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[RP Fermé] Le monologue silencieux d'une vie

Atchepttas
Pour participer : MP - Intru : héradiqué (Censeurs prévenus)
Ah, dois-je aussi préciser que ce monologue est en pensée et non en parole ?




Domaine des Arcs sur Argens - Couvent des soeurs Sainte-Roseline, dans la chapelle.




*Je n'ai jamais péché.
Du moins je ne le pense pas.
J'ai toujours été quelqu'un d'honnête.
Un peu trop même.
J'ai assumé les fonctions qu'on m'a accordées sans trop de difficulté.
En fait quand j'y pense j'ai peut être péché sur l'envie.
L'envie de me débarrasser de certaines personnes.
Des personnes un peu trop m'as-tu vu.
Grande gueule mais petit "cuicui" comme on dit dans le jargon.
Des abrutis révolutionnaires qui pensent changer le monde avec un peu de farine colorée.
Mais bon, que voulez-vous, on n'a pas encore visité la lune ou le soleil alors ça en épate certains.
Mais voyez-vous la même rengaine à la fin cela m'épuise. 7 ans que je vis en Provence. Lorsqu'un ahuri disparait, d'autres prennent la relève et ce n'est pas pour relever le niveau !
J'ai donné moi pour ce fichu comté ! Zut ! Je n'ai pas besoin d'étaler toutes mes fonctions depuis mars 1454 si ?
Rah vous savez, c'était de belles années, les premières je dis, pas les dernières..quoique...

Oh au début, on est un peu obligé de passer par l'armée, enfin, pour une guerrière comme moi oui. Rah l'OST ! Il y avait de quoi se pavaner à l'époque de porter l'uniforme ! Ce n'était pas 3 soldats qui se courraient après comme maintenant, non, nous étions des dizaines !
Chaque semaine, il y avait un trophée pour le soldat le plus assidu à l'entrainement ! C'était génial, tout le monde était motivé, certains construisaient même de nouveaux parcours d'obstacles. Tiens je me demande s'ils y sont toujours ! Ah ben oui mais pas tous. C'est juste ! J'ai été faire un petit tour quand j'étais Illustre. Pas pu m'en empêcher !

Oui donc, l'Ost. C'est là que j'ai connu la plupart de mes amis. Certains sont partis, d'autres morts mais heureusement il y en a encore une petite poignée.

La garnison de Forcalquier, c'était comme une grande famille, en fait c'était un peu près cela. Il y avait les deux frangins de coeur Arcordia et Wishmerill ainsi que leur petite soeur Weenycat, et Max_xyl qui passa rapidement comme commandeur pour plus tard devenir vétéran.

Aaah Arcordia, il m'en a promis des belles celui-là ! Et dire que j'ai failli appartenir à la famille des Martius par alliance, la belle affaire ! Paix à leurs âmes.

N'empêche, c'était une garnison formidable. C'est avec cette équipe que nous avons repoussé l'ennemi lors de la guerre d'Indépendance. Oh que c'était un carnage, quelle horreur.
Arg ! C'est aussi là que mon fiancé m'avait trompé avec cette espèce de pou.....hum...Lyra Parledor. Il l'a bien eu dans l'os lorsqu'il est revenu quelques temps après vers moi. Té ! Irrésistible la fille ! Hum pardon, Seigneur Aristote, je m'égare.

Ensuite lorsque Wishmerhill a été lieutenant de la garnison, je me souviens qu'il nous avait mené une fois sur les routes entre Aix et Brignoles. Nous étions quatre personnes deux par deux. Le but était d'attaquer l'équipe adverse en pleine nuit. Seul problème, on n'avait pas prévu qu'un voyageur traverserait notre zone. Le pauvre, on l'a assommé et dévalisé. Il en avait du stock ! Hum, je crois qu'en fait c'est la seule fois où j'ai brigandé et sous la couverture de l'Ost. La classe non ?

Oh mon ...Aristote pardon, je me souviens du cirque que ca avait fait lorsque Jarlmo..saispluslafin, avait fait rentré cette dame Arwen dans l'Ost. Quelle grossière erreur, insupportable ! Et dire qu'elle détestait au plus au point les soldats et les nobles. Un gros... de charité lorsqu'on sait qu'elle a été capitaine ainsi que Comtesse d'Ollioules. AH-AH. Tiens d'ailleurs, c'est pour cela que j'étais partie de l'Ost. Mon Aristote cela devenait insupportable, elle était douée pour vous mettre les gens sur le dos si vous n'obéissiez pas à ses ordres. Saint-Mère, heureusement que je savais rester dans l'ombre et sourire avec autant d'égoïsme que le poids de sa couronne.

