Fleur_des_pois
Dette de jeu, dette d'honneur
Fleur faisait peut-être commerce des poisons, mais elle le faisait bien. Elle était minutieuse. Désirait offrir aux clients des produits de qualité. Rien ne devait être laissé au hasard. Le temps qui s'écoulait avant les premiers effets. Combien de temps ils duraient. Comment la victime se comportait pendant ce temps-là. Et après, comment refaisait-elle surface.
Tant de questions impliquait un travail acharné. Et surtout des gens sur qui elle pouvait tester ses produits.
Il y avait quelques mois, peut-être deux, Gaia s'était associée à un certain Haldor Von-Stern. Il lui avait promis des cobayes de choix, triées sur le volet. Mais l'homme était mort. Et on l'avait chassé, elle, Gaia Corleone, des terres sur lesquelles elle aurait dû travailler. Le Von-Stern lui avait paru un peu creux. Trop imbu de lui-même. On se chuchotait dans les ruelles que son amante l'avait poignardé. Le grossier personnage courtisant deux demoiselles à la fois. Sacré toupet !
Mais ses rêves de grandeur avaient disparu avec Haldor. Et maintenant. Que faire ? Où trouver ses proies ? Subtiliser des enfants abandonnés ? Non. Ce n'était pas que l'idée la rebutait. Mais les gamins ne réagissaient pas pareil. Leur organisme assimilait les poisons plus vite. Bien trop vite. Gaia avait essayé.
La solution lui vint un beau matin de Juillet. Un nom lui traversa l'esprit au moment opportun. Oh, elle connaissait une brune qui serait furieuse. Mais elle était attachée à l'honneur, cette femme. Et une dette était une dette. Qu'importaient les circonstances ou la personne auprès de qui on la contractait.
Ce blond-ci lui avait toujours bien plu. Bien sûr, désormais, la Fée était éprise de Symon. Et elle s'était promis de lui être fidèle. Ce qui lui donnait l'occasion de mesurer à quel point elle respectait sa parole.
Tout d'abord, il fallait un endroit. L'Ortie ne pouvait décemment passer à l'action au beau milieu d'une taverne bondée. Et dans une chambre d'auberge... Trop risquée. Quelqu'un serait bien fichu de prévenir la garde. Et là, ce serait la corde.
Par chance, durant ses pérégrinations, elle avait repéré une cabane. Celle d'un quelconque garde forestier, sans doute. Mais les lieux avaient l'air inutilisé depuis des mois, si ce n'était plus. C'était l'endroit idéal. Perdu entre Loches et Saint-Aignan. A quelques lieues de l'endroit où elle se trouvait.
Sans plus attendre, Fleur s'empara d'une plume et d'un parchemin. Son écriture ronde s'étalait sur le vélin. Elle y apposa bientôt sa signature, et prit tout de même le temps de se relire.
Cher Tynop,
Voilà un siècle au moins que je ne t'ai vu ni entendu parler de toi !
Comment vas-tu, mon bon ami ? Bien, je l'espère ? En forme ? Tant mieux. J'en suis ravie.
Sarah se porte bien ? Merveilleux !
Mais mon tendre Tynop, je ne t'écris pas pour rien. L'encre est chère, le papier rare, etc...
Venons-en au fait !
Tu te souviens que tu as une dette envers moi ? Si tu as oublié, compte sur moi pour y penser. Je te rafraichis donc la mémoire, cher Blondin. Tu as toujours une dette ! Tu en as de la chance.
Il est temps de la payer. Pas de « plus tard » ! Je te veux immédiatement !
Si tu n'es pas trop loin de Loches, tu devrais y arriver en une demie journée. Il suffit de suivre le chemin vers Saint-Aignan, et de bifurquer à droite, devant le gros chêne. J'attacherai un foulard à une branche pour que tu ne te trompes pas.
Ensuite, tu n'auras plus qu'à suivre le sentier. Attention, il est très peu fréquenté, la piste est parfois presque invisible. Tu continues sur la moitié d'une lieue, et tu tomberas juste devant une maisonnée de bois ! J'y serai.
Oh ! Préviens Sarah que tu seras absent exactement 7 jours. Une semaine entière où tu ne verras que moi. Vraiment, tu es un garçon chanceux.
