilà en meilleur condition pour une nouvelle journée..


Un bruit dans le jardin, lui fit sortir le nez, un croque-mort.. Si on pouvait nommé cela en voyant la silhouette courbée qui s'affairait à creuser la terre tendre de sa colline, une profonde goulée d'air et elle sortit, un salut silencieux tout était morne dans le coin, elle n'avait plus qu'une hâte quitter sa colline qu'elle maudissait..


Elle passant d'autre battant de porte, il était toujours là sous le drap blanc, l'heure il était l'heure de refermer le livre définitivement, elle s'approcha et souleva le drap d'un geste quelque peu tremblant, le regardant comme imprimant son image dans sa mémoire, mais quelque chose perturbait la Blondinette, le front que l'on pouvait distinguer était transperçé, le doute s’immisça à nouveau dans sa caboche.. Non il n'avait pas pu lui jouer ce tour... Il n'avait pas pu être aussi cruel avec elle...


Elle secoua ses boucles blondes, et se chargea de l'ensevelir correctement dans le linge blanc, une dernière parole et elle laissa le vieillard récupérer la dépouille...


Quelques coups de pelles plus loin, il ne restait plus rien qu'un amas de terre, elle y laissa des fleurs des champs, un dernier adieux..Et enfin elle ramassa ses maigres baluchons, il ne lui restait plus rien... Une page se tourne.. Un dernier regard pour la ruine, pour la tombe, une larme se meurt sur sa joue.. Un nouveau départ...



Verrouillé à la demande de l'auteur.

{Scipion}

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