Oh attendez, juste une dernière sur l'Ost, c'est vrai que celle-là était fantastique !
Vous savez qu'à l'époque, lorsqu'Arcordia était mon supérieur, on a eu...je sais plus, un stage de survie ? A moins que cela soit un simple entrainement à l'arc et arbalète....
Enfin bref, soudain, nous fûmes surpris par un sanglier ! Un énorme ! Et il chargé mon supérieur. Heureusement, il l'a manqué de peu mais Arcordia était blessé à la cheville il me semble. Alors, j'ai chargé mon arbalète et j'ai tiré. Paf ! En plein dans la tête...du sanglier hein.. Roh quelle classe, je vous jure ! Résultat : Rentrée au campement avec un sanglier ficelé et un supérieur à aider de l'autre !
Je crois que c'est comme cela qu'on s'est souvenu de moi à l'Ost. Du moins pour les anciens, car Eavan en reste toujours impressionnée lorsqu'elle me remémore cette histoire. Ah !



Bien ensuite après l'Ost, j'occupais pendant quelques temps le poste de douanière. Il manquait des bras pour Draguignan. Alors j'avais emménagé dans un petit appartement l'espace de plusieurs mois. C'est là que j'ai fait plus ample connaissance avec Ref1, c'était un homme sympathique, bon il l'est toujours mais je crois qu'avec les problèmes entre la Marquise, il est devenu un peu cynique. Je n'ai toujours pas su pourquoi à l'époque on s'était méfié de lui. Une fuite de confessionnal à ce qu'il parait, mais je n'ai pas voulu en savoir plus. Après tout chacun a ses secrets.

C'est peut être pour cela que je me suis toujours confiée à vous directement. Au moins je sais que vous, vous resterez dans le silence, Seigneur Aristote.



Ah tiens, entre deux, j'ai aussi fait partie un cours laps de temps de l'Hérauderie héraldique de Provence comme greffière. Lorsqu'elle appartenait encore à l'Hérauderie du SRING. Mon responsable était le baron Fufanu. Encore une personne disparue.


D'ailleurs c'est grâce à l'accession au poste d'Illustre de sa jeune fille que je suis devenue Capitaine lors de mon premier mandat. Iselfia je crois.
C'était un mandat tendu, comme d'habitude PASTIS toujours là pour mettre des bâtons dans les roues parce qu'ils n'ont pas eu les places qu'ils voulaient. De toute façon tout ce que j'avais instauré à nouveau dans l'OST a été détrui en un mandat par DameArwen.
C'était leur but, ils avaient laissé échappé cette phrase dans l'une de leurs salles publiques. Blaireaux. Pardon Aristote. Heureusement certaines membres actuels remontent un peu le niveau. Je dis bien certains.


C'est pendant cette époque que j'avais amélioré la salle de commission d'organisation à l'Etat-Major de l'Ost. Oui ca voulait tout dire et rien dire. J'ai pris le temps d'observer les jeunes recrues car je savais que c'était parmi eux qu'on pouvait trouver les plus assidus. Ceux-là mêmes qui pouvaient justement donner un regard neuf à cette armée.

Mon regard se posa sur un jeune homme un peu fourbe et têtu à l'époque, bon il l'est toujours. Il avait osé me manquer de respect. Le pauvre ne savait pas qu'à l'époque où j'étais gradée dans l'Ost, j'usais de mes superbes belles bottes en cuir noir pour donner une bonne leçon aux insolents. Et il l'a eu son coup de pied aux fesses ! Roh ce que c'était bon de retrouver les vieilles habitudes ! Je l'ai aussi collé au nettoyage des latrines.
Après la corvée terminée, je l'ai convoqué pour un entretien privé. Il en avait à revendre, il avait la rage de réussir. Je voyais bien qu'il était capable de grandes choses.
Alors je l'ai intégré à la commission. C'était le seul soldat au plus bas échelon à accéder à cette salle. Mais il a démontré certains points à revoir et je crois que pendant le mandat ça a fait un peu bouger les choses.


Ce soldat était Adrian plus connu à l'époque sous le Démon ou Daemon.
A l'époque, je ne pouvais pas me douter que sa soif de pouvoir allait le pousser à trahir le comté et qu'il en deviendrait félon reconnu.