Je t'attends dès demain, avant midi. Ne sois pas en retard, si tu ne veux pas que je pense que tu n'as pas de parole.
Tu n'as besoin de rien d'autres que toi.
Je t'embrasse !
La missive fut expédiée aussitôt. Une fois cela fait, Fleur quitta l'auberge dans laquelle elle séjournait. Un mot à l'attention de Symon fut rapidement écrit et la demande fut faite au tavernier de la remettre à son blond.
Puis ce fut une marche de plus de deux heures qui suivit. Un panier au bras. Chargé de provisions qu'elle n'avait pas pris la peine de payer. Dans sa besace des herbes dans des sachets, et des fioles de verre.
Dandelion suivait, comme toujours, sa belle maîtresse. Le ruban fut attaché, et la Fée poursuivit son chemin.
La cabane fut en vue, et Fleur ouvrit la porte. L'intérieur était plutôt simple. Une vieille table de bois, un banc. Deux paillasses roulées dans un coin. Une cheminée, un chaudron datant du siècle dernier au moins. Gaia déposa ses affaires et ressortie. Un ruisseau coulait non loin. Elle y récura le chaudron et l'empli d'eau à demi, avant de le remettre dans l'âtre. Quelques bouts de bois assemblés en dessous servirent à allumer un feu. Puis, ôtant sa robe, Fleur entreprit de faire sa toilette, la journée étant particulièrement chaude. Son chien estropié, non loin, se désaltéra puis s'allongea sur le sol.
Gaia enfila ensuite une robe verte légère, vaporeuse. Fortement échancrée, la tenue mettait en valeur la poitrine généreuse de la porteuse, ainsi que sa taille fine. Les cheveux simplement liés au niveau des épaules par un ruban grenat. Le décolleté plongeant n'était pas là pour rien. Tynop devait accepter. Et tous les moyens étaient bons.
En l'attendant, elle suspendit le jambon au-dessus du manteau de la cheminée. Et commença à installer ses plantes dans des pots de verre, les disposant sur la table.
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- {Le 15 Juillet, à Loches}
Fleur faisait peut-être commerce des poisons, mais elle le faisait bien. Elle était minutieuse. Désirait offrir aux clients des produits de qualité. Rien ne devait être laissé au hasard. Le temps qui s'écoulait avant les premiers effets. Combien de temps ils duraient. Comment la victime se comportait pendant ce temps-là. Et après, comment refaisait-elle surface.
Tant de questions impliquait un travail acharné. Et surtout des gens sur qui elle pouvait tester ses produits.
Il y avait quelques mois, peut-être deux, Gaia s'était associée à un certain Haldor Von-Stern. Il lui avait promis des cobayes de choix, triées sur le volet. Mais l'homme était mort. Et on l'avait chassé, elle, Gaia Corleone, des terres sur lesquelles elle aurait dû travailler. Le Von-Stern lui avait paru un peu creux. Trop imbu de lui-même. On se chuchotait dans les ruelles que son amante l'avait poignardé. Le grossier personnage courtisant deux demoiselles à la fois. Sacré toupet !
Mais ses rêves de grandeur avaient disparu avec Haldor. Et maintenant. Que faire ? Où trouver ses proies ? Subtiliser des enfants abandonnés ? Non. Ce n'était pas que l'idée la rebutait. Mais les gamins ne réagissaient pas pareil. Leur organisme assimilait les poisons plus vite. Bien trop vite. Gaia avait essayé.
La solution lui vint un beau matin de Juillet. Un nom lui traversa l'esprit au moment opportun. Oh, elle connaissait une brune qui serait furieuse. Mais elle était attachée à l'honneur, cette femme. Et une dette était une dette. Qu'importaient les circonstances ou la personne auprès de qui on la contractait.
Ce blond-ci lui avait toujours bien plu. Bien sûr, désormais, la Fée était éprise de Symon. Et elle s'était promis de lui être fidèle. Ce qui lui donnait l'occasion de mesurer à quel point elle respectait sa parole.
Tout d'abord, il fallait un endroit. L'Ortie ne pouvait décemment passer à l'action au beau milieu d'une taverne bondée. Et dans une chambre d'auberge... Trop risquée. Quelqu'un serait bien fichu de prévenir la garde. Et là, ce serait la corde.