Malgré tout j'ai toujours eu une relation très...particulière avec lui.
Ce fut de l'amitié, ensuite de la haine car les informations que je lui donnais pour protéger la mairie d'Aix, s'expédiaient directement aux ennemis. Puis ma haine s'est transformée en grande satisfaction lorsque je l'ai vu se faire poutrer sur le champs de bataille et ma satisfaction n'en fut que plus grandissante lorsque je l'ai battu de mes propres mains lors d'un duel à l'épée.
Je n'ai jamais réussi à le tuer. Pourtant j'en ai tué des ennemis, question de survie, je ne donne jamais la mort si ma propre vie était en danger.
Peut être que la mienne ne l'était pas vraiment avec lui ? Allez donc savoir...Mais je n'ai jamais pu.... Je revoyais ce jeune soldat à l'esprit vif qui voulait tout révolutionner.
Je ne voulais pas être de ceux qui brisent les espoirs de notre comté, les vrais, ceux qui ont tant voulu faire parce qu'ils pensaient faire juste, laisser une Provence libre, ceux-là mêmes qu'ils ont été brisés par le poison provençal et qui en sont morts ou qui sont partis à tout jamais de Provence.

Je pensais tout au fond de moi que tout être humain à le droit à un erreur, bon celle-là, faut l'avouer elle était sacrément grosse... Ne nous avez-vous pas appris le pardon ?
C'est ce que j'ai fait. Ca était dur, mais petit à petit je lui ai refait confiance. Maintenant je reste sur mes gardes, je ne tomberai pas deux fois dans le piège, mais mes ressentiments envers lui se sont estompés. Je l'ai même repris quelques temps comme poursuivant es Provence à l'Assemblée des Hérauts du Marquisat de Provence. C'est redevenu un type bien. Il a même été élu plusieurs fois à la Mairie d'Aix. Vous voyez le comble quand même !*



*ATCHA !*




Un éternuent rompit le silence pesant de la chapelle. Il faut dire que la belle avait attrapé un léger rhume dans les froids couloirs du couvent.



*Pouarf ! J'en ai plein partout !*




Diana essuya discrètement son mollard sous le banc de devant. Manque de classe total pour une vicomtesse mais tous ses mouchoirs en tissus étaient en train de sécher au soleil. Et puis tâcher sa belle houppelande de riche avec ça ?! Ca va pas non ?!

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Atchepttas


Joignant à nouveau ses mains, la vicomtesse des Arcs, ferma ses yeux




*Donc où en étais-je ?

Ah oui ! Mon mandat de capitaine de l'Ost.
Au mandat suivant, l'ambiance était catastrophique. Comme d'hab' vous allez me dire.
Je me souviens que l'Illustre était Rhadamentes, élu Pastis cette fois-ci.
Je n'ai jamais réussi à lui faire confiance, c'était un incapable fini doublé d'un absentéisme remarquable. Son fief à la clé, il a voulu se retourner contre le comté en faisant allégeance à l’empereur. Quel fourbe ! Il fut bien sûr déchu de son titre et tiens...je me demande s'il vit toujours. Ah...Il me semble que non en fait.

Donc pendant ce mandat, j'ai testé le poste de vice-chancelière. Mon Seigneur que c'est barbant !!!
On serre les fesses, on adresse un sourire faussement poli...Arg ! La punition, non vraiment je n'ai jamais été faite pour ce métier !
C'était intéressant mais franchement ce n'était vraiment pas mon domaine ! Mais j'ai tenu jusqu'au bout en faisant le travail qu'on me demandait...C'est ainsi que j'ai connu DuchesseSherry, l'actuelle vicomtesse de Cuers.

Remarquez niveau diplomatie, je me suis améliorée depuis ! Je m'en suis pas trop mal sortie pendant mon mandat d'Illustre.
Je crois que je n'ai jamais fait autant de négociations ou de compromis sans menacer de défenestrer mon interlocuteur.
Aurais-je atteint la sagesse Seigneur Aristote ?



Après deux mandats de suite, j'en ai eu ma claque. Je suis partie pendant plusieurs mois en voyage. J'ai fait le tour du Royaume.
Je suis d'abord montée en Franche Comté pour me recueillir sur les tombes familiales puis Lorraine et retour par la Bretagne et sud-ouest.
Il me semble que j'ai voyagé sans trop de problèmes.


De retour de voyage au début d'année 58, je pris du temps pour moi, sans vraiment avoir de fonctions particulières. J'ai essayé de me remettre aux études mais sans grand succès. Ensuite il y a eu la guerre ou avant je ne sais plus...
Puis quelques temps après, le Marquisat avait besoin d'un Sénéchal pour diriger sa Garde rapprochée.
J'établis une nouvelle organisation et quelques recrues se présentèrent.


Mon rang social s'éleva enfin lorsque la Marquise me prit elle-même comme vassale.
Je devins Dame de Vedène et accéda à l'assemblée des nobles où Cédric von Valendras dict Snake84 y était déjà comme vicomte de Lantosque. Lui aussi il m'a fait tourner la tête !
Je devais choisir un parrain noble comme témoin d'anoblissement. J'optai pour le vicomte de Marignane, Alexis Beogora dict Prouvencao, ami de longue date.



Ah ca y est, je me souviens ! La guerre contre le Royaume de France était après ! Fin de l'année 58 - début 59. Ah mon Seigneur, cette guerre a été pour moi la plus terrible de toutes. Et je crois que je n'étais pas la seule...
Elle se différenciait des autres car ce fut la première qui impliquait de se battre contre ses propres frères et soeurs. Provençaux contre Provençaux.
C'est en effet à cette période qu'une poignée de provençaux avaient trahi la Provence...
Prouvencao, Adrian et j'en passe...
Ils avaient comploté depuis des mois avec les félons siégeant dans le Royaume et le SRING. Ainsi avions nous pu voir revenir des personnes comme Natale, DeubsO et...Ingeburge.
Cette femme était l'épouse d'Il_vero_Re, demi-frère d'Arcordia. C'est elle qui avait fait tomber toute la famille à cause des envies mégalomanes d'IVR. Il me semble même qu'à l'époque elle avait étée dans le lit de quelques cardinaux. Une honte mon Seigneur...
La princesse Armoria était aussi de la partie. Quelle prétentieuse celle-là...Elle fit moins la maligne lorsque son armée fut poutrée.

D'ailleurs à ce propos, je ne sais pas par quel miracle nous avions gagné. Nous étions en sous-effectifs ! Une chance incroyable... Peut-être que les ennemis n'ont pas voulu de ce comté quelque peu...gangréné.

Pour en revenir à ce cher vicomte de Marignane, je crois qu'il a commis l'acte le plus monstrueux que cette terre ait connu. A l'époque, je m'étais liée d'amitié avec sa femme, Kylee. Elle a été très courageuse.
N'acceptant pas la félonie de son mari, elle a prit les armes pour combattre à nos côtés. Malheureusement, sa route croisa celle de son époux. Celui-ci n'eut aucune pitié envers elle et la tua d'un coup d'épée.
Je n'ai rien pu faire. J'ai vu Kylee tomber sur le sol déjà tâché de trop de sang de nos frères.

On ne peut pas qualifier la Provence de victorieuse dans l'histoire.
La victoire s'attribue aux dirigeants qui ont su épargner la vie de leurs pairs.
La guerre fut gagnée mais nos disparus hantent encore la prairie verdoyante de Provence.


Cette guerre pourrait s'appeler "La Guerre des Trahisons".


Après cela, les félons furent pour la plupart jugés et bannis du territoire. Prouvencao se réfugia en Helvétie où il y mourra quelques temps plus tard.
Le fief de Marignane resta pendant quelques années sans suzerain avant de voir arriver la Comtesse actuelle Nathy de Castilla de Monte Cristo. Je me demande si elle a vraiment su l'histoire de ce fief.
En tout cas, il me semble que ses villageois se portent mieux depuis son entrée au château avec son mari Alberto. *





*IIIGGGGNNNRRR* (Traduisez ceci comme un grincement de porte version film d'horreur )






La jeune femme sursauta et se retourna brusquement.
La lourde porte de la chapelle s'était ouverte et refermée dans un grincement sinistre. Une bonne soeur fit son entrée avec un arrosoir.
Longeant les bancs de la chapelle, elle s'avança jusqu'à l'autel où trônaient quelques décorations florales.
Petit agenouillement face à la représentation d'Aristote-Tout-Puissant puis arrosage des fleurs provençales qui en avaient grand besoin.

Avant de repartir, la soeur effectua une petite révérence envers la vicomtesse puis retourna à ses occupations dans le même grincement sinistre qu'à son arrivée.


Agacée par ce dérangement spirituelle, Diana lâcha dans un grognement :




Il faudra que je contacte un ébéniste qu'il me répare cette fichue porte. On se croirait dans une crypte pardis !

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Atchepttas


*
Tiens c'est durant cette guerre je m'étais à peine remise de mes blessures lors de l'attaque des Veuves Noires.