Par chance, durant ses pérégrinations, elle avait repéré une cabane. Celle d'un quelconque garde forestier, sans doute. Mais les lieux avaient l'air inutilisé depuis des mois, si ce n'était plus. C'était l'endroit idéal. Perdu entre Loches et Saint-Aignan. A quelques lieues de l'endroit où elle se trouvait.
Sans plus attendre, Fleur s'empara d'une plume et d'un parchemin. Son écriture ronde s'étalait sur le vélin. Elle y apposa bientôt sa signature, et prit tout de même le temps de se relire.
Cher Tynop,
Voilà un siècle au moins que je ne t'ai vu ni entendu parler de toi !
Comment vas-tu, mon bon ami ? Bien, je l'espère ? En forme ? Tant mieux. J'en suis ravie.
Sarah se porte bien ? Merveilleux !
Mais mon tendre Tynop, je ne t'écris pas pour rien. L'encre est chère, le papier rare, etc...
Venons-en au fait !
Tu te souviens que tu as une dette envers moi ? Si tu as oublié, compte sur moi pour y penser. Je te rafraichis donc la mémoire, cher Blondin. Tu as toujours une dette ! Tu en as de la chance.
Il est temps de la payer. Pas de « plus tard » ! Je te veux immédiatement !
Si tu n'es pas trop loin de Loches, tu devrais y arriver en une demie journée. Il suffit de suivre le chemin vers Saint-Aignan, et de bifurquer à droite, devant le gros chêne. J'attacherai un foulard à une branche pour que tu ne te trompes pas.
Ensuite, tu n'auras plus qu'à suivre le sentier. Attention, il est très peu fréquenté, la piste est parfois presque invisible. Tu continues sur la moitié d'une lieue, et tu tomberas juste devant une maisonnée de bois ! J'y serai.
Oh ! Préviens Sarah que tu seras absent exactement 7 jours. Une semaine entière où tu ne verras que moi. Vraiment, tu es un garçon chanceux.
Je t'attends dès demain, avant midi. Ne sois pas en retard, si tu ne veux pas que je pense que tu n'as pas de parole.
Tu n'as besoin de rien d'autres que toi.
Je t'embrasse !
La missive fut expédiée aussitôt. Une fois cela fait, Fleur quitta l'auberge dans laquelle elle séjournait. Un mot à l'attention de Symon fut rapidement écrit et la demande fut faite au tavernier de la remettre à son blond.
Puis ce fut une marche de plus de deux heures qui suivit. Un panier au bras. Chargé de provisions qu'elle n'avait pas pris la peine de payer. Dans sa besace des herbes dans des sachets, et des fioles de verre.
Dandelion suivait, comme toujours, sa belle maîtresse. Le ruban fut attaché, et la Fée poursuivit son chemin.
La cabane fut en vue, et Fleur ouvrit la porte. L'intérieur était plutôt simple. Une vieille table de bois, un banc. Deux paillasses roulées dans un coin. Une cheminée, un chaudron datant du siècle dernier au moins. Gaia déposa ses affaires et ressortie. Un ruisseau coulait non loin. Elle y récura le chaudron et l'empli d'eau à demi, avant de le remettre dans l'âtre. Quelques bouts de bois assemblés en dessous servirent à allumer un feu. Puis, ôtant sa robe, Fleur entreprit de faire sa toilette, la journée étant particulièrement chaude. Son chien estropié, non loin, se désaltéra puis s'allongea sur le sol.
Gaia enfila ensuite une robe verte légère, vaporeuse. Fortement échancrée, la tenue mettait en valeur la poitrine généreuse de la porteuse, ainsi que sa taille fine. Les cheveux simplement liés au niveau des épaules par un ruban grenat. Le décolleté plongeant n'était pas là pour rien. Tynop devait accepter. Et tous les moyens étaient bons.
En l'attendant, elle suspendit le jambon au-dessus du manteau de la cheminée. Et commença à installer ses plantes dans des pots de verre, les disposant sur la table.
Titre RP inspiré des films Alien (Dans l'espace, personne ne vous entendra crier)
Citation québécoise
Citation québécoise
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