Quelle s..aleté ! Et dire qu'ils avaient été engagés par mon propre géniteur. Tu parles d'un amour paternel ! Celui-ci avait engagé une bande de tueur sanguinaire pour descendre ses bâtards de progénitures !
Qu'ai-je fait, Seigneur Aristote pour mériter cela ?
Je n'ai pourtant pas demander une famille si triste...
Etre le fruit d'une liaison extra-conjugale, je crois que j'aurais très bien pu m'en passer.
Est-ce que si nous étions nés dans une famille tout ce qu'il y a de plus normal, mes frères seraient encore en vie ?
Je l'espère.... Ils sont morts tellement violemment que j'en ai encore l'estomac noué.

Mon grand frère, Zeyfroy, j'espère que vous le protégez bien tout près de vous.
Aucune enquête n'a été ouverte, mais je suis sûre que ce n'est pas le fait qu'il était brigand qui le conduisit à sa mort.
"Une embuscade qui a mal tourné", tu parles ! C'est sûrement ces assassins qui lui sont tombés dessus....
Et moi qui survivais en Savoie à l'époque...Si j'avais su.... Peut être que j'aurais pu faire quelque chose......

Et Amerovis, oh ma moitié, mon jumeau, ta mort fut terrible aussi. Tu étais venu depuis la Franche Comté me prévenir que quelque chose clochait.
C'était sans compter le fait qu'ils t'avaient suivi....
Tu es mort dans mes bras, une flèche plantée dans le coeur.

Moi qui fuyais la pauvreté sévissant en Franche Comté, je me retrouve riche et sans famille. La bonne affaire !

Aucun mari, aucun descendant...
Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant !
Arcordia ? Couik !
Karlis ? Couik !
Cédric ? Couik !
Rah, il m'aura rendu chèvre ce dernier ! Des paillettes plein les yeux !
Fichu Valendras ! Il avait réussi à me séduire, à me faire espérer une vraie vie de famille près de lui. Et puis la maladie le toucha.... C'était juste après mon anoblissement en temps que Baronne des Arcs, il me semble.
Seigneur Aristote, trouverai-je enfin quelqu'un pour moi ?
Quoique...Je commence à me dire qu'il faut mieux être seule que mal accompagnée !
Arg ! Théorie de vieille fille ! Je vais finir mal ! Et je n'ai pas encore 25 ans.... Damnation !

Heureusement, l'art a apaisé quelque peu mon esprit torturé...
Devenir Héraut es Provence m'a fait du bien. J'ai pu me concentrer sur la fabrication des blasons et la mise à jour des archives.
Et en devenant Maître d'Armes, je me suis attaquée aussi à la sigilo. Ce n'est franchement pas ma tasse de thé mais on manque cruellement de personnel compétant de nos jours...
Il ne reste plus qu'à s'attaquer à ce fichu redécoupage des fiefs....A coup de deux anoblissements par mandat, on finira par être en rupture de stock. Pouarf !
D'ailleurs, je suis sûre que le jeune Aristote, fils de cette chère Milady, saura reprendre le flambeau.
Je n'ai plus le coeur à l'ouvrage, Seigneur, et je préfère laisser ma place que faire office de figuration....Déjà que.....


Je suis lasse, Aristote, vraiment.

J'ai beaucoup fait pour ce comté, à ma manière. Sans explosions de paillettes et de patriotisme dégoulinant.
Mais je pense qu'il est temps de passer mon tour. Je n'ai plus envie de m'investir dans n'importe quel domaine.
La chanson est la même et je la chante en coeur depuis des années.
Les partitions n'ont jamais changé malgré ce que l'on pense.
On en fait un festin avec les épluchures.

Je pensais partir depuis un moment. Revenir aux sources ou même partir dans un autre duché inconnu.

Investir pour de l'inconnu qui peut être routine pour d'autres.
C'est comme en Provence, chaque terre a besoin de sang neuf pour continuer à exister.
Et si le comté a besoin de moi en cas d'attaque. Je la servirai comme tout vassal digne de ce nom. *





Se relevant péniblement, la vicomtesse inspira profondément, les yeux toujours fermés.



*
Seigneur Aristote, c'est décidé ! La prochaine fois que je vous parlerai, ca sera dans une chapelle franc-comtoise ou peut être plus au nord qui sait....

Veillez sur moi pendant le voyage, j'en aurais besoin...*




Ouvrant les yeux, la jeune femme s'en alla de la chapelle, le sourire aux lèvres, l'esprit léger. Libre.


Je peux enfin partir !